750,1 – Vie, Vivre ; Existence

– On a tous dû l’apprendre tout seul.

– Si nous avons aimé, et l’avons manifesté, si nous avons donné plus que nous avons reçu ou au moins autant, alors nous avons réussi notre vie et, sur le tard,  nous pourrons la regarder, regarder en arrière, avec satisfaction Et tout est dit.

– Le végétal, l’animal (nous) vit. L’humain existe (sort de lui-même), soit atteint à un degré supérieur, par la reconnaissance que lui apporte, ou que lui refuse, autrui. Il n’y a pas d’existence sans socialisation.

– On a pu dire qu’une condition d’une vie réussie résidait dans la coexistence harmonieuse des deux hémisphères qui garnissent l’espace entre nos deux oreilles (raison et rationnel d’un côté, imagination et  sensibilité de l’autre), ainsi que dans l’équilibre établi entre le Moi social et le Moi intérieur.

– Il convient aussi de vivre le monde, et soi dans le monde, sérieusement. C’est la garantie d’en être et d’y être. Mais sans le prendre trop au sérieux. Il ne l’est guère, nous non plus d’ailleurs. C’est un théâtre avec ce qu’il faut d’esbroufe pour nous intéresser, nous amuser d’abord et nous effrayer ensuite. Cependant restons toujours proche du réel, lequel ne coïncide pas toujours avec notre vision, notre sentiment du moment.

– Sur le tard, chacun peut se souvenir du moment (jour, mois, année) où il a pris, ou n’a pas pris, la position, l’infime décision, recouru à l’abstention négligeable, qui a bouleversé le cours de son existence ultérieure, qui lui a assuré, relativement, succès ou échec, confort ou inconfort, qui lui a permis, toujours relativement, de réussir ou de manquer sa vie. « Des expériences n’ayant qu’une seule occurrence mais déterminant toute une existence chez un individu. » (Michel Onfray). Et, là, pensons à notre attitude de fond devant des situations ordinaires autant qu’à quelques circonstances exceptionnelles. « Nul d’entre nous n’ignore ces moments quelquefois secrets et élucidés depuis longtemps après qu’ils se sont produits. Des événements nous bougent, qui nous changent et dont nous nous rendons compte longtemps après … Une trouée se produit. Une irruption ouvre une brèche. Le paysage, tout à coup, change, à notre étonnement. » (Père Michel de Certeau)

– Et aussi, ce que je fais actuellement, plus tard, bien plus tard, en aurais-je fierté ou honte, plaisir ou regret, quand ces choses me reviendront ? Car elles me reviendront, à l’improviste mais en pleine face. Qui ai-je aimé ? Qui ai-je rendu heureux ? Qui ai-je aidé, soutenu ? Qui ai-je déçu ? Qui ai-je laissé tomber ? Qui ai-je trahi ? Ai-je fait fructifier mes talents ? Quel usage en ai-je fait ? Voilà ce qui nous accompagne sur le tard, quand le soir tombe.

– On peut passer 30 ans de sa vie, et même plus, à côté de ses pompes, par l’étrange attitude qu’on appelle : déni de réalité. Soit le refus inconscient de voir l’évidence d’une situation, d’un contexte, ce par crainte d’affronter, de s’avouer, quelque erreur initiale, des lacunes persistantes ; stratégie de fuite par peur instinctive de se confronter à des problèmes personnels. Ne mésestimons pas notre capacité d’occulter nos fautes, de les ensevelir… Marchons en faisant le vide en nous (l’Esprit ne saurait surgir dans un cerveau encombré), en éloignant provisoirement ce confort faux et artificiel, pour que survienne à l’improviste sans lui opposer nos barrières protectrices, l’évidence du réel. Prenons conseil.

– Vivre bien : « Ne demande pas que les événements arrivent au gré de ta volonté ; mais tâche de vouloir les événements  tels qu’ils arrivent. » (Epictète) – « Accepter tous les événements comme si on les avait demandés et désirés soi-même. » (Sénèque)

– Combat perpétuel de Jacob avec l’ange (soi-même, quelque idéal, part d’ombre, passions, addictions, fautes et culpabilité, parfois l’autre…). « Exister, c’est se tenir hors de l’être, c’est lui apporter la lumière et le frémissement du ‘de’, du ‘hors de’ l’être. » (Renaud Camus)

– Tripartition traditionnelle des genres de vie : vie de jouissance, vie active en quête d’honneur et vie contemplative.

– Suivant la règle de saint Benoît (plus de quinze siècles d’expérimentation) la vie monastique se partage suivant quatre dimensions : la dimension symbolique (cérémonielle, rituelle, trouver sa liturgie est nécessaire à tout groupe humain et sa participation à tout individu) – la dimension économique (non pas la consommation, mais le travail, la communion avec autrui et le partage, accomplissement de soi et participation au monde) – la dimension personnelle (le temps et l’espace de liberté et de culture pour chacun) – la dimension sociale (l’Autre, accueil et ouverture au sein du groupe et au-delà préservant de l’asphyxie). Le respect de ces diverses dimensions est aussi nécessaire dans toute existence profane.

– Récompense à qui trouvera un slogan plus prétentieux, plus inepte, et également plus pernicieux pour les faibles d’esprit que celui de Mitterrand : Changer la vie. Ce que les démagogues ne précisent pas c’est que c’est toujours pour le pire. Emmanuel Macron vient de gagner la récompense promise avec son slogan En marche ; vers quoi ?

– Une vie augmentée telle qu’on nous la promet, c’est quoi, et comment cela se passe-t-il ? Qu’est-ce qui augmente : le pénis ? L’étalage de la bêtise déjà pourtant considérable ? 

Quatre questions pour évaluer son existence, modifier ? : – Est-ce que j’aime ce que je suis ? – Est-ce que j’aime ce que je fais ?- Est-ce que j’aime ceux avec qui je vis ?- Est-ce que j’aime l’endroit où je vis ?

« Ah ! le vécu ! » – L’excellente et complète réponse faite à quelqu’un qui énonçait que le risque de devenir aveugle l’avait amené à modifier quelque peu son opinion (jusqu’alors très négative) sur l’euthanasie. ‘Le vécu’, seul enseignant, quelle que soit la valeur morale ou l’utilité matérielle de son enseignement

Si des jeunes gens veulent avoir une idée de l’environnement de l’existence il n’y a pas si longtemps, dans la plus grande partie du siècle précédent, du XX°, du temps de leurs grands-parents, qu’ils consultent la fin de la rubrique  Gaieté, Joie, Plaisir, 080, 2, les extraits d’Olivier Bardolle, de Christian Godin,  de Jean-Pierre Le Goff, d’Alain Besançon et de l’auteur de ce blog.

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« Exister, c’est répondre aux chocs du monde environnant. C’est, sans cesse, oublier ce qu’on c’était promis d’être. » (Alain)

« La vie est un travail qu’il faut faire debout. » (Alain)

« C’est dans les batailles que l’on pense le moins la mort. Mieux on remplit sa vie, moins on craint de la perdre. » (Alain)

« Les gens n’accordent guère d’importance à la vie ; la preuve, quand ils la perdent ils ne la réclament jamais. » (Woody Allen)

« Qui de nous n’a eu sa Terre promise, son moment d’extase, et sa fin en exil ? » (Henri Frédéric Amiel – cité par Simon Leys)

« Vivre est un métier comme un autre, cela s’apprend. » (Jean Anouilh)

« Mourir, ce n’est rien, commence par vivre ; c’est moins drôle et c’est plus long. » (Jean Anouilh)

« Toute existence comme telle est bonne. » (saint Thomas d’Aquin)

« La lumière ne se comprend que par l’ombre, et la vérité suppose l’erreur. Ce sont ces contraires mêlés qui peuplent notre vie, qui lui donnent la saveur et l’enivrement. Nous n’existons qu’en fonction de ce conflit, dans la zone où se heurtent le blanc et le noir. » (Louis Aragon)

« Le temps d’apprendre à vivre, il est déjà trop tard. » (Louis Aragon)

« La vie bonne ressemble à la santé, dans laquelle chaque élément doit tenir du trop et du trop peu afin de maintenir l’équilibre et le bien-être du tout. » (chez Aristote)

« A force de compliquer notre vie nous ne savons plus jouir de la vie. » (Lucien Arréat)

« La véritable solution du problème de la vie n’est-elle pas de ne pas se la poser ? » (Lucien Arréat)

« On ne jalonne pas sa vie avec ses joies, mais avec ses deuils. » (Lucien Arréat)

« Nous avons surtout besoin de vivre, de croire à ce qui nous fait vivre et que quelque chose nous fait vivre. » (Antonin Artaud)

« Rares sont les penseurs qui vivent leur pensée et les hommes qui pensent leur vie. » (Kostas Axelos)

« On naît, on meurt ; c’est mieux si entre les deux on a fait quelque chose. » (Francis Bacon)

« L’éthique comme ordre … se compose de deux départements distincts, celui des devoirs d’état et du bien et celui du bien-vivre … Une vie à la fois vertueuse et satisfaisante pour l’individu. » – Peut-être est-ce cette distinction, ou plutôt ce couple,  que résume l’auteur entre, respectivement, la vie bonne et la bonne vie, entre la poursuite, ou au moins la conscientisation respectueuse, des fins dernières de l’espèce et le bonheur conçu individuellement ou presque. Sachant qu’il est faux de croire que chacune des deux dimensions  puisse intégralement se passer de l’autre jusqu’au point de l’oublier ou de la contrarier. « Des récompenses vont aux individus les mieux personnalisés, d’une part, parce qu’en se donnant les moyens personnels de mener une bonne vie bonne, ils élèvent leur chance de toucher les récompenses promises à la vie éthique réussie, et, d’autre part, en raison des bénéfices indirects dont ils sont l’occasion pour les autres. »  (Jean Baechler)

« Le ciel et l’enfer sont deux grands poèmes qui formulent les deux seuls points sur lesquels tourne notre existence : la joie et la douleur. » (Balzac)

« En nous affirmant que ‘c’est la vie’, nous ne pouvons nous empêcher de penser que cette vie ‘n’est pas une vie’. » (Georges Bastide)

« ‘Vivre dans la pure réalité impliquerait d’être toujours dans l’ici (le lieu où je me tiens) et dans le maintenant (le temps présent)’ (Clément Rosset) … Or tout être en même temps vit également ailleurs et naguère, pouvoirs de la mémoire et de l’imagination, soit les facultés de rendre présent ce qui est absent. » (tiré de Jean Baudrillard)

« Nous vivons dans l’anxiété et le regret, c’est-à-dire dans l’avenir et le passé. » (tiré de Jean Baudrillard)

« Temps accéléré, rencontres décousues, engagements momentanés, obsession de la forme, recherche de la sensation vraie, déplacements incessants, rencontre de l’étranger faite dans le tourisme ou la xénophobie, commerce de la violence, surveillance de la vie et toute-puissance technique : voilà ce qui compose notre vie contemporaine décomposée, ‘en miettes’. Comment vivre sans code ni règle sans tomber dans le chaos ? » (Zygmunt Bauman – La vie en miettes)

« Une société ‘moderne liquide’ est celle où les conditions dans lesquelles ses membres agissent changent en moins de temps qu’il n’en faut aux modes d’action pour se figer en habitudes et en routines. La liquidité de la vie et la liquidité de la société se renforcent l’une l’autre. La vie liquide, tout comme la société moderne  liquide ne peut conserver sa forme ni rester sur la bonne trajectoire longtemps … Il faut apprendre à marcher sur des sables mouvants … Être en mouvement n’a qu’un but : rester en mouvement … Ils (les modernes) bougent parce qu’ils ne peuvent s’arrêter.  Tels des bicyclettes, ils ne tiennent debout qu’en roulant … suivant en cela le précepte de Lewis Carroll : ‘Ici, on est obligé de courir tant qu’on peut pour rester au même endroit’ … ‘Pour survivre sur une fine couche de glace, il faut patiner vite’(Emerson). »  (Zygmunt Bauman  – La vie liquide)

« La vie liquide est la vie prise dans le flux incessant de la mobilité et de la vitesse. Elle est le triomphe du consumérisme. Tout y compris l’homme, devient objet de consommation, avec une date de préemption au-delà de laquelle il devient jetable. » (Zygmunt Bauman)

« Le plus profond besoin spirituel des hommes n’est ni la justice ni l’ordre, mais la signification. Chaque personne a besoin que sa vie ‘signifie’. » (Albert Béguin)

« Maladie sexuellement transmissible, et toujours mortelle. » (Serge de Beketch)

« Deux ordres de choses, l’un spirituel, l’autre naturel. Deux natures, l’une de rang inférieur, l’autre de rang supérieur, l’une est le devenir, l’autre est l’Être. Les formes selon lesquelles la nature de rang inférieur se meut sont le flux de la rivière, l’inquiétude, la misère, la convoitise, l’impuissance à s’accomplir… ; celles selon lesquelles la nature de rang supérieur se meut ont pour nom discipline, purification, ascèse, aptitude à se retirer en soi-même, sanctification …  Qu’est-ce que l’esprit ? C’est ce qui s’identifie à l’ascèse, à la forme. La nature, au contraire, s’identifie à l’absence de limites. Une vie d’un haut niveau, ayant de la valeur, est toujours en rapport avec l’Universel, une vie avec la certitude d’être en rapport avec l’Être. C’est le caractère inébranlable du soi intérieur, c’est la vie autonome, indifférente à l’égard de l’élément humain, se réorientant vers ce qu’il y a derrière nous. L’autre vie, celle d’un bas niveau est la vie cupide, castrée, s’identifiant au pur et simple ‘devenir’, orientée vers l’avenir, la vie axée sur les réalisations. » (Gottfrid Benn – résumant Julius Evola)

« La vie entière apparaîtra comme un flot qui monte, et qui contrarie le mouvement descendant de la matière … effort pour remonter la pente que la matière descend … Tous les êtres organisés, du plus humble au plus élevé, depuis les premières origines de la vie … ne font que rendre sensible une impulsion unique inverse du mouvement de la matière. » (Henri Bergson)

« Dans le rétroviseur de la vieillesse, toute vie paraît un échec. » (Emmanuel Berl)

« La vie, c’est dix pour cent de ce qu’on fait, et quatre-vingt-dix pour cent de la façon de la prendre. » (Isaiah Berlin)

« Que vous servira de fabriquer la vie même, si l’on a perdu le sens de la vie ? » (Georges Bernanos)

« Il nous faut tous surmonter la vie. Mais la seule manière de surmonter la vie, c’est de l’aimer. Tous les péchés capitaux ensemble damnent moins d’hommes que l’Avarice et l’Ennui. » (Georges Bernanos)

« Posséder la vie plutôt qu’être possédé par elle. » (Georges Bernanos – sur l’Aristocratie – Dialogue des carmélites)

« Combien de gens meurent avant d’avoir fait le tour d’eux-mêmes. » (Sainte-Beuve)

« La vie est l’ensemble des fonctions qui résistent à la mort. » (Xavier Bichat)

Les trois vies de Maine de Biran : « Animalité (sensibilité) ; Humanité (raison, volonté) ; Troisième niveau où l’absorption de la raison et de la volonté dans une force suprême qui constitue sans effort un état de perfection et de bonheur. Communication intérieure d’un esprit supérieur à nous qui nous parle, que nous entendons au-dedans, qui vivifie et féconde notre esprit sans se confondre avec lui, car nous sentons que les bonnes pensées, les bons mouvements ne sortent pas de nous-mêmes. Communication intime de l’esprit avec le nôtre propre quand nous savons l’appeler ou lui préparer une demeure au-dedans de nous. »

« On confond très souvent vivre et faire des expériences. » (Robert Blondin)

« Dans l’effroyable translation de ‘l’utérus au sépulcre’ qu’on est convenu d’appeler cette vie… » (Léon Bloy) – Enthousiasmant ! 

« Pourquoi un homme qui a vécu comme un cochon a-t-il le désir de ne pas mourir comme un chien ? » (Léon Bloy)

« Vivre sa vie, dit-on. – Cela consiste à prendre la vie des autres. Tel est le sentiment de nos anarchistes les plus estimables. Les vampires ne diraient pas mieux. Un homme de bien, un saint, si vous y tenez, ne vit pas sa vie, ne vit pas du tout pour être exact. On ne peut même pas affirmer qu’il végète. Il est inexistant… » (Léon Bloy – Exégèse des lieux communs – 2, CXXV) 

« Faire la vie, dit-on. – ( sur le fils qui.. ) mais, quand même il est exultant d’avoir un enfant qui est comme Dieu, puisqu’il fait la Vie, quelle que puisse être l’attribution de ce vocable… » (Léon Bloy – Exégèse des lieux communs – 2, XXIII)

« Tout n’est pas rose dans la vie, dit-on. – Le bourgeois voudrait-il vraiment que tout fût couleur de rose dans ce qu’il nomme la vie, ou ce lieu commun n’est-il que l’offensive et plate constatation d’un fabricant de couleurs ? J’aime la première hypothèse. Il faut du rose au bourgeois, c’est sa couleur… » (Léon Bloy – Exégèse des lieux communs – 1, CLVIII)   

« Le plus beau jour de la vie, dit-on. – L’hésitation est permise. Il y a deux témoignages. Le second vicaire de la paroisse affirme que c’est le jour de la première communion et M. Prudhomme dit, avec une inquiétante fermeté, que ‘Ce sabre fut le plus beau jour de ma vie’. Qui entendre ?… » (Léon Bloy – Exégèse des lieux communs – 2, CXXIVI)

« Il faut que tout le monde vive, dit-on – Cependant tout le monde, c’est beaucoup. Ne suffit-il pas que le bourgeois vive, le bourgeois seul ? » (Léon Bloy – Exégèse des lieux communs – ?????)

  « C’est facile de mener plusieurs vies ; il suffit de n’en avoir aucune à soi. » (Christian Bobin)

« Il y a un instant où notre vie, sous la pression d’une joie ou d’une douleur, rassemble ce qui en elle, était auparavant dispersé. » (Christian Bobin)

« Si je jette la vue devant moi, quel espace infini où je ne suis pas ! Si je la retourne en arrière, quelle suite effroyable où je ne suis plus ! Et que j’occupe peu de place dans cet abîme immense du temps ! Je ne suis rien : un si petit intervalle n’est pas capable de me distinguer du néant ; on ne m’a envoyé que pour faire nombre ; encore n’avait-on que faire de moi, et la pièce n’en aurait pas été moins jouée, quand je serais demeuré derrière le théâtre. » (Bossuet – sermon sur la mort) – « Pour moi-même, je suis la plus importante personne au monde, bien que je n’oublie pas, sans même considérer l’Absolu, mais que du simple point de vue du sens commun, je ne suis d’aucune espèce d’importance. Cela n’aurait quasiment rien changé à l’univers si je n’avais jamais existé. » (Somerset Maugham)

« Quand on ne vit plus comme on pense, on en arrive à penser comme on vit. » (Paul Bourget)

« Pouvons nous affirmer que la vie est un bien tel qu’elle puisse justifier qu’on ‘l’inflige’ à son prochain ? Nous ne le pouvons en dernière instance, sans quelque chose comme un point d’accroche métaphysique … Sans transcendance, pas de vie … Le choix de la transcendance est la condition de la continuation de l’immanence … Une fois le ‘là-haut’ supprimé, il n’y a plus ‘d’ici-bas’. » (Rémi Brague – simplifié)

« Pourquoi faudrait-il vraiment que l’espèce humaine existât sur terre ? » (Rémi Brague) – Rejoint la question fameuse de Leibniz « Pourquoi y-a-t-il de l’être plutôt que rien ? » – « Vous êtes embarqués » dit seulement Pascal au libertin (et à lui-même) – Nous le sommes tous, et sans l’avoir demandé.

« Pourquoi ce cadeau immérité et fortuit, la vie, lui a été fait. » Pourquoi la vie « par un destin mystérieux » s’est ainsi « condamnée à la peine de mort. » (Pouchkine) –– « L’homme grain de sable jeté dans l’infini par une main inconnue. » (Gustave Flaubert) – (cités par Rémi Brague)

« C’est cela la découverte moderne : que la vie n’est pas aussi répétitive qu’on le dit, que du neuf peut être inventé, mais aussi qu’elle se répète atrocement. » (Pascal Bruckner)

« Il est deux manières d’insuffler du romanesque dans la vie quand il ne vous arrive rien : par l’écoute de son psychisme ou la narration de ses misères physiologiques. » (Pascal Bruckner)

« Les occasions ratées : un mot qui n’a pas été prononcé, une main qui ne s’est pas tendue, un geste esquissé puis rétracté, autant de moments où par peur, timidité, notre sort ne bascule pas. Trop tôt, trop tard : il est des vies qui restent tout entières vouées à l’inexaucé, à l’inaccompli. Ce qui aurait pu être, ce qui ne fut pas … Chaque vie étant unique en rejette et en exclut d’autres. Ou plutôt elle s’élève sur un crime : celui des virtualités qu’elle a exécutées et qui n’ont pu s’épanouir. L’événement est fatal. » (Pascal Bruckner)  

« La quête d’une bonne vie doit obéir à deux injonctions contradictoires. Profiter pleinement de ce qui vient mais aussi rester à l’écoute de ce qui se fait ailleurs … Il n’y a pas de ‘vraie vie’ au sens d’une vérité et d’une seule mais beaucoup de vies intéressantes possibles et c’est cela la bonne nouvelle … Il faut laisser une porte ouverte sur le ‘pays du dehors’ … N’étant pas nécessaire (une vie), elle n’a nul besoin de réussir ou d’échouer, elle peut se contenter d’être agréable .» (Pascal Bruckner- citant Lewis Carroll) – Suite et assemblage de considérations éparses sur la vie.

« La vie a toujours la structure de la promesse : cette ‘promesse de l’aube’ (Romain Gary) ne peut être tenue, les mille merveilles qu’elle nous fait miroiter n’arrivent qu’au compte-gouttes … Nous sommes toujours floués et notre existence se retourne sur nous comme une suite de désastres, d’occasions manquées. » (Pascal Bruckner)

« On s’illusionne d’abord, on se révolte ensuite, on se résigne enfin. » (Paul Brulat)

« Il n’y a rien que les hommes aiment mieux à conserver et qu’ils ménagent moins que leur propre vie. » (La Bruyère)

« La vie est une tragédie pour celui qui sent, et une comédie pour celui qui pense. » (La Bruyère)

« Qui a vécu un seul jour a vécu un siècle : même soleil, même terre, même monde, même sensations ; rien ne ressemble mieux à aujourd’hui que demain. » (La Bruyère) – Hélas, ce n’est plus vrai. Les bouleversements quotidiens qui ne sont rien à côté de ceux qui approchent.

« ‘Commencer par soi, mais non finir par soi ; se prendre pour point de départ, mais non pour but ; se connaître, mais non se préoccuper de soi’  … ‘Pourquoi n’as-tu pas été toi-même ?’ … Le trésor de l’accomplissement de l’existence,  le lieu où se trouve ce trésor est le lieu où l’on se trouve … C’est dans le milieu que je ressens comme mon milieu naturel, dans la situation qui m’est échue en partage, dans ce qui jour après jour m’arrive, dans ce qui jour après jour me réclame, c’est là que réside ma tâche essentielle, là est l’accomplissement de l’existence qui s’offre à ma portée. » (Martin Buber – reprenant la doctrine hassidique) – Et dans cet accomplissement est le bonheur, nulle part ailleurs.

« La vraie sagesse de la vie consiste à voir l’extraordinaire dans l’ordinaire. » (Pearl Buck)

« La vie c’est comme un solo de violon qu’on devrait interpréter en public, tout en apprenant à jouer de l’instrument au fur et à mesure de l’exécution. » (Samuel Butler)

« A coté de l’instinct de conservation qui en quelque manière polarise l’être vers la vie, se révèle très généralement une sorte d’instinct ‘d’abandon’ le polarisant vers un monde d’existence réduite, qui, à la limite ne connaîtrait plus ni conscience ni sensibilité : l’inertie de l’élan vital. » (Roger Caillois) – Sorte de réaction d’abandon, de passivité, de lassitude, de repos, d’anéantissement, de passivité ; différente de la pulsion de mort freudienne, elle férocement active.

« Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux : c’est le suicide. Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d’être vécue, c’est répondre à la question fondamentale de la philosophie. » (Albert Camus)

« Vivre inspiré avant d’expirer. » (Paul Carvel)

 « Les raisons de vivre sont, depuis toujours, exactement les mêmes que les raisons de mourir. Ôtez les unes et et s’effritent les autres (ôtez les secondes et s’effritent les premières) … L’Occident est en train de perdre sa vie à vouloir la sauver. Tant de soins fébriles à dorloter le superflu alors que l’essentiel est à tous les abandons ! » (Jean Cau).

« Une biographie, ça s’invente ! » (Louis-Ferdinand Céline) – Nos grands hommes vivants se la fabriquent, pour les morts et les besoins de l’intoxication générale on la fabrique. Le public naïf avale tout, comme en maternelle !

« Perdre sa vie ; et si c’était se poser les questions essentielles juste un peu trop tard ? » (Gilbert Cesbron)

« La vie contemplative est souvent misérable. Il faut agir davantage, penser moins, et ne pas se regarder vivre. »(Chamfort)

« La plus perdue de toutes les journées est celle où l’on n’a pas ri. » (Chamfort)

« C’est comme novice qu’on aborde chaque âge de la vie. » (Chamfort)

« La vie aime la conscience qu’on a d’elle. » (René Char)

« Comment vivre sans inconnu devant soi ? » (René Char)

« La vie est montée de conscience. » (Père Teilhard de Chardin)

« Suivant la façon dont on s’y livre, le tourbillon entraîne dans des profondeurs sombres ou soulève jusqu’à l’azur des cieux. » (Père Teilhard de Chardin)

 « La vie est courte ; si elle était longue, où en serions-nous ? » (Jacques Chardonne)

« La vie est tragique, on demande qu’elle ne soit pas ennuyeuse. » (Jacques Chardonne)

« Remplissez de votre mieux votre tâche terrestre, non par doctrine, mais parce que là vous trouverez un soutien … La vie ne supporte pas les raccourcis ; aux évaporés elle ne donne rien. » (Jacques Chardonne)

« Les événements de notre vie nous ressemblent : cela double l’injustice. » (Jacques Chardonne)

 « La grandeur de l’homme c’est de vivre dignement dans l’incertain. » (Jacques Chardonne)

« La vie et ses commandements ; ils se résument pour moi en un mot : fidélité. » (Jacques Chardonne)

« L’homme n’est pas fait pour vivre longtemps ; l’expérience le corrompt. Le monde n’a besoin que de jeunesse et de poètes. » (Jacques Chardonne)

« Heureux ceux qui n’ont pas vu leur vie passer. » (Chateaubriand)

« Combien rapidement et que de fois nous changeons d’existence et de chimères … L’homme n’a pas qu’une seule et même vie ; il en a plusieurs mises bout à bout. » (Chateaubriand)

« Il y a des moments où notre destinée, soit qu’elle cède à la société, soit qu’elle obéisse à la nature, soit qu’elle commence à nous faire ce que nous devons demeurer, se détourne soudain de sa ligne première, telle un fleuve qui change son cours par une subite inflexion. » (Chateaubriand)

« A votre âge, Monsieur, il faut soigner sa vie ; au mien, il faut soigner sa mort … je veux user de cette seconde jeunesse un peu mieux que je n’ai fait de la première. » (Chateaubriand – lettre au fils d’Ampère)

« La vraie vie est élan de l’Être vers la vie et le renouvellement de cet élan. » (François Cheng)

« La vie : quelque chose qui advient et devient … Sans ‘devenir’ il n’y aurait pas de vie ; la vie n’est vie qu’en devenant … Dans le sens de l’incessante marche de la Voie qui va du Rien vers le Tout, du non-Être vers l’Être, nous pourrons suivre la démarche qui va de la mort à la vie, et non de la vie à la mort … Ce ‘rien’ ne doit pas être confondu avec le néant. Contenant la promesse du Tout, le Rien désigne le Non-Être, ce Non-Être n’étant autre que ce par quoi l’Être advient. C’est à partir de cette notion de Non-Être qu’on peut réellement concevoir l’Être. » (François Cheng)

« Toute création est une séparation. La naissance est une séparation aussi solennelle que la mort. » (Chesterton)

« L’homme est un animal qui se voit vivre. » (Emil Cioran)

« Plus on vit, moins il semble utile d’avoir vécu. » (Emil Cioran)

« Dés que les peuples commencent à tenir la vie pour sacrée, elle les abandonne. » (Emil Cioran)

« Chacun traverse sa crise prométhéenne, et tout ce qu’il fait par la suite consiste à s’en glorifier ou à s’en repentir. » (Emil Cioran)

« C’est peut-être ça la vie … C’est que l’on fait des choses auxquelles on adhère sans y croire. »(Emil Cioran)

« Vivre c’est perdre du terrain. » (Emil Cioran)

« Le fait que la vie n’ait aucun sens est une raison de vivre, la seule du reste. » (Emil Cioran)

« L’art de se survivre ; les Occidentaux s’y distinguent. » (Emil Cioran)

« Comment se fait-il que le risque d’avoir un biographe n’a jamais dissuadé personne d’avoir une vie ? » (Emil Cioran) – Probabilité de trahison.

« La vie se crée dans le délire et se défait dans l’ennui. » (Emil Cioran)

« Accorder à la vie plus d’importance qu’elle n’en a est l’erreur que l’on commet dans les régimes fléchissants ; il en résulte que plus personne n’est prêt à se sacrifier pour les défendre, et qu’ils s’écroulent dès les premiers coups qu’on leur porte. Cela est encore plus vrai des peuples en général. Dès qu’ils commencent à tenir la vie pour ‘sacrée’, elle les abandonne, elle cesse d’être de leur côté. » ((Emil Cioran) – Voir l’affolement lors du Covid.

« Ne pas naître est sans contredit la meilleure formule qui soit. Elle n’est malheureusement à la portée de personne. » (Emil Cioran)

« Au mieux, tu passeras la première partie de ta vie en quête de ce dont tu n’auras de cesse de te défaire durant la seconde. Au pire tu t’en contenteras. » (Emil Cioran)

« Il y a une chose plus triste que perdre la vie, c’est perdre la raison de vivre. »(Paul Claudel)

« Après avoir bu au torrent, l’homme revient tremper ses lèvres à la source. » (Paul Claudel)

« La source désapprouve presque toujours l’itinéraire du fleuve. » (Jean Cocteau)

« Ces mystérieux arrangements d’une logique sans merci pour des desseins futiles. Le mieux que l’on puisse espérer en retirer est une certaine connaissance de soi-même, qui arrive trop tard. » (Joseph Conrad – sur la vie)

« Au commencement, il n’y a pas de chemin, il faut marcher. C’est en marchant que se fait le chemin. » (saint Jean de la Croix)

« Des millions de spermatozoïdes pour un seul survivant, des millions de vie possibles et une seule que vous vivrez vraiment. » (Maurice G . Dantec)

« ‘Vivre sa vie, en beauté’ (Ibsen). J’ai vu trop d’applications, douloureuses ou comiques, de ces insanités pour n’en pas garder rancune à l’auteur. » (Léon Daudet)

« Tout se passe comme si nous héritions d’une seule page blanche et d’un seul crayon, de surcroît indélébile. » (Chantal Delsol)

« Pouvoir, avant de mourir, regarder sa propre vie comme une œuvre … la désigner comme un ensemble plutôt que comme un tas. » (Chantal Delsol)

« Rien n’indique que les autres cultures mondiales en aient assez de vivre. Mais nous, si. » (Chantal Delsol)

« Plus on vit moins on pense, plus on pense moins on vit. » (Arnaud Desjardins)

« La vie ne m’a pas malmené, je me suis écorché tout seul. » (Pierre Desproges)

« Nos vies sont Suisses –

« Si calmes, si tièdes –

« Mais un après-midi étrange

« Les Alpes oublient leurs voilages

« Et nous voyons plus loin ! » (Emily Dickinson)

« La vie serait une comédie bien agréable si on n’y jouait pas un rôle. »  (Diderot)

« Les trois sphères fondamentales de notre vie que sont le travail, les loisirs et l’amour ont perdu leur signification. Les valeurs qui leur étaient attachées, formant un système, qui inspiraient la vie en société et les vies individuelles, sont devenues insignifiantes, dénuées de sens. » (Dany-Robert Dufour)

« Oh ! Si je devais recommencer une autre vie, il me semble que je saurais. Comme ce serait simple ! Comme nous serions heureux ! » (Georges Duhamel) – Beaucoup d’entre nous peuvent se dire cela ; ceux qui, murés en eux-mêmes, n’ont rien vu au moment où il fallait voir. Que les hommes (les mâles) sont balourds ! 

« Tant qu’on voit la vie telle que Dieu l’a faite il n’y a qu’à le remercier d’avoir fait la mort. » (Alexandre Dumas)

« La véritable solution du problème de la vie n’est-elle pas de ne pas se la poser ? » (Louis Dumur)

« On craint la mort pour ce qu’elle cèle et la vie pour ce qu’elle recèle. » (Louis Dumur)

« La vie est une attente perpétuelle de ce qui peut être, un renoncement perpétuel à ce qui n’est pas, une angoisse perpétuelle de ce qui doit être. » (Louis Dumur)

« Dénigrer la vie, c’est lui être supérieur ou inférieur ; l’apprécier, ce n’est jamais que lui être égal. » (Louis Dumur)

« S’il y a du ridicule à haïr la vie, il y a de la mesquinerie à l’aimer. » (Louis Dumur)

« ‘D’abord, des chemins à pic et des casse-cou, ce sont les chemins de la vie purgative, puis, des sentiers encore étroits mais déjà taillés en lacets et accessibles, ce sont les sentiers de la vie illuminative, enfin, une route large presque plane, la route de la vie unitive, au bout de laquelle l’âme se jette dans la fournaise de l’Amour, tombe dans l’abîme de la suradorable infinité’. A nous les démembrés, les dispersés, les étourdis, cette promesse de vie unitive parle d’un paradis perdu. » (Nathanaël Dupré La Tour – citant Joris-Karl Huysmans)

« J’ai commencé tôt à faire de moins en moins ce qui m’aurait plu, et puis à ne plus le faire du tout. C’est ce qu’on appelle une existence bien remplie. » (Marguerite Duras)

« Il en est de la vie comme des œuvres d’art : mieux vaut de la gaucherie, des erreurs de perspective, des maladresses … des morceaux bâclés, pourvu que tout cela soit intrinsèquement de notre fait, et que nul autre ne nous y ait mis la main. » (Jean Dutourd)

« La seule atténuation à la douleur causée par les grandes catastrophes – et l’échec d’une vie est une grande catastrophe individuelle – est de rechercher en quoi on les a méritées … De ’l’avoir voulu’, d’en convenir, mon chagrin s’en trouvait diminué de moitié. » (Jean Dutourd)

«  La manière de mourir dépend de la question de savoir si le mourant a le sentiment, et dans quelle mesure, que sa vie a été bien remplie, pleine de sens, ou au contraire vide de contenu et de signification … Il est permis de supposer que la mort sera plus facile pour celui qui a le sentiment d’avoir accompli sa tâche, plus difficile pour celui qui sent qu’il a  perdu sa vie. » (Norbert Elias) – Et même avant, plus difficile sera celle de vieillir.

« Laissez-moi seul juger ce qui m’aide à vivre. » (Paul Eluard)

« Pour survivre sur une fine couche de glace, il faut patiner vite. » (R. W. Emerson – cité par Zygmunt Bauman à l’appui des qualités nécessaires pour survivre en modernité sans cesse changeante et déstabilisante)

« Ce moment où l’on sait que toutes les sensations à venir, bonnes ou mauvaises, ne seront jamais que la répétition de sensations anciennes et déjà éprouvées. Le reste de la vie, c’est ce qui advient quand, par un décret du destin, rien d’inédit ne peut plus surgir dans l’existence. Ni un paysage. Ni un être. Ni un désir. Ni un chagrin. » (Jean-Paul Enthoven)

« La certitude désolante que ‘ma vie’ s’arrêtera s’accompagne, parfois, du sentiment joyeux que ’la vie’ ne s’arrête pas à la mienne. » (Raphaël Enthoven)

« Vivre c’est naître lentement. » (Saint-Exupéry)

« On peut faire la grève de tout, sauf d’être … L’homme est coincé dans l’être … L’existence, dit Sartre, est un plein que l’homme ne peut quitter. » (Alain Finkielkraut)

« Tout ce qui vit passe, et ce passage, cette fugacité font la dignité de tout ce qui vit. » (Alain Finkielkraut)

« La terre de l’homme, dit Kundera, est ‘la planète de l’inexpérience’ : ‘tout est vécu tout de suite pour la première fois et sans préparation. Comme si un acteur entrait en scène sans jamais avoir répété. Mais que peut valoir la vie si la première répétition de la vie est déjà la vie même ? … Ne pouvoir vivre qu’une vie, c’est comme ne pas vivre du tout’ … La planète de l’inexpérience est aussi la planète de l’irrévocable … Mais, nul n’aborde le monde avec des yeux absolument neufs. Les mots précèdent les choses ; les récits, les événements … On arrive sur scène en ayant déjà répété. On a des répliques et des personnages plein la tête, mais le texte de la pièce ne correspond qu’exceptionnellement à celui que nous soufflent le rêve, la sagesse, la mémoire, l’histoire et toutes les pensées qui battent la campagne ; on est, le plus souvent, à côté de la plaque, on se fourvoie, on fait faux bond à cela même que l’on croit et que l’on veut le plus ardemment rejoindre. Le monde est indocile. La réalité excède perpétuellement l’image qu’on en forme ou l’idée qu’on s’en fait. Les circonstances les plus décisives n’ont presque jamais la tête de l’emploi. » (Alain Finkielkraut – commentant Lord Jim de Joseph Conrad)

« L’animal vit, mais il ne vit pas sa vie ; l’homme vit, et, de plus, il vit sa propre vie … L’homme est en quelque sorte un ‘être intermédiaire’, limité dans deux directions contraires : par son savoir aussi bien que par ses désirs et par ses actions, il est cantonné entre un ‘plus’ et un ‘minus’, un En Deçà et un Au-Delà, un mieux et un pire … ne se meut jamais au sein de l’absolu, n’atteint jamais à aucun extrême, mais se trouve pour ainsi dire en équilibre entre les deux pôles contraires de la subjectivité pure (Naturmensch) et de la pure objectivité (Kulturmensch), absolus également inaccessibles … équilibre instable et mouvant … Tel le joueur d’échecs qui n’ignore pas les conséquences d’un coup mais ne peut les prévoir à l’infini … mais nous connaissons ces limites et ‘la conscience que nous prenons de notre limitation nous place au-dessus de la limitation … et c’est pour cela que le mouvement de la vie spirituelle apparaît comme un mouvement indéfini … la transcendance est elle-même immanente à la vie, formule paradoxale’ … Alors même qu’un effort de réflexion sur soi transporte notre pensée hors des cadres étroits de notre vie actuelle, elle se sait limitée à l’intérieur du moi par des relations et des déterminations particulières … ‘La conséquence de ce fait c’est que nous ne sommes jamais tout entier dans l’instant actuel de notre vie ; c’est que le présent de la vie consiste à transcender le présent’ … Pas de repos pour la conscience … Rationalistes, qui à force de s’extérioriser dans leurs œuvres, perdent tout contact avec leur moi profond et romantiques qui, à force de poursuivre des impressions fugitives et de noter les mouvements de leur âme oublient d’exprimer des réalités objectives … La vie, sous sa forme idéale, apparaît comme un équilibre harmonieux d’actions objectives et de réactions subjectives qui se compensent … Sort des ‘libéralismes’ religieux : se dissoudre dans une intériorité pure, mais volatile et insaisissable ou se dessécher sous une charpente solide qui la stabilise, mais en l’écrasant. Telle est la ‘tragédie de la conscience spirituelle’ … ‘Il paraît également exister pour chaque individu un certain dosage quantitatif entre l’instinct qui pousse à l’individualisation et celui qui pousse à la dissolution dans la collectivité’. (Alain Finkielkraut – commentant, s’inspirant, citant Georg Simmel  dans La tragédie de la culture) – J’ai fait au mieux que je pouvais faire, mais complètement dépassé par Simmel plus Finkielkraut, j’ai dû tronquer, omettre, falsifier peut-être un peu, en tout cas rester au ras des pâquerettes.

« Toute vie est bien entendu un processus de démolition, mais les atteintes qui font le travail à coups d’éclat, les grandes poussées soudaines qui viennent ou semblent venir du dehors, celles dont on se souvient … n’ont pas d’effet qui se voie tout de suite. Il existe des coups d’une autre espèce, qui viennent du dedans, qu’on ne sent que lorsqu’il est trop tard et qu’on s’aperçoit définitivement qu’on ne sera plus jamais le même … La première espèce de rupture donne l’impression de se produire vite, l’autre se produit sans presque qu’on le sache, mais on en prend conscience vraiment d’un seul coup. » (Francis Scott Fitzgerald) – L’auteur dont la vie fût une rapide descente au fond était qualifié pour en parler.

« Être connu n’est pas ma principale affaire. Je vise à mieux : à me plaire, et c’est plus difficile… » (Flaubert)

« Il faut faire dans son existence deux parts : vivre en bourgeois et penser en demi-dieu. Les satisfactions du corps et de la tête n’ont rien de commun ; s’ils se rencontrent mêlés, prenez-les et gardez-les ; mais ne les cherchez pas réunis, car ce serait factice, et cette idée du bonheur, du reste, est la cause presque exclusive de toutes les infortunes humaines. »(Flaubert)

« Le malheur de la vie se passe à dire : ‘il est trop tôt’ – puis : ‘il est trop tard’. » (Flaubert)

« Il n’y a pas de saint sans passé, ni de pécheur sans futur. » (pape François) – Le passé n’est pas un conditionnement. L’avenir est ouvert.

« Sans raison de vivre, on parle de ‘vide existentiel’. On peut avoir les moyens (argent…), mais pas les motifs. » (Viktor Frankl) –L’absence de raison de vivre mène à la dépression et au suicide. V. Frankl est le créateur de la logothérapie, soit la recherche et la découverte par chacun d’un sens, qui ne peut être qu’unique, à sa vie.

« Au lieu de se demander si la vie a un sens, c’est à nous de lui donner un sens. » (Victor Frankl)

« De la vie, tangible et pourtant insaisissable, on peut simplement dire qu’elle est une énigme. » (René Frydman)

« Si la peine de mort n’a plus aucun sens, c’est parce que la vie humaine n’en a plus, l’assassinat étant accepté de plus en plus comme ‘mode d’expression’ courant … La vie humaine s’est dévalorisée, elle a perdu son caractère sacré, être pour ou contre la peine de mort  dans une civilisation de sang ne veut plus rien dire. En abolissant la peine de mort, on reconnaît simplement que depuis Staline, Auschwitz et le terrorisme sous toutes ses formes, il existe le droit de tuer. » (Romain Gary)   

« L’individu doit se couler dans des moules de socialisation conformes, tout en affirmant une singularité irréductible … doit se réaliser … La vie s’inscrivant dans un projet entrepreneurial d’excellence et de dépassement perpétuel, l‘individu devient responsable de sa réussite ou de son échec. Il ne peut donc s’en prendre qu’à lui-même. » (Vincent de Gaulejac) – sur l’individu hypermoderne)

« Un bref cauchemar entre deux néants. » (Paul Gavarni) 

« Dés que le besoin d’y subvenir ne nous y oblige plus nous ne savons que faire de notre vie et nous la gâchons au hasard. » (André Gide)

« Quel petit nombre d’heures, d’instants, chaque jour, sont vraiment occupés à vivre ! Pour quelques triomphants oasis, que de déserts à traverser ! » (André Gide)

« A partir d’un certain âge, il faut jouer avec les cartes que l’on a. » (André Gide)

« Cette vie dont la grandeur est d’être pleine et brève entre deux abîmes. » (Jean Giraudoux)

« La vie n’est pas un restaurant, mais un buffet. Levez-vous pour vous servir. » (Dominique Glocheux)

« En tant que l’avenir est possible et ouvert à l’action transformatrice, notre vie est ‘destinée’. En tant qu’elle est un passé, une archive indestructible, dont pas une ligne ne peut être changée, elle est ‘destin’. » (Emmanuel Godo)

« Qui veut, à un certain âge, réaliser d’anciens désirs et d’anciennes espérances de sa jeunesse, se trompe toujours. A chaque lustre de l’homme, conviennent son bonheur propre, ses espérances et ses perspectives. Malheur à celui que les circonstances ou les illusions incitent à anticiper ou à rétrograder. » (Goethe – Les affinités électives)

« Nous entrons dans une Forme de postlibéralisme où les clivages traditionnels privé/public, existentiel/ professionnel, vie intime/appartenance sociale tendent à s’effriter dans une indétermination générale … Brouillage des repères entre l’espace intime et la sphère des intérêts collectifs caractéristique de notre culture néolibérale.». (Roland Gori et Pierre Le Coz) 

« Un conseil pour moins souffrir. Ôte-toi de la cervelle que tu as le pouvoir de gouverner ta vie. Laisse aux autres cette illusion. » (Henri Gougaud)

« En d’autres temps le sens de la vie fut connu ; alors les hommes n’ignoraient rien d’essentiel, puisqu’ils savaient le but de leur voyage et en quelle dernière auberge se trouvait le lit du repos. Quand, par la Science même, cette science élémentaire leur eut été enlevée … L’humanité lentement se résigne à ne rien savoir, à ne rien comprendre, à ne rien craindre, à ne rien espérer… » (Rémy de Gourmont)

« La première partie de ses années raisonnables, il s’emploie à s’entretenir avec les morts (lecture, étude), la seconde à s’entretenir avec les vivants (activité, voyages), et la dernière avec soi-même (méditation de ce qu’on a lu et vu pour en faire un usage convenable à sa condition, ce qui est entré par les sens se retire dans l’esprit). » (Baltasar Gracian – sur le partage de la vie de l’homme sage)  

« Nous sommes tous résignés à la mort, c’est à la vie que nous n’arrivons pas à nous résigner. » (Graham Greene)

« Pas de notation plus récurrente chez Proust que cette impatience d’autres vies dont la nôtre nous prive. Sans cette imagination de vies que nous pressentons d’autant plus intenses qu’elles nous paraissent plus exotiques, nous ne sentirions de la nôtre que le charme et ne la subirions pas comme une frustration. » (Nicolas Grimaldi)

« Quoi qu’il arrive, quoi que nous fassions, ce n’est jamais tout à fait ce que nous attendions, puisque nous attendons encore … L’avenir est un vide que nous nous efforçons en vain de remplir à chaque instant. Car vivre, c’est attendre. Aussi la vie se passe-t-elle à nous faire indéfiniment attendre de l’avenir une plénitude qui se dérobe à mesure que nous nous efforçons d’y pourvoir. Cet échec est le secret de toute vie. » (Nicolas Grimaldi)

« Pour déterminer le sens de la vie s’ouvrent alors deux perspectives. L’une, l’attente … L’infini, l’éternité, la plénitude, la perfection … autant de buts vers lesquels le sens de la vie serait de s’acheminer … Le service de la science, de la justice… le zèle religieux…L’autre, non comme transcendance mais comme immanence à soi … Sentir la vie d’autant plus sensée qu’elle se sent plus intensément elle-même, qu’elle se propage et se communique … Plaisirs partagés, jeux, dépenses d’énergie… » (Nicolas Grimaldi)

« Non qu’on ne puisse chasser seul, ou courir seul, ou frapper seul la balle, ou manger seul … Mais quel ennui ! … Si sa communicabilité fait partie du plaisir, on comprend que la vie se sente d’autant plus intensément qu’elle se communique davantage … Aussi la propagation de la vie doit-elle s’entendre principalement comme une expansion ou une diffusion de sa vitalité. » (Nicolas Grimaldi)

« Si la vie humaine avait un sens, serait-il possible que tant d’hommes manifestent par la leur des sens aussi opposés ? » (Nicolas Grimaldi)

« Le problème n’est pas de se demander quel est le but ou le bout du chemin, mais seulement de découvrir la meilleure manière de marcher. » (Nicolas Grimaldi)

« Non pas ce qu’on veut faire dans la vie, mais ce qu’on veut faire de sa vie. » (abbé Grosjean)

« L’homme, cet animal enterrant ses morts, s’interrogeant, n’a rien appris d’essentiel sur le mystère de la vie, après trois cent milliards d’expériences, qui sont celles des morts humains. » (Jean Guitton)

« L’idéal moral sera l’activité dans toute la variété  de ses manifestations … Le vieillard est souvent porté à devenir égoïste, de même des malades. Toutes les fois que la source de vie est diminuée, il se produit dans l’être entier un besoin d’épargner, de se garder pour soi ; on hésite  à laisser filtrer au dehors une goutte de la sève intérieure … Vie, c’est fécondité, générosité. En agissant elle jouit de soi, en agissant moins elle jouit moins, en agissant davantage elle jouit davantage … Les équivalents du devoir, par une sorte d’obligation naturelle ou d’impulsion impérative. Le devoir impersonnel créé par le pouvoir même d’agir, puis par la conception même de l’action (intelligence), puis par la fusion croissante des sensibilités et le caractère plus sociable des plaisirs élevés … » (Jean-Marie Guyau)

« La vie est incommensurablement longue aussi longtemps qu’on est encore jeune. On croit toujours en avoir beaucoup devant soi … C’est pourquoi on ajourne toujours, et on meti ceci  ou cela de côté pour le reprendre plus tard. Mais quand on veut le reprendre, il est trop tard et on remarque qu’on est vieux. C’est pourquoi la vie est un champ infiniment grand quand on la rergarde de devant et elle a à peine deux empans quand on se retourne pour la regarder. » (Peter Handke – Les gens déraisonnables sont en voie de disparition)

« ‘Navigare necesse est, vivere non necesse !’ » (devise de la Hanse) – Agir importe plus qu’être (interprétation personnelle).

« La vie n’existe qu’aussi longtemps qu’elle pourvoit à sa propre continuation. » (Friedrich von Hayek)

« ‘Nul ne peut être dit heureux avant la mort’. A la différence des choses qui commencent à exister quand elles sont au complet, terminée (la vie) n’est achevée qu’à partir du moment où elle n’est plus. » (Martin Heidegger – commentant l’antique axiome)

La merveilleuse surprise (temporaire) du « ‘il y a’ …  Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?» (Martin Heidegger ou Leibniz)

« Nul n’en sort vivant. » (Robert Heinlein)

« Heureux celui qui n’aura pas à se repentir de son fragment de vie ! » (J .G. Herder)

« La vie de chaque homme est un chemin vers soi-même, l’essai d’un chemin, l’esquisse d’un sentier. Personne n’est jamais parvenu à être entièrement lui-même. » (Hermann Hesse) 

« Jamais on n’arrive à la maison … mais, là où des chemins amis se rencontrent, on a l’impression passagère que le monde est transformé en patrie. » (Hermann Hesse)  

« J’ignore comment vous vivez, mais vous vivez comme j’ai vécu moi-même et comme tout le monde vit, le plus souvent dans les ténèbres et à côté de moi-même, toujours esclave d’un but, d’un devoir, d’un projet. » (Hermann Hesse)

« Je m’étonne toujours de la grande opiniâtreté avec laquelle notre être s’accroche à la vie. On s’habitue avec docilité, quoique peu volontiers, à un sort qui nous aurait semblé la veille encore totalement insupportable. » (Hermann Hesse)  

« Vivre devrait selon moi ressembler à un acte de transcendance, à une progression étape par étape. Il faut traverser les espaces les uns après les autres en les laissant chacun derrière soi comme le musicien … Les instants qui marquent la conclusion d’une période de notre vie ont une tonalité un peu terne, semblent porter en eux le désir de la fin qui incite à passer à autre chose, à s’éveiller, à prendre un nouveau départ. » (Hermann Hesse)  

« Parfois une génération entière se trouve prise entre deux époques, entre deux styles de vie : à tel point qu’elle perd toute notion d’évidence, tout savoir-vivre, tout sentiment de sécurité et d’innocence. » (Hermann Hesse – Le loup des steppes)

« Mais la vie sage et économe, se tut et me laissa aller à la dérive … elle attendit que je fusse redevenu humble et patient et que fût brisé mon esprit de bravade, ma rébellion. Elle me laissa, sans y prendre garde, jouer ma comédie orgueilleuse et faire le malin et elle attendit que l’enfant égaré… » (Hermann Hesse) – Comme pour nous tous ! 

« Vivre seul et libre comme un arbre et fraternellement comme une forêt. Cette nostalgie est la nôtre. » (Nazim Hikmet)

« Une vie brève, pleine d’action et d’éclat, plutôt qu’une existence prolongée mais vide. » (Homère : L’Iliade, Le choix d’Achille) 

« La vie vous offre une chance parfois, mais lorsqu’on est trop lâche ou trop indécis pour la saisir la vie reprend ses cartes, il y a un moment pour faire les choses et pour entrer dans un bonheur possible, ce moment dure quelques jours, parfois quelques semaines ou même quelques mois mais il ne se produit qu’une fois et une seule, et si l’on veut y revenir plus tard c’est tout simplement impossible, il n’y a plus de place pour l’enthousiasme, la croyance et la foi … demeure la sensation inutile et juste que quelque chose aurait pu avoir lieu, qu’on s’est simplement montré indigne du don qui vous avait été fait. » (Michel Houellebecq – La carte et le territoire)

« Les souvenirs revenaient sans discontinuer. Ce n’est pas l’avenir, c’est le passé qui vous tue, qui revient, qui vous taraude et vous mine … Considérant l’accumulation des fautes et des erreurs qui constitue votre vie » (Michel Houellebecq – Sérotonine)

« Toute  chose qui avait lieu  avait lieu pour l’éternité, je le savais maintenant. » (Michel Houellebecq)

« Une société dont les libertés individuelles ne cessent de s’étendre à l’infini alors même que l’autonomie de chacun d’entre nous se réduit chaque jour un peu plus … Les modes de vie ne sont pas optionnels, ils imposent des attitudes, des habitus … qui ne sont l’objet d’aucun choix mais qui définissent les  usages et les pratiques qui sont socialement requis  …  Le mode de vie est la face sous laquelle le système se présente aux acteurs en leur imposant des attentes de comportement déterminées … On attend d’eux  qu’ils travaillent, qu’ils consomment, qu’ils sachent s’orienter dans un univers technologique, qu’ils utilisent  des moyens  de télécommunications … qu’ils soient performants, productifs, disciplinés, mais aussi évalués, comparés, et de plus en plus autoévalués … Notre existence prend de plus en plus la forme d’un curriculum vitae, et il est attendu que notre commerce avec autrui se déroule dans le cadre du politiquement correct. » (Mark Hunyadi – La tyrannie des modes de vie – et Jean-Claude Michéa) – Paradoxe et multiplication des contraintes, comportements imposés. Même en dehors des contraintes comportementales, essayez de vivre sans téléphone portable, sans ordinateur, sans voiture….   

« On ne peut pas vivre mal, c’est une contradiction. » (Eugène Ionesco)

« Et si nous devions revivre tout ce que nous avons fait du point de vue de ceux à qui nous l’avons fait. » (Roland Jaccard)

« Comment saboter vous-même votre vie : Dazai (écrivain nihiliste japonais) nous livre la méthode. En trahissant son milieu pour se faire l’allié des faibles … Il se rapproche du parti communiste … Le saboteur se réveille. Il ne lui suffit pas de trahir sa famille, il s’arrange pour être aussi un traître au Parti … Il ne croit qu’en deux choses : la Révolution et l’Amour. La Révolution est une bouffonnerie. L’Amour une illusion. Dazai traîne une ‘odeur d’homme à femmes’ (qu’il trahit tout autant) … Dazai, l’enfant gâté, est un amant lâche, fuyant, un père faible, absent, un homme qui vit dans la honte de soi et la peur des autres. C’est un proscrit. Il n’écrit que sur les réprouvés. Il ne veut être lu que par les perdants. » (Roland Jaccard)

« La vision que ses yeux venaient d’avoir lui nommait comme en lettres de flamme la chose qu’il avait si totalement et si absurdement manquée … Elle ne lui était point venue, cette révélation, sur les ailes de l’expérience : elle l’avait frôlé, basculé, renversé, avec l’irrévérence du hasard, l’insolence de l’accident. Mais maintenant que l’illumination avait commencé, elle embrasait jusqu’au Zénith, et ce qu’à présent il demeurait à contempler, c’était, sondé d’un coup, le vide de sa vie … La vision dont l’effroyable limpidité le glaça d’un froid aussi grand … Il aurait pu échapper à son destin en l’aimant. » (Henry James – La Bête dans la jungle) – L’infinie et incurable tristesse quand on s’aperçoit aussi brutalement que soudainement et à travers un rien combien on a pu passer toute sa vie à côté de : l’évident, l’essentiel, le sens, le bonheur… pour que se révèle à soi-même le sinistre : trop tard !

 « La vie vécue est comme le déroulement d’un film auquel on assiste pour la première fois, qu’on n’a jamais vu encore tout déroulé : le témoin regarde les images et les séquences qui défilent sur l’écran et reçoit les impressions visuelles au fur et à mesure qu’elle se succèdent, en attendant un dénouement imprévu. » (Vladimir Jankélévitch)

« Si les probabilités statistiques nous laissent peu de chances de trouver deux grains de sable exactement semblables en tous points, les chances se réduisent à zéro pour deux moments successifs du devenir. » (Vladimir Jankélévitch)

« ‘Les transformations lentes et graduelles sont possibles, … fréquentes ; mais elles ne nous mènent pas vers une vie nouvelle, elles ne nous conduisent que d’une ancienne vie à une autre ancienne vie. La vie nouvelle se réalise toujours brusquement, sans aucune gradation, sans préparation aucune’ … Car il y a dans la vie des minutes qui sont plus importantes, plus solennelles et plus heureuses que toute l’éternité. » (Vladimir Jankélévitch – citant Léon Chestov sur les phénomènes de conversion)

« La vie est plutôt une tragédie dans son ensemble alors qu’elle est plutôt une comédie, et même un vaudeville dans le menu détail de sa quotidienneté. » (Vladimir Jankélévitch)

« L’infini de la destinée est limité au-dedans par un destin qui est une double mort : au futur par la mort tout court, au passé et à chaque moment par l’impossibilité de recommencer une vie mal vécue ou de ne pas avoir vécu ce que l’on a vécu, donc par l’irrévocable. » (Vladimir Jankélévitch) – Une vie manquée par sa faute : l’enfer du grand âge.

« Si la vie est éphémère le fait d’avoir vécu une vie éphémère est un fait éternel. » (Vladimir Jankélévitch)

« Un rocher ne meurt pas, une fleur en étoffe ne se fane jamais. » (Vladimir Jankélévitch) – Ce qui ne meurt pas ne vit pas – « Ce qui vit est ce qui peut mourir. » (Jean Wahl)

« Si nous ne voulons pas que notre vie se disperse et se perde, il faut qu’elle se situe elle-même au sein d’un ordre. Il faut qu’elle soit soutenue au fil des jours par l’englobant, qu’elle coordonne en une structure unique le travail, l’accomplissement, et l’éclat d’instants privilégiés, soit qu’elle s’approfondisse par la répétition. » (Karl Jaspers)

« La vie est un devoir dont il faudrait tâcher de se faire un plaisir, comme de tous nos autres devoirs. » (Joseph Joubert)

« Dieu a fait la vie pour être pratiquée et non pas pour être connue. » (Joseph Joubert)

« Il faut traiter nos vies comme nous traitons nos écrits, mettre en accord, en harmonie, le milieu, la fin et le commencement. Nous avons besoin pour cela d’y faire beaucoup d’effaçures. » (Joseph Joubert)

« La première et la dernière partie de la vie humaine sont ce qu’elle a de meilleur ou, du moins, de plus respectable, L’une est l’âge de l’innocence, l’autre l’âge de la raison. » (Joseph Joubert)

 « La vie est un pays que les vieillards ont vu et habité. Ceux qui doivent le parcourir peuvent leur demander les routes. » (Joseph Joubert)

« Le temps du repentir et celui de la faute sont-ils les mêmes ? Le temps de nos corruptions et celui de nos innocences ? » (Joseph Joubert)

« Il faut traiter nos vies comme nous traitons nos écrits, mettre en accord, en harmonie, le milieu, la fin et le commencement.. Nous avons besoin pour cela d’y faire beaucoup d’effaçures. » (Joseph Joubert)

« Je suis né l’année où les frères Wright ont volé trois cent mètres, j’avais six ans lorsque Blériot a franchi la Manche, et vingt-quatre lorsque Lindbergh a franchi l’Atlantique. A soixante-six ans j’ai vu le débarquement d’hommes sur la Lune. Quels changements énormes dans l’ordre de grandeur des capacités humaines ! » (Bertrand de Jouvenel – La civilisation de puissance)

« La vie privée de sa part d’ombre, d’ordure et de sang n’est plus qu’un ersatz, elle a les aspects de la vie, sans l’essentiel, qui la met au service de ce qui est plus qu’elle, et qui sait qu’une vie ne vaut rien qui ignore ce qui en elle est plus qu’elle. » (Hervé Juvin)

« Quand la durée de vie double, ce n’est plus la même vie, ce n’est plus le même homme. Cette rupture touche de proche en proche tout ce qui tenait à la durée de la vie humaine, à ses aléas, à sa brièveté … famille, mariage, héritage, épargne, morale, tout doit être repassé au crible de la longue vie. Engagement, fidélité, foi n’ont plus le même sens  … Une légèreté d’être nous est enlevée. La vie est trop longue pour être dépensée pour rien. »  (Hervé Juvin – L’avènement du corps)

« Il n’y a pas d’arrivée, pas de terminus, le seul véritable but de la quête qu’est l’existence réside dans une confirmation quelconque de sa propre valeur. » (Douglas Kennedy)

 « La vie adulte devenant une accumulation de responsabilités et d’engagements personnels qui restreignent les mouvements, empêchent de prendre simplement la porte et de partir tout droit. Et quand nous nous demandons : ‘Pourquoi est-ce que je me suis enfermé dans ce cul-de-sac que je me suis inventé ?’ c’est à nous-mêmes et à nous seul, qu’il faut adresser ce reproche. » (Douglas Kennedy)

« Nous devons vivre la vie en regardant vers l’avant, mais la comprendre en regardant vers l’arrière. » (Kierkegaard – approx.) – Et comme notre société interdit de regarder  vers l’arrière (censure de toute tradition), il n’est pas surprenant que nous ne comprenions plus rien.

« Ma faute est de m’être risqué dans une sphère de vie où je ne suis pas chez moi. » (Kierkegaard) – Chercher l’harmonie de l’être et de l’environnement.

« Le mot d’ordre était aux ‘émotions intimes’ ; on commença à scruter les ‘états d’âme’ et à fuir la clarté vulgaire des choses. L’un de slogans était ‘la vie’, et on passait la nuit à discuter sur la vie et, dans les moments féconds, à lui chercher un sens. » (Karl Kraus – sur la décadence)

« Ne lisait-elle pas sa propre vie d’après un mode d’emploi que d’autres lui avaient glissé entre les mains ? » (Milan Kundera – L’ignorance) – Madame sa mère, peut-être ?

« C’est comme une loi : ceux à qui leur vie se révèle naufrage partent à la chasse aux coupables. » (Milan Kundera)

«  Il n’existe aucun moyen de vérifier quelle décision est la bonne car il n’existe aucune comparaison. Tout est vécu tout de suite pour la première fois et sans préparation. Nous ne pourrons jamais vérifier quelle était la bonne décision et quelle était la mauvaise décision, parce que dans une situation, nous ne pouvons décider qu’une seule fois. Il ne nous est pas donné une deuxième, une troisième, une quatrième  vie pour que nous puissions comparer différentes décisions. … C’est ce qui fait que la vie ressemble toujours à une ‘esquisse’ … encore que celle-ci est toujours l’ébauche de quelque chose, la préparation d’un tableau, tandis que l’esquisse de notre vie est une ébauche de rien, une esquisse sans tableau … ‘Sa rencontre avec Téréza avait été le résultat de six improbables hasards’. » (Milan Kundera – L’insoutenable légèreté de l’être) – Qui de nous ne peut voir l’accumulation de hasards qui l’ont mené là où il est, qui il est, avec qui il est…

« Quand on mène sa vie

« En se privant de tous les plaisirs

« On est puni en devenant centenaire.. » (Grégoire Lacroix)

« Que ton cœur soit pareil au soleil qui brille sur chacun. » (réponse d’un sage du Cachemire –  A la question de Ronald Laing, comment mener une vie juste ?)

« La vie est ton navire et non pas ta demeure. » ( Lamartine )

« Notre société tend soit à dévaluer les petits conforts soit à en attendre un peu trop. Nos critères d’un ‘travail créatif et rempli de sens’ sont trop élevés pour survivre à la déception. Notre idéal de ‘l’amour véritable’ pèse trop sur nos relations personnelles. Nous demandons trop à la vie, pas assez à nous-mêmes. » (Christopher Lasch)

« A présent que le monde commun a disparu …  nous constatons que l’effondrement de notre vie commune a entraîné l’appauvrissement de notre vie privée. Libérant l’imaginaire des contraintes  extérieures, il  l’exposé plus directement que jamais à la tyrannie des contraintes et angoisses intérieures … Le besoin d’effectuer des choix parmi un éventail croissant de possibilités donne lieu à de persistants sentiments de mécontentement … Lorsque le choix n’implique plus ni engagements ni conséquences, la liberté de choix se résume en pratique à une absence de choix … Notre dépendance vis-à-vis de technologies que personne ne comprend ni ne contrôle a engendré un sentiment répandu d’impuissance et de persécution … La vie quotidienne a commencé de prendre modèle sur les stratégies de survie  imposés aux êtres exposés à une forte adversité (emballement technologique, désastres écologiques , sentiment d’insécurité, fragilisation de l’économie…). Apathie sélective, désengagement émotionnel vis-à-vis des autres, renonciation au passé et au futur, détermination à vivre au jour le jour … Si l’on tient à ce que le navire reste à flot, il convient de jeter ses bagages émotionnels par-dessus bord … Assiégé, le moi se resserre sur lui-même jusqu’à ne plus former qu’un noyau défensif, armé contre l’adversité … Dans une époque troublée, jouissant de conforts matériels sans précédents mais néanmoins obsédée par l’idée du désastre, le problème de la survie éclipse des préoccupations plus nobles … Sentiment de danger envahissant, même un détail anodin ne peut être tenu pour acquis. Quand la rhétorique sinistre du survivalisme envahit le quotidien, elle intensifie la peur du désastre en même temps qu’elle nous en soulage … La vie quotidienne endosse peu à peu certaines des caractéristiques les plus indésirables et les plus inquiétantes  du comportement en situation extrême : observation de soi ironique, individualité changeante, anesthésie émotionnelle, concentration sur les petits obstacles immédiats, sur le présent et l’environnement immédiats, l’individu passant du Moi assiégé au rôle d’observateur détaché, perplexe et ironique, en recherche de l’invulnérabilité …  ‘L’affirmation existentielle de l’individualité comme  la seule réponse valable à des situations extrêmes’ (Bruno Bettelheim) … En rejetant l’espoir le survivant rejette aussi le désespoir. » (Christopher Lasch – considérations éparses sur la notion de survie – Le Moi assiégé)

« La vie dans les périodes troublées a tendance à devenir un exercice de ‘survie psychique’. » (selon Christopher Lasch) – « Le retrait dans la ‘citadelle intérieure’ semble se produire lorsque le monde extérieur se révèle exceptionnellement aride, cruel ou inique. » (Isaiah Berlin) – « L’apparition du ‘survivalisme’ constitue une autre manifestation, certes extrême,  de ce phénomène. » (Daniel Nehring)

« L’Occident ‘désenchante’ le monde, en faisant de la vie terrestre la valeur par excellence, une lutte inquiète contre le temps … L’exaltation de la vie biologique comme valeur suprême est ‘inhumaine’ en ce sens qu’elle traduit un refus de notre condition de mortel … Le combat de la vie pour la vie est véritablement totalitaire et exige un abandon total des pratiques sociales d’intégration du négatif, mort, misère, malheur, maladie… » (Serge Latouche)

« Les hommes auraient parfois besoin d’un ‘jour de congé de vie’. » (Stanislas Jerzy Lec)

« L’interrogation immémoriale : au nom de quoi peut-on vivre ? C’est-à-dire pourquoi vivre ? … L’effondrement du questionnement, en cet Occident trop sûr de lui-même, est aussi impressionnant que ses victoires scientifiques et techniques. La peur de penser en dehors des consignes a fait de la liberté … une prison, du discours sur l’homme et la société un langage de plomb … Qu’allons nous faire de la désillusion ? … Derrière les emblèmes, les images, les miroirs : un vide, le gouffre, l’abîme de l’existence humaine. C’est cet abîme qu’il nous faut habiter. La raison de vivre commence là. » (Pierre Legendre – La fabrique de l’homme occidental)

« La civilisation met mille obstacles à l’activité physique réelle (extinction des appétits, déclin des forces, goût de l’étude…) et affaiblit l’intensité, la force et la fréquence des sensations, des passions, des actions et  des plaisirs matériels … la civilisation augmente chez l’homme hors de toute mesure l’ensemble de la vie (intérieure s’entend), tout en affaiblissant proportionnellement l’existence (c’est-à-dire la vie extérieure) … La vie active qui est plus matérielle, et abonde davantage en existence  qu’en vie intérieure, la vie riche de sensations, etc. est naturellement … plus heureuse que la vie contemplative. » (Giacomo Leopardi)

« Pour ce qui est de vivre une seconde fois, tout le monde s’en trouverait ravi ; mais avec la condition de la revivre exactement telle qu’ils l’avaient vécue, plus personne. » (Giacomo Leopardi – voulant démontrer que notre vie se compose de plus de douleur que de plaisir, de mal que de bien) – « Si nous nous satisfaisons de la vie et désirons même la prolonger, ce n’est qu’en raison de notre ignorance de l’avenir et d’une espérance illusoire. » (idem)

« Samuel Butler compare la vie à un solo de violon qu’il nous faut jouer en public tout en apprenant la technique de l’instrument au fur et à mesure de l’exécution. Description qui s’applique aussi à la mort … La vie nous soumet à des tests auxquels nous devons instantanément improviser des réponses. Mais le talent de répartie n’est pas donné à tout le monde. » (Simon Leys)

« Quiconque, en fin de parcours, a le sentiment d’avoir réussi sa vie, ne devait pas avoir visé bien haut au départ. » (Simon Leys) – Non, pas forcément, la réussite est dans la cohérence, et surtout l’amour dont on a fait preuve.

« Vivre sans le vouloir est chose épouvantable, mais ce serait bien pis encore d’être éternel sans l’avoir demandé. » (Georg Christoph Lichtenberg)

« La vie en tout ordre est le triomphe de l’improbable – de l’impossible. »(cardinal Henri de Lubac)

« Lorsqu’il perd sa jeunesse, sa vigueur, et même l’excitation de la victoire, il devient déprimé, sans but,  et met en questions ses raisons de vivre. N’étant plus dynamisé par la lutte en équipe, ni capable de se vouer à quelque chose en quoi il puisse croire et qui le transcende, il se retrouve complètements seul. » (Michael Maccoby – cité par Christopher Lasch) – Sur la crise du milieu de vie chez le cadre gagneur, meneur de jeu.

« Les vulgates judéo-chrétiennes et hégéliano-marxistes ont fait reposer leur attente parousique sur la dénégation de cette ‘vie-ci’ par rapport à une ‘vie là-bas’ qui serait meilleure et débarrassée de toute vicissitude … Tout autre est la sensibilité tragique, celle du cycle, qui accepte, avec sagesse, ce qui est. Qui met une forme d’intensité à vivre ce qui est. » (Michel Maffesoli) – Deux manières de vivre ‘sa vie’, d’apaiser la blessure de la finitude.

« A l’idéologie du progrès centrée sur l’individu atomisé se substitue un univers de rituels, de plaisirs et d’imaginaires partagés : un véritable réenchantement du monde passant par la fête et par une autre relation à l’environnement. L’éthique qui naît de cette société nouvelle ne peut être que celle du tragique. Celle d’un acquiescement à la plénitude de l’instant doublé de l’acceptation lucide de l’éphémère. » (Michel Maffesoli) – L’ambiance festive des années 90 et début 2000. N’est-ce pas déjà dépassé, pour le vrai tragique, le sinistre, qui n’a plus rien de festif ?

« Il est bon de se souvenir parfois que la vie se suffit à elle-même, qu’elle n’a pas besoin de finalité. Qu’à trop vouloir chercher quel est son fond, on oublie qu’elle-même est un ‘fonds’ inépuisable. » (Michel Maffesoli)

« Tous souffrent … et chacun souffre parce qu’il pense. Tout au fond l’esprit ne pense l’homme que dans l’éternel, et la conscience de la vie ne peut être qu’angoisse. Il ne faut pas penser la vie avec l’esprit, mais avec l’opium. Que de souffrances éparses dans cette lumière disparaîtraient, si disparaissait la pensée. » (un personnage d’André Malraux – La condition humaine)

« Si la vie a un sens c’est à travers un être humain. » (Henning Mankell)

« Qu’est-ce qu’une grande vie, sinon une pensée de jeunesse exécutée par l’âge mûr. » (Cinq-Mars)

« Notre vie vaut ce qu’elle nous a coûté d’efforts. » (François Mauriac)

« Ceux qui n’espèrent pas en une autre vie sont déjà morts pour celle-ci. » (Laurent de Médicis)

« La vie n’est pas la gestion plus ou moins raisonnable et heureuse de moments qui se succèdent comme des nuages, mais une série d’actes souvent obscurs, incompréhensibles à autrui, sinon à nous-mêmes, que nous passerons notre vie non pas à essayer d‘éclaircir mais à en mesurer l’ombre portée sur un futur où nous ne serons plus. » (Richard Millet)

 « La vie heureuse implique une expérience qualitative unissant la satisfaction et la signification, c’est-à-dire la densité d’une présence en accord avec elle-même et la cohérence d’un sens effectivement voulu et réalisé. » (Robert Misrahi – cité par Pascal Bruckner)

« On nous apprend à vivre quand la vie est passée. » (Montaigne – cité par l’abbé Mugnier)

« Il n’est science si ardue que de bien et naturellement savoir vivre cette vie. » (Montaigne)

« Qui apprendrait aux hommes à mourir leur apprendrait à vivre. » (Montaigne)

« Plus on remplit sa vie, moins on craint de la perdre. » (Montaigne) 

« Une vie est belle, où l’on commence par se croire quelque chose, et finit par ne se croire rien. » (Henry de Montherlant)

« Nul ne comprend bien sa situation tant qu’il n’a pas compris que, hormis un ou deux êtres, personne ne s’intéresse à ce qu’il vive ou à ce qu’il meure. » (Henry de Montherlant – Le chaos et la nuit)

« L’on ne devient soi même que lorsque ses parents sont morts. » (Henry de Montherlant)

« J’ai aimé vivre une fois, je n’aimerais pas recommencer. » (Paul Morand)

« L’art de vivre est un art de navigation difficile entre raison et passion, sagesse et folie, prose et poésie, avec toujours le risque de se pétrifier dans la raison ou de chavirer dans la folie. » (Edgar Morin)

« Il faut survivre pour vivre, mais non vivre pour survivre … ‘Penser à augmenter la vie de vos jours plutôt que les jours de votre vie’ (Rita Levi-Montalcini). » (Edgar Morin) 

« La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité. » (Alfred de Musset)

« Absurdité d’une vie qui travaille pour un cimetière déjà surpeuplé. » (Maurice Nedoncelle)

« Pas plus que celui d’hier, l’homme d’aujourd’hui ne peut se résoudre à ce que sa vie individuelle et sociale n’ait d’autre fin que le fait nu de ‘vivre’ … Nous ne pouvons respecter la vie que si nous savons qu’elle a une origine et une destination transcendantes. » (Philippe Nemo)

« Vivre, c’est changer, et pour être parfait, il faut avoir changé beaucoup. » (cardinal Newman)

« L’homme qui sait pourquoi il vit peut supporter n’importe quelle condition de vie. » (Nietzsche ) – « Inversement, le problème du ‘niveau de vie’ prend une importance de plus en plus exclusive à mesure qu’on perd le sens de la vie. On ne pense qu’à  l’aménagement d’un chemin qui ne mène nulle part. Le voyage tient lieu de patrie : d’où ces deux attitudes contradictoires ( mais secrètement identiques ) : l’attachement au temps refus névrotique de la mort ) et le viol de tous les rythmes du temps (prurit de la vitesse et de la nouveauté).     Comment savoir où l’on doit aller quand on ne sait plus d’où l’on vient ? » (Gustave Thibon)

« Veux-tu une vie facile ? Demeure dans le troupeau et oublie-toi par amour du troupeau. » (Nietzsche)

« Sots et suants ils gravissent la montagne comme des bêtes : on a oublié de leur dire qu’il y a en chemin de fort jolies vues. » (Nietzsche)

« Il faut se séparer de la vie comme Ulysse s’est séparé de Nausicaa – en la bénissant plutôt qu’en étant amoureux d’elle. » (Nietzsche)

« Quand on la regarde bien en face, il paraît que la vie se trouble et file sans demander son reste. » (Roger Nimier)

« La meilleure façon de rater complètement sa vie c’est encore de ne pas naître, mais cette aubaine étant toutefois réservée, par définition, à un nombre d’êtres vivants fâcheusement proche de zéro… » (Dominique Noguez)

« – Plaignez-vous tout le temps – Faites le vide autour de vous – Rien à foutre des autres – Trouvez-vous des boucs émissaires – Pratiquez la loi du talion – Donnez-vous toujours raison –  Ressassez – Donnez des leçons – Choisissez la facilité – Choisissez la difficulté –  Ne cédez jamais – Ne tenez pas votre langue –  Dites ce que vous pensez – Mêlez-vous de ce qui ne vous regarde pas – Soyez là où il ne faut pas – Cherchez à savoir ce qu’on pense de vous – Interprétez tout de travers – Prenez tout à cœur – Portez le pavé de l’ours – Jetez-vous dans la gueule de tous les loups – Précipitez-vous et soyez péremptoire – Gardez le cap – Soyez incapable d’une décision – Soyez soupe au lait – Faites ce que vous dites – Soyez un jeune emmerdeur puis un vieux con – Ne vous intéressez à rien, ne faites rien, ne soyez bon à rien – Agitez-vous en tout sens – Soyez inconséquent – Ne passez jamais à l’acte – Laissez-vous déborder – Rongez-vous bien les sangs. » (Dominique Noguez – Comment rater complètement sa vie)  – Quelques conseils utiles.

« Le drame ce n’est pas que la vie promette ce qu’elle ne donnera jamais, c’est qu’elle nous le donne et nous le reprend. » (Juan Carlos Onetti – La vie brève)

« Je suis entré dans le temps. J’ai fait partie de ce monde – sans l’avoir demandé. C’est une chance inouïe, un bonheur et un triomphe. » (Jean d’Ormesson)

« L’essentiel est de fuir les occupations subalternes et d‘éviter de se disperser dans des plaisirs ou des obligations d’emprunt, et puis de se donner tout entier à ce qui sera l’œuvre d’une vie. » (Jean d’Ormesson)

« La vie est un animal qui se nourrit de chèques et de cartes de crédit. » (Martin Page)

« L’argent, la réussite, l’intégration dans un milieu reconnu aux bases solides, tous ces facteurs participent à une économie de soi. Il n’y a plus besoin de penser à ses désirs, à sa morale, à ses actes, à ses amis, à sa vie, plus besoin de comprendre, de chercher : votre milieu vous fournit tout ça clés en mains. » (Martin Page) – C’est bien reposant.

« Quand je considère la petite durée de ma vie absorbée dans l’éternité précédente et suivante … le petit espace que je remplis et même que je vois, abîmé dans l’infinie immensité des espaces que j’ignore et qui m’ignorent, je m’effraie et m’étonne de me voir ici plutôt que là, car il n’y a point de raison pour moi ici plutôt que là, pour moi à présent plutôt que lors. Qui m’y a mis ? Par l’ordre et la conduite de qui ce lieu et ce temps m’a-t-il été destiné ? » (Blaise Pascal)

« Le présent n’est jamais notre but ; le passé et le présent sont nos moyens ; le seul avenir est notre objet : ainsi nous ne vivons pas,  mais nous espérons de vivre. » (Blaise Pascal)

« On ne pense jamais à l’instant où on vit mais à celui où l’on vivra. De sorte qu’on est toujours en état de vivre à l’avenir, et jamais de vivre maintenant. » (Blaise Pascal)

« La vie n’est pas une accumulation, mais tout au contraire une hémorragie. » (Xavier Patier)

« La paix atone que l’on trouve dans l’échec de sa vie. Un échec si profond que l’on ne peut même pas invoquer ses erreurs ou ses vices. C’est l’âme qui a échoué. » (Louis Pauwels)

« Tant que nous n’existons pas, rien ni personne n’existe en propre. Les êtres ne sont que des projections de notre aveugle avidité de nous-mêmes. Nous ne touchons que nos reflets … Sortant du rêve, alors les êtres autour de nous, en nous, cesseront de nous apparaître comme les incompréhensibles figures d’un ballet en désordre. Ils se tiendront enfin à leur place harmonieuse. Nous ne voudrons plus rien déranger. »  (un personnage de Louis Pauwels)

« Notre vie est un voyage

« Dans l’hiver et dans la nuit

« Nous cherchons notre passage

« Sous le ciel où rien ne luit. » (chanson des gardes suisses, 1793 – citée par Louis Pauwels)

« Avoir péché, cela veut dire demeurer convaincu que, d’une façon mystérieuse cet acte est créateur de malheur pour vous  dans l’avenir, qu’il a enfreint une mystérieuse loi d’harmonie et qu’il n’est qu’un anneau dans la chaîne de dissonances précédentes et futures. Vivre, c’est comme faire une longue addition, où il suffit de s’être trompé dans le total des deux premiers nombres à additionner pour ne plus en sortir. Cela veut dire, mettre un doigt dans l’engrenage. » (Cesare Pavese)

« Trois moments de l’Occident : sous l’Ancien Régime, la vie privée vécue comme une cérémonie ; au XIX° siècle comme un roman secret ; au XX° siècle, la vie privée vécue en public. » (Octavio Paz – cité par Alain Ehrenberg) – Maintenant, exhibitionnisme d’un côté, voyeurisme de l’autre.

« Quand la vie ne tient qu’à un fil, c’est fou le prix du fil. » (Daniel Pennac)

« Vivre, c’est passer d’un espace à un autre, en essayant le plus possible de ne pas se cogner. » (Georges Perec)

« L’acte de vivre équivaut à mourir, puisque nous ne vivons pas un jour de plus dans notre vie sans qu’il devienne, de ce fait même, un jour de moins. » (Fernando Pessoa – cité par Pierre le Vigan)

« L’ordre naturel est généralement que l’homme vienne au monde la tête la première et en sorte les pieds devant. » (Pline l’ancien)

« Il faut vivre, et non pas exister. » (Plutarque)

« Nous ne savons jamais si nous ne sommes pas en train de manquer notre vie. »(Marcel Proust)

« La vie moderne tend à faire de nous les photos-reporters de nos propres vies. Grâce à nos téléphones portables – toujours à portée de main, sinon perpétuellement dégainé. », (Sylvain Quennehen)

« La vie de chacun d’entre nous n’est pas une tentative d’aimer. Elle est l’unique essai. » (Pascal Quignard)

« Tout ce qu’il y a d’essentiel dans notre vie nous a été donné, sans que nous y soyons pour rien. Depuis ma naissance, tout est grâce. » (cardinal Joseph Ratzinger)

« Nous sommes devenus très grands dans le ‘Faire’, mais il n’en va pas de même dans ‘l’Être’, dans l’art de l’existence. » (cardinal Joseph Ratzinger)

 « La philosophie chemine à pas lents et sans tapage, annonçant la vieillesse des empires … Ce fut elle qui conclut les derniers instants des belles républiques de la Grèce et ceux de Rome. Athènes n’eut de philosophes qu’à la veille de sa ruine, qu’ils semblaient prédire. Cicéron et Lucrèce n’écrivirent que dans le fracas des guerres civiles qui creusaient le tombeau de la liberté. » (Guillaume Thomas-Raynal) – « On trouve la religion près du berceau de tous les peuples, comme on trouve la philosophie près de leur tombeau. … Je blâme ceux qui ont cru (les révolutionnaires français)  que la pratique intégrale, exacte et généralisée de la philosophie et de la raison puisse devenir le fondement et  la source de la vie, de la force et du bonheur du peuple … Vie et raison sont deux choses incompatibles. » (Giacomo Leopardi) – Alors la France actuelle a encore peu à craindre.

« La plupart des gens croient vivre leur vie alors qu’ils l’imaginent. Bovarysme ! » (Charles Régismanset)

« Plus on connaîtra de facteurs influant sur la longévité, plus la vie sera occupée par le souci de la préserver, de la faire durer … L’ennui ne fera que croître … La multiplication des fêtes… » (Olivier Rey)

« En tant qu’il commande un respect absolu, le sacré (religieux, patriotique, service d’idéaux, révolutionnaires inclus…) se trouvait anciennement placé au-dessus de la vie. Ce pourquoi il pouvait, le cas échéant, réclamer le sacrifice de celle-ci. Comment la vie en est-elle venue à prendre elle-même la place du sacré ? » (Olivier Rey)

« Jusqu’à une date très récente dans l’histoire humaine, une épidémie du genre de  celle qui avec le coronavirus actuel s’est diffusée à la surface de la terre aurait affecté l’humanité autant qu’une vaguelette trouble l’océan … Comment expliquer un tel changement d’échelle …  Plus le pouvoir central porte secours aux citoyens, plus ceux-ci sont enclins à lui reprocher les maux dont ils souffrent. Quand l’Etat ne peut rien, ou presque rien, personne ne songe à se plaindre de son inaction contre les calamités … Le gouvernement, estimant que, dans la difficulté, il fallait renchérir dans les affirmations de la toute-puissance, prétendit jusqu’à l’absurde qu’il dominait la situation, que tout était ‘sous contrôle’, sans admettre le moindre manque (les masques, absents, ‘ne servaient à rien’) … Plus le système croit, plus il déçoit, parce que les attentes enflent à l’infini, alors que les capacités à les combler … demeurent bornées …. Comment la vie en est-elle venue à prendre elle-même la place du sacré ?  Si la vie n’est réellement que ‘l’ensemble des phénomènes et des fonctions essentielles se manifestant de la naissance à la mort’ (Trésor de la langue française), on se demande pourquoi il faudrait s’employer à la sauver … Sur quelles libertés les populations ne sont-elles pas disposées à transiger, quelles sujétions ne sont-elles pas prêtes à accepter, pour fuir devant cette terreur, avec laquelle plus aucun rite ne permet de composer ? » (Olivier Rey – considérations éparses à propos de la crise sanitaire)

« Celui-là seulement qui s’attend à tout, qui n’exclut rien… ira au bout de sa propre vie. » (Rainer Maria Rilke)

« Vivre, c’est, d’abord, se compromettre. » (Drieu La Rochelle)

« La vie est vite finie ; on en arrive bientôt à l’époque des conséquences et de l’irréparable. » (Pierre Drieu la Rochelle – Le feu follet)

« Une vie pleine est un processus, ce n’est pas un état. C’est une direction que l’on prend, ce n’est pas une destination à laquelle on arrive. » (Carl Rogers – cité par Tal Ben-Shahar)

« Vivez, si m’en croyez,, n’attendez à demain :

« Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie. » (Ronsard)

« Seuls sont enviables ceux qui ayant réussi à s’exonérer de leur moi savent accepter sans révolte les alarmes et les dépossessions qu’inflige l’existence. » (Jean Rostand)

 Le divertissement (au sens pascalien) « nous prive de la joie de vivre sous le prétexte d’en effacer la tragédie qui en est la condition sine qua non pour la bonne et simple raison qu’une joie de vivre qui efface la lucidité tragique est une fausse joie. » (Clément Rosset) – Surabondance actuelle d’agitations, d’occupations, d’informations, d’événements, etc. afin d’effacer le tragique de l’existence.

« Si la joie n’est jamais vulgaire en Espagne, c’est parce qu’elle s’accompagne toujours de l’éclat quelle reçoit a contrario du sentiment cruel du dérisoire propre à toute existence, ce qui la met à l’abri de toute illusion, ainsi que de toute complaisance ou compromis.  En exaltant la joie de vivre, elle n’oublie pas que la vie, comme le suggérait Bichat, ne sera jamais qu’une résistance miraculeuse à la mort. » (Clément Rosset)  

« Il vient un jour pour chacun où les jeux sont faits. Il ne s’agit plus alors de songer à de nouveaux départs mais de considérer où l’on est arrivé. » (André Roussin)

« Laisser la vie prendre toute son envergure. Laisser la vie nous surprendre sans se coincer dans un itinéraire trop précis … Une vie trop contrôlée ne se vit plus. » (Sœur Marie-Anne Le Roux)

« Notre cerveau fonctionne sur des classifications et sur des vocabulaires qualitatifs. Notre mémoire d’abord. Nous allons à la recherche d’un nom oublié en passant par des couloirs qui ne portent pas un numéro de code … SX420 … mais une certaine expressivité, une certaine couleur mentale-locale indéfinissable. Quand les classifications qualitatives deviennent insuffisantes et qu’il faut numéroter les avenues … la vie devient déplaisante, et bientôt la vie cesse … La qualité de la vie c’est d’abord l’usage du qualitatif … La Révolution française, dit-on, a horrifié l’Europe encore plus par le découpage barbare des Provinces en départements, que par la décapitation des aristocrates et autres liberticides. ‘C’est la première fois qu’on voit des hommes mettre en morceaux leur patrie d’une manière aussi barbare’ (Edmund Burke) … ‘Nous quittons l’ère du Corbeau rouge pour entrer dans celle du Rat’, n’est-ce pas plus éloquent ? » (Raymond Ruyer) – Le monde numérique qui enthousiasme tant les imbéciles et les laquais nous promet donc bien des charmes.

« Un homme bien vécu a plus de prix qu’un homme bien né. »  (Maurice Sachs)

« On court vers quelque chose, on trouve autre chose ; on court vers quelqu’un, on se trouve soi. » (Jacques Salomé)

« Chacun de nous a trois existences : une existence de chose, nous sommes un corps ; une existence d’esprit, nous sommes une conscience ; une existence de discours, nous sommes ce dont les autres parlent. » (Eric-Emmanuel Schmitt)

« On ne vit vraiment qu’une chose : vieillir. Tout le reste, ce sont des aventures. » (Arthur Schnitzler)

« La différence fondamentale entre la jeunesse et la vieillesse reste toujours celle-ci ; que la première a la vie, la seconde la mort en perspective ; que, par conséquent l’une possède un passé court avec un long avenir, et la seconde l’inverse. » (Schopenhauer)

« On peut dire que les quarante premières années de l’existence fournissent le texte, et les trente suivantes le commentaire, qui nous en fait alors comprendre le sens… » (Schopenhauer)

« La vie est une lutte de tous les instants avec la certitude d’être vaincu. » (Schopenhauer) 

« Ouf ! Nous nous en sommes bien tiré. » (Schopenhauer) – A ne dire qu’à la fin.

« ‘L’homme complet’ peut n’avoir qu’une faible connaissance détaillée des faits et des théories … Mais il aura de solides attache avec le ‘centre’. Il ne doutera pas de ses convictions de base, de ses idées sur la signification et le but de sa vie. Il se peut qu’il ne soit pas capable d’expliquer cela avec des mots, mais sa conduite dans sa vie traduira une certaine assurance, résultant de ses certitudes profondes … Le ‘centre’ est l’endroit où l’homme doit se créer un système ordonné d’idées sur lui-même et sur le monde, un système capable d’ordonner la direction de ses divers efforts … Dans les vrais problèmes de la vie … il s’agit toujours de triompher des contraires ou de les concilier … Les problèmes divergents qu’on rencontre dans l’existence, la conciliation des contraires (exigences de la liberté et de la discipline dans l’éducation, etc.) forcent en quelque sorte l’homme à s’élever au-dessus de lui-même. Ils requièrent que l’on fasse appel à des forces d‘un niveau supérieur, faisant ainsi entrer amour, beauté, bonté et vérité dans notre existence … Ce n’est qu’avec le secours de ces forces supérieures que, dans la vie, les contraires peuvent être conciliés. » (E. F. Schumacher) 

« Il faut regarder la vie en farce. » (Louis Scutenaire)

« Il faut toute la vie pour apprendre à vivre. » (Sénèque)

« A force de remettre à plus tard, la vie nous dépasse. » (Sénèque)

« Seul s’est affranchi de toute tutelle, seul est libre celui qui vit après avoir achevé sa vie. » (Sénèque)

 « Il nous faut louer et tenir pour heureux celui qui a su faire bon emploi du peu de temps qui lui a été accordé … De même qu’avec une petite taille on peut être un homme accompli, une vie peut être brève et accomplie. » (Sénèque)

« Nous n’avons pas reçu une vie brève, nous l’avons faite telle. Par rapport à elle nous ne sommes pas des indigents, nous sommes des prodigues … On est parcimonieux s’il s’agit de garder intact son patrimoine ; mais quand il s’agit de perdre son temps, on est prodigue dans le seul domaine où l’avarice serait honorable … La vie est très longue, pour qui la garde à sa disposition dans toute son étendu … Le temps manque nécessairement à qui la société a dérobé une grande partie de leur vie. » » (Sénèque – De la brièveté de la vie)

 « Regarder non pas d’où l’on vient mais où l’on va. » (Sénèque)

« C’est perdre la vie que de l’acheter par trop de soucis. » (Shakespeare)

« La vie n’est qu’une ombre qui passe, un pauvre histrion qui se pavane et s’échauffe une heure sur la scène et puis qu’on n’entend plus … Une histoire contée par un idiot, pleine de fureur et de bruit, et qui ne veut rien dire. » (Shakespeare –Macbeth)

« Le fait de s’isoler en quelque sorte de l’ensemble de la vie, elle en est arrachée … par son sens le plus profond, elle se, passe en dehors de la continuité générale de la vie … elle s’en isole …  Elle a un commencement et une fin, qui n’ont pas de point d’attache avec le courant continu de l’existence … Elle se détache du cours normal d’une destinée, des parties qui sont ses voisines dans la vie, et par lesquelles la vie acquiert une unité … Le processus s’accélère jusqu’au point d’effacer passé et futur … Dans l’aventure, c’est sur les caprices de la chance, sur le hasard et sur un à peu près que nous risquons tout (sans frein , sans possibilités de reculs, sans avancer pas à pas,  sans tâtonner… comme il est de coutume dans les actions douteuses…), nous brûlons les ponts derrière nous … L’aventurier se fie à sa propre force et croit à sa bonne étoile … Aux yeux d’un homme normal les actes d’un aventurier revêtent un caractère de folie … Dans le langage courant le mot aventure implique presque forcément une signification amoureuse … L’intensité de la tension, son radicalisme, avec laquelle elle nous fait ressentir la vie … forme ce lien qui relie la jeunesse et l’aventure … Forme de vie qui convient le moins à la vieillesse.. » (Considérations éparses de Georg Simmel sur le phénomène de  l’aventure)

« L’âme de chaque homme chemine entre la naissance et la mort à travers une infinité de destinées, de phases, d’humeurs. Celles-ci, considérées d’après leur contenu, offrent  des aspects d’ensemble bien différents, mais l’individualité du sujet les concilie cependant en l’unité d’une image ; comme le timbre d’une voix reste le même, quelle que soit la diversité des paroles prononcées, ainsi tout ce qu’une vie a vécu garde une coloration inaltérable, un rythme caractéristique … A travers la multiplicité des  contenus particuliers que nous avons parcourus, nous sentons que c’est la même âme qui chemine, sans que ces contenus particuliers déteignent en quoi que ce soit sur sa nature … Sages ou fous, animaux ou saints, bienheureux ou désespérés, quelque chose persiste en nous. .. L’être aurait  pu être déterminé ou agir autrement et même il aurait pu être ‘autre’, sans perdre pour cela son identité, parce que toutes ces données sont englobées par un moi qui persiste en dehors de ses déterminations spéciales et de ses actions … Ce fait énigmatique, qu’un être pu être toujours différent et rester cependant le même» (Georg Simmel)

« Sauf à être des zombies sur cette terre, devenir vivant nécessite notre accord. » (Christiane Singer)

« La seule manière que nous ayons d’honorer la vie est d’oser l’aborder de neuf chaque jour sans la grever de nos attentes… » (Christiane Singer) – Ni de nos regrets.

« Les désastres de nos biographies. » (Christiane Singer)

« Refuser de vieillir, c’est refuser de s’humaniser … Retenir le flux de l’existence, c’est oublier que la vie est l’art de la métamorphose … Chaque fois que j’ai quittée un espace je suis entrée dans un autre (enfance, jeunesse, épanouissement de la maturité, de la fécondité… ) » (Christiane Singer)

« Tout ce qui est créé est entraîné tôt ou tard de l’ordre au désordre. Tout finit par s’affaiblir et se débiliter … Nous devrions voir là la sagesse primordiale de la création qui ne nous livre pas  une fois pour toutes un réel achevé, parfait et durable, mais nous invite en permanence … à remettre à neuf ce qui s’étiole, à réinventer des contenants et des contenus, à faire que soit neuf ce qui était hier usé … nous sommes en permanence nécessaires à la création quotidienne du monde. Nous ne sommes jamais les gardiens d’un ‘accompli’ mais les cocréateurs d’un ‘devenir’. » (Christiane Singer)

 « La vie … qui se charge de délabrer tout système, n’a cure des bonnes intentions … Dans toute croyance, dans tout principe, dans toute idéologie, elle flaire le ‘système’, la réponse toute faite. La vie ne tolère à la longue que l’impromptu, la réactualisation permanente, le renouvellement quotidien des alliances. Elle élimine tout ce qui tend à mettre en conserve, à sauvegarder, à maintenir intact, à visser au mur. » (Christiane Singer)

« La vie n’a pas de sens, ni sens interdit, ni sens obligatoire. Et si elle n’a pas de sens, c’est qu’elle va dans tous les sens et déborde de sens, inonde tout. Elle fait mal aussi longtemps qu’on veut lui imposer un sens, la tordre dans une direction ou dans une autre. Si elle n’a pas de sens, c’est qu’elle ‘est’ le sens. » (Christiane Singer)

« L’erreur fondamentale de nos pensées binaires est d’opposer la mort à la vie. La vraie paire d’antonymes est naissance et mort, le passage du commencement et le passage de la fin … et l’entre-deux, c’est la vie. Ontologiquement la mort est comme la naissance, inhérente à la vie – et non son opposé. » (Christiane Singer)

« Que la vie, après nous avoir conviés sur terre, ne nous doive rien de plus ; et que c’est de nous, ses invités, qu’elle mérite tous les égards, paraîtra invraisemblable à nombre de nos contemporains … qui macèrent dans le vinaigre des frustrations, s’estiment mal servis, le cœur poisseux de revendications, de réclamations en tous genres. » (Christiane Singer)

« Seul existe, seul perdure l’élan … qui nous fait surgir et nous entraîne. C’est en laissant le chemin de vie passer à travers nous que nous aurons rempli notre contrat. » (Christiane Singer)

« Seule la certitude que la vie n’a aucun sens permet à chaque individu, à la faveur d’une angoissante souveraineté, de donner à cette vie le sens qu’il veut. » (Martin Steffens) – C’est-à-dire aucun.

« On ne décide jamais de la façon dont on vit : on reproduit des modes de vie, dont on a hérité à travers ses proches, que l’on a adoptés à travers l’éducation, ou que l’on adopte sous l’influence de cultures venues d’ailleurs … Le processus d’individuation est essentiellement un processus d’adoption. » (Bernard Stiegler)

« On ne vient pas qu’une seule fois au monde. » (Jack Sullivan)

 « L’aventure que traverse n’importe quel enfant, c’est d’être poussé sur un théâtre, sans l’avoir demandé, sans savoir quel rôle il doit jouer, ni comment le jouer. L’enfant observe les adultes.  Il se demande qui ils sont. Parce qu’ils ne le disent pas très volontiers. » (François Taillandier)

« Heureusement, la vie n’a pas de sens, parce que si elle en avait, il serait le même pour tout le monde et nous n’aurions plus de liberté ! » (Andreï Tarkovski) –« Dégagée de la réponse forcée que donnait la religion, cette reconnaissance d’une absence de sens laisse au sujet la tâche ardue de devoir se l’inventer. » (Jean-Pierre Lebrun) 

« Les conceptions dominantes de la hiérarchie éthique exaltaient la vie de contemplation et la vie de participation, comme l’éthique aristocratique de l’honneur et de la gloire. La vie pleinement humaine se définit maintenant par le travail et la production d’une part, le mariage et la vie familiale d’autre part (c’est ce qu’entend Aristote par l’expression ‘la vie bonne’). En même temps les anciennes activités ‘supérieures’ font l’objet de critiques virulentes. » (Charles Taylor)

« La vie des êtres humains – Peut se comparer à un cheval au galop –  Se modifiant à chaque instant du mouvement. » (Tchouang Tseu)

« La vie accomplie est celle qui laisse paraître en elle la ligne continue d’un dessein, d’un dessin, général, celle dont la forme peut, à son tour, faire l’objet d’une contemplation esthétique, celle dont l’allure générale nous frappe. » (Frédéric Tellier)

« Aventurer sa vie. » (sainte Thérèse d’Avila)

« La vie n’est qu’une nuit à passer dans une mauvaise auberge. » (sainte Thérèse d’Avila)

« Un songe, une farce mal agencée, une comédie, au réveil tout ne sera rien. » (sainte Thérèse d’Avila)

« ‘L’homme désire toujours autre chose qu’exister’ … Il désire reproduire un idéal, incarner une essence, réaliser une valeur … Dés l’instant que nous admettons des degrés dans l’être, dés l’instant que nous nous donnons un but, si humble ou si bas soit-il, à notre vie et que nous jugeons telle chose préférable à telle autre, nous dépassons l’existence pour nous élever jusqu’à l’essence. Tous les jugements de valeur sont des jugements d’essence : ils se réfèrent à une idée universelle, à un modèle éternel … L’essence est par définition universelle, nécessaire et parfaite ; l’existence est en fait  individuelle, contingente et incomplète. Tout le drame humain tient à ce que l’essence et l’existence ne coïncident pas : aucun homme n’incarne en lui l’humanité. » (Gustave Thibon – citant Simone Weil) – Contre l’existentialisme qui supprime idéal, essence et valeur, et du même coup tout principe d’action et de lutte, prétendant délivrer et exalter l’être concret, il le réduit à sa détermination la plus abstraite, l’existence anonyme à la lisière du néant.

« On se demande ‘pourquoi’ on vit et on meurt quand on ne sait plus ‘pour quoi’ on vit et on meurt. » (Gustave Thibon)

« Que la vie est courte et comme on passe sans transition de l’âge où tout est trop tôt à l’âge où tout est trop tard ! » (Gustave Thibon)

« Qu’est-ce qu’une destinée réussie ? Celle de l’homme qui n’a pas eu besoin de renier son essence pour trouver sa place dans l’existence, qui a ‘suivi sa voie, même s’il n’a pas fait son chemin’. » (Gustave Thibon)

« La partie est gagnée si l’on se trouve digne de son approbation. Si la partie gagnée l’a été par calcul, avec volonté, suite et lucidité, le gain est le plus grand possible. » (Paul Valéry)

« Il ressentait … qu’il avait accompli la tâche essentielle de la vie qui est de transporter jusqu’au lendemain les effets et les  fruits du labeur de la veille. L’humanité ne s’est lentement élevée  que sur le tas de ce qui dure … La nature a fait que nous portions avec nous de quoi résister quelque peu à l’inconstance des événements ; la graisse qui est sur nos membres, la mémoire qui  se tient toute prête … ce sont des modèles de ressources que l’industrie a imités. » (Paul Valéry)

« Le temps passe ; la vie est un passage. Il faut que l’homme marche ou bien qu’il erre : rester est impossible. » (Lanza del Vasto)

« Une vie n’échoue pas parce qu’elle meurt, mais parce qu’elle n’a pas su vivre quand elle était vivante. Elle se mesure à son intensité, et non à sa quantité … Pouvoir se retourner sur une vie, regarder ce qu’on en a fait et conclure que celui ou celle qui a vécu une telle vie n’a pas perdu son temps sur terre … Il suffit de pouvoir se dire : ‘j’ai aimé’. » (Bertrand Vergely)

« Les saints n’ont pas tous bien commencé, mais ils ont tous bien fini. Nous avons mal commencé ? Finissons bien. » (Jean-Marie Vianney – saint curé d’Ars)

« La vie est une tempête, et il faut s’accoutumer à tenir la mer. » (Alfred de Vigny)

« Une belle vie c’est une pensée de la jeunesse réalisée à l’âge mûr. » (Alfred de Vigny)

« Réussir sa vie, plutôt que de réussir dans la vie. » (Pierre de Villiers)

« De même qu’une journée bien remplie nous vaut un sommeil heureux, une vie bien employée nous assure une mort heureuse. » (Léonard de Vinci) – Exact, même si le terme mort heureuse ?

« Rater son existence par préjugé de classe est un grand classique. » (Marin de Viry – sur l’histoire de Lamartine abandonnant Graziella au coup de sifflet émanant de la niche familiale et le regrettant toute sa vie)

L’homme serait né « pour vivre dans les convulsions de l’inquiétude ou dans la léthargie de l’ennui. » (Voltaire – Candide) 

« Il est donné à très peu d’esprits de découvrir que les êtres et les choses existent. » (Simone Weil)

« Se faire le spectateur de sa propre vie c’est échapper aux souffrances de la vie. » (Oscar Wilde)

« L’existence serait supportable sans les distractions. » (Oscar Wilde)

« Vivre est ce qu’il y a de plus rare au monde. La plupart des gens existent ; sans plus. » (Oscar Wilde) – Ce n’est déjà pas si mal.

« La vie est amère quand on la boit sans sucre. » (une domestique)

Une publicité me propose gentiment « d’améliorer ma vie numérique. » – Je découvre avec ravissement cette dimension inconnue de mon être qui aspirait déjà à en savoir plus sur l’humanisme numérique que proposait une conférence fort sérieuse.

« Qui entre sans qu’on l’invite, et sort sans qu’on la chasse ? La vie. » (devinette)

« La vie est un voyage de nuit. » (dicton oriental)

« La vie est amère pour qui la boit sans sucre. » (adage populaire – en hommage à une dame de jadis)

« Vis comme si tu devais vivre toujours et si tu devais mourir demain. » (adage)

« Passer la vie n’est pas traverser une plaine. » (proverbe)

« Ne crains pas d’avancer lentement, crains seulement de t’arrêter. » (proverbe)

« Qui crie à la naissance, en mourant comprend pourquoi. » (proverbe)      

« Fais ce que tu veux, paie le prix et Dieu sera content. » (proverbe espagnol)

« Quitter le monde avant qu’il ne vous quitte. » (proverbe)

« La vie est une longue attente … et pourtant je n’apprendrai rien que je ne sache déjà. » (?)

« Il faut regarder la vie en farce. » (?)

« Je pleurais lorsque je vins au monde et chaque jour me montre pourquoi. » (?)

« L’homme n’est pas une nature mais une histoire. » (?)

« Cette vie était si belle, je te remercie ô Toi qui me l’a donnée. » (?)

« Vivre sa vie, c’est souvent gâcher celle des autres. » (?)

« Colomb savait mieux d’où il partait que où il irait. » (?) – C’est notre lot à tous. Encore heureux quand nous savons à peu près d’où nous partons, qui nous sommes…

« Vivez-vous seule ? Non, je vis avec moi. » (?)

« J’ai vécu, c’est assez. » (?)

« Le geste du moissonneur suit de trop près celui du semeur. » (?)

« Construire sa vie sans se la laisser dicter par les idoles du monde. »(?)     

« La vie est un prêt à échéance limitée. » (?)     

« Le sens de la vie personnelle est de retourner à l’enfance, de faire apparaître de nouveau l’enfant qui n’a jamais totalement disparu. » ( ?)

« La vie, nul n’en sort vivant. » (?)

    

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