590,2 – Principe de précaution

– Le terme prudence était utilisé quand on n’inventait pas des expressions nouvelles et ronflantes pour faire savoir que nous sommes les meilleurs. « Prudence : attitude de celui qui s’abstient de tout ce qu’il croit pouvoir être source de dommage. » (dictionnaire)

– Trouvaille nouvelle reflétant bien notre société d’inconséquents fébriles, de médiocres, d’assistés et de froussards, de lâches pour parler français. « Qui fonde une société peureuse et frileuse, prétendant prévenir tous les aléas de la vie. » (?). Obligés d’être sages, contraints d’être poltrons. Laquais rêvés pour un pouvoir maternel. C’est un peu le pendant dans le domaine matériel de la fameuse prévention dans le domaine social  (censée empêcher la réalité d’être et de se manifester parfois, notamment en matière sécuritaire). D’ailleurs les gogos-adeptes sont les mêmes.

– S’adresse au : citoyen-Tanguy. Être de nurserie, impuissant, prostré, gémissant, attendant tout de l’Etat.

– Nous sommes le seul pays à avoir inscrit une telle aberration dans sa loi suprême (la Constitution dont d’ailleurs tout le monde se fout, à juste titre, depuis le temps que le gouvernement la tripote et la viole). Nous sommes le seul pays à avoir ainsi clamé notre petitesse et à nous en montrer fier.

– Qui est chargé de son application ? Les autres, l’Etat, pourquoi pas Dieu ? (encore que Celui-ci semble avoir légèrement failli lors de la Création). En tout cas sûrement pas l’individu se précipitant sur n’importe quoi (nouveau médicament…) puis se transformant en pauvre mouton bêlant, empressé à porter plainte après s’être ressaisi et pris conscience, lui ou ses ayant-droits, de ses intérêts bien concrets.

– Si nos ancêtres avaient édicté ce principe nous n’aurions eu ni autopsie, ni anesthésie, ni médecine de pointe, ni chemins de fer… Etaient-ils plus audacieux ou inconséquents ? Seulement moins minables que nous.

– Ce principe, utile cependant si manié raisonnablement, serait moins dominateur si l’opinion ne répondait pas systématiquement : Pourquoi pas ? à chaque proposition de la technique, en clair si les consommateurs n’étaient pas des gogos toujours alléchés par la promesse du toujours plus, toujours mieux, nouveau, meilleur… La société technique et marchande offre dans le Me voici et l’enfant roi (nous) répond Donne.

– Il repose sur l’utopie du risque zéro, implique une ambiance de faiblesse, induit la recherche  (souvent intéressée) d’un coupable, d’un bouc émissaire. Si on n’en trouve pas un (solvable), malgré nos efforts désespérés, on pourra toujours accuser le platane, le vent, la nuit et celui qui aurait dû prévenir qu’il y avait un arbre, du vent, qu’à la campagne à minuit passé, il fait noir…

– Il entraîne un gaspillage invraisemblable (les stupides dates limites de consommation et l’énorme gaspillage alimentaire) de la part des freluquets, qui, en plus, ont l’indécence de se lamenter sur la faim dans le monde. Tout le monde sait, ou devrait savoir, que ces dates de préemption sont totalement arbitraires et ne servent que de parapluie contre les procès que nous aimons tant ainsi qu’à accroître la fameuse consommation (un brillant économiste soucieux de plaire aux politiciens devrait proposer de réduire encore le délai laissé par ces fameuses D. L. C. afin de courtiser la déesse croissance en augmentant encore, si c’est possible, le gaspillage).

– Les fameux détecteurs de fumée ne servent jamais qu’à déranger des camions de pompiers de six tonnes et leur équipage pour calmer l’angoisse d’imbéciles qui ont peur d’un appareil détraqué. Et ce n’est évidemment qu’un début, vu l’entretien que nécessite ces gadgets stupides pour société d’apeuré(e)s.

– On retrouve le reflet de la lâcheté de notre société dans les avertissements de modération qu’on trouve en finale de  beaucoup de racontars sur internet appelant à émettre des commentaires. Commentez mais surtout ne dites rien, dans les Alertes dont on nous inonde : alerte neige, alerte pluie, alerte verglas, alerte canicule, alerte info (attention, au Biafra, en Ouzbéhistan, au Tibet…), alerte connerie…

– Ce goût du risque sans lequel rien ne se fait de grand. Le principe de précaution symbolise parfaitement la petitesse à laquelle nous sommes parvenus.

– « Le ‘précautionnisme’ (autre nom) propose d’appliquer l’imagination du pire à tout propos, contraint continuellement à craindre les conséquences imprévisibles pour le futur de nos actions présentes. » (Gérald Bronner)  – Ou comment fabriquer une société de trouillards anxieux .

On pourra voir également à la rubrique Danger … Risque, 190, 1  

 ——————————————————————————————————————————-

« Peu importe de devoir renoncer à la grandeur, à la gloire, à l’élévation de soi pourvu que l’absence de risque soit garantie. C’est l’idéal sécuritaire qui triomphe. » (Olivier Bardolle)

« Il faudrait inverser la parole de Hölderlin, et dire : ‘Là où croît ce qui sauve, croît aussi le danger’. » (Jean Baudrillard)

« On a réussi à intoxiquer les gens du virus de la conservation et de la sécurité, si bien qu’ils se battront à mort pour l’obtenir. » (Jean Baudrillard) – Généralisation de la trouillardise.

« Une fois qu’on admet le principe qu’il est du devoir du gouvernement de protéger les individus contre leur propre stupidité, l’on ne peut plus avancer d’objections contre de nouveaux empiètements … Et pourquoi limiter la bienveillance prévoyante du gouvernement à la seule protection du corps ? Le tort qu’un homme peut infliger à son propre esprit n’est-il pas encore plus grave que n’importe quels maux corporels ? Pourquoi ne pas l’empêcher de lire de mauvais livres et de voir de mauvais spectacles, de regarder de mauvaises peintures et d‘écouter de la mauvaise musique ? » (Zygmunt Bauman) – En France où le premier ministre déconseille fortement des livres, des auteurs ou des spectacles ce seuil est franchi sans murmures du troupeau asservi des paltoquets.

« Le capital-peur : la sécurité personnelle (ou plus précisément corporelle) est devenue l’un des principaux arguments de vente … dans toutes sortes de stratégie marketing … La peur est là, qui sature l’existence humaine au quotidien lorsque la dérégulation attaque les fondements, lorsque les bastions défensifs de la société civile s’écroulent … C’est l’insécurité du présent et l’incertitude quant à l’avenir qui engendrent … les moins supportables de nos peurs. » (Zygmunt Bauman – Le présent liquide – Tirant les conséquences de la ‘liquidité’ de nos sociétés dans lesquelles plus rien n’est stable, constant, assuré, prévisible, voir à Zygmunt  Bauman, rubrique société, 115,2 ) – D’où la boulimie de réformes pour tenter de compenser l’angoisse.

« La société du risque a tendance à générer un totalitarisme ‘légitime’ de la prévention. » (Ulrich Beck)

« Après le nazisme et le communisme la nouvelle  idéologie totalitaire se nomme le ‘parapluisme’ … et le citoyen, considéré comme une victime potentielle, se voit imposer toutes sortes  d‘interdictions. S’il renâcle, le pouvoir paternaliste n’hésitera pas à employer la force pour l’obliger à rester bien portant … n’oublions pas que tous les fascismes voulaient le bien commun. » (Frédéric Beigbeder) 

« En passant systématiquement du principe de protection au principe de précaution, on attente gravement à la présomption d’innocence … Même en l’absence de sanction pénale, la sanction civile et la sanction sociale sont inévitables … Pour lever le doute, le mis en cause devrait pouvoir prouver que les gestes (ou les pensées) qu’on lui impute n’ont pas existé, ce qui est évidemment impossible. » (Paul Bensussan, Florence Rault – suite de considérations éparses sur les accusations de pédophilie, et d’inceste)

« Trois principes pourraient être invoqués : l’importance des coutumes et donc de la culture majoritaire ; le transfert de la charge de la preuve (du bien-fondé) sur l’innovateur et  non sur le conservateur ; afin la possibilité d’une atteinte à autrui qui n’est pas une atteinte à sa liberté. » (Laetitia Strauch-Bonart – sur les règles préalables à imposer à tout  changement substantiel) – Voilà d’excellents principes de précaution. Mais, décidément cet auteur veut empêcher d’introduire un joyeux (pas si joyeux que ça) b….. 

« Le redoutable ‘principe de précaution’, un serpent qui se mord la queue, car il n’a de sens que s’il est appliqué avec précaution sous peine de tuer l’innovation. » (Raymond Boudon)

« Les arguments de la peur sont beaucoup plus aisés à produire et rapides à diffuser que ceux qui permettent de renouer les fils de la confiance. » (Gérald Bronner)

« Le principe responsabilité proposé par Jonas, s’il est pris au sérieux et poussé au terme de sa logique, conduit à faire de nous des Bartleby n’ayant d’autres ressources face aux propositions du  progrès que de dire ‘I would prefer not’. » (Gérald Bronner) – Allusion au roman d’Herman Melville, Bartleby, le scribe.

« Le hasard, hôte indésirable de la pensée humaine chassé : lorsque les hommes avaient une vision religieuse du monde (religion comme explication consolatrice) … ou avec le monde mécanisé et déterministe de la science … ou suivant les lois régissant le flux historique (Hegel, Marx, A. Comte…) … Le principe de précaution indique quelque chose de notre sentiment d’impuissance et du retour de l’imprévisibilité et donc du hasard dans le débat public ». (Gérald Bronner)

« Nous sommes plus prompts à regretter les conséquences d’une action que celles d’une inaction. Et lorsque celle-ci a des implications morales, les regrets anticipés pèsent encore plus lourds … L’immoralité de l’inaction est moins perceptible que l’immoralité de l’action … Les conséquences de l’action sont généralement visibles alors que celles de l’inaction ne sont que supposées … la crainte des conséquences morales de l’action inhibe la prise en compte des conséquences morales de l’inaction. » (Gérald Bronner)

« Le’ précautionnisme’ flatte toutes les intuitions trompeuses que l’esprit humain peut nourrir à propos des situations de risque et d’incertitude. Il focalise notre attention plus sur les coûts que sur les bénéfices, surestime largement les faibles probabilités, préfère dans le doute s’abstenir… » (Gérald Bronner) 

« Mais, qui peut dire laquelle des explorations scientifiques du présent sera le lointain marchepied de la sauvegarde technologique de demain, d’après-demain ? » (Gérald  Bronner)

« La peur, bon produit cognitif, très bon produit d’appel sur le marché hyperconcurrentiel de l’information (dérégulation du marché cognitif  dû à Internet) … Conspirationnistes, promoteurs de la peur (crainte des antennes-relais, des vaccins, du contenu de nos assiettes, de l’avenir en général) sont souvent plus motivés que la moyenne de nos concitoyens à faire valoir leur point de vue … l’asymétrie de motivation déterminante pour comprendre la diffusion de la crédulité … Certains votent mille fois dans Internet, d’autres jamais, les croyants et les militants votent beaucoup … les alertes incessantes créent un trop-plein d’angoisses, car démentir prend du temps et les démentis occupent peu de place dans les médias. L’individu accueille donc favorablement les nombreuses incitations au soupçon et à l’effroi … On oublie le cimetière gigantesque des craintes sans objet … Quelques effets secondaires de la vaccination et les immenses bénéfices sanitaires … Dans son ouvrage, ‘Le principe responsabilité’, Hans Jonas a forgé un concept clé destiné à guider nos actions, et qui a inspiré le principe de précaution, ‘in dubio pro malo’, en cas de doute, envisage le pire … Or il y a impuissance à apporter la garantie absolue que réclame Hans Jonas … Intimidation de tous les instants … Nous sommes plus prêts à regretter les conséquences d’une action que celles d’une absence d’action, surtout si celle-là a des implications morales … l’immoralité de l’inaction est moins perceptible que l’immoralité de l’action … les anti-vaccins insistent sur les conséquences (possibles) de l’acte sans rien dire sur celles de l’abstention … De plus, les conséquences de l’action sont généralement visibles alors que celles de l’inaction ne sont que supposées. » (Gérald Bronner – considérations éparses sur la peur) – De plus, à propos des démentis, il faut considérer que les fameux fact-checkers n’ont été créés, ne sont là et ne cherchent le plus souvent, en ergotant sur des détails discutables sans intérêt, qu’à étouffer la voix des opposants et du peuple pour maintenir le pouvoir des prétendues élites (politiques, médiatiques, Bobos et people.) 

« Dans la plupart des domaines, la France ne connaît que les mots d’ordre de prudence, de préservation, de précaution. » (Pascal Bruckner)

« Si la simple sagesse nous recommande la plus grande circonspection lorsque nous travaillons sur les matières inanimées, la prudence devient véritablement un devoir quand nos travaux de démolition n’ont pas pour objet la brique et le bois mais des êtres sensibles. » (Edmund Burke) – On fait très attention à la moindre molécule, mais, en matière sociétale autrement plus fragile et plus vitale encore, on bouleverse la société, on abolit des règles universelles remontant à la nuit des temps sans se questionner le moins du monde. Bonjour les catastrophes à venir !

« La tyrannie du pathos. La peur fait vendre du papier (et assure l’audimat). Au jeu de la crainte irraisonnée les ONG (et autres associations hurlantes) sont très fortes. Le charlatanisme a de beaux jours devant lui. » (Christiane Chavane – à propos de la contestation du glyphosate en particulier et des sempiternels hurlements de précaution en général)

« Nos sociétés occidentales ressemblent à ces vieillards dont l’univers, en fin de vie, se rétrécit : ‘La santé, ma brave dame, il n’y a plus que cela qui compte’. C’est même leur obsession. Le reste importe peu. Et nous avançons à petits pas précautionneux. » (Gabrielle Cluzel) – Ou comment fabriquer une société de lâches.

« Pourquoi donc la justice serait le seul registre en France où le principe de précaution ne serait pas sacro-saint ? Le diesel, les cheminées, le gaz de schiste, les antennes-relais, l’amiante, les OGM… mais pas les délinquants sexuels ? » (Gabrielle Cluzel – rappelant pour mémoire un violeur récidiviste condamné à dix ans de prison et relâché au bout de trois ans, assassin de la jeune joggeuse Natacha Mougel) – Mais il vaut mieux traquer de lourdauds harceleurs que des assassins.

« Au nom du principe de précaution, l’homme n’osera bientôt plus se reproduire. » (Paulina Dalmayer)

« Ce principe de précaution est on ne peut plus contemporain en ce qu’il fait son deuil humblement de l’idée de totalité et de toute transcendance, soit les deux dimensions manquantes d’une période d’émiettement … Transformation des angles durs en tables rondes. » (Régis Debray – sur l’art actuel du compromis et le en même temps macronien)

« L’idée de risque nul : tout malheur appelle réparation … Aussitôt un responsable. » (Chantal Delsol)

« Le principe de précaution est grandement loué quand il concerne les OGM ou l’usage profitable de la nature, il est vilipendé lorsqu’il s’agit des mœurs. » (Chantal Delsol) – Car là, il gênerait pour persévérer dans l’objectif mortel de tout pourrir.

« Certains jours la dramatisation est abusive, pour 40 cms de montée des rivières ou 6 degrés de température en trop ou en moins, elle habitue le public à l’idée qu’il est normal de ne plus rien supporter. Je m’en inquiète parce que la lâcheté physique précède la lâcheté morale et y conduit. » (Jean-François Deniau) – Fabrication médiatique d’une société de lâches.

 « L’irruption du possible dans l’impossible.  La pire horreur devient désormais possible, a-t-on dit ici et là (sur les attentats du 11 septembre 2001). Si elle devient possible, c’est qu’elle ne l’était pas. Et pourtant, objecte le bon sens, si elle c’est produite, c’est bien qu’elle était possible … La guerre (de 1914) apparaissait à Henri Bergson ‘tout à la fois comme probable et comme impossible’, ‘Qui aurait cru qu’une éventualité aussi formidable pût faire son entrée dans le réel avec aussi peu d’embarras ?’ S’il faut prévenir la catastrophe on a besoin de croire à sa possibilité avant qu’elle ne se produise. Si, inversement, on réussit à la prévenir, sa non-réalisation la maintient dans le domaine de l’impossible, et les efforts de prévention en apparaissent rétrospectivement inutiles … On ne croit pas que la catastrophe va se produire alors même qu’on a toutes les raisons de savoir qu’elle va se produire, mais une fois qu’elle s’est produite elle apparaît comme relevant de l’ordre normal des choses. Sa réalité même la rend banale. Elle n’était pas jugée possible avant qu’elle se réalise ; la voici intégrée… Moins d’un mois après l’effondrement du World Trade Center, les responsables américains ont dû raviver le souvenir… Le vingtième siècle est là pour nous montrer que les pires abominations peuvent être digérées par la conscience commune… » (Jean-Pierre Dupuy – sur les politiques de prévention, et même sur le principe de précaution)

« Nous ne croyons pas ce que nous savons … La catastrophe n’est pas crédible … La peur de la catastrophe n’a aucune force dissuasive … Tout nous porte à penser que nous ne pouvons étendre indéfiniment, ni dans le temps ni dans l’espace, le mode de développement qui est actuellement le nôtre. Mais remettre en cause ce que nous avons appris à assimiler au progrès aurait des répercussions si phénoménales que nous ne croyons pas ce que nous savons pourtant être le cas. » (Jean-Pierre Dupuy)

 « La distinction entre risque potentiel et risque avéré fonde la distinction parallèle entre précaution et prévention. La précaution est relative à des risques potentiels, dans l’incertain par manque de connaissance et la prévention à des risques avérés, dans le cadre de  l’incertitude probabilisable de l’aléa. » (Jean-Pierre Dupuy)

 « L’innocuité ne peut être prouvée, puisqu’il faudrait mettre à l’épreuve un nombre infini d’expériences … On envisage maintenant d’exiger que la preuve d’innocuité soit fournie … Cette inversion de la charge de la preuve n’est pas exorbitante, si elle n’implique pas que soit établie l’innocuité parfaite. Aller ‘au-delà du doute raisonnable’, c’est-à-dire ramener à moins de cinq pour cent la probabilité …» (Jean-Pierre Dupuy sur les produits)

« Vint le ‘principe de précaution’. Tout se passe désormais comme si les grandes peurs de l’époque se résumaient toutes dans ces trois mots que l’on récite en guise de rituel propitiatoire. » (Jean-Pierre Dupuy)

« Au fond, l’idéologie du principe de précaution s’est emparée de la France en 2004, avec la réforme constitutionnelle. Cela fait quinze ans qu’on suit un tel principe. Il sert très souvent de couverture à la lâcheté alors qu’un principe de responsabilité serait préférable. En l’occurrence, tout le monde se couvre et personne ne prend de décision. » (Christian Saint-Etienne)

« Il n’y a aucune discontinuité entre le projet démiurgique d’inventer l’être et l’attitude de précaution. Les chiffres de la grande tuerie l’attestent … C’est une humanité autiste qui s’affaire aujourd’hui à réparer les dommages provoqués par sa suffisance et sa rupture avec le monde sensible. » (Alain Finkielkraut – à propos du massacre des vaches folles, par nous empoisonnées)

« Il n’y a aucune discontinuité entre le projet démiurgique d’inventer l’être et l’attitude de précaution. Les chiffres de la grande tuerie l’attestent … C’est une humanité autiste qui s’affaire aujourd’hui à réparer les dommages provoqués par sa suffisance et sa rupture avec le monde sensible … Il est interdit de rester les bras ballants : principe de précaution oblige, on s’engage à faire (ou à défaire) avant de savoir …C’est en seigneurs de la Création que nous remédions aux ravages occasionnés par notre sentiment d’omnipotence … Contagion, médication, préjudice, réparation procèdent de la même métaphysique et du droit que celle-ci nous accorde de tout faire de tout. » (Alain Finkielkraut – sur le massacre des ‘vaches folles’) « Deux millions de  ‘vaches inutiles’ tuées, broyées, moulues, incinérées … Pas une larme pour ces animaux rendus fous par nos soins … Nous nous dépêtrons de notre dernière prouesse artificialisante sans égard, sans ménagement, sans vergogne, sans prêter la moindre attention à ses premières victimes … C’est une humanité autiste qui s’affaire à réparer les dommages provoqués par sa suffisance et sa rupture avec le monde sensible. »

« On nous parle sans cesse de ‘vides juridiques’ à remplir à chaque fois qu’une protestation se fait jour. Il faut protéger le consommateur, il faut protéger l’environnement, il faut protéger les emprunteurs contre leur désir d’emprunter plus qu’il n’est raisonnable, il faut se protéger contre les poursuites judiciaires, et protéger les consommateurs en leur permettant les poursuites judiciaires cotre leurs fournisseurs… » (Marcel Gauchet – sur la bureaucratisation démente de la société française) – Principe de trouille.

« Le principe central du progressisme : l’aversion au risque. Ceux qui essaient de nous aider sont souvent ceux qui nous font le plus mal …  Le principe de précaution est incompatible avec l’un des traits fondamentaux de l’évolution  des sociétés humaines : le principe essai/erreur. Au nom de  l’aversion très récente que nous éprouvons pour les conséquences désagréables de l’erreur, nous mettons en cause la légitimité même de l’essai … Rétroactivement, ce principe aurait empêché Clément Adler de monter dan sonavion … Prétendre éviter tous les dangers, même les plus infimes, conduit des organisations apparemment stables à faire preuve d’une grande fragilité au moment où une imprévisible catastrophe d’ampleur s’abat sur elle …  Obnubilés par la prévention de tous les risques, même minimes, nous nous exposons à des cataclysmes – des cygnes noirs : la crise des subprimes en 2008 ; en 2020 la Covid et ses répercussions inouïes, sérieuses menaces pour nos libertés démocratiques. »  (Stéphane Germain)

« On aurait attendu qu’il puisse nous garantir des masques, mais non. » (Stéphane Germain – sur l’Etat actuel) – Le principe de précaution n’a jamais été qu’un argument électoral pour cet escroc politique que fut Jacques Chirac qui l’institua  et la cohorte des crédules imbéciles.

« Le principe de précaution qu’on s’évertue à appliquer à la nature et aux animaux en voie de disparition ne paraît pas applicable à l’être humain considéré comme une pure construction sociale et historique en perpétuel changement. On peut défendre avec autant d’intransigeance les ‘droits des enfants’ que ceux des mères porteuses dans ce qu’on nomme la ‘gestation pour autrui’, ou l’adoption d’enfants par des couples homosexuels en faisant fi de tout problème de filiation… » (Jean-Pierre Le Goff)

« Au nom d’un principe de précaution sanitaire poussé à l’extrême, une société moderne a traité de façon inhumaine les vieux, les mourants et les morts. » (Jean-Pierre Le Goff) – Pas de quoi être fier.

« Folie sociale du dépistage et de prévention généralisés de tout et de n’importe quoi … qui provient davantage des exigences extrinsèques d’un pouvoir sécuritaire propre à l’art libéral de gouverner les conduites que des logiques de développement des savoirs et des pratiques. » (Roland Gori)

« Zéro risque, zéro carbone, zéro bruit, zéro vie ; au nom d’un monde épuré de toute diversité, tous les moyens sont bons pour préserver la tranquillité des habitants dociles. » (Jérôme Blancher-Gravel)

« Le principe de précaution n’invite à appréhender les actions techniques qu’à travers les seules lunettes du risque, sans aucune autre évaluation … Il se désintéresse des risques non techniques, notamment de celui qui l’a rendu nécessaire : l’emprise technique sur le monde  qu’il ne sert ni  à critiquer ni à limiter, mais à améliorer …   il ne sert qu’à mettre de l’huile dans les rouages afin que le projet technologique s’accomplisse mieux, soit sans dommages excessifs … Placé sous l’égide du calcul des conséquences, il se fait partout la docile servante des technologies … allié fidèle capable d’opérer un blanchiment éthique spectaculaire. » (Mark Hunyadi – La tyrannie des modes de vie) – Par exemple, cette éthique parcellaire et soumise n’a pas songé à voir les nuisances des stupides et inutiles éoliennes.

« Nous n’avons jamais été aussi infantilisés … Il est même paradoxal de voir les enfants traités comme des adultes et les adultes systématiquement traités comme des enfants au nom d’un sacro-saint principe de précaution. » (Roland Jaccard) – Et un paradoxe de plus à mettre au compte de notre société.

« Le principe de précaution n’a jamais protégé personne. En revanche, il a pourri la vie de tout le monde. » (Roland Jaccard) – Quelque peu exagéré.

« Ce qui a été commencé nous ôte l’initiative de l’agir et les faits accomplis que le commencement a créé s’accumulent pour devenir la loi de sa continuation … Cela renforce l’obligation de veiller aux commencements, accordant la priorité aux possibilités de malheur … par rapport aux espérances… » (Hans Jonas – Le principe responsabilité)

« La prophétie de malheur est faite pour éviter qu’elle ne se réalise ; et se gausser ultérieurement d’éventuels sonneurs d’alarme en leur rappelant que le pire ne s’est pas réalisé serait le comble de l’injustice : il se peut que leur impair soit leur mérite. » (Hans Jonas)

« Que dire de la Grande Nation, longtemps symbole de toutes les hardiesses, quand elle inscrit dans sa Constitution le principe de précaution ? » (Jacques Julliard) – Avachissement, médiocrité.

« Le ‘pari de Pascal’ un peu déformé par exagération : faible possibilité de gros gain assortie de grandes  possibilité de petites pertes s’applique parfaitement à la conduite des joueurs de loterie, ‘le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas’ … Le principe de précaution est en quelque sorte le pari de Pascal à l’envers ; il veut nous contraindre à considérer les conséquences très improbables, mais potentiellement catastrophiques de l’introduction de nouvelles technologies. » – (Hubert Krivine) – Faible possibilité de grosses pertes. Et conduit à s’abstenir.

«  Structure très nettement maternalisante, mais aussi matronisante, pureté des aliments, obsession végétarienne, nostalgie du bonheur lacté et biberonnesque, protection maternelle de l’Etat-pouponnière, chaude harmonie cosmique, plus besoin de divinités ouraniennes, du père et de la projection de son image. » (François Laplantine – condensé sur l’utopie) – Notre régime actuel. Tout à fait en ligne avec le principe de précaution devenu totalitaire.

« La ‘curialisation’ de la modernité qui a domestiqué l’homme a rationalisé la vie en société … Cette ‘curialisation’ n’a pas manqué de conduire à une asepsie de la vie sociale. C’est cela même que j’ai appelé la ‘violence totalitaire’ : un corps social totalement déresponsabilisé, ayant perdu sa tenue, ses mécanismes de défense, et dés lors incapable de résister aux agressions internes ou externes. Voilà bien une société sans risque perdant la soif de vivre, et perdant aussi la capacité de lutter contre ce risque majeur qu’est l’ennui. » (Michel Maffesoli) – L’avenir va se charger de pourvoir en risques cette société de paltoquets.

« La sécurisation de la vie est une des caractéristiques majeures du monde contemporain … et l’on sait qu’un tel projet conduit immanquablement à l’établissement d’un totalitarisme on ne peut plus strict. C’est le complexe du ‘Grand Inquisiteur’, en voulant faire le bonheur du peuple, on construit sûrement le plus parfait des camps de concentration. » (Michel Maffesoli)

« Une civilisation qui connaîtrait le prix de la vie humaine, mais qui établirait comme ses valeurs suprêmes la vie périssable de l’homme, le plaisir et qui par suite redouterait la mort comme le plus grand des maux, qui éviterait saintement tout risque de sacrifice et tremblerait de penser à la mort, une telle civilisation ne serait pas civilisation, mais dégénération. Son humanisme serait une délicatesse de lâches. » (Jacques Maritain) – l’Occident.

« Une société qui a peur de tout : du SRAS, du cancer, du coronavirus, des OGM, du nucléaire, d’Al-Qaïda, des accidents de chemin de fer ou d’avion, des criminels en série, et même du noir et de l’inconnu. Partout … il faut de la sécurité, des vigiles, des caméras de surveillance, mais en même temps, il faut se faire peur : films d’horreur, de catastrophes … Le concept de société du risque s’est abêti en  concept de société de précaution … N’a-t-on pas inscrit dans la constitution un ‘principe de précaution’ qui dit à peu près ceci : ‘il faut faire attention à tout’ ? … De l’homme prudent qui analysait avec soin les situations, on a affaire à un homme timoré qui défend le statu quo au nom du ‘on ne sait jamais’ et qui a la hantise de la responsabilité … En même temps cet être timoré se shoote au risque à la première occasion … On veut bien frôler la mort mais sans mourir … Normes et contrôles encadrent la transgression, la sécurisent, la normalisent, la banalisent. » (Yves Michaud)

« Le paradoxe de ce principe de précaution qui incite à modifier des causes dont on admet qu’elles ne sont peut-être pas les bonnes, pour empêcher des effets dont on ne sait pas décider s’ils seront néfastes ou non. » (Philippe Mongin)

« La montagne serait méchante ?  L’océan dangereux ? Les rivières peuvent grossir jusqu’à devenir des fleuves mortels ? Même la recherche systématique des responsabilités, les mises en examen, la traque des coupables, ne consoleront jamais ‘Homo festivus’ de ce genre de trahison. » (Philippe Muray)

« Quand nous mettra-t-on en garde sur le danger que présentent les lits, où on meurt de façon statistiquement anormale ? » (Philippe Muray)

« Plus de catastrophes naturelles, d’accidents, de fatalité ni de désastres sans responsables, inculpations et mises en examen … L’accident précède le coupable comme la nuée précède l’orage. » (Philippe Muray)

« …Une humanité qui ne demande plus que ça, d’être protégée, d’être précautionnée, d’être précédée, et qui se pourlèche d’avance des procès qu’elle pourra faire si elle a été affectée malgré tout d’un pet de travers que l’Etat n’aurait pas pensé à colmater préventivement six mois à l’avance… L’humanité ne demande que çà, de ne plus avoir la moindre responsabilité, dans aucun domaine, et en même temps de gueuler contre l’aliénation … Tous au jardin d’enfants. » (Philippe Muray)

« C’est aussi une décision en accord avec l’air du temps, où tout ce qui jadis tombait sous le sens doit à présent faire l’objet d’avertissements draconiens et en grosses lettres … Indice de plus de la déresponsabilisation savante des personnes … Tous des enfants irresponsables et fiers de l’être et prêts à porter plainte en toute occasion pour défaut d’étiquette. » (Philippe Muray) – Sur l’idée d’apposer des étiquettes sur les bouteilles d’alcool apprenant aux femmes enceintes qu’il est préférable de ne pas boire ! Toujours la pratique de traiter les gens comme des idiots afin de les en persuader ; et ils en redemandent !

« Reste à créer les acteurs du nouvel univers, celui de la valeur d’effroi. » (Philippe Muray)

« On frémit à l’idée que des enfants puissent être élevés – élevés ! c’est-à-dire poussés vers le haut – dans le respect du principe de précaution. La prudence est une vertu. Le principe de précaution est un frein et une tare. » (Jean d’Ormesson)

– « Equipé de toutes les dernières technologies utiles, intuitives et connectées … Toujours plus de technologies utiles au service de votre bien-être. » (publicité automobile) – Toujours plus de conneries, toujours plus de gadgets, toujours prendre l’utilisateur pour toujours plus bête, toujours le rendre encore plus incompétent, plus dépendant…

« Le renoncement au mythe prométhéen de transformation de la nature par l’homme conquérant s’arrête au corps humain. Celui-ci est au contraire l’objet même de la liberté individuelle. » (Olivier Roy) – Toutes les manipulations, y compris celles portant sur la filiation, sont les bienvenues. Dans ce domaine, exit le principe de précaution dont on nous a rabattu les oreilles,. au point de l’inscrire stupidement dans la Constitution.

« Le risque zéro, cette bévue statistique. Le plus généreux des actes, la plus efficace des médications … impliquent leur part maudite … La plus douce des machines n’épargne pas l’accident. Le meilleur des mondes comporte le Mal, mêlé à la Création. » (Michel Serres)

« ‘Ne faisons rien qui présente un risque possible, que nous ne sommes pas capables de mesurer exactement ni certains de pouvoir surmonter.’ Bref ; ‘Dans le doute abstiens-toi !’ … A suivre de tels principes … le risque zéro n’existant pas, on s’abstiendra toujours. Le principe de précaution ainsi entendu, devient paralysant, démobilisateur, mortifère. Ce n’est plus un principe de précaution mais d’inhibition … Qu’on ait fini par l’inscrire dans notre constitution en dit long sur les peurs du moment, et sur notre pays. La prudence est une vertu. Comment un texte de loi pourrait-il en tenir lieu. » (André Comte-Sponville) – Cette grotesque inscription dans la constitution révèle fastueusement les niveaux de stupidité et de lâcheté que nous avons atteint. 

« ‘Que votre inquiétude soit totale’ … L’inquiétude fait de nous des consommateurs frénétiques. » (Martin Steffens)

« Le risque est appelé par notre essence même … L’être qui court le moins de risque est ici-bas le plus voisin du néant. Qui ne risque rien n’est rien. » (Gustave Thibon) 

« L’aléa fait partie de la vie, la fatalité également. Si désormais l’aléa et la fatalité sont anticonstitutionnels, pour respecter la Constitution il n’y a qu’une solution : supprimer la vie. » (Bertrand Vergely)

« Lorsqu’on se cogne à une table, faut-il la supprimer ou apprendre à l’éviter ? A quand la suppression des collines, des falaises (d’où on peut tomber), l’arasement définitif du relief du monde … L’élimination des vagues de haute mer, la suppression des quatre saisons, la mise sous globe climatisé. » (Paul Virilio – à propos de l’abattage en bord de route des platanes, des arbres, dangers publics, qualifiés d’obstacles latéraux dans le jargon des massacreurs modernistes)

« Dénoncer la contradiction coupable d’une certaine écologie libertaire qui ‘tout en protestant contre le pillage de la nature, des ressources, des paysages et des cultures locales existantes, réclame la suppression de toute contrainte exercée par la société sur ses membres’, comme si le principe de précaution ne devait s’appliquer qu’aux antennes-relais ou au gaz de schiste et jamais aux êtres humains. » (ouvrage collectif des Veilleurs : Nos limites)

« Le risque : L’absence de risque suscite une espèce d’ennui qui paralyse … L’absence de risque affaiblit le courage … Il peut enfermer une part de jeu, ou, quand une obligation précise pousse l’homme à y faire face, il constitue le plus haut stimulant possible. » (Simone Weil – L’enracinement)

« Quand il s’agit de science, d’OGM, de gaz de schiste et de nucléaire, ils sont pour le principe de précaution, pour le refus des expérimentations hasardeuses ; mais pour les êtres humains, la famille, l’éducation des enfants, ils sont pour les plus audacieuses et les plus folles expérimentations : mariage homosexuel, PMA, GPA. La terre seule mérite tous leurs soins. » (Eric Zemmour – sur les verts)

« Pars vite ; fuis loin ; reviens tard. » (précepte chinois, du temps des grandes pestes)

« Quand la pluie s’arrête on oublie son parapluie. » (proverbe)

« Le précautionnisme, refus de tout risque de la vie, connaît un moment de triomphe » (?) – Reflet de la trouille généralisée de tout qui saisit nos contemporains (et qu’on leur inculque par ailleurs).

Ci-dessous extraits de l’ouvrage de Gérald Bronner et Etienne Géhin, L’inquiétant principe de précaution.

A l’origine de ce cirque, « le livre, de Hans Jonas, ‘Le principe responsabilité’ (voir en fin de  rubrique Coupable / Responsble, 165, 1, ou Morale, 460, 3) … Suspicieux principe d’abstention … Profusion de ‘moratoires’ … L’expression ‘principe de précaution’ n’ajoute rien à la définition des actions réglées par la vertu de prudence (attitude de celui qui s’abstient de tout ce qu’il croit pouvoir être source de dommage) … Principe susceptible de lecture intégriste … mis au service  d’un éventuel prosélytisme  économique ou politique … livré au pouvoir des experts … Protection contre le moindre risque … Paralysie de la recherche, toute innovation pouvant avoir des effets dangereux … L’imagination aura toujours assez de ressources pour concevoir et rendre plausibles les scénarios les plus pessimistes … Surévaluation des faibles probabilités … ’je crois tout ce que je crains’ … ‘L’atteinte d’un risque zéro (en fait impossible) à un prix exorbitant sur un sujet sensible est plus populaire que la gestion équitable de multiples risques moins médiatisés’ (exemples en médecine, analyse des transfusions sanguines, dispositifs précautionneux  où l’utilité sanitaire de l’argent dépensé est beaucoup plus incertaine que l’utilité médiatique) … Radicalité symptôme de l’idéologie et, une fois de plus, dictature de l’éthique de conviction et oubli de l’éthique de responsabilité … Face à l’incertitude, c’est la fiction du pire qui domine …   … ‘Rien n’est poison, tout est poison, seule la dose fait le poison’ (Paracelse) … Le principe inverse la charge de la preuve (preuve de l’innocence) … ‘Nous maintiendrons ces mesures … tant que l’absence totale de risques pour la santé n’aura pas été prouvée’ (des élus) la preuve négative qu’on risque d’attendre longtemps … La médiatisation d’un danger, serait-il imaginaire, suscite mécaniquement des vocations de victimes … ‘Le refus de la civilisation technique se rencontre le plus souvent dans les sociétés qui profitent déjà du progrès technique que dans celles qui l’ignorent.’ (Raymond Aron), c’est évident … Il existe sur le marché cognitif, une forme de concurrence déloyale entre les idées du précautionnisme et celles qui s’y opposent (recensement de sites Internet favorables et défavorables, de livres, d’articles des médias), par le coût des connaissances méthodiques par rapport aux simples croyances, la différence dans l’effort mental requis … par la vérification rendue impossible par la surabondance de l’information … par la motivation des croyants, supérieure à celle des sceptiques … par la nature de la connaissance scientifique et du discours scientifique qui, en raison de sa prudence et de sa complexité, est un mauvais produit médiatique quand la rhétorique de l’inquiétude en est un très bon, , parce que ce discours, désenchanteur et peu spectaculaire, manquant de sensationnalisme, achoppe à une caractéristique de l’esprit humain qui est sa difficulté à accepter des explications pluricausales. »

Ce contenu a été publié dans 590, 2 - Principe de précaution , avec comme mot(s)-clé(s) . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.