300,2 – Discriminations

– Lutte contre les discriminations, combat unificateur, donc arme idéale des uniformisateurs-raboteurs-mondialistes. « L’escamotage de la question sociale par la lutte contre les discriminations. » (Gaël Brustier, Jean-Philippe Huelin) – Beaucoup moins dangereuse, et même valorisante, pour la classe dominante. Permet en plus de diviser.

– Aujourd’hui, tendance répréhensible (et impitoyablement réprimée) qui conduit à considérer faussement que chacun a sa propre personnalité, son sexe, son âge, ses forces et ses faiblesses, ses qualités et ses défauts … qu’il, ou elle, n’est pas un être virtuel, un zombie, le clone de n’importe qui mais un être réel. On voit bien là l’illusion complète et pernicieuse. Poussée à l’extrême de la perversion, cette aberration aboutirait à édicter qu’un Péruvien de 80 ans n’est pas une jeune  Ouzbek.

– Il n’existe ni science ni même raisonnement élémentaire sans classement, distinction, élimination. Il n’existe que le tohu bohu, le chaos originel. S’il est évident qu’il ne convient pas de discriminer les personnes sur des critères arbitraires aussi injustifiés que partiaux, il est des plus dangereux de mettre à l’index le terme et les procédés de discrimination, sauf si l’intention est de cacher le désordre ambiant et d’aveugler les spectateurs dans une confusion générale anti-scientifique et même anti-raisonnement éducatif élémentaire

-Refus de la discrimination égal refus du discernement, confusion générale, abandon des faibles.

– Une haute autorité, nommée la Halde, dont la mission est de changer le peuple, puisque le peuple n’est pas conforme à l’idée que s’en font les bien-pensants (Hervé Juvin), est heureusement chargée de veiller au respect de cette bienfaisante standardisation, robotisation, rabotisation… de nous imposer l’image d’abord, la réalité ensuite, de l’homme sans qualités de Robert Musil.  Il s’agit « d’effacer toute différence, ce qui est concrètement impossible et conduit à nier le principe d’identité, qui est néanmoins au fondement de toute réalité. » (Jean Sévillia). La dénonciation et la provocation (méthode dite du testing), sports dans lesquels les Français excellent, sont fort utiles pour arriver à ce noble résultat. Cependant, jamais on n’avait fait de la dénonciation une institution honorable, aucune autorité, jusqu’à hier (Jacques Chirac),  ne s’était abaissée jusqu’à l’encourager ; l’abjection progresse.

– On confond différences et discriminations, ce n’est qu’une tactique  pour asservir tout le monde.

– On remarquera que les lois, toujours dites de progrès, sur les discriminations (pas plus que celles sur la parité) ne mentionnent pas celles dues aux différences de classe ; omission qui n’a pas choqué nos anciens et nos nouveaux communistes asservis.

– Discriminer signifie : discerner, distinguer, classer… C’est une fonction élémentaire dans toute discipline, scientifique ou non. C’est l’exercice de l’intelligence. Distinguer étant devenu immoral, on comprend donc qu’on veuille l’extirper et qu’on y réussisse assez facilement en faisant croire que distinguer, c’est opposer.

-La discrimination positive au profit  des uns revient à  en discriminer d’autres   à leur détriment.  Injustice flagrante, mais le camp du bien ne connaît pas l’injustice.

– Quant à la fameuse discrimination positive, c’est une façon tordue d’exclure. « Les enfants des catégories populaires qui échappent au zonage en ZEP sont désormais quasi exclus de toute possibilité d’entrer à  ‘Sciences Po’. » (Laurent Bouvet) – « Tout quota positif (pas moins de 40% de…) cache un quota négatif (pas plus de 60% de…) … La chasse aux juifs dans les professions libérales … n’a pas commencé autrement. » (Tzvetan Todorov) – « On ne crée pas des élites à coup de quotas. » (Gilles Lipovetsky)

– « Il faut de la discrimination, sinon l’univers devient misérable, et d’une violence parfaitement inutile : celle de la confusion. » (Jean Baudrillard) – Il ne s’agit pas de sanctionner, mais de distinguer. En effet l’antonyme de discrimination est confusion.

– « C’est le propre d’un esprit maître de lui-même de traiter chaque chose selon ce qu’elle est en elle-même. » (Boèce) – Ce personnage (V°, VI° siècles) était vraiment un attardé, Théodoric a eu bien raison de le mettre à mort. La vigilante Halde ferait bien de veiller à censurer ses écrits, même si le Gogo-Bobo et les ménagères de moins de cinquante ans (cible des publicitaires) ne le connaissent guère et le lisent encore moins.

« Vouloir agir contre les discriminations à partir d’outils inadéquats ; la diversité plutôt que l’égalité, la reconnaissance identitaire plutôt que la mise en avant de ce qui est commun … conduit à un durcissement de la lutte identitaire au détriment de la lutte sociale. » (Laurent Bouvet) – Effectivement l’objectif de la classe dominante, de gauche, est bien d’effacer la lutte sociale qui pourrait menacer ses intérêts.

– « ll s’agit de mettre chaque chose à sa place dans l’échelle du monde. On peut appeler cela d’un mot peu à l’honneur de nos jours : l’esprit de discrimination, autrement dit l’intuition des rapports qui s’opposent au chaos. » (Raphaël Debailiac)

– « La première tâche de la pensée est donc de dissocier les notions confondues, de leur donner par conséquent des noms différents qui permettent de les manier à part et de les opposer l’une à l’autre. » (Jean Guitton) – Vertébrés et invertébrés, Eros et Agapé, mouvement et énergie, contradiction et opposition, puissance et acte, essence et accident, apport et danger de toute innovation technique…

– Distinguer pour unir. » (Jacques Maritain)

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« Alors que la vie de tous les jours nous fournit toute sortes de preuves de l’importance du ‘paraître’, nous persistons en France à ne pas vouloir l’admettre … L’un des facteurs les plus obscurs de discrimination sociale …Prime de beauté, décote de laideur, avec effet de ‘halo’ (induction de la présence d’autres qualités à partir de certaines caractéristiques qui sont vraies ) …  ‘La beauté est une meilleure recommandation que n’importe quelle lettre’ (Aristote) … Surévaluation des qualités supposées, association spontanée et inconsciente de la beauté et de la bonté, de l’apparence et des qualités morales (polysémie des mots vilain, bassesse, hauteur, saleté, grossier, gras, lourdeur, finesse, petitesse, grandeur, etc.)  …Préjugés auxquels s’ajoutent des stéréotypes concernant d’autres types d’apparence tels que les beaux et les laids, les grands et les petits, les gros et les minces, les musclés ou non, la forme des mains, etc. …  Lien inconscient entre la beauté et le rang social ou la réussite ; Les critères du convenable et du beau sont fixés par ceux qui disposent du pouvoir de les imposer aux autres groupes sociaux, lesquels doivent s’efforcer de les imiter … Le visage, élément premier dans l’appréciation de la beauté ou de la laideur, dans l’attirance ou la répulsion exercée, dans le classement social auquel nous procédons. ‘Grâce à sa figure,  un homme est déjà compris par son aspect, avant d’être compris par ses actes’ (Georg Simmel)  … La performance des jeunes à l’école varie en fonction de leur capacité de séduction (les chantres du contrôle continue ne mesurent pas combien ce type d’évaluation accentue les inégalités sociales) …  Recrutement et promotion sont essentiellement des systèmes de cooptation. On accepte ceux qui, d’une certaine manière, sont déjà des ‘nôtres … Plus on s’élève dans la hiérarchie sociale, plus la conscience de l’enjeu que représente l’apparence croît (Ceux qui font l’apologie du recrutement à partir d’entretiens, de mises  en situation ou de tests de personnalité et regrettent la place excessive des diplômes et des concours écrits font le jeu de la plus injuste des sélections). Dans les milieux moins favorisés on est plus prompte à croire que les qualités naturelles feront la différence. » (Jean-François Amadieu – considérations éparses sur l’apparence et les discriminations inconscientes)

« Sans un certain type de discrimination la société cesserait tout simplement d’exister et les très importantes possibilités que recèlent la libre association et la formation de groupes disparaîtraient … La question n’est pas de savoir comment abolir la discrimination, mais comment la maintenir dans la sphère sociale, où elle est légitime, et l’empêcher d’aboutir sur la sphère politique et personnelle, où elle est destructrice … Dés que la discrimination sociale est imposée par la loi (ségrégation…), elle devient persécution … Dés que la discrimination sociale est abolie par la loi, la liberté de la société est violée. » (Hannah Arendt) – Dans la sphère privée, dans ma demeure, dans mes vacances, dans mon entreprise, je dois pouvoir faire ce que je veux, et même ne pas me confronter avec qui je ne veux pas ; cela n’est pas vrai dans la sphère publique. Mais la dictature actuelle mélange tout, sciemment.

« La décision fédérale (aux Etats-Unis dans les années cinquante, soixante) de débuter l’intégration dans les écoles publiques … c’était faire peser sur les enfants, noirs et blancs, le fardeau de la résolution d’un problème que les adultes s’étaient avoués incapables de résoudre … En sommes-nous arrivés au point que c’est aux enfants qu’on demande de changer ou d’améliorer le monde ? Avons-nous l’intention de faire disputer nos batailles politiques dans les cours d’école ? » (Hannah Arendt) – La France d’aujourd’hui fait exactement la même chose avec l’imposition cachée de la théorie du genre dans les écoles. Eternelle lâcheté des pouvoirs démagogique et laxistes.

« Le regard qui ne sait pas reconnaître est aveugle, l’oreille qui ne distingue pas les sons est sourde … Si toute spécialité suscite la complexité d’un vocabulaire technique propre … c’est aussi pour ouvrir la perception de ceux qui la cultivent à la reconnaissance plus fine des nuances et des variations qu’elle éclaire. » (François-Xavier Bellamy)

« Différence ne vaut pas condescendance ; au contraire : l’expérience de l’altérité est la condition de tout émerveillement ; il faut que tout ne soit pas identique pour que mon attention trouve de quoi s’étonner. » (François-Xavier Bellamy)

 « L’universalisme … qui, en tous temps et en tous lieux cherche à faire prévaloir ce que j’ai appelé l’idéologie du même, l’idéal de la Mêmeté. L’homogénéisation du temps, c’est l’arrêt de l’histoire ; l’homogénéisation de l’espace, c’est l’unification du monde et l’unification de l’humanité. Tous ces derniers siècles nous avons assisté à la montée de l’indistinction dans tous les domaines. L’indistinction, c’est la mort. » (Alain de Benoist) 

« Visant à l’origine les traitements injustement appliqués à tel ou tel individu (ou catégorie de), le concept de discrimination en vient à stigmatiser toute forme de distinction entre les êtres. » (Alain de Benoist) 

« La discrimination sexuelle choque plus que la discrimination sociale, ‘l’intérêt de sexe’ est pris en considération plus que l’intérêt de classe. On recherche plus l’abolition du pouvoir mâle que l’abolition du système capitaliste … Lutter contre toutes les discriminations, à l’exception notable, bien entendu,  des discriminations de classe. » (Alain de Benoist)

« En prônant la transgression de toutes les limites, la revendication sans fin des droits privés et la ‘lutte-contre-toutes-les-discriminations’, le progressisme social et culturel, véhiculé notamment par les lobbies féministes et antiracistes, et au-delà d’eux par l’esprit du temps, fait le jeu du capitalisme mondialisé. » (Alain de Benoist)

« Lutter contre toutes les discriminations, à l’exception notable, bien entendu,  des discriminations de classe. » (Alain de Benoist)

« Les mêmes qui ont déclaré la guerre aux ‘discriminations’ font l’éloge des ‘discriminations positives’ qui …  ne sont que des discriminations à l’envers, puisqu’elles reviennent à instaurer des passe-droits et des privilèges. » (Alain de Benoist)

« Toute reconnaissance par l’Etat des catégories raciales, comme de toutes les catégories, a pour effet de les réifier, de les légitimer et de les perpétrer … Interdire par les textes les discriminations en fonction de la race, n’est ce pas admettre que les races existent ? » (Van den Berghe)

« Le refus de distinguer devient un impératif moral parce qu’il s’oppose à la discrimination. Cette idée délirante signifie qu’il n’est pas permis à l’homme de rechercher ce qui est naturellement bon pour lui et de l’admirer quand il l’aura trouvé, car une telle recherche aboutit à la découverte de ce qui est mauvais. L’éducation doit supprimer l’instinct et l’intellect. » (Allan Bloom) – C’est même la seule chose que réussit l’éducation nationale.

« La lutte sociale disparaît au profit d’une lutte identitaire. ‘Intersectionnalit’é des luttes. Concept utilisé essentiellement pour rendre acceptables, tout particulièrement à gauche, les revendications identitaires et culturalistes des minorités en les assimilant à des luttes sociales menées au nom de l’égalité. Cela permet de faire d’un ‘discriminé ‘ à raison d’un critère identitaire un ‘dominé’, à l’image du prolétaire de la lutte des classes … Basculement de la légitimité de la lutte sociale et politique du côté des ‘minorités’ contre eux qui en étaient jusqu’ici les bénéficiaires, c’est-à-dire les catégories populaires masculines, blanches, hétérosexuelles, autochtones … Réduction du projet historique d’émancipation collective à une juxtaposition d’attribution de droits à une partie de plus en plus étroite de la population …  Eduquer en commun et au commun, c’est donner la possibilité à chacun, intellectuellement sinon socialement, de sortir de l’identité qui lui est assignée, par son milieu d’origine, sa famille, la société…  Vouloir agir contre les discriminations à partir d’outils inadéquats  – la diversité plutôt que l’égalité, la reconnaissance identitaire plutôt que la mise en commun de ce qui est commun aux individus et aux groupes sociaux – conduit  à un durcissement des conditions de la  lutte identitaire au détriment de la lutte sociale …  On ne peut finalement être que ce que l’on est depuis toujours, on ne peut échapper à son origine …  Amoindrissement du jeu du pluralisme dans la société, en obligeant chacun à se définir publiquement et ainsi à figer son identité personnelle … Renforcement de la dérive libérale d’une ‘société des individus’ au détriment, précisément, de l’égalité … Présentation des inégalités comme la conséquence des préjugés qui traversent la société plutôt que du système social lui-même, ce qui empêche toute critique sociale de se déployer correctement et toute remise en cause de celui-ci …  Il n’est pratiquement jamais question de diversité ‘sociale’ (celle des  origines sociales, des parcours, des réussites, du mérite…) sinon de manière secondaire, liée à la diversité’ culturelle’ ou ‘identitaire’ de tel ou telle. »  (extraits épars de Laurent Bouvet) – Ou, pour parler vulgairement, comment la gauche, menée par la grande bourgeoisie gauchiste a baisé le peuple. On comprend pourquoi les élites richissimes sont à ce point enthousiasmées par les luttes identitaires ; leurs privilèges sont bien à l’abri. 

« La sociologie anti-discriminatoire institutionnalisée en pratique technocratique génère une dynamique de regroupement identitaire lorsque vient le temps de formuler des revendications … Dynamique de désaffiliation généralisée qui entraîne une décomposition de la communauté politique. » (Mathieu Bock-Côté)

« Plus les agences appelées à lutter contre les discriminations sauront générer un climat de délation des comportements discriminatoires, plus on y reconnaîtra un approfondissement de la culture démocratique. » (Mathieu Bock-Côté – évoquant des déclarations médiatiques et celles  du directeur de la Halde, louis Schweitzer) – Jusque-là, on ignorait qu’il pouvait y avoir un quelconque rapport entre délation et démocratie. On ne cesse de progresser.

« Une croyance désobligeante n’est pas une incitation à la haine ou à la discrimination. La lutte contre les discriminations n’implique pas en effet que soit écornée la liberté d’expression. C’est sur ce fond culturaliste que le législateur s’est cru autorisé à limiter le droit d’expression au pays de Montesquieu, à créer la notion de délit d’opinion, à sanctionner des comportements verbaux dont rien n’assure qu’ils portent préjudice à qui que ce soit sauf à leurs auteurs ou à interdire la collecte d’informations précieuses pour la connaissance de la société et pour le combat contre les discriminations sous prétexte que lesdites informations risqueraient de révéler par exemple des écarts de taux de délinquance. » (Raymond Boudon) – Culturalisme, respect des cultures certes, mais qui ne devrait pas interdire de les juger et de les évaluer, quitte à se tromper.

« Il conviendra donc, pour sélectionner les personnes concernées, d’épouser les pires stéréotypes. » (Laurent Bouvet – sur les personnes sélectionnées pour représenter la diversité, dans les média notamment, qui doivent être visiblement porteuses de leur origine afin de satisfaire à la stupide et nocive discrimination positive)

Traditionnellement « la puissance créatrice est une puissance de séparation : après avoir séparé lumière et ténèbres au premier jour, ll (le Dieu de la Genèse) crée au second le firmament qui a pour fonction de séparer eaux supérieures et eaux inférieures. » (Rémi Brague) – La séparation a toujours pour but la distinction, la discrimination (discriminer), base de toute science, la sortie du chaos. Ce pourquoi pour maintenir le chaos si profitable il faut empêcher toute distinction, baptisée discrimination.

« Qui voudra croire que la ‘discrimination positive’ est autre chose qu’un retour des bonnes œuvres ; sans compter une dérive dangereuses vers le communautarisme ? » (Jean-Paul Brighelli)

« Certaines militantes réclament moins l’égalité qu’un traitement préférentiel et se conduisent comme un lobby soucieux d’accroître par tous les moyens ses atouts dans la course au pouvoir … ‘La lutte contre la discrimination est une formule rhétorique, une stratégie pour obtenir davantage de postes et d’emplois’. » (Pascal Bruckner – citant un juriste) – Cette préoccupation très concrète n’est pas l’apanage des féministes.

« ‘J’étais malheureux, je ne le savais pas, le gouvernement m’en a convaincu’. Inaugurera-t-on bientôt un ministère des peines de cœur ? » (Pascal Bruckner – à propos de la haute autorité de lutte contre les discriminations…)

« De la victimisation comme carrière … La victimisation serait une sorte de discrimination positive sauvage, une manière de s’octroyer un passe-droit … Guerre civile des mémoires incompatibles les unes avec les autres … On enferme les individus dans une définition ethnique ou raciale, on les replonge dans la nasse dont on entendait les soustraire. » (Pascal Bruckner) 

« Les sanglots narcissico-victimaires en public ne sont qu’un symptôme de plus de l’affaiblissement de notre société . » (Alexis Brunet)

 « La société petite-bourgeoise est une dictature parce qu’elle refuse de distinguer, étant elle-même indistincte. Le chapitre d’Hannah Arendt sur la société sans classe, ‘A classless society’ dans les ‘Origines du totalitarisme’, analyse de façon magistrale …  les liens entre indifférenciation sociale et culturelle d’une part, totalitarisme d’autre part … Nivellement, indifférenciation, indistinction dont les affinités avec le despotisme ne sont plus à démontrer. » (Renaud Camus)

« Il faut normaliser l’homme … pus de races, plus de classes, plus de sexe, plus de nations, plus de citoyenneté bien entendu, car plus de différences entre citoyens et non citoyens … Le mot ‘diversité’ signifie maintenant le contraire de ce qu’il voulait dire … Elle est devenue le plus redoutable instrument du ‘Même’, du normalisé, de l’égalisé, aplani, écrasé, malaxé, broyé ‘produit’ … La discrimination qui fut des siècles durant le nom d’une des plus hautes et des plus nobles qualités de l’esprit est devenue celui du crime entre les crimes. » (Renaud Camus)

« Dans les sociétés occidentales, l’absence de différenciations a pour conséquence une indifférence généralisée, une absence de fierté collective, l’occultation de tout jugement de valeur, de conviction, ce qui est finalement la voie vers le nihilisme. » (Cornelius Castoriadis, approx. – La montée de l’insignifiance) – De quoi être fier !

« L’acte de discriminer part du principe de raison, qualité essentielle de l’intelligence … ennemi de l’amalgame … du raisonnement hâtif et grossier, lequel est principalement dû à une incapacité à différencier, c’est-à-dire à discriminer … L’uniformisation cherche à produire du semblable, de l’identique. » (Frédéric Saint Clair) – Des éléments en troupeau sont tellement plus faciles à mener.

« La distinction est compréhension (‘intelligere’ et’ eligere’), choix dans le fouillis du visible. Voir, comprendre, distinguer sont une même chose. » (Jean Clair)

« Dieu sépara la lumière des ténèbres … Le soir vint puis le matin … Et il sépara les eaux d’avec les eaux … Que les eaux se rassemblent et que le continent apparaisse … Que les luminaires servent de signes pour distinguer le jour de la nuit, pour marquer les saisons les jours et les années … Et il vit que cela était bon … Romulus prend un soc de charrue et trace le ‘pomerium’, délimitation sacrale et inviolable du Palatin. » (Régis Debray – partant de Genèse I – complété) – La limite, la séparation, c’est la sortie du tohu-bohu, du chaos, de l’indifférenciation mortelle.

« Si les avocats de la différence réclament pour elle à la fois l’égalité et la reconnaissance, ils réclament l’impossible. » (Louis Dumont) – « Les revendications égalitaires expriment  une demande de reconnaissance ‘équistatutaire’, elles réclament la fin d’une discrimination, l’instauration d’une règle d’indifférenciation. » (Vincent Descombes) – « Donc tout sauf la revendication d’une différence effective … Contrairement à beaucoup d’affirmations, une démocratie pluriculturelle ou simplement biculturelle, est au sens strict une contradiction dans les termes. » (Stéphane Vibert) – Mais au royaume du n’importe quoi, il n’existe plus de contradictions, le blanc est comme le noir, et aussi comme le violet ou le jaune…

« Alors que la justice commutative suppose une égalité entre les justiciables, la justice distributive d’aujourd’hui préconise une distribution selon le poids social des individus … Donner moins à ceux qui ont plus et plus à ceux qui ont moins … Commettre des inégalités pour rétablir l’égalité. Cela s’appelle l’équité … principe que l’on retrouve au cœur de la politique des quotas ou de la parité … Certains individus deviennent ainsi plus égaux que d’autres … Le social devient un critère pour juger de questions non sociales, comme celle des compétences … Il n’y a plus de loi parce qu’il n’y a plus de pacte postulant des individus libres et égaux. Il y a seulement des contrats, de préférence à durée déterminée, des quotas et des procédures … La guerre de tous contre tous, propre au libéralisme, est simplement enrobée d’une guimauve de bons sentiments générant de redoutables effets pervers. » (Dany-Robert Dufour) – Ce n’est d’ailleurs plus une question d’inégalité ou d’égalité, mais seulement une prime aux plus grandes gueules et / ou aux plus influents électoralement…

« Le militantisme  combat pour sa propre survie, menacée par le progrès même de sa cause … Il doit s’activer inlassablement à dénicher des zones de discrimination, toujours plus minuscules … L’idéal du ‘mariage pour tous’ leur donne l’illusion de lutter contre l’ordre bourgeois tout en l’imitant dans ses moindres détails …  Peut-on vivre sans ennemis ? » (Benoît Duteurtre)

« Répondre au racisme par la ‘diversité’ (ou au sexisme par la ‘parité’) est, dans le meilleur des cas une morale provisoire et, dans le pire, un contresens qui, au nom de la République mais au mépris des principes, ajoute une discrimination à une autre. » (Raphaël Enthoven)

« Le droit à la différence s’est ainsi renversé en différence des droits puisqu’on a dû éliminer des candidats meilleurs pour faire place à des moins bons au motif que leurs origines sociales les défavorisaient. Victoire posthume de Bourdieu sur l’idéal républicain. Avec les politiques de quota, c’est au nom de l’égalité qu’on instaure une rupture d’égalité puisque les élèves n’ont plus les mêmes chances. » (Luc Ferry – contre la discrimination positive) – Dans notre société avancée, le mérite n’a plus rien à voir. Il s’agit simplement de mettre hors jeu le maximum de meilleurs. 

« Qu’est-ce en effet qu’être civilisé, sinon distinguer et distinguer encore ? » (Alain Finkielkraut

« On est passé subrepticement du combat contre la discrimination raciale à la dénonciation raciste de toute discrimination. » (Alain Finkielkraut) – Pour la défense de la mondialisation, il est en effet essentiel de voir du racisme partout.

« La gauche compense par la lutte contre toutes les discriminations son virage libéral. D’où Leonarda. D’où le mariage pour tous. » (Alain Finkielkraut)

« Cette religion de l’humanité qui couronne l’expérience démocratique du semblable  a aussi ses tartuffes. Par souci, disent-ils, de ne laisser personne au bord du chemin, ils retraduisent toute distinction en discrimination et voient dans la grandeur, dans l’éminence, des atteintes insupportables à l’égalité … Il y a du ressentiment aussi dans le fait de remplacer progressivement le désir d’être enseigné par le désir d’être reconnu. » (Alain Finkielkraut interprétant Nietzsche)

« Reconnaître que le groupe ethnique, la ‘race’ ou la religion peuvent constituer des ‘handicaps’ qu’il convient de corriger par une discrimination positive comporte un double inconvénient : objectiver les préjugés en cherchant à en corriger les conséquences ; affirmer la priorité de l’identité communautaire sur toutes les autres. » (Jean-Paul Fitoussi)

 « Cultivez les différences. Nul besoin de cultiver le reste, qui se retrouvera bien toujours. Mais le rare, l’exceptionnel, l’unique, quelle perte pour tous si cela vient à disparaître. » (André Gide)

« Dans les pays fascistes, l’homosexualité ruineuse pour la jeunesse fleurit partout impunément, dans les pays où le prolétariat s’est audacieusement emparé du pouvoir, l’homosexualité est un crime social et est sévèrement punie. » (Maxime Gorki – en 1934 –  cité par Adèle Deuez) – Quand les gentils progressistes de tous les pays ne pouvaient même plus se fier aux staliniens pur jus ! Qui eux ne se contentaient pas de réprimander  d’horribles ….phobes  et ….phobies, mais maniaient le gourdin. !

« Sous le régime fasciste on a vu des promotions fondées non sur les mérites mais sur des motifs politiques,  des examens et des diplômes bidons, toutes choses que les contestataires ont réclamé.  » (Béla Grunberger et Janine Chasseguet-Smirgel – – Et toutes choses que pratique avec emphase la discrimination positive.

« L’imposition, notamment à gauche, de la thématique du ghetto … Les rapports de classe disparaissent au profit d’un clivage entre des territoires ‘in’ et des territoires ‘out’ …  A partir de 1983 …la réalité sociale d’un électorat ouvrier et populaire s’efface des discours, l’immigré remplaçant alors peu à peu la figure de l’ouvrier … Attention pour les banlieues et les minorités … indifférence pour la classe ouvrière et, plus massivement encore, pour les couches populaires des espaces périurbains et ruraux … Les individus ne sont plus prioritairement définis par leur position sociale mais par une origine ethnoculturelle … La question sociale doit s’effacer derrière celle des minorités … Le développement de la politique de discrimination positive … Les étrangers étant majoritairement extra-européens, cette ‘discrimination territoriale’ est, en France, le faux nez de la discrimination ethnique … Si les élites (comprendre la gauche socialo-médiatique) sont prêtes à s’ouvrir à la diversité ethnique, peu considèrent la diversité sociale, qui remettrait en cause un système dont elles bénéficient. » (Christophe Guilluy) – Exemple type, les accès réservés aux Grandes Ecoles.

« Notre obsession de la non-discrimination prépare paradoxalement la domination d’un système juridico-divin fondé sur la discrimination. » (Jean-Luc Harouel) – L’Islam discriminatoire par nature –  Ubu roi. 

« Une interdiction légale de toute  discrimination signifie une inquisition judiciaire et policière constante au sein de la vie privée et donc ‘l’abolition de la sphère privée, la négation de la différence entre l’Etat et la société, la destruction de l’Etat libéral’. » (Jean-Luc Harouel – citant Léo Strauss)

« Ce que l’écart préservait, ce que les discriminations encourageaient, certainement dans l’injustice, parfois jusqu’à l’enragement, le libéralisme le dissout dans l’absence, dans ce vide ouaté et confortable… » (Hervé Juvin) – Dans la sinistre uniformité du tous pareils jusqu’à l’explosion de fureur.

« On voudrait offrir des places à des jeunes, sans concours, ce qui signifie qu’on crée une nouvelle discrimination … on fabrique une formule de toute pièce pour se donner bonne conscience et masquer l’échec d’un système qui devrait assurer l’égalité des chances …  La réponse est pire que le problème. » (Zaïr Kedadouche) – Sur la remarque précédente.

« Le désavantage des mesures de ‘rattrapage temporaire’ comme la discrimination positive, c’est que l’on constate dans les faits que ces mesures ne sont jamais abrogées … d’où des rentes de situation perpétuelles. » (Julien Landfried)

« Les discriminations positives ébranlaient, en réalité, le respect de soi en créant l’impression que les noirs avaient à être jugés à l’aune de critères moins exigeants que ceux qui étaient appliqués aux blancs. » (Christopher Lasch) – Etendre au-delà de la question des noirs américains.

« A compétences égales, on choisira la femme ou bien on choisira la personne venant d’autre chose, plutôt que le mâle blanc pour être clair. » (Anne Lauvergeon – Areva) – « L’Oréal fait de la discrimination positive et l’assume … Lorsque nous rencontrons un candidat qui a un prénom d’origine étrangère, il a plus de chance d’être recruté que celui qui porte un prénom français de souche. » (Jean-Paul Agon – DG) – (Cités par Ivan Rioufol) – Seuls les journalistes et politiciens veulent ignorer ces évidences pour continuer à faire gémir. 

« Sous l’influence des instances européennes  (bien décidées à tout détruire), requalification de la lutte pour l’égalité en combat contre les discriminations. Désormais, toute prise en considération de la différence est assimilée à une inégalité et toute inégalité à une injustice. Comment la différence des sexes n’aurait-elle pas fait les frais d’un tel amalgame ? … Le genre qui prétend que la dualité sexuelle est construite et peut par conséquent être déconstruite, a bénéficié de ce glissement sémantique. Il est la ‘philosophie’ dont les champions des prétendus discriminés pour leur sexe ou leur orientation sexuelle avaient besoin …  La discrimination est devenue notre grille de lecture exclusive des relations humaines, même là où elle n’a que faire (relation maître / élève, lien amoureux…). » (Bérénice Levet)

« Il est plus gratifiant de penser qu’on a été victime d’un préjugé ethnique ou sexiste que de ses propres insuffisances. » (Elisabeth Lévy) – Consolation qui, en dehors des avantages matériels que peut procurer la position, explique la multiplication des victimes qui, sans ces scandaleuses discriminations, seraient toutes évidemment devenues des phénix !

« On sait qu’en droit français … il est interdit de collecter des données faisant état de l’origine ethnique et sociale des personnes … pareille position n’est plus adaptée à une société multiculturelle. Comment faire reculer les pratiques discriminatoires sans connaître celles-ci, sans disposer de l’outil statistique ? » (Gilles Lipovetsky, Jean Serroy) – Mais il ne s’agit pas de faire reculer quoi que ce soit. Il s’agit de trouver des thèmes de culpabilisation électoralement payants.

« On ne crée pas des élites à coups de quotas. » (Gilles Lipovetsky – sur la discrimination positive) – On crée des assistés, clamant et réclamant.

« L’unité n’est aucunement confusion, pas plus que la distinction n’est séparation … ‘Distinguez pour unir’ a-t-on dit, et le conseil est excellent… » (cardinal Henri de Lubac)

« Le communautarisme ne favorise nullement l’épanouissement de la démocratie, il est pernicieux et destructeur d’instaurer un système de quotas qui partage durablement la nation en tribus rivales. » (Amin Maalouf)

« Toute pratique discriminatoire est dangereuse … Non seulement parce qu’on remplace une injustice par une autre, et qu’on renforce la haine et la suspicion, … mais tant que la place d’une personne dans la société continue à dépendre de son appartenance à telle ou telle communauté, on est en train de perpétuer un système pervers qui ne peut qu’approfondir les divisions. » (Amin Maalouf)

« L’essentiel est qu’ils aient éprouvé les effets d’une discipline aussi forte (les  vertus pédagogiques des études de théologie dans le catholicisme). Ils réussiront de la sorte à marquer les éléments multiples d’une notion. Ils oseront distinguer pour ne pas confondre. Ils seront exercés à juger de sang-froid et à raisonner avec suite. On les aura introduits à l’art de penser. » (Charles Maurras) – Mais c’est justement ce que les dirigeants des sociétés modernes veulent empêcher ; et à voir le niveau des journalistes et du public, leur réussite est complète.

« La discrimination positive a été une des grandes passions des bolcheviks … Ils  ont été les premiers à instaurer des quotas en faveur des minorités … à ‘indigéniser’ la Russie … Discrimination positive et purges culturelles ont toujours fonctionné comme les deux faces d’une même pièce, l’une servant l’autre, l’une permettant l’autre. Naturellement, les quotas ont fini par limiter l’accès de certaines minorités à des postes …  à servir un but exactement opposé à celui qui était affiché … les quota sont attisé la flamme du séparatisme … et monté les peuples les uns contre les autres … ‘L’absence de liens, voire l’hostilité entre les étudiants issus des quotas et les autres élèves est frappante’ (Thomas Sowell) … Les communistes s’en sont donné à cœur joie pendant plus de vingt ans et qu’ont-ils récolté ? Du séparatisme, du ressentiment, des guerres civiles et la dissolution de l’empire soviétique … Chacun ne comptait plus pour ce qu’i savait faire, mais pour ce qu’il était. » (Vitali Melkin) – Sur la discrimination positive pratiquée en URSS.

« Une société qui aurait aboli toutes les discriminations (et dont la vie quotidienne serait entièrement gouvernée par les mécanismes ‘axiologiquement neutres’ du droit libéral) serait forcément une société uniformisée dans laquelle toute notion de responsabilité morale et de mérite individuel, concepts jugés culpabilisateurs et stigmatisants, aurait définitivement disparu. » (Jean-Claude Michéa) – Nous y sommes.

« Rappelant ainsi que la dénonciation est non seulement une spécialité française, mais encore un des plus bas instincts humains et qu’il importe de le flatter. » (Richard Millet – commentant la plainte d’un président de la Halde (organisme de lutte contre les discriminations) se plaignant qu’on ne saisisse pas suffisamment cette noble institution, qui ne reçoit pas assez d’appels).

« …Nos sociétés se reconstruisent, ou plutôt se reconfigurent … autour de deux pôles sacrés, un dieu et un diable : le dieu s’appelle égalité, le diable discrimination… » (Philippe Muray)

« …Chaque nouvelle conquête de l’égalité crée, aux yeux des maniaques de l’égalitisme, de nouvelles discriminations ; ce qui assure … un feuilleton à rebondissements infinis… » (Philippe Muray)

« La discrimination … est l’action de distinguer des objets de pensée ou de discerner les choses les unes des autres. Il n’y a donc pas un propos, pas une phrase, issue d’une pensée un peu construite, qui ne soit discriminatoire. La parole ne s’énonce que pour différencier ou distinguer. Toute opinion est un tri. Toute remarque, même la plus évasive, commence par écarter ce dont elle ne parle pas et que, par conséquent, elle ‘discrimine’. » (Philippe Muray) 

« Pour l’empire du Bien, ce n’est même plus le Mal qui est mal ; c’est la divergence. » (Philippe Muray) – Cet empire du Bien qui règne partout et nous assourdit de ses criailleries.

« Le zèle des innombrables associations de ‘minorités’ en lutte, comme on sait, contre toutes les ‘discriminations’, consiste sans relâche à faire exister des adversaires qui ne sont plus que des épouvantails, et qu’il s’agit d’agiter pour perpétuer leur domination (celle des dites associations), tout en faisant croire qu’elles sont dominées. » (Philippe Muray)

« Sous le masque convenu de la guerre contre toutes les discriminations s’effectue la liquidation rapide de toute contradiction. » (Philippe Muray)

« Chaque inégalité résorbée en fait naître sur-le-champ de nouvelles … Et tant qu’il demeurera un seul brin d’herbe plus haut que l’autre, tant que nous pourrons repérer une seule petite différence, une seule discrimination affectant le setter écossais ou le gypaète barbu, cette activité haletante qui fait de chacun de nous un juge … ne nous laissera aucun répit. » (Philippe Muray)

« Pour lutter contre les discriminations nous exacerbons les différences. » (Denis Olivennes)

«  Il avait saisi que ressembler aux autres servirait d’idéal dans la société en gestation ; que la pente de la société démocratique serait d’engendrer la confusion des rôles et des comportements, la subversion des catégories, d’âge, de sexe, de classe et de pouvoir. Que la passion de l’égalité serait ruineuse pour l’art … que l’idéal égalitaire chercherait aussi à domestiquer l’excellence … Elle n’est pas non plus sans conséquences sur les rapports des hommes et des femmes, entre lesquels elle tend à établir l’indifférenciation qu’elle chérit … car la pente irrésistible de l’égalité est de dissoudre toutes les discriminations, et l’obsession de l’homme démocratique consiste à postuler avant tout la ressemblance des êtres et l’homogénéité des lieux … L’absence de couleur esthétique observée en Amérique est selon lui dans l’exacte dépendance d’un moralisme omniprésent … De là, les mœurs sévères qu’on observe en Amérique, la gravité des individus, le sentiment qu’à tout instant chacun est averti de ce qu’il doit sentir et de ce qu’il doit faire … Un monde vide d’émotions esthétiques …  ‘sans ombres, sans ambiguïté, sans mystère, rien d’autre qu’une prospérité banale, visible au grand jour tout simplement’. » (Mona Ozouf – évoquant le romancier Henry James) –  Cet espace sans relief où s’ébattent des zombies dissimulant des Tartuffes est devenu le nôtre.  Si la démocratie présente assurément une fâcheuse tendance à l’uniformisation, celle-ci ne lui est pas inhérente et sa responsabilité dans cet état moutonnier obligé est bien moindre que l’anglo-saxonisme dominateur sous lequel nous nous courbons servilement.

« Nul n’a droit à une protection juridique supérieure à celle dont bénéficie n’importe quel autre groupe de citoyens, petit ou grand. » (Camillle Paglia – à propos des homosexuels) – Mais on peut étendre.  En violation de cette exigence d’égalité républicaine, c’est à qui criera le plus fort ou gémira le plus bruyamment. Concours de glapissements et de lamentations.

« Seul un principe de distinction peut sauver l’idée de dignité humaine ; laquelle s’efface … quand tout se vaut. » (Paul-François Paoli)

 « Que voulez-vous que je pense de la discrimination positive ? … qui existe déjà dans les faits … C’est une discrimination contre moi bien sûr … Ce ne seront pas les enfants de bourgeois qui seront limités dans leurs carrières. Mais bien les gens comme moi, et mes propres enfants. Eux, non seulement ils iront dans les lycées pourris mais en plus on leur dira :’Vous avez la chance d’être blanc, alors vous n’aurez pas droit à tel ou tel poste, telle ou telle prestation’. Passer pour privilégié alors qu’on nous maintient la tête sous l’eau … Si j’ose me plaindre, je suis une salope alors que d’autres quand ils se plaignent, on en fait des héros … Ceux qui me disent raciste ce sont les Arabes qui le sont beaucoup plus que moi et les bien-pensants de Saint-Germain-des-Prés … Un peu plus et je deviendrais raciste contre les blancs, parce qu’ils sont vraiment tordus dans leur tête. » (Témoignage de petit blanc – cité par Aymeric Patricot)

« Il y a, sur le sujet des discriminations, une forte base idéologique, cousine du marxisme, consistant à analyser systématiquement les rapports humains ou sociaux en dialectique dominants / dominés ou bourreaux / victimes, et qui tend à interdire au dominant d’intervenir dans les recherches que seuls les ‘martyrs’ auraient vocation et compétence à mener. » (Anne-Marie Le Pourhiet)

« L’expression ‘droits collectifs’ est une contradiction dans les termes … Un groupe ne peut avoir d’autres droits que ceux qui sont possédés par  ses membres individuels … L’idée que les droits appartiennent aux groupes, pas aux individus, signifie que les droits appartiennent à certains hommes et pas aux autres, que certains hommes ont le  ‘droit’ de disposer des autres. … Le gouvernement n’a aucun droit de discriminer en faveur de certains citoyens aux dépens des autres … Le racisme est la forme la plus abjecte et la plus brutalement primitive du collectivisme … Plutôt que de combattre la discrimination raciale, ils revendiquent qu’elle soit légalisée et mise en application. Plutôt que de combattre le racisme, ils revendiquent l’établissement de quotas raciaux. Plutôt que de se battre pour des droits égaux, ils revendiquent des privilèges spéciaux fondés sur la race … Aujourd’hui, ce n’est pas un oppresseur mais un groupe minoritaire  opprimé qui revendique l’instauration de quotas raciaux !  Le ‘Blanc’ étant accusé d’une ‘culpabilité raciale collective,’ consistant simplement dans la couleur de sa peau. » (Ayn Rand- La vertu d’égoîsme)  – C’est bien parce qu’ils en assurent la promotion que les gauchistes-collectivistes hurlent si fort au racisme. « Historiquement, la montée ou la chute du racisme a toujours accompagnée celle du collectivisme. »  (même auteur)  

« La seule traduction possible du malaise dans un monde sans entraves est de se présenter comme victime de discrimination. » (Olivier Rey)

« La discrimination c’est le fondement de notre intelligence. » (Théodule Ribot) – Ce philosophe, et fondateur de la psychologie française n’avait rien compris. A défaut de pouvoir le traîner en justice sous les crachats, il faut bannir son nom de tous les dictionnaires, encyclopédies, ouvrages de toutes sortes.

« Le raisonnement d’Arendt est simple : la discrimination est le produit de la diversité des groupes qui peuplent l’espace américain ; elle n’en est que la contrepartie sociale. Arendt semble redouter la réduction de chacun au même moule de ‘l’américan way of life’, c’est-à-dire le conformisme de masse déjà entrevu par Tocqueville, davantage que la discrimination. Tout son argument consiste à rappeler que si la discrimination est illégitime dans l’espace public, elle s’avère inévitable dans l’espace social. » (Joël Roman – interprète de la pensée d’Hannah Arendt dans un article sur les Minorités linguistiques) – La discrimination, complément obligé du multiculturalisme et de sa conséquence, le communautarisme. De plus la meute dénonciatrice, haineuse et sanguinaire des réseaux sociaux ne distingue plus dans sa volonté de lynchage qu’un espace public.

« Toute démocratie véritable repose sur le fait que ce qui est semblable reçoit un traitement semblable, mais encore, conséquence inévitable, que ce qui est non semblable ne jouit point d’un traitement semblable. Dans la démocratie entre donc nécessairement comme ingrédient, pour commencer, l’homogénéité, et ensuite, si besoin est, la mise à l’écart ou l’exclusion de l’hétérogène … la force politique d’une démocratie se manifeste à sa capacité d’écarter ou de tenir éloigné … celui qui menace l’homogénéité. » (Carl Schmitt) – Et la diversité alors !

« La pratique américaine du ‘busing’ aurait eu pour effet de renforcer la conscience raciale des enfants, en consacrant et ‘réifiant’ les appartenances, de détruire les communautés locales … Dans les classes, chacun des groupes d’enfants est resté séparé de l’autre … Les enfants des milieux favorisés échappant d’ailleurs à cette obligation par leur inscription dans des établissements scolaire sprivés. » (Dominique Schnapper – reprenant un sociologue américain, Nathan Glazer)

 « Reniement du principe le plus sacré de l’égalité républicaine devant la loi … Instaurant ouvertement de nouvelles injustices pour en corriger d’autres … Créant des inégalités au bénéfice de quelques uns … Déplace l’injustice au lieu de la combattre au risque de favoriser des décisions arbitraires (clientélisme) et de défaire un peu plus le consensus social … Identifiant les bénéficiaires de ces inégalités par leur appartenance à un groupe particulier, les discriminations positives  les renforcent dans la tentation du repli sur leur identité … Ferme la porte hypocritement à quelqu’un d’autre …  Une société qui viole les principes sur lesquels elle repose, même au nom de fins justes, ne peut pas être une société juste … Les principes ne sont pas des a priori abstraits, par nature conservateurs, voire réactionnaires, dont la rigidité constitue une entrave pour l’action. Pour être abstraits, ils n’en sont pas moins des valeurs pratiques essentielles … Ils forment la trame des références sans lesquelles la volonté de vivre ensemble ne peut être librement consentie. » (Alain-Gérard Slama – sur les discriminations positives, dont la parité, et le viol du principe d’égalité, fondement du consensus social)

« Loin de favoriser les conduites marginales, qui sont parfois le ferment des sociétés, les discriminations positives s’emploient à les stériliser par des procédures normalisatrices. » (Alain-Gérard Slama)

« Une représentativité basée sur les attributs physique plus que sur les idées devient la norme … Effets pervers des politiques mises en œuvre pour lutter contre les inégalités entre ‘races’. La discrimination positive, une survalorisation de l’identité pensée comme un produit fini et non pas comme une production en cours, et l’obsession de la diversité, entendue comme le droit de chacun à protéger et à entretenir sa différence, ont aiguisé les antagonismes …  Une société multiculturelle faite de camps retranchés et d’identités figées, un monde où l’empathie n’existe pas et l’ouverture une faiblesse. (comme en témoigne l’interdiction violente de ‘l’appropriation culturelle’. » (Géraldine Smith – Vu en Amérique et bientôt en France) – Quant à la vieille notion de compétence, au placard – « L’Amérique a combattu le racisme en fétichisant les races, en enfermant chaque catégorie dans une assignation identitaire … Elle est devenue une collection de tribus en état de belligérance larvée les unes avec les autres. » (Pascal Bruckner)

« En dépit de son urgente nécessité pratique et des fins morales élevées qu’elle s’assigne, la lutte contre toutes les formes de discrimination participe de ce mouvement qui entraîne l’humanité vers une civilisation mondiale, destructrice de ces vieux particularismes auxquels revient l’honneur d’avoir créé les valeurs esthétiques et spirituelles qui donnent son prix à la vie, et que nous recueillons précieusement dans les bibliothèques et dans les musées parce que nous nous sentons de moins en moins capables de les produire … Le potentiel productif d’une culture tient à ses particularités. Pour que quelqu’un soit producteur il faut, en effet qu’il soit profondément convaincu que ce qu’il fait est non pas meilleur, mieux encore ; convaincu que c’est cela qu’il doit faire, pas le reste. »  (Claude Lévi-Strauss – Race et histoire)

« La compétence n’a jamais été un critère de sélection. » (Ezra Suleiman – en France)

« La discrimination positive est une politique d’inégalité…. » (Malika Sorel-Sutter)

« De la même manière que l’antiracisme peut dériver vers un contre-racisme, les attitudes et les pratiques antidiscriminatoires peuvent produire de nouvelles formes de discrimination, voire de persécution, visant des catégories sociales essentialisées et démonisées (par exemple, tout ‘mâle blanc’, hétérosexuel et appartenant à la classe moyenne ou supérieure devient dans cette perspective un suspect par nature, par prédisposition ou origine. » (Pierre-André Taguieff) – Comme pour les nobles en 89 (à la lanterne !), les bourgeois et les koulaks en URSS, les citadins pour le bon Pol Pot…

« Tout quota positif (pas moins de 40% de…) cache un quota négatif (pas plus de 60% de…) … La chasse aux juifs dans les professions libérales … n’a pas commencé autrement. » (Tzvetan Todorov) – Une discrimination positive entraîne forcément une discrimination négative. Cette pratique pousse donc à dresser les gens les uns contre les autres. « Si les uns ne sont pas assez nombreux, il faudra bien, pour leur faire de la place, décider quels autres le sont trop. » (Elisabeth Lévy)

« Qui est raciste ? Celui qui discrimine l’autre à cause de ses origines, bien sûr. Mais aussi celui qui l’enferme dans sa condition de victime pour en faire l’étendard de sa propre lutte idéologique … Racisme ripoliné aux couleurs de la tolérance … On quadrille, on catégorise. Origine, sexe, couleur de peau, religion. » (Valérie Toranian)

« Quelles que soient les capacités et les opportunités, ceux qui n’essaient pas ont peu de chances de réussir. On ne peut pas faire comme si les bonnes choses se produisaient de manière automatique et comme si les mauvaises étaient la faute des autres. Les empêchements qui offensent notre morale n’ont pas forcément plus de poids que ceux qui sont moralement neutres » (Michèle Tribalat) 

« L’égalité concerne désormais les groupes plus que les individus. Elle n’est pas ‘égalisatrice’ mais proportionnelle à leur condition (voir la discrimination positive) … Le sujet de la politique démocratique n’est plus le citoyen individuel mais la minorité identitaire. » (Shmuel Trigano)

« Enrichissons-nous de nos différences mutuelles. » (Paul Valéry)

« La loi Pleven (1972), en dépit de la pureté de ses intentions … introduit la subjectivité là où régnait l’objectivité, condamne l’intention et non les faits, donne au juge le droit et le devoir de sonder les cœurs et les âmes, de faire l’archéologie des pensées et des arrière-pensées … Elle interdit toute préférence nationale (donc toute solidarité), ruine toute séparation entre l’intérieur et l’extérieur … entre le dedans et le dehors, assimile le patriotisme au racisme … Elle est potentiellement la dissolution programmée de la nation française dans un magma planétaire. » (Eric Zemmour) 

« On réinstaure au sein de la république des privilèges aristocratiques dus à la naissance. Nos dirigeants font mine d’ignorer que ce système qu’ils ont mis en place pénalise les enfants des classes populaires françaises, de souche ancienne ou récente, qui se voient dégradées dans leur propre pays. » (Eric Zemmour – sur la discrimination positive) – Mais nos dirigeants, ne faisant pas partie des couches populaires s’en fout… éperdument.

« On invoque notamment des discriminations négatives passées (et souvent improuvables et se perdant dans la nuit des temps) pour justifier le bénéfice actuel (et éternel ?) de discriminations positives. » (?)

« Créer, c’est séparer. » (?)

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