190,1 – Danger, Epreuve, Menace, Péril, Risque – La crise (Permanente)

– Guerres sauvages de tous contre tous, fabrication d’enfants et non plus naissance, bouleversement climatique, autres réjouissances imprévisibles… tout cela est juste devant nous et nous pourrons dire que nous, l’Occident particulièrement, l’avons bien cherché et que nul ne peut même plus l’ignorer. Pour parodier Pascal : « Nous courons sans souci vers le précipice, après que nous ayons enlevé ce quelque chose devant nous qui nous empêchait de le voir. »

– Le triomphe du prophète de malheur est dans son échec, dans la non réalisation de sa prophétie.

– Ce goût du risque sans lequel rien ne se fait de grand.

Vers la fin de  la rubrique Modernité, 495,1, on trouvera des extraits de l’ouvrage  de Pierre Thuillier, La grande implosion, où l’auteur démontre plaisamment pourquoi tout va se casser la gueule et dans quelle stupidité s’est vautrée notre époque.

On pourra voir également à la rubrique Principe de précaution, 590, 2

——————————————————————————————————————————-

« Les sociétés préindustrielles étaient marquées par des risques mortels, comme la sécheresse ou les épidémies, qui relevaient de la fortune, comme de la responsabilité des dieux et non des hommes. C’était donc surtout la foi et non la confiance qui importait pour apaiser les angoisses humaines. La société moderne offre une image inversée. La majorité des  risques sont perçus comme relevant directement de l’action des hommes et c’est pourquoi nos sociétés modernes sont aussi fortement anxiogènes. » (Yann Algan… – évoquant Ulrich Beck)

« C’est le désastre et non le salut qui se produit toujours automatiquement et doit, par conséquent, toujours apparaître inéluctable. » (Hannah Arendt)

« Un homme montre un plus grand courage en demeurant sans crainte et sans trouble dans les dangers qui s’abattent brusquement que dans les dangers qu’on peut prévoir à l’avance, en effet les dangers prévisibles peuvent faire l’objet d’un choix calculé et raisonnable tandis que les périls soudains exigent une disposition stable du caractère. » (Aristote)

« Sachant bien qu’il est devenu moins dangereux d’assommer une rentière que d’exprimer une opinion. » (Marcel Aymé)

« Peu importe de devoir renoncer à la grandeur, à la gloire, à l’élévation de soi pourvu que l’absence de risque soit garantie. C’est l’idéal sécuritaire qui triomphe. » (Olivier Bardolle)

« Il faudrait inverser la parole de Hölderlin, et dire : ‘Là où croît ce qui sauve, croît aussi le danger’. » (Jean Baudrillard)

« D’abord, la ‘survalorisation’ des individus libérés des contraintes imposées par un réseau dense de liens sociaux. Une seconde rupture suivit de près : la fragilité, la vulnérabilité sans précédent de ces individus dépouillés de la protection jadis offerte très naturellement … Perspective séduisante bientôt suivie par la peur de l’inadéquation …. Les peurs modernes naquirent au cours de la première fournée de dérégulation/individualisation, lorsque furent relâchés ou brisés les liens de parenté et de voisinage resserrés par les nœuds de la communauté ou de la corporation … Substitution d’équivalents artificiels tels que associations, syndicats … La solidarité allait succéder à l’appartenance comme principal bouclier … La seconde dérégulation ne se fit pas par choix mais sous la pression de forces planétaires incontrôlables, et sans déboucher sur de nouvelles formes sociétales de gestion de la peur et de l’incertitude… la concurrence remplaçait la solidarité. » (Zygmunt Bauman)

« La ‘mixophobie’ urbaine, réaction prévisible et répandue : partager l’espace avec des inconnus, côtoyer des individus indésirables, pêle-mêle chaotique … Tendance à créer des îlots de similitude au milieu d’une mer de différence, promesse de confort spirituel sans devoir faire l’effort de comprendre, de négocier, de trouver des compromis, de s’adapter, de faire l’effort qu’exige la vie dans la différence, attrait des communautés ‘d’identiques’, séparation territoriale … Mais, si elle repousse, la vie en ville fascine, les mêmes aspects repoussent et attirent, répulsif et aimant, vie urbaine ambivalente, la ville suscite la ‘mixophilie’ autant qu’elle sème et alimente la ‘mixophobie’. » (Zygmunt Bauman)

« Dans le processus de modernisation, on libère aussi de plus en plus de forces de destruction … Menace certes mais qui, de temps à autre, prouve à l’humanité terrifiée qu’elle est aussi une réalité susceptible de prendre corps à tout instant … Les risques apportés par la civilisation se dérobent à la perception sensorielle … ni visibles ni tangibles, à effet parfois même différé sur la descendance ou plus loin encore … en empruntant des voies indéterminées et imprévisibles … Le lien causal entre causes et conséquences dommageables ouvre la voie à une multiplicité d’interprétations (est-ce le dioxyde de soufre ?…) … Réseau de complicité générale, laquelle équivaut à une irresponsabilité générale … L’universalisme des menaces empêche d’appréhender les situations de danger comme des situations de classe … La ‘classe’ de ceux qui sont exposés au risque s’oppose tout au plus à la ‘classe’ de ceux-qui-n’y-sont-pas-encore-exposés … Phénomène ‘d’expropriation écologique’ (montée des océans…) … les industries du risque ont été concentrées dans les pays à bas salaire (le nuage toxique de la ville indienne de Bhopal) … mais les pesticides de leur agriculture reviennent aux pays riches sous forme de produits … Les menaces invisibles sont en train de devenir visibles (certaines du moins), la phase de latence touche à sa fin … Le risque est aussi un facteur de croissance de premier ordre …  La science s’est transformée en administratrice d’une contamination mondiale … Elle détermine et oriente la conscience du risque … Plus le danger est grand, plus il est vraisemblable qu’on le nie, qu’on le banalise … Les hommes développent une capacité impressionnante à ne pas prendre connaissance des conflits qui se profilent … La société du risque est une société de catastrophe, l’état d’exception menace d’y devenir l’état normal … On voit aussi apparaître de nouvelles formes de risques personnels et, ce qui ajoute un poids supplémentaire, de nouvelles formes de culpabilité (impératifs de travail sur soi, de planification et d’organisation de sa propre existence … dans la société industrialisée … l’individu doit apprendre à se considérer lui-même comme un centre décisionnel, un bureau d’organisation de sa propre existence, de ses capacités, orientations, relations amoureuses) … Plus la spécialisation de la pratique scientifique est poussée, plus l’ampleur, le nombre et l’impondérabilité des effets secondaires induits par l’activité scientifico-technique sont importants … On peut dire non au progrès, cela ne change rien à sa réalisation qui échappe à l’assentiment comme au refus, il n’y a même pas eu de décision, la protestation est dépassée, l’ère de la génétique humaine a commencé depuis longtemps … Investissements décidés hier, innovations technologiques datant d’avant-hier, contre lesquels, dans le meilleur des cas, on adoptera demain des contre-mesures qui seront éventuellement efficaces après-demain. » (Ulrich Beck – considérations éparses sur les risques modernes dus à l’activité humaine – La société du risque)

« Après le nazisme et le communisme la nouvelle  idéologie totalitaire se nomme le ‘parapluisme’ … et le citoyen, considéré comme une victime potentielle, se voit imposer toutes sortes  d‘interdictions. S’il renâcle, le pouvoir paternaliste n’hésitera pas à employer la force pour l’obliger à rester bien portant … n’oublions pas que tous les fascismes voulaient le bien commun. » (Frédéric Beigbeder) 

« Avant même de céder face à la complexité des menaces, nous nous dérobons, nous les évitons. Bref, on refoule, car l’immédiat sature nos mécanismes perceptifs … mécanismes de ‘mise à distance’ de connaissances que nous savons fondamentales mais qui ne le sont pas dans l’orientation de notre vie, organique et quotidienne (‘ça n’arrive qu’aux autres’, ‘je m’épanouis’, ‘il ne peut rien m’arriver’, ‘la science trouvera la solution’, ‘tel politique résoudra’), réponse rassurante sans rapport avec le danger  évoqué. » (Miguel Benasayag)

« Nous périrons de ces droits de l’homme censés nous protéger. » (Zohra Bitan – sur le rapatriement criminel en France des djihadistes) – Aucune lâcheté, aucune connerie, aucune saleté ne nous est impossible.

« Jouer avec le feu, dit-on. – On affirme que c’est un jeu qui finit mal. Cela vient peut-être de ce que les règles en sont mal connues. On dit qu’une dame ‘joue avec le feu’ quand elle se tient trop près d’un monsieur brûlant et vice versa… » (Léon Bloy – Exégèse des lieux communs – 2, LXII)

« Être entre deux feux, dit-on. – Un bon soldat est entre deux feux quand il ne peut pas prendre la fuite sans se faire casser la tête par son capitaine… » (Léon Bloy – Exégèse des lieux communs – 2, LXIII)

« Reculer devant un danger a pour résultat certain de le grandir. » (Gustave Le Bon)

« Les arguments de la peur sont beaucoup plus aisés à produire et rapides à diffuser que ceux qui permettent de renouer les fils de la confiance. » (Gérald Bronner)

« Le principe responsabilité proposé par Jonas, s’il est pris au sérieux et poussé au terme de sa logique, conduit à faire de nous des Bartleby n’ayant d’autres ressources face aux propositions du  progrès que de dire ‘I would prefer not’. » (Gérald Bronner) – Allusion au roman d’Herman Melville, Bartleby, le scribe.

« Nous sommes plus prompts à regretter les conséquences d’une action que celles d’une inaction. Et lorsque celle-ci a des implications morales, les regrets anticipés pèsent encore plus lourds … L’immoralité de l’inaction est moins perceptible que l’immoralité de l’action … Les conséquences de l’action sont généralement visibles alors que celles de l’inaction ne sont que supposées … la crainte des conséquences morales de l’action inhibe la prise en compte des conséquences morales de l’inaction. » (Gérald Bronner)

« Le’ précautionnisme’ flatte toutes les intuitions trompeuses que l’esprit humain peut nourrir à propos des situations de risque et d’incertitude. Il focalise notre attention plus sur les coûts que sur les bénéfices, surestime largement les faibles probabilités, préfère dans le doute s’abstenir… » (Gérald Bronner) 

« La médiatisation d’un danger, serait-il imaginaire, suscite mécaniquement des vocations de victimes. » (Gérald Bronner et Etienne Géhin)  

« L’imagination aura toujours assez de ressources pour concevoir et rendre plausibles les scénarios les plus pessimistes … Surévaluation des faibles probabilités … ’je crois tout ce que je crains’ … ‘L’atteinte d’un risque zéro (en fait impossible) à un prix exorbitant sur un sujet sensible est plus populaire que la gestion équitable de multiples risques moins médiatisés’  (avec le principe de précaution, dispositifs médicaux précautionneux où l’utilité sanitaire de l’argent dépensé est beaucoup plus incertaine que l’utilité médiatique) … Radicalité, symptôme de l’idéologie et, une fois de plus, dictature de l’éthique de conviction et oubli de l’éthique de responsabilité … Face à l’incertitude, c’est la fiction du pire qui domine …   … ‘Rien n’est poison, tout est poison, seule la dose fait le poison’ (Paracelse). » (Gérald Bronner et Etienne Géhin) 

« S’il est sage d’éviter la souffrance, il est une difficulté minimale inhérente à notre condition, une dose de danger et de dureté incompressibles sans lesquelles une existence ne peut s’épanouir. Refuser ces risques-là, c’est se souhaiter du berceau à la tombe la sécurité du rentier. » (Pascal Bruckner) – Voilà une des raisons qui, ajoutée à son arrogance et à la bassesse de ses prétendues élites, font mépriser l’Occidental.

« Tirant parti de la chute de l’empire soviétique et des désordres qu’elle a entraînés, manipulant habilement  des populations et des territoires exclus de l’économie officielle, les activités criminelles prolifèrent partout et se relient les unes aux autres en utilisant le réseau mondial de l’information, au point de constituer une économie criminelle mondialisée, qui pénètre les marchés financiers, le commerce, les entreprises et les systèmes politiques de tous les pays … Aux origines du crime mondialisé, on trouve des organisations enracinées dans des pays, des régions, des groupes ethniques. Elles ont toujours une longue histoire, liée à la culture locale, avec son idéologie, son code d’honneur et ses méthodes d’asservissement … Trafic de stupéfiants, trafic d’armes … Mafia d’origine italienne, triades chinoises, cartels colombiens et mexicains, groupes mafieux issus du démantèlement de l’ex URSS et de la stupidité criminelle des interventions occidentales dans les Balkans (Albanais…), mafias ukrainiennes au service des Etats-Unis. » (Manuel Castells)

« La prolifération contemporaine d’une ‘aversion au risque’ qui fait que l’individu contemporain ne peut jamais totalement se sentir en sécurité … La dimension proprement infinie de l’aspiration à la sécurité dans nos sociétés … Car qu’est ce qui nous protègera, à part Dieu ou la mort, si pour être pleinement en paix, il faut pouvoir maîtriser complètement tous les aléas de la vie ?» (Robert Castel)

« Les grandes actions, il faut les accomplir sans réfléchir, de crainte que la considération du danger n’éteigne le feu de l’audace. » (Jules César)

 « La société d’incertitude … Le risque est un aléa dont on peut définir la probabilité alors que l’incertitude caractérise les alternatives dont on ne peut pas ‘probabiliser’ les occurrences. On peut s’assurer contre le risque par une mise en commun des coûts correspondants ou par la mise en œuvre de stratégies … Face à l’incertitude, nous ne pouvons décider en connaissance de cause ; l’action relève inéluctablement du choix à l’aveugle, irrationnel … La société d’incertitude est beaucoup plus complexe, anxieuse … L’atomisation et le repli sur des stratégies égoïstes sont, en apparence du moins, une solution, en tout cas pour ceux qui en ont les moyens, la désespérance silencieuse de larges couches de la population étant le versant négatif de cette tendance. » (Louis Chauvel – sur la situation française)

« L’idée de risque nul : tout malheur appelle réparation … Aussitôt un responsable. » (Chantal Delsol)

« Que devient une culture qui ne peut plus penser le risque sans en faire un acte héroïque, une pure folie, une conduite déviante ? … On veut l’intensité sans le risque, c’est impossible … Le risque zéro auquel nous aboutissons est mortifère. Il déresponsabilise le sujet de son acte, il le scinde de l’intérieur en un être de pulsion qui risque tout et n’importe quoi et qu’il convient, de ce fait, de protéger de gré ou de force contre lui-même et un être de raison jamais assez raisonnable … Aucune époque peut-être n’a été plus ‘sûre’ que la nôtre, et pourtant nous souffrons tous d’une inquiétude grandissante. » (Anne Dufourmantelle)

 « L’irruption du possible dans l’impossible.  La pire horreur devient désormais possible, a-t-on dit ici et là (sur les attentats du 11 septembre 2001). Si elle devient possible, c’est qu’elle ne l’était pas. Et pourtant, objecte le bon sens, si elle c’est produite, c’est bien qu’elle était possible … La guerre (de 1914) apparaissait à Henri Bergson ‘tout à la fois comme probable et comme impossible’, ‘Qui aurait cru qu’une éventualité aussi formidable pût faire son entrée dans le réel avec aussi peu d’embarras ?’ S’il faut prévenir la catastrophe on a besoin de croire à sa possibilité avant qu’elle ne se produise. Si, inversement, on réussit à la prévenir, sa non-réalisation la maintient dans le domaine de l’impossible, et les efforts de prévention en apparaissent rétrospectivement inutiles … On ne croit pas que la catastrophe va se produire alors même qu’on a toutes les raisons de savoir qu’elle va se produire, mais une fois qu’elle s’est produite elle apparaît comme relevant de l’ordre normal des choses. Sa réalité même la rend banale. Elle n’était pas jugée possible avant qu’elle se réalise ; la voici intégrée… Moins d’un mois après l’effondrement du World Trade Center, les responsables américains ont dû raviver le souvenir… Le vingtième siècle est là pour nous montrer que les pires abominations peuvent être digérées par la conscience commune… » (Jean-Pierre Dupuy – sur les politiques de prévention, et même sur le principe de précaution)

« Nous ne croyons pas ce que nous savons … La catastrophe n’est pas crédible … La peur de la catastrophe n’a aucune force dissuasive … Tout nous porte à penser que nous ne pouvons étendre indéfiniment, ni dans le temps ni dans l’espace, le mode de développement qui est actuellement le nôtre. Mais remettre en cause ce que nous avons appris à assimiler au progrès aurait des répercussions si phénoménales que nous ne croyons pas ce que nous savons pourtant être le cas. » (Jean-Pierre Dupuy)

  « La distinction entre risque potentiel et risque avéré fonde la distinction parallèle entre précaution et prévention. La précaution est relative à des risques potentiels, dans l’incertain par manque de connaissance, et la prévention à des risques avérés, dans le cadre de  l’incertitude probabilisable de l’aléa. » (Jean-Pierre Dupuy)

« Davantage prêter l’oreille à la prophétie de malheur qu’à la prophétie de bonheur. » (Jean-Pierre Dupuy – interprétant Hans Jonas)

« Nous maintiendrons ces mesures … tant que l’absence totale de risques pour la santé n’aura pas été prouvée. » (des élus) – Comment prouverais-je que je ne tuerai jamais mes voisins. La preuve négative. On risque d’attendre longtemps. 

« S’il t’est agréable, en effet, de te rappeler les dangers que tu as traversés, il n’est pas également agréable à autrui de t’entendre dire ce qui t’est survenu. » (Epictète)

« … Qu’aux grands périls tel a pu se soustraire – Qui périt pour la moindre affaire. »(La Fontaine – Le lion et le moucheron)

« Ô combien le péril enrichirait les dieux – Si nous nous souvenions des vœux qu’il nous fait faire ! – Mais, le péril passé, l’on ne se souvient guère – De ce que l’on a promis aux Cieux… » (La Fontaine – Jupiter et le passager)

« L’honneur, laissons-le à qui le voudra. Mais le danger, la peine réclamons les toujours. » (Charles de Foucauld)

« Qui attend que tout danger soit écarté pour mettre les voiles ne prendra jamais la mer. » (Thomas Fuller)

« Il faut accepter de tout perdre … Le risque ne se divise pas. » (Charles de Gaulle)

« Le principe central du progressisme : l’aversion au risque. Ceux qui essaient de nous aider sont souvent ceux qui nous font le plus mal …  Le principe de précaution est incompatible avec l’un des traits fondamentaux de l’évolution  des sociétés humaines : le principe essai/erreur. Au nom de  l’aversion très récente que nous éprouvons pour les conséquences désagréables de l’erreur, nous mettons en cause la légitimité même de l’essai … Rétroactivement, ce principe aurait empêché Clément Adler de monter dan son avion … Prétendre éviter tous les dangers, même les plus infimes, conduit des organisations apparemment stables à faire preuve d’une grande fragilité au moment où une imprévisible catastrophe d’ampleur s’abat sur elle …  Obnubilés par la prévention de tous les risques, même minimes, nous nous exposons à des cataclysmes – des cygnes noirs : la crise des subprimes en 2008 ; en 2020 la Covid et ses répercussions inouïes, sérieuses menaces pour nos libertés démocratiques. » (Stéphane Germain)

« Soyons sincères avec nous-mêmes, le virus n’est qu’un prétexte pour prolonger la décadence de notre civilisation.  Après la phase festive et ludique, nous sommes entrés dans la phase triste et punitive de notre déchéance. Nous sommes passés de l’orgie à l’incendie (de Rome). La jouissance sans entraves s’est métamorphosée en punition collective. Hier, il était interdit d’interdire. Aujourd’hui, il est interdit de respirer librement. Hier, on refusait d’emprisonner les fichés S. Aujourd’hui, on met en garde à vue les restaurateurs qui veulent travailler.  Le spectacle est le même, c’est la chute de l’Occident. Après l’Acte I, flamboyant, nous sommes en plein Acte II, terne et déprimant, un chef d’œuvre de désespoir. Le virus a, tel un coup de sifflet providentiel, invité le chef d’orchestre étourdi à changer de partition. Depuis, les notes stridentes de la tragédie ont couvert les mélodies légères de la comédie … » (Driss Ghali) 

« Notre société est schizophrène : d’un côté elle tend à repousser et même à éliminer le risque comme une limite à sa puissance, de l’autre, elle exalte le risque en en faisant une instance primordiale de légitimation dans l’activité économique et une source de frissons plaisants dans l’existence personnelle. » (Christian Godin)

« Folie sociale du dépistage et de prévention généralisés de tout et de n’importe quoi … qui provient davantage des exigences extrinsèques d’un pouvoir sécuritaire propre à l’art libéral de gouverner les conduites que des logiques de développement des savoirs et des pratiques. » (Roland Gori)

« L’art de laisser aller les choses comme elles peuvent, surtout quand la mer est orageuse. Il y a des tempêtes et des ouragans dans la vie humaine ; c’est prudence de se retirer au port pour les laisser passer. Très souvent les remèdes font empirer les maux. » (Baltasar Gracian)

« Rien n’est plus dangereux qu’un homme innocenté par avance ; rien n’est plus effrayant qu’une bonne conscience sûre de son fait. » (Jean-Claude Guillebaud)

« Le plaisir du danger ou du risque, plus ou moins dégénéré, a son rôle dans une foule de circonstances sociales (le capitaliste spéculateur comme le boutiquier …), pas un mouvement dans le corps social qui n’implique un risque. Et la hardiesse raisonnée à courir ce risque s’identifie … avec l’instinct même du progrès… » (Jean-Marie Guyau)

« Le lit est bien plus dangereux que l’auto : quand on voit le nombre de gens morts au lit. » (Jean-Edern Hallier)

« Sur les chemins sans risques on n’envoie que les faibles. » (Hermann Hesse)

« Là où est le péril, là croît aussi ce qui sauve. » (Hölderlin) – Par prise de conscience ?

« Le principe de précaution n’invite à appréhender les actions techniques qu’à travers les seules lunettes du risque, sans aucune autre évaluation … Il se désintéresse des risques non techniques, notamment de celui qui l’a rendu nécessaire : l’emprise technique sur le monde  qu’il ne sert ni  à critiquer ni à limiter, mais à améliorer …   il ne sert qu’à mettre de l’huile dans les rouages afin que le projet technologique s’accomplisse mieux, soit sans dommages excessifs … Placé sous l’égide du calcul des conséquences, il se fait partout la docile servante des technologies … allié fidèle capable d’opérer un blanchiment éthique spectaculaire. » (Mark Hunyadi – La tyrannie des modes de vie) – Par exemple, cette éthique parcellaire et soumise n’a pas songé à voir les nuisances des stupides et inutiles éoliennes.

« La mondialisation est génératrice de conflits d’un type nouveau, mus par le ressentiment, l’érosion des identités, l’exode des populations, le choc des cultures … C’est l’ère de ‘la société du risque. Les maux, les menaces et les risques ne viennent plus inquiéter la société de l’extérieur. Ils sont engendrés, manufacturés par cette société elle-même.’ » (Claude Jannoud – citant Ulrich Beck)

« Ce qui a été commencé nous ôte l’initiative de l’agir et les faits accomplis que le commencement a créé s’accumulent pour devenir la loi de sa continuation … Cela renforce l’obligation de veiller aux commencements, accordant la priorité aux possibilités de malheur … par rapport aux espérances… » (Hans Jonas – Le principe responsabilité)

« La prophétie de malheur est faite pour éviter qu’elle ne se réalise ; et se gausser ultérieurement d’éventuels sonneurs d’alarme en leur rappelant que le pire ne s’est pas réalisé serait le comble de l’injustice : il se peut que leur impair soit leur mérite. » (Hans Jonas)

« C’est bel et bien l’homme qui constitue pour l’homme le plus grand des dangers. » (Carl Jung)

« Le premier risque mondial est associé à la première puissance militaire. Il découle de l’excès de puissance et de l’irresponsabilité que confère la certitude de l’impunité et de l’hystérie devant la menace. » (Herve Juvin – traitant des Etats-Unis) – Depuis est apparu le risque climatique, encore plus sérieux.

« Un danger cesse d’être épouvantable si l’on en connaît les causes. » (Konrad Lorenz)

« Ce qu’on a prévu est presque toujours sans danger. » (Machiavel)

« Les hommes par temps calme, prévoient difficilement la tempête. » (Machiavel)

« La ‘curialisation’ de la modernité qui a domestiqué l’homme a rationalisé la vie en société … Cette ‘curialisation’ n’a pas manqué de conduire à une asepsie de la vie sociale. C’est cela même que j’ai appelé la ‘violence totalitaire’ : un corps social totalement déresponsabilisé, ayant perdu sa tenue, ses mécanismes de défense, et dés lors incapable de résister aux agressions internes ou externes. Voilà bien une société sans risque perdant la soif de vivre, et perdant aussi la capacité de lutter contre ce risque majeur qu’est l’ennui. » (Michel Maffesoli) – L’avenir va se charger de pourvoir en risques cette société de faiblards.

« S’il est un lieu commun en morale, c’est que la puissance et les grandeurs corrompent l’homme et que les meilleurs rois ont été ceux que l’adversité avait éprouvé. » (Joseph de Maistre) – Les rois… et les autres aussi.

« Les dangers me sont des appas ;

« Un bien sans mal ne me plaît pas. » (Malherbe)

« Les hommes ne sont jamais aussi dangereux que quand ils se vengent des crimes qu’ils ont commis eux-mêmes. » (Sandor Maraï)

« Une civilisation qui connaîtrait le prix de la vie humaine, mais qui établirait comme ses valeurs suprêmes la vie périssable de l’homme, le plaisir et qui par suite redouterait la mort comme le plus grand des maux, qui éviterait saintement tout risque de sacrifice et tremblerait de penser à la mort, une telle civilisation ne serait pas civilisation, mais dégénération. Son humanisme serait une délicatesse de lâches. » (Jacques Maritain) – l’Occident.

« Une société qui a peur de tout : du SRAS, du cancer, du coronavirus, des OGM, du nucléaire, d’Al-Qaïda, des accidents de chemin de fer ou d’avion, des criminels en série, et même du noir et de l’inconnu. Partout … il faut de la sécurité, des vigiles, des caméras de surveillance, mais en même temps, il faut se faire peur : films d’horreur, de catastrophes … Le concept de société du risque s’est abêti en  concept de société de précaution … N’a-t-on pas inscrit dans la constitution un ‘principe de précaution’ qui dit à peu près ceci : ‘il faut faire attention à tout’ ? … De l’homme prudent qui analysait avec soin les situations, on a affaire à un homme timoré qui défend le statu quo au nom du ‘on ne sait jamais’ et qui a la hantise de la responsabilité … En même temps cet être timoré se shoote au risque à la première occasion … On veut bien frôler la mort mais sans mourir … Normes et contrôles encadrent la transgression, la sécurisent, la normalisent, la banalisent. » (Yves Michaud)

« Les parfums des ports sont dangereux pour les hommes. » (De La Ville de Mirmont)

« Dans les épreuves décisives, on ne franchit correctement les obstacles que de face. » (François Mitterrand)

« Il ne faut pas plaisanter des dangers ; cela les excite. » (Henry de Montherlant)

« Ce serait mon nouveau combat. Un grand risque pris à l’âge que j’ai vous rajeunit de trente ans. » (Henry de Montherlant – Le Cardinal d’Espagne)

« Chaque cataclysme doit déboucher sur des inculpations, ce sont ses suites obligées. L’accident précède le coupable comme la nuée précède l’orage. » (Philippe Muray)

« Pas de risque, ça signifie la mort, ça signifie la table rase, la disparition de tout, la paix des cimetières et des nurseries fusionnées. Le monde sans contradiction. » (Philippe Muray)

« La montagne serait méchante ?  L’océan dangereux ? Les rivières peuvent grossir jusqu’à devenir des fleuves mortels ? Même la recherche systématique des responsabilités, les mises en examen, la traque des coupables, ne consoleront jamais ‘Homo festivus’ de ce genre de trahison. » (Philippe Muray)

« L’homme véritable veut deux choses : le danger et le jeu. C’est pourquoi il veut la femme, le jeu le plus dangereux. » (Nietzsche)

« Les deux contagions les plus terribles qui précisément nous menacent : le profond dégoût de l’homme !… la profonde pitié pour l’homme ! » (Nietzsche)

« Dans un monde devenu facile, où les ennuis ont remplacé le danger… » (Jean d’Ormesson) – Ce confort ne saurait durer.

« Il y a plaisir à être dans un vaisseau battu de l’orage, lorsqu’on est  assuré qu’il ne périra point. » (Blaise Pascal)

« Les fous se précipitent où les anges craignent de poser le pied. » (Alexander Pope)

« Sous toute douceur charnelle un peu profonde il y a la permanence d’un danger. » (Marcel Proust)

« Je plains ceux qui ne se sont jamais trompés parce qu’ils n’ont jamais risqué. » (Jean Ristat)

« Le risque zéro, cette bévue statistique. Le plus généreux des actes, la plus efficace des médications … impliquent leur part maudite … La plus douce des machines n’épargne pas l’accident. Le meilleur des mondes comporte le Mal, mêlé à la Création. » (Michel Serres)

« Il est beaucoup plus dangereux d’être un saint qu’un conquérant. » (G. B. Shaw)

« Chaque époque a son propre style pour manifester son mécontentement du monde. … L’actuel mécontentement concernant le monde a visiblement des traits paniques … En face de cette vision panique toute la continuité historique se désagrège, et l’éphémérité traditionnelle des choses se transforme tout à coup en éphémérité panique. C’est comme si un trou noir s’ouvrait dans le temps … Un vertige à l’arrière-plan, une déchirure dans le film des représentations, un goût d’irréalité et de vide, et la panique devient forcément la manière d’être-là de la fin des temps pour l’esprit raisonnable du temps … La panique est la version postchrétienne, néo-païenne de l’apocalypse … Puisque le messianisme historique (judéo-chrétienté, Lumières et marxisme…) est révolu, l’heure a sonné de nouveau pour l’expérience panique du monde. » (Peter Sloterdijk)

« La prudence porte sur les moyens pas sur les fins (selon Aristote). Il ne s’agit pas de fuir tous les risques … ni même de les réduire absolument, mais simplement de les proportionner à la fin que nous visons. » (André Comte-Sponville)

« ‘Ne faisons rien qui présente un risque possible, que nous ne sommes pas capables de mesurer exactement ni certains de pouvoir surmonter.’ Bref ; ‘Dans le doute abstiens-toi !’ … A suivre de tels principes … le risque zéro n’existant pas, on s’abstiendra toujours. Le principe de précaution ainsi entendu, devient paralysant, démobilisateur, mortifère. Ce n’est plus un principe de précaution mais d’inhibition … Qu’on ait fini par l’inscrire dans notre constitution en dit long sur les peurs du moment, et sur notre pays. La prudence est une vertu. Comment un texte de loi pourrait-il en tenir lieu. » (André Comte-Sponville) – Cette grotesque inscription dans la constitution révèle fastueusement les niveaux de stupidité et de lâcheté que nous avons atteint. 

« Le danger qu’on néglige est celui qui trompe. » (Publius Syrus)

« On ne surmonte jamais un danger sans danger. » (Publius Syrus)

« Je ne veux pas prier d’être protégé des dangers mais de pouvoir les affronter. » (Tagore)

« Le risque est appelé par notre essence même … L’être qui court le moins de risque est ici-bas le plus voisin du néant. Qui ne risque rien n’est rien. » (Gustave Thibon) 

« En supprimant tous les risques, vous avez étranglé toutes les chances. » (Gustave Thibon – Vous serez comme des dieux)

« Plus les hommes se dérobent aux risques naturels et féconds de l’existence (ceux du métier, de la famille, du dévouement…), plus ils se précipitent dans des risques absurdes et stériles. La folie automobile… » (Gustave Thibon)

« Le mot risque est devenu l’un des mots clés de la civilisation moderne, naturels et technologiques, ceux-ci multipliés à plaisir … Empoisonner, polluer… … comment éviter, se protéger. » (Pierre Thuillier)

« L’homme est plus sensible aux stimuli négatifs que positifs … Peu de choses peuvent améliorer votre état, mais le nombre de celles qui pourraient l’empirer est illimité. » (Amos Tversky – cité par Richard Sennett)

« Le lit est l’endroit le plus dangereux du monde, quatre-vingt dix neuf pour cent des gens y meurent. » (Mark Twain)

« Rien de plus dangereux que l’homme qui agit bien et pense mal. » (Paul Valéry)

« Substitution du risque à la faute … L’homme qui ne répond plus de sa faute, l’assurance paiera, s’habitue à la dissolution en lui du devoir de responsabilité. » (Jean-Marc Varaut)

« Les Etats sont tentés de faire de la peur, de son orchestration, de sa gestion, une politique. » (Paul Virilio – L’administration de la peur) –– « La société du risque est une société de la catastrophe. L’état d’exception menace d’y devenir un état normal. » (Ulrich Beck) – « L’expertise médicale risque de se transformer en censure morale ou en guide normatif des existences … A l’échelle individuelle autant que collective, cet état d’exception et de catastrophe potentielle conduit à un nouveau mode de gouvernance des conduites : un management par la peur justifié au nom du risque … A partir de là, les ‘experts’ se trouvent davantage invités à participer à la définition des risques, à revoir leurs périmètres, à prévoir leur développement et à gérer leurs conséquences éventuelles …  Cette ‘peur de la peur’ qui alimente l’angoisse des sociétés modernes et donne aux gouvernements actuels la légitimité qu’ils peinent à trouver dans les principe politiques et les institutions est indissociable de la désacralisation du monde et de l’effondrement des figures  tutélaires de l’autorité … Dans la société du risque et d e la catastrophe, les craintes sont multiples, polymorphes , elles nourrissent les entreprises sécuritaires et, en retour, ces dernières les cultivent.» (Roland Gori)

 Un accident qui n’est plus local et précisément situé, comme le naufrage du ‘Titanic’ ou le déraillement d‘un train, mais un accident ‘général’, un accident qui intéresse immédiatement la totalité du monde … La dimension de l’accident a changé, et nous sommes face à l’émergence d’un accident inouï, non plus spécifique, local et situé dans le temps et dans l’espace … Le risque n’est plus celui d’un accident local, précisément situé … L’accident d’Internet, un accident total, pour ne pas dire intégral … les capacités d’interaction et d’interactivité instantanées débouchent sur la possibilité de mise en œuvre d’un temps unique … L’interactivité peut provoquer une union de la société, mais elle renferme, en puissance, la possibilité de la dissoudre et de la désintégrer, ceci à l’échelle mondiale. » (Paul Virilio – sur ce que véhiculent les nouvelles technologies)

« Le risque : L’absence de risque suscite une espèce d’ennui qui paralyse … L’absence de risque affaiblit le courage … Il peut enfermer une part de jeu, ou, quand une obligation précise pousse l’homme à y faire face, il constitue le plus haut stimulant possible. » (Simone Weil – L’enracinement)

 « Passé le danger, oublié le saint. » (proverbe)

« On voit toujours le loup plus grand qu’il n’est. » (proverbe)

« Qui ne risque rien n’obtient rien, qui risque tout perd tout. » (proverbe)

« Quand on ne peut pas mordre, à quoi sert de montrer les dents ? » (proverbe)

« Le timide a peur avant le danger, le lâche au milieu du danger, le courageux après le danger. » (proverbe)   

« Un homme qui se noie s’accroche à un brin de paille. » (proverbe)  

« Vous vous êtes mis en tête de tout garder sous votre contrôle, vous vous êtes déshabitués de l’incertitude. Et maintenant que l’incertitude revient par la fenêtre, elle vous fait beaucoup plus peur qu’auparavant, elle vous semble un monstre insupportable. » (?) – La crise, le terrorisme, les maladies…

« Dans chaque épreuve, ne cherchez pas d’ennemi, cherchez l’enseignement. » (?)

« C’est le risque qui rémunère. » (?) – Et pas seulement en finances.

« Il est doux de se souvenir des dangers passés. » (?)

« Pour aider vraiment quelqu’un il faut mettre parfois sa tranquillité en danger. » (?)

——————————————————————————————————————————-

– La Crise (permanente)

– Laquelle ? Economique dont on parle toujours. Identitaire dont on ne parle jamais, mais autrement plus grave. L’une comme l’autre ne sont pas derrière nous mais devant nous. 

– Le terme de crise est mis à toutes les sauces. Il survient inévitablement dès qu’un événement quelqconque sort de l’ordinaire des jours : crise politique, sociale, économique, culturelle, sanitaire, de la société, des arts, de l’école, de l’université, des trannsports, etc. Manière d’exorciser le sort et notre condition, de justifier notre impuissance, d’oublier notre présomption. Excelelnte citation soit de Laurent Bouvet, soit de Philippe Delerm ; mais je n’arrive  pas à la retrouver.

– La crise pourrait représenter le moment, brutal, inattendu, où l’Histoire ne se déroule plus, où l’homme n’en est pas, sinon le maître au moins l’acteur, mais où l’événement, les événements, surviennent comme d’eux-mêmes, font intrusion, forcent, violentent … Le fait qu’une société n’a plus conscience de ce qu’elle est et, dés lors, n’a plus confiance en ce qu’elle est (tiré de Michel Maffesoli).

-L’idéologie de l’ouverture imposée par le gang mondialiste empêche évidemment de lutter efficacement contre les crises les plus graves, soit de fermer les frontières en cas de pandémie par exemple. Le gang n’a rien à f….. des vies humaines pourvu qu’il conserve leur efficacité à ses obsessions intéressées .

– Que les Gogos sachent que sa permanence pour le monde occidental était décidée et acceptée dés les deux dernières décennies du vingtième siècle. Ainsi qu’en témoigne, parmi bien d’autres documents et témoignages, un rapport américain confidentiel des années 1990 (j’en retrouverai le nom, s’il en a un) annonçant que le chômage en Occident serait et de masse et sans aucune solution, qu’il fallait donc préparer les gens à des occupations personnelles (hobbies divers…) pour ne pas les voir se révolter. Les mêmes Gogos ne verront sans doute aucun lien entre cette prédiction-certitude et l’instauration des nouveaux rythmes scolaires destinés à préparer les gamins à des activités futiles et sans intérêt pour les occuper quand ils seront adultes

« L’offre en ressources humaines augmente énormément, tandis que la demande est en nette diminution … Chacun peut demain être superflu (l’est déjà). Que faire de lui ? » (Hans Magnus  Enzensberger).

– Le mot grec Krisis signifie : jugement, tri, séparation, décision : il indique le moment décisif dans l’évolution d’un processus incertain. Chez nous, d’origine médicale.

– En mandarin, la crise se représente par deux idéogrammes : l’un symbolisant l’opportunité, l’autre le danger. La lâcheté occidentale contemporaine nous fait ne retenir que le deuxième aspec

-« L’invocation permanente, démultipliée de ce vocable de ‘crise’ … Qu’est-ce qui n’est pas en crise ? Ce n’est plus guère qu’une manière paresseuse de mettre un nom sur des changements dont le sens nous échappe. » (Marcel Gauchet)

-« L’état de crise s’est installé … Il n’y a jamais eu de sortie de crise. Le mot s’est dilué dans la routine. C’est qu’il s’agissait d’autre chose : d’une mue d’ensemble passant par l’économie, mais touchant tous les aspects de notre monde. » (Marcel Gauchet)

– « Recouvre de manière vague toutes les formes possibles de négativité : déclin, affaiblissement, pénurie, pathologie, etc. » (Leszek Kolakowski)

– « Quel sens y a-t-il à employer encore le mot de ‘crise’ pour décrire une situation qui est devenue chronique ? » (Olivier Rey) – Justement, faire croire aux Gogos qu’elle est exceptionnelle et que nos élites vont résoudre dés demain les difficultés qu’elles ont elles-mêmes causées. Alors que ces mêmes éminences répètent l’histoire loufoque de celui qui a perdu sa clef dans une ruelle obscure, et qui la cherche sous le réverbère, parce qu’il ne pourrait la retrouver ailleurs

-« Gérer la crise » – l’expression rend parfaitement compte de notre ignorance jointe à notre incapacité. 

On trouvera des informations sur la crise à la rubrique Ordre / Désordre, 530, 1 avec l’ouvrage d’Amin Maalouf, Le dérèglement du monde

  ——————————————————————————————————————————-

« La modernité, dans sa volonté d’arrachement au passé et à la tradition, a dissous les anciens repères de la certitude qui balisaient la compréhension du monde : l’homme habite aujourd’hui un monde incertain qui a vu s’évanouir tour à tour l’idée de temps nouveaux, la croyance au progrès et l’esprit de conquête. La crise dit la difficulté de l’homme contemporain à envisager son orientation vers le futur … Rupture généralisée, négation de l’ancien par le nouveau … La rupture a touché aux fondements mêmes du savoir et de l’autorité … dissolution des repères de la certitude … Au départ situation d’exception, la crise est devenue un état ‘normal’ marqué par la multiplication des incertitudes : incertitudes relatives aux causes, au diagnostic, aux effets et à la possibilité même d’une issue, d’une ‘sortie de crise’ … Futur infigurable et indéterminé … Privation de perspectives d’avenir, disparition d’un horizon de sens, d’un sens unificateur … L’attente n’est pas déductible de l’expérience vécue et la tradition … a perdu sa capacité à configurer le futur … Fossé qui se creuse entre espace d’expérience et horizon d’attente … Les acquis de l’expérience ne sont plus immédiatement opératoires (sur l’actualité, et encore moins sur l’avenir …Selon Hannah Arendt, la crise, ‘ce moment si particulier où l’homme est mis en demeure d’exercer sa capacité à commencer quelque chose de nouveau’ … Nous sommes immergés dans la crise, elle est le ‘milieu’ de notre existence. A tel point que nous pouvons nous demander si une crise permanente peut encore être qualifiée de crise ?… La disjonction des sphères où s’exerce cette récente poussée d’accélération (l’accélération technique, celle des rythmes de vie et l’accélération des mutations sociales et culturelles) … La désynchronisation prend la forme d’une hétérogénéité radicale des temporalités … Les processus d’accélération se sont autonomisés … Les divers rythmes vont à l’encontre les uns des autres, leur éclatement …  ‘Les sociétés modernes ne disposent plus d’aucune instance d’autoréflexion et de régulation’ (Daniel Innerarity)… L’illimitation s’est aujourd’hui retournée en désillusion, voire en effroi et terreur … Le ‘principe responsabilité’ de Hans Jonas, fondé sur une ‘heuristique de la peur’, s’est substitué de manière emblématique au ‘principe espérance’ d’Ernst Bloch … La crise consiste plutôt aujourd’hui ‘en ce qu’il n’y a plus rien à décider’ (Hartmut Rosa) … La métaphore du ‘présent liquide’ (Zygmunt Bauman) pour signifier que le temps où nous vivons est en train de passer d’une phase solide à une phase liquide dans laquelle les structures, les institutions se décomposent en moins de temps qu’il n’en faut pour se constituer et se solidifier (Myriam Revault d’Allonnes – suite de considérations éparses sur la crise permanente)

 « La vie des hommes nous apparaît aujourd’hui irrémédiablement compromise, ou du moins sa  qualité, tant le nombre, sans cesse accru, d’êtres humains dans ce monde fini rend toute idée de sauvetage à peu près inconcevable … Apocalypse lente, catastrophe qui se traîne, qui se sera installée parmi les hommes tranquillement, au grand jour, au vu et au su de tous … A ses débuts, parée de toutes les vertus, et porta d’emblée le nom avantageux de Progrès … Le festin est terminé et la table va bientôt être desservie. » (Olivier Bardolle)

« Cela fait plus d’un siècle que cette évolution est en marche de manière inexorable ; nos sociétés sont piégées par l’exigence de croissance et ne savent pas comment sortir du piège. » (Olivier Bardolle) – Elles le savent d’autant moins que la lâcheté ambiante empêche de le vouloir.

« La crise a toujours supposé son lot de tensions, de contradictions, elle est le mouvement naturel de notre histoire.  Mais nous ne sommes plus en crise, nous sommes dans un processus catastrophique, non pas au sens d’une apocalypse matérielle, mais d’un dérèglement de toutes les règles du jeu. La catastrophe, c’est l’irruption de quelque chose qui ne fonctionne plus selon les règles, ou bien selon des règles que nous ne connaissons pas, et que nous ne connaîtrons peut-être jamais. Plus rien n’y est simplement contradictoire ou irrationnel, tout y est paradoxal. » (Jean Baudrillard) – Contrairement à ce qu’on essaye de nous faire croire, l’aspect économique de la crise est parfaitement secondaire.

« Ce que l’on ne veut pas voir, c‘est qu’il y a là bien plus qu’une crise de fonctionnement ou qu’une crise de la représentation, une crise définitive de la transcendance … On est passé de la transcendance vers le haut à la transcendance vers le bas, dont le stade ultime est l’échange du rien. » (Jean Baudrillard) – Dépassement de la crise de l’économique et du politique.

« Notre crise majeure … est une crise spirituelle d’absence radicale, dans les élites et dans les masses de vision d’un sublime dans l’homme. Voilà le vrai visage du totalitarisme aujourd’hui : la conspiration de toutes les forces intellectuelles et sociales qui condamnent l’être humain à une existence sans aucune verticalité. » (Abdennour Bidar) – Il faut bien dire, que les valeurs actuelles, fussent-elles celles de la république, ne nourrissent guère que les ventres.

« Sans que personne y comprenne quoi que ce soit. » (Baudouin de Bodinat – sur les crises financières)

« La crise économique actuelle, traitée éditorialement sous cette appellation par tous les médias, est en réalité une crise de civilisation, celle d’une forme de capitalisme qui favorise des comportements humainement, socialement et économiquement destructeurs. » (François Bousquet ou Patrick Buisson)

 « La première raison pour laquelle l’observation même de l’insécurité culturelle est profondément rejetée à gauche tient à la prévalence de ce qu’Antonio Gramsci dénonçait déjà comme ‘économisme’ : tout serait déterminé, dans l’explication comme dans la prescription  des solutions, par les facteurs économiques … tout découlerait des rapports de force qui s’établissent dans le monde productif … De là l’idée, très courante, que l’amélioration de la conjoncture économique permet de régler à coup sûr toute crise, et donc de répondre à tout questionnement identitaire … Les éléments non économiques de la ‘crise’ sont considérés comme secondaires ou dépendants de l’économie. Le vieux schéma marxiste du lien hiérarchique entre ‘infrastructure’ et ‘superstructure‘ persiste. » (Laurent Bouvet – L’insécurité culturelle) – Aveuglement très rassurant partagé par toute la gauche et par les ectoplasmes européens de Bruxelles. Comme si la crise n’était qu’économique.

« Nous ne choisissons pas l’époque pendant laquelle nous naissons, ni le lieu de notre naissance, les parents qui nous ont, l’un engendrés, l’autre enfantés, la langue que l’on nous a parlé et qui est devenue pour nous maternelle, la tradition religieuse ou au contraire agnostique dans laquelle nous avons baigné, etc. … Plus l’enfant grandit, plus le facteur ‘choix’ prend de l’importance. La croissance est une suite de crises plus ou moins longues, plus ou moins brutales, plus ou moins pénibles, pendant laquelle nous pouvons rejeter une bonne partie de l’héritage reçu, ou au contraire l’assumer, le faire nôtre. » (Rémi Brague)  

« La notion de ‘crise’ est devenue un véritable ‘fourre-tout’ contemporain. Dès lors qu’un phénomène social est un peu mystérieux, une ‘crise’, que personne ne définit réellement sur la base de données  mesurables  est invoquée : crise des valeurs, crise du lien social, crise de l‘autorité, crise économique, crise civilisationnelle, etc. » (Gérald Bronner) 

« Les politiques publiques en tant que réponses de court terme à une succession ininterrompue de crises. Crise politique. Crise économique. Crise sanitaire. Crise environnementale. Crise sociale. Crise diplomatique. Etc. Ainsi se résume l’action politique contemporaine : gérer le quotidien, la crise de l’instant. » (Frédéric Saint Clair)

« La crise de la modernité témoigne peut-être avant tout de la disparition de deux composantes centrales du christianisme : la spiritualité et la fraternité. » (Frédéric Saint Clair) – Crise plus fondamentale et plus grave que la crise économique.

« Ce qui nous fait face n’est pas la crise d’une société mais l’extinction d’une civilisation … Cette catastrophe est d’abord existentielle, affective, métaphysique. » (C. N. I.)

« Les affaires extérieures, écrit Napoléon à un commis, sont des affaires qui doivent se traiter longuement ; vous devez toujours garder mes lettres trois ou quatre jours sous votre chevet avant de les faire partir … L’esprit de décision ne s’oppose pas à la lenteur de la conception, il la suppose. Plus longue la réflexion, plus prompte l’initiative … Aujourd’hui, la crise est du matin, l’échange téléphonique à midi, et l’arrivée sur place le soir, ce soir on improvise (Talleyrand mit huit jours pour rejoindre Vienne en septembre 1814) … La jet diplomaty est une diplomatie du spectacle, à l’estomac … la mobilité devient alors son propre motif … Se déplaçant pour un rien, il finit par se déplacer pour rien (le politique) … A la diffusion des communications correspond la multiplication des crises mondiales … Ce sont les immobiles, non les agités, qui mettent les hommes en mouvement. Bouddha est resté sept semaines assis sous son figuier … Accélération de la vie, pulvérisation des jours, désintégration de la personne ; l’aliénation n’est plus loin. » (Régis Debray – La puissance et les rêves)

« Le sujet qui vit une crise d’identité est comme une ‘personne déplacée’ d’un monde à un autre … L’adolescent ne peut plus donner satisfaction en se  comportant comme un enfant soumis aux adultes, mais il ne peut pas encore se comporter comme un adulte assuré de sa place dans le monde … Il  y a crise parce que tout se passe comme s’il était demandé à l’individu, écartelé entre deux mondes, d’exister à plusieurs exemplaires, de façon à donner satisfaction à des demandes incompatibles entre elles et pourtant toutes inconditionnelles … Le problème que pose l’individu en crise c‘est justement d’exister comme un individu donc à un seul exemplaire.  » (Vincent Descombes)

« Le fait que la crise des réfugiés est le résultat des politiques des Etats-Unis et de l’Union européenne crève les yeux … La destruction de l’Irak, la destruction de la Libye (merci Bernard-Henry Lévy et Sarkozy) et les tentatives pour renverser Bachar-el-Assad en Syrie par l’intermédiaire des Islamistes radicaux … les masses de réfugiés sont la conséquence de cette politique. » (Boris Dolgov – cité par Slavoj Zizek) – Une fois encore, la gigantesque stupidité de l’Occident.

« Si nous maintenons le taux d’expansion actuelle de la population et de la production industrielle jusqu’au siècle prochain, ce dernier ne se terminera pas sans l’effondrement total de notre civilisation. » (René Dumont) – Ce sera alors une crise d’une autre gravité ; mais l’important reste de savoir qui sera élu demain !

« Si les crises industrielles ou financières augmentent les suicides, ce n’est pas parce qu’elles appauvrissent, puisque des crises de prospérité ont le même résultat ; c’est parce qu’elles sont des crises, c’est-dire des perturbations de l’ordre collectif. Toute rupture d’équilibre … pousse à la mort volontaire. » (Emile Durkheim) – « Ce moment dans la société où les normes se délitent, où la contrainte sociale ne possède plus de vertu structurante. » (Eugène Enriquez)

 « Il n’y aura pas de sortie de crise : la crise économique, la dépression, le chômage, la précarité de tous… sont devenus le fondement même de l’économie planétaire. » (Encyclopédie des nuisances) – C’est bien ce dont prend acte, sans l’avouer, le grotesque et humainement aussi impraticable que désastreux, revenu universel (forme renouvelée des anciennes pratiques clientélistes de la Rome impériale).

« C’est précisément aujourd’hui, dans le cadre d’une civilisation de prospérité, que se sont manifestées les formes les plus aiguës de la crise existentielle moderne. » (Julius Evola) – Et pas seulement crise économique, ce qui serait tout à fait secondaire.

« Dans quel rêve nous maintient-on à nous entretenir de crises à l’issue desquelles nous sortirions du cauchemar ? Quand prendrons-nous conscience qu’il n’y a pas de crise, ni de crises, mais une mutation ? Non celle d’une société, mais celle, très brutale, d’une civilisation … On s’entête à tenir pour la norme un passé révolu, un modèle éventé, à perpétuer ce fiasco … Les paysages politiques, économiques ont pu se métamorphoser au vu (mais non au su) de tous sans avoir éveillé l’attention, moins encore l’inquiétude … le nouveau schéma planétaire a pu envahir et dominer nos vies sans être pris en compte, sinon par les puissances économiques qui l’ont établi … Nous ne subissons pas une cries ni des crises, mais les effets d’une révolution. Un nouveau régime est près de s’établir, insidieux … et non repéré, hégémonique, masqué sous le terme vague et confus de ‘mondialisation’ … La ‘crise’ existe, indéniable, ne serait-ce que par l’usage qui en est fait … Elle n’est en rien une parenthèse, un accident regrettable, un intermède fâcheux, elle ne figure pas un obstacle, une gaffe, une erreur de parcours : elle fait partie d’une avancée. » (Viviane Forrester – L’horreur économique)

« La notion de crise est devenue polysémique, avec des significations parfois métaphoriques … De nos jours, elle est d’un usage courant pour désigner certaines situations dans la presque totalité des activités : religieuses, juridiques, esthétiques, médicales, économiques, politiques, morales, psychologiques … Elle désigne un processus lent ou soudain qui rompt avec la situation jusqu’alors connue et reconnue … Dissolution continue et graduelle des formes traditionnelles accompagnée d’une perturbation de l’équilibre existant, ou bien de l’apparition de formes nouvelles qui provoquent une instabilité … Toute crise peut être ressentie comme démoralisante ou au contraire comme une libération. Les deux appréciations étant corrélatives. » (Julien Freund)

« L’invocation permanente, démultipliée, de ce vocable de ‘crise’ en a considérablement émoussé la portée. Qu’est-ce qui n’est pas en crise ? Ce n’est plus guère qu’une manière paresseuse de mettre un nom sur des changements dont le sens nous échappe … la prétendue crise est en fait l’état habituel de la démocratie. » (Marcel Gauchet) – On se sort d’une crise, pas d’une dégringolade acceptée par lâcheté.

« La crise sert la gauche. Ce n’est pas qu’elle ait des solutions lumineuses à faire valoir : elle ne comprend rien à ce qui se passe. Mais sur fond d’inquiétude collective, la véhémence dans la dénonciation fait recette. » (Marcel Gauchet)

« La crise est l’éclatement de contradictions parvenues à un état aigu de conflit. » (Pierre Gaudibert) – Vision marxiste – « Pourquoi des crises lourdes et prolongées ne suscitent-elles  pas nécessairement des conflits, alors que d’autres, brèves et presque dérisoires, y conduisent avec précipitation ? … Présence d’un tiers … La crise est une situation sociale désordonnée et critique avec inclusion du tiers, le conflit avec exclusion du tiers (un exemple : la Pologne des années quatre-vingt, la négociation reste possible du fait de la présence de trois partenaires : le gouvernement et le parti communiste, le syndicat ‘Solidarité’ et l’Eglise. » (Julien Freund)

« Soyons sincères avec nous-mêmes, le virus n’est qu’un prétexte pour prolonger la décadence de notre civilisation.  Après la phase festive et ludique, nous sommes entrés dans la phase triste et punitive de notre déchéance. Nous sommes passés de l’orgie à l’incendie (de Rome). La jouissance sans entraves s’est métamorphosée en punition collective. Hier, il était interdit d’interdire. Aujourd’hui, il est interdit de respirer librement. Hier, on refusait d’emprisonner les fichés S. Aujourd’hui, on met en garde à vue les restaurateurs qui veulent travailler.  Le spectacle est le même, c’est la chute de l’Occident. Après l’Acte I, flamboyant, nous sommes en plein Acte II, terne et déprimant, un chef d’œuvre de désespoir. Le virus a, tel un coup de sifflet providentiel, invité le chef d’orchestre étourdi à changer de partition. Depuis, les notes stridentes de la tragédie ont couvert les mélodies légères de la comédie … » (Driss Ghali) 

« La modernité est une crise sacrificielle : la désacralisation moderne, notre culture scientifique et hypercritique, est synonyme d’une décomposition culturelle, d’une incapacité grandissante à disposer des ressources cathartiques qui ont périodiquement refait de la différence, de la stabilité et de l’ordre dans les sociétés traditionnelles. » (René Girard) – Il y a des crises plus graves et plus profondes que les crises économiques.

« L’attitude de la classe politique actuelle est révélatrice d’un des défauts les plus profonds de l’esprit moderne : l’incapacité à sortir de la logique quantitative, l’inaptitude à se donner (ou à retrouver) une conception de l’homme et de l’histoire qui ne soit pas totalement matérialiste … ‘L’homo oeconomicus ‘ est devenu tout l’homme ; les crises qui l’affectent ne peuvent être que de nature économique, comme du reste leur solution … La réflexion politique se meut dans un univers d’illusion. » (Paul Goodman – interprété par Bernard Vincent)

« La crise politique exige une capacité d’innover dont sont justement dépourvus les modèles sociaux et culturels qui l’ont provoquée. » (Roland Gori) – C’est vrai pour tous les types de crise où on tente de réparer avec les moyens, méthodes  et outils (et personnes) qui ont déclenché la crise.

 « La crise est le moment où l’ancien ordre du monde s’estompe et où le nouveau doit s’imposer en dépit de toutes les résistances et de toutes les contradictions … Cette phase de transition est marquée par de nombreuses erreurs et de nombreux tourments … La crise consiste dans le fait que l’ancien meurt et que le nouveau ne peut pas naître, lorsque le vieux monde n’en finit pas de disparaître et que le monde nouveau n’en finit pas de naître : pendant cet interrègne, en ce clair-obscur, on observe les phénomènes morbides les plus variés … des monstres peuvent apparaître … Les intellectuels chargés de faire fonctionner le lien structure-superstructure se sont détachés de la classe à laquelle ils étaient organiquement reliés … La classe dominante a perdu le consensus que les classes subalternes accordaient à l’idéologie dominante, elle n’est plus dirigeante, mais uniquement dominante. » (Antonio Gramsci) – Tout peut arriver, mouvements spontanéistes, sectes. Mais cette crise organique n’aboutit pas forcément à une révolution…

« Entre les structures et les superstructures se trouvent un ensemble de médiations formant un ‘bloc historique’ (‘tranchées’ et ‘fortifications’ de la société civile et de l’Etat) qui empêchent les crises d’entraîner des effets politiques immédiats, qui empêchent un effondrement de l’économie d’entraîner un effondrement correspondant du système politique … D’où la ‘guerre de mouvement’ (révolution russe de 1917, applicable dans une société orientale fluide…) est progressivement remplacée, au moins au préalable, par la ‘guerre de position’ adaptée à des sociétés occidentales où la société civile et l’Etat s’interpénètrent solidement et dont l’objectif est de saper les ‘tranchées’ et ‘fortifications’ qui protègent l’ordre social. » (résumé d’Antonio Gramsci par un autre auteur)

« Cette crise n’est pas une crise de structure mais une crise de valeurs, une crise intellectuelle et morale, une crise des fondements. » (Henri Guaino) – Oui, mais il ne faut pas le dire, pour faire croire au gogo qu’on s’en sortira !

« Dans le monde moderne, où peut-on trouver encore la notion d’une véritable hiérarchie ? Rien ni personne n’est plus à la place où il devrait être normalement ; les hommes ne reconnaissent plus aucune autorité effective dans l’ordre spirituel, aucun pouvoir légitime dans l’ordre temporel … Les profanes se permettent de discuter des choses sacrées, c’est l’inférieur qui juge le supérieur, l’ignorance qui impose des bornes à la sagesse, l’erreur qui prend le pas sur la vérité, l’humain qui se substitue au divin, la terre qui l’emporte sur le ciel, l’individu qui se fait la mesure de toutes choses… Aujourd’hui on ne voit partout que des aveugles qui guident des aveugles, et qui, s’ils ne sont arrêtés à temps, es mèneront fatalement à l’abîme où ils périront avec eux. » (René Guénon) – C’est cela la vraie crise. Du moins, du temps de l’auteur, on pouvait encore parler de domaine spirituel.

« ‘Vive la crise’, puisque la crise est une occasion stimulante de changer de mentalité. » (François-Bernard Huyghe – La soft-idéologie)

« Si la crise qui frappe le monde entier est certes une crise bancaire et financière, c’est d’abord la première crise de l’unification planétaire … Le système occidental dominait le monde, mais c’en est fini. Nous vivons le renversement du monde … La prétention à l’universel est le raccourci le plus rapide vers la mort ou la faillite … La perte de diversité, l’épuisement des singularités sont les traits effrayants de la crise, qui est aussi la crise du même, de l’unique et de l’imitation planétaire d’un modèle illusoire et fallacieux … Ce que nous continuons d’appeler ‘mondialisation’, et qu’il faudrait appeler ‘occidentalisation’ du monde, est fini. Pas par échec mais parce que sa course est achevée, les outils et le vocabulaire sont devenus mondiaux … Dorénavant, la trajectoire de la mondialisation est une trajectoire musulmane et engage un milliard de musulmans, l’Oumma communauté qui prime sur l’appartenance nationale … La trajectoire de la mondialisation chinoise est encore inconnue. La diaspora chinoise lui donne consistance. » (Hervé Juvin – considérations éparses sur la crise)

« L’échec de l’occidentalisation, c’est aussi l’échec de n’avoir d’autre issue à proposer que la croissance matérielle … L’Occident n’enchante le monde que par la technique et le bien-être. Ce n’est pas rien mais ce n’est pas assez. Le besoin d’identité ne peut se nourrir dans les seuls repères quantitatifs qui tiennent lieu de système de sens … La crise de l’Occident tient plutôt à ses reflets ravageurs, à la destruction du social… » (Serge Latouche)

« Ce qui fait l’importance de toutes les crises, c’est qu’elles manifestent ce qui, jusque-là était latent. » (Lénine – cité par Michel  de Certeau)

« La crise … est tout simplement le fait qu’une société n’a plus conscience de ce qu’elle est et, dés lors, n’a plus confiance en ce qu’elle est. » (Michel Maffesoli) – Là, il s’agit clairement plus que de simple crise économique.

« Métamorphose … Lorsque s’opère de telles mues, l’émergence d’une peau nouvelle est précédée de longs crépuscules, d’une lente agonie. Nous y sommes. Et c’est cette déliquescence que l’on a pris l’habitude, faute de mieux, de nommer ‘crise’. Elle n’est que la conséquence logique, inéluctable, de la progressive pauvreté spirituelle propre aux temps modernes. De tout temps les historiens ont observé l’étroite liaison entre richesse matérielle et déshérence spirituelle. C’est ce qu’ils ont nommé décadence. » (Michel Maffesoli) – Ne parler que Croissance permet de nous leurrer nous-même par peur de ce qui vient. Lâcheté.

« De ce qu’il est convenu d’appeler ‘la crise’, deux choses sont avérées : d’abord que nous ne savons pas la résoudre, ensuite que, très probablement, nous ne savons pas la définir … Elle implique décision et jugement, décision après jugement. La crise n’intervient qu’au terme d’une analyse des antagonismes qui la provoquent … Elle ne commence qu’avec l’intelligence rationnelle du conflit … On ne peut parler de crise que si reste ouverte la possibilité qu’une décision libre en offre la solution (les catastrophes naturelles, les guerres mondiales ne constituent pas une crise pour des individus, mais une fatalité à supporter) … Quand les victimes ne peuvent pas prendre une décision effective pour résoudre le conflit, il devient illégitime de parler de  crise. » (Jean-Luc Marion)

 « La notion de crise implique une structure de discontinuité qui élève un événement historique au rang de moment inquiétant et qui affecte le développement d’un processus humain au point d’en altérer le sens, c’est-à-dire la direction et la signification. » (Jean-François Mattéi)

« La crise la plus similaire à celle d’aujourd’hui n’est pas celle de 1929 explique Immanuel Wallerstein. C’est plutôt celle qui remonte au milieu du XV° et du XVI° siècle, quand s’effondre le système féodal et se construit à tâtons un nouveau système qui s’étend progressivement sous la forme du capitalisme. C’est l’époque où culminent les guerres de religion et où les villes et les communautés paysannes les plus riches desserrent l’emprise des autorités royales, seigneuriales et religieuses. Ce qui différencie fondamentalement la phase actuelle de la succession ininterrompue des cycles conjoncturels antérieurs, c’est précisément que le capitalisme ne parvient plus à ‘faire système’ … Quand un système …  dévie trop et trop souvent de sa situation de stabilité, il ne parvient plus à retrouver l’équilibre et l’on assiste alors à une bifurcation. La situation devient chaotique, incontrôlable … et l’on voit émerger une lutte non pas entre les tenants et les adversaires du système, mais entre tous les acteurs pour déterminer ce qui va le remplacer. » (Armand Mattelart – reprenant Immanuel Wallerstein)

« C’est arrivé au mitan des années 1980 : la crise, le déclassement, la planification européenne, le progrès au forceps et les illusions perdues. Encore que les prémices de notre inexorable descente soient apparues un peu plus tôt, dans cette période charnière qui va de la fin du règne VGE au tout début du pouvoir absolu de la rose. » (Thomas Morales)

« Pour créer les conditions d’émergence d’un homme providentiel, rien de mieux qu’une situation de crise. » (Michel Onfray) – Qui peut remercier les gilets jaunes, puis la covid-19 ?

« Le diagnostic de la société européenne du XIX° siècle comme nihiliste résume toutes les crises de l’époque ; la crise politique et la crise sociale ont leur source dans la crise morale. » (Jan Patocka) – La crise morale accompagne toujours les crises matérielles d’abord comme cause et ensuite comme effet, rien de nouveau aujourd’hui.

« Affronter une crise en se demandant : qu’est-ce qui commence ? » (Charles Pépin)

« L’avenir de l’humanité passera demain non pas seulement par la résolution de la crise financière (on peut rêver !), mais de façon bien plus essentielle par la résolution de la crise spirituelle sans précédent que traverse notre humanité tout entière. » (Natacha Polony) – Deuxième solution : de quoi rendre fous de rage, Gogos, Bobos et leurs maîtres.

« Dans les périodes de crise où tous les sentiments sont faux. » (Robert Poulet – Ce n’est pas une vie)

« Lorsqu’un vieil ordre économique, réputé efficace, se fendille, craque et menace de s’effondrer, il suscite immanquablement dans le champ socioculturel une nébuleuse de signes qui révèlent l’angoisse, le désarroi et les peurs des bénéficiaires de cet ordre … Les films expressionnistes allemands (Fritz Lang) dans les années vingt et la République troublée de Weimar – Les films d’horreur américains des années trente après le début de la grande crise de vingt-neuf, les mots des média d’alors, ‘panique’, ‘peur’, ‘affolement’, ‘stupéfaction’, ‘effroi’ – Les films-catastrophes et leur thème de lutte, d’effort, de héros anonymes, d’anti-héros et d’électivité, de renaissance, d’innocence initiale et de purification fondatrice, de sacrifice et d’ascension, de revanche contre la trahison technologique pondérée cependant par la valeur des appareils d’Etat (police, pompiers…), individualisme et civisme … après la crise du début des années soixante-dix marquées aux Etats-Unis par l’ébranlement de l’omnipotence de l’armée (Vietnam), de l’exemplarité du Président (Nixon), de l’invulnérabilité du dollar, troubles auquel contribuaient également l’approche forcément millénariste de l’an 2.000 et le début des inquiétudes climatiques. » (Ignacio Ramonet)

« Jusqu’à une date très récente dans l’histoire humaine, une épidémie du genre de  celle qui avec le coronavirus actuel s’est diffusée à la surface de la terre aurait affecté l’humanité autant qu’une vaguelette trouble l’océan … Comment expliquer un tel changement d’échelle …  Plus le pouvoir central porte secours aux citoyens, plus ceux-ci sont enclins à lui reprocher les maux dont ils souffrent. Quand l’Etat ne peut rien, ou presque rien, personne ne songe à se plaindre de son inaction contre les calamités … Le gouvernement, estimant que, dans la difficulté, il fallait renchérir dans les affirmations de la toute-puissance, prétendit jusqu’à l’absurde qu’il dominait la situation, que tout était ‘sous contrôle’, sans admettre le moindre manque (les masques, absents, ‘ne servaient à rien’) … Plus le système croit, plus il déçoit, parce que les attentes enflent à l’infini, alors que les capacités à les combler … demeurent bornées …. Comment la vie en est-elle venue à prendre elle-même la place du sacré ?  Si la vie n’est réellement que ‘l’ensemble des phénomènes et des fonctions essentielles se manifestant de la naissance à la mort’ (Trésor de la langue française), on se demande pourquoi il faudrait s’employer à la sauver … Sur quelles libertés les populations ne sont-elles pas disposées à transiger, quelles sujétions ne sont-elles pas prêtes à accepter, pour fuir devant cette terreur, avec laquelle plus aucun rite ne permet de composer ? » (Olivier Rey – considérations éparses à propos de la crise sanitaire) 

« Les dirigeants voient dans la crise sanitaire un accident très fâcheux, mais aussi une fenêtre d’opportunités à saisir, afin d’accélérer les mutations en cours et de mettre en place les dispositifs de contrôle qu’en temps normal la population aurait refusés. Une fois ces mutations accomplies (la ‘numérisation’ d’à peu près tout, l’obligation de tout faire ‘en ligne’…), il ne sera plus question de revenir en arrière, une fois les nouveaux dispositifs installés, ils resteront en usage ; d’autant qu’au train où vont les choses, il y aura toujours une autre crise, une autre ‘urgence’, une nouvelle menace à invoquer pour justifier leur existence. Programme : emprise totale de la technologie, standardisation accrue des comportements, extension sans limite du domaine du management. » (Olivier Rey – à propos de la crise sanitaire)

« La crise consiste plutôt en ce qu’il n’y a plus rien à décider : les processus des activités sociales et les processus systémiques se sont autonomisés par rapport au gouvernement politique … Ils sont devenus trop rapides … Désynchronisation. » (Hartmut Rosa)

« A un premier mouvement d’expansion de la sociabilité et de la générosité face à l’adversité, répondit un second mouvement de rétractation, un retour à l’isolement domestique, au fur et à mesure que l’adversité devenait désastre. » (Marshall Sahlins – étudiant les sociétés primitives et les périodes de famine ou de désastres) – Mais on peut généraliser à toutes les sociétés, à tous les types de catastrophe et à toutes les périodes de tension subséquente. La solidarité s’effondre vite.

« Si vraiment nous vivons une crise … alors nul retour en arrière ne vaut. Les termes relance ou réforme sont hors de propos … Si le cours usuel peut reprendre c’est qu’il ne s’agissait pas d’une crise… Elle ne touche pas seulement le marché financier, le travail et l’industrie, mais l’ensemble de la société … Il s’agit du rapport essentiel des humains avec le monde. (Michel Serres – Le temps des crises)

« Une crise maintient l’espoir qu’un retour à la normale est possible, et sert donc d’épouvantail aux élites économique et politiques pour faire subir à la population des mesures qui n’auraient jamais été tolérées en temps normal. » (Pablo Servigne, Raphaël Stevens) – Ecrit avant la pandémie du Covid. Prémonitoire.

« Les vagues conspirationnistes surgissent dans des contextes de crise globale ou de bouleversements de l’ordre social ébranlant le fondement des valeurs et des normes. » (Pierre-André Taguieff)

« La crise militaire est peut-être finie ; la crise économique est visible dans toute sa force. Mais la crise intellectuelle, plus subtile … laisse difficilement saisir son véritable point, sa phase. » (Paul Valéry – dans les années trente – La crise de l’esprit)

« L’homme sans Dieu s’en remet au seul tabernacle de son corps, pour lequel il semble prêt à céder à tout. La crise a révélé une grande fatigue (à la fois individuelle et collective) de l’Occident, à la recherche d’une échappatoire au cours normal de l’existence, représenté par une vie actine exigeante. Les Français se sont montrés en majorité satisfaits de cesser de travailler pour changer de vie … d’échapper à la routine et aux contraintes, aux astreintes du travail, du commandement et à l’autorité de l’employeur … Au nom de la protection des personnes faibles, la France a été le théâtre de scènes de cruauté inédites … Le traitement de la pandémie a donné lieu au triomphe d’une petite bourgeoisie hygiéniste, scrupuleusement légaliste  … Dans les services et partout, une armée de père fouettard règlementaires s’est levée, qui ont semblé trouvé un sens à leur existence finie … Cette classe moyenne s’est adonnée à la passion de prohiber et de contraindre. » (Pierre Vermeren – sur la crise du Covid))  – « Une civilisation commence à déchoir à partir du moment où la Vie devient son unique obsession. … Dès que les peuples commencent à tenir la vie pour sacrée, elle les abandonne. » (Emil Cioran)

« Une vaste machine à détourner l’opinion.  Mais en Occident, en Europe de l’Ouest en particulier, dans nos régimes démocratiques, il est difficile de ne pas regarder l’inédite sarabande médiatique suscitée par la pandémie dans nos sociétés, asphyxiées de bons sentiments et de recommandations prophylactiques, pour ce qu’elle est devenue en opportunité pour les dirigeants : une gigantesque machinerie ayant détourné l’opinion publique de ses problèmes à la fois bien réels et angoissants, mais aussi de la marche du monde qui abaisse un peu plus chaque jour notre civilisation et ses prétentions. Foin des Gilets jaunes et de l’impasse des retraites ; foin de l’effondrement culturel et scolaire ; foin de la délinquance et du crash démographique de l’Europe ; foin de la marche sans scrupule des dictatures modernes ; foin de nos considérables faiblesses stratégiques (nous ne produisons ni médicaments ni ordinateurs) ; foin de l’effondrement de notre agriculture ; seule surnage, sur un mode apocalyptique, la question de l’écologie. » (Pierre Vermeren)

« L’apparition, aux débuts des années soixante-dix, d’une culture de l’endurance (principalement sous des formes sportives) … le passage d’une société du sprint et de la croissance à une société de la durée… peuvent être rapportés à l’événement majeur de cette époque, la crise économique, énergétique et idéologique qui secoue l’Occident. » (Paul Yonnet) – La prise de conscience de notre gaspillage n’a pas duré.

« La fin de la guerre froide, victorieuse pour l’Occident, a été l’une des causes essentielles de la récession économique qui a immédiatement suivi la destruction du mur de Berlin. » (Alexandre Zinoviev)

« Supposons que le plus profond de la crise ou de la mutation soit que nous-mêmes sommes en train de changer : nous ne sommes plus sûrs de savoir encore nommer nos désirs ni nos croyances, nous ne nous reconnaissons plus. » (?)

« Désordre moral insupportable, dégradation affligeante de nos mœurs, délitement de notre vie publique où violence, vulgarité, mépris, atteintes permanentes au droit et à la liberté. » ( ?)Voilà la vraie crise que personne n’ose voir. Ce que j’appelle la progression de la pourriture.       

Ce contenu a été publié dans 190, 1 - PER- COL - Danger, Epreuve, Menace, Péril, Risque, avec comme mot(s)-clé(s) , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.