575,2 – Journalistes

– Journalisme : « Dans sa version dévoyée, une industrie de séquençage, de formatage, et de distribution numérique des préjugés. » (Martin de Viry)

– Du moins dans les activités où le visuel importe (télévision), un décolleté plaisant, un sourire dents blanches, une réputation people, une arrogance à toute épreuve, l’aimable amitié d’un politicien éminent, la divulgation de quelques malheurs intimes, s’avèrent bien préférables à un embryon de culture, à une once de réflexion, à un gramme d’indépendance d’esprit, à un soupçon d’humilité.  Maîtriser la pratique du ricanement à tout propos est aussi un atout maître.

– Comme l’enflure, l’inculture domine dans la profession où on ne fait que recopier les messages des agences de presse, fautes d’orthographe incluses, sans parler des erreurs historiques énormes.

– De toutes manières, le journaliste est fait pour réciter ce qui convient à ses maîtres dont il connaît tellement bien les intérêts et passions qu’ils n’ont nul besoin de lui dicter les bonnes pensées. Il les a apprises dés l’école de journalisme. Bel exemple d’harmonie.

– Le journaliste français est respectueux des puissants et insultants avec les petits. Il ne pose que des questions convenables. Il énonce des faits, au moins certains. Il a complètement oublié le terme : Pourquoi.

– Ce qu’on appelle journalisme d’investigation serait souvent mieux nommé journalisme de trou de serrure ou de voyeurisme, de dénonciation ou de règlements de comptes. « Fouilleurs de poubelles. »

– Du temps où se manifestait quelque intelligence (ou du moins quelque analyse marxiste, du genre : qui paie la vitrine et la cuisine ?), les gens se seraient questionnés pour savoir d’où provenaient les ressources qui permettent (deux exemples) : aux Femen de voyager, s’exhiber, plastronner, et tout simplement d’exister et de vivre … aux grands bateaux et leurs équipages de sillonner sans cesse la Méditerranée pour faciliter le parcours des migrants. Ces questions subalternes, d’intendance, ne concernent clairement pas le journalisme dit d’investigation obéissant aux ordres et se contentant des axes de recherche qu’on lui fixe comme à ceux qu’on lui interdit.

« Parmi les professions qui inspirent le moins de confiance aux Français. » (Ingrid Riocreux – La langue des médias – citant un sondage)

– « La dernière chose qu’on ait envie de voir quand tout va mal c’est le micro d’un journaliste … charognard en quête d’une image forte … pour lequel le monde n’est qu’un réservoir d’acteurs gratuits. .. Un enfant qui pleure, ce n’est pas un enfant qui pleure, c’est du ‘son’ et de ‘l’image’. » (Ingrid Riocreux – sur un drame)

On pourra aussi voir à la rubrique 435, 3, Médias : journaux,, radios, télévision

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« Si on veut être journaliste, il faut savoir de quoi on parle. On n’apprend pas à être journaliste en étant journaliste. » (Raymond Aron) – Savoir de quoi on parle !

« Nous sommes là pour donner une image lisse du monde. » (Patrick Poivre d’Arvor)

 « A partir du moment où un journaliste va chercher quelqu’un pour symboliser une situation. Cela suppose qu’il ordonne son travail … en fonction d’une conclusion déjà tirée … Les micros se tendent, non pour exprimer ce qu’ils (les interviewés) souhaitent, mais pour leur entendre dire le discours que la presse leur prête ou attend d’eux. Chacun d’eux est mis en scène pour symboliser un rôle, une place sociale, une passion … Il suffit d’être attentif à celui qui vous interviewe pour savoir rapidement ce qu’il est venu chercher, c’est-à-dire ce qu’il pense de votre affaire … D’un même mouvement, ils informent / forment l’opinion de ce qui doit la troubler … Le journaliste va chercher et trouver ce qui l’intéresse, ce qu’il considère, lui, comme fondamental … Ce peut être un personnage ou un thème (L’Iran sera traité à travers la condition des femmes ou la liberté de la presse, L’Angleterre par les scandales du palais royal…) … L’envoyé spécial va s’efforce de relever, avec quelque ironie, ce qui justement n’est pas explicitement écrit dans les journaux du pays qu’il visite … La religion des faits … Il faut des faits, partout, tout le temps pour donner ce goût de véritable … Pour un reporter il est toujours plus valorisant de travailler sur une grosse histoire … et une évaluation à plusieurs zéros garantit le spectaculaire … Inouï, jamais vu (Voir la rubrique Enflure ; Adjectifs, Adverbes, Nombres, 435,6) … Personne n’entendra jamais un journaliste dire  ‘Je ne sais pas’ ou ’Je ne comprends pas’ … Sa grille d’analyse l’emporte sur le réel … Pour les cas d’obscurité, il existe un joker : l’étiquette ‘fou’ ou ‘’folle’,’ il suffit de décréter qu’une situation est  ‘démente’ … Tout le monde sait ce qu’un article va contenir en voyant son titre, la photo qui l’illustre et le journal qui le publie … La communication ne ferait obstacle à rien ni à personne, elle se contenterait de ’représenter’ et se dresserait , immaculée, pure forme, que ne souillerait aucune pensée … Ils militent pour la lumière. Comme certains juges, ils prennent volontiers des postures de chevalier blanc » (Florence Aubenas, Miguel Benasayag – considérations éparses sur le journalisme et les journalistes – La fabrication de l’information)

« Bossuet, aujourd’hui, serait journaliste. » (Balzac, hommage) – Sa présence  relèverait sérieusement le niveau de la corporation.

« Une des cent personnes privilégiées qui imposent des opinions à la France. » (Balzac) – Leurs opinions dictés par leurs intérêts.

« Ne cherchez pas le pouvoir aux Tuileries … Il s’est transporté chez les journalistes. » (Balzac – cité par Régis Debray) Déjà !

« Cette grande catapulte mise en mouvement par de petites haines. » (Balzac – sur le journalisme)

« Tu serais si enchanté d’exercer le pouvoir, d’avoir droit de vie et de mort sur les œuvres de la pensée, que tu serais journaliste en deux mois … Qui peut tout dire, arrive à tout faire.  » (Balzac – Illusions perdues – cité par Ingrid Riocreux)

« Chez ces gens-là, le problème est qu’on ne pense pas. Quand il ne se déploie pas sous une forme inquisitoriale, le ‘journaleusement correct’ se contente de la reproduction pavlovienne d’automatismes creux … Livrés à la dictature de l’immédiateté et à la hiérarchie des apparences, ils semblent avoir renoncé à toute ambition intellectuelle … Des élèves désidéologisés, consuméristes, hédonistes et libéraux-libertaires … L’éventail des points de vue acceptables doit aller de François Hollande à Jean-Luc Mélenchon. » (Eugénie Bastié – sur les élèves du centre de formation des journalistes)

« J’avais mis quelques ordures pour plaire à MM. les journalistes. Ils se sont montrés ingrats. » (Baudelaire – Projet de préface pour Les fleurs du mal) – Déjà du temps de Baudelaire, on n’avait pas d’illusions sur la corporation.

« Voués par nature à demeurer des personnes sans personnalités, des êtres sans originalité, nés pour la fonction, c’est-à-dire pour la domesticité publique. » (Baudelaire – sur les directeurs de journaux)

« C’est un ‘professionnel’, il ne sait pas ce qu’il dit mais il le dit bien … Ton d’expert, manières assurées, débit sec et rapide. Par tout ce qu’il veut paraître, il dit : ‘Vous pouvez me faire confiance, la réalité est comme cela et pas autrement’ … Le ‘je ne sais pas’ est interdit d’antenne, ‘professionnalisme’ oblige. » (Philippe Bénéton) – Concerne aussi bien les fameux experts que les journalistes

« Le journalisme, c’est un métier où l’on passe la moitié de sa vie à parler de ce qu’on ne connaît pas, et l’autre moitié à taire ce que l’on sait. » (Henri Béraud)

« J’aimais le bruit. Et quel meilleur prétexte à tapage que le journalisme ? » (Georges Bernanos)

« Je ne me lasse pas d’admirer le pouvoir que tous ces larbins ont de marcher tour à tour sur deux pieds ou à quatre pattes, selon qu’ils subodorent la richesse ou la pauvreté. » (Léon Bloy)

« S’il y eut jamais quelque chose de déshonoré, de méprisé, de croupissant, de pollué et de défoncé, c’est assurément le journalisme contemporain. Les bourgeois eux-mêmes, ces pourceaux augustes, commencent à ne plus vouloir de cette ordure pour leur dessert. » (Léon Bloy) – Nos Gogos-Bobos actuels sont encore moins lucides, ils continuent à en redemander.

« Il ne faut pas seulement qu’ils fassent ce qu’il dit, mais qu’ils pensent ce qu’il veut, et souvent, pour lui satisfaire, qu’ils préviennent encore ses pensées. Ce n’est pas tout à eux de lui obéir, il faut encore lui complaire … Que tout ne soit au guet pour épier ses volontés et découvrir ses pensées. » (Etienne de La Boétie) – Conduite des laquais (journalistes par exemple) vis-à-vis du tyran, lequel n’est rien d’autre que celui qui dispose du pouvoir de récompenser, de nommer, de faire recruter ou exclure…

« Un jour peut-être, quelqu’un se plongera dans les archives, établira la liste des victimes, des victimes des manchettes et des miasmes médiatiques des chasseurs de scoops, qui, bien évidement refusent la violence parce qu’ils peuvent avoir confiance dans la violence que sèment leurs articles. » (Heinrich Böll)

« Les hommes politiques font comme s’ils étaient à l’écoute  d’une opinion publique dont la voix pèserait sur leurs décisions. Or les objets et les personnes – sondages d’opinion, journaux, télévisions, conseillers, porte-parole, politologues,  journalistes,  manifestants,  Internet,  Audimat – qui prétendent révéler cette opinion publique, force qui existerait en dehors d’eux et qu’ils ne feraient que mettre en lumière, en fait, s’apportent les uns aux autres leur concours pour la construire et faire croire qu’elle existe … Les hommes politiques professent des opinions pour plaire à une opinion publique qui est elle-même le résultat de l’artefact des sondages et de l’imposition par les politologues et les journalistes des catégories qui sont celles des hommes politiques. » (Luc Boltanski)

« Le sensationnalisme. Le développement d’un journalisme de reportage est accusé de flatter la ‘curiosité malsaine’ du public. »  (Luc Boltanski)

« Les ‘lettres’ lorsqu’elles font corps sont nécessairement asservies. Elles plieront sous le parti dominant, parce que le parti qui domine sent l’avantage d’avoir pour soi les trompettes de la renommée, et qu’il s’attache à les séduire ou à les intimider … Les gens de lettres avaient usurpé un grand ascendant dans la société … Les dogmes fondamentaux de cette secte étaient la liberté indéfinie de la presse, la tolérance illimitée des opinions. C’étaient ses armes offensives et défensives : elle attaquait avec la liberté de la presse, elle se défendait avec la tolérance des opinions ; principes de circonstance, qu’elle a violés sans pudeur, lorsqu’elle n’a plus eu à craindre que l’opinion, ni à immoler que la pensée ! » (Louis-Ambroise de Bonald)

« Chaque jour, la presse écrite, parlée ou audiovisuelle, apporte une solide contribution à la vénération abusive des gens importants. Nos calotins modernes chargés de l’information, politique, sociale, économique, culturelle, sportive, mondaine, se comportent comme des enfants admis à partager la table des grands sous astreinte d’avaler en silence tous les plats … Du matin au soir, fleurissent jugements péremptoires, diagnostics graves et affirmations bien senties sur l’état du monde … Participation à la cérémonie de béatification permanente … On n’imagine pas les mille et une gracieusetés qui régalent le quotidien du haut personnel médiatique : repas, voyages, passe-droits, cadeaux, toutes sortes d’amabilités (et nominations aux meilleurs fromages) … En effet, le spectacle offert par la noblesse de ce monde n’existerait pas sans une mise en scène attentive au moindre de ses propos… » (Pierre Boncenne)

« Le héros moderne est fait par les médias qui ont besoin, quotidiennement, de héros, de pur métal ou non, peu importe. C’est le journalisme qui crée l’actualité, non l’inverse … Il y  aun marché pour l’héroïsme. » (Jean Borie)

« Ils s’interdisent de dire ce qu’ils ne veulent pas voir et nous interdisent de voir ce qu’ils ne veulent pas dire. » (Pascal Bories) – Quel dévouement au conformisme du politiquement correct !

« Dans les périodes où tout va bien pour eux, ils n’hésitent pas à faire preuve d’une assurance et même d’une arrogance qui sont à peu près sans limites et à se présenter comme les formateurs de l’opinion éclairée et les éducateurs du jugement … fonction qui exigerait des moyens intellectuels et des qualités morales dont les journalistes sont généralement dépourvus. Mais quand les chose deviennent nettement plus difficiles et que la critique commence à se faire un peu insistante, le journal se met tout à coup à jouer l’air bien connu du serviteur de la démocratie rempli d’abnégation et de modestie, qui est seulement à l’écoute du public et n’a ni les moyens ni l’envie de lui dicter de quelque façon que ce soit ses opinions … Il est remarquable de voir à quel point les journalistes se font une idée modeste de leur métier quand on l’attaque, et avec quelle effronterie ils se pavanent comme la sagesse du monde quand ils se recommandent aux lecteurs et croient être seuls avec eux. » (Jacques Bouveresse – résumant Karl Kraus) – L’hypocrisie des média et de ses laquais.

« Cette attirance pour la figure du rebelle qui hante plus spécialement artistes, intellectuels, journalistes, écrivains, politiques… » (Pascal Bruckner) – Compensation classique à leur servilité et posture marketing à l’usage des innombrables gogos.

« La combinaison financière a tué l’idée, la réclame a tué la critique. Le rédacteur devient un salarié, son rôle est de divertir le lecteur pour l’amener jusqu’aux annonces de la quatrième page. On ‘a que faire de ses convictions … Le chantage sous toutes ses formes, les éloges vendus, le silence acheté. » (Paul Brulat) – En télévision, le retenir captif jusqu’à la page de pub. 

« La vie politique et médiatique française, ses lieux de pouvoir, de représentation, sont … la projection spatiale non de la société française dans son ensemble, mais des villes-centres stricto sensu. Les éditorialistes, tous issus de la ville-monde … ne peuvent que distiller une pensée a-conflictuelle, presque dénué de la conscience qu’il existe un ‘autre’ qui puisse être un ‘dominé’. » (Gaël Brustier et  Jean-Philippe Huelin)

« Quand un journaliste interviewe un autre journaliste c’est comme quand on danse avec sa sœur. » (Art Buchwald)

« La liberté d’expression qui fut inventée au profit des journaliste … n’a pas aujourd’hui de pire ennemi qu’eux. Contre elle, et contre ceux qui voudraient s’en assurer une petite part, ils tiennent volontiers tous les rôles : juge, procureur, commissaire de police, mouchards… » (Renaud Camus)

« Les généraux ayant de longtemps épuisé leur stock d’authentiques succès, les journalistes désormais,  étaient les seuls à vaincre encore. » (Louis Martin-Chauffier – à propos de la défaite allemande de 1944-45 ) – Mais la remarque est valable pour toutes les propagandes  de tous les pays en difficulté. La France ne fait pas exception.

« Cette connivence intéressée qui voit le silence des uns payé par les services des autres … Cette complicité faite de bronzage en commun sous le commode prétexte ‘d’universités d’été’, voire plus si affinités, et d’une subtile pratique du tutoiement scelle le pacte qui unit la ‘France d’en haut’ … Journaliste politique, le fleuron de la profession, un petit monde si rempli d’aise et d’avantages … Ce petit monde qui ne veut rien changer pour continuer à tromper son monde … Cette règle du ‘off’ au nom de laquelle on cache aux Français le vrai visage de la vie politique … La France des messieurs est bien faite. C’est fou le mal qu’on peut se donner pour être bien avec ces messieurs-là. On le fait sans scrupule en pensant que les lecteurs n’y verront que du feu … Ces conférences de presse, ces cocktails (à tout propos), incessante farandole de petits fours sur l’air bien connu qu’un journaliste bien nourri (et bien abreuvé) est déjà à moitié conquis … Lors d’élections les confrères … coriaces avec ce qu’ils appellent les ‘petits candidats’, les bousculant … bonasses avec ceux qu’ils appellent les ‘grands candidats’ … Avec les ‘petits’, on se défoule. Avec les ‘grands’, on roucoule … La petite phrase qui fera mouche, le mot qui fera titre … Une dizaine de coups de fil … et cela compose aujourd’hui, dans les meilleurs journaux, une enquête exclusive … Trois bons numéros de fax d’avocats ou de juges d’instruction vous transforment en journaliste d’investigation … Vérités jamais exposées, puisque savoir se taire est devenu la suprême qualité d’un journaliste politique voulant être reconnu et admis (et donc toléré et dûment informé) … L’homme politique s’est tellement habitué à ce que le journaliste ne révèle jamais rien … ne contrevienne jamais aux intérêts de sa caste (des deux castes frères : politique et journalistique) … Non contents d’écrire ces bouquins (ceux signés des politiques), certains estimables confrères ne se gênent pas pour dire tout le bien qu’ils en pensent dans leur journal (on n’est jamais si bien servi que par soi-même) … Complimentés, récompensés, alimentés et servis, les ‘amis de la presse’, pas ingrats (et prévoyants) ont su tenir leur langue et fermer les yeux sur tous les arrangements personnels (des politiques) … Le menu des petits agréments est devenu primordial pour s’assurer, comme ils disent, une ‘bonne presse’ (et il n’y a pas que de petits agréments, il y a des postes dans les innombrables comités, commissions… les logements somptueux et économiques de la municipalité chiraquienne, et d’autres sûrement, le guichet chiraquien était toujours libre pour vous loger dans les meilleurs quartiers de la capitale au prix les plus modérés) … Raconter simplement la politique ne se fait pas. Trop simple, beaucoup trop simple. Le journaliste politique ne doit jamais faire simple. Il doit toujours rendre compliqué ce qui est simple. Transformer la prose en vers, enluminer les fausses vérités et enterrer les vraies. Faire des basses œuvres de grandes pompes. Hisser les humeurs, les rancœurs, les trahisons … au rang de l’Histoire … ‘Si les gens savaient. Heureusement qu’on ne leur dit pas’, les derniers bémols des journalistes politiques … Qui osera aujourd’hui dénoncer l’inconsistance et la versatilité pourtant bien établies d’un Douste-Blazy après avoir accepté tant de faveurs ? Comment, après s’être fait inviter pendant des années par le couple star de la gauche caviar démonter les tristes tréteaux des époux Lang ? …  Je t’alimente, tu me cites. Je dis du mal des autres, tu dis du bien de moi. Je te donne des idées, je te livre mes formules, tu fais ma propagande. Combien de ‘deals’ ainsi passés sur fond d’entente cordiale et de carrières parallèles programmées ? … Téléguidage journalistique, inspiration concédée, information livrée en kit (écriture directe par les politiques concernés pour diffusion par les copains journalistes ; François Hollande : ’On me fait ma revue de presse et j’ai l’impression de me relire’) … Rien ne semble pouvoir les émouvoir. Lorsque le journaliste est trop payé (et trop arrosé), il se tait par peur de perdre ce qu’il a. Lorsqu’il ne l’est pas assez, il combine et copine pour trouver ce qu’il n’a pas … Si on y songe bien, ce ne sont pas les journalistes qui suivaient depuis des années le Tour de France et ses champions dont ils nous tressaient chaque soir les lauriers qui ont parlé les premiers des histoires de dopage. Ils en ont parlé lorsque tout le monde l’a su (on ne va quand même pas se brouiller avec un puissant comme Armstrong, pas plus qu’avec un Président de région, de ceci ou de cela…) » – (Daniel Carton – considérations éparses sur les journalistes politiques, l’ancienne corporation de l’auteur) – Servilité toujours – « Le sentiment d’avoir tous les droits, d’être au-dessus des autres, le sentiment qu’appartenant au camp du ‘Bien’ on peut tout se permettre, y compris fouler au pied des victimes et des personnes rendues vulnérables. » (Anne-Sophie Chazaud) – Sur les délateurs et nombre de journalistes.

« Les journalistes ferment le jeu en croyant l’ouvrir ; ils attirent l’attention du grand public sur certains faits qu’ils constituent en ‘événements’ ; ils les commentent longuement, interrogent des hommes politiques ou des spécialistes pour savoir ‘ce qu’il faut en penser’ ; puis ils font demander par sondage quels sont les événements les plus importants et ce qu’il faut en penser ; afin de commenter ce que pense ‘le peuple’ sur les problèmes qu’ils ont eux-mêmes posés. » (Patrick Champagne) – Autre face de la même attitude : refuser d’évoquer tout ce dont il  est interdit de parler, tout ce qui n’est pas politiquement correct, c’est-à-dire châtré en fonction des intérêts du gang politico-médiatique.

« Ceux qui s’adaptent (jolie expression) … seront libres de s’exprimer avec un minimum de contrôle de leur hiérarchie, et ils pourront affirmer très justement qu’ils ne subissent aucune pression. » (Noam Chomsky) – Quant à ceux qui ne s’adaptent pas, ou se désadaptent, ils sont simplement virés, et virés de tous les média qui n’ont nul besoin de se concerter.

 « La conformité, le conformisme, offre aussi de réels avantages, au-delà des honneurs et des privilèges qu’elle confère, … Nul besoin de preuves crédibles quand on reprend à son compte la doctrine officielle … Une analyse critique sera, elle, soumise à des critères beaucoup plus pointus … Il faudra fournir un travail considérable, produire des preuves irréfutables, avancer des arguments sérieux, construits, abondamment documentés ; toutes tâches parfaitement superflues dès lors qu’on se borne à ne jamais sortir des limites axiomatiques du consensus doctrinal … On peut ne pas travailler trop dur et très bien gagner sa vie, et même une confortable respectabilité, en ne fondant ses publications ou ses dires que sur des sources standard. » (Noam Chomsky) – Gains, honneurs, promotions, privilèges… s’ensuivront automatiquement. A l’inverse le dissident affrontera railleries et insultes et s’exposera à l’exclusion.

« En art et en tout, le commentateur est d’ordinaire plus averti et plus lucide que le commenté. » (Emil Cioran) – Tout média est fait pour mettre en valeur les bavards-ignares maison et écraser les invités.

« Le journalisme était un métier, il est devenu souvent avec la complicité involontaire de ceux qui l’exercent, une idéologie diffuse qui prend la forme d’un conformisme pâteux constitué d’idées trop simples et d’icônes vénérées … Surtout ne pensons rien, c’est encore le plus sûr moyen de durer … La complaisance envers l’air du temps se donne pour de l’impertinence, l’opacité ‘se la joue’ transparente, le cynisme se maquille en vertu … Quand le verbe est prié d’abdiquer devant l’image, quand la distance est sommée de s’incliner devant la proximité, quand la médiation doit céder à l’immédiateté … quand la réflexion a perdu toute dignité face à l’émotion … Le sentiment répandu que tous disent la même chose au même moment … La logique ‘suiveuse’ (lors des déplacements) devient vite suiviste, c’est-à-dire connivente … Le journalisme de révélation politique (le journalisme d’investigation qui a accouché de la tyrannie médiatique) n’est pas toujours courageux. On colle (aux plus forts), on cogne (les plus faibles) … Les grands investigateurs finiront, parfois en toute sincérité, par se prendre pour des justiciers … Le journalisme de dénonciation qu’ils pratiquent en fait, parfois pur exercice de délation (nourri par des juges, des avocats, des policiers qui leur fournissent obligeamment des pièces de procédures en cours) … Qui a investi les journalistes du droit de demander des comptes à tous sans jamais être contraints d’en rendre à personne ? Le témoignage du terrain sert à confirmer ce que l’opinion convenable a déclaré convenable … le reporter envoyé sur le terrain est d’abord là pour démonter ce qu’écrit le maître, l’éditorialiste … Le public veut du vécu … du pathos, des enfants qui pleurent, des vies brisées, si vous ne proposez pas la marchandise, le public ira la chercher ailleurs … manichéisme moralisateur (souvent une affaire de femmes) … prétendue neutralité, façade commode d’une idéologie moralisatrice et soupçonneuse … Suivant sa position, le journaliste sait bien les sujets qui fâchent et qui peuvent nuire à sa carrière … Avancée : mot-clé du jargon professionnel journalistique désignant la destruction bienvenue de tous les cadres anciens de l’existence : nation, famille, ville, école… Du point de vue du journalisme le passé est forcément condamnable et l’avenir nécessairement désirable … Les journalistes se chargent fort bien de leur autopromotion, opposant une indignation vertueuse à quiconque ose contester leur rôle d’utilité publique … on ne discute pas leurs pouvoirs … Dans les émissions de débat, un animateur peut, du jour au lendemain décider souverainement de se passer des services d’un participant régulier, privant ainsi celui-ci d’une visibilité et d’un revenu. On comprend aisément que cette dépendance favorise la soumission … Souplesse d’échine et docilité sont de meilleurs atouts que la liberté d’esprit … Règne de la peur. » (Philippe Cohen et Elisabeth Lévy – considérations éparses sur le journalisme – Notre métier a mal tourné)

« Il n’est rien de si méprisable qu’un fait. » (Royer-Collard) – Patron des dogmatiques.

« Les journalistes vont avoir un niveau de vie bien supérieur à leurs moyens (cadeaux…) … Ils auront accès à des lieux qui sont prohibés au commun des mortels. Ils se verront réserver partout des traitements de faveur pour ‘Happy few’ et côtoieront le monde du luxe … Cela conforte l’image qu’ils se font d’eux-mêmes … Ils seront très attachés à ces privilèges et auront tendance à chercher à les conserver quitte à devenir redevables et à instaurer une relation d’intérêt matériel. » (Jean-Jacques Cros – Lui-même journaliste – Médias : La grande illusion)

« Employer les mots du journalisme bien-pensant et les accoler aux faits suffit pour démonter la mécanique simplissime du mensonge. » (Maurice G. Dantec)

« Pour nombre de journalistes aujourd’hui, la possibilité d’interviewer l’auteur, c’est surtout celle de ne pas lire ses livres. » (Maurice G.  Dantec) – Le journaliste sait tout, de naissance. Arrogance 180,

« Veiller à ce que jamais rien ne change dans la pensée de l’auditeur, que jamais rien ne l’active, que rien ne vienne troubler sa tranquillité de téléspectateur postmoderne … Le dérapage provocatif, oui, la métaphysique, non. » (Maurice G.  Dantec – sur le rôle d’un animateur médiatique)

« Je ne suis pas un journaliste de gauche, je ne dénonce jamais personne. » (Guy Debord – Cette mauvaise réputation)

« Ne pas oublier que tout médiatique, et par salaire et par autres récompenses ou soultes, a toujours un maître, parfois plusieurs ; et que tout médiatique se sait  remplaçable. » (Guy Debord – La société du Spectacle) – Et même pas difficile à remplacer, en plus des maîtres directs, la meute le surveille.

« La pression de la concurrence et le devoir de vitesse font quasiment de l’outrecuidance, de l’inculture et du ‘je m’enfoutisme’ des atouts professionnels. » (Régis Debray)

« Le ‘grand journaliste’ reste le seul homme en position d’humilier, moquer ou dénigrer l’un quelconque de ses concitoyens sans que ce dernier puisse répliquer à armes égales. » (Régis Debray) – Et beaucoup ne se privent pas de mentir, calomnier, salir, mais seulement qui il convient.

« Je regrette l’époque où les journalistes n’étaient pas formatés par les écoles professionnelles, et avaient d’autres références que Sciences-Po, le moule à gaufre des vues courtes et convenues. » (Régis Debray)

« ‘Le pape, combien de divisions,’ (boutade prêtée à Staline) était une naïveté d’une autre époque. ‘Untel, combien de lecteurs (d’auditeurs, ou de parts de marché)’ ? » (Régis Debray)

« Pourquoi ne pas reconnaître que nous sommes des professionnels de la transformation et de la déformation, de la désinformation et du formatage, de la surinformation et du refus d’informer ? Rien qu’en choisissant le titre et les intertitres d’une interview, nous pouvons en changer le sens à notre guise. Nous avons le pouvoir de transformer l’or en boue, et la boue en lingot. Un navet en chef-d’œuvre, et vice-versa, par la grâce des commentaires et de la présentation. Une manchette aujourd’hui est déjà un édito, un décret non signé, sans exposé des motifs,  débat préalable ou contrôle de légalité … Et il n’y a pas à en rougir. La seule déontologie qui vaille serait de le dire bien clairement … ‘L’information est fausse par essence. Un journaliste professionnel est un homme qui déforme les faits. La version maison sort de lui comme d’un moule.’ (François Mauriac) …Un directeur de la rédaction, qui contrôle la mise en page, peut tailler les événements … rien qu’en hiérarchisant et en découpant les nouvelles … Il peut tirer du néant pour quelques jours un sous-ministre, un beau-frère de, un brave syndicaliste, et même un folliculaire quelconque  … il nous anesthésie avec ces petits mots qui jugent à l’instant de nommer : ‘raciste’ ou ‘souverainiste’, ‘néo-libéral’ ou ‘totalitaire’, ‘judéophobe’ ou ‘communautariste’… » (un interlocuteur de Régis Debray sur les journalistes) 

« La masse est bête, et ceux qui font la masse, c’est-à-dire les journalistes, encore plus bêtes. » (Gérard Depardieu) – Au moins la masse n’est-elle ni arrogante ni servile.

« J’étais dans un hôtel où il y avait plein de journalistes. Pas une fois, ils ne l’ont quitté, cet hôtel, sauf pour suivre le programme  qui leur avait été fait. Ils sont restés là, parqués. Comme des cons … Ils sont venus et sont repartis avec leurs propres préjugés. L’idée ne les a même pas effleurés d’aller voir ailleurs, autre chose ils disaient qu’ils étaient enfermés. Commence par essayer de  sortir, abruti, avant de dire que tu es enfermé. . Bien sûr, on n’avait pas le droit d’aller partout. Mais je n’ai eu aucun mal à convaincre les gardes de ‘emmener là où je voulais … Ces journalistes qui ne t’apprennent plus à penser, mais te disent ce qu’il faut penser. » (Gérard Depardieu – en Corée du Nord) – Légendaire servilité des journalistes, qui de toute façon savent ce qu’ils doivent dire (et surtout ne pas dire)

 « On nous dit le bien, on nous dit le mal. Mais rarement on nous dit le vrai. » (Gérard Depardieu)

« Le journal est un ogre qui tue ceux grâce auxquels il vit. » (Robert Desnos) – Qui, à son époque, ne pouvait inclure  les autres média.

« Moi, je ne fais pas comme tous ceux qui n’ont rien à dire et qui le gardent pour eux… Moi, lorsque je n’ai rien à dire je veux qu’on le sache ! Je veux en faire profiter les autres ! » (Raymond Devos)

« A partir de maintenant, il faudra toujours dire la vérité. » (un directeur de magazine – après la percée de jean-Marie Le Pen en 2002 – cité par Aude Lancelin) – Belle phrase de paniqué, heureusement sans lendemain.

« La Rebelle est le portrait d’une journaliste ; une donneuse de leçons … qui s’enrichit en faisant la morale aux autres ! » (un personnage de Benoît Duteurtre – La rebelle) – Les mordus de télévision pourront certainement reconnaître quelques-unes et quelques-uns.

« Pour la plupart des journalistes, une nouvelle donnée par la presse d’extrême-droite est, par définition, fausse ou disqualifiée … Habitude française. » (Duverger, Ménard) – La francisque remise à François Mitterrand, comme sa fille cachée entretenue (fastueusement) par le contribuable, etc, etc. Il s’agit d’obéir aux puissants.

« Contre quelques réflexions ou informations (ou familiarités, cadeaux, virées-voyages d’accompagnement au bout du monde…), le journaliste propose quelques lignes ou quelques images … L’essentiel est que le citoyen soit absent du troc et que l’échange confidentiel se fasse à l’abri des regards indiscrets. ‘Off… off’ dit-on ensemble d’un air convenu. » (Alain Etchegoyen – sur la connivence journalistes-politiciens)

« On attend d’eux qu’ils nous donnent le savoir nécessaire pour penser, mais ils ne veulent pas décrire, ils veulent prescrire. » (Alain Finkielkraut – sur les journalistes)

« Et l’on voit se déchaîner aujourd’hui conte la liberté d’informer ceux-là même dont l’information est la raison d’être. » (Alain Finkielkraut – sur le syndicat des journalistes attaquant celui d’entre eux qui a révélé l’existence du hideux et dégueulasse Mur des cons)

« Ils se veulent les représentants de l’exigence citoyenne, en fait, ils jouissent d’avoir le premier rôle et cette jouissance a quelque chose d’obscène … Le journaliste n’est pas celui qui pose des questions, mais celui qui détient le droit de les poser à n’importe qui sur n’importe quel sujet … ‘Le pouvoir du journaliste ne se fonde pas sur le droit de poser une question mais sur le droit d’exiger une réponse’. » (Alain Finkielkraut – citant Milan Kundera) – Et même de tronquer, déformer, isoler, interpréter la dite réponse.

« Cela me libère de l’obligation d’avoir raison et n’exige de moi que d’être intéressant. » (Stanley Fish – cité par Tzvetan Todorov) – Dans la société moderne où sont passés les déconstructeurs, puisque et où rien n’est vrai.

« Un des problèmes, et non des moindres, du journalisme français, est qu’il est peuplé de militants qui ont trouvé dans les média un autre emploi du mode de pensée militant … Et, un militant s’entend dix fois plus que tous les autres … Le journalisme est devenu une activité ‘critique’ dont le but n’est pas bêtement d’informer, mais de former les consciences. » (Marcel Gauchet)

 « Ce à quoi les journalistes attachent de l’importance n’est pas ce que spontanément les ‘gens d’en bas’ considèreraient comme important s’ils avaient le pouvoir d’émettre un jugement. Il y a une rupture entre deux mondes. » (Marcel Gauchet) – Qui renforce encore la coupure entre le microcosme des copains parisiens et la province.

« Nous n’avons pas eu besoin du corona pour vivre dans un monde sans journalistes. Nous les avons remplacés, il y a longtemps, par des moralistes. Les rédactions font le travail qui était auparavant du ressort des églises : contrôler ce que nous pensons, nous ramener au droit chemin et prescription de ne pas  lire les livres interdits. » (Driss Ghali) 

« J’appelle journalisme tout ce qui sera moins intéressant demain qu’aujourd’hui. » (André Gide)

« Le manichéisme, maladie infantile des médias en Occident, est responsable de l’aveuglement de la plupart des reporters ayant couvert les ‘printemps arabes’ … Les journalistes ont appliqué un schéma simple : le méchant est au pouvoir, le bon est dans la rue ; que le méchant disparaisse, et tout ne pourra qu’aller mieux. » (Renaud Girard) Certes l’explication est valable, mais plus encore l’énorme stupidité des journalistes et leur invraisemblable soumission à la doxa dont ils sont les serviteurs empressés.

« La figure du journaliste militant, sermonneur de la ‘majorité silencieuse’, justicier et délateur. » (Jean-Pierre Le Goff)

« Journalisme de révérence, journalisme de marché, univers de connivence. » (Serge Halimi – Les nouveaux chiens de garde)

« Un petit groupe de journalistes omniprésents impose sa définition de l’information-marchandise à une profession de plus en plus fragilisée par la crainte du chômage. Ils servent les intérêts des maîtres du monde. Ils sont les nouveaux chiens de garde. » (Serge Halimi – Les nouveaux chiens de garde) – Espérons qu’ils sont récompensés en conséquence.

« La France est un pays où l’idée de faire interroger le président de la République par deux journalistes également femmes de ministres n’a pas paru extravagante … ‘Les journalistes politiques souhaitent se mettre en valeur aux yeux des hommes de pouvoir, avoir des rapports d’amitié avec eux sous prétexte d’obtenir des informations. Mais cela les rend courtisans, ils ne font plus leur métier. Ils approchent le pouvoir et en sont contents parce qu’ils se sentent importants. Quand le ministre fend la foule et vient leur serrer la main ça leur fait vraiment plaisir. Ils vont aussi en tirer de menus avantages : les PV qui sautent, une place en crèche pour les enfants, des appartements pas chers grâce à la ville de Paris’. » (Serge Halimi – citant un salarié de TF1 – Les nouveaux chiens de garde)

« Le décès de François Mitterrand qui ensevelit la France sous un nouveau débordement d’immaturité journalistique et d’unanimisme préfabriqué … La quasi-totalité des journalistes consacra à l’événement des heures d’antenne dévotes et des flots d’encre révérencieux. » (Serge Halimi) – D’ailleurs les Français aiment se rassembler pour faire semblant de pleurnicher, même et surtout quand il s’agit de nullités. Peuple de veaux (voir obsèques de Johnny Hallyday et de Jacques Chirac ; encore le premier avait-il du talent).

« Aux Etats-Unis au moins, la question du lien entre les revenus pharaoniques de certains journalistes vedettes et leur dévotion pour l’idéologie des classes dirigeantes ne fait pas figure de scandale. » (Serge Halimi) – C’est au moins clair. En France qui a une idée des revenus de Christine Ockrent, Anne Sinclair, Patrick Poivre d’Arvor, Gérard Carreyrou, etc. ? (pour rester à l’époque de la rédaction de l’ouvrage, Les nouveaux chiens de garde) – Cela me fait penser à BHL débitant devant un parterre de lecteurs du journal Le Parisien, qu’il vivait de la vente de ses livres ! Et les Gogos assemblés d’admirer.

« On ne peut pas parler longtemps du journalisme français sans citer le nom du trust d’environ trente associés qui se partagent les jetons  de présence de son conseil d’administration, qui survivent à toutes les alternances, politique et industrielles. Ce n’est pas que leur personnalité ou leur talent soient irremplaçables. Trente autres personnes feraient en effet tout aussi bien l’affaire. Mais pour comprendre, sinon l’architecture d’un système, au moins le fonctionnement du milieu, il faut aussi connaître ces trente-là. Ces trente qui, loin de se faire concurrence, ne cessent de troquer des complicités … Les ‘courtoisies croisées’ (Jean-Claude Guillebaud). » (Serge Halimi – Les nouveaux chiens de garde)

« En ne rencontrant que des ‘décideurs’, en se dévoyant dans une société de cour et d’argent, en se transformant en machine à propagande de la pensée de marché, le journalisme s’est enfermé dans une classe et dans une caste. » (Serge Halimi)

« Il n’est pas de sot métier, mais s’il est un métier prédestiné pour les sots, c’est bien le journalisme … Seule l’incompétence est récompensée, dans la mesure même  où …  une plus grande  compétence professionnelle empêcherait le journaliste de rester longtemps dupe de ses propres bobards. Au contraire, plus il en rajoute, plus il se pavane … Vanité … Celle du journaliste, habituellement incommensurable, croît en proportion inverse de ses aptitudes à témoigner, informer et comprendre notre monde tumultueux, absurde » (Jean-Edern Hallier) – 

« La pratique journalistique … s’ancre dans la dissolution des valeurs, dans le sentiment confus que la société et même le monde n’ont plus d’enjeu ni de finalité et qu’il suffit de le relater … La pratique journalistique est contradictoire : tout en étant soumise à la dissolution des valeurs, elle est obligée de faire comme si elle-même était porteuse de valeurs, et pour être crédible, d’imposer… la rhétorique humaniste. » (Claude Jannoud)

« Les journalistes en préférant à la réalité le schématique, le caricatural et le sensationnel, nous fabriquent un monde de pure fiction … L’écart abyssal entre ce qui se passe et ce qu’en font les journalistes. » (Pierre Jourde) – Mais comme nul ne croit les journalistes, sauf les Gogos-Bobos, du moins ceux de la Télé et des grands organes de publication, qui ne sont devenus tels qu’en accumulant la servilité à la doxa, donc le mensonge par action ou par omission.

« Ils lèchent, puis ils lâchent, puis ils mordent. » (un journaliste expert dans les mœurs de cette meute)

« Aucune profession n’est plus décriée que celle de journaliste. Aucune n’est plus flagornée. » (Robert de Jouvenel)

« Dans une époque où tout le monde vit de publicité, qui donc pourrait se dispenser d‘entretenir des rapports de courtoisie avec ceux qui détiennent la publicité. » (Robert de Jouvenel) – S’il ne s’agissait que de courtoisie.

« Ce sont les journalistes qui manœuvrent l’échelle de la notoriété … Ils exercent une fonction d’affichage et d‘étalonnage … Ils renforcent la connivence entre les élites. » (Jacques Julliard) – Ce sont également eux qui sont chargés d’exécuter les cibles que le gang leur désigne (ex : François Fillon)

« Les journalistes avaient compris que le questionnement n’était pas seulement la méthode de travail du reporter, enquêtant le calepin à la main … mais bien une façon d’exercer le pouvoir. Le journaliste n’est pas celui qui pose des questions, mais celui qui détient le droit sacré de les poser, et de les poser à n’importe qui, sur n’importe quel sujet … Mais n’avons-nous pas tous ce droit ? … Le pouvoir du journaliste ne se fonde pas sur le droit de poser une question, mais sur le droit d’exiger une réponse … Après un discours de deux heures d’un homme politique, c’est le journaliste qui décidera laquelle, parmi les  milliers de  phrases prononcées, paraîtra dans les journaux ou sera citée à la radio. » (Milan Kundera) – « Que reste-t-il du journalisme … quand il ne fait plus que compter le nombre de tweets et en commenter le contenu ? … La plupart du temps, on expédie le sujet pour en arriver à ce qui intéresse la presse people … Les interviews  dérivent sur Poutine, sur la France, sur l’alcool, sur n’importe quoi.  Ils sont à l’affût. Ils attendent le dérapage, ils le provoquent s’il ne vient pas. » (Gérard Depardieu)

« Toute une nuée de ressentiments accompagne le métier de journaliste, pointant la servilité inhérente à ceux qui l’exercent, leur collusion odieuse avec les pouvoirs, leur façon de chasser en meute, leur inconsistance aussi. La réalité est pire encore. Rien n’oblige au fond le journaliste à devancer les opinions grégaires, à mordre là où il faut, à anticiper les attentes supposées des maîtres d’une rédaction, ni de ceux qui les manœuvrent, plus haut encore. Et pourtant, la plupart le font. Comme un seul homme, sans qu’aucun ordre n’ait à être formellement donné. » (Aude Lancelin) – Né laquais.

 « Sans jamais avoir rien accompli vous-même, rien prouvé, rien démontré, en trois feuillets et deux bons mots, vous pouviez ruiner une réputation. Faire maudire la vie à un homme. Abattre jusqu’à trois années de besogne sous la lampe. Cette impression-là, en soi, était profondément corruptrice. Or il était impossible de ne pas en être saisi dès lors que vous rejoigniez la presse écrite … Encenser ou exécuter. » (Aude Lancelin)

 « Le public qui croyait dur comme fer à l’authenticité de leurs incompatibilités, à leurs coups de colère simulés, à l’existence de courants d’idées opposant réellement les leaders médiatiques du pays. » (Aude Lancelin – sur le bidonnage et le copinage.

« Après les tueries de novembre, dans les médias on arrêta net de penser. La tartufferie humaniste suppléa tout ce qui ressemblait à une telle chose … L’orgie émotionnelle devint permanente … On admirait sa propre bonté dans les larmes des autres, dans les nounours déposés à terre sur les places, dans le reflet des bougies allumées. On se congratulait d’appartenir à la ‘civilisation des cafés’ … Les, journalistes vivaient du sang des autres, chaque jour ils étaient aimablement perfusés au malheur collectif … dissimulant le fait que, répercutant continûment les exploits sanglants de quelques misérables n’ayant que cette réclame pour vecteur, ils avaient à maints égards partie liée avec la terreur … C’était même la tentative d’introduire de la complexité dans ces affaires de terrorisme, le début d’un trouble, le questionnement propre à la pensée, qui se voyaient traqués. » (Aude Lancelin)

« Nous entretenir des pages et des pages durant des prétendues turpitudes de Nicolas Sarkozy, publier des PV d’interrogatoires de Fillon ou nous révéler les mains aux fesses de X ou Y, voilà du grand journalisme. Regarder en face un phénomène dont on se désole sur tous les tons, ce ne serait pas mal aussi. » (Elisabeth Lévy – sur le journal Le Monde et son refus d’identifier les causes et auteurs des actes d’antisémitisme ; ou la lâcheté complice habituelle)

« Dans l’aimable climat de soupçon et de délation qui règne dans la corporation des journalistes, pas un jour ne se passe sans qu’un imbécile à carte de presse réclame la tête d’un confrère qui a eu l’imprudence de ne pas penser comme il faut, c’est-à-dire comme lui … Pour argumenter, il faudrait lire, ou écouter, quand il est si gratifiant de dénoncer ou d’insulter. » (Elisabeth Lévy)

 « Si on lit bien (une journaliste du Monde) : Face au Front national, le journaliste est investi d’une mission spécifique qui ne consiste ni à comprendre (surtout pas) ni à expliquer, mais à désapprouver et plus encore à faire savoir qu’il désapprouve … Il s’agit moins de convaincre le public que de le discipliner. » (Elisabeth Lévy)

« Être un journaliste de gauche, auquel cas on s’emploie à dénoncer bruyamment le messager afin de ne pas entendre le message. » (Elisabeth Levy)

« Les journalistes cherchent le sensationnel sous toutes ses formes et appellent cela ‘l’objectivité’. » (Alfred Fabre-Luce)

« L’idéal de l’impartialité journalistique cachant mal un conformisme moutonnier qui, selon Georg Lukacs fait très souvent des journalistes des êtres ‘sans objectivité ni subjectivité’. » (Michel Maffesoli) – Jadis, maintenant le fameux idéal d’impartialité a disparu. D’ailleurs ils ne sont ni déformés ni recrutés ni conservés pour cet idéal devenu bidon.

« Ce travail de flic (dénonciation journalistique) m’inquiète. Au fond, les anciens trotskards comme Pl…. restent ce qu’ils sont : des commissaires du peuple. » (Michel Maffesoli – parallélisme avec l’Inquisition)

 « Parmi la gent animale, les perroquets ont leur charme. Ce qu’aiment les journalistes ce sont les thèses simples … Ceux de certaines publications qui se dont fait une spécialité de la dénonciation haineuse, bouffis de certitudes, se contentent de cracher, avec une mâle assurance, quelques souverains poncifs, qu’ils présentent, bien entendu, comme la vérité révélée … Le journaliste d’investigation jouant au commissaire du peuple qui sait, de savoir assuré et dogmatique, ce qui est bien pour les peuples … Il suffit d’écouter nombre d’émissions, de lire des articles, pour constater que ce qui prédomine est un sentiment d’entre-soi : ils se parlent les uns les autres, les uns des autres,, sans se préoccuper de ceux auxquels ils sont censés s’adresser. » (Michel Maffesoli) – « Il est d’ailleurs quasiment impossible d’intéresser les journalistes à des questions complexes. » (Hélène Strohl) – Ce qui nécessiterait et culture et travail !

« Des princes de l’esprit des siècles passés … à leurs pâles reflets que sont les histrions contemporains, batteurs d’estrade médiatique … il s’agit en tous lieux et en toute situation de ‘répondre de’, de ‘répondre pour’ … Il est éclairant d’observer que soit dans le traité savant, soit dans la multiplicité d’articles ou d’entretiens journalistiques, la préoccupation morale reste le fondement de nombreuses analyses intellectuelles. » (Michel Maffesoli) – Quand ils veulent cacher leur médiocrité ou mentir au peuple, les Tartuffes s’abritent toujours derrière quelque morale.

« Le journaliste s’est transformé en formateur, pédagogue de masse, voiture-balais de la pensée consacrée, parfois en dénonciateur … Leur rôle est le maintien de l’ordre ; ils valident ou invalident les opinions qui ont cours, suivant les directives implicites et le souci de leur carrière. » (Corinne Maier) – Ils chassent en meute.

« Les lecteurs n’achètent pas un journal pour apprendre la vérité, mais pour lire les informations qui les confortent  dans leurs opinions … j’écris ce que mes lecteurs ont envie que je voie. » (un journaliste – cité par Hélie de Saint Marc) 

« La raison pour laquelle ce sont toujours les mêmes ‘spécialistes’ qui sont invités à la télévision n’est pas du tout leur compétence. Ce qui ne signifie pas qu’ils sont incompétents, mais simplement que d’autres le seraient tout autant. Ils ont en revanche un grand mérite aux yeux des rédactions : ils répondent quand on les appelle. Pour les journalistes l’expert appelé à la rescousse doit répondre à plusieurs critères : efficacité (il doit être bref et concis), disponibilité (il doit habiter en île de France) et orthodoxie (il doit être partisan de l’économie de marché). Ce dernier critère n’est applicable que si le sujet discuté est lié à l’économie, mais les deux premiers sont toujours nécessaires … Les informations des journalistes proviennent de personnes (les ‘sources’) considérée comme fiables, non pas parce qu’elles sont susceptibles de dire la vérité, mais parce qu’elles sont faciles à trouver et acceptent de communiquer. » (Sophie Mazet)

« Ils pensent ce qu’ils pensent qu’il faut penser. » (Robert Ménard – sur ses anciens collègues)

« A partir du moment où ils ont été essentiellement sélectionnés sur leur profil (le néojournaliste doit être ‘ouvert’, ‘citoyen’ et même capable d’une certaine autodérision), ils tendent en effet à dire, et à faire d’eux-mêmes tout ce que le système attend d’eux. Quitte, parfois, à devancer les désirs de ce système, en encourageant audacieusement toutes les formes de sa pseudo-contestation. De ce point de vue, comme l’écrivait déjà d’Alembert, ‘on pourrait comparer les journalistes à ces mercenaires subalternes établis pour lever les droits aux portes des grandes villes, qui visitent sévèrement le peuple, laissent passer les grands seigneurs, permettent la contrebande à leurs amis, la font souvent eux-mêmes, et saisissent en revanche pour contrebande ce qui n’en est pas. » (Jean-Claude Michéa)

« L’aversion que m’inspirait les journalistes venait de l’extraordinaire entreprise de falsification du réel qui se mettait en  place dès cette époque (l1976) et qui visait à redoubler le monde d’une vérité fabriquée à partir des restes de la grande cuisine philanthropique ; la seule qui fut acceptable dans l’édification d’une dictature démocratique universelle, laquelle, avec ses droits de l’homme, son antiracisme, et son sens démesuré de l’expiation, serait une sorte de protestantisme définitivement sorti du christianisme et voué aux seuls intérêts de libéralisme économique. » (Richard Millet)  – Encore quand l’auteur écrivait il pouvait ignorer la cancel-culture, le wokisme, qui expriment  aujourd’hui la volonté hystérique et furieuse de tout détruire.

« Vous êtes un voyeur, comme tous les journalistes. Vous cherchez l’image qui vous rendra célèbre. Vous vous prostituez pour le prix Pulitzer. Et vous êtes évidemment de gauche … Vous vouliez un meurtre en direct. Vous cherchez l’obscénité. Vous aimez la mort. Ce genre d’action est un acte militaire, mais il ne doit être accompli que dans la solitude ; y assister est une obscénité. Rappelez-vous Nietzsche, encore un siècle de journalisme et les mots pueront … Vous puez. » (Richard Millet, franc-tireur, à l’adresse de deux reporters anglo-saxons qui voudraient le voir tirer sur des cibles vivantes – Beyrouth ans les années 1970 )

« Au premier temps de l’appel à servir succéda le second : ‘cessez de nous offusquer par trop de preuves d’un savoir excessif ou d’une pénétration désagréable’, ajoutèrent les notables. Il ne suffit pas de servir, il faut aussi se montrer humble … De là, l’intellectuel d’aujourd’hui, pusillanime devant les forts, dur aux faibles, ambitieux sans dessein, ignorant sous les oripeaux de la pédanterie, imprécis en style pointilleux, inexact en style détaillé. Un roquet de compagnie. Le plus souillé de ces petits animaux est bien l’universitaire tel qu’il est devenu. » (Jean-Claude Milner) – S’applique parfaitement aux journalistes, qui se prennent d’ailleurs pour des intellectuels.

« Le journalisme sentencieux et lacrymal … Le lamento des éditos. » (Thomas Morales)

« Personne ne défigure mieux que le journaliste ; un garçon que je voudrais bien rencontrer au moins une fois, c’est un journaliste qui me fasse dire quelque chose d’intelligent. » (Paul Morand) – Du moins en est-il ainsi des journalistes des média mainstream

« Les moyens de communication n’ont cessé de raréfier les occasions de rencontre et de discussion … Les communications se polarisent, elles sont de plus en plus à sens unique, de moins en moins réciproques … Avec vingt journalistes dévoués ou achetés on peut gouverner des dizaines de millions d’hommes (jadis un bon orateur ne pouvait en diriger que quelques petites centaines) … les moyens de communication augmentent fabuleusement le pouvoir du meneur, puisqu’ils concentrent le prestige à un pôle et l’admiration à l’autre. » (Serge Moscovici)

« …La majorité des médiatiques ne voient et ne croient que ce qu’ils disent ; et comme ils imaginent qu’il leur suffit de dire quelque chose pour que ce soit vrai, ils se trompent sur toute la ligne, comme d’habitude… » (Philippe Muray)

« Fondée sur l’enseignement et le commandement de l’exhibitionnisme devenu norme, quadrillant la vie quotidienne … Idéologie qui n’a pour but que sa survie à l’exclusion de tout contenu. » (Philippe Muray) – Sur l’idéologie journalistique.

« Encore un siècle de journalisme, et tous les mots pueront. » (Nietzsche)Prévision exacte.

« Grimper ou ramper sont une même chose. Tout est une question d’inclinaison de la pente. » (Nietzsche)

« J’ai du mal à trouver ces gens défendables. Ils occupent un poste qui est une sorte de juridiction d’exception à partir de laquelle on peut insulter, mépriser ceux qu’on n’a pas lus … Le journaliste, dans la configuration libérale, est quelqu’un qui mange dans la main d’un certain nombre de gens (les puissants) et qui crache sur d’autres (les petits, les faibles, les sans-grade…) … Le système de sélection du personnel journalistique installe dans les média des gens qui ont montré qu’ils étaient dociles, soumis … Moi qui suis un peu au courant des codes, quand j’ouvre le journal, je sais ce que ce journaliste-ci va dire de cet auteur-là, s’il est utile à sa promotion sociale, s’il est inutile, s’il faut le casser ou au contraire le célébrer … Renvoi d’ascenseur … Assez volontiers (en réponse à la question : Y a-t-il des journalistes à qui vous casseriez la gueule ?) … ‘Ceux qui, entre deux hôtels de luxe, effectuent un reportage qui permet, quelques trois jours plus tard, de donner des leçons d’humanisme, de droits de l’homme ou de politique étrangère dans les colonnes des journaux’ (extrait du livre de M. Onfray, La puissance d’exister) … Il n’a pas tort. On pourrait faire une psychologie d’un certain type de journalisme essentiellement pourvoyeur de revanche … jetez un coup d’œil sur la biographie de tel ou tel  (commentaire d’une position d’André Comte-Sponville considérant que certains journalistes sont des ratés traitant un domaine dans lequel ils auraient aimé réussir). » (Michel Onfray –considérations éparses sur les média)

« Jadis, pour empêcher de penser, le pouvoir avait ses gendarmes et ses geôles, ses inquisiteurs et ses culs-de-basse fosse, ses commissaires politiques et ses guillotines, ses militaires et ses prisons, ses kapos et ses camps. Aujourd’hui, il a ses journalistes. » (Michel Onfray)

« Le micro-trottoir fait partie des ficelles du métier. Le journaliste laisse croire qu’il interroge au hasard quelqu’un qui passe par là et à qui on demande son avis alors qu’il a soigneusement sélectionné le péquin à qui il fera tenir le discours officiel du média. Le casting du pigeon fait partie du métier …D’ailleurs, pour un qui passe à l’antenne, il faut un casting d’une quinzaine d’impétrants afin d’élire celui qui portera le message que le patron de la chaîne veut faire passer. » (Michel Onfray)

« Dans cette configuration où l’émission de télévision est devenue un cirque … où le cerveau d’un journaliste ne semble plus pouvoir aller au-delà de 140 signes. » (Michel Onfray)

« Le journaliste moyen s’étonne, s’offusque même, qu’on se soucie de l’exactitude des noms, des dates, des chiffres et autres détails du même genre. » (George Orwell) – On leur demande de servir, sauf exception, ils servent.

« Cette catégorie … qui prend régulièrement des postures de clerc face à un peuple réfractaire à ses lumières … Ce mélange de prétention éthique et de suffisance intellectuelle … qui passent le moindre événement au tamis de leur encyclopédique vanité, soupesant, condamnant et prospérant de commisération en recommandation. » (Paul-François Paoli) – Journalistes, d’une inculture aussi abyssale que leur prétention.

« Les journalistes qui ne laissent pas achever les phrases, montrant par là qu’ils s’intéressent davantage aux questions qu’ils posent qu’aux réponses qu’ils pourraient obtenir. » (André Perrin)

« Le conditionnel, tout journaliste peut en attester, n’est que le cache-sexe de l’hypocrisie, quand il n’est pas le sésame de la mauvaise foi, l’instrument des pires insinuations, des campagnes les plus nauséabondes. » (Bernard Poulet) – L’outil privilégié des dénonciateurs.

« En ces circonstances, les journalistes catholiques se distinguèrent particulièrement. Catholique et de ferme croyance, j’ai toujours remarqué que, de toutes les canailles, les canailles catholiques sont les pires. En 1946, ces bien-pensants humaient leur pichet de sang avec une volupté toute  spéciale. Surtout quand la victime était de leurs coreligionnaires. » (Robert Poulet – sur l’épuration en Belgique) – C’est hélas souvent vrai, du moins ce le fût. Mais attention, il ne s’agit que d’exceptions. Tous les journalistes catholiques (ou autres) ne sont pas des canailles.

« Sur l’autoroute, j’écoute Jankélévitch, dit l’un – Je ne connais pas ce groupe. (réponse d’une journaliste officiant dans le culturel, pour donner une idée du milieu journalistique – cité par Ollivier Pourriol)

« Lorsqu’un journaliste invoque le ‘droit d’informer’, le ‘droit à l’information’, il se réfère à son propre droit de présenter les faits comme il l’entend, presque jamais au droit du public d’être informé avec exactitude et sincérité. » (Jean- François Revel)

« Lorsqu’un journaliste vient à être critiqué parce qu’il manque à l’exactitude ou à l’honnêteté, la profession rugit en feignant de croire qu’on s’en prend au principe même de la liberté d’expression et qu’on veut museler la presse … Le droit de raisonner ou de déraisonner à sa guise n’a rien à voir avec le droit d’imprimer des informations fausses. » (Jean-François Revel)

« Pas plus que la liberté ne garantit l’infaillibilité, l’indépendance ne garantit l’impartialité … L’homme n’a pas besoin qu’on le force à être intellectuellement malhonnête pour le devenir. Il y parvient très bien tout seul. Il n’a pas non plus besoin qu’un pouvoir extérieur le contraigne à être incompétent, tant est grande sa capacité d’y parvenir seul et en toute spontanéité. … Au lieu d’informer leurs semblables, les journalistes veulent trop souvent les gouverner … La plupart des professionnels de l’information parlent ou écrivent non pas pour informer mais pour démontrer quelque chose … Préséance de la thèse sur le fait … Les journalistes ne s’appliquent pas à eux-mêmes les critères qui leur servent à juger les autres … Il serait temps que tous les journalistes se décident enfin à faire pleinement leur seul véritable métier : donner des informations exactes et complètes, et ensuite toutes les opinions, analyses, exhortations et recommandations qu’ils voudront, pourvu qu’elles soient fondées sur ces mêmes informations exactes et complètes. » (Jean-François Revel – considérations éparses sur les journalistes) – On peut toujours rêver, la corporation deviendrait-elle honnête par miracle, il faudrait aussi que ses membres jouissent d’un minimum d’intelligence et de culture. A les écouter, ce n’est clairement pas le cas.

« On doit se garder d’incriminer les journalistes. Si un trop petit nombre d’entre eux servent réellement l’idéal théorique de leur profession, c’est que le public ne les y incite guère. » (Jean-François Revel)

« Les mots du journaliste sont porteurs de tous les préjugés de notre temps, de toutes ces vérités tenues pour évidentes quoique jamais démontrées, d’une répartition arbitraire entre les bons et les méchants, d’une hiérarchisation morale des régimes politiques, d’une vision préconçue du sens de l’histoire, etc. … Par la brutalité de ses interruptions, le ton de ses questions et la formulation de celles-ci, le journaliste par excellence, version moderne de l’inquisiteur … ‘Vous rendez-vous compte de la gravité de vos propos ?’, ‘Regrettez-vous d’avoir dit cela ?’  … Ce que réalise la police dans la sphère de l’action publique, le journaliste l’accomplit dans le domaine du discours public et, espère-t-il, de la pensée qui soutient ce discours … L’Ancien régime a eu l’Inquisition, les régimes totalitaires ont eu leur police de la pensée, nous avons le journaliste. » (Ingrid Riocreux)

« C’est parce que le journaliste maîtrise mal sa langue qu’il ne l’aime pas, et c’est parce qu’il ne l’aime pas qu’il ne voit pas d’inconvénient à parsemer son discours d’anglicismes. » (Ingrid Riocreux) – Et de fautes invraisemblables, sans compter la vulgarité d’ensemble.

 « Le journaliste n’enquête que sur les gens à qui il veut nuire. Contrevenir à cette règle tacite est dangereux comme l’a montré l’épisode du ‘mur des cons’. Ce qui aurait dû être un scandale occupant l’actualité pendant des mois et donnant lieu à une succession de démissions, de récusations de magistrats, voire à des poursuites judiciaires en cascade fut enterré en quelques jours … Panel restreint et répétitif des sujets traités ; et l’omerta qui semble en reléguer d’autres dans le silence médiatique obligatoire. Cette sélection tacite des thèmes autorisés fait autorité jusque dans le monde universitaire. » (Ingrid Riocreux)

« L’invité est soumis au bon vouloir de l’invitant, qui règne en maître sur son émission ; tendre avec ceux qu’il apprécie, féroce avec ceux qu’il hait. ‘ Sur un plateau de télévision, l’impression produite vient encore plus de l’interrogateur que de l’invité. Il suffit d’un peu d’ironie dans les yeux, de fiel au bord des lèvres, d’un parfum de soupçon pour provoquer, avec une seule moue, une petite déchirure d’image … c’est le journaliste insinuateur qui distribue les bons et les mauvais points’. » (Ingrid Riocreux – citant Philippe de Villiers)

« Le mépris pour la ‘geusaille’ mal-pensante qu’il s’agit de rééduquer est une donnée-clef dans l’élaboration du discours journalistique (vocabulaire bas, choix de cacher des informations qui risqueraient d’être mal interprétées…). » (Ingrid Riocreux)

 « Le peuple parle mal, parlons comme lui ; le dédain prend le masque de la prévenance … Faisons jeune… » (Ingrid Riocreux) – Dédain assurément mais aussi inculture et vulgarité naturelle dans le milieu médiatique.

« Le mimétisme du langage commun vis-à-vis du parler journalistique est frappant et inquiétant, car du mot à l’idée, il n’y a qu’un pas … Tous les journalistes parlent de la même manière et le commun des mortels parle comme à la télé, donc comme les journalistes … L’homme de la rue répètera les formules creuses sur le vivre-ensemble, le danger de l’extrême droite, les bienfaits de l’Europe, vomira sur Donald Trump…  Il n’en sait rien, mais on le dit, donc il le dit. » (Ingrid Riocreux) – C’est particulièrement vrai au niveau de stupidité et de servilité atteint par la bourgeoisie-bobo.

« Le discours du journaliste s’émaille de petites citations temporelles. ‘Déjà’, ‘encore’, ‘pas encore’… inscrivent les phénomènes sur un axe temporel dont le terme est fixé … Progression inéluctable vers un avenir pré-écrit … ‘La peine de mort est encore’, ‘l’euthanasie est déjà’, ‘l’avortement…’, ‘La légalisation du cannabis…’, ‘le mariage homosexuel…’ … Cela va dans le sens de l’histoire, c’est inéluctable … Ces petites indications temporelles  sont censées nous permettre de situer tel pays sur l’axe du progrès. » (Ingrid Riocreux)

« Que les journalistes s’interdisent d’enquêter sur les origines des rumeurs et accusations signifient que, potentiellement, ils acceptent d’être instrumentalisés. Du moment qu’on les nourrit en scoops, ils se feront les complices de tous les assassinats politiques. Ils seront de tous les lynchages … » (Ingrid Riocreux)

« Il faut appliquer ce qu’Adolf Hitler prônait déjà dans Mein kampf : une posture monolithique, simpliste, caricaturale et tranchée, sans aucune déférence pour l’opposant qui doit être diabolisé sans trêve, à tort ou à raison. » (Ingrid Riocreux – La langue des médias) – Tout manifestant contre le mariage dit pour tous est un homophobe, ni plus ni moins, fermez le ban.

« Là où ‘euro-pessimiste’ ou ‘euro-sceptique’ sont des caractérisations neutres, le journaliste ne se prive pas de condencer les deux termes par celui ‘d’europhobe’, terme lesté d’une connotation subjective dépréciative. » (Ingrid Riocreux) – De plus la caractérisation de phobe permet d’éviter toute explication, argumentation, d’où sa fréquence dans le fatras médiatique.

« Où a-t-on vu que le rôle des journalistes était de veiller à ce que nous soyons charitables et accueillants ? Théoriquement, ils ne devraient être incitatifs ni dans un sens ni dans l’autre. Ils ne devraient pas être incitatifs du tout. » (Ingrid Riocreux) – Oui, mais alors, s’ils n’appuyaient pas la doxa, ils n’auraient pas obtenu leur poste ou le perdraient très vite.

  « Le discours médiatique est de plus en plus souvent méta-journalistique ; on de donne à regarder, on donne à contempler combien on est un bon journaliste, combien le métier que l’on fait est noble et beau. » (Ingrid Riocreux)

« L’uniformité idéologique et donc langagière d’un petit milieu qui façonne les individus et détruit leur singularité en même temps qu’il lamine leur intelligence … L’unité de cette profession tient essentiellement dans son uniformité idéologique qui semble prendre le pas sur toutes les autres exigences et met dans des situations difficiles tout journaliste uniquement désireux de faire correctement son travail … … Communauté de langage qui trahit une uniformité de pensée et de discours se déployant … sur le ton de l’évidence, avec le pouvoir totalitaire de susciter le malaise chez ceux qui ne se sentiraient pas parfaitement en phase avec les idées ainsi exprimées. » (Ingrid Riocreux)

 « Spécialité de la confiscation de parole … Votre propos trituré, sectionné, modifié, réutilisé sans votre accord … pour vous ridiculiser, vous démolir, vous faire dire ce que vous n’avez pas dit. » (Ingrid Riocreux – sur le respect de la parole recueillie)

 « Habitués à juger tout le monde, les journalistes n’aiment pas l’être. Ils entendent bien jouir en exclusivité de l’insigne pouvoir de décréter la mort sociale des sulfureux, de salir les réputations et de briser les carrières. » (Ingrid Riocreux) – Ils eussent faits d’excellents bourreaux.

 « Leur travail est de prendre des précautions avec la vérité. » (un journaliste sur le métier de  journaliste) – On s’en doutait un peu, des précautions qui vont jusqu’au mensonge par action, par omission… « Sens de la responsabilité. Comprendre : propension à nous faire la morale au nom de la bonne cause … La plupart des journalistes  considèrent que leur mission est d’établir et de sauvegarder des vérités officielles» (Ingrid Riocreux)

 « On nous exhibe un enfant mort ou grièvement blessé quand cela paraît opportun. Le petit Aylan envahit les unes en pleine polémique sur l’accueil des réfugiés … La campagne présidentielle de 2017 nous aura appris qu’il y a des questions que l’on n’a pas le droit de se poser (allusion à l’embuscade tendue à François Fillon)… ’Pourquoi maintenant ?’ Il paraît que c’est ‘complotiste’ de se poser cette question … On devrait avoir le droit de s’étonner du moment auquel sort une affaire. On devrait pouvoir se demander qui est à l’origine de telle ou telle fuite … On nous oblige déjà à croire au Progrès continu. Maintenant, on voudrait nous faire croire au hasard permanent … Les journalistes devraient être les premiers à s’interroger … devant tout événement qui arrive trop évidemment à point nommé. Mais ils ne s’étonnent jamais, pire, ils s’interdisent de s’étonner. Ils ont tacitement acceptés d’être manipulés. » (Ingrid Riocreux)

« A vouloir jouer au curé, au juge, à l’élu, à l’instituteur, en oubliant sa mission première d’information, la presse… » (Ivan Rioufol) – Sauf rares exceptions, sa mission n’est plus maintenant que de propagande et d’intoxication.

« Les grands inquisiteurs ont leurs rond de serviette dans la plupart des journaux, radios et télévisions où ils se relaient, s’épaulent se cooptent depuis des lustres. Ils s’y comportent en propriétaires repus  … Ils s’adressent moins à un lectorat ou à des auditeurs (qu’ils méprisent) qu’à leurs propres confrères (caste dont dépend le maintien de leurs privilèges), dans un exercice d’admiration mutuelle et d’audaces certifiées impeccables … Le journaliste qui se réclame majoritairement de la gauche, est souvent semblable au clerc : sa foi ne s’inquiète pas des faits, tant il est persuadé représenter le bien et la vertu. Le ricanement, le dénigrement, voire l’insulte sont ses arguments … Ce journalisme-lessiveuse, tel qu’il se pratique majoritairement en meute et les yeux clos… » (Ivan Rioufol)

« Le conformisme du journalisme, qui s’est laissé submerger par les idées toutes faites, l’autocensure, la traque aux déviants, et la flatterie des puissants. Le journalisme s’est majoritairement rangé du côté du discours dominant, aseptisé et hygiéniste. Il a participé à la conspiration du silence sur la faillite du modèle diversitaire, en acceptant de taire ou de  maquiller les faits. La presse muselée (de jadis) est devenue muselante. » (Ivan Rioufol) 

« C’est un terrible avantage que de n’avoir rien fait, mais il ne faut pas en abuser. » (Rivarol)

« Les journalistes sont à 95% des bobos. » (Alix Girod de l’Ain) – « A ‘libé’, on est majoritairement de cette tendance de gauche bien-pensante, une élite qui refuse de se penser comme telle. ‘Libé’, c’es le temple de la boboitude. » (Annick Rivoire)

« Au nom du droit des gens, il pratique tantôt le journalisme de meute, tantôt le journalisme de salon. Le jeu consiste à désigner un soir un coupable … à le traquer des jours durant, puis à partir en chasse contre un autre gibier. » (Edouard Sablier – sur le journalisme)

« Les faiseurs de radio et de télévision ont perpétré un coup d’état médiatique, ils se sont placés au premier rang (et loin devant les autres) des divertisseurs et des communicateurs nationaux … Que représente un grand philosophe ou écrivain ou moraliste à côté d’une présentatrice de journal télévisé ? Les animateurs de télévision ont pris le pouvoir du jour au lendemain. » (Peter Sloterdijk) – Fortune (matérielle et psychologique) qui les rend d’autant plus soumis à leurs maîtres. 

« ‘On les a placés devant cette alternative : devenir des rois ou les courriers des rois. A la manière des enfants, ils voulurent tous être courriers. C’est pourquoi, il n’y a que des courriers, ils courent le monde et comme il n’y a pas de rois, se crient les uns aux autres des nouvelles devenues absurdes’. Pas de description plus perspicace du journalisme moderne … Ceux qui apportent les messages tournent à toute vitesse dans le vide … Personne derrière nous, eux, aucun roi dont la parole, faisant autorité, donnerait un sens à la mission, plus de centre. Où est l’émetteur ? Qui parle au juste ? » (Peter Sloterdijk – citant Franz Kafka) – Plus d’élite, que des crieurs du vide dans le vide.

«  Les nouveaux puceaux rompus à l’éloge réciproque agissent en meute et fonctionnent par réseau ; avec cette cruauté des lâches … Cooptés par le régime pour leur obéissance, ils distribuent images et bons points dans leurs magazines pour consommateurs de panoplies. » (Alain Soral)  

 « …Au près de nombreux  journalistes qui ne savent admirer que ce qu’ils ne comprennent pas … Au fond, un journaliste, c’est quelqu’un, presque par définition, qui parle de sujets qu’il ne connaît pas très bien. Dés qu’on est compétent sur un sujet, on est sidéré par l’approximation, voire la fausseté de ce qu’on lit dans les journaux (et pire encore à la télévision) … Pour beaucoup, le journalisme est une position de repli, d’échec, de compensation, quand ce n’est pas de revanche ou de ressentiment. On peut appeler ça un raté, si vous voulez … Nul n’est tenu d’avoir du talent. Mais, alors, ils devraient faire preuve d’un peu plus d’humilité quand ils parlent de ceux qui possiblement en ont. » (André Comte-Sponville)  – Et de moins de hargne parfois vis-à-vis des petits ou des esprits indépendants.

« Les condottieri de la plume ont remplacé les condottieri du sabre et rivalisent d’arrogance et de vénalité. » (baron de Stassart)

« La dimension temporelle du journalisme est une simultanéité nivellante. Tout a plus ou moins la même importance. Tout n’est que quotidien … Tout sera ‘soldé’ le lendemain … La vision journalistique aiguise chaque événement, chaque situation pour lui conférer une puissance de pénétration maximale ; mais l’aiguisage est uniforme … même tranchant. » (George Steiner)

« Rien n’est odieux aux gens médiocres comme la supériorité de l’esprit : c’est là, dans le monde de nos jours, la source de la haine. » (Stendhal)

« Douaniers, contrôleurs et policiers se multiplient dans le monde journalistique, tous professionnels plus ou moins improvisés de la dénonciation de complots, petits ou grands … On fabrique des ennemis absolus avec n’importe quel opposant, n’importe quel récalcitrant. Les tièdes eux-mêmes deviennent suspects … Ne pas dénoncer l’ennemi médiatiquement désigné avec suffisamment de vigueur… L’accusateur a tous les droits et d’abord celui de qualifier et de catégoriser qui est : ‘fasciste’, ‘réactionnaire’, ‘raciste’, ‘xénophobe’ ou ‘homophobe’… pense-t-il, c’est moi qui le décide … L’accusé n’a pas à être connu ou entendu. »  (Pierre-André Taguieff)

« Le journalisme dit d’investigation se transforme en journalisme de dénonciation et de délation, des journalistes enquêteurs se prennent pour des commissaires à la guerre idéologique, le désir d’épuration et d’éradication se substitue au devoir d’information. » (Pierre-André Taguieff)

« Ce sont des cons faciles à manipuler … Pourquoi acheter un journal alors qu’on peut si facilement acheter un journaliste ? … Et cela ne coûte pas cher … Pour être bien avec eux, il suffit de les inviter à manger, de leur offrir un cadeau, et ça marche ! » (Bernard Tapie – cité par Sophie Coignard) – Il doit bien y avoir des exceptions, mais pour une fois, rendons grâce à Bernard Tapie de sa surprenante franchise.

« Derrière les foules criminelles il y a des publics plus criminels encore, et à la tête de ceux-ci, des publicistes qui le sont encore plus … Découvrir ou inventer un nouvel et grand objet de haine à l’usage du public, c’est encore un des plus sûrs moyen de devenir un des rois du journalisme. Toujours et partout, l’apologétique n’a eu autant de succès que la diffamation. »  (Gabriel Tarde) – Publicistes : journalistes, éditorialistes, intellectuels aujourd’hui

« Premier point pour un journal : faire retourner les têtes par quelque gros tapage. Le procédé le plus simple et le plus connu, c’est de scandaliser les gens, ou bien de les effrayer par quelque fausse nouvelle ou par l’exagération mensongère d’une nouvelle vraie. » (Gabriel Tarde) – Sans même rien fabriquer trop ouvertement, il suffira même de laisser libre cours à la gigantesque inculture et à la fébrile, crédule et incurable sottise du jounaliste sorti d’école.

« La presse a beau se déconsidérer de plus en plus par la vénalité fréquente des journalistes, par la connaissance croissante qu’on a de leur partialité vénale, le pouvoir de la Presse se maintient et même s’agrandit parce qu’elle répond à un besoin d’information et d’excitation quasi alcoolique des esprits. » (Gabriel Tarde) – Du temps de l’auteur, la télévision était inconnue.

« Les journalistes ne sont ni soumis à l’Etat ni achetés par le capital, pourtant ils abondent tous dans le même sens, imitant le plus prestigieux parmi eux, craignant de paraître hors du coup, se sentant chargés d’une mission identique. » (Tzvetan Todorov)

« Autrefois les gens avouaient aux confesseurs, maintenant ils avouent aux journalistes. » (Bertrand Vac)

« Au lieu de se contenter de la difficulté de rendre compte au plus près de la réalité, il s’est auto-institué le porte-parole d’une morale, d’une justice et d’une vision du monde  … Ils se vivent comme des justiciers aux côtés des victimes des puissants… » (Philippe Val – sur ses collègues journalistes)

« Ils ne se considèrent plus comme des informateurs mais comme des moralistes qui doivent empêcher le peuple de penser mal … Ils prétendent être les garants d’une paix civile qu’ils fragilisent sans vergogne avec un discours qui ne vise qu’à flatter leur propre narcissisme de héros de la morale, alors qu’on ne leur demande que d’être garants de la justesse de leurs informations … la médiocrité de leurs pratiques, basées sur la lâcheté, la démagogie, le mépris de la responsabilité… » (Philippe Val)

« Le poignard le plus aigu, le poison le plus actif et le plus durable, c’est la plume dans des mains sales. » (Louis Veuillot)

Les journalistes sont des copistes. Ils font tous le même article. » (Philippe de Villiers)

« Fine mouche branchée vouée à la célébration de l’accélération et à la vénération des puissants. » (Marin de Viry)

« Le journaliste décide  de ce dont il faut parler et de ce qu’il faut taire, de ce qui est réussi et de ce qui est raté, c’est lui qui dresse le palmarès des intellectuels, qui désigne les cinquante meilleurs, ceux qui comptent ou compteront. » (Yves-Charles Zarka)

« Le nain voit des géants partout. » (proverbe)

« Quand on élève un trône pour le mensonge, on dresse une potence pour la vérité. » (proverbe)

« Une organisation de journalistes demande à sa direction de mettre un journaliste au pas. » (?) – Jusqu’où la profession descendra-t-elle dans l’abjection 

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