575,1 – Politique, Politiques ; Journalistes ; Socialistes…, Gauchistes, Humanitaires, Internationalistes, Humanisme ; Ministre

– Différences entre un politicien et un homme d’Etat : le premier dissimule ses intérêts personnels derrière une fausse morale de conviction tandis que le second applique une morale de responsabilité plus ingrate et peu valorisante mais bénéfique pour la collectivité.

– Contrairement à l’affirmation d’une ministre sinistre (à tous les sens du terme), un politique, fût-il sincère (espèce rare) n’a pas mission de réformer la société.

– Qu’on arrive à s’emparer de la position suprême en se présentant comme un président normal, type même de l’oxymore (association de deux termes incompatibles destinée à dérouter les gens), voilà qui dit tout de la petitesse du candidat et du peuple qui l’a entendu.

– Comment peut-on prétendre à exercer une quelconque autorité quand, plus haut personnage de l’Etat, on se déguise en livreur de pizzas pour aller voir sa maîtresse.

– Un politique : n’a jamais travaillé et n’y a d’ailleurs jamais songé dés son entrée à l’E. N. A.

 – Nombrilisme, narcissisme, dilettantisme…  Gesticulation et logorrhée pour masquer l’impuissance.

– La politique consiste désormais à empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde. Le politique s’étant soumis aux règles de fonctionnement des macrosystèmes techniques, on peut affirmer qu’il n’existe plus que sous la forme de laquais stipendié.

– Il est juste de regrouper les deux premières catégories de personnages, puisque s’ils sont souvent unis dans l’existence, ils le sont encore plus par une solide complicité dans le genre de vie, les intérêts et préoccupations, et aussi parce qu’ils partagent la même enflure et la même arrogance (et les mêmes lits), qu’ils appartiennent à la caste dominante. Quand l’un ou l’une monte au firmament cherchez qui manipule l’ascenseur. « Les journalistes et les politiciens sont amenés à se ménager, puisque les premiers font la réputation des seconds, qui leur fournissent la matière première de leurs chroniques et de leurs échos. » (Robert de Jouvenel)

– Les journalistes sont chargés de la tâche ingrate d’indiquer au bon peuple ce qui se passe et ce qui pourrait arriver, les politiques de justifier ce qu’il faut faire pour que cela arrive, ou, le plus fréquemment, pour que cela n’arrive pas. Tous n’ont d’autre crainte que la récession, d’autre horizon que la croissance (d’abord et surtout en ce qui concerne leur petite personne) ; quelle grandeur ! Quelle noblesse !

– Les politiques sont arrivés, désignés ou élus sur le seul critère de leur compétence, de leur désintéressement et de leur dévouement à l’intérêt général, les gens des média sont promus en fonction de leur capacité de répéter ce qu’il faut dire et de taire ce qu’il faut taire. Bien sûr, il y a, comme en tout, des exceptions ; elles sont d’autant plus remarquables.

– Notons que les femmes, d’après les affirmations de politiciennes connues,  ne se lancent jamais en politique, ou d’ailleurs elles se font remarquer par leur légendaire douceur et abnégation, par ambition ou goût du pouvoir, mais en répondant à des motivations beaucoup plus nobles, bonnes par nature sont-elles.

– De toutes façons, « personne ne peut plus rien, voilà ce que suggère le nouvel ordre du monde. » (Gilles Lipovetsky) – Sauf quand même veiller à ses petits intérêts.

« Au fur et à mesure que l’oligarchie (énarques, inspecteurs des finances, requins des affaires, politiciens installés, dignitaires d’organisations discrètes, intrigants, communicants, protecteurs et intermédiaires de ce milieu) révélait son incapacité à s’occuper des affaires du pays, elle a manifesté sans complexes sa fascination pour l’argent … Des réseaux d’influence se sont imposés, des bandes se sont emparées de territoires entiers. » (Sophie Coignard – L’oligarchie des incapables – Le grand démarrage dans les années 80.

– « Les partisans de la guimauve en politique. » (Natacha Polony)

– « Nommer des gens, leur passion principale. » (Marcel Gauchet) – Service aux copains – « L’absence de vision et de cohérence politique laisse finalement au ‘Prince’ un pouvoir, le seul, le dernier peut-être, qu’il continue à exercer de plein droit : celui de nommer.  Les postes continuent à être distribués comme si. Comme si les compétences étaient récompensées. Comme si l’intérêt général présidait aux critères de choix. » (Sophie Coignard) – Comme si on créait un centième comité, une millième institution parce qu’elle est nécessaire et non parce qu’on ne sait plus où caser un nouveau ou ancien copain-serviteur-méritant.

– Nos Présidents depuis de Gaulle, pas le de Gaulle sectaire, arrogant et par dessus tout nuisible des années 44-46, mais le vrai président de 1958, en tout cas irréprochable sur le plan personnel (Savonarole et Robespierre l’étaient aussi), lequel de ses successeurs, (dont aucun n’a jamais travaillé mais toujours somptueusement vécu de l’argent gagné par les autres, par le peuple) mériterait ces hommages, sinon sans doute son successeur immédiat, Georges Pompidou, hélas trop rapidement disparu. Ensuite, un grand bourgeois aussi cupide que démagogue et profondément méprisant. Puis un Machiavel, certes cultivé, mais divisant sans cesse pour régner, sous les deux règnes duquel fut inauguré, si on peut dire, la grande corruption du personnel politique. Puis un incapable, inculte, agité, dit serre-la-louche, qui passa douze ans à dormir, à se goberger, à serrer les mains et à répéter la dernière ânerie imposée par le cirque médiatique, sans rien faire d’autre. Un autre agité, certes plus franc et plus sympathique, lui ne dormant peut-être pas assez, et mené par le bout-du-nez par le commis aux basses œuvres et va-t-en-guerre BHL (l’intervention aussi stupide que catastrophique en Libye). Puis un Normal, blagueur de bistrot, reflétant parfaitement la petitesse, sinon la bassesse, la médiocrité et la vulgarité régnantes au moins dans les média. Enfin, un jeune homme, robot remarquablement agencé, où tout est calcul, création de la Silicon valley pourrait-on dire, frais émoulu de l’écurie de préparation aux hautes destinées, inculte et ignorant (mais il est très jeune, ce qui l’excuserait plutôt), visiblement autoritaire (mais lui au moins ouvertement), certainement narcissique et probablement paranoïaque (comme la plupart de ses prédécesseurs).

– « La politique, c’est qui obtient quoi, quand et comment. » (un politique américain)

– « Il a plus les attitudes du pouvoir que les aptitudes. » (Jules Barbey d’Aurevilly- sur François Guizot)  – On reconnaîtra nombre de nos clowns (dont l’ineffable  jacques Chirac).

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« Il y a ceux qui sont au pouvoir et ceux qui voudraient y être. Les brutes qui sont en place et celles qui n’y sont pas encore. » (Raymond Abellio)

« C’est une politique (celle de la pitié) qui s’empare de la souffrance des malheureux, des pauvres, des misérables, des déshérités pour en faire un argument politique et même l’argument politique par excellence … Elle fait du peuple souffrant le thème majeur de son discours et la norme déclarée de son action … La ‘politique du cœur’ pratiquée par Robespierre et dont l’aboutissement est la ‘dictature de l’hypocrisie’ conduisant elle-même à la Terreur. » (Myriam Revault d’Allonnes – citant et interprétant Hannah Arendt) – Même politique aujourd’hui des milliardaires gauchistes, purement verbale.

« La politique s’est muée en ‘absence de sens’; par les moyens de la rationalité technique et bureaucratique des Etats modernes, elle a aboli l’essence de sa propre existence … Non plus la liberté, mais la sécurité et la conservation de la vie, comme la conservation des intérêts individuels et collectifs. » (Myriam Revault d’Allonnes – reprenant Hannah Arendt) 

« L’action politique ne se manifeste plus sur le mode de l’initiative ; elle est devenue essentiellement réactive : aux mouvements des marchés financiers, aux bouleversements écologiques, aux mutations sociales et culturelles. » (Myriam Revault d’Allonnes)

« L’économie va donc jouer, dès la fondation de l’individualisme moderne, à la fois comme principe de régulation et d’harmonisation des rapports individuels et comme principe d’explication du fonctionnement social ; la combinaison des deux se cristallisant dans le concept de ‘marché’ …La politique devient tendanciellement inutile, : si elle doit subsister, ce ne sera qu’au titre de résidu ou de supplément rendu nécessaire par les éventuels dysfonctionnements de la loi d’intérêt réciproque qui échoue à assurer, à elle seule, l’autorégulation du social … Envahissement et réduction du social à l’échange généralisé qui aboutit à l’éviction ou à l’exténuation du politique … Le marché concept organisateur et unificateur du rapport social … L’institution du politique n’est plus la condition de l’existence de l’ordre social : c’est la régulation des passions et des intérêts à travers les mécanismes du marché qui en est le centre de gravité. » (Myriam Revault d’Allonnes) 

« Une politique sans la grâce n’est possible que si elle se réapproprie une dimension spirituelle afin de légitimer les fins terrestres qui sont les siennes. L’autonomisation de l’ordre temporel obéit à une logique paradoxale : elle doit être reconquise conte les prétentions du pouvoir spirituel, mais il lui faut réinvestir et réincorporer une valeur sacrale. L’Etat se laïcise et la puissance publique se sacralise. » (Myriam Revault d’Allonnes)  – Cherchez aujourd’hui la dimension spirituelle, les valeurs sacrales ? 

« Le prince doit bien méditer qu’il n’est pas dispensé des lois ; mais que, lorsqu’il cesse de leur obéir, il semble en dispenser tout le monde par l’autorité de son exemple. » (saint Ambroise) – Saint Ambroise ferait bien rire nos princes s’ils connaissaient son nom et étaient capables de le lire.

« La concentration de pouvoir au sein d’une minuscule institution (l’ENA) … n’a probablement pas son équivalent dans le monde … La caste de gouvernement la plus hermétique qui soit dans le monde occidental … La consanguinité de cette oligarchie a inévitablement engendré une forte corruption. » (Perry Anderson – sur la France)

« ‘Je suis conservatrice, c’est-à-dire que je veux conserver l’avenir’ … Le contraire d’un idéologue du progrès, autrement dit du progressiste, qui voit dans toute évolution, quelle qu’elle soit, un bienfait. Mais aussi le contraire d’un réactionnaire borné qui idéaliserait le passé de façon systématique. Pragmatique, attaché à la réalité, il estime que ce qui est issu du passé n’est pas forcément bon … mais que ce qui a traversé les siècles mérite qu’on s’y arrête … Il ne viendrait plus à l’idée de personne de nier l’impérieuse nécessité de conserver et d’entretenir la nature. Il en va de même pour notre patrimoine historique, culturel, spirituel, intellectuel. Il faut le protéger, le préserver, le sauver, le conserver … Le conservateur s’inscrit dans un corps, dans une famille, dans une nation, dans une tradition. Il sait que ces repères sont autant de limites bienfaisantes, non des contraintes insupportables … Il les respecte : elles lui rappellent sa dimension d’être fini, elles l’aident à se protéger contre lui-même. » (Charles-Henri d’Andigné – sur le conservatisme – citant Chantal Delsol) – « Conserver, n’est pas figer. Conserver un patrimoine, c’est l’entretenir pour qu’il vive, l’entretenir, le soigner, le réparer, et parfois le détruire et le remplacer partiellement … Etymologiquement, c’est ‘servare’, soit préserver, garder, assurer le salut … Ni une croyance, ni une doctrine, une disposition … C’est préférer le familier à l’inconnu, l’éprouvé à l’inédit, le fait au mystère, le réel au possible, le limité à l’illimité, le proche au distant, le convenable au parfait. » (Laetitia Strauch-Bonart )

« J’adore que la jeunesse m’insulte. Cela me rassure sur mon sens politique. » (Jean Anouilh)

« Il n’a jamais fait de doute pour personne que la vérité et la politique sont en assez mauvais termes, et nul … n’a jamais compté la bonne foi au nombre des vertus politiques. » (Hannah Arendt)

« Le bien, en tant que mode de vie cohérent, n’est pas seulement impossible dans le cadre du domaine public, il est l’ennemi mortel en ce domaine. Personne n’a peut-être plus vivement senti ce danger que Machiavel qui osa enseigner (au Prince) ‘à n’être pas bon’. » (Hannah Arendt)

« On a autorisé la tactique mise en œuvre par Madison Avenue (centre de la publicité) sous le nom de relations publiques a envahir notre vie politique … La fabrication de l’image en tant que politique globale est quelque chose de neuf dans l’énorme arsenal des folies humaines. » (Hannah Arendt) – Règne du pipeau et des clowns.

« Les solutions toatalitaires peuvent fort bien survivre à la chute des régimes toatalitaires, sous la forme de tentations fortes qui surgiront chaque fois qu’il semblera impossible de soulager la misère politique, sociale et économique d’une manière qui soit digne de l’homme. » (Hannah Arendt) – Nous en sommes déjà là en matière d’information et de liberté de s’exprimer.

« L’amour est, de nature, étranger au monde et c’est pour cette  raison plutôt que pour sa rareté qu’il est non seulement apolitique, mais même antipolitique ; la plus puissante, peut-être, de toutes les forces antipolitiques. » (Hannah Arendt) – « Arendt comprend qu’on ne peut envisager le salut dans le cadre étroit de la cité  terrestre, et elle en déduit que l’amour de l’humanité aura toujours quelque chose de politiquement suspect …  Hegel perçoit les dangers liés aux ‘tyrannies de l’intime’, c’est-à-dire l’exportation de la demande d’amour hors de sa sphère légitime … Historiquement, les époques de valorisation de l’intime coïncident avec la décadence du politique. Ainsi le déclin de l’empire romain correspond à un affaiblissement de la vie publique et à une promotion de la sphère privée. » (Michaël Foessel – qui cite Hannah Arendt) – A méditer par la horde des dominants-bien-pensants. 

« La politique ne fait pas les hommes ; elle les prend tels que la nature les lui donne. » (Aristote) – C’est pourquoi vaines sont toutes les utopies tendant à créer un homme nouveau, tel que fut le communisme par exemple.

« En politique, les mythes jouent un rôle considérable. » (Raymond Aron)

« En aucune société, à aucune époque, la violence n’a cessé d’avoir sa part. En ce sens, la politique a toujours été celle du moindre mal, elle continuera de l’être tant que les hommes seront ce qu’ils sont. » (Raymond Aron)

“Tous les combats politiques sont douteux. Ce n’est jamais la lutte entre le bien et le mal, c’est le préférable contre le détestable. » (Raymond Aron)

« Dans aucune des grandes nations occidentales, les discussions relatives au problème de gouvernement ne témoignent d’autant d’ignorance et de légèreté. Nulle part, l’amateurisme des pouvoirs publics, l’aveuglement de l’opinion ne s’étalent aussi crûment et ne causent autant de ravages. » (Raymond Aron – sur la France, hélas) – Journalistes et média sont associés pour entretenir cet état de profonde stupidité, très favorable à l’oligarchie dominante.

« L’histoire politique revient à ceci : défaire ce qui a été fait. » (Lucien Arréat)

« En politique, il y a peu de gens plus pressés de marcher que ceux qui ne savent pas où ils vont. » (Lucien Arréat)

« Etonnante démocratie que celle qui omet durant des années de réglementer le financement de la vie politique et tente subitement de tourner la page au niveau d’une auto-amnistie. » (Jean Arthuis – cité par Philippe Bilger)

« Cet électorat-là (les classes moyennes et supérieures qui constituent le gros de l’électorat du parti socialiste) veut d’abord de la transparence … réclame des politiques qu’ils soient sincères avant d’être utiles … C’est ce groupe sociologique dominateur qui annonce et réclame l’avènement des valeurs féminines au XXI° siècle. » (Patrick Poivre d’Arvor, Eric Zemmour) – Le grand critère de sincérité semble être le potentiel de nocivité, encore supérieur à l’impuissance affirmée.

« Quels êtres vulgaires que ces petits hommes qui jouent les politiques et s’imaginent agir en philosophes ! Ils sont pleins de morve. » (Marc-Aurèle)

« Devenue technique de la gestion et de l’administration, ordonnancement de la vie publique, la technique politique, avec son idéologie, sa mentalité, ses mœurs, ses cérémonies s’empare, démocratico-totalitairement, des individus et des foules … l’individu ne constitue pas un bastion imprenable … Aussi les ressortissants d’une société, d’un parti, d’une institution, d’un Etat jouent-ils double ou triple jeu. Les gens vivent avec des mensonges, de l’hypocrisie, du faire-semblant, des accommodements, des compromis. C’est comme si cet état des personnes et des choses formait le ciment social. Le conformisme généralisé régit paroles, actions, omissions, comportements … La non-conformité, parfois recherchée avec ostentation et sophistication, est encadrée. » (Kostas Axelos)

« L’important pour une idée politique n’est pas d’être généreuse, mais d’être vraie … Un grand pays ne doit pas être conduit suivant de belles croyances » (Jacques Bainville) – Pour notre époque qui sue de fausse générosité pour cacher sa cupidité et sa sordidité

« Il n’y aura plus de grands hommes d’Etat. Il y aura seulement des gens qui toucheront plus ou moins aux événements. » (Balzac)

« Un homme de comité à force de raisonner les moyens, arrive à se complaire en eux plus qu’en leur objet … Développement exclusif de la capacité de calculer des forces … Voilà comment on peut être un politique sans avoir l’esprit de gouvernement, et avec plus de goût pour l’intrigue que pour le pouvoir. » (Maurice Barrès) – Exemple François Hollande.

« Le ninisme : Il s’agit là d’une mécanique de la double exclusion … On fait le compte des méthodes avec une balance, on en charge les plateaux, à volonté, de façon à pouvoir apparaître soi-même comme un arbitre impondérable doté d’une spiritualité idéale, et par là-même juste comme le fléau qui juge la pesée … Le réel est d’abord réduit à des analogues ; ensuite on le pèse ; enfin, l’égalité constatée, on s’en débarrasse … On fuit le réel intolérable en le réduisant à deux contraires. » (Roland Barthes –sur la pratique politique du  Ni-Ni)

« Il n’y a plus de différence entre l’économique et le politique, parce que le même langage y règne d’un bout à l’autre … La forme publicitaire s’est imposée et développée aux dépens de tous les autres langages, comme rhétorique de plus en plus neutre, équivalente, sans affects… » (Jean Baudrillard)

« Le triomphe d’aujourd’hui signifie s’occuper de la pagaille laissée par la célébration des actions d’hier … Les scandales et inepties qui défraient la chronique ont au moins la qualité salutaire d’effacer des mémoires les scandales et inepties passées … la TVA sur l’essence recouvre la tache que constitue les files d’attente pour les salles d’opération ; la mise aux enchères télévisées du commandement d’un parti détourne les regards d’un nouveau projet de loi fiscale ; et les détails croustillants sur la vie privée d’un politicien chassent de l’attention publique tout ce qui pourrait avoir une importance. » (Zygmunt Bauman) – Pour ces occultations et diversions, le concours des média est indispensable, mais on connaît leur empressement et leur servilité.

« Le gouvernement ne dirige pas la politique de la nation mais fonctionne comme une source de soutien psychologique, aussi prompte à entrer en empathie avec les victimes de son incurie que réticente à envisager tout remède à leur situation. » (Nicolas Baverez – La France qui tombe)

« La classe politique a fusionné avec la fonction publique et défend aujourd’hui non plus l’intérêt national mais la préservation de la bulle de la dépense publique qui finance ses traitements et ses pensions. » (Nicolas Baverez)

 « La vie politique française repose sur une duperie croisée entre des dirigeants qui font semblant de gouverner et des citoyens qui font semblant de les croire. » (Nicolas Baverez)

« Avec une sinistre continuité entre les deux septennats de François Mitterrand et les douze années de présidence de Jacques Chirac, réunis par un talent commun pour gagner les élections et faire perdre la France. » (Nicolas Baverez) – Encore le premier était-il au moins intelligent.

« De policy show en confessions, les successeurs de François Mitterrand se sont placés sous des auspices identiques, renonçant à la responsabilité et à l’autorité (mais pas aux privilèges de la fonction) pour se situer dans l’ordre de la compassion et de la conviction … Au fur et à mesure qu’il s’affranchissait du réel, le discours politique français s’est mué en pure idéologie, le recours au mythe permettant de faire l’économie de la pensée d’un monde en rapide mutation, et plus encore des exigences de l’action… » (Nicolas Baverez)

« La politique, l’art de créer des faits, de dominer, en se jouant, les événements et les hommes ; l’intérêt est son but, l’intrigue son moyen. » (Beaumarchais)

 « Notre siècle (le XX°) aura été le siècle de l’organisation intellectuelle des haines politiques. Ce sera un de ses grands titres dans l’histoire morale de l’humanité. » (Julien Benda).

« Un Etat ne survit que dans le réalisme ; réalisme que les chefs d’Etat ont toujours pratiqué. Autrefois, cependant, ils ne l’honoraient pas et ne prétendaient pas que leurs actes fussent justes ou moraux … Louis XI, Charles-Quint … pratiquaient le réalisme mais ne prétendaient pas que leurs actes fussent moraux. Ils ne déplacaient pas la morale de l’Evangile, et c’est pourquoi, malgré toutes leurs violences, ils n’ont troublé en rien la civilisation. La moralité était violée, mais les notions morales restaient intactes. ..  Un Richelieu, qui ne doit de compte qu’à son roi, peut ne parler que du pratique et laisser à d’autres les vues dans l’éternel … Le gouvernant moderne, du fait qu’il s’adresse à des foules, est tenu d’être moraliste, de présenter ses actes comme une morale, une métaphysique, une mystique… » (Julien Benda)

« Tolstoï conte qu’étant officier et voyant, lors d’une marche, un de ses collègues frapper un homme qui s’écartait du rang, il lui dit : ‘N’êtes-vous pas honteux de traiter ainsi un de vos semblables ? Vous n’avez donc pas lu l’Evangile ?’ A quoi l’autre répondit : ‘Vous n’avez donc pas lu les règlements militaires ?’ Cette réponse est celle que s’attirera toujours le spirituel qui veut régir le temporel; Elle me paraît fort sage. Ceux qui conduisent les hommes à la conquête des choses n’ont que faire de la justice et de la charité. » (cité par Julien Benda)

« L’Etat est devenu prisonnier du principe de plaisir ; au lieu d’apaiser la revendication, toute satisfaction donnée à ceux qui réclament la rend encore plus aiguë … Dans le domaine spirituel, l’Etat ne dit plus rien, ne propose plus rien, ne secrète plus rien. Il ne trace l’ébauche d’aucun destin … L’Etat ne donne pas de sens. Il ne fournit pas des raisons de vivre mais des moyens d’exister. » (Alain de Benoist) – Etat = politiques. un seul souci, se faire élire, ou mieux encore, réélire.

« Les hommes politiquent calquent désormais les devoirs de leur charge sur ceux des assistantes sociales et des maîtresses de maternelle. » (Alain de Benoist)

« Dans les démocraties libérales le primat est donné à la représentation-incarnation … Le représentant élu trouve dans son élection la justification qui lui permet d’agir, non plus selon la volonté de ceux qui l’ont élu, mais selon la sienne propre … il se considère comme autorisé par le vote à faire ce qu’il juge bon de faire. » (Alain de Benoist)

« Ne jamais oublier qu’à celui auquel on a confié davantage, on redemandera davantage. » (règle de saint Benoît) – Ne s’applique pas dans les palais nationaux. Plus on en a , moins on en fait.

« Ce qui les divise, c’est moins la dissemblance des opinions que la ressemblance des prétentions. » (Béranger)

« L’imposture devient leur seul élément  (les politiciens), le seul où ils puissent vivre. Tout se passe comme si leur métier n’était pas de  chercher ce qu’il faut faire, mais de trouver ce qu’il faut dire (d’où la floraison des communicants imbéciles).… Rien ne mène plus vite, et même plus sûrement à la gloire, que de flatter les passions du public … Les services effectivement rendus à un peuple et à un Etat pèsent d’un poids moins lourd dans ces balances faussées. » (Emmanuel Berl)

« Qui dit conservateur dit surtout conservateur de soi-même. Les hommes de gauche, rustres, jettent aussitôt la main au plat, le conservateur pille discrètement le buffet et s’en va d’un pas solennel. » (Georges Bernanos)

« L’homme est prêt à accepter des honneurs et une dignité dont les anges eux-mêmes craindraient de se charger. » (Georges Bernanos) – Nos politiciens.

« Ce sont des mercenaires de la politique, comme il est des mercenaires de la guerre. » (Georges Bernanos)

« L’Eglise n’a pas besoin de réformateurs, mais de saints. » (Georges Bernanos) – A appliquer à nos gouvernants boulimiques de réformes aussi bidons que pernicieuses. Nous avons besoin de dirigeants honnêtes, modestes, compétents, prévoyants, efficaces, s’occupant du bien commun…

« Le règne de la ‘petite phrase’ (au format twitter), symptôme du formatage médiatique de la politique. » (Cédric Biagini) – Jusqu’où descendrons-nous ? Toujours plus bas.

« Politique : Lutte d’intérêts déguisée en débats de grands principes. Conduite d’affaires publiques pour un avantage privé. » (Ambrose Bierce)

« Conservateur : politicien qui affectionne les maux existants. A ne pas confondre avec le libéral qui souhaite les remplacer par d’autres. » (Ambrose Bierce)

«  On finira par le savoir que l’immobilisme est la meilleure méthode pour être célébré jusqu’à plus soif. » (Philippe Bilger – à propos de Jacques Chirac)

« En politique il faut toujours suivre le droit chemin parce qu’on est sûr de n’y rencontrer personne. » (Bismarck)

« Les hommes politiques font comme s’ils étaient à l’écoute  d’une opinion publique dont la voix pèserait sur leurs décisions. Or les objets et les personnes – sondages d’opinion, journaux, télévisions, conseillers, porte-parole, politologues,  journalistes,  manifestants,  Internet,  Audimat – qui prétendent révéler cette opinion publique, force qui existerait en dehors d’eux et qu’ils ne feraient que mettre en lumière, en fait, s’apportent les uns aux autres leur concours pour la construire et faire croire qu’elle existe … Les hommes politiques professent des opinions pour plaire à une opinion publique qui est elle-même le résultat de l’artefact des sondages et de l’imposition par les politologues et les journalistes des catégories qui sont celles des hommes politiques. » (Luc Boltanski)

« En politique les choses ont moins d’importance que leurs noms. Déguiser sous des mots bien choisis les théories les plus absurdes suffit à les faire accepter. » (Gustave Le Bon)

« Les politiciens ont des vues trop courtes et un égoïsme trop développé pour songer à l’avenir. » (Gustave Le Bon)

« On domine plus facilement les peuples en excitant leurs passions qu’en s’occupant de leurs intérêts. » (Gustave Le Bon) – D’où l’intérêt d’occuper les foules avec des polémiques continuelles et bidons, il s’agit toujours d’abrutir les gens.

« Dans le monde de la modernité, tous les grands hommes sont les acteurs de leur image, ils doivent, par une étrange transfusion, se vider de leur substance pour animer leur reflet, sacrifier Bonaparte pour faire vivre Napoléon. » (Jean Borie – reprenant une remarque de Chateaubriand) – Ceci est particulièrement vrai de ces pantins que sont les politiques, soumis à leurs minables conseillers en communication. Comme si un véritable homme de poids avait besoin de ces larbins !

« La Cour veut toujours unir les plaisirs avec les affaires. Enfoncez : vous trouvez partout des intérêts cachés, des jalousies délicates qui causent une extrême sensibilité et, dans une ardente ambition, des soins et un sérieux aussi triste qu’il est vain. » (Bossuet)

« La notion du ‘spectateur impartial’ d’Adam Smith (que l’on retrouve dans des déclinaisons et sous des habillages variés : chez Hume, Rousseau, Kant, John Rawls, Jürgen Habermas…) … Le citoyen quelconque dont on peut supposer que, sur telle ou telle question, il échappe à ses passions et à ses intérêts … L’homme du bon sens. » (Raymond Boudon) – Propre de toute propagande et intoxication médiatique, à l’abri de toute idéologie et même menace ! Le citoyen électeur parfait, à l’état pur. Ni manipulé ni manipulable. De nos jours on est en pleine fiction pour gogos.

« Pourquoi le monde politique français paraît-il souvent plus attentif aux opinions et aux desiderata des groupes d’influence qu’à l’opinion publique ? » (Raymond Boudon) – Parce que les politiques sont issus de ces groupes, parce qu’ils leur doivent leur élection (manipulations médiatiques), parce que là est l’argent, l’influence, le pouvoir, les copains, ceux qui peuvent servir et rendre service ou vous couler… Le peuple : bon pour la tonte.

« Ah ! Pour le bien public il n’y a rien qu’on ne quitte. » (Edme Boursault)

« Ceux qu’une atroce dérision fait encore nommer ‘les dirigeants’. » (Pierre Boutang)

« Les bons sentiments, et surtout leur mise en scène, tiennent  lieu de discours politique, dans un jeu où chacun des acteurs, organisations humanitaires, médias, gouvernements, tient un rôle qui n’est pas vraiment le sien,  et encaisse quelques profits »  (Rony Brauman – Contre l’humanitarisme – cité par Luc Boltanski)  

 « L’humanitarisme constitue au fond un grand ‘y a qu’à’ : l’homme est bon, pas question de péché originel. Le mal résulte de malentendus. Il suffit d’un peu de bonne volonté, et tout s’arrangera. Il suffit d’évier les désaccords par l’éducation et le dialogue, il suffit d’éliminer les quelques rares méchants par une thérapie appropriée. » (Rémi Brague – sur les orgueilleux imbéciles aux mains ensanglantées du camp dit du bien et l’ oubli du tragique de l ’histoire  – Après l’humanisme…) – Et-y-a-t-il une thérapie plus appropriée que l’assassinat pur et simple ?  Toujours au nom du bien tel qu’imposé dans l’Occident dépravé.

 « Pour ratisser large, il ne faut pas pratiquer la simplicité … Pour conquérir le pouvoir et pour le conserver, la cohérence n’est pas forcément la qualité la plus efficace … Compliquer pour arriver au pouvoir : promesses mirifiques et mesures  catégorielles … Compliquer pour montrer que l’on a un peu de pouvoir (la complication est en général proportionnelle au nombre de députés, qui veulent soit servir quelque catégorie, soit même plus simplement montrer qu’ils existent) … La complication, revanche des techniciens (hauts fonctionnaires) comme également assurance pour eux contre quelque ingratitude, créer un enchevêtrement de textes (déjà obscurs et contradictoires en eux-mêmes) … Compliquer pour dominer, et obtenir la servilité, ces fatras d’avantages fiscaux représentent la tentative dérisoire que font les hommes politiques régnants pour donner l’impression qu’ils gouvernent. » (Jacques Brichot – Le labyrinthe, compliquer pour régner) – « Cessez d’emmerder les Français. » (Georges Pompidou – s’élevant contre le délire législatif) – Oui, mais si on ne les emmerde pas, ils auront le temps de réfléchir, de s’apercevoir de certaines magouilles (c’est là un euphémisme)  – Cette perversion qu’est l’inutile complication, n’est pas réservée aux pouvoirs publics. Le privé sait faire également.

« Si un politique prend l’habitude de dire la vérité, le peuple peut aller jusqu’à se demander s’il ne manque pas à son devoir professionnel. » (Albert Brie)

« Tous les politiques sont opportunistes ; les plus habiles le sont au moment opportun. » (Albert Brie)

«  Nous sommes si anesthésiés par le défilé de médiocrités qui se sont succédé depuis que nous ne reconnaîtrions plus un vrai leader, s’il apparaissait. » (Jean-Paul Brighelli – sur les politiques)

« Beaucoup de politiques considèrent, étant donné le caractère concurrentiel du marché politique, qu’il vaut mieux gagner la bataille de l’attention plutôt que celle de la vérité. » (Gérald Bronner)

« Être conservateur ne veut pas dire rester attaché à ce qui a été, mais vivre et agir en partant de ce qui a une valeur éternelle. » (Moeller van den  Bruck) 

« Si la politique n’a plus besoin de tromper les hommes, c’est qu’elle est devenue l’art de les dépouiller de leurs prérogatives avec leur consentement. » (Pascal Bruckner)

« Cette attirance pour la figure du rebelle qui hante plus spécialement artistes, intellectuels, journalistes, écrivains, politiques… » (Pascal Bruckner) – Compensation classique à leur servilité et posture marketing à l’usage des innombrables gogos.

« Panser local, démissionner global ! » (Gaël Brustier, Jean-Philippe Huelin) – Essence de l’action du politique.

« Il coûte si peu aux grands à ne donner que des paroles, et leur condition les dispense si fort de tenir les belles promesses qu’ils vous ont faites, que c’est modestie à eux de ne promettre pas encore plus largement. » (La Bruyère)

« Ne songer qu’à soi et au présent, source d’erreur dans la politique. » (La Bruyère) – Certes, mais ce qui importe est d’être réélu.

« Une politique qui cultive délibérément la frénésie et l’hypnose entraîne le despotisme et la guerre. » (Roger Caillois)

« Nietzsche a bien vu que l’humanitarisme n’était qu’un christianisme privé de justification  supérieure, qui conservait les causes finales en rejetant la cause première. » (Albert Camus)

« Nos régents semblent dépassés, ils ne s’élèvent pas au-dessus de ces peuples qu’ils dirigent : au lieu d’être des philosophes, ce ne sont que des démagogues ou des amateurs, leur vue se borne au lendemain, les idées les plus basses les obsèdent et leur sottise n’a d’égale que leur impuissance, car ils ne prévoient rien et ne saurons remédier à rien, ce sont les gérants de la catastrophe et les fourriers de ce chaos qu’ils exorcisent en paroles. » (Albert Caraco)

« Nos politiques sont nos bourgeois. Comme tous les bourgeois, ‘ils ne prétendent pas que les choses aillent bien. Tout ce qu’ils affirment c’est qu’elles ne peuvent aller mieux.’ » (Daniel Carton – citant Emmanuel Berl)

« ‘La fin justifie les moyens’. Ils se sont servis de ce précepte durant des années pour justifier toutes leurs trahisons, compromissions et renonciations. Tous les moyens leur ont été bons, en effet, sauf qu’ils se sont empressés d’oublier la fin. » (Daniel Carton – sur nos politiciens)

« Les politiques ne sont courageux que dans la clandestinité (d’où la règle du ‘off’ pour cracher sur les copains (ça sera discrètement répercuté par sous-entendu, mais ça viendra de nulle part) … Je ne savais pas encore que la trahison est la première discipline du métier (sur le couple Giscard-Chirac) … Si vous parlez d’amitié à un politique, il ne comprend qu’utilité (au moins du point de vue d’un journaliste) … Il faut séduire non les électeurs (le terme de veaux n’est pas tombé en désuétude dans le milieu politique) mais ceux qui les influencent … De bas en haut et à tous les étages, les emplois familiaux se sont multipliés. Les épouses, les maîtresses, les fils, les filles, les gendres, les brus, tous et toutes habillés en attachés de presse, en attaché parlementaire, en premier ou trente-cinquième conseiller, à gauche, à droite, la politique s’est transformée en grande galerie marchande remplie de petites boutiques familiales. Avec combien d’emplois fictifs ? (et les mêmes s’insurgeront quand ils entendront la vieille rengaine du : Tous pourris !) … Pas mentir, pas tricher, partager, le peuple a le droit d’y croire, le ‘vrai politique’ doit se l’interdire (et c’est à cela qu’on le reconnaît dans les  salles de rédaction). Mentir doit être son pain quotidien. Tricher son obsession, L’égoïsme son talisman. Faire ce que l’on dit ? Dire ce que ‘on fait ? C’est bien le genre d’engagement à ne jamais prendre. Car ‘eux’ savent ce que le peuple a le droit de savoir … Le peuple a-t-il le droit de tout savoir ? A chaque fois, la même réponse est solennellement assénée : ‘Non’. Le peuple est trop con (et quand on voit qu’il vote pour ces sinistres clowns, et se presse derrière des barrières pour les admirer, on partage hélas cette opinion définitive) … Ils sont en état de prosternation continue devant les médias pour leur si indispensable existence médiatique … Trouille de ne plus être invités, de perdre leur miette d’images … Ils continueront de se prostituer pour aller faire de la variété chez le gentil Drucker. » – (Daniel Carton – considérations éparses sur les politiques, vues par un ancien journaliste politique, connaisseur du milieu)

« La profonde erreur des dirigeants politiques athéniens sera de manquer complètement un point. Ils confondront l’harmonie de l’Etat avec la prospérité matérielle. Même de grandes et nobles âmes … commettront cette erreur. Ils ne réussiront jamais à se mettre au niveau du véritable but de l’Etat comme du pouvoir politique et manqueront l’essentiel pour n’avoir pas réussi à ‘perfectionner l’âme des citoyens’ (Platon). » (Ernst Cassirer – Le mythe de l’Etat) – Plus de vingt siècles après, nos dirigeants ont les mêmes œillères.

« Superficialité, incohérence, stérilité des idées et versatilité des attitudes sont donc … les traits caractéristiques des directions politiques occidentales. » (Cornelius Castoriadis)

 « Une voix s’élève et demande : ‘mais si tu es très proche et si proche de nous, si tu nous ressembles, mais si tu es aussi couard et modeste et avide et égoïste que nous … pourquoi es-tu notre chef ?’ » (Jean Cau)

« Amitié de cour, foi de renards et société de loups. » (Chamfort)

« On gouverne les hommes avec la tête ; on ne joue pas aux échecs avec un bon cœur. » (Chamfort)

« En politique, ceux qui ont prévu les événements, les voient d’emblée quand ils se produisent ; les autres ne comprennent jamais. » (Jacques Chardonne) – Y-aurait-t-il d’autres événements que les élections qui procurent des places ?

« Il ne serait pas juste que je conservasse une faveur attachée à l’exercice de fonctions que je ne puis remplir. En conséquence, j’ai l’honneur de résigner entre vos mains ma pension de pair. » (Chateaubriand – s’éloignant du monde politique pour des raisons politiques, et même pas de santé) – Alors, en 1830, on pouvait respecter les hommes politiques, au moins certains. Il est vrai qu’on était en régime monarchique. Imaginons un tel geste de nos jours, au fou !

« J’ai vu de près les rois, et mes chimères politiques se sont envolées. » (Chateaubriand) – Effectivement, « il n’y a pas de grand homme pour son valet de chambre. » 

« M. de Talleyrand était de cette espèce inférieure ; il signait les événements, il ne les faisait pas. » (Chateaubriand) – Depuis, il a eu beaucoup d’émules, des politiciens avides, pas des hommes d’Etat. Le dernier des hommes d’Etat, Georges Pompidou.

« On parvient aux affaires par ce que l’on a de médiocre, et l’on y reste par ce que l’on a de supérieur. Cette réunion d’éléments antagonistes est la chose la plus rare, et c’est pour cela qu’il y a si peu d’hommes d’Etat. » (Chateaubriand)

« Tout homme politique est, au sens fort du terme, un homme qui promet. » (G. K. Chesterton)

« Les anciens tyrans étaient assez insolents pour dépouiller les pauvres, mais pas assez pour leur faire des sermons. C’était le gentilhomme qui opprimait les bas quartiers, mais c’étaient les bas quartiers qui tançaient le gentilhomme. » (G. K. Chesterton) – On a heureusement changé cela, nos nouveaux maîtres peuvent se goberger sur le dos des petits et les insulter en même temps

 « Tout le monde peut retourner sa veste. Mais il faut une certaine habilité pour la remettre à l’endroit ! » (Churchill) – Mais nos politiciens ne manquent pas de cette aptitude.

« Ceux qui l’ont connue (la gloire) ou simplement approchée ne peuvent plus s’en éloigner et, pour rester dans ses parages, ne reculeront devant aucune bassesse, devant aucune vilenie. Quand on ne peut sauver son âme, on espère du moins sauver son nom. » (Emil Cioran)

« Les sociétés traditionnelles confiaient à ceux que les passions physiques ne tourmentaient plus trop le soin de la cité. Archontes et hiérarques pouvaient jeter sur les affaires un regard assez détaché pour qu’on ne les soupçonnât pas de corruption. Ils étaient la sagesse même, faite d’expérience et de désintérêt. La mode actuelle serait plutôt de se méfier de ceux qui … ne participent plus de la sexualité généralisée. Accéder aux responsabilités désormais suppose une complicité dans la satisfaction des sens. On ne saurait faire crédit à quelqu’un qui ne regarde pas ‘Pink TV’ ou ne se laisse pas tutoyer sur le plateau d’une chaîne publique. » (Jean Clair)

« Le peuple se choisit une élite politique qui lui ressemble … Le peuple a l’élite politique qu’il mérite … ‘Nous ne plaçons pas notre confiance dans ceux qui nous gouvernent, mais dans ceux qui doivent les choisir’ … Si le peuple n’est pas vertueux, non seulement il n’est plus capable de choisir des élites dignes de ce nom, mais aucun contrepoids théorique (institutions…) ne pourra garantir la sécurité, la liberté, le bonheur. Tout le système politique moderne repose sur la vertu populaire, et celle-ci s’étant largement désagrégée, celui-là menace de s’effondrer sous le poids des factions. » (Frédéric Saint Clair –reprenant largement James Madison, 178?) 

« La tentation d’ignorer le mal est forte parfois, et, face aux horreurs du XX° siècle, le refus de l’exclusion, de la discrimination, de la mort, de la guerre, de la peine capitale, a conduit à des politiques plus ‘douces’, mais, d’une certaine façon, apolitiques, et donc impuissantes à contenir le mal … Par notre aveuglement … la société d’aujourd’hui se prépare probablement à souffrir davantage que celle d’hier. » (Frédéric Saint Clair)  – La lâcheté se paye toujours, mais souvent par les successeurs des bons apôtres.

 « Sans spiritualité, le politique est conduit à faire du matérialisme l’alpha et l’oméga de ses préoccupations. » (Frédéric Saint Clair) – D’où l’abêtissement de tous et la dépression générale. 

« Le politicien pense à la prochaine élection, l’homme d’Etat à la prochaine génération. » (James Freeman Clarke)

 « La morgue, l’accumulation des privilèges, les sentiments d’impunité, l’indifférence aux autres, quand ils ne sont pas du sérail, tous ces marqueurs de l’oligarchie française. » (Sophie Coignard) – Enarques, inspecteurs des finances, requins des affaires, politiciens installés,  dignitaires d’organisations discrètes, intrigants, communicants, protecteurs et intermédiaires de ce milieu… Un  millier de personnes au sommet « dont les histoires ne regardent pas les gens ordinaires. » (même auteur)

  « On ne s’abaisse pas à parler argent, logement de fonction, voiture gratuite, chauffeur mis à disposition, collaboratrice ici et là, le ‘tous frais payés’ … C’est vulgaire et c’est gênant. » (Sophie Coignard) – Invitations ici et voyages au bout du monde, missions, autorités et comités de complaisance, assemblées inutiles (conseil économique, social et environnemental, havre pour caser les copains), services mutuellement rendus, gardes du corps (dés avant les attentats) et mille passe-droits – « Les gens ne vont pas supporter, ils vont se révolter … Je ne comprends pas comment les Français peuvent accepter tout cela sans broncher … ça ne peut pas durer… » (Sophie Coignard – L’oligarchie des incapables – citant même des oligarques profiteurs s’exprimant en confidence) – Si, il suffit de bien tenir les média, de fabriquer une idéologie adéquate pour détourner l’attention et de se rappeler que les Français sont des veaux (de Gaulle).

« Je ferai aimablement remarquer aux politiques qui me prennent pour un rigolo que ce n’est pas moi qui ai commencé. » (Coluche)

« Les dirigeants de l’Occident moderne ressemblent de plus en plus aux pères dénaturés qui cherchent à gagner l’amitié de leurs enfants en leur tapant sur le ventre. » (Christian Combaz)

« Les hommes qui partagent les appétits les plus ordinaires de la jeunesse, dont celui du pouvoir, qui est le plus funeste, devraient en être écartés. Or, par un phénomène détestable, ils sont les plus populaires. » (Christian Combaz)

« Servons la bonne cause et servons-nous. » (Benjamin Constant)

« Albe vous a nommé, je ne vous connais plus. » (Pierre Corneille – Horace)

« Par tradition, la classe politique aime à déterminer librement les conditions de sa pérennité ou de son renouvellement ; elle se réserve la maîtrise des mécanismes qui la portent au pouvoir … Si dans l’expression ‘personnel’ il y a l’idée de service … il y a longtemps que plus personne ne croit que le personnel politique est au service de la nation. » (Jean-Marie Cotteret) – C’est même cette détermination qui est son premier souci.

« Les professions de foi de pureté sont le propre de surenchères qui ne demandent qu’à être calmées. » (Marc Crapez – sur les mœurs en vigueur dans les partis politiques) – Moyennant quelques avantages, sièges…

« On ne saura jamais assez tout ce que la peur de ne pas paraître assez avancé aura fait commettre de lâchetés à nos Français. » (Marc Crapez) – Surtout à nos prétendus intellectuels, médiatiques et politiques.

« L’une des dérives des sociétés actuelles consiste à estimer que le pouvoir et le prestige donnent droit à l’argent, alors qu’ils étaient jadis considérés comme suffisants en eux-mêmes. » (Marc Crapez)

« Nous sommes un pays très spécial : nous mettons des radars sur les routes mais nous prévenons de leur présence, nous prenons des mesures d’expulsion mais nous subventionnons des associations qui organisent défense, appel et contre appels, voire qui mobilisent l’opinion si l’on ose reconduire un clandestin à la frontière de façon un peu trop visible. Nous déplorons le niveau très faible des collèges et lycées dans les quartiers ‘défavorisés’ mais chacun sait que le problème vient de la chienlit qui règne dans de nombreuses classes et à laquelle personne n’ose s’attaquer réellement … Depuis longtemps, récidivistes de la couardise, nos gouvernants sont d’une grande lâcheté : ils ont peur des voyous comme des intellectuels de gauche, des bien-pensants, des banlieues, de la rue et du spectre de la guerre civile … Observant constamment l’opinion, les réseaux sociaux et les journaux qui déversent tous la même eau tiède, ils naviguent à vue, au jour le jour, évitant soigneusement tous les écueils que leur imagination entrevoit. » (Pierre Crétin)

« ‘Il m’a semblé plus pertinent de suivre la vérité effectuelle des choses’ … La vérité ‘effectuelle’ qui s’oppose à la spéculation métaphysique, pour se concentrer sur ‘l’effectif’, c’est-à-dire sur  ce dont nous pouvons faire l’expérience par ses effets dans la réalité. » (Agnès Cugno – sur une approche d’une forme de la vérité selon Machiavel) –« Cette notion de ‘vérité effectuelle’ renforce cette idée que le ‘paraître’ est selon l’expression de Maurice Merleau-Ponty ‘le lieu et en somme la vérité’ paradoxale du politique. » (même auteure)

« Monsieur Néandertal, avec trente grognements significatifs, dix consonnes et trois voyelles, pourrait aujourd’hui faire une carrière politique. » (Boris Cyrulnik)

« Dés l’instant où des scientifiques, des politiques, des philosophes répètent et habitent la même théorie, ils s’adorent entre eux mais haïssent ceux qui en récitent une autre. La théorie prend une fonction de clan et non plus de pensée. » (Boris Cyrulnik)

« L’inflation de la compassion politique compte parmi les moyens biaisés auxquels le pouvoir politique fait appel pour exercer son autorité. Nos sociétés contemporaines se voient saisies par un ‘zèle compatissant’ … qui ne cesse de se manifester dans le champ politique. A tel point que certains dirigeants n’hésitent plus à faire de leur aptitude à compatir un argument décisif en faveur de leur droit à gouverner, et de la compassion une nouvelle figure du sentiment démocratique. La politique compassionnelle est une figure inauthentique du politique en ce qu’elle substitue une morale affaiblie et dévoyée de la déploration à une véritable éthique politique qui fonde le lien social … Elle opère une confusion entre la sensibilité et la souffrance d’autrui … La mise au premier plan de cette conscience victimaire procède du leurre et ne garantit pas que nous soyons plus sensibles à l’injustice. » (Anne Dalsuet)

« Un politicien ne peut faire carrière sans mémoire car il lui faut se souvenir de toutes les promesses qu’il lui faut oublier. » (Frédéric Dard)

« Le politicien se moque des hommes. Il ne s’intéresse qu’aux voix, et au nombre de ces voix. » (Léon Daudet)

« La concussion démocratique est inexcusable, parce qu’elle est hypocrite, sournoise, honteuse. J’aime mieux Vaux le Vicomte que les comptes en Suisse des politiciens démocratiques. » (Nicolas Gomez Dàvila) – Effectivement cela avait autrement de classe et, au moins, le château est resté.

« Nous ne tolérons plus d’être représentés par des hommes ou des femmes d’exception, qui pourraient nous hisser un peu trop haut, nous exigeons des sosies à notre taille et semblance … Le père de la nation se doit désormais d’être son pote. »  (Régis Debray) – Et nous aboutissons à un quidam ‘normal’, à un minable ; descendrons-nous encore plus bas ? 

« La politique devient le ‘tout-à-l’ego’ d’un pays en proie aux tyrannies de l’audimat, de l’émotif et de l’intime. » (Régis Debray)

« Courant après la bonne photo, le bon écho. Plus va la décrispation politique, plus il y a crispation photogénique. Le sourire se fait grimace et le spontané, cabotinage. » (Régis Debray)

« ‘La politique branchée en direct sur la vie’ se traduit le plus souvent en politique de la posture. » (Régis Debray)

 « Il n’est pas sûr que l’action publique gagne en efficacité quand elle troque les prestiges de théâtral contre ceux du show-biz. Ce n’est pas le même merveilleux … Après le drapé, le chiqué. » (Régis Debray)

« Score d’audience, cote de popularité, indice de confiance, point perdu ou gagné au hit-parade, baromètre mensuel, tableau de bord… » (Régis Debray) – Tels sont les critères de l’action gouvernementale, garder le pouvoir et le beefsteack.

« Les hommes à idées sont chers au prétendant, importuns au gagnant … Pour occuper le fauteuil il faut des idées générales sur l’avenir ; pour le garder, il en faut le moins possible … L’appui des ’intellectuels’ est plus nécessaire à un battant en campagne qu’à un vainqueur en place. » (Régis Debray)

« Le rôle des politiques responsables consiste à démêler les passions et la défense de valeurs, et non pas à les embrouiller volontairement, fût-ce pour confondre un adversaire. » (Chantal Delsol) – Certes, mais contre le peuple et les populistes, tous les moyens sont bons.

« La politique, c’est défendre les intérêts de sa société (ce que font Trump, Poutine ou Xi Jinping) tandis que nos gouvernants croient que la politique consiste à faire de la morale. » (Chantal Delsol 

« Je ne saurais nullement approuver ces humeurs brouillonnes et inquiètes, qui, n’étant appelées, ni par leur naissance, ni par leur fortune, au maniement des affaires publiques, n’y laissent pas d’y faire toujours, en idées, quelque nouvelle réformation. » (Descartes) – Descartes eût été fort mal à l’aise de notre temps livré aux hystériques  échevelés et furieux

« Dans l’heureuse certitude qu’il avait de ses mérites et de son importance, M. Podsnap avait établi que tout ce qu’il décidait d’ignorer cessait ‘ipso facto’ d’exister. » (Charles Dickens) – Et Dickens ignorait alors la profonde faculté de non voyance de nos élites politico médiatiques.

« Ce n’est pas parce qu’il a toutes les idées qu’il peut les embrasser toutes ; c’est parce qu’il n’en a aucune qu’il les juge toutes aimables. » (Diderot – sur le comédien)

« Les convives parasites du pouvoir, admis à la curé‚e des charges, au festin des places, au partage des honneurs. » (Alexandre Dumas)

« Le devoir de l’homme d’Etat n’est pas de pousser violemment les sociétés vers un idéal qui lui paraît séduisant, son rôle est celui du médecin ; il prévient l’éclosion des maladies par une bonne hygiène et, quand elles sont déclarées, il cherche à les guérir. » (Emile Durkheim)

« La classe politique n’assure plus le fonctionnement mais dénonce les ‘dysfonctionnements’ » (Benoît Duteurtre) – Encore bravo et merci à elle.

« La perte de cette volonté politique, qui remonte grosso modo a la mort de Pompidou, est la plus dommageable des pertes que nous avons subies, car elle commande tout le reste. » (Jean Dutourd) – Il n’y a qu’à voir la suite !

« Ne pouvant plus promettre le paradis sous peine de se ridiculiser, la politique semble démunie pour offrir d’autres perspectives que la réparation au jour le jour des déchirures du tissu social … relayée par de multiples organisations humanitaires dont elle ne se distingue plus guère dans ses missions de solidarité. » (Alain Ehrenberg)

« Dans la société occidentale, le verbalisme politique exprime une double illusion, en même temps qu’il lui donne naissance. Nous assistons au développement de l’illusion de l‘homme politique qui croit maîtriser la machine de l’Etat, qui croit prendre des décisions politiques toujours efficaces, alors qu’il se trouve de plus en plus impuissant en face de la rigueur croissante des appareils étatiques. Or, cette impuissance de l’homme politique est voilée précisément par la puissance et l’efficacité des moyens d’action de l’Etat qui interviennnent toujours plus profondément et exactement dans la vie de la nation, et dans celle des citoyens. Mais l’homme politique, fût-il dictateur, n’a finalement aucune maîtrise de ces moyens. Réciproquement, paraît l’illusion du citoyen, qui, vivant encore sur l’idéologie de la souveraineté populaire et des constitutions démocratiques, croit pouvoir contrôler la politique, l’orienter, participer à la fonction politique, alors que tout au plus il peut contrôler des hommes politiques sans pouvoir réel ; et s‘engage sur cette double illusion, un dialogue d’impuissants. » (Jacques Ellul)

« Être un politicien de métier, cela veut dire être un habile technicien pour conquérir et garder des places … Être un habile manœuvrier pour arriver au sommet ne qualifie absolument pas pour discerner le bien commun, prendre les décisions les plus justes, avoir une clairvoyance politique générale, trancher des questions économiques. » (Jacques Ellul)

« L’action politique sera choisie de telle façon qu’elle puisse être un tremplin de propagande valable quelle que soit sa conclusion réelle : qu’elle aboutisse à un succès ou à un échec de fait … Action calculée au départ : ou bien elle réussit et on est satisfait des résultats concrets obtenus, ou bien elle échoue, mais cet échec même est un excellent instrument de propagande. Tel est le calcul où les communistes sont passés maîtres (et tous les gauchistes à leur suite) … Peu importe que l’action soit vraiment utile. Ce qui compte c’est son utilisation dans cette ambiguïté. » (Jacques Ellul) – Exemple classique : proposition de paix à des conditions inacceptables. Type d’action pratiqué aussi par des individus contre d’autres individus, en couple… :  demander, réclamer, ce qu’on sait qu’on ne vous accordera pas (pour des raisons évidentes, nobles ou non) de façon à s’ériger soi-même en victime et à prendre barre sur l’autre en le culpabilisant en plus. Pourrais-tu me prêter tant, ta femme, ta maison, ta voiture, tel objet…

« Nous parlons sans fin de politique pour couvrir inconsciemment le vide de la situation. Le mot compense une absence … magie incantatoire … Lorsque l’on tient l’objet il est vain d’en parler, lorsqu’on vit dans la paix et la liberté, pourquoi en ferait-on un objet de discours. ? L’existence suffit … Nous ne pouvons concevoir la société que dirigée par un Etat central, omniprésent et omnicapable … Les Africains ont enfin une dignité parce qu’ils participent au pouvoir politique ; et  solennellement, les penseurs nous déclarent : ‘‘ils accèdent à l’histoire’ … ‘Un esprit politisé est un esprit envahi, écrasé, passivement soumis. Même là où cette soumission provoque agitation et violence’ … Ce sont les mêmes motifs, c’est le même processus, c’est la même mystification qui conduisait l’homme dans la religion et à attendre de Dieu l’accomplissement de ce qu’il ne savait pas faire, et qui le conduisent aujourd’hui dans la politique et à attendre de l’Etat ces mêmes choses (similarité avec la démonstration de Feuerbach à l’égard de Dieu). » (Jacques Ellul – L’illusion politique)

« Quant à la démocratie, il semble qu’elle a été confisquée en France par une classe politique homogène qui tend à effacer l’héritage de la Révolution française : au lieu d’être l’émanation et le souci de tous les citoyens, le politique relève d’un métier, confié à un personnel formé dans les mêmes écoles, où l’on apprend l’administration et la gestion, en particulier, l’Ecole nationale d’administration. » (Eugène Enriquez) – D’où une caste aussi fermée que sourde.

« L’un des moteurs principaux en politique est l’irrationnel désir de ne pas perdre la face. » (Robert Escarpit)

« Ils perdent la liberté de penser tant leur pensée est occupée tous azimuts. Ils n’ont pas eu cinq minutes de liberté pour s’occuper de notre sang (affaire du sang contaminé) alors qu’ils ont des journées entières pour nous jouer la farce des élections primaires … Les échéances électorales, les rapports avec le château, les conflits de compétences, les jeux internes des partis, les relations avec la circonscription, les désignations de candidats, la construction des images individuelles, les entretiens dans la presse, le copinage et les soins de carrière, tant d’autres occupations … D’où feindre la compétence, lire ce que d’autres ont écrit … les priorités ne sont pas hiérarchisées en fonction des intérêts du peuple ; c’est la presse, ce sont les média qui les ordonnent … Leurs priorités n’ont rien à voir avec celles qui correspondent aux besoins des citoyens … Dés lors que tout repose sur la communication, l’ombre et la lumière se distribuent en fonction de l’attention des média … leurres et mensonges tuent toute spontanéité. La vie devient abstraite … Autrefois on se contentait des insignes du pouvoir, des honneurs et de quelques symboles domestiques. Notre époque en a vécu le monnayage (le fric), qui est la pire conjugaison du pouvoir et du mensonge. » (Alain Etchegoyen)

  « La hiérarchie des priorités n’a aucun rapport avec celle des urgences ; il s’agit avant tout de résoudre les problèmes internes du mouvement au pouvoir, de remplir des missions symboliques ou de marquer sa différence par rapport au mouvement vaincu. C’est pourquoi l’alternance s’accompagne toujours de gadgets divers qui sont autant de leurres pour l’opinion. » (Alain Etchegoyen) – On lance aussi des leurres (lois stupides, propositions gadgets, idées sociétales…) pour masquer l’incapacité de résoudre les problèmes importants (économiques, dangers…). Le procédé relève de la farce, mais séduit média et internautes.

 « ‘C’est vrai, nous disons cela. Mais vous savez tout ceci n’a pas beaucoup d’importance et n’est pas bien grave … Nous ne pouvons quand même pas nous taire sur le chômage c’est un problème que les Français jugent important ; et puis, vous le savez bien … nous savons, comme vous, que personne ne nous croit. On nous reprocherait d’être silencieux ; alors il faut bien dire quelque chose’. » (Alain Etchegoyen – citant un politicien promettant la lune)

  « Un politicien, comme un gouvernement ne reconnaît jamais une erreur ou une faute, ne fait jamais volte-face … On parle de continuité, de pause … de mesure mal expliquée, impopulaire, qui n’a pas été comprise… La seule erreur publiquement admise est l’erreur de communication : ‘Nous n’avons pas su expliquer’, ‘nous nous sommes mal fait comprendre’…» (Alain Etchegoyen) 

« ‘Aux gouvernants je tournai le dos quand je vis ce qu’ils appelaient gouverner : commercer et pactiser avec la plèbe … De toutes les hypocrisies, la pire me parut être que ceux qui commandaient simulassent des vertus d’esclaves’. Ces mots de Nietzsche s’appliquent encore à toute la ‘classe dirigeante’ d’aujourd’hui, sans exception. » (Julius Evola) – Et pire encore depuis l’auteur.

« Ni un métier ni une science, un art qui devrait être celui d‘unir les hommes. » (Saint-Exupéry – sur la politique – pauvre naïf) – Alors que tous les moyens pratiqués pour conquérir le pouvoir, et plus encore le conserver, consiste à diviser, opposer.

« Que penser d’une politique qui n’atteint jamais les objectifs qu’elle recherche. » (Jean-Paul Fitoussi) – Nos dirigeants seraient-ils nuls ou nous mentiraient-ils, depuis plus de trente ans ? Les deux hypothèses n’étant pas incompatibles. Les Français toujours cocus, toujours contents.

« La plupart des hommes qui étaient là avaient servi, au moins, quatre gouvernements ; et ils auraient vendu la France ou le genre humain, pour garantir leur fortune, s’épargner un malaise, un embarras, ou même par simple bassesse, adoration instinctive de la force. » (Flaubert)

« Député. – L’être, comble de la gloire … Ne font rien. » (Flaubert – Dictionnaire des idées reçues)

« Avec l’aide des médias qui permettent d’organiser leur surexposition, les politiciens exhibent leur intimité pour éviter d’avoir à être jugés sur leurs actes … Le refus de traiter les citoyens comme des inconnus, le jeu de la proximité et la mise en scène de soi concourent à maintenir le statuquo social. » (Michaël Foesssel)

« Par le biais de la ‘pipolisation’, les hommes et les femmes publics semblent avoir décidé de nous entretenir d’eux-mêmes pour ne plus avoir à parler de nous. » (Michaël Foessel)  – On conviendra que c’est bien pratique et, de plus, les innombrables stupides gogos aiment ça.

« Messieurs les courtisans, cessez de vous détruire – Faites, si vous pouvez, votre cour sans vous nuire – Le mal se rend chez vous au quadruple du bien – Vous êtes dans une carrière – Où l’on ne se pardonne rien. » (La Fontaine – Le lion, le loup et le renard)

« La technocratie est une forme d’humanisme. Les technocrates, en effet, considèrent qu’ils sont les seuls à détenir le jeu de cartes qui permettrait de définir ce qu’est le ‘bonheur des hommes‘ et de le réaliser. » (Michel Foucault)

« Ils tomberont de si bas que leur chute même ne leur fera pas de mal. » (Anatole France)

« Le rôle d’un Etat n’est pas d’être éthique, mais politique. Avant d’être un Etat de droit, il doit être un Etat. » (Julien Freund – reprenant Vilfredo Pareto) – « Encore eût-il fallu qu’il y ait eu un chef et un Etat. » (Charles de Gaulle – sur Albert Lebrun président de la république en 1939-40) – Comme aujourd’hui.

« D’où son hostilité à tous ceux qui, au nom de scrupules privés, donnent le pas à la conscience sur le salut de la collectivité … La perfection individuelle est une chose, la protection de la collectivité une autre. » (Julien Freund – évoquant le jugement très négatif de Vilfredo Pareto sur les politiciens de son temps) – Pour nos paltoquets, il ne s’agit même plus de scrupules (ils n’en ont plus) mais de franche lâcheté.

« La pire des politiques consiste à ne jamais envisager que le mieux, par exemple, la paix idéale ou l’égalité parfaite, car alors l’homme politique risque très rapidement d’être entraîné dans des complications qu’il a écartées aveuglément. » (Julien Freund) – Oui, mais avant il aura été élu par la masse stupide des Gogos.

« Nous avons généralement en France un gouvernement d’hommes qui savent ce qu’ils veulent ; ils veulent y rester. » (André Frossard)

« Le politique occidental, il suit. Il n’a plus rien à voir avec la figure d’un homme d’Etat. Nos politiciens se vautrent dans la ‘normalité’ comme dans une fange miraculeuse. Depuis trop longtemps ils se refusent à prendre le risque de guider le troupeau de leurs concitoyens repus et ombrageux. Ils ne font que relayer et inscrire dans la norme et la loi les ‘évolutions sociétales’ de toutes natures censées représenter l’état présent de progrès et de modernité de leurs pays. C’est ce qu’ils appellent ‘gouverner’. Mais personne ne gouverne ni ne dirige plus rien depuis longtemps. On ‘gère’, on organise la concertation et le ‘dialogue social’ permanents pour paralyser la décision, à la recherche du plus petit commun dénominateur que l’on fait passer pour la sanction vertueuse d’un choix majoritaire. On empile les couches de ‘représentants’, on organise le clientélisme local, on achète la paix sociale (de plus en plus relative) et surtout on ne promet plus rien de grand ni de beau … Notre classe politique ne se contente pas de faire passer sa médiocrité pour une vertu. Nos dirigeants ne supportent plus ceux de leurs homologues internationaux qui usent, et parfois abusent d’autorité. Pas une seule tête ne doit dépasser. » (Caroline Galactéros – expliquant la popularité des vrais chefs d’Etat, Vladimir Poutine, Viktor Orban, Al Sissi, Bachar Al Assad…, comparée au mépris, dû à leur bassesse, dans lequel sont tenus les dirigeants occidentaux et pourquoi ces derniers et leurs média complices, craignant la comparaison, ne cessent de mentir et de cracher sur les vrais hommes d’Etat, même si certains de ceux-ci peuvent avoir la main lourde. Au moins ont-ils des mains, comme aurait dit Péguy).

« Les politiques se sont mis dans la main des journalistes, dans un rapport qui est de dominants à dominés. Aujourd’hui, la première préoccupation de l’action politique est sa réception par les journalistes, avec lesquels élus et ministres passent un temps fou avant de passer un temps fou à lire ce qu’ils écrivent. » (Marcel Gauchet) – Un président de la république, F. hollande, recevant 45 fois des journalistes pendant des dizaines d’heures pour leur faire écrire un livre (d’ailleurs stupide) supposé être à sa gloire.

« Le phénomène de cour se retrouve à tous les étages avec sa flagornerie, ses intrigues, ses distributions de faveurs. Inutile de dire qu’il ne contribue pas à donner aux responsables le sens des préoccupations qui animent les gens ordinaires … Notre pays, qui déteste l’autorité arbitraire, est celui où l’autoritarisme le plus incontinent sévit le plus largement. » (Marcel Gauchet)

« Maîtriser une situation, c’est être capable de formuler une politique claire, et l’on n’appellera pas une politique claire l’absence de politique, disons même la ferme résolution de ne rien faire, travestie dans la référence aux grands principes. » (Marcel Gauchet – sur l’immigration, l’insécurité…)

« Le nouveau machiavélisme devra être un machiavélisme du bien, dédié à la célébration de l’homme et du droit, voué au ministère des justes causes et des bons sentiments, sans cesse à témoigner de son humanité, de sa compassion pour les victimes, de son souci sensible du malheur du monde … On servira donc au peuple une politique des intentions, délibérément indifférente aux suites et aux conséquences de ses dispositions … une politique de l’image, destinée à imposer une figure de bonne volonté généreuse… » (Marcel Gauchet)

« Câliner est la pire des erreurs à commettre en politique. Plus leurs dirigeants prétendent être à leurs côtés, plus les Français les trouvent lamentables. Les gouvernants ne sont pas là pour compatir mais pour trouver des solutions. Vous n’attendez pas du médecin qu’’il  s’attendrisse sur vos souffrances, mais qu’li les soigne, au prix, éventuellement, d’une certaine douleur. » (Marcel Gauchet)

« Ma nature m’avertit, mon expérience m’a appris, qu’au sommet des affaires on ne sauvegarde son temps et sa personne qu’en se tenant méthodiquement assez haut et assez loin. » (Charles de Gaulle)

« L’Etat, c’est le diable, parce que s’il existe, eux n’existent plus … Ils l’ont tous en abomination …  Ils perdent ce à quoi ils tiennent avant tout, et qui n’est point l’argent, mais l’exercice de leur vanité. » (Charles de Gaulle – sur les politiciens) – Depuis, on peut aussi supprimer la restriction concernant l’argent.

« Plutôt que de débattre sur l’organisation de la cité, la démocratie, le bien-être de la population, les finalités de  l’existence humaine ou le bien commun, on débat sur le taux de croissance, celui des prélèvements obligatoires, le montant des déficits publics, le solde de la balance commerciale, etc. … La maîtrise, la réduction, l’abaissement, la baisse, la hausse – des dépenses, des déficits, des charges, de la masse, du nombre … Autant d’objectifs qui sont l’expression de la ‘chiffocratie’. Faute de pouvoir mesurer le qualitatif, le débat se déplace sur le quantitatif … la dictature du chiffre envahit le champ politique. » » (Vincent de Gauléjac – La société malade de la gestion – sur la crise du politique)

« Quand quelqu’un vous dit que la classe politique a lamentablement échoué dans la gestion du pays, cela veut dire que cette personne n’a pas compris que les gens qui composent cette classe trouvent, eux, qu’ils ont réussi de façon prodigieuse et au-delà de leurs rêves les plus fous … Pour un membre, même mineur, de cette classe monopolistique, jamais dans l’histoire de France le pouvoir de cette classe n’a été aussi élevé, et jamais les prébendes qu’elle touche n’ont été aussi fortes. A eux les palais nationaux, les voitures avec gyrophares, les voyages officiels dans les pays de soleil en hiver, les triple, quadruple, quintuples retraites (de fonctionnaire gardé dans son corps d’origine, de maire, de membre du conseil général, de l’assemblée régionale, de conseiller de ceci et de cela, de député, ministre… Tout cela se cumule joyeusement), les possibilités de passe-droit pour loger vos enfants ou les envoyer dans les meilleurs lycées. » (Charles Gave) – Et il en passe !

« ‘Usez-vous les uns les autres’ Ces paroles ont pris dans notre évangile politique la place de celles empruntés au premier des livres : ‘Aimez-vous les uns les autres’. » (Emile de Girardin)

« La prodigieuse énergie avec laquelle, à tour de rôle, gauche et droite entreprennent l’inverse de ce qu’elles programment et accomplissent le contraire de ce qu’elles avaient promis. » (André Glucksmann)

 « Qui n’a pas été élevé dans le sérail n’a pas le droit à la parole politique. Cette règle implicite unifie les cénacles et l’ensemble des partis qui organisent la vie démocratique en Europe de l’Ouest. » (André Glucksmann)

« La carrière d’un leader politique est conduite par son maître à danser ; pardon : par son ‘conseiller en communication’. » (André Glucksmann)

« Quantité de leaders mondiaux plus effrayés d’un faux pas sous l’œil de la caméra que de trente-six erreurs de raisonnement. Quel original prendrait le risque de penser à contre-courant ? … Il vit avec son époque, il ‘épouse’ son temps, c’est-à-dire son instant. Par peur de paraître bête … il se condamne au surplace et diffuse irrémédiablement un engourdissement général, une paresse de penser. » (André Glucksmann)    

« Un de ces hommes d’opposition qui se font un métier de la négation, tout en ne demandant pas mieux que de plumer à l’occasion l’ordre des choses existants. » (Goethe)

« Un activisme compassionnel et managérial sous le regard des médias ; les candidats de la France qui souffre – L’amour rédempteur ; ‘Je sens simplement que nous nous aimons très fort’ (Ségolène Royal) – L’impudeur des sentiments – Décloisonnement vie privée et vie publique – Pas d’autres choix que de s’adapter au plus vite si on ne veut pas dépérir. » (Jean-Pierre Le Goff – sur les conduites standardisées des politiques en campagne)

« Tout le monde se rend compte que les politiques agitent les questions sociétales quand ils sont incapables de changer l’ordre économique et social qui nous gouverne. » (Pierre-Yves Gomez) – Et dans le but de diviser, préoccupation constante du pouvoir.

« Prise de pouvoir du monde politique par la classe cognitive (ENA). Auparavant l’appartenance à l’élite politique se fondait sur la classe sociale et la propriété. » (David Goodhart)

« Les gens extrêmement éduqués voient souvent les préférences politiques de ceux qui le sont moins comme moralement répréhensibles ou irrationnelles et les opposent aux délibérations rationnelles des experts…. Plus on a fait des études, plus on est rationnel … Or, c’est souvent l’inverse, car les plus diplômés sont plus susceptibles d’avoir absorbé des idéologies politiques qui imprègnent leur identité personnelle  …  C’est là une des raisons de  la popularité de l’UE au sein des classes politiques en Europe car l’UE est devenue ‘une sphère protégée dans laquelle la prise de décision peut échapper aux contraintes imposées par la démocratie représentative’ ((Peter Mair). » (David Goodhart)  –  Et sans vergogne (référendums annulés, contournés…)

« Quand tout est politique, il n’y a plus de liberté, quand il n’y a pas de politique, il n’y a pas de liberté non plus. » (Henri Guaino)

« On passe aujourd’hui de la morale en politique à la politique de la morale … La politique de la pureté a toujours été historiquement une catastrophe. » (Henri Guaino)

« La dégradation de la politique en moralisme est plus dangereuse que la dégradation de la mystique en politique. Le moralisme remplace le cas de conscience par la bonne conscience, comme le juridisme remplace le citoyen par le justiciable, et l’économisme le citoyen par le consommateur. » (Henri Guaino)

« Ne voit-on pas des gens qui veulent juger l’œuvre d’un homme d’après ce qu’ils savent de sa vie privée, comme s’il pouvait y avoir entre ces deux choses un rapport quelconque. » (René Guénon) – Sans compter l’intox et le mensonge  dans les deux sens, positif comme négatif. On voit bien là l’immense stupidité et le voyeurisme infantile contemporain.

« Pour diriger vraiment ce qui se meut, il ne faut pas être entraîné soi-même dans le mouvement. » (René Guénon) – Allez dire cela à nos  hystériques politicards.

« L’un invitant l’autre à s’expliquer (le journaliste et l’homme politique) participent tous deux d’un ‘casting’. Ils sont en représentation et tous les deux connaissent les ficelles du spectacle … Ils cogèrent le déroulement du scénario et en escomptent le même succès médiatique … Ils sont objectivement, et sociologiquement, solidaires, concourent au même rituel, obéissent aux mêmes codes… Ce face-à-face ritualisé produit des effets de sens qui sont presque tous pervers. » (Jean-Claude Guillebaud)

« Les pouvoirs publics initient des politiques qui ne sont pas des réponses à une ‘demande sociale’ mais d’abord une réaction à une ‘demande médiatique’. » (Christophe Guilluy)

« Dans le modèle des minorités et des majorités relatives, la classe politique ne s’adresse plus à un tout mais à des parts de marché. » (Christophe Guilluy)

« On ne soulignera jamais assez à quel point l’affaissement des élites a contribué au développement de la défiance à leur égard. Le rejet des politiques tient tout autant à leur impuissance qu’à leur baisse de niveau intellectuel … Contrairement à ce qu’on imagine, les classes populaires sont très sensibles au niveau culturel des élites, elles sont attirées par les politiques qui manient la langue, pas par les publicistes qui manient la novlangue. C’est en parlant un langage travaillé, châtié que Maurice Thorez, Jean Jaurès, J-M Le Pen captaient l’attention des ouvriers … corrélation entre l’effondrement intellectuel des élites et la répulsion qu’ils inspirent . » (Christophe Guilluy) 

« Les politiciens ne font de petites phrases, que parce qu’ils sont incapables d’en prononcer une seule grande dont on se souvienne. » (Jean-Edern Hallier)

« L’art du politique est de faire en sorte qu’il soit de l’intérêt de chacun d’être vertueux. » (Helvétius) –  Peut-être, jadis, du temps de l’auteur (XVIII° siècle). Pour pratiquer cet art, encore faudrait-il des politiciens vertueux !

« La protection est l’archétype de la domination. » (Max Horkheimer)

« La dictature parfaite serait une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne chercheraient pas à s’évader, un système d’esclavage où, grâce à la consommation et au divertissement, les esclaves auraient l’amour de leur servitude … Sous la poussée d’une surpopulation qui s’accélère et d’une sur-organisation croissante, et par le moyen toujours plus efficace de manipulation des esprits, les démocraties changeront de nature. Les vieilles formes pittoresques, élections, parlements, Cours suprêmes et tout le reste, demeureront mais la substance sous-jacente sera une espèce de totalitarisme non violent. Toutes les appellations traditionnelles, tous les slogans consacrés resteront exactement ce qu’ils étaient au bon vieux temps. La démocratie et la liberté seront les thèmes de toutes les émissions de radio et de tous les éditoriaux. Entretemps, l’oligarchie au pouvoir et son élite hautement qualifiée de soldats, de policiers, de fabricants de pensée, de manipulateurs des esprits, mènera tout et tout le monde comme bon lui semblera. » (Aldous Huxley – Le meilleur des mondes) – « Il faut avoir l’esprit sérieusement chloroformé par la propagande mainstream pour parler encore de démocratie occidentale dans des pays où les candidats présentés aux électeurs sont préalablement sélectionnés et adoubés par les milieux financiers (qui financent …partis et campagnes), par les instituts de sondage (qui imposent ou détruisent leurs images selon des critères édictés par les classes dominantes) et par les média (qui décident de la place – et des commentaires – qu’ils leur accorderont). La plus pitoyable des caricatures de ‘Meilleur des mondes’ selon Huxley ne se trouve-t-elle pas dans les institutions supranationales du monde présent (celles de l’Union européenne, par exemple) ? » (publication Politis – à propos, notamment, de l’incommensurable bêtise des dirigeants occidentaux)

« La tâche principale de la politique démocratique est d‘établir une médiation entre l’héritage du passé, les priorités du présent et les défis du futur. » (Daniel Innerarity)

« L’homme moderne bricole dans l’incurable. » (Eugène Ionesco)

« Ils s’accaparent des qualités dont même les anges hésiteraient à se charger. » (saint Irénée – sur les Gnostiques)

« Sors des charges publiques, non pas plus riche, mais plus estimé. » (Isocrate) – De quoi faire bien rire nos politiciens.

« Il est trop clair que l’on peut réussir en politique sans être bon juge et serviteur de l’intérêt général, mais qu’on n’y peut réussir sans être bon juge et utilisateur des dispositions humaines. » (Bertrand de Jouvenel)

« Il y a moins de différences entre deux députés dont l’un est révolutionnaire et l’autre ne l’est pas, qu’entre deux révolutionnaires, dont l’un est député et l’autre ne l’est pas. » (Robert de Jouvenel – La République des camarades)

« Comment on devient député ? Le plus simple est évidemment d’avoir un père qui le soit. » (Robert de Jouvenel – La république des camarades) – En plus des politiques (ce qui prouverait, s’il en était besoin  que les places sont bonnes), c’est aussi vrai pour tous les people, chanteurs, acteurs, vedettes de tous poils et candidats à toutes sortes d’occupations gratifiantes sur tous les plans. La république des fistons et des fifilles.

« Au-delà de leurs chamailleries, la droite et la gauche sont d’accord sur un point essentiel, antérieur à tout débat, et qu’elles se gardent bien d’évoquer jamais : qu’en tout état de cause, c’est à elles et à elles seules qu’il appartient de régler les affaires du peuple. Tel est le fondement de la démocratie représentative, qu’il vaudrait mieux appeler substitutive, puisque l’effet, sinon le but de l’élection est de substituer au peuple ses représentants, et pour mieux dire, d’escamoter proprement celui-ci … Il est en effet un non dit qui sous-tend et qui détermine l’univers politique dans son ensemble : c’est que la politique ne peut être faite que par un personnel spécialisé … Cette loi constitutive du monde moderne, antérieure à toute autre distinction, l’existence d’un corps séparé de politiciens professionnels» (Jacques Julliard)

 « La faute majeure des hommes politiques français n’est pas de changer d’avis quand les circonstances l’exigent ; c’est de nier mordicus qu’ils l’ont fait … Le mensonge politique élevé par manque de courage à la hauteur d’une institution. » (Jacques Julliard)

« Le personnel politique passe son temps à consulter les sondages. Au lieu de se demander ce qu’il faut faire, il se demande sans cesse ce que le peuple attend de lui. » (Jacques Julliard) – Ce qui montre bien son unique souci : se faire réélire.

« Pour que la politique devienne quelque chose pour tous, il faut qu’elle cesse d’être tout pour quelques-uns. » (Jacques Julliard) – Mais alors, il faudra travailler comme un péquenot et se contenter de peu.

« Les princes manquent et les puissants ont tous accédé au pouvoir par les échelons de la lutte des partis : ce qui réduit dés l’abord leur aptitude à des actes qui viseraient au bien de tous. » (Ernst Jünger)

« Ce Pape commence à poser des problèmes. » (Alain Juppé – sur Benoît XVI, en 2009) – Quand on sait la différence de qualité, à tous les points de vue, entre ce minable politicard et Joseph Ratzinger, on est atterré par tant de prétentieuse bassesse.

« On ne gouverne pas sans laconisme. » (Saint Just)  – Entre être un dirigeant et tweeter sans cesse ni retenue, l’incompatibilité est totale.  

« La génération aujourd’hui aux affaires s’est autoproclamée ‘génération morale’, mais tout démontre qu’elle  se crispe depuis peu plus en ‘ordre moral’ et, comme il faut à tout ordre moral son clergé … les médias français remplissent cet office (selon Régis Debray) … Il n’y a pas d’ordre moral sans une profession de type clérical, assurant, avec le contrôle des esprits, la diffusion du paradigme et des idées à la mode … Il n’y a non plus pas d’ordre moral sans privilégiés … L’excommunication, mieux l’ostracisme s’effectue en plein jour (pourquoi se gêner ?). » (Pierre-Patrick Kaltenbach) – Ecrit en 2001, Mais depuis les années 1980, les années fric, le triomphe de de la grande corruption affichée et bénie, rien n’est changé, au moins quant à l’hypocrisie moralisatrice, sauf en pire.

« En France, à la différence des Etats-Unis ou de l’Allemagne, où ceux–ci sont géographiquement séparés, le pouvoir politique et le pouvoir médiatique sont concentrés tous deux dans la capitale … Milieu unique … Et même principalement dans un arrondissement, le VII°. » (Pierre-Patrick Kaltenbach) – Ce n’est pas qu’un détail sans importance.

« Toute vision large suppose en première ligne un certain éloignement. Seul le principe de distance, opposé à celui d‘intimité, rend possible le commandement. » (Hermann von Keyserling)  – Ne pas s’étonner alors de l’impuissance de nos politiciens. 

« Ce n’est pas à un homme que vous parlez, dans sa soif des grandeurs, il est devenu l’objet de sa convoitise. Comme homme, il n’est plus qu’un titre. » (Kierkegaard)

« Ce qui avait visage de politique et s’imaginait être politique se démasquera un jour comme mouvement religieux. » (Kierkegaard) – Le sectarisme et la haine en plus.

« Le désir de faire de la politique est habituellement le signe d’une sorte de désordre de la personnalité, et ce sont précisément ceux qui ambitionnent le plus ardemment le pouvoir qui devraient en être tenus le plus soigneusement à l’écart. » (Arthur Koestler)

« Le politique pragmatique qui a remplacé le politique penseur … comprend et exerce la politique comme une manipulation technique … action sur la masse … manipulation qui concerne les hommes et la nature, les vivants et les morts, les mots et les idées, les choses et les sentiments … fébrilité politique et politique au jour le jour … Le politique-pragmatique n’est pas capable de dépasser l’horizon du système qu’il crée par son activité et dont il est lui-même victime … pensant la réalité en termes de manipulation, d’utilitarisme et de domination, il ne tient pour réel que ce qui est susceptible d’être dominé et manipulé, que ce qui est avantageux, et il se désintéresse de tout le reste … Il est impuissant devant des réalités qui dépassent son horizon et ses possibilités … il restera dans l’embarras devant une crise morale … S’il peut réussir dans les questions secondaires, il échoue dans les questions fondamentales et n’est pas à la hauteur de l’époque. » (Karel Kosik) – En fait, son inculture et sa prétention lui interdisent même de voir ces questions, d’en soupçonner l’existence. A preuve, les réponses aussi démagogiques que matérielles et à côté de la question qu’il apporte à des revendications qui le dépassent de cent coudées.

« La politique, c’est l’écume sale sur la surface de la rivière. Alors qu’en fait la vie de la rivière s’accomplit à une bien plus grande profondeur. » (Milan Kundera)

« En politique, inutile d’avoir raison, être convaincant suffit. » (Grégoire Lacroix)

 « Une partie de nos élites, … croit avoir trouvé la martingale pour durer : on gomme le peuple souverain, on gère la division et la concurrence communautaire. » (Julien Landfried)

« Notre malheur est d’avoir vu accéder au gouvernement de la vieille nation des gens dont l’arrière-pays idéologique n’est plus dessiné par le souvenir de ’La Politique’ d’Aristote, mais par des ouvrages de management qui servent de petits livres rouges néo-libéraux dans les écoles de commerce. » (Sébastien Lapaque)

« A travers cette absolutisation du politique qui demande que tout lui soit sacrifié, comment ne pas percevoir le retour en force du sacré que l’on a partiellement désinvesti des institutions ecclésiales, dans lesquelles on avait bien voulu l’enfermer, pour le réinvestir aussitôt sur tout ce qui concerne l’organisation des rapports des hommes en société. » (François Laplantine)

« La dégénérescence de la politique en spectacle a transformé les programmes d’action en publicité, avili le commentaire politique, et tourné les élections en événements sportifs. » (Christopher Lasch) – Qui croit encore en la politique hormis ses bénéficiaires, les élus ?

« La politique idéologique a déformé notre vision du monde et nous a mis en face d’une série de faux dilemme : entre féminisme et la famille, entre réforme sociale et valeurs traditionnelles… ‘Quand les Américains disent que la politique n’a rien à voir avec ce qui est réellement important, ils ont en grande partie raison. » (Christopher Lasch – citant ?) – Les Français disent la même chose en s’abstenant.

 « Les élites qui donnent le ton à la politique américaine, même lorsqu’elles sont en désaccord sur tout le reste, ont toutes sans exception intérêt à étouffer cette conception là de la politique. » (Christopher Lasch – traitant de la question des classes sociales, élément que ces prétendues élites rejettent comme irrécupérablement démodé) – Il est effectivement plus rentable pour attraper les Gogos de faire semblant de se disputer sur les fameuses questions sociétales ; en plus cela permet de ne pas parler des fortunes matérielles de ces élites politiques.

« Les autorités politiques des grands Etats-nations se retrouvent sur le même plan que les sous-préfets de province naguère. » (Serge Latouche)

« La dimension essentielle actuelle du jeu politique n’est plus le ‘savoir-faire’ mais le ‘faire-savoir’. » (Serge Latouche)

« Certains hommes politiques se vantent d’être des hommes tout court. Ne les croyez pas. S’ils n’étaient que des hommes la politique les écœurerait. » (Louis Latzarus)

« J’en connais certains qui s’excitent érotiquement pour se réaliser politiquement. Et inversement. » (Stanislas Jerzy Lec) – Devinette : qui pourrait bien correspondre aujourd’hui ?

« Les politiciens aujourd’hui ne supportent pas la séparation imposée par la fonction, ils nous sollicitent sur le terrain de l’amour et volontiers nous parlent de leur ‘blessure’ quand on les conteste. Je tiens ce chantage affectif pour indigne, parce qu’il infantilise ceux auxquels il s’adresse (et si c’était l’objectif ?), sans compter l’effet plus profond, l’effet de dé-raison à l’échelle sociale. » (Pierre Legendre)

« Le bétail humain adore ses pasteurs, et la politique, bestialement divine, fonctionne comme une pastorale … Ce système politique imparable, où la faillite et la légèreté des chefs se camouflent si aisément en rhétorique d’union sacrée, a d’ailleurs désigné ses idoles, et ces noms-là devraient soulever l’horreur aujourd’hui … Parmi ces noms fétiches dont se poétise encore le discours politicien, mention spéciale : Clémenceau, ‘saigneur’ au grand massacre. » (Pierre Legendre)

« Les hommes ont toujours été et seront toujours en politique les dupes naïves des autres et d’eux-mêmes, tant qu’ils n’auront pas appris, derrière les phrases, les déclarations et les promesses morales, religieuses, politiques et sociales à discerner les intérêts de telles ou telles classes. » (Lénine)

« Le ‘conservateur’ apprécie et défend ce qui a fait ses preuves depuis longtemps dans la vie des hommes, les usages naturels, les traditions honorables dans le domaine des mœurs et de la morale’ (Thomas Mann). Il n’appelle à aucune restauration globale … Il ne se confond pas avec le ‘réactionnaire’ enclin à juger que c’était ‘mieux avant’ et qui ne répugnerait pas à voir le passé restauré … Mais les deux se retrouvent dans une même exécration du ‘progressiste’, lequel salue toute nouveauté, toute innovation comme une avancée, un progrès. » (Bérénice Levet)

« La politique s’oppose à la morale, comme la philosophie à la naïveté. » (Emmanuel Levinas – Totalité et infini)

« ‘Occuper l’espace médiatique’ est devenue la définition même de la politique. » (Elisabeth Lévy) – Soigner son image est plus profitable que de démontrer son impuissance et son obéissance.

« Aujourd’hui, même le plus guindé de nos élus accepte d’aller se faire engueuler chez Ruquier – et de feindre de rire de blagues pas drôles.  Dans ces conditions, ceux qui, avec leurs grands airs, intentent à Hanouna un procès en vulgarité font penser à une mère maquerelle qui défendrait la vertu. » (Elisabeth Lévy) – La petitesse de nos élus (sauf exceptions) ne cesse de croître.

« Comme si, ayant renoncé à inspirer le respect par sa fonction, il ne se souciait plus que d’attirer la sympathie pour sa personne. » (Elisabeth Lévy – sur un chef d’état, François Hollande) – Lamentable.

« Depuis Chirac, en fait depuis Mitterrand II, tous nos chefs d’Etat ont été élus sur un mensonge : tandis qu’ils juraient de défendre le peuple français, ils promettaient à leurs véritables maîtres, marchés, Commission européenne, technostructure et élites mondialisés, de conduire ces Gaulois réfractaires vers le nirvana de la réforme pour tous. » (Elisabeth Lévy)

« Si la politique doit mobiliser notre attention, c‘est à la façon d’un chien enragé qui vous sautera à la gorge si vous cessez un instant de le tenir à l’œil. » (Simon Leys)

« On peut dire qu’un homme remplit une charge aussi bien que c’est la charge qui le remplit. » (Georg Christoph Lichtenberg) – D’aise, d’arrogance et de satisfactions tangibles.

« Le thème ‘gérer au féminin’ apparaît typiquement comme un nouvel imaginaire social édifié sur le sol des stéréotypes sexuels … Au moment où le leadership féminin gagne une légitimité sociale, les clichés différentiels, loin de s’éclipser, se recomposent. » (Gilles Lipovetsky) – Et puis, il est bien pratique de jouer sur l’un ou l’autre des tableaux suivant les circonstances. Ici et aujourd’hui, comme un homme, tout pareil ; là et demain, comme une femme !

« En politique, il faut donner ce qu’on n’a pas et promettre ce qu’on ne peut donner. » (Louis XI) – Les républicains ont été à bonne école.

« Les conservateurs commencent par la déception, les progressistes finissent par la déception. » (Niklas Luhmann – cité par Peter Slotersijk)

« Ceux qui ont la puissance en main colorent toujours leurs injustices de quelque prétexte honnête. » (Machiavel)

« C’est une erreur de croire que chez les grands personnages, les services nouveaux fassent oublier les anciennes offenses. » (Machiavel)

« Il n’est pas nécessaire à un prince d’avoir toutes les bonnes qualités, mais il lui est indispensable de paraître les avoir. » (Machiavel)

« Les citoyens qui ont été revêtus des plus grands emplois ne doivent pas dédaigner les moindres. » (Machiavel) – Heureusement on a prévu de prestigieuses et grasses sinécures pour ces malheureux.

« En politique, les gens devraient pouvoir apprendre à n’être pas bons. » (Machiavel) 

« Il est nécessaire à un prince, s’il veut se maintenir, d’apprendre  à pouvoir ne pas être bon et d’en user ou non selon la nécessité. » (Machiavel – Le Prince) – De quoi faire pleurnicher les bien-pensants.

 « Le temps n’est plus à la conviction rationnelle, il est à la séduction émotionnelle … C’est le ventre qui est sollicité et non plus le cerveau … Ce sont des mythes archaïques qui lors des grands meetings politiques rendent, à nouveau, les foules hystériques. » (Michel Maffesoli)

« L’économie va à vau-l’eau, les institutions périclitent, ‘l’Etat social ne fonctionne plus’, l’image du pays se détériore ? Peu importent ces péripéties. Il suffit qu’un chef réel, ou une ‘cheffe’ putative, joue l’antique fonction de la ‘parlerie’. Celle du parler pour ne rien dire. Dire le rien, le creux où le peuple, apaisé et quelque peu éberlué, va pouvoir se nicher en toute quiétude. » (Michel Maffesoli)

« La politique est devenue un métier, et même le métier de ceux qui n’en ont pas. » (Didier Maïsto)

« Il n’y a pas d’homme d’esprit en France qui ne se méprise plus ou moins. L’ignominie nationale pèse sur tous les cœurs – car jamais peuple ne fut méprisé par des maîtres plus méprisables. » (Joseph de Maistre – écrivant au temps de la Révolution ) – Mais y a-t-il eu grand changement ?

« On ne fait pas de politique avec de la morale, mais on n’en fait pas davantage sans. » (André Malraux)

« On entre en politique pour les deux mêmes objectifs : le sexe et l’argent … Le cul en politique, ça ne sert pas qu’à s’asseoir, ça sert aussi à complaire au pouvoir, à conquérir le pouvoir, à asseoir son pouvoir, à démontrer son pouvoir. Le pouvoir ça n’a pas de sexe. Et chaque sexe en use de la même manière. » (Yves Mamou) – Sauf que d’un certain côté, on use et abuse du chantage au harcèlement sexuel.

« L’Etat est moins là pour protéger les Français que pour les surveiller. » (Pierre Manent)

« La politique, a priori, c’est le débat, la contradiction, la confrontation d’idées, la comparaison entre des projets alternatifs. La chose peut être vive, passionnée, polémique, mais jamais salace. Or, au fil des ans, l’échange est devenu une foire d’empoigne régie par des turpitudes et des ignominies. Comme d’habitude, les Etats-Unis ont donné le ton. Puis la mode a débarqué sur les côtes de la vieille Europe, balayée à son tour par les grands vents de la manipulation et des coups en-dessous de la ceinture. » (Hebdomadaire Marianne – sur une des innombrables affaires, vidéos… dont les réseaux sociaux se font un délice)– Néanmoins, et pour une fois tant mieux, si ces réseaux peuvent, exceptionnellement, dévoiler la turpitude, et pire l’immense stupidité,  de nos élites et autres politiques.  

« A partir du moment où on conçoit son pouvoir comme garanti par l’exclusion de son concurrent le plus sérieux, on crée une situation de monopole … Le système politique est désormais régulé non plus par ‘l’alternance unique’ (quasiment même politique d’un bord à l’autre : libéralisme, européisme forcenés), mais par ‘l’alternance interdite’, car réduite à une option inconcevable pour le bloc élitaire … Le bloc élitaire exerce un pouvoir immense tout en reposant sur une adhésion minoritaire dans l’opinion et un vote largement par défaut (un vote contre et non pas un vote pour) dans les urnes … Un projet adapté au stade actuel d’un capitalisme à la fois mondialisé et financiarisé … qui parle avant tout aux milieux aisés, aux gagnants de la mondialisation. Surtout, il s’agit d’un discours profondément clivant, rejetant dans les pénombres du ‘nationalisme’ ou de la ‘lèpre populiste’’ ceux qui n’y adhèrent pas. Une telle dramatisation du débat politique rend celui-ci pratiquement impossible  … Il instaure une césure, voire une ligne de front … Diabolisation des électeurs lepénistes progressivement étendue à la ‘foule haineuse’ des Gilets jaunes (déclaration d’Emmanuel  Macron) … La dynamique posée est celle de la montée aux extrêmes, c’est-à-dire d’un affrontement allant au-delà de la simple compétition électorale. » (Jérôme Sainte-Marie – Bloc contre bloc) 

« Le consensus du copinage. Parmi notre ‘ bloc élitaire‘ tout le monde semble se tenir, tout le monde s’épaule, tout le monde se rend service. Pour préserver le système, l’omerta est de mise. Derrière l’apparence juridique d’une démocratie, le régime fonctionne en réalité de façon a-démocratique, opaque et cooptée. ‘Je te tiens, tu me tiens…’ » (François Martin – à propos d’une crise démontrant notre inefficacité notre insouciance et notre imprévoyance)

« Depuis 40 ans, rien n’a été réglé de ce qui était déjà nos faiblesses de l’époque : ni le manque de compétitivité de nos entreprises, comme le prouve le honteux déficit de notre commerce extérieur, ni le tissu insuffisant de nos PME, ni l’inefficience de notre administration, ni le niveau trop élevé de nos charges, ni le déficit de notre Sécurité Sociale, ni la baisse de qualité de notre École, ni la faiblesse des moyens de notre armée, de notre police et de notre justice. Et même ce qui faisait notre fierté, comme notre système de santé, ou notre industrie nucléaire, ou notre réseau diplomatique, a été démoli ou fragilisé. Ceci parce que personne, parmi les chefs et les puissants, n’avait véritablement intérêt à ce que cela change. » (François Martin)  – France, pays désignant invariablement des lâches pour le gouverner, électorat de lâches ?

« La politique est la forme profane de la religion. » (Karl Marx)

« Le pouvoir en France, qu’il soit monarchique ou populaire, a toujours eu le goût des médiocres. L’intelligence y fut toujours redoutée. » (François Mauriac) – Mais, nous atteignons des sommets.

« L’hypocrisie insupportable : accepter les privilèges d’une classe, sans en accepter les fonctions. » (André Maurois) – Comparer les privilèges (bien cachés) de nos politiciens et leur médiocrité, leur lâcheté.

« Les conceptions métaphysiques transportées dans l’ordre de la politique réelle ont été assez bien comparées à des explosifs. Le juste en soi, comme la liberté en soi, détruisent toutes les libertés naturelles, toutes les justices humaines. » (Charles Maurras)

« Le désespoir en politique est une sottise absolue. » (Charles Maurras) – N’était vrai que, jadis, quand une oligarchie ne disposait pas de tous les moyens (y inclus médiatiques) de bloquer le système à sa convenance.

« A partir du moment où le pouvoir qui est établi s’appuie sur, a pour référence, sa propre force et ne cherche à défendre rien d’autre que son existence en tant que pouvoir, son statut de pouvoir, nous sommes dans la barbarie. » (Charles Melman)

« La vision morale du monde ne doit en aucun cas tenir lieu de politique : elle peut, éventuellement, combler l’âme des êtres sensibles, elle n’a que des relations légères et très volatiles avec la réalité. Dans le meilleur des cas, elle exprime la vie rêveuse. Dans le pire, la vie hypocrite … Les morales / politiques du soin (du ‘care’) en reviennent à la patriarchie plutôt qu’à la démocratie, au gouvernement des familles, des pasteurs, des prêtres, des accompagnants, des coaches, des soignants et des nounous, plutôt qu’à la souveraineté du peuple citoyen. » (Yves Michaud)

 « Lorsque l’on contemple les vingt-cinq dernières années de la vie politique française, on est pris d’accablement devant le passif de deux présidents (Mitterrand, Chirac)  au cours de trois septennats et un quinquennat, devant les dé-moralisations qu’ils ont favorisées, face aux jeux pervers qu’ils ont fait passer pour une politique. » (Yves Michaud) – Ecrit avant l’arrivée de l’ineffable Hollande qui arrive à dépasser ses illustres prédécesseurs en rouerie, manœuvres, coups tordus, mensonges et même profonde imbécillité (en comparaison avec le deuxième cité plus haut). Pauvre peuple, ou peuple d’idiots qui élit de tels requins répertoriés et les applaudit ensuite.

« Ce gouvernement est aveugle au réel, terroriste et criminel. Idéologie, politiquement correct, reptation devant des journalistes bobo-gauchistes : aujourd’hui, la classe politique vit en symbiose avec ‘l’élite’ médiatique, amants et maîtresses sont journalistes, des politiciens trustent les émissions de bavardage-café-du-commerce débitées par les radios et télés d’information. ‘Le couple obscène média-politiciens, leurs liens presque incestueux’. » (Gil Mihaely – citant Michel Wieviorka)

« On ne va jamais plus loin que lorsqu’on ne sait pas où l’on va, a dit un homme politique célèbre. » (Henri Monnier)

« Que le roi fuie le tumulte et se communique peu. » (Montesquieu)

« La vertu politique est un renoncement à soi-même. L’amour des lois et de la patrie. Cet amour demandant une préférence continuelle de l’intérêt public au sien propre. » (Montesquieu)

« Les politiques grecs, qui vivaient dans le gouvernement populaire, ne reconnaissaient d’autre force qui pût le soutenir que celle de la vertu. Ceux d’aujourd’hui ne nous parlent que de manufactures, de commerce, de finances, de richesses et de luxe même. » (Montesquieu) – Heureux temps que celui de Montesquieu, ceux d’aujourd’hui ne nous parlent que d’eux.

« La crise d’une pensé politique aveugle qui, soumise à un crétinisme économiste qui dégrade tous les problèmes politiques en questions de marchés, est incapable de formuler aucun grand dessein. » (Edgar Morin)

« Des affaires de poids traitées par des gens légers, des avis sollicités avec la ferme intention de ne pas les suivre, des réunions d’information où personne ne sait rien, des débats suspendus sans conclure parce qu’il est l’heure d’aller souper, des décisions prises au hasard ou pour sauver des niaiseries d’amour-propre, des indignations justes mais chez des hommes qui sont aussi corrompus que ceux qui les indignent, voilà, depuis trente-cinq ans,  ce que je vois au gouvernement. » (Henry de Montherlant – La reine morte

« Tout le politique vivant est désormais dans le ‘sociétal’, puisque le reste de la civilisation, livré au management déchaîné, échappe pour le moment à tout le monde … Ces destructions sociétales que les ennemis du genre humain appellent maintenant des acquis … Qu’on identifie avec le bien commun, et même avec le bien radical. » (Philippe Muray) – Pas tout à fait exact. Si c’est bien parce que l’essentiel leur échappe que nos élus se ruent sur le sociétal pour tout bouleverser, c’est aussi parce que telle est la mission qui leur a été confiée par les maîtres de la mondialisation, tout bouleverser sans cesse.

« Ce ne sont plus que les glossateurs contemplatifs du cours indépendant des choses. Ils regardent passer la post-histoire comme les vaches regardent les trains … tout en faisant encore semblant de conduire quelque part. » (Philippe Muray –sur les politiciens)

« On ne conduit le peuple qu’en lui montrant un avenir ; un chef est un marchand d’espérance. » (Napoléon Bonaparte)

« Les femmes sont l’âme de toutes les intrigues ; on devrait les reléguer dans leur ménage ; les salons du gouvernement devraient leur être fermés. » (Napoléon Bonaparte)

« Le cœur d’un homme d’Etat est dans sa tête. » (Napoléon Bonaparte)

« Je sers, tu sers, nous servons ; ainsi psalmodie l’hypocrisie de ceux qui dominent. » (Nietzsche)

« Aux savants qui deviennent des politiques on donne généralement un rôle comique : être la bonne conscience d’une politique. » (Nietzsche) – Ainsi qu’aux membres distingués et récompensés de la fameuse société civile.

« La politique est une sorte de tripot où tout le gain est pour les joueurs et toute la perte pour la galerie. » (Désiré Nisard)

« En politique, indifférent veut dire satisfait. » (Lénine)  –  « Il est possible de rester attaché à l’attitude cléricale, de mettre au-dessus … les obligations distinguées et la dignité éminente de l’esprit, de ne point prendre publiquement un parti. Mais cette fidélité … aux choses éternelles  est également un parti. Elle est justement le parti de la trahison par excellence …  la trahison qui abandonne les hommes à toutes les forces exercées contre eux … Désertion suprême … la fidélité à l’esprit n’est que le masque de la fidélité à la bourgeoisie, de l’infidélité aux hommes. » (Paul Nizan) – Fidélité à la bourgeoisie à l’époque où écrivait l’auteur (1930), fidélité aux dominants de tout temps (Bobos, déconstructeurs-saboteurs-ivres de destruction de tout, mondialistes aujourd’hui). Lâcheté érigée en vertu de détachement.

« Il n’y a dans ce pays que des hommes formés pour communiquer. Pas pour agir, ni commander. » (Laurent Obertone)

« La morgue de ces princes roturiers qui confondent leurs privilèges avec des droits. » (Martin Page)

« Les politiques ont peur des chefs qui sont des chefs. » (Jules Payot)

« Les politiciens ne sont pas nos maîtres. Ils ne sont pas même leurs propres maîtres. » (Charles Péguy)

« Toutes les pluies du monde n’ajouteront point un millimètre à une montagne; mais des pluies peu importantes peuvent lui enlever par la cime des mètres et des mètres de hauteur. Ils espèrent qu’à force de déliter tout ce qu’il y a de grand ils réussiront peut-être à tout ramener à leur plat niveau. Et qui sait, c’est peut-être eux qui finiraient par paraître grands. » (Charles Péguy)

« C’est toujours le même vice moderne de duplicité. Ils veulent jouer deux fois, sur deux tables, des deux mains. Ils veulent bien être grands pour leurs situations temporelles. Et ils veulent bien ne pas être grands pour les responsabilités que les situations temporelles devraient conférer. » (Charles Péguy)

« Tout commence en mystique et finit en politique. » (Charles Péguy)

« Faire de la politique et la nommer politique, c’est bien. Prendre  la politique et la nommer mystique est un détournement inexpiable. » (Charles Péguy) – Aujourd’hui, procédé de gauche par excellence.

« Que peut-il y avoir de commun entre cet homme et le peuple … En quoi est-il du peuple. En quoi sait-il un peu ce que c’est que le peuple. Qu’est-ce qu’il a de commun avec un ouvrier … Et c’est un tel homme qui parle pour le peuple, qui parle dans le peuple, qui parle du peuple. » (Charles Péguy – sur Jean Jaurès) – Et maintenant, rapportons à M. Strauss-Kahn et à tant de richissimes bourgeois socialistes !

« La mystique républicaine, c’‚tait quand on mourait pour la république, la politique républicaine, c’est à présent qu’on en vit. » (Charles Péguy)

« Quand on accorde la priorité à la politique, les actions et les êtres deviennent bons. Dans la cas contraire, les gens et leurs actes deviennent mauvais. » (maréchal Lin Piao – cité par Jacques Ellul)

« Jamais les hommes politiques ne vous laisseront espérer qu’ils ne sont pas dupes de la comédie qu’ils se jouent et nous jouent, qu’il existe entre eux et vous une intelligence secrète de la situation. Imaginons un discours à double sens où, derrière les phrases qui s’adressent au citoyen pointeraient celles qui parlent à l’individu. Les premières lisses, présentables, digestes, les secondes sans apprêt. On se sentirait moins con en lisant le journal. (Georges Picard)

« L’homme d’Etat se doit aujourd’hui de manifester constamment ses élans compassionnels. Il est ainsi dispensé d’agir pour la solidarité. » (Michel Pinton)

« Il n’y a rien de pire quand on est une personnalité publique que de chercher à être aimée. » (Natacha Polony) – Faiblesse de caractère conduisant à toutes les lâchetés. Voir un Chirac.

« Les envahissements de l’Etat se multiplient, et les charges du contribuable croissent en proportion. Ce n’est plus le gouvernement qui est fait pour le peuple, c’est le peuple qui est fait pour le gouvernement. » (Joseph Proudhon)

« La politique, ce n’est pas de résoudre les problèmes, c’est de faire taire ceux qui les posent. » (Henri Queuille) – Et pour les faire taire, tous les moyens sont bons.

« Le peuple aime les rois qui savent l’épargner. Il estime encore plus ceux qui savent régner. » (Racine) – Du temps ou, rois ou présidents, les chefs respectaient leurs peuples en se respectant, eux et leur fonction. Avant l’arrivée des bouffons.

« Un responsable politique n’a pas à être jugé sur son action, sur son efficacité, il doit être jugé ‘convaincant’, et cela suffit largement à leurs compères journalistes … ‘Ce que jugent les spectateurs, c’est la performance en matière de ‘mentir-vrai’. » (? Et Ignacio Ramonet)

« La science … consiste-t-elle tout entière à connaître les effets de voix qui font grogner le gros animal et ceux qui le rendent doux et docile. » (Jacques Rancière – sur les politiques)  – Le gros animal (expression de Platon, reprise par Simone Weil) : l’opinion publique, la foule, le consensus artificiel, le conformisme.

« La politique, un fléau ! mais qu’y faire ? la moitié du pays en vit aux dépens de l’autre. » (Charles Régismanset)

« Politique : l’art de ranimer de vieilles querelles, et au besoin d’en susciter de nouvelles. » (Charles Régismanset)

« Les hommes, constatait déjà Pascal, se haïssent naturellement les uns les autres. La politique a encore perfectionné cela. » (Charles Régismanset)

« S’ils utilisent les ressources publiques pour la défense de leurs propres intérêts, c’est parce que ces intérêts, ils en sont convaincus, vont dans le sens de la libération et du bonheur de l’humanité. Ils ne cherchent pas leur profit, ils refont le monde. » (François Ricard – Sur les politiciens issus de la génération lyrique, celle née dans les années cinquante, et encore parle-t-il du Québec et du Canada !) – La génération suivante n’a même plus ce souci, aussi autoritaire et  malsain soit-il par ailleurs. Elle ne croit plus qu’à ses poches, pour le reste elle simule à l’usage des gogos attardés.

 « Rendre possible ce qui est souhaitable. » (cardinal de Richelieu) – Définition de l’action politique.

« L’homme d’Etat sans caractère est plus redoutable que le méchant ; On dit qu’il est zéro, oui, mais il est zéro plus tous les méchants qui l’environnent et le gouvernent. Nous regarderions comme la plus funeste des plantes celle qui serait tantôt salutaire et tantôt vénéneuse; les poisons fixes ne sont pas si dangereux.» (Rivarol)

« M. Un Tel est honnête homme, il ne me devinera pas. » (Rivarol – dire d’un politique) – Voilà pourquoi, le peuple étant globalement honnête, les politiques peuvent tout se permettre.

« Si vous ne trompez que quelques personnes, vous ne vous tirerez pas du rang des fourbes ; mais celui qui trompe tout un peuple s’élève à la législature et à l’empire, et celui-là est maître des hommes, qui enlève et non qui mérite les suffrages. » (Rivarol)

« Il a fallu faire du bruit plutôt que du bien. » (Rivarol) – Sur la politique de l’Assemblée constituante de 89. L’auteur avait deviné l’extraordinaire avenir de la Com. en politique.

« M. Necker, étant chargé d’un moulin à eau, regardait de quel côté venait le vent. » (Rivarol) – La stupidité des politiques est donc ancienne.

« Il y a deux sortes de bergers parmi les pasteurs du peuple. Ceux qui s’intéressent au gigot et ceux qui s’intéressent à la laine. Aucun ne s’intéresse aux moutons. » (Henri de Rochefort)

« La gloire des grands hommes se doit toujours mesurer aux moyens dont ils se sont servis pour l’acquérir. » (La Rochefoucauld) – Mais nul ne s’en soucie, au contraire la turpitude vaut habileté !

« Mes opinions sont les vôtres. » (Ségolène Royal – à l’approche du référendum sur le traité constitutionnel européen) – Qui osera prétendre que nous n’avons pas de grands politiques, et sachant se mettre à la portée du populo !

« Les trois phases d’une politique : promettre, ne pas tenir, expliquer qu’il y a mieux à faire. » (Robert Sabatier)

« Je ne me sens pas chargé d’apporter des petits bonheurs privés, mais d’éviter de grands malheurs publics. » (Nicolas Sarkozy ?) – Tel est le rôle d’un homme d’Etat, d’un Etat. Il n’est pas celui de consoler les pleurnichards. 

« Le critère du politique, c’est la possibilité pour une opposition quelconque d’évoluer vers un conflit extrême mettant aux prises des ennemis … perçus en tant que tels … Qui déclare ne pas se connaître d’ennemis, se range ‘ipso facto’ du côté de son ennemi et se soumet par avance à lui … Il n’y aurait plus de politique dans un Etat mondial, dans un monde unifié, mais seulement des ‘faits sociaux’ … … le politique suppose un monde multipolaire … ‘C’est parce qu’elle est étrangère au règne de la nécessité que la vie politique implique la pluralité’ (Hannah Arendt) … L’aspiration libérale à un monde définitivement pacifié n’est qu’une aspiration à un monde où le politique n’existerait plus … En régime libéral, les prérogatives du politique sont limitées tout à la fois par le déploiement de l’économie (le système du marché), de la morale (l’idéologie des droits de l’homme) et de la technique (la montée de l’expertocratie). » (Carl Schmitt– par Alain de Benoist)

« Toute politique implique la puissance ; elle constitue un de ses impératifs. C’est agir contre la loi même de la politique que d’exclure d’emblée l’exercice de la puissance, en faisant par exemple d’un gouvernement un simple lieu de concertation ou une simple instance d’arbitrage … C’est la pire des politiques, faute de prendre ses responsabilités… Sinon elle cesse de remplir sa fonction normale du fait qu’elle devient incapable de protéger les membres de la collectivité dont elle a la charge … Protection est la seule explication de la puissance. Celui qui n’a pas la puissance de protéger quelqu’un n’a pas non plus le droit d’exiger l’obéissance …  Pas de hiérarchie ou de subordination, pas de légitimité ou de légalité acceptable sans cette relation réciproque de protection et d’obéissance … L’Etat n’est que la manière d’envisager l’organisation politique sans laquelle il ne peut exister de société … L’Etat n’est pas une substance, mais une instance … La relation (politique) spécifique et fondamentale est celle ‘d’ami et d’ennemi’, indépendante de tout jugement normatif, elle apparaît dès qu’une situation culmine en un conflit extrême … Elle exprime le degré extrême d’union ou de désunion, d’association ou de dissociation … L’ennemi ni nécessairement mauvais, ni forcément laid, ni obligatoirement concurrent, il n’implique pas de haine personnelle … Cette possibilité d’évolution vers un conflit extrême est le critère du politique … Même si l’Etat moderne se caractérise par le fait qu’il a réussi à dompter à l’intérieur de ses frontières la relation ami-ennemi, sans l’avoir jamais supprimée … Etat, République, classes, sociétés … toutes notions inintelligibles si on ignore qui, concrètement, est censé être atteint, combattu, contesté et réfuté au moyen de ces mots. » (Carl Schmitt – considérations éparses sur la politique – La notion de politique)

« Les politiques veulent plaire et divertir (comme des cocottes) cherchant la caméra avant de réfléchir à ce qu’ils ont à dire, et, plutôt que de penser, se demandant ce que penseront les sondés. » (Michel Schneider) – Nous avons voulu des minables. Nous les avons.

 « Ecoute, proximité, caresses, urgence, amour, les hommes politiques jouent à la mère. Dirigeants n’osant plus diriger, citoyens infantilisés attendant tout de l’Etat : la France est malade de sa politique comme certains enfants le sont de leur mère. Où sont les pères ? Est-ce la fin de la référence paternelle et de l’ordre symbolique. » (Michel Schneider)

 « Tout le monde étant beau, tout le monde gentil,, nous devînmes les figurants d’une perpétuelle ‘Love parade’ orchestrée par ceux qui préféraient s’appeler ‘gentils organisateurs’ plutôt que dirigeants politiques. » (Michel Schneider)

 «  Tout ce qui inscrit la politique hors de l’espace public et du sens, mais dans l’espace de la famille et de la jouissance, tout ce qui introduit en elle la domination sans partage des valeurs domestiques et maternelles, ouvre la voie à la régression et à la dépendance. » (Michel Schneider)

« Si l’on peut être bête à force de nier, force est de constater que la bêtise va souvent de pair avec l’approbation … Dans le deuxième cercle de la bêtise qui dit ‘oui’ à tout, on trouverait certains journalistes, grands liturgistes de lieux communs et quelques politiques, sacrés dispensateurs d’éloges et d’acquiescements. » (Michel Schneider) – La bourgeoisie urbaine (les Bobos) qui fait aujourd’hui étalage de sa stupidité, de sa servilité et de sa lâcheté adore ces génuflexions unanimes, baptisées hommages, adoptées notamment à l’occasion du décès de personnages parfois crapuleux..

« Plus le champ d’action d’un homme dans l’Etat est vaste et important, donc plus le poste qu’il occupe est élevé et influent, plus l’opinion doit être convaincue des capacités intellectuelles et des qualités morales qui l’y habilitent. » (Schopenhauer) – Depuis Georges Pompidou exclu, la liste de nos présidents de la République semble bien contredire cette recommandation pourtant évidente.

« Le marketing des personnalités politiques commence à ressembler de plus en plus au marketing des savonnettes … Pour ce qui est des résultats politiques, le marketing ne fait qu’inciter davantage à s’abstenir de raconter l’itinéraire du politicien et de dresser son bilan au pouvoir ; c’est trop lassant … Le responsable politique digne et guindé lasse, tandis que la personnalité brillante gagne des voix à la télé … Nous jugeons de l’authenticité ou de la crédibilité d’un politicien d’après sa personnalité (tout au moins celle qu’il affiche) et non d’après le programme qu’il défend … Quand la démocratie prend modèle sur la consommation. » (Richard Sennett) – Ce marketing basé sur le ‘narcissisme des petites différences’, comme aurait dit Freud, et des petites phrases, délices des journalistes, évite de parler des trahisons et compromissions. Ce serait lassant.

« La plate-forme Volkswagen est un châssis commun à partir de laquelle de petites différences matérielles voient leur valeur gonflée pour devenir des marques (et justifier d’énormes différences de prix). La politique moderne, sous la forme de la politique du consensus, a une forme similaire … Labour et conservatisme britannique, démocrates et républicains américains partagent une plate-forme largement standard. » (Richard Sennett – La culture du nouveau capitalisme, expliquant en plus, avec exemples sur Reagan et Clinton, que chacun arrivé au pouvoir fait, au moins partiellement, la politique de l’autre, magnifique tour de passe passe et cocufiage systématique des électeurs) – L’auteur, Américain ne connaissant pas la situation française aurait trouvé dans la politique française de magnifiques exemples de ces ententes objectives permettant au gagnant provisoire de mener la politique du perdant tout aussi provisoire ; voir le slogan peut-être discutable mais non infondé dit UMPS.

 « Le rejet, propre à une société sécularisée, des prêtres et de leurs rites fait que les gens sont désormais plus facilement dominés et hypnotisés par un grand orateur politique. Il n’y a plus de critères de référence, plus de réalité en dehors de l’action de ce dernier. Un prêtre est toujours le représentant d’un pouvoir supérieur. Il peut incarner la grâce… mais jamais la posséder … La personnalité, telle que la conçoit la culture moderne, est l’ennemie d’une communauté politique véritable. » (Richard Sennett)

« L’homme d’Etat a disparu, il n’y a plus que des sauveurs. » (Alain-Gérard Slama) – Dont le statut autoproclamé convient très bien à un peuple de veaux.

« La politique moderne est une fille de l’applaudimétrie. » (Peter Sloterdijk)

« Même le public apathique entre tous … reçoit une impression fatale du comportement de la classe politique, dans la mesure où ce comportement consiste à continuer le train-train habituel abandonné de tout bon et mauvais sens, à faire perdurer le déroulement d’un pragmatisme fantomatique et inébranlable… » (Peter Sloterdijk- sur la crédibilité en politique)

« Si les hommes politiques sont presque toujours impopulaires, ce n’est pas parce qu’ils sont trop étrangers au peuple, mais parce qu’ils lui ressemblent exactement. Le peuple est rarement assez aveugle pour se trouver lui-même populaire. Quand il ne sait plus où donner de la tête, il élit avec un instinct sûr ceux qui le laissent avec garantie sombrer encore plus profondément dans cet état. » (Peter Sloterdijk) – Pour comprendre enfin quelque chose à l’élection d’un M. Hollande.

« Il doit justifier chacun de ses pas et en démontrer la rectitude absolue … Il est exclu qu’un homme sortant de l’ordinaire, un grand homme qui voudrait prendre des mesures insolites et inattendues, puisse jamais montrer de quoi il est capable : à peine aurait-il commencé qu’on lui ferait dix crocs-en-jambe. C’est ainsi que sous prétexte de contrôle démocratique on assure le triomphe de la médiocrité. » (Alexandre Soljénitsyne – sur le personnel des démocraties occidentales) – Sans illusion sur nos ectoplasmes.

« Dans un souci de transparence et pour résoudre le problème du financement obscur, sinon occulte, des hommes politiques, pourquoi ne pas leur imposer, comme aux sportifs, une combinaison où figureraient leurs sponsors lors de leurs prestations publiques et autres débats télévisés ? » (Alain Soral)

« Les politiciens sont des gens avisés, dont les appétits voraces aiguisent singulièrement la perspicacité, et chez lesquels la chasse aux bonnes places développe des ruses d’apaches. » (Georges Sorel) – Encore, à son époque, l’auteur n’avait-t-il rien vu !

« Lorsque les hommes politiques interviennent, il y a, presque nécessairement même, un abaissement notable de la moralité, parce que ceux-ci ne font rien pour rien et n’agisse qu’à condition que l’association favorisée se classe dans leur clientèle … Nous voilà bien loin du chemin du sublime, nous sommes sur celui qui conduit aux pratiques des sociétés politico-criminelles. » (Georges Sorel)

« ‘Les Français d’abord !’ (horreur pour un bien-pensant des beaux quartiers, lynchage immédiat) … Or ce ne serait rien d’autre que dénoncer l’évidence de la politique qui n’est pas de servir indifféremment les intérêts de tout homme (cela c’est la tâche de la morale), mais bien de servir ceux, d’abord, de tel ou tel pays, de tel ou tel peuple. Hobbes, Spinoza ou Rousseau n’ont jamais écrit autre chose … Que serait une politique américaine qui ne privilégierait pas les intérêts américains ? Une politique française… Mais comme Le Pen le dit aussi, on n’a plus le droit de le dire… Les droits de l’homme ne font pas une politique. L’antifascisme non plus. » (André Comte-Sponville)

« L’humanisme est le contraire d’une religion ; sa religion le contraire d’un dogmatisme. L’homme n’est pas Dieu ; il ne saurait sans ridicule, s’approprier l’absolu. » (André Comte-Sponville – à propos de Montaigne) – A méditer par tous nos humanitaires arrogants, puants de moraline, nos GO du bien, nos sauveteurs imbus des prérogatives qu’ils s’accordent

« Les courtisans populaires de notre époque semblent avoir pris pour tâche de justifier les courtisans des rois. » (baron de Stassart)

« C’est au milieu des commotions politiques surtout que le mieux est l’ennemi du bien, que la recherche du mieux conduit au pire. » (baron de Stassart)

« La politique est le seul métier pour lequel on estime qu’aucune préparation n’est nécessaire. » (Robert Louis Stevenson)

« On ne soupçonne pas l’étendue de l’incompétence, de la désinvolture, mais surtout de l’opportunisme régnant parfois dans les hautes sphères. » (Malika Sorel-Sutter) – Sans compter l’imbécillité, la corruption matérielle et morale, le mépris du peuple…

« C’est prodigieux tout ce que ne peuvent pas ceux qui peuvent tout. » (madame Swetchine)

«  La nouvelle classe-caste transnationale qui, cumulant les pouvoirs  économico-financiers et technologiques, vise en outre à se substituer aux dirigeants politiques traditionnels … largement incompétents. » (Pierre-André Taguieff)

« Ils ne représentent plus le peuple souverain, ils interviennent en tant qu’acteurs professionnels sur la scène visible de ‘la politique’ où ils se contentent de jouer leurs rôles respectifs. Ils se donnent à voir, pour séduire ou indigner, être aimés ou haïs. Mais l’on suppose que la puissance est ailleurs. » (Pierre-André Taguieff)

 « Enfermés dans leurs châteaux et leurs hôtels, ils n’y voient que les gens de leur monde, ils n’entendent que l’écho de leurs propres idées, ils n’imaginent rien au-delà ; deux cent personnes leur semblent le public. – D’ailleurs, dans un salon, les vérités désagréables ne sont point admises, et une chimère y devient un dogme parce qu’elle y devient une convention.  L’idylle étant à la mode, nul n’ose y contredire ; toute autre supposition est fausse parce qu’elle serait pénible, et les salons ayant décidé que tout ira bien, tout ira bien. » (Hippolyte Taine – sur la noblesse d’utilité qui s’était muée, dès Louis XIV, en noblesse d’ornement, l’aristocratie d’utilité en aristocratie d’agrément) –  Aucune ressemblance avec l’aristocratie d’Etat qui encadre le président aujourd’hui.

« Plus qu’aucun autre pays, la France a atteint le degré zéro de la politique. On ne peut même plus parler de ‘politique-spectacle’, tout spectacle digne de ce nom nécessitant un minimum de coordination des acteurs et de mise en scène. » (Maxime Tandonnet)

« Compensation entre l’extension en surface ou en nombre et l’abréviation en durée. » (Gabriel Tarde) – Sur les politiques actuels qui régentent tout (extension en surface) et sont aussi incapables que non désireux de voir au-delà de leur réélection l’année prochaine. Mais la relative incompatibilité  entre les deux visions s’applique à bien d’autres domaines.

« Un des obstacles majeurs à la moralisation de la Politique est l’encouragement donné au succès immoral, la prime offerte au crime politique, par les foules qui l’acclament, par les historiens qui l’admirent, par les ‘penseurs’ qui le consacrent en dogme et affectent des airs de supériorité en traitant la morale de très haut … C’est une mode et une manie déplorable, dans le monde des historiens, de prendre à tic les honnêtes acteurs de l’histoire, de se complaire à mettre en relief l’insuffisance de leur jeu, l’étroitesse de leur esprit, et, inversement, d’encenser les grandes canailles politiques … et de s’extasier outre mesure sur leur largeur d’esprit, qu’on leur prête gratuitement le plus souvent … Faiblesse de cœur pour les forbans historiques et antipathie marquée contre les pasteurs des peuples … Ruineux, désastreux, tant pis ; si un gouvernement tient ses spectateurs en haleine, s’il les intéresse, il sera sûr d’être applaudi au moindre succès. » (Gabriel Tarde) – Et encore, à l’époque de l’auteur, il y a un bon siècle, d’un côté la dégradation matérielle, morale et intellectuelle des politiques, d’un autre côté la servilité des média, des intellectuels et penseurs officiels n’avaient pas, et de loin, atteint la densité actuelle.

« Son comportement personnel ne nous intéresse absolument pas car la politique étrangère ne se fait pas à l’émotion, surtout superficielle, des chaînes d’infos en continu ou des émissions bas de gamme de divertissements parisiens ricanants. »  (Henri Temple – à propos des saletés des média et de la stupidité française sur Donald Trump)

« Si nous étions l’objet de salamalecs à longueur de journée, et si, à chacune de nos apparitions, nous voyions les gens se prosterner en une adoration servile, nous en viendrions tout naturellement à prendre des airs supérieurs et nous accepterions cette grandeur, dont le monde voudrait à toute force nous faire présent … Combien il est plus difficile de rester indemne à un homme qui est toute sa vie l’objet de l’adulation et en butte à la bassesse. » (W. M. Thackeray) – Visant les snobs. Mais ces considérations s’appliquent très bien aux personnages publics (politiciens, acteurs, vedettes, people en tout genre…). A public stupide et servile, dirigeants prétentieux et imbus d’eux-mêmes.

« Je ne mène pas une politique de consensus mais une politique de convictions. » (Margaret Thatcher) – Qu’en pensent nos gugusses français ?

« Politique : l’art de faire ses affaires sous le couvert de l’Etat. » (Edmond Thiaudière)

« Du jour où la politique ne sera plus l’art de tromper le peuple il y aura peut-être plus d’honnêtes gens pour en faire. » (Edmond Thiaudière)

« En politique on est souvent plus estimé de ses ennemis que de ses amis, et on en est parfois moins haï. » (Edmond Thiaudière)

« Les hommes de pouvoir éprouvant la difficulté, voire l’impossibilité, de gouverner sont tentés par un moralisme d’accusation visant le passé. A défaut de faire mieux, ils croient s’élever en dénonçant ce dont ils procèdent, à propos de la Seconde Guerre mondiale comme de la colonisation. » (Paul Thibaud) – Pauvres minables.

« Un homme ne se préoccupant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile. » (Thucydide, Discours aux morts de Périclès – cité par Natacha Polony)

« De toutes les manifestations du pouvoir, celle qui impressionne le plus les hommes, c’est la retenue. » (Thucydide) – Oubliée chez nos politicards bavards et hargneux atteints de diarrhée verbale.

« En politique la communauté des haines fait toujours le fond des amitiés. » (Alexis de Tocqueville)

« Est admise l’idée d’association du vide religieux à l’état d’atomisation de nos sociétés, à l’amoralité fondamentale de nos élites, à leur corruption, à leur amour de l’argent. Partir de ce constat pour aboutir à la conclusion que le remède social est seulement d’ordre technique, politique, économique est pur paralogisme. » (Emmanuel Todd)

« Des acteurs s’évertuant à offrir aux électeurs un spectacle, allant du grotesque au tragique, pour dissimiler une triste réalité : la fin de la capacité d’action des politiques, l’euro ayant privé la France de sa souveraineté économique, donc  de sa souveraineté tout court. » (Emmanuel Todd)

« Nous avons des partis politiques censés défendre des doctrines, des programmes, et de plus en plus, parce que c’est ce qui pose le moins de problèmes de financement, des ‘valeurs’. Nos politiques ne pouvant que ‘ faire comme si’. Le but de la politique française sera désormais la mise en scène de pièces de théâtres successives, bonnes ou mauvaises,  afin de masquer l’absence de pouvoir économique réel du président (la dernière fois, avec Macron on nous a vendu la jeunesse et l’intelligence) … Comme il n’y a plus d’enjeu réel, tout le monde veut être candidat, passer à la télé, s’y exprimer, promettre … y être ’bon’ … être élu, si possible président, mais en aucun cas de gouverner.  » (Emmanuel Todd)

« La liquéfaction des croyances collectives transforme les hommes politiques en nains sociologiques … Jacques Chirac, anxieux, agité, incertain de lui-même, crispé sur la pensée unique pour échapper à son propre vide spirituel, exprime de manière presque théâtrale l’absurdité de la classe dirigeante française. Il n’est pas un accident de l’histoire… » (Emmanuel Todd – L’illusion économique) – Effectivement, avoir choisi un des plus bêtes et des plus nocifs ne dédouane pas les autres.

« Ne vivant que dans le regard d’autrui, les hommes, en délaissant l’être, se soucient du seul paraître, ils font de l’exposition au public leur unique objectif ; Le ‘désir de réputation’, ‘l’ardeur de faire parler de soi’, la ‘fureur de se distinguer’ sont devenus les principaux mobiles de leurs actes, qui ont gagné en conformité et perdus en sens. » (Tzvetan Todorov – citant Jean-Jacques Rousseau)

« La politique fut d’abord l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde. A une époque suivante on y adjoignit l’art de contraindre les gens à décider sur ce qu’ils n’entendent pas. » (Paul Valéry)

« Le résultat des luttes politiques est de troubler, de falsifier dans les esprits la notion de l’ordre d’importance des ‘questions’ et de l’ordre d’urgence. Ce qui est vital est masqué par ce qui est de simple bien-être. Ce qui est d’avenir par l’immédiat.Ce qui est très nécessaire par ce qui est très sensible. Ce qui est profond et lent par ce qui est excitant. » (Paul Valéry)

« L’interprétation de l’histoire et de la politique en termes de morale (le bien contre le mal) est la source des fanatismes et des totalitarismes. » (Dominique Venner) – Comme on le voit en France aujourd’hui.

« La valeur d’un homme est dangereuse, nuisible et plus que secondaire en politique. L’essentiel est qu’il ait l’air ‘digne’ aux yeux de ses mandants. » (Villiers de l’Isle-Adam)

« Ce sont des incapables légitimes … Je ne pense pas à leur faculté de prendre des décisions … Je pense au fait qu’ils sont à une altitude pour laquelle ils ne sont pas faits. Le sommet de la France, c’est une scène, c’est un rôle … Nicolas Sarkozy était obscène de vulgarité et François Hollande était obscène de normalité. Tous les deux étaient hors scène … A l’altitude dont nous parlons, il faut littéralement se transformer en symbole … Le roi est à la place où ce qui était séparé devient uni. Le ciel et la terre. Le sacré et le profane » (Marin de Viry) – A quelle bassesse ne sont-ils pas descendus, les deux cités et leurs prédécesseurs.

« On baisse les yeux, on s’anéantit devant le prodigieux mérite de ceux qui gouvernent ; on approche d’eux, on est étonné de leur médiocrité. » (Voltaire)

« Il n’y a point de grand conquérant qui ne soit grand politique. Un conquérant est un homme dont la tête se sert, avec une habileté heureuse, du bras d’autrui. » (Voltaire)

Nous sommes entrés  dans un « nouveau gouvernement de l’insécurité sociale. Une époque où toutes les grandes idées ayant perdu leur crédibilité, la crainte d’un ennemi chimérique est tout ce qui reste aux hommes politiques pour assurer leur pouvoir. » (Loïc Wacquant)

 « Au lieu de chercher une solution efficace aux problèmes réels, il faut chercher un problème qui corresponde aux solutions possibles ou souhaitées … ‘On cherche une solution sociale correcte à un problème économique insoluble’. » (Paul Watzlawick – interprétant et citant Alexandre Zinoviev sur le communisme) – La politique française  qui refuse de voir les questions réelles est-elle différente ?

« Deux façons de faire de la politique : ou bien on vit pour la politique, ou bien on en vit. » (Max Weber)

« Trois qualités déterminantes font l’homme politique : la passion, le sentiment de la responsabilité, le coup d’œil. » (Max Weber) – Toujours la seconde aujourd’hui ?

« Les candidats ne peuvent proposer sur le marché politique, ni vision ni sens, questions devenues éloignées de celui qui est en voie de devenir un simple consommateur de règles ou de droits individuels. Les candidats à l’élection présidentielle, face à des électeurs – qui sont de plus en plus des consommateurs, et qui à ce titre ne sont plus qu’une clientèle divisible en segments – composent ainsi un paquet de propositions qui relève d’une analyse purement marketing. Avec une conséquence considérable : l’immédiateté marchande ne permet pas de proposer des visions d’avenir pour le pays … Nous avons donc des personnes luttant sur un marché politique, un marché où il faut vendre des produits politiques comme d’autres vendent des marchandises classiques : déplacement du statut de citoyen à celui de consommateur. Il est donc naturel que le marchand de produits politiques, comme tel ou tel marchand, ne se soucie pas des effets complexes des mesures prises. Est-il dans l’intérêt immédiat du commerçant de se soucier des contraintes, voire les inconvénients, de ce qu’il vend pour ses clients ? » (Jean-Claude Werebrouck)

« Comment voulez-vous que les hommes politiques n’aient qu’une parole étant donné le nombre de média. » (Jean Yanne)

« Cette capacité d’indifférence qui fait les grands politiques. La même boulimie de pouvoir. Avec ses mêmes attributs archaïques, éternels : luxe et volupté. La même relation avec l’argent, qu’on méprise et qu’on dépense sans compter, dont on ne s’occupe pas et qui ne manque jamais, qui vient d’on ne sait où et suit partout où l’on va. La même jouissance intime quand ils récompensent un fidèle ou punissent un rebelle, élèvent un ami ou détruisent un ennemi. Le pouvoir, c’est d’abord le pouvoir sur les hommes. Des hommes à soi qu’on bichonne, protège, soigne … On n’abandonne jamais quelqu’un qui a servi, surtout les soirs de défaite … Deux grands féodaux qui utilisent leurs ‘gens’ comme un peintre sa palette de couleurs, chacun sa place, chacun son rôle, chacun sa mission. Deux grands prédateurs qui ‘tuent’ avec la bonne conscience d’un tueur à gages, qui ont compris que l’adversaire principal se trouvait dans son camp, Rocard pour l’un, Giscard pour l’autre … Des aventuriers du pouvoir pour qui tout est permis. Des cyniques sans états d’âme pour qui les idées, les convictions, les politiques, sont faites pour être tordues à leur service personnel. Mais chacun à sa manière… » (Eric Zemmour – L’homme qui ne s’aimait pas) – Sur Mitterrand et Chirac.

« Margaret Thatcher fut sans doute le dernier homme politique de l’histoire de l’Occident. Depuis, il n’y a plus que des communicants et des assistantes sociales. C’est peut-être pour cette raison qu’elle est encore détestée. » (Eric Zemmour)

 « La croissance de l’appareil étatique … des appétits des gouvernants et des possibilités d’abus de leurs fonctions, fait se développer la propension du pouvoir à réduire son souci du bien public et à augmenter son intérêt pour le sien propre … Ce que j’ai pu apprendre sur la classe politique occidentale m’a rappelé ce que j’avais eu l’occasion d’observer en Russie soviétique … Autre caractéristique de la classe politique : y émergent les individus les plus libres de limitations morales, vaniteux, aptes aux intrigues et machinations, capables de démagogie . »» (Alexandre Zinoviev) – En clair, le souci des dirigeants est d’abord eux-mêmes. On s’en doutait.

« Celui qui s’aliène à gouverner la France, ne peut aliéner la France. » (vieil adage) – qu’en pensent tous les dirigeants qui l’ont vendue les uns à l’Europe,l les autres aux USA, d’autres au mondialisme. Er, à ces trois monstres à la fois, pour les plus performants d’entre eux.

« Aux amis tout, aux autres la loi. » (proverbe brésilien)

« Le poisson pourrit par la tête. » (proverbe chinois)

« Les loups ne se mangent pas entre eux. » (proverbe)

« Ne donne point l’épée au fou, ni le pouvoir à l’injuste. » (proverbe)   

« Qui s’attache à bon arbre en reçoit une bonne ombre. » (proverbe)   

« La classe politique ne réfléchit plus, elle réagit ; elle ne construit plus, elle commente ; elle n’argumente plus, elle condamne. » (?)

« Il savait que d’autres postes l’attendaient s’il ne commettait pas d’erreur. Se tromper de cheval, émettre une opinion, rater l’instant présent étaient les trois erreurs les plus redoutées. » (? – sur les qualités requises par un énarque pour arriver aux plus hautes fonctions ; peut s’étendre quasiment à tous les énarques et à tous les politiques, même espèce hyperconforme dans son arrogante nullité)

« Ces vieux politiciens repus, posant en sages, donnant des leçons, retirés des magouilles et autres arrangements. » (?) – Devinette : qui aujourd’hui ?

« La politique, si elle n’est pas le rêve des génies, est du moins la causette des imbéciles. » (?)

« Ou bien on vit ‘pour’ la politique, ou bien on vit ‘de’ la politique. » (?) -Est-ce possible !

« Démagogue : orateur politique qui promet  à tous ce qu’il refuse à chacun s’il est de gauche, qui promet à chacun ce qu’il refuse à tous s’il est de droite. » (?)

« C’est dommage ; tous les gens qui savent comment diriger le pays sont occupés à conduire des taxis ou à couper les cheveux. » (?)

« Le mot ‘camarade’ est sans doute celui qui a le plus souffert de la politique. » (?)

« La grande parade vers le ‘nulle part’ des partis politiques traditionnels. » (?) – Ce n’est que partiellement vrai. Les dirigeants savent où sont les places.

« Politique : mal faire et ne pas laisser dire. » (?)

« Caméléon : animal politique. » (?)

« Le peuple n’aspire pas à ce qu’on lui ressemble. Il veut qu’on l’interprète. » (?) – Avis à nos minables politiciens.

Ci- dessous, extraits de trois ouvrages de Christian Salmon : Storytelling, la machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits La cérémonie cannibale – Ces histoires qui nous gouvernent (sur le spectacle en politique après l’économie). On nous sature avec les fake news et les théories du complot issues de n’importe où (saturation prétexte à  museler le peu qui reste de liberté d’expression). Mais qui a commencé, qui utilise le plus le mensonge comme arme, sinon les politiques officiels (obéissants à leurs gourous et autres communicants) et les média ?

« Le ‘storytelling’ ou ‘l’art de raconter des histoires’ … ‘Lorsque la légende devient un fait établi, on imprime la légende’ (célèbre réplique du film, Qui a tué Liberty Valance ?’) … Il n’y a pas, il n’y a jamais eu nulle part  aucun peuple sans récit … Le storytelling met en place des engrenages narratifs, suivant lesquels les individus sont conduits à s’identifier à des modèles et à se conformer à des protocoles … Pour effacer de sales histoires (‘Nike’ou ‘Wall-Mart’ et les enfants ou ouvrières fabriquant dans des conditions déplorables) et sauver les marques, il fallut inventer des histoires édifiantes, opposer une contre-narration … On est passé du produit au logo, puis du logo à la ‘story’, de l’image de marque à l’histoire de marque … Une des premières histoires à grande échelle utilisée en politique : la lutte victorieuse de George W. Bush contre l’alcool … Les bavardages, les commérages ou rumeurs gagnent un nouveau statut, désormais perçus comme vecteurs d’expériences et de connaissances … accompagnant l’idéologie du changement permanent … Raconter une histoire capable de constituer l’identité narrative du candidat en résonance avec l’histoire collective … ‘Ronald Reagan, le premier président américain à gouverner largement à coup d’anecdotes’ (Peter Brooks) … ‘Quand la politique vous condamne à mort, commencez à raconter des histoires, si fabuleuses, si captivantes, si envoûtantes que le roi oubliera sa condamnation capitale’ (Karl Rove, conseiller-communicant de présidents américains) … Celui-ci s’efforce de transformer toute élection en un théâtre moral, d’inventer des histoires de bons et de méchants (la stratégie dite de Schéhérazade) … L’industrie du mensonge (Fox News diffusant des nouvelles avec lesquelles les gens étaient d’accord, ‘créant un mensonge que tous les téléspectateurs pouvaient choisir de croire’) … La collection d’histoires inventées destinées aux journaux irakiens … En France, la droite ne revendiquait plus l’indépendance nationale ni la gauche le progrès social ; Des deux côtés (Nicolas – Ségolène) triomphait le kitsch, on se mit à raconter des histoires (scènes de ménage…) … Plutôt que des convictions, on vit s’affirmer des ‘valeurs’, au lieu des compétences, on afficha sa compassion … L’enjeu électoral se concentra alors presque logiquement autour des victimes, des personnes à forte résonance émotionnelle, on eut droit à la surenchère des compassions …  Ce furent les fameuses ‘séquences émotions’ (terme de communicant) …  ‘A vos larmes, citoyens !’ (Jean Baudrillard) … En prenant sur soi la part du malheur social, l’homme politique compassionnel se défausse ainsi de sa responsabilité politique et s’affuble d’une conscience morale qui lui permet de demandera u peuple de se sacrifier. »

« Le ‘storytelling’des hommes politiques et son décryptage compulsif par les médias sont devenus en quelques années les deux mamelles d’une démocratie envoûtée, qui a substitué le récit à l’action, la distraction à la délibération, l’art de la mise en scène à l’art de gouverner … De la joute à l’interactif … L’homme d’Etat apparaît de moins en moins comme une figure d’autorité … et de plus en plus comme quelque chose à consommer, un artefact de la sous-culture de masse … il a perdu ce double caractère que lui attribuait Ernst  Kantorowicz (‘Les deux corps du roi’), il a perdu sa dimension supra-humaine, il traîne derrière lui son manteau écarlate … Désacralisé, profané par les médias, ridiculisé par les marchés, soumis à la tutelle des institutions internationales et des agences de notation, l’Etat est désormais ce trou noir qui aspire ce qui reste du rayonnement de la politique … Ce qui définit l’homme politique de l’âge néo-libéral ce n’est plus le respect des règles, mais l’aptitude à les changer (l’impérieux devoir de réformer) ; non plus la continuité d’une action, mais la capacité à tourner le dos à ses engagements.  » (Christian Salmon – La cérémonie cannibale)

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