590,1 – Principes

– Soit : hiérarchiquement à la première place, premier, origine, cause première, ce dont tout dérive, d’où quelque chose provient, expression alors proche de cause comme origine. Le vieux problème du Commencement, celui de la Création ou du Big-Bang, du principe premier, de la cause première qui ne dérive de rien, de l’inimaginable et pourtant nécessaire à la fin des fins ;  du principe sans principe. Ce que je fais passer en premier.

– Soit : règles de conduite, sens considéré ici. Ne dépend pas des circonstances, mais seulement d’un fond, lui-même intangible.

– Le terme recoupe celui de Prince, comme il n’y a plus guère de ceux-ci, on ne s’étonnera pas non plus de constater la disparition des principes, en tant que règles de conduite.

– L’avènement du Relativisme consacre leur disparition comme règles de vie. En ce dernier sens, ils étaient jadis qualifiés de sacrés ; maintenant, à poubelliser (bac à couvercle jaune).

– Un principe n’est pas une valeur, sauf en France où on mélange hystériquement tout.

-Ce principe ne s’applique pas quand il s’agit de délirer complètement dans le sens d’un progressisme aussi échevelé que garant de chaos à venir, et à plus forte raison d’envisager des montagnes de fric, par exemple en ce qui concerne les manipulations génétiques insensées mais prometteuses de gigantesques profits. 

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« A quoi donc en ce moment fais-je servir mon âme ? En toute occasion, me poser cette question à moi-même et me demander : Qu’y a-t-il à cette heure en cette partie de moi-même, qu’on appelle principe directeur, et de qui ai-je l’âme en cet instant ? N’est-ce pas celle d’un enfant, d’un jeune homme, d’une femmelette, d’un tyran, d’une tête de bétail, d’un fauve ? » (Marc-Aurèle)

« Fermement campé sur tes principes, cherche encore à élargir ton indulgence. » (Anne Barratin)

« Un principe n’est ni vieux ni jeune, il a l’âge de ce qu’il vaut. » (Anne Barratin)

« Les principes sont des points de refuge où l’homme se gare de la passion. » (Anne Barratin)

« Les principes sont des préjugés de grande taille. » (Hervé Bazin)

« La curieuse disparition de la satire dans notre littérature est un exemple de l’affadissement de la violence, faute de principes à défendre violemment. » (Georges Bernanos)

« Je n’ai pas de principes, pour la raison que je n’éprouve nullement le besoin d’imposer une espèce de constitution à ma conscience, de vivre avec ma conscience sous un régime constitutionnel. » (Georges Bernanos)

« Un homme à principes est semblable à un homme qui va par la forêt avec une longue perche. » (Bismarck – parlant de l’homme d’Etat)

« Quand à propos d’une idée, on dit qu’on est d’accord sur le principe, cela signifie que l’on n’a pas la moindre intention de l’appliquer. » (Bismarck)

« Être à cheval sur les principes, dit-on. – Genre d’équitation exclusivement à l’usage du Bourgeois. C’est le plus sûr qu’on connaisse. Il est même inouï que le cavalier ait été désarçonné. Mais aussi, quels principes admirablement dressés !… » (Léon Bloy – Exégèse des lieux communs – 1, XXVII)

« Une théorie s’appuiera toujours sur des propositions premières, soit sur des principes. Or, de trois choses l’une : – Ou bien l’on renonce à étayer lesdits principes et on les traite comme indémontrables – Ou l’on cherche à les démontre en s’appuyant sur d’autres principes qu’on cherchera à démontrer d’après d’autres principes, et on s’engage dans une régression à l’infini – Ou bien l’on cherche de façon ‘circulaire’, à démontrer lesdits principes d’après leurs conséquences … Théorème fondamental de l’épistémologie connu sous le nom du trilemme de Münchausen (ce légendaire baron allemand qui cherchait à s’extraire de l’étang où il était tombé en se tirant par les cheveux). » (Raymond Boudon)

Un principe très pratiqué par les politiques, le principe dit de Lagardère : « ‘Année de bon cru pour le baccalauréat’ ; encore plus de reçus, l’échec est quasi supprimé, bravo – ‘Pas assez de public pour la culture à la télévision’ ; donnons lui ce qu’il a montré qu’il aimait, des jeux, des feuilletons, des ‘reality-show’, des débats entre amuseurs professionnels et baptisons cela culture … C’est le principe de Lagardère : ‘Si tu ne vas pas à Lagardère…’ ou bien conformément au gag fameux, au lieu de pousser le tabouret vers le piano, on pousse le piano en direction du tabouret. » (Renaud Camus) – Suffit de modifier un paramètre pour faire croire au progrès, procédé insuspectable par le Gogo-Bobo. 

« Les principes ont fini par nous fuir, à l’exception d’un seul : le principe de précaution. » (Daniel Carton) – Nous avons délaissé tous les principes, règles qui font la grandeur. Nous n’avons créé que celui des médiocres.

« Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde. » (Aimé Césaire) – De profundis !

« Il n’est pas bon de se donner des principes plus forts que son caractère. » (Chamfort)

« L’homme sans principes est aussi ordinairement un homme sans caractère ; car, s’il était né avec du caractère, il aurait senti le besoin de se créer des principes. » (Chamfort)

« La démocratie française n’est trop souvent qu’un principe, d’autant plus pur qu’il n’est pas galvaudé par la pratique. » (Bernard Charbonneau) – Peu importe la démocratie et l’exemple, Un principe est d’autant plus vénéré qu’il ne se compromet pas dans quelque pratique, forcément moins claire.

« Sans principes communs, il n’y a rien à discuter. » (Confucius)

« La logique du libéralisme est avant tout une logique de principes … Personne n’oserait y faire objection. Qui refuserait d’être rationnel, moral, démocratique ou universaliste ? Cette unanimité n’est pas une force mais une faiblesse. Le signe que le combat intellectuel ne peut plus se placer à ce niveau et qu’il n’est plus possible de déduire de l’acceptation de ces principes un modèle d’action. La vraie caractéristique des libéraux, ce n’est pas la fidélité à des principes désormais inutiles parce qu’ils ont trop bien réussi, mais une certaine façon tranchante et péremptoire de les utiliser. » (Michel Crozier) – N’est ce pas là entrer dans l’ère du vide de Lipovetsky ?

« Toute exagération des principes engendre la maladie de l’excès, même si ces principes sont salutaires … ‘Notre vie est composée, comme l’harmonie du monde, de choses contraires’ (Montaigne) … L’universel et la particularité (si opposés) sont des ‘biens’ au même titre, cela demeure étranger à l’Occident contemporain qui absolutise  l’universel … La systématique de l’inégalité engendre des perversions inouïes, mais la systématique de l’égalité aussi  … (suivant Germaine de Staël, l’escalade dans la persécution pratiquée par la Révolution française :  contre les nobles et les prêtres, puis les propriétaires, les talents  jusqu’à tout ce qui pouvait rester de grand et de généreux à  la nature humaine) … A quel degré d’équilibre faudrait-il se tenir pour éviter les excès ?  … L’idée même d’un équilibre nous mène à la notion de limite …  Nos contemporains poussent à bout les bons principes (la démocratie, faite pour la société civile, n’est pas applicable partout et toujours) … ‘Les vieilles vertus chrétiennes devenues folles’ de Chesterton … pavane irréaliste des vertus sans loi ni frein … La prétention à l’absolu n’est qu’une prétention, qui produit souvent son contraire. » (Chantal Delsol – Le crépuscule de l’universel) 

« L’humanitarisme contemporain est un dévergondage de la vertu qui se défait des situations et se croit toute-puissante. La réalité, au contraire, est faite de polarités dans lesquels aucun principe ne peut dominer dans sa pureté. La question de l’immigration est caractéristique de cette situation incomprise : la vertu monopolistique oublie les circonstances et les situations – Polarité : aucun principe ne peut être séparé de son contraire, la sagesse est dans la recherche d’un équilibre. Entre le devoir d’accueil et la préservation de la société d’accueil comme d’ailleurs des intérêts à court et moyen terme des migrants. » (Chantal Delsol 

« Le véritable patriote ne connaît point les personnes, il ne connaît que les principes. » (Camille Desmoulins) – L’humanisme de notre grande révolution.

« On commence sa vie avec des convictions ; on la fait avec des principes. » (Auguste Detoeuf)

« Il est commode d’avoir des principes vis-à-vis des autres ; vis-à-vis de soi, il est plus pratique d’avoir du bon sens. » (Auguste Detoeuf)

« Qu’est-ce que des principes, sinon des règles que l’on prescrit aux autres pour soi. » (Diderot)

« Au lieu de principes solides qui eussent tranquillisé la conscience humaine, tu as choisi des notions vagues et par là tu as agi comme si tu n’aimais pas les hommes. Tu as accru la liberté humaine au lieu de la confisquer et tu as ainsi imposé pour toujours à l’être moral les affres de cette liberté. » (le grand inquisiteur de Dostoïevski s’adressant au Christ – Les frères Karamazov ; La légende du  Grand Inquisiteur)

« Ceux qui sont à cheval sur les principes savent très bien en descendre pour franchir à pied les mauvais pas. » (Louis Dumur)

« On croit plus facilement aux principes des autres qu’aux siens propres, parce qu’on distingue moins bien sur quelles bases chancelantes ils sont fondés. » (Louis Dumur)

« Qui vit au-dessus de ses moyens finit par vivre au-dessous de ses principes ; quand il en a. » (Georges Elgozy)

« Dans la vie, des principes rigoureux donnent, dit-on, plus de déceptions que de joies. » (Euripide)

« Quiconque croit à un principe immuable, constant et donc mort, n’y croit que parce qu’il est mort lui-même. » (Fichte)

« Principes. – Toujours indiscutables. On ne peut en dire ni la nature ni le nombre, n’importe, sont sacrés. » (Flaubert – Dictionnaire des idées reçues)

« Ferme. – Est toujours suivi de ’comme un roc’. Il convient d’être ferme dans ses principes. » (Flaubert – Dictionnaire des idées reçues)

« Dés qu’on remue un principe on trouve quelque chose dessous et l’on s’aperçoit que ce n’était pas un principe. » (Anatole France)

« Les principes sont faits pour être violés. Être humain est aussi un devoir. » (Graham Greene)

« Le besoin de changement n’est qu’une marque d’infériorité manifeste … Celui qui est parvenu à un état d’équilibre n’éprouve plus ce besoin, celui qui sait ne cherche pus.  … C’est parce que la civilisation moderne manque de principes qu’elle est éminemment changeante. » (René Guénon)

« Toute action qui ne procède pas de la connaissance manque de principe et n’est plus qu’une vaine agitation … Le renversement des rapports de la connaissance et de l’action, dans une civilisation (la nôtre) est une conséquence de l’usurpation de la suprématie par le pouvoir temporel (sur l’autorité spirituelle). » (René Guénon)

« Là où la puissance de la tradition est absente, et où il n’y a pas même une autorité extérieure pouvant y suppléer dans une certaine mesure, on ne voit que trop, par l’exemple de la philosophie occidentale moderne à quelle confusion aboutit le développement et l’expansion sans frein des opinions les plus hasardeuses et les plus contradictoires ; si les conceptions fausses prennent alors naissance si facilement et parviennent même à s’imposer à la mentalité commune, c’est qu’il n’est plus possible de se référer à un accord avec les principes, parce qu’il n’y a plus de principes au vrai sens du mot. » (René Guénon – Sur l’invraisemblable et grotesque chaos que la pourriture anglo-saxonne impose à l’Occident)

« La civilisation moderne, civilisation sans principes … A notre époque, on appelle  ‘principes’ des lois scientifiques qui ne sont que des conclusions et des résultats inductifs, quand elles ne sont pas de simple hypothèses … des considérations morales qui ne sont même pas des idées, mais l’expression de quelques aspirations sentimentales, ou à des théories politiques souvent à base sentimentale également … Ne va-t-on pas jusqu’à parler de ‘principes révolutionnaires’ (contradiction dans les termes) … Chaos inextricable ; les rapports naturels sont intervertis, ce qui devrait être subordonné s’affirme autonome, toute hiérarchie est abolie au nom de la chimérique égalité, dans l’ordre mental comme dans l’ordre social … Fausses hiérarchies , dans lesquelles on met au premier rang n’importe quoi ; science, industrie, morale politique ou finance, faute d’avoir la seule chose à laquelle puisse et doive normalement revenir la suprématie, faute de principes vrais …  Désordre et anarchie … Théories innombrables, hypothèses qui se heurtent, s’entrechoquent, se contredisent, se détruisent, se remplacent… Jusqu’à déclarer que la vérité est inaccessible à l’homme, que peut-être elle n’existe même pas, qu’il n’y a lieu que de se préoccuper de ce qui est utile ou avantageux. » (René Guénon)

« Les principes finissent par être un gouffre. » (Victor Hugo)

« La soi-disant liberté de l’esprit a misérablement échoué, car elle ne nous a donné aucune certitude en remplacement de la vérité antique, elle n’a su créer que des principes. » (Hermann von Keyserling – à propos de  l’ère libéralo-démocratique) – La liberté de l’esprit au temps de la dictature  des média et du politiquement correct, rigolade ! 

« Hypertrophie de l’impartialité. La neutralité en elle-même est déjà véritablement absence de principes. » (Hermann von Keyserling)

« Beaucoup de cas où mener un principe jusqu’à ce qui semble être sa conclusion logique produit une absurdité. » (C. S. Lewis – à propos du progrès, des risques écologiques, écrit avant que ceux-ci n’apparaissent) – « L’Irlandais qui constatant qu’un type de poêle lui permettait de réduire de moitié sa facture de chauffage en concluait qu’avec deux poêles du même type, il la chaufferait pour rien. » (même auteur)

« L’essence des principes est qu’ils soient antérieurs, évidents, non dérivés, indémontrables, et causes par rapport à la conclusion, autrement ils auraient besoin eux-mêmes d’être démontrés, c’est-à-dire qu’ils cesseraient d’être principes. » (Joseph de Maistre)

« Le bon sens anglais subordonne … la théorie, ou ce qu’on appelle les principes, aux leçons de l’expérience et de la modération, ce qui serait impossible si les principes étaient écrits. » (Joseph de Maistre) – Se posant en adversaire des constitutions et des lois trop détaillées.

« Deux erreurs opposées sont à éviter, celle qui soumet toutes choses à’ l’univocité’, celle qui disperse toutes choses dans ‘l’équivocité’… La seconde pensera qu’avec le temps les conditions historiques deviennent tellement différentes qu’elles relèvent de principes eux-mêmes hétérogènes. La première portera à croire que ces règles et ces principes suprêmes s’appliquent toujours de la même façon. La solution vraie ressortit à la philosophie de l’analogie. La notion d’ordre est une notion essentiellement analogique. Les principes ne varient pas, ni les règles suprêmes pratiques : mais ils s’appliquent selon des manières essentiellement diverses, qui ne répondent à un même concept que selon une similitude de proportions. » (Jacques Maritain)

« J’ai des principes, et si ces principes ne vous plaisent pas, j’en ai d’autres. » (Groucho Marx)

« Les êtres à principes trop rigides naufragent sans rémission. Tels ces navires, supérieurement équilibrés, qui, quand ils chavirent, sont maintenus la tête en bas de par la perfection même de leur carène. » (Paul Masson)

« Sans un principe qui éclaire l’humanité, comme la lueur d’une étoile appelle le regard, l’homme ne perçoit plus sur une terre dévastée que le désastre de sa condition … Les hommes ont besoin d’un centre distinct de sa périphérie, d’une permanence qui donne son poids au fugitif, et d’une configuration de l’existence qui se relie à la connexion du tout … La déconstruction a fêté un bal des adieux à tout ce à quoi l’homme s’était identifié dans son histoire. L’adieu à l’âme ; l’adieu au corps ; l’adieu au sujet ; l’adieu à l’œuvre; l’adieu au monde ; l’adieu au sens ; l’adieu à Dieu, enfin, qui sonne le glas des meurtriers. L’adieu à ce qui faisait la substance de l’humanité … l’adieu à la condition humaine. … A la lumière de l’être, il faut préférer la nuit du néant …  Rien ne semble résister au travail de la taupe qui a sapé les principes sur lesquels reposait la civilisation. Descartes rappelait que la ruine des fondements signe en même temps la ruine de l’édifice … Le monde cassé de Kafka ou la terre dévastée de Kundera n’offrent plus à l’humanité de foyer qui est le sien. » (Jean-François Mattéi – contre les déconstructeurs, les Blanchot, Derrida, Deleuze, Guattari, Foucault, Judith Butler… et leurs ignares disciples, gauchistes démolisseurs de tout)

« Sans Dieu, plus de vrai ni de faux ; plus de loi, plus de droit. Sans Dieu une logique rigoureuse égale la pire folie à la plus parfaite raison … il n’y a point de crime qui ne devienne indifférent, ni de révolution qui ne soit légitime ; car, sans Dieu, le principe de l’examen subsiste seul, principe qui peut tout exclure, mais qui ne peut fonder rien. » (Charles Maurras)

« On ne prouve rien de rien sans assumer quelques principes, et je ne puis convertir un homme à l’aide de principes qu’il refuse de m’accorder.» (cardinal Newman) – Pas plus en matière profane. Sans accord sur des principes de base, inutile de discuter.

« La plupart des erreurs des hommes viennent bien plus qu’ils raisonnent sur de faux principes, et non de ce qu’ils raisonnent suivant leurs principes. » (Pierre Nicole)

« Tous leurs principes sont vrais. Mais leurs conclusions sont fausses, parce que les principes opposés sont vrais aussi. » (Blaise Pascal)

« Qu’est-ce que nos principes naturels, sinon nos principes accoutumés ? et dans les enfants ceux qu’ils ont reçus de leurs pères. » (Blaise Pascal)

« Les principes moraux se distinguent des autres principes en ceci que fondamentalement ils ne sont pas susceptibles d’être argumentés. » (Karl Popper)

« Pendant un moment, un certain nombre de principes peuvent tenir debout tout seuls. Mais progressivement, laissés à eux-mêmes, ils se sont avachis. Nous sommes entrés dans le monde des ‘valeurs’ … Valeurs qui n’ont de valeur qu’en raison du sujet qui les leurs reconnaît …  ‘Les valeurs sont ainsi frappées d’une faiblesse intrinsèque, puisque les poser comme telles, c’est reconnaître en même temps qu’elles ne peuvent subsister en elles-mêmes … Rien d’étonnant donc à ce que l’on parle tant de défendre les valeurs, elles sont trop faibles pour le faire elles-mêmes, à plus forte raison pour nous défendre, nous qui les posons‘ (Rémi Brague) … Puisque le sujet qui pose les valeurs vaut plus que les valeurs qu’il pose, aucune valeur ne vaut, en tant que telle .. »  (Olivier Rey)

« On ne saurait trop insister sur tout le mal que peut faire un bon principe quand on en abuse. » (Rivarol)

« Ce n’est pas de dire des sottises qui est grave, c’est de les dire au nom des principes. » (Jean Rostand)

« Une société qui viole les principes sur lesquels elle repose, même au nom de fins justes, ne peut pas être une société juste … Les principes ne sont pas des a priori abstraits, par nature conservateurs, voire réactionnaires, dont la rigidité constitue une entrave pour l’action. Pour être abstraits, ils n’en sont pas moins des valeurs pratiques essentielles … Ils forment la trame des références sans lesquelles la volonté de vivre ensemble ne peut être librement consentie. » (Alain-Gérard Slama – sur les discriminations positives, dont la parité, et le viol du principe d’égalité, fondement du consensus social)

« Que vaut l’absoluité des principes si c’est au détriment de la simple humanité, du bon sens, de la douceur de la compassion. » (André Comte-Sponville)

« Si les principes tirent une justification suffisante du fait qu’ils sont reçus dans une société, les principes du cannibale sont aussi défendables et aussi sains que ceux de l’homme policé. » (Léo Strauss – Droit naturel et histoire) – Mais si toutes les civilisations se valent ! 

« L’évocation des principes dont on estime qu’ils fournissent des certitudes qui se confondent avec des solutions. » (Ezra Suleiman – spécialité française) – Quant aux accomplissements objectifs !

« L’invocation des principes (modèle républicain, modèle social français…) n’est qu’un masque  pour cacher cet objectif bas et vulgaire, les intérêts matériels. » (Ezra Suleiman)

Si Talleyrand recommandait de « s’appuyer sur les principes jusqu’à ce qu’ils cèdent », au moins reconnaissait-il leur existence à défaut de leur prééminence. D’ailleurs l’adéquation avec une réalité mouvante n’est pas illégitime en soi.

« Il est plus facile d’avoir des principes quand on est bien nourri. » (Mark Twain)

« C’est au moment où l’on rejette tous les principes qu’il faut se munir de scrupules. » (Marguerite Yourcenar)

« Quand on commence à abandonner les principes qui ont fait la grandeur d’une institution, on ne peut plus revenir en arrière ; la transgression appelle plus de transgression ; les reniements, toujours plus de reniements. » (Eric Zemmour) – Sur l’école, la dérive à Sciences Po, les privilèges accordés aux candidats atypiques, la suppression de certaines épreuves de concours et même l’abandon du principe d’égalité devant le concours (idéal républicain par définition). Quand on cède sur un principe, on a lâché sur tout ; cela est vrai dans tout contexte. « On ne débat pas d’un principe fondateur, à moins de choisir de vivre dans une tout autre société. » (Natacha Polony)

« Il n’y a pas de principes, il n’y a que des lois, nous n’acceptons pas le libre-arbitre. » (Emile Zola)

« Plus on viole les principes, plus on les affirme. » ( ?) 

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