340,1 – Force, Solidité, Puissance / Faiblesse, Fragilité

– Ne pas confondre rang, officiel, social et puissance réelle. « Les maîtresses du roi étaient souvent bien plus puissantes que les dames de la cour, la reine comprise. En raison de cette disparité entre rang social et puissance sociale… »  (Norbert Elias) – Toujours suivant l’auteur : à la fin de l’Ancien Régime, rang de la noblesse d’épée et puissance de la noblesse de robe ainsi que de la haute bourgeoisie

-Spectacle lamentable que ces jeunes gens affichant et tirant quasiment gloire de leur petitesse, faiblesse et même de leur lâcheté en s’abritant dans des safe space pour fuir de prétendues réflexions, des regards malveillants allégués, les deux issus de leur seule imagination et de leur masochisme victimaire.  Parfaites illustrations de la débilité de la modernité occidentale. Ce sont les barbus de Daech qui doivent bien rigoler.

-« Nous lutterons comme des lions pour protéger notre ramollissement. » (Philippe Murray) 

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« ‘Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître s’il ne transforme sa force en droit et l’obéissance en devoir’ … Il ne s’agit pas seulement de faire en sorte que la domination prenne le masque de l’obligation juridique, mais d’opérer une transfiguration, une conversion existentielle : de la contrainte au consentement, de la soumission à la reconnaissance. » (Myriam Revault d’Allonnes – citant J. J. Rousseau) – Voir tous les systèmes politiques.

La force « permet d’écarter l’empêchement qui retient la volonté de suivre la raison. » (saint Thomas d’Aquin)

« Tandis que la force est la qualité naturelle de l’individu isolé, la puissance jaillit parmi les hommes lorsqu’ils agissent ensemble et retombe dés qu’ils se dispersent. » (Hannah Arendt)

« La puissance inspire inévitablement la crainte et l’envie aux autres et, à ceux qui la possèdent, l’orgueil … La puissance qui éveillait l’envie ou la crainte aurait dû, à partir d’une certaine date, se contenter de ne pas être vaincue. Voulant une victoire totale, elle fonçait vers sa perte. » (Raymond Aron – évoquant des conflits historiques de puissances à puissances et suscitant ainsi des coalitions) – Mais le raisonnement vaut autant pour des conduites individuelles.

« Il n’est pas d’empire (ni sans doute de nation) qui n’ait été fondé, d’abord, sur la force militaire. » (Raymond Aron)

« Il n’est pas d’exemple, à travers l’histoire, que le peuple-maître n’ait pas attribué le triomphe de ses armes à la vertu. » (Raymond Aron) 

« La sensibilité exacerbée rend la confrontation des idées impossible. Le citoyen postmoderne est devenu une frêle petite chose que la moindre évocation d’une pensée non conforme traumatise …  On ne sait plus distinguer une  affirmation d’une démonstration, une opinion d’un fait, on parle  ‘en tant que X ou Y’ … Chaque locuteur est désormais renvoyé  à son statut supposé dans l’architecture sociale victimaire. Il doit d’abord déclarer ‘d’où il parle’, quelle est sa couleur  de peau, etc., ce qui fera de lui  une victime patentée ou au contraire un coupable par construction. » (Olivier Babeau)

« L’homme est le seul animal porté à opprimer son semblable et à accepter l’oppression ,.. La puissance qui repose sur la force (se soumettre ou périr), rencontre la peur,  voit de dresser en face d’elle la révolte, réduit par la mort  … La puissance se manifestera probablement par la ‘terreur subtile’ (frappe de catégories déterminées (aristocrates, juifs, personnes refusant l’idéologie dominante et mettant en péril le monopole de l’oligarchie) entraînant passivité et même collaboration (délation) chez les autres … Hormis les cas extrêmes (camps…), la puissance concrète est nécessairement accompagnée d’autorité et de direction, mais la part d’autorité de la puissance ne peut être déléguée (les autorités héritées du passé doivent être dévalorisées et les autorités émergentes brisées – La dévalorisation du passé, comme le sabotage de l’autorité des parents, des maîtres, démontre que nous sommes aujourd’hui dans un régime reposant sur la puissance, la compétence technique et la force nue). » (Jean Baechler – Le pouvoir pur) – Voir développement sur le pouvoir à la rubrique Pouvoir, Commandement, 375, 4  

« Les hommes rêvent, ils se fabriquent des mondes idéaux et des dieux. Les femmes assurent la solidité et la continuité du réel. » (René Barjavel)

« La délicatesse : cette aristocratie de la force. » (Natalie Clifford-Barney)

« Ne te dis pas le plus fort, montre que tu l’es. » (Anne Barratin)

 « Celui qui ne croit pas à son impuissance est plus fort que celui qui ne croit pas à sa puissance, celle-ci fût-elle mille fois supérieure. » (Jean Baudrillard – sur les relations entre l’Islam et l’Occident)

« La force, idéal de l’homme de la modernité, se définit par la volonté de maîtrise et de domination des lois mêmes de la nature, mais aussi par son opposition radicale à la ‘faiblesse’, perçue comme la négation de l’essence et du sens de cet homme tout-puissant … La faiblesse sera tout ce qui constitue une entrave, un obstacle à cette volonté de domination. » (Miguel Benasayag) – Indirectement, source du mépris des prétendues élites pour les classes populaires.

« Le taoïsme dit que l’efficacité se mesure au fait d’agir peu et de produire beaucoup d’effet. On peut considérer le ‘plus de moyens’ comme le garant de l’efficacité, ou au contraire y voir le signe d’une inefficacité caractérisée, car impliquant la séparation de l’acteur avec la situation … Le signe de l’efficacité n’est pas que nous produisions beaucoup d’activités, mais que, par ces activités, nous développions beaucoup de puissance. » (Miguel Benasayag, Angélique del Rey)

 « On peut dénoncer la raison du plus fort sans pour autant déconsidérer la force. Je crois que les faibles il ne faut pas leur vanter les vertus de la faiblesse, mais au contraire leur apprendre à conquérir la puissance nécessaire pour triompher de ceux qui les oppriment. » (Alain de Benoist – sur la tendance doloriste de gauche, revenant à affirmer la supériorité de la faiblesse et de l’humilité) – Il est vrai que laisser les faibles dans leur faiblesse permet de mieux se les soumettre.

« A mesure que le progrès se développe, il se démasque. Il vise beaucoup moins le bonheur que la puissance … Le machinisme est le caractère essentiel de notre civilisation. » (Emmanuel Berl)

« Notre civilisation est celle de la puissance, de même que la civilisation chinoise fut celle de la sagesse, la civilisation  égyptienne, celle de la piété, la civilisation grecque, celle de la cité et de la beauté.. » (Emmanuel Berl) 

« Il (le bourgeois) n’aime pas agir au nom de la force, mais au nom de la justice. Qui parle de la force lui déplaît. Il déteste l’homme cynique ; il déclare cynique quiconque pose la force comme force au lieu de la poser comme morale. » (Emmanuel Berl) – Il y a toujours une mentalité bourgeoise, aujourd’hui les ‘Bobos’, les légalistes obsédés, hallucinés de démocratie, les délateurs et inquisiteurs, les drogués d’informations tordues, de presse soi-disant respectable et de J. T…

« L’illusion des faibles, à chaque nouvelle tentative d’une impossible libération, est de faire table rase. Comme si la vie se recommençait !» (Georges Bernanos)

« Provoquer ce qu’on redoute est moins signe de courage que de faiblesse. » (Georges Bernanos)

« Si on fait preuve de faiblesse quelque part, on a nécessairement besoin d’une aide extérieure. Ainsi l’indépendance et la puissance sont par nature une seule et même chose. Associons donc la considération sociale à l’indépendance et à la puissance et nous verrons que ces trois biens n’en font qu’un. » (Boèce)

 « Si on tombe, c’est qu’on ne tenait pas sur ses jambes. » ( Boèce)

« Dés qu’on possède la force on cesse d’invoquer la justice. » (Gustave le Bon)

« Le droit et la force sont des identités. Le droit est la force qui dure. » (Gustave Le Bon)

« Toute force procède de l’immobilité, de la durée, de l’ordre stable. » (Louis-Ambroise de Bonald)

« Max Weber distinguait la puissance et la domination, la puissance supposant la possibilité d’imposer sa volonté par la force s’il le faut, et la domination supposant la reconnaissance par ceux qui obéissent… Qu’en est-il en URSS ? » (Pierre Boncenne questionnant Hélène Carrère d’Encausse)

« Nul ne sait user de la puissance, que celui qui la sait contraindre; celui-là sait maintenir son autorité, qui ne souffre ni aux autres de la diminuer, ni à elle-même de s’étendre trop ; qui la soutient au dehors et qui la réprime au-dedans. » (Bossuet)

« Si c’est une grande puissance de pouvoir exécuter ses desseins, la grande et la véritable c’est de régner sur ses volontés … La puissance est le principe le plus ordinaire de l’égarement ; en l’exerçant sur les autres, on la perd souvent sur soi-même, elle est semblable à un vin fumeux qui fait sentir sa force aux plus sobres. » (Bossuet)

« Plus un homme a de vertus, moins on lui passe de faiblesses. » (Henri Boucher)

« Au pouvoir s’associe l’idée de quelque chose de proche, de présent. C’est une force, plus immédiate que la puissance. Le chat qui tient la souris exerce le pouvoir, le chat qui joue avec elle tout en la gardant sous contrôle, exprime la puissance … La puissance de Dieu s’étend sur tout croyant, mais il n’exerce pas son pouvoir d’intervention … Une caractéristique notable de la puissance est la rapidité. » (Elias Canetti – simplifié)

« Je n’ai jamais encore entendu parler d’un homme qui ait attaqué la puissance sans la vouloir pour lui. » (Elias Canetti)

« Les peuples modernes peuvent se sauver par le développement des forts. Non par la protection des faibles. » (Alexis Carrel) – La protection des faibles n’est nullement à exclure à condition que la castration des forts n’en soit pas la contrepartie ; comme c’est actuellement le cas dans le régime d’envie généralisé.

« L’institution de l’inégalité correspond beaucoup plus naturellement aux exigences du noyau psychique originaire, de la monade psychique que nous portons en nous et qui se rêve toujours, quel que soit notre âge, toute-puissante et centre du monde. Cette toute-puissance et cette centralité par rapport à l’univers, n’est évidemment pas réalisable ; mais on peut en trouver un simulacre dans une petite puissance et dans la centralité relativement à un petit univers. » (Cornelius Castoriadis)

« Ces phénomènes (stalinisme et nazisme) peuvent à peine être compris sans prendre en considération l’énorme attrait que la ‘force’ exerce sur l’homme, c’est-à-dire sur la psyché… En tant que psychanalyste, je dirais qu’une personne qui ne peut pas avoir un phantasme impliquant la toute-puissance est très sérieusement malade … La capacité de former des phantasmes de toute-puissance est une composante nécessaire non seulement de la vie inconsciente, mais aussi de la vie consciente. Si vous ne pouvez pas vous adonner à une rêverie, pensant ‘la fille viendra au rendez-vous’, ou ‘j’écrirai mon livre’, ou ‘les choses se passeront comme je les souhaite’, vous êtes vraiment très malade. Et évidemment vous êtes tout aussi malade si vous ne pouvez pas corriger ce phantasme et vous dire ‘non, je ne lui plaisais pas, c’est clair’ ou ‘elle a déjà un amant et lui est très attachée’… » (Cornelius Castoriadis) – Qui n’a jamais rêvé de pulvériser un ou des adversaires, psychologiquement ou même physiquement ?

« Dans le monde d’aujourd’hui, ce n’est pas le gros qui mange le petit, c’est le rapide qui mange le lent. » (John Chambers – cité par Gilles Finchelstein)

« La faiblesse du caractère anéantit la puissance de la position. Celui qui ne sait pas ajouter sa volonté à sa force, n’a point de force. » (Chamfort – d’un homme accrédité mais échouant dans toutes  ses recommandations)

« Les gens faibles sont les troupes légères de l’armée des méchants. Ils font plus de mal que l’armée même. Ils infestent et ils ravagent. » (Chamfort)

« La faiblesse n’est pas la fausseté, mais elle en tient lieu et elle en remplit les fonctions. » (Chateaubriand)

« Il existe deux forces : la force des hommes et la force des choses ; quand l’une est en opposition à l’autre, rien ne s’accomplit. » (Chateaubriand)

« Il me semblait qu’un homme sage, s’il doit s’employer avec une vigilance lucide à conduire sa destinée, doit aussi savoir s’enfermer dans un fatalisme impassible, non dépourvu de curiosité, dans les moments où cette conduite échappe à ses moyens, où il devient le jeu des événements. C’est assez que de tendre toute son attention, tout son effort à conserver la maîtrise de soi, sans prétendre à tout coup maîtriser le destin : le sentiment de votre impuissance n’entraîne alors que la rage ou l’angoisse. » (Louis Martin-Chauffier)

« Il y a la faiblesse inconnue de nous, ou soupçonnée peut-être … la faiblesse, qui peut ne jamais se manifester, observée ou non, redoutée ou virilement méprisée, réprimée ou peut-être ignorée, pendant plus de la moitié de l’existence, celle-là, nul d’entre nous n’en est à l’abri … Chacun, s’il est honnête,  devrait avouer qu’il y a, chez les meilleurs d’entre nous, un point … un point quelque part où ‘on lâche tout’. Et il faut vivre en connaissant cette vérité. Dans certaines combinaisons de circonstances, on est sûr que la peur va montrer son nez … Et même chez ceux qui nient cette évidence, la peur est là ; la peur de soi-même. »  (Joseph Conrad – Lord Jim) – Défaillance (subite)  par rapport au courage.

« Un peu de dureté convient aux grandes âmes. » (Corneille) 

« Partout où les hommes se réunissent, les faibles tombent sous la tyrannie des forts. » (Donoso Cortès)

« L’application de la force est nécessaire à toutes les opérations salutaires ici-bas, et le dédain de la force mène les dédaigneux à l’esclavage … Ainsi l’imbécile, le libéral qui croit que personne n’a tout à fait raison ni tout à fait tort peuvent-ils se permettre de mépriser la force, outil du droit. » (Léon Daudet)

 « L’Occident a perdu une part insécable de la vertu, au sens noble de ‘virtus’ qui inclut la force et qui grandit l’homme. Il a divinisé la faiblesse et les bons sentiments … Notre société où la gentillesse mièvre des faibles sert de paravent à des rapports sociaux de fer et de glace. » (Raphël Debailiac) – « Une certaine forme d’indulgence humaine ne peut être qu’un encouragement au mal, Jésus dit à la femme adultère : ‘Je ne te condamne pas, va et ne pèche plus.’ Il aide le faible à devenir fort. Le romantisme dira plutôt ; ‘Tu n’as jamais péché, va et continue…’ Il justifie, il canonise la faiblesse … » (Gustave Thibon)

« Le fort est fluide. Le faible n’a pour lui que son bercail … le prédateur déteste le rempart ; la proie aime bien. » (Régis Debray)

« Ce principe de précaution est on ne peut plus contemporain en ce qu’il fait son deuil humblement de l’idée de totalité et de toute transcendance, soit les deux dimensions manquantes d’une période d’émiettement … Transformation des angles durs en tables rondes. » (Régis Debray – sur l’art actuel du compromis et le en même temps macronien)

« Les démocraties ne traitent guère les questions du dehors, des affaires extérieures, que par des raisons du dedans (électoralistes donc)  … Continuité d’un dessein et persistance d’un vouloir : un luxe inaccessible aux démocraties d’opinion. François I° ne pourrait plus aujourd’hui s’allier aux Otttomans ni Richelieu aux protestants. » (Régis Debray) – Impuissance des démocraties

« Nous avouons notre faiblesse, mais nous ne manquons pas de l’appeler ‘faiblesse humaine’. » (Louis Dumur)

« Par un tour de passe-passe extraordinaire (qui remonte au christianisme et culmine en démocratie), la faiblesse est devenue le synonyme de la bonté, et la force est, à l’inverse, devenue l’équivalent de la méchanceté. Le culte de l’égalité est, à ses yeux, un leurre qui dissimule le ressentiment et l’envie ; à l’ère des droits égaux, être victime est une vertu, être vainqueur est un défaut. La démocratie a effectué ce tour de passe-passe en faisant passer la bassesse pour de l’humilité, la soumission pour de la tolérance, le Bien pour un bien, et la lâcheté pour de la patience … La faiblesse se fait passer pour du mérite … elle est sans limites et ses moyens sont démesurés ; elle n’a aucun scrupule à invoquer un secret d’Etat ou une dictature des juges pour masquer le fait qu’elle a piqué dans la caisse … La victime, fille aînée de la démocratie … consécration de la victoire des victimes. » (Raphaël Enthoven –  évoquant Nietzsche)

« Si tu prends un rôle au-dessus de tes forces, non seulement tu y fais pauvre figure, mais celui que tu aurais pu remplir, tu le laisses de côté. » (Epictète)

« Les faibles, dans notre société de communication, ne sont pas les plus pauvres et les plus démunis, ce sont ceux qui sont les plus éloignés des média. » (Alain Etchegoyen) – Les ouvriers du secteur privé, les paysans, les petits français, les gens droits et honnêtes … Non seulement ils sont faibles, mais en plus ils sont insultés par le gras microcosme politico- médiatique.

« Force. – Toujours herculéenne. » (Flaubert – Dictionnaire des idées reçues)

« Fort – Toujours ‘comme un turc’, ou ‘comme un bœuf’ » (Flaubert – Dictionnaire des idées reçues)

« La raison du plus fort est toujours la meilleure… » (La Fontaine – Le loup et l’agneau)

« Le chêne dit un jour au roseau – Vous avez bien sujet d’accuser la nature – Un roitelet pour vous est un puissant fardeau … Je plie et ne rompt pas. » (La Fontaine – Le chêne et le roseau)

« Il faut à la force, pour tenir son rang, un certain caractère d’assurance. » (Charles de Gaulle)

« Méfions-nous  de cette volonté de toute-puissance qui fait peser sur nos épaules le poids de nos vies. » (Anne Gavini) – N’exigeons pas trop de nous.

« Il y a d’admirables possibilités dans chaque être. Persuade-toi de ta force et de ta jeunesse. Sache te dire sans cesse : ‘Il ne tient qu’à moi’. » (André Gide)

« Les rapports de forces ne contrôlent plus les rapports de foi, qui désormais dominent. Les ‘idées deviennent forces matérielles lorsqu’elles s’emparent des masses’ répète Lénine. … Une idée qui s’empare des masses, c’est une ‘ligne, une ‘foi’.» (André Glucksmann)

« Il reste toujours assez de force à chacun pour accomplir ce dont il est convaincu. » (Goethe)

 « Nul ne sait user de la puissance, que celui qui la sait contraindre en lui-même. » (saint Grégoire le grand) – A quoi Bossuet rajoute : « Celui-là sait maintenir son autorité, qui ne souffre ni aux autres de la diminuer, ni à elle-même de s’étendre trop; qui la soutient au dehors et qui la réprime au-dedans. » (sermon sur les devoirs des rois)

« On ne parle plus guère de la force de l’esprit ; on vante plutôt la finesse, la délicatesse que la vigueur. La force d’esprit consiste à aller d’emblée à l’essentiel sans se laisser distraire par le détail. Un esprit qui a de la force néglige ce qui n’importe guère. Les feuilles ne lui cachent pas les branches … La force est la plus enviable qualité de l’esprit, car elle comporte le sens du réel, du solide, du simple, du naturel. Et la force de l’esprit n’est pas loin de la force d’âme. » (Jean Guitton)

« La violence est une caricature de la force … quand la force n’a plus conscience d’elle-même. » (Jean Guitton)

« La puissance pour la puissance … La puissance s’est annexée la moralité comme moyen. La sauvegarde des valeurs ou l’intérêt du peuple sont des prétextes au service de la puissance. » (Martin Heidegger – sur la deuxième guerre mondiale)

 « Ce qui distingue l’hégémonie américaine au XX° siècle, c’est la conjonction sans précédent à l’échelle mondiale des différents domaines de supériorité … militaire et stratégique bien sûr (la puissance pure), mais aussi économique et culturel au sens large de ce dernier terme ; cette conjonction-là n’a pas d’équivalent parmi les impérialismes du millénaire écoulé. La France a pu dominer culturellement du XVII° au XIX° siècle bien au-delà de son poids militaire ou économique dans cette durée ; et l’Espagne a pu dominer le premier empire durable sur lequel le soleil ne se couchait jamais, mais sans que son modèle culturel débordât largement des limites de l’empire … Les Etats-Unis ont été les animateurs au plan économique mais aussi conceptuel et organisationnel de la vague de mondialisation de la seconde moitié du XX° siècle. En Occident, seul l’empire  romain a connu une convergence aussi forte des facteurs de puissance et d’influence, fût-ce sur une aire plus limitée. » (François Heisbourg) – Suivant l’auteur : la force, le hard power ; l’influence, le soft power. A ces deux facteurs hégémoniques il conviendrait d’ajouter la volonté politique ou idéologique.

« Sans l’épée, les pactes ne sont que des mots. » ‘(Thomas Hobbes)

« Car apprendre sa faiblesse en la supportant n’était pas un mal pour l’homme. C’était même plutôt un bien pour lui que de ne pas se méprendre sur sa nature. » (saint Irénée)

« La violence c’est la force des faibles. » (Vladimir Jankélévitch)

« La force implique non seulement la virtualité, qui est la possibilité d’un certain futur, mais la potentialité, qui est le pouvoir de faire advenir cet advenir, de rendre présent ce futur … en un mot elle ‘fait’ … Fondatrice d’avenir … » (Vladimir Jankélévitch)

« La force s’oppose à la faiblesse, la violence, elle, s’oppose à la douceur. La force propulse l’action, qui est économique et ajustée ; la violence dilapide les agitations échevelées, qui sont de l’action en délire, elle trépigne et se démène … quelque chose d’orgiaque … Elle est tout émiettement, éparpillement, éclatement par opposition à la ligne droite de la force. » (Vladimir Jankélévitch)

« Vous portez secours aux faibles, puisque ce sont eux qui ont besoin de notre aide, mais ce n’est pas une raison pour combattre le fort sous le seul prétexte qu’il est fort ! C’est-à-dire pour le seul amusement gratuit de nuire au vainqueur et de lui faire prendre la place du vaincu. » (Vladimir Jankélévitch) – Oh si, c’est une excellente raison, dictée par l’envie des médiocres, qui d’ailleurs se moquent pas mal des faibles qu’ils méprisent. 

« L’argent va aux riches, la chance aux heureux, les honneurs aux hommes déjà importants (car c’est l’importance qui nous rend importants), les décorations attirent les décorations et vont d’elles-mêmes garnir les poitrines déjà constellées. Sans le régulateur moral, l’inégalité est ainsi livrée à la fièvre de la frénésie inflationniste. Tels sont les monstres de la puissance, d’une puissance folle d’elle-même, et qui obéit à une espèce de prolifération cancéreuse … La justice les endigue comme elle peut. Notre indignation les dénonce … Mais les forts sont si voraces qu’ils raflent tout, même les apparences de la faiblesse … On ne peut pas tout accaparer : avoir les plus hautes distinctions et les refuser, avoir tous les honneurs et en même temps ne pas les avoir, posséder tous les avantages sans les inconvénients, cumuler la puissance et le détachement, transcender les contradictoires, en un mot être sublime. » (Vladimir Jankélévitch)

« N’élevez pas ce qui est fragile ; soit ne l’exposez pas à tomber. »(Joseph Joubert)

« Souplesse et faiblesse de l’eau la rendent plus forte que la force … la véritable force ne se force pas … la force véritable est la force contenue, impliquée, et non celle qui, pour se montrer, doit se raidir et, se raidissant, est portée à se briser, ou du moins à s’user … Ce n’est pas la force étalée, mais la puissance du potentiel … C’est seulement en s’adaptant à l’adversaire qu’on peut en triompher. Sa situation est pour moi comme le relief est pour l’eau, je me moule sur elle, je l’épouse au lieu de la contrecarrer, je me conforme sans me raidir… Vaincre sans affronter … Paralyser la résistance en n’offrant rien de tangible à quoi on puisse s’opposer … Adaptation souple du corps du dragon et image de l’eau. » (François Jullien – sur la puissance objective de l’eau qui vient à bout de tout, et le modèle qu’elle offre à la pensée stratégique chinoise)

« La puissance est la force organisée, l’union de l’organe avec la force. L’univers est plein de forces qui ne cherchent qu’un organe pour devenir puissances. Les vents, les eaux sont des forces ; appliquée à un moulin ou à une pompe, qui sont leurs organes, elles deviennent puissances. Cette distinction de la force et de la puissance donne la solution du problème de la souveraineté dans le corps politique. Le peuple est la force, le gouvernement est l’organe, et leur réunion constitue la puissance politique. Sitôt que les forces se séparent de leur organe, la puissance n’est plus. Quand l’organe est détruit et que les forces restent, il n’y a plus que convulsion, délire ou fureur ; et, si c’est le peuple qui s’est séparé de son organe, c’est-à-dire de son gouvernement, il y a révolution. » (Ernst Jünger – n’aurait-il pas plagié Rivarol mot pour mot ?)

« Il m’apprit aussi, au moment du combat où l’effroi voudrait se répandre, à tenir l’index allongé et à respirer calmement, car celui-là est le plus fort, qui a le mieux respiré. » (Ernst Jünger)

« Comme tous les fanatiques de la puissance et de la domination, ses rêves sans frein l’entraînaient dans les royaumes de l’utopie. Il appartenait à l’espèce des rêveurs concrets, qui est très dangereuse. » (Ernst Jünger)

« La force ne crée ni raison ni droit ; mais il peut être impossible de s’en passer pour faire respecter le droit et la raison. » (Saint-Just)

« C’est l’absence de buts demandant un effort pour être atteints  qui engendre l’ennui et que souvent ce dernier, s’il dure, conduit à la dépression …Pour éviter de sérieux problèmes psychologiques, un homme doit donc se donner des buts qui supposent des efforts pour être atteints, et il doit connaître un minimum de succès dans la poursuite de ces buts. Quand les gens peuvent satisfaire sans efforts leurs besoins physiques, ils s’inventent souvent des objectifs artificiels, auxquels ils consacrent la même énergie, avec le même investissement émotionnel que s’il s’agissait d’assurer leur survie … ‘Activités de substitution’ celles-ci désignant une activité dirigée vers un but artificiel que les gens se donnent à seule fin d’avoir un but quelconque à poursuivre ainsi que pour éprouver un sentiment de ‘réalisation’ … C’est par ‘l’auto-accomplissement’ : avoir un but et l’atteindre par un effort autonome que s’acquièrent estime de soi, confiance et sentiment de puissance. Sport, bridge, échec, philatélie, recherche érudite, etc. » (Théodore Kaczynski)

« Pour un homme muni d’n marteau tous les problèmes ont l’air d’être des clous. » (Robert Kagan – cité par Peter Sloterdijk)

«  Le fort perd sa force, le faible la gagne. Manœuvres d’usure. Attendre tranquillement que l’adversaire s’épuise … Cacher une épée sous un sourire. Créer la confiance et rassurer le naïf. La force se dissimule sous un air de faiblesse.  » (François Kircher – Les 36 stratagèmes)

« On a tendance à voir dans la force un coupable et dans la faiblesse une innocente victime …  ‘La faiblesse de Téréza était une faiblesse agressive qui le forçait chaque fois à capituler.’ » (Milan Kundera – L’insoutenable légèreté de l’être) – On ferait bien de tenir plus souvent compte de ces formes de chantage à une prétendue faiblesse derrière laquelle se cache la rouerie.

« L’envie est la preuve de notre faiblesse ; l’émulation est la preuve de notre force. » (Jean-Benjamin de Laborde)

« Entre le fort et le faible, c’est la liberté qui asservit, la loi qui libère. » (Lacordaire) – Certainement du temps de l’auteur. De nos jours si la liberté continue à asservir, la loi s’y est mise aussi. Les asservir tous au nom de notre bien, de l’hygiène, de la sécurité, de la prospérité, de l’égalité, de la diversité,  de l’environnement… Ce ne sont pas les prétextes qui manquent !

« L’espace, signe de notre puissance, le temps signe de notre impuissance. »  (Jules Lagneau) 

« La faiblesse, réelle ou supposée, est une arme de destruction massive. Il devrait être permis de se demander si c’est un progrès. » (Elisabeth Lévy)

« On se demande ce qui est arrivé à l’espèce humaine, en particulier à sa partie féminine, pour que quelques mots plus hauts que les autres ou un regard un peu suggestif venant d’un inconnu ou d’un compagnon d’émission puissent causer tant de malheurs … La souffrance n’est plus muette, elle parle haut et fort. Elle ne se cache plus, elle se brandit comme une identité … C’est sur la scène publique que la faiblesse, réelle ou supposée est devenue une force et même une arme que l’on peut pointer sur la tempe d’un contradicteur. Retenez-moi ou je pleure … C’est d’autant plus tentant que le titre de victime est en quelque sorte performatif : si vous souffrez, vous êtes une victime (qui commente abondamment son calvaire, que dis-je, sa tragédie). Le délit est constitué. » (Elisabeth Lévy- sur la sensiblerie contemporaine)  – « On ne se contente plus de ne pas heurter les sensibilités, il faut ménager les susceptibilités. » (Cyril Bennasar) – D’où la platitude sinistre des propos, propos d’impuissants.

« Sire, ce n’est pas une émeute, c’est une révolution – Sire, votre royaume est de ce monde. » (adressés à Louis XVI, le pauvre)

« Il est probable que ces grands récits (vie de l’esprit, possédant valeur d’universalité…) ne constituent déjà plus le ressort principal de l’intérêt pour le savoir. Si ce ressort est la puissance…. La question, explicite ou non, posée par l’étudiant professionnaliste, par l’Etat ou par l’institution d’enseignement supérieur n’est plus : est-ce vrai ?, mais : à quoi ça sert ? Dans le contexte de mercantilisation du savoir, cette dernière question signifie le plus souvent : est-ce vendable ? Et, dans le contexte d’augmentation de la puissance : est-ce efficace ? » (Jean-François Lyotard)

 « La performativité, en augmentant la capacité d’administrer la preuve, augmente celle d’avoir raison : le critère technique introduit massivement dans le savoir scientifique ne reste pas sans influence sur le critère de vérité … L’amélioration des performances … pourrait valoir comme une sorte de légitimation. Ce serait une sorte de légitimation par le fait. L’horizon de cette procédure est celui-ci : la ‘réalité’ étant ce qui fournit les preuves pour l’argumentation scientifique et les résultats pour les prescriptions et pour les promesses d’ordre juridique, éthique, politique, on se rend maître des unes et des autres en se rendant maître de la ‘réalité’, ce que permettent les techniques. En renforçant celles-ci, on ‘renforce’ la réalité, donc les chances d’être juste et d’avoir raison. Et, réciproquement, on renforce d’autant mieux les techniques que l’on peut disposer du savoir scientifique et de l’autorité décisionnelle. » (Jean-François Lyotard) – Et ainsi la boucle vers la puissance est fermée.

« On n’achète pas des savants, des techniciens et des appareils pour savoir la vérité, mais pour accroître la puissance. » (Jean-François Lyotard)

« Les Occidentaux s’étaient montrés bien plus respectueux de l’Union soviétique de Brejnev que de celle de Gorbatchev, qu’ils ont humiliée, pillée et démantelée, suscitant chez le peuple russe une rancœur profonde. » (Amin Maalouf) – Par Occidentaux entendre les Etats-Unis plus que leurs laquais européens, les uns comme les autres, stupides et cupides, ne respectant que la force, jouissant d’écraser les faibles. 

« C’est la force qui donne des titres et non les titres qui donnent la force. »(Machiavel)

« Il se ruine celui par qui grandit la puissance d’un autre, parce qu’il cause cette puissance par son activité ou sa force, et que l’une et l’autre sont suspectes à qui est devenu puissant. » (Machiavel – Le Prince)

« Rien n’est aussi peu solide et stable que le renom d’une puissance qui ne repose pas sur sa force propre. » (Machiavel – Le Prince) – L’UE qui se repose sur l’OTAN et les Américains. 

« Du fait quel les hommes sont méchants, ils hésitent moins à nuire à quelqu’un qui se fait aimer qu’à quelqu’un qui se fait craindre. » (Machiavel – Le Prince)

« ‘Il existe deux forces, la force des choses et la force des hommes’ et rien ne s’accomplit quand l’une est en opposition avec l’autre. » (Michel Maffesoli – citant Chateaubriand) – Ce pourquoi rien ne s’accomplit en France puisque la force des dominants s’emploie à nier le réel.

« Un père doit être fort et doux. N’être que fort, c’est être faible, n’être que doux, c’est être mou. » (père Philippe de Maistre)

« Je pense que vous avez raison, vous, Souvarine, et vos amis, mais je serai avec vous quand vous serez les plus forts. » (André Malraux – refusant le livre de Souvarine, Staline, sur les turpitudes de Staline) – On suit et courtise les forts quand ils le sont devenus.

« La faiblesse s’essaie parfois à se donner comme vertu, et en conséquence comme force morale : tel fut l’esprit de Munich… » (Jean-François Mattéi) – Et de nos jours donc !

« Comme tous les hommes faibles il tenait absolument à ne pas changer d’avis. » (Somerset Maugham)

 « Il faut être stupide comme un conservateur ou naïf comme un démocrate pour ne pas sentir quelles forces tendent à dominer la terre.  Les yeux créés pour voir ont déjà reconnu les deux antiques forces matérielles : l’Or, le Sang … De l’autorité des princes de notre race, nous avons passé sous la verge des marchands d’or, qui sont d’une autre chair que nous … Cet Or est sans doute une représentation de la force, mais dépourvue de la signature du fort. On peut assassiner le puissant qui abuse : l’Or échappe à la désignation et à la vengeance. Ténu et volatil, il est impersonnel. Son règne est indifféremment celui d’un ami ou d’un ennemi… Sans que rien ne le trahisse, il sert également Paris, Berlin et Jérusalem. Cette domination, la plus absolue, la moins responsable de toutes, est pourtant celle qui prévaut dans les pays qui se déclarent avancés … Nos libres penseurs n’ont pas encore compris que le dernier obstacle à l’impérialisme de l’or, le dernier fort des pensées libres est justement représenté par l’Eglise catholique qu’ils accablent de vexations. … C’est le spirituel qui baisse dans le mode, lui qui régna sur les argentiers et les rois ; c’est la force brutale qui repart à la conquête du monde. » (Charles Maurras – L’avenir de l’intelligence

« La Force … celle qui se montre et qui se nomme, celle qui dure et qui se transmet, celle qui connaît ses actes, qui les signe, qui en répond. » (Charles Maurras – sur la puissance héréditaire du sang, de la noblesse de dignité, par opposition à l’or)

« Qui découvre son faible apprend ce qui le doit vaincre. » (chevalier de Méré)

« La force, c’est la puissance domestiquée. Pour que la puissance soit force, elle ne doit pas se prendre pour sa propre fin, ni se complaire dans sa capacité à faire telle ou telle chose … Elle s’impose naturellement. » (François-Daniel Migeon)

« La victoire est honteuse, la défaite est noble ; le fort en tant que tel est injuste, le faible en tant que tel est juste. » (Jean-Claude Milner) – Paradigme  européen.

« Il y a une très grande différence entre défendre les faibles, c’est-à-dire les aider à devenir forts, et faire de la faiblesse une vertu en soi. » (Thomas Molnar)

« La force et les nerfs ne s’empruntent point ; les atours et le manteau s’empruntent. » (Montaigne)

« Le destin, qui toujours nous guette, se jetterait sur nous, s’il flairait ces instants de moindre résistance. » (Henry de Montherlant – à propos de la peur et des faiblesses)

« Quand on emploie la force pour se faire obéir, c’est que les ordres n’y suffisent plus .. Quand on se redresse avec vigueur, c’est qu’on s’affaissait. Et on a le ton tranchant, quand l’âme ne soutient plus la voix. » (Henry de Montherlant – Le Cardinal d’Espagne)

« Le jour viendra où il faudra défendre les forts contre les faibles. » (Nietzsche) – Ce jour est venu, mais les forts dominants, au pouvoir, ne songent nullement à défendre les forts qui ne font pas partie de leur caste. Au contraire, ils se servent des faibles pour les écraser. Comme, pendant la Révolution et toutes proportions gardées, la bourgeoisie s’est servi de la populace pour écraser l’aristocratie.

« On veut la liberté aussi longtemps qu’on n’a pas la puissance. Si on a la puissance on veut la suprématie. Si l’on ne réussit pas (si on est trop faible), on veut la ‘justice’, c’est-à-dire une puissance égale. » (Nietzsche)

« Que vois-je ? Tant de bonté, tant de faiblesse. Tant de justice et de pitié, tant de faiblesse. » (Nietzsche – Ainsi parlait Zarathustra) – Le surhomme est bien là.

« Soyez âpres. » (Nietzsche)

‘Ce qui ne tue pas rend fort. » (Nietzsche)

« Exiger de la force qu’elle ne se manifeste pas comme force … c’est tout aussi absurde que d’exiger de la faiblesse qu’elle se manifeste comme force. » (Nietzsche)

« Par ce faux monnayage et cette mauvaise foi de l’impuissance, l’intelligence rudimentaire des faibles s’est drapée de la pompe d’une vertu du renoncement, de patience silencieuse, comme si la faiblesse même du faible, c’est-à-dire son ‘essence’, ses actes, toute sa réalité … était un exploit délibéré, quelque chose de voulu, de choisi, une ‘action’, un ‘mérite’. » (Nietzsche –Généalogie de la morale)

« En théorie la force dérive du droit. En pratique nous avons changé tout cela. » (Charles- Nicolas de Nugent)

« Fort avec les faibles, faibles avec les forts. » (Michel Onfray – sur l’Etat ou le gouvernement, autoritaires)

« Dans un monde horizontalisé il n’y a plus que des étrangers, des rivaux ou des proches. La force est l’ultime transcendance d’un monde qui a délégitimé toutes les sources de la transcendance … Cet univers où règne l’immanence est lourd d’une violence d’autant plus forte qu’il arbore des airs riants. » (Paul-François Paoli)

« Germanophiles avant-guerre, soviétophiles après, ces élites qui se sont courbés devant Boumedienne et Mao sont pour certaines déjà soumises à l’imperium musulman. Elles qui se délectent  de toutes nos faiblesses semblent éprouver une étrange dilection pour la force quand celle-ci provient d’ailleurs …  Un goût secret pour la force dans une époque vouée à toutes les faiblesses. » (Paul-François Paoli – reprenant Soumission de Michel Houellebecq et l’inconscient collaborationniste de certaines élites françaises)

« La force est supérieure à la faiblesse dans toutes les civilisations, sauf dans la nôtre qui est justement en décadence pour cela. » (Paul-François Paoli)

« Il ne faut pas confondre la violence et la force. La violence accompagne souvent la faiblesse … Le fort ne frappe que quand cela est absolument nécessaire … Il est curieux d’observer que l’antipathie de la bourgeoisie contemporaine contre la force aboutit à laisser le champ libre à la violence. Les malfaiteurs et les émeutiers, étant assurés de l’impunité, font à peu près tout ce qu’ils veulent. » (Vilfredo Pareto) – Ecrit il y a plus d’un siècle. Que dire maintenant !

« Le droit a commencé par la force d’individus isolés, il se réalise maintenant par la force de la collectivité, mais c’est toujours la force. » (Vilfredo Pareto)

« La justice sans la force est impuissante ; la force sans la justice est tyrannique. La justice sans force est contredite, parce qu’il y aura toujours des méchants … la force sans la justice est accusée. Il faut donc mettre ensemble la justice et la force, et, pour cela, faire que ce qui est juste soit fort, ou que ce qui est fort soit juste … Ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste. » (Blaise Pascal)

« Les faibles ont des problèmes, les forts ont des solutions. » (Louis Pauwels)

« Celui qui est capable des plus fortes sensations, a plus de vigueur d’idées. » (Cesare Pavese) – La vitalité est un tout.

« Rien n’est meurtrier comme la lâcheté, rien n’est humain comme la fermeté.» (Charles Péguy) – Nos si bons dirigeants seraient-ils des meurtriers ?

« Il n’y a pas de faibles, il n’y a que des gens qui ne veulent pas ce qu’ils veulent. » (Daniel Pennac)

 « L’idée, la pensée, tant belle soit-elle, n’est que bulle de savon si elle ne s’étaye pas sur la force, si elle n’est pas fécondée par elle. » (Emile Pouget – suivant Georges Sorel)

« Les forts qui abusent de leur force, ce n’est pas drôle. Mais les faibles qui abusent de leur faiblesse pour tyranniser leur prochain, ce ne l’est pas davantage. » (Charles Régismanset)

« Les gens faibles ne plient jamais quand ils le doivent. » (cardinal de Retz)

« Ce qui fait croire à la force l’augmente. » (cardinal de Retz)

« Il faut être fort par raison, et non par passion. » (cardinal de Richelieu)

« La puissance est la force organisée, l’union de l’organe et de la force. » (Rivarol) – Les eaux appliquées à un moulin, à une pompe, le vent à une éolienne, le peuple et le gouvernement…

« La faiblesse est le seul défaut qu’on ne saurait corriger. » (La Rochefoucauld)

« Nous n’avons presque jamais assez de force pour suivre toute notre raison. » (La Rochefoucauld)

« Nous avons plus de force que de volonté, et c’est pour nous excuser à nous-mêmes que nous nous imaginons que les choses sont impossibles. » (La Rochefoucauld)

« ‘Je suis ce qu’on ne m’empêche pas d’être et j’ai ce qu’on ne m’interdit pas d’avoir’ … l’illusion de Perrette (la fable de La Fontaine, ‘La laitière et le pot au lait’) est en gros de confondre le pouvoir et la non-interdiction, de conclure à celle-là par la seule grâce de celle-ci … Ce raisonnement de Perrette trouve autant de champs d’application qu’il se trouve d’attributs au verbe être et d’objets au verbe avoir. » (Clément Rosset)

« Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître, s’il ne transforme sa force en droit et l’obéissance en devoir. » (J. J. Rousseau) – Nécessité de s’appuyer sur une idéologie conférant l’obéissance consentie aux valeurs du plus fort.

« Grand travers que de rêver à la puissance sans s’astreindre à l’effort. » (Maurice Sachs – Le sabbat) –Un expert.

 « La protection est la seule explication de la puissance. Celui qui n’a pas la puissance de protéger quelqu’un n’a pas non plus le droit d’exiger l’obéissance … Pas de hiérarchie ou de subordination, pas de légitimité ou de légalité acceptable sans cette relation réciproque de protection et d’obéissance. » (Carl Schmitt – sur la politique)  – « Pour être un président protecteur, il faut d’abord effrayer ceux que l’on veut protéger. » (Christian Salmon)

« La force qui ne connaît que la révolte s’y use. » (Albert Schweitzer)

« La force peut être un handicap dans la lutte contre les faibles. » (Louis Scutenaire)

« Un arbre n’est ni solide ni vigoureux s’il n’est souvent secoué par le vent. » (Sénèque)

« Fragilité : ton nom est femme. » (Shakespeare) – L’auteur s’exprimait bien avant la déferlante féministe et l’apparition des commandos de Femen.

« Les retours à l’état sauvage, aujourd’hui comme hier, se déclenchent d’ordinaire lorsque le déploiement de la force atteint un degré élevé, que ce soit sous la forme d’une brutalité guerrière et impériale immédiate ou sous celle de la bestialisation quotidienne des êtres humains dans les médias du divertissement désinhibant. Les Romains ont fourni à l’Europe les modèles déterminants de cette brutalité et de cette bestialisation, d’une part avec leur militarisme omniprésent, d’autre part avec leur industrie de divertissement fondée sur les jeux sanglants. » (Peter Sloterdijk)

 « L’expression TW (trigger warning) est désormais employée à tout bout de champ pour prévenir lecteurs ou auditeurs de la présence de contenus violents, pornographiques, sexistes… Avertirr protéger … De même des ‘safe space’, espaces infantilisants pour étudiants refusant  d‘affronter les ‘microagressions’ … génération gâtée infantile, dont l’idée intégrée est que l’environnement devait s’adapter à leurs émotions, et non l’inverse … Dans leurs classes comme dans leur vie privée, ils désapprennent les vertus du conflit (‘soyons d’accord pour ne pas être d’accord’). » (Géraldine Smith – Vu en Amérique et bientôt en France) – Comment fabriquer des minables, des lâches, des déprimés-angoissés, des impuissants (au sens sexuel comme plus généralement).  A Daech, on doit bien rigoler.

« On peut se demander s’il n’y a pas quelque peu de niaiserie dans l’admiration que nos contemporains ont pour la douceur … ‘le caractère amolli et efféminé des hommes est plus redoutable que leur sentiment, même exagéré et brutal, de leur indépendance … L’Américain honnête a l’excellente habitude de ne pas se laisser écraser, sous prétexte qu’il est honnête. Un homme d’ordre n’est pas nécessairement un trembleur comme cela arrive trop souvent chez nous. Il considère que son intérêt doit passer avant celui d’un repris de justice’. » (Georges Sorel – citant Paul Bureau)

« La puissance de l’homme est extrêmement limitée et infiniment surpassée par celle des causes extérieures ; nous n’avons donc pas un pouvoir absolu d’adapter à notre usage les choses extérieures. Nous supporterons toutefois d’une âme égale les événements contraires à ce qu’exige la considération de notre intérêt, si nous avons conscience de nous être acquittés de notre office, savons que notre puissance n’allait pas jusqu’à nous permettre de les éviter, et avons présente à l’esprit cette idée que nous sommes une partie de la Nature entière dont nous suivons l’ordre. » (Spinoza – cité par Antonio Negri) – Aujourd’hui ce pauvre Spinoza serait traité comme un abominable pessimiste, frileux et borné.

« Il n’est pas bon de faire l’aveu de ses faiblesses car trop souvent on le regarde comme une demi-confidence. Convenez-vous que vous êtes borgne, on vous croira aveugle. » (baron de Stassart)

« Au Moyen Äge, comme de nos jours, la force faisait tous les droits ; mais aujourd’hui la puissance cherche à donner à ses actions l’apparence de la justice. » (Stendhal)

« Mesurez toutes vos démarches et n’oubliez pas que fougue n’est pas force. » (Talleyrand)

« C’est prodigieux tout ce que ne peuvent pas ceux qui peuvent tout. » (Talleyrand)

« La leçon du plus faible est toujours la meilleure … C’est confondre le respect dû à la faiblesse et la valeur du message et oublier que le faible peut être lâche ou sournois et avoir tort. » (Gustave Thibon)

« Une certaine forme d’indulgence humaine ne peut être qu’un encouragement au mal, Jésus dit à la femme adultère : ‘Je ne te condamne pas, va et ne pèche plus.’ Il aide le faible à devenir fort. Le romantisme dira plutôt ; ‘Tu n’as jamais péché, va et continue…’ Il justifie, il canonise la faiblesse. » (Gustave Thibon)

« Toujours, par une nécessité de nature, tout être exerce tout le pouvoir dont il dispose. » (Thucydide)

« Les forts faisaient comme ils pouvaient, les faibles comme ils devaient. » (Thucydide)

« Il y a dans le cœur des hommes ce goût dépravé pour l’égalité qui porte les faibles à vouloir attirer les forts à leur niveau. » (Alexis de Tocqueville)

 « La faiblesse de la force est de ne croire qu’à la force. » (Paul Valéry)

« Tous les sots se réclament de l’humanité et tous les faibles de la justice ; ayant, les uns et les autres, intérêt à la confusion. » (Paul Valéry)

« Ce qui me choque dans cette politique populaire, c’est qu’elle consiste et conduit à faire des gens plus sensibles, plus égaux, au lieu de les forcer à être plus forts. La meilleure politique est celle qui fortifie. » (Paul Valéry)

« Les faibles veulent dépendre afin d’être protégés. Ceux qui craignent les hommes aiment les lois. » (Vauvenargues) – La surabondance des lois exprime autant une société de faibles, qu’une société de scélérats ; en tout cas, elle révèle une société malsaine et déséquilibrée dans ses relations.

« Il est bon d’être ferme par tempérament et flexible par réflexion. » (Vauvenargues)

« Le sentiment de nos forces les augmente. » (Vauvenargues)

« Les enfants, les sans-abri, les migrants, les assassins présumés, les pauvres d’esprit  ; ‘Je pense aux plus fragiles’, phrase obligée de tout discours politique, religieux, sanitaire. » » (Marie-Hélène Verdier)  

« La miséricorde divine n’est pas séparable de sa rigueur (symbolisme des deux colonnes à l’entrée des temples et édifices) … La force étant synonyme de vitalité et de santé, il y  a un plaisir à se  sentir fort. On s’éprouve alors comme pleinement vivant … Moralement la force étant synonyme de volonté, il est admirable d’être fort. L’être et le combat de l’amour prêt à combattre parce qu’il aime … Quand on est impuissant, on fait n’importe quoi pour avoir un semblant de puissance … L’être est, le non-être n’est pas … Avec ce qui est sans pitié, il importe d’être sans pitié. Quand on a de la pitié pour ce qui est sans pitié, on ne fait pas œuvre de pitié … Il importe d’être sans pitié avec ce qui est impitoyable … ‘La faiblesse n’est pas une vertu’ (saint Thomas d’Aquin) … On ne peut rien faire faiblement. On ne peut rien être faiblement non plus … A force de vouloir passer pour bon et ainsi être aimé, la faiblesse mène le monde, en particulier le nôtre. La pitié est une façon habile de se grandir, de se donner une image de bonté qui ne coûte pas cher et qui rapporte beaucoup … En se faisant passer pour une victime, on utilise son statut de victime pour intimider … En se faisant passer pour un faible, en utilisant la faiblesse vengeresse, il pervertit le monde (sur le loup de la fable de La Fontaine, Le loup et l’agneau) – Que d’imitateurs de nos jours – On est ferme en ne se laissant pas intimider ni apitoyer par les pervers qui se servent de l’apitoiement pour intimider, attirer compassion et attention … La force sait se retenir, la violence n’en est pas capable … On croit que la réussite est une position de force. On se trompe … Qui gagne a tout à perdre, le champion n’a pas le droit de décevoir, alors que qui perd a tout à gagner … Qui gagne devient l’homme à abattre. Il a tout le monde contre lui. Qui perd devient l’homme que l’on plaint. Il a le monde avec lui. » (Bertrand Vergely – considérations éparses sur la force et la faiblesse)

« La Providence a voulu que ces hommes féroces, puisque l’empire de la raison n’avait pu les apprivoiser, craignissent au moins la divinité de la force, afin qu’ils respectassent entre eux le droit issu de cette force ; elle évita ainsi qu’en des temps barbares et si cruels les meurtres devinssent le germe d’autres meurtres, ce qui eût abouti à l’extermination du genre humain. » (Giambattista Vico – argumentant pour le droit des forts, relativement au moins)

« La violence est un déni de l’autre, alors que la force implique une retenue de la puissance. La force se refuse à la cruauté, alors que la violence y conduit souvent. La force peut être affirmée quand la violence se déchaîne. La violence recule là où la force avance. » (général Pierre de Villiers)

« La force nait de la contrainte et meurt de la liberté. » (Léonard de Vinci) – Pourquoi nos sociétés n’ont-elles plus de forces ?

« Ce ne sont pas ses branches qui font la vigueur d’un arbre, ce sont ses racines. » (Simone Weil)

« Un rien m’agite, rien ne m’ébranle. » (Louise Weiss)

« C’est un abus de faiblesse, au sens littéral du terme : le pouvoir de revendiquer sa faiblesse en abusant du fait qu’on est soi-disant faible. Faire de l’autre un monstre est une astuce politique que dénonçait déjà Hannah Arendt ; cela nous exonère de nos responsabilités.» (Jean-Pierre Winter – sur l’obsession de la prétendue domination masculine)

« Nos professions de foi pacifistes sont regardées comme autant de preuves supplémentaires de notre décadence dévirilisée. La défense véhémente de nos valeurs, liberté, égalité, fraternité, n’est qu’une preuve supplémentaire de notre état de déréliction. » (Eric Zemmour)

« Ce n’est qu’en les essayant qu’on apprend la mesure de ses forces. » (adage Romain)

« Ne lutte pas contre plus fort que toi. » (proverbe)

« Force sans prévoyance, peu avance. » (proverbe)

« Les faibles attirés par la force. » (?)

« La force n’existe et ne se manifeste que lorsque l’acte et la parole concordent, lorsque les actes ne sont pas brutaux ou inadaptés, ni les mots vides et ne servent pas à dissimiler des intentions mais à révéler des réalités. » (?)

« Tout sentiment est source de faiblesse coupable. » (?)

« Le souverain remède contre la faiblesse, l’effort. » (?)

« Il y a la loi du plus fort, mais il y a aussi la loi du plus fin. » (?)

« L’homme fort est celui dont le courage n’étouffe pas la sensibilité et dont la sensibilité ne fait pas obstacle au courage. » (? )

« Certains mots sonnent comme des bruits de bottes en un temps de pantoufles. » (?)

« On s’affaiblit en assimilant des éléments faibles. » (?) – Valable pour toutes les institutions, les Eglises, comme les partis (voir les partis dits de droite comme l’UMP aujourd’hui)

« Cette fascination pour la force, si typique des intellectuels selon Albert Camus. » (?)

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