435,3 – Média : Journaux, Radio, Télévision

-Les bobos parlent aux bobos. 

– Le premier terme qui vient à l’esprit : hystérie.

– Non sanctionnable, droit illimité à l’erreur, à la bêtise et au mensonge.

– Chargés d’informer ou d’endoctriner ? A moins que la charge ne soit de sermonner ?

– Ensuite, vient le théorème des trois L, dû à l’expert Jean-François Kahn : On lèche, on lynche, on lâche.

– « Jeux télévisés, radiophoniques, sportifs, voire électoraux. Nous assistons, navrés, à la distribution permanente de la drogue des spectacles en tout genre. Occidental, toxicomane. » (Michel Serres)

– Respect scrupuleux du PVR (point de vue de référence), en général sentencieusement édicté par le journal de révérence (lequel ? Devinette pour les nuls), gardien de ce qu’il faut dire et de comment le dire.

– Le terrorisme médiatique, ou la dictature unanimiste. La fabrication de l’opinion correcte.

– Fonction principale : l’évaporation du réel ( ?). En termes vulgaires : mentir par action, déformation, interprétation, omission, mise en valeur ou mise au coin, utilisation de noms et d’adjectifs faits pour suggérer l’approbation ou la répulsion. Pour  consulter le catalogue, voir  : sous-rubrique précédente, Désinformation, Intoxication, 435,2

L’infotainment (jargon du métier), ou la liturgie de la dérision (Vincent Trémolet de Villers), ces formats où l’information et le divertissement, plus un peu d’appel à l’émotion, se mêlent et se confondent à la télévision en s’appuyant sur le voyeurisme. En fait, utilisés d’abord pour éviter le phénomène de zapping, ensuite pour abrutir les gens et surtout pour les intoxiquer au service de l’idéologie dominante en faisant ridiculiser avec méchanceté par de prétentieux et prétentieuses amuseurs et amuseuses tout ce qui est propre et populaire.

– En Occident, et en France en particulier, la prétendue liberté d’expression ne sert qu’à justifier les insulteurs de tout ce qui est propre. Ce qui n’empêche pas de bâillonner et de traquer ceux qui désapprouvent cette boue constamment répandue. Liberté d’expression prétendue car, en plus de la féroce censure à sens unique du politiquement correct, l’attribution des fréquences et canaux par l’Etat (présent partout, le CSA) permet d’empêcher, ou de limiter à à l’extrême, la diffusion de média qui ne sont pas tenus par le même groupe de copains dominants.

– « La liberté des médias (auréolée par le XIX° siècle) n’est pas seulement un bienfait, mais aussi une incroyable prétention. Il nous faut non seulement la défendre, mais encore la supporter, ce qui n’est pas peu demander. » (Hans Magnus  Enzensberger)

– Le règne de l’actualité, d’où l’inculture historique et l’amnésie idéologique et sociale. Le propre de la manipulation médiatique étant de sauter journellement d’un événement à un autre en oubliant ceux de la veille, afin de faire perdre tout fil, tout sens et tout raisonnement  aux lecteurs-auditeurs. – « La volatilité des sujets-du-jour que l’on extirpe des ténèbres à coups de projecteur ou de micro tendu par un journaliste zélé et qui disparaissent du 20h et des gros titres à vitesse éclair, faisant figure de poteaux indicateurs mobiles. » (Zygmunt Bauman)

– Organismes chargés de nous informer d’abord, de nous distraire ensuite. Font la pluie et le beau temps, sans pour cela arriver à contraindre la météo. Parlent tous des mêmes sujets, franco-français quasi exclusivement, au même moment jusqu’à saturation ou apparition d’un autre micro événement local, hurlent, critiquent, dénoncent et encensent tous ensemble (comme des supporters de foot). Nagent dans l’anecdotique sans élargir ni approfondir (où irait-on ?). Leur seule préoccupation, détecter ce qui fera le buzz et le gonfler, au moins jusqu’au lendemain ; accrocher, ou garder accrochés, les media-maniaques.

– Toujours l’enflure : le décès d’un vulgaire saltimbanque (parfois dépravé) prend l’envergure d’un drame national et même mondial (alors que Mozart fut enterré tout seul à la fosse commune), l’abjection grotesque de ces déluges d’hommages du microcosme médiatique à la mort de n’importe quelle prétendue célébrité eût-elle exhibé sa pourriture tout au long de son existence ; la veille d’un match de football, on titre sur le cœur des Français qui va cesser de battre ; l’arrivée d’un individu (qui n’en fera pas plus que les autres) à une haute fonction à un bout de la planète suscite partout un immense espoir ; on transforme des succès infimes en triomphes grandioses et de petits incidents ou désagréments en tragédies cosmiques, on invoque l’ordre moral, le fascisme ou un génocide à tout propos sans même savoir ce que signifient ces mots convenus.

– Ont le bon goût de ne jamais révéler le moindre écart de conduite émanant d’un personnage important, ce qui laisse supposer au bon peuple qu’ils n’en font pas. Si, quelque turpitude de l’un de ceux-ci était quand même révélée, la corporation se précipiterait à son secours et mobiliserait les larmes de la France entière pour ce malheureux un instant égaré et abominablement traité. Privilégient dans leurs invitations à paraître, au moins sur le petit écran, les personnages qui ont volé les Français, attenté aux mœurs ou à la morale élémentaire.

– Pratiquent le vieux procédé dit de la condamnation apologétique, soit étalent la pourriture avec gourmandise et complaisance sous prétexte de défendre la vertu. « On feint de dénoncer la pornographie, la violence, le tourisme sexuel tout en ne parlant que de ça. » (Pascal Bruckner). Ces reflets se donnent pour « de la confrontation sans complaisance » censée « ne rien épargner au spectateur » pour une « courageuse provocation » provoquant un « choc salutaire »… (Hans Magnus Enzensberger) alors qu’ils ne sont que propagande pour la perversité. Les média n’hésitent  même pas à exhiber criminels et complices, personnages tarés en tout genre et qui ne demandent que d’être exhibés.

– Le comble de la descente au fond du caniveau étant l’émission dite des Guignols.

– J’évoque principalement la télévision, ses journaux et la plupart de ses débats où sévissent les plus grands spécialistes en matière de délation, de démonisation et d’exclusion. Cependant reconnaissons l’excellence de beaucoup de documentaires, d’émissions de vulgarisation scientifique ou de voyages et découvertes… qui malheureusement ne gonflent guère l’audimat.

– Quant à la presse, on ne peut que frémir d’horreur et de compassion devant la dégénérescence du cerveau d’un humain qui aurait lu le même journal (qu’il soit dit du soir ou du matin) pendant vingt, trente, quarante… ans.

– Pourquoi, depuis des décennies, les propriétaires ou gros actionnaires des journaux à grands tirages de gauche et d’extrême gauche sont-ils le plus souvent des milliardaires ? Intéressante question que pourrait se poser des lecteurs curieux (si cette espèce existait !). Serait-ce pour faire dériver le mécontentement et l’énergie des gogos vers des cibles bidons et ainsi assurer la pérennité d’un système juteux (pour eux) ? Comme parce que l’expansion illimitée du capital nécessite le bouleversement et la transgression perpétuelle de toutes les valeurs, catéchisme de toute presse de gauche ? « Le principal avantage que trouve l’Argent à subventionner ses ennemis  provient de ce que l’Intelligence révolutionnaire sort merveilleusement avilie de ce marché. » (Charles Maurras)   – Qui finance les publications dites de gauche, les média partiaux, les déconstructeurs à l’œuvre dans nos universités et partout ?

Qu’est-ce qui peut bien motiver la haine éclatante du peuple que manifeste jour après jour, avec constance depuis des décennies, la presse mainstream (Le Monde, Libération, les Inrocks, Médiapart, etc…), alors  que même les organes officiels du  mondialisme (puissantes ONG, Silicon valley, Trilatérale et autre Davos, Commission européenne, etc. ) manœuvrent de façon plus discrète ?  Incapacité (sottise journalistique) de se recycler, de ne pas se masturber suivant les bonnes vieilles méthodes ?

– « On se demande comment Jacques Chancel a su captiver son auditoire pendant un demi-siècle sans avoir recours à ces procédés comiques que sont le pipi, le caca et le cucul. Heureusement les heures les plus noires de la culture télévisuelle sont derrière nous. » (?)

-« L’endogamie idéologique, première des conditions d’accès au système. » (François Bousquet)

–   « On pourrait parler du harcèlement médiatique comme du harassement sexuel. » (Jean Baudrillard)

On peut voir aussi à la rubrique Journalistes, 575, 2

On trouvera des extraits de l’ouvrage de Marshall Mcluhan, Comprendre les médias vers la fin de la rubrique Fins  / Moyens, 335, 1. Sachant que dans l’acception de l’auteur, média ne signifie pas simplement moyen de communication, mais tout moyen technologique (chemin de fer, avion, et même matière première).

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« La radio et l’écran de télévision deviennent la négation de la table familiale ; la famille devient un public en miniature. » (Gunther Anders) – Ecrit avant l’apparition d’Internet.

 « En nous retirant la parole, les postes de radio et de télévision nous traitent comme des enfants … Les événements viennent à nous, nous n’allons pas à eux … Du moins ceux qui ont été sélectionnés, chimiquement purifiés et préparés pour nous être présentés comme une ‘réalité’, ou tout simplement pour remplacer la réalité elle-même … C’est le monde qui vient à l’homme et non l’homme au monde … Puisqu’on nous fournit le monde, nous n’avons pas à en faire l’expérience ; nous restons inexpérimentés … Le rapport entre l’homme et le monde devient unilatéral. Le monde, ni présent ni absent, devient un fantôme … La familiarisation (rendre le lointain intime), qui place tout dans la même proximité, ou dans la même apparence de proximité entraîne un phénomène de neutralisation (l’image du monde devient celle que j’en ai profondément, que j’en avais, qu’on m’impose) … La familiarisation est une forme raffinée de camouflage de la distanciation (une forme de réduction, d’abolition des différences, rêve des mondialistes) , un anesthésiant… » (Gunther Anders)

 « La tâche de ceux qui nous livrent l’image du monde consiste à confectionner à notre intention un Tout mensonger à partir de multiples vérités partielles … ce qui est ainsi visé c’est la coïncidence du monde réel et du modèle. » (Gunther Anders) 

 « L’abêtissement, ainsi que la confusion des choses intellectuelles avec une politique et un argent corrupteurs envahissent tout. La presse et la télévision, depuis longtemps adonnées aux pratiques incestueuses du ‘renvoi d’ascenseur’ … Le déclin du ‘Monde’ est ainsi emblématique. Ce journal n’est aujourd’hui que la parodie du quotidien fondé par Hubert Beuve-Méry : glapissant, conformiste et provincial, ressemblant de plus en plus à son site web qui agresse le lecteur par des accroches plus imbéciles … qu’un tabloïd américain. » (Perry Anderson – La pensée tiède) – Légère critique de forme qui n’aborde pas les questions de fond, soit les intérêts idéologiques (et matériels) au service duquel…

« Il y a des choses qui se font et des choses qui ne se font pas, des choses qui se disent et des choses qui ne se disent pas … Ce qu’Orwell appelait la ‘common decency’, la décence commune … On remarque dans la plupart des média cette même attitude, révérencieuse envers les forts du moment et méprisante envers ceux qui ne rentrent pas dans les clous du politiquement correctContre l’absence de limites typique de notre société, revenir à ce que l’on nomme, encore, le bon goût et le mauvais goût. » (Charles–Henri d’Andigné) – Dépravation, servilité plus Audimat.

« La foire aux bavardages. » (saint Augustin)

« Les figures imposées : – La domination : paternalisme, élitisme, ‘racisme de classe’, ‘racisme de l’intelligence’, condescendance – La dépolitisation : le ‘fait-divers’ qui fait diversion et réduit toute question sociale, la personnalisation à outrance, la présentation politicienne de toutes les questions politiques et la présentation technicienne de toutes les questions économiques – La promotion : les renvois d’ascenseur, complaisances et connivences, constitution d’une élite à laquelle le peuple devrait rendre des comptes de son ‘irrationalité’ et de son ‘populisme’ – La dépossession : L’art de priver de parole ceux-là même à qui on la donne, micro-trottoirs, débats, sondages… » (Normand Baillargeon – Petit cours d’autodéfense intellectuelle) – Ce qui ne dispense pas si le besoin s’en manifeste de recourir aux indispensables attaques sauvages ad hominem, accompagnées des indispensables réductions ad Hitlerum ou ad facismum.

« Si la presse n’existait pas, il faudrait ne pas l’inventer. » (Balzac)

« La presse est en France un quatrième pouvoir … elle attaque tout et personne ne l’attaque. Elle blâme à tort et à travers. … Ses hommes à elle doivent être sacrés. Ils font et disent des sottises effroyables, c’est leur droit ! » (Balzac)

« Cette grande catapulte mise en mouvement par de petites haines. » (Balzac – sur le journalisme)

« Ne cherchez pas le pouvoir aux Tuileries … Il s’est transporté chez les journalistes. » (Balzac – cité par Régis Debray) Déjà !

« Les médias ont abandonné leurs responsabilités d’informer la population et sont devenus des marchands de potins. » (Benjamin Barber)

« La civilisation des médias se traduit par le rejet agressif de la nuance. » (Roland Barthes)

« Si une analyse scientifique de la bêtise était possible, toute la télévision s’effondrerait. » (Roland Barthes)

« Notre presse hebdomadaire est le siège d’une véritable magistrature de la Conscience et du conseil, comme aux plus beaux temps des jésuites. » (Roland Barthes) – Déjà, il y a plus d’un demi-siècle. Mais le ton de celle d’aujourd’hui plairait à l’auteur.

« Il est impossible de parcourir une gazette quelconque sans y trouver à chaque ligne les signes de la perversité humaine la plus épouvantable, en même temps que les ‘vanteries’ les plus surprenantes de probité,  de bonté, de charité, et les affirmations les pus effrontées relatives au progrès et à la civilisation … Je ne comprends pas qu’une main pure puisse toucher un journal sans une convulsion de dégoût. » (Baudelaire)

« On pourrait parler du harcèlement médiatique comme du harassement sexuel. L’outrecuidance de l’information et des média redouble ici l’arrogance politique de l’empire occidental, journalistes/conscience universelle, présentateurs/stratèges, chantage émotionnel au massacre, supercherie. On devrait parler du seuil de tolérance mentale à l’information. » (Jean Baudrillard)

« Cette guerre (la première d’Irak) libère, de par la force des media, une masse exponentielle de bêtise. Bêtise fonctionnelle, professionnelle, de ceux qui pontifient dans le commentaire perpétuel de l’événement. Mais les sottises proférées la veille sont effacées par celles du lendemain. Ainsi chacun est amnistié par la succession ultra-rapide des faux événements et des faux discours. Blanchissement de la bêtise par sa propre escalade, cerveaux lessivés, blanchis. » (Jean Baudrillard)

« Tous les média vivent de la présomption de la catastrophe, de l’imminence succulente de la mort … Anticipation des effets, simulation morbide, chantage à l’affect. » (Jean Baudrillard)

« Voyeurisme forcé en réponse à l’exhibitionnisme forcé‚ des images. L’information : nous convaincre, par l’obscénité de la chose vue, de notre propre abjection. La perversion forcée du regard équivaut à l’aveu de notre déshonneur et fait de nous aussi des repentis. » (Jean Baudrillard)

« Qu’est-ce que vous avez contre les aphrodisiaques ? Rien, pourvu qu’on ait l’orgasme. Et la mixture des media est devenue le préalable à tout orgasme événementiel. Et nous avons besoin de cela parce que justement l’événement nous manque, parce que la conviction nous manque. » (Jean Baudrillard)

« La télé, clouant les gens chez eux, remplit pleinement son rôle de contrôle social par l’hébétude collective : tournant inutilement sur elle-même comme un derviche. » (Jean Baudrillard)

« La gloire auprès du peuple, voilà ce à quoi il faut aspirer. Rien ne vaudra le regard éperdu d’une fille qui vous a vu à la télévision. » (Jean Baudrillard)

« Dans une société sursaturée d’informations, les gros titres servent à effacer de la mémoire du public ceux de la veille. » (Zygmunt Bauman)

« Si l’arbitraire est bien présent, le principe d’autorité s’abîme dans le rire et le mépris, qu’Hannah Arendt considérait à juste titre comme des poisons mortels pour la démocratie. » (Nicolas Baverez) – Le règne médiatique des prétendus amuseurs publics ; tout pourrir.

« Les médias fournissent au citoyen ce que Walter Lippmann appelle un ‘pseudo-environnement cognitif’ … notamment par le vocabulaire utilisé, (valeur du mot ‘réforme’), les intonations et mines des journalistes et des invités soigneusement sélectionnés … Dans les séries, tenues, croyances des héros sympathiques, opposées à celles des vilains … Evidemment l’exclusion de tout sujet pouvant se situer en contradiction avec la doxa. » (Jean-Léon Beauvois – Les influences sournoises)

« Si l’on veut bien admettre que la télévision et les modèles qu’elle déploie à travers films, jeux, séries et publicités ont produit en deux ou trois décennies, ce qu’ils ont produit dans la mentalité et les mœurs de populations, disons plus faibles, pourquoi se refuser à prendre acte de ce qu’ils ont nécessairement produit chez nous, dans nos têtes et celles de nos enfants. » (Jean-Léon Beauvois)

« La télévision individualise et standardise à la fois. D’un côté, elle détache les hommes de leur univers traditionnel et, dans le même temps, elle place tout le monde dans la même situation … On voit se constituer là un public de masse individualisé … ou le ‘destin collectif standardisé d’ermites de masse’. » (Ulrich Beck – citant Gunther Anders)

« Vacuité substantielle, ouverture radicale. » (Ulrich Beck – sur Le quotidien de référence des Bobos.)

« La machine à informer fait prouesse sur prouesse pour gagner quelques instants dans l’annonce de ce qui sera oublié demain. » (Philippe Bénéton) 

« C’est un ‘professionnel’, il ne sait pas ce qu’il dit mais il le dit bien … Ton d’expert, manières assurées, débit sec et rapide. Par tout ce qu’il veut paraître, il dit : ‘Vous pouvez me faire confiance, la réalité est comme cela et pas autrement’ … Le ‘je ne sais pas’ est interdit d’antenne, ‘professionnalisme’ oblige. » (Philippe Bénéton) – Concerne aussi bien les fameux experts que les journalistes

« Aujourd’hui, les médias sont presque tous gagnés à l’idéologie dominante et ce sont eux qui jouent les chiens de garde en appelant à censurer. L’autre fait nouveau, c’est que les pouvoirs publics ont privatisé la censure en la confiant aux multinationales comme Facebook et Twitter. Cela ne s’était encore jamais vu. S’y ajoute l’apparition de  tribunaux d’opinion dont les réseaux sociaux sont les relais … Le résultat est quasi soviétique ; en public, on n’ose plus rien dire. L’inculture régnante fait le reste. » (Alain de Benoist)

« Collusion entre rhétorique et tyrannie, l’unidimensionnalisation du discours par les media ouvre la porte à l’abus de pouvoir, à la substitution d’un langage d’ordre à un langage de plaisir. D’un même pas nous sommes entrés dans l’âge de la technocratie et de la télécratie … Ces philosophies berceuses qui nous entretiennent de l’illusion d’un progrès et d’un sens de l’histoire … D’avance Platon a su penser la malédiction que la présence obsessionnelle des média fait peser sur la vie politique, astreignant les chefs politiques à se transformer en histrions condamnés à relancer sans cesse l’attention de la masse des spectateurs exigeants et passifs, sous peine de revenir au néant … L’Etat s’est éclaté en une société du spectacle à entrées multiples … Dans l’onirisme que constitue la culture contemporaine, le sens manifeste est celui d’une agression. Celle qu’opère contre le logos philosophique les prétendus savoirs spécialisés, les sciences humaines, les disciplines de la division et du maniement des hommes, avec leurs complices, les média, qui ont oublié leur sens de transport ou de vecteurs pour devenir des candidats à la fonction de donneurs de sens, de fondateurs du message» (Jean-Marie Benoist –Tyrannie du logos)

« A un sou les six pages, c’est encore payer trop cher une parole asservie. » (Georges Bernanos)

«J’aimais le bruit. Et quel meilleur prétexte à tapage que le journalisme ? » (Georges Bernanos)

«L’affaire vient rappeler que les vedettes de télé-réalité, des idoles pour certains jeunes, sont bien souvent des anti-modèles …. Entre la grande vulgarité des acteurs, un langage d’une pauvreté affligeante, la promotion de l’inculture ou de la chirurgie esthétique se glisse une omniprésente agressivité dans les échanges. » (Alexandre Bertolini) – Sur une violente agression physique à la Réunion par ces petites minables crapules, bien dignes d’un système médiatique qui s’est donné pour mission  de tout pourrir. 

« L’amour d’un peuple pour les histrions qui lui lancent à pleines mains l’ordure au visage. » (Léon Bloy – pressentant sans doute des animateurs (trices) de variétés et divertissements télévisés.

« Les imbécillités à faire mugir les constellations. » (Léon Bloy – cité par Renaud Camus – à propos des émissions de variétés)

« Des attentions extraordinaires sur des futilités, des véhémences et des controverses aux prétextes insignifiants, des ravissements, des révoltes, des toquades et des impatiences sans aucune suite sautant d’un sujet à l’autre comme des enfants incapables de se concentrer sur ce qu’ils font ; et toujours c’est un ton de familiarité malvenu, des propos incongrus, une incontinence émotionnelle, des calembours, des exclamations, des plaisanteries presque incessantes … le peu de raisonnement, dépourvu de bon sens, voire de simple logique, entaché d’erreurs factuelles,  d’identifications absurdes où le trouble du jugement est manifeste… » (Baudouin de Bodinat)

« D’une effronterie plus péremptoire encore, plus mensongère et incohérente s’il est possible, dès qu’il s’agissait de diffamer l’humanité antérieure, de la ridiculiser, d’en faire le repoussoir, le comparatif indiscutable à établir aux yeux des locataires actuels leur privilège de figurer au XXI° siècle. » (Baudouin de Bodinat – sur des magazines – Au fond de la couche gazeuse)

« On dirait que l’ennui et la frustration autrefois de la vie  provinciale étriquée cherchant dans les romans de mœurs les intrigues, les décors et les figurants d’une aventure où ‘devenir enfin soi-même’ en fantasmagorie privée, se sont étendus à l’ensemble du monde habité dont les populations … ont ces séries de la radiovision en passion commune de bovaryser. » (Baudouin de Bodinat – Au fond de la couche gazeuse)

« Le sensationnalisme. Le développement d’un journalisme de reportage est accusé de flatter la ‘curiosité malsaine’ du public. »  (Luc Boltanski)

« Dévoiements de la renommée que rien ne vient plus corriger, mépris pour l’excellence, irresponsabilité professionnelle et  ‘novlangue en état d’ébriété’, marketing de soi au détriment d’une ‘tenue de vie’ personnelle, anesthésie de la sensibilité au profit d’émois grégaires, dégradation de l’imaginaire collectif et défiguration de la langue… » (Françoise Bonardel – s’inspirant de Pierre Mari)

« Chaque jour, la presse écrite, parlée ou audiovisuelle, apporte une solide contribution à la vénération abusive des gens importants. Nos calotins modernes chargés de l’information, politique, sociale, économique, culturelle, sportive, mondaine, se comportent comme des enfants admis à partager la table des grands sous astreinte d’avaler en silence tous les plats … Du matin au soir, fleurissent jugements péremptoires, diagnostics graves et affirmations bien senties sur l’état du monde … Participation à la cérémonie de béatification permanente … On n’imagine pas les mille et une gracieusetés qui régalent le quotidien du haut personnel médiatique : repas, voyages, passe-droits, cadeaux, toutes sortes d’amabilités (et nomination aux meilleurs fromages) … En effet, le spectacle offert par la noblesse de ce monde n’existerait pas sans une mise en scène attentive au moindre de ses propos… » (Pierre Boncenne)

« La multiplication dans les média de rubriques consacrées aux média … sert de caution aux princes chargés de raconter l’actualité. » (Pierre Boncenne)

« Le héros moderne est fait par les médias qui ont besoin, quotidiennement, de héros, de pur métal ou non, peu importe. C’est le journalisme qui crée l’actualité, non l’inverse … Il y  aun marché pour l’héroïsme. » (Jean Borie)

« Ils s’interdisent de dire ce qu’ils ne veulent pas voir et nous interdisent de voir ce qu’ils ne veulent pas dire. » (Pascal Bories) – Quel dévouement au conformisme du politiquement correct !

« Un effet indirect de la centralisation française, à savoir qu’elle favorise la formation d’une mince élite politico-médiatico-culturelle traversée par des phénomènes de connivence qui n’a pas de strict équivalent dans les démocraties voisines. » (Raymond Boudon – à propos du soutien inadmissible et indécent à Roman Polanski, s’il s’était agi d’un simple péquenot ! Mais poursuivre un cinéaste !) – Copinage généralisé d’une petite clique de dominants arrogants.

« Ne pas confondre opinion publique et opinion des média … Incidemment, d’après l’enquête, l’importance du racisme en France ou en Allemagne par exemple y apparaît sans commune mesure avec ce qu’on pourrait croire eu égard à l’intérêt que les média accordent à ce thème. » (Raymond Boudon – exploitant deux enquêtes européenne et mondiale basées sur le thème : Quel voisin redouteriez-vous d’avoir ? et exploitée par groupe d’âge et niveau d’instruction – Pour référence voir l’ouvrage Déclin des valeurs de cet auteur)

« Excès de la demande sur l’offre … Les célébrités qui doivent leur popularité auprès du public à des performances authentiques sont trop peu nombreuses pour satisfaire à la demande, pour peupler suffisamment les écrans des innombrables chaînes de télévision qui opèrent vingt-quatre heure sur vingt-quatre (grands sportifs pratiquant des sports médiatisables, artistes dont les productions sont capables de toucher un vaste public, savants responsables d’inventions ou de découvertes médiatisables, grands scientifiques ‘télégéniques’, saints médiatisables encore plus rares ; d’où l’abbé Pierre)  … D’où l’idée de fabriquer à bon compte des célébrités dont la visibilité n’est fondée sur aucun mérite particulier dont le stock est pratiquement inépuisable, le coup de génie sociologique qui a présidé à la naissance de la télé-réalité … analogue à la prolifération des faux chefs-d’œuvre. » (Raymond Boudon)

« Les média ne se contentent pas de constater un état du monde, ils ajoutent au monde un état. Le terrorisme qui n’arrive que pour qu’on en parle. Le terroriste calcule et maximise sa média-dépendance… » (Daniel Bougnoux) – D’où la sottise politique de nos manifestations émotionnelles.

« Dans les périodes où tout va bien pour eux, ils n’hésitent pas à faire preuve d’une assurance et même d’une arrogance qui sont à peu près sans limites et à se présenter comme les formateurs de l’opinion éclairée et les éducateurs du jugement … fonction qui exigerait des moyens intellectuels et des qualités morales dont les journalistes sont généralement dépourvus. Mais quand les chose deviennent nettement plus difficiles et que la critique commence à se faire un peu insistante, le journal se met tout à coup à jouer l’air bien connu du serviteur de la démocratie rempli d’abnégation et de modestie, qui est seulement à l’écoute du public et n’a ni les moyens ni l’envie de lui dicter de quelque façon que ce soit ses opinions … Il est remarquable de voir à quel point les journalistes se font une idée modeste de leur métier quand on l’attaque, et avec quelle effronterie ils se pavanent comme la sagesse du monde quand ils se recommandent aux lecteurs et croient être seuls avec eux. » (Jacques Bouveresse – résumant Karl Kraus) – L’hypocrisie des média et de ses laquais.

« Comment ‘l’outil’ qui devait être simplement un média, un ‘milieu,’ par où transitent les messages, est-il devenu un ‘centre’ qui, au mieux, les déforme et au pis les absorbe ? … L’homme nouveau est ‘dirigé de l’extérieur’, vers des modèles de comportement qui sont autant de boussoles … La communication, recours majeur contre tous les dysfonctionnements de notre société … L’outil (médias) finit par ne plus fonctionner que pour lui-même … Fait réel ou représentation … L’homme moderne croit avoir accès à la signification des événements simplement parce qu’il est informé sur eux … Information n’est pas connaissance … Les médias, chargés de ‘composer la vérité’ à partir des différents points de vue qu’ils ont charge de mettre en scène, premiers destructeurs de l’idée de ‘vérité’ (et encore à condition de les présumer honnêtes, ce qui est une illusion de Bobo) … Les médias … directement liés à l’état singulièrement dépressif du lien social … Une société fortement communicante mais faiblement rencontrante. » (Philippe Breton – l’utopie de la communication)

« Les téléphages finissent par ressembler à leur poste, leur pensée n’a jamais que deux dimensions. » (Albert Brie)

« Les mass média ne nous empêchent pas de penser. Ils nous en dispensent. » (Albert Brie)

« La mondovision, quelle merveille ! L’univision, quel danger ! » (André Brincourt)

« Le regard boit sans soif ; comme le buvard. » (André Brincourt)

« Plus la concurrence sur le marché de l’information est élevée, plus le risque de commettre des erreurs s’accroît puisque cette pression déclenche une baisse de la temporalité et de la vérification Et s’il y a un média qui commet une erreur en tête de peloton, tout le train part avec. » (Gérald Bronner)

« La télévision n’exige du spectateur qu’un acte de courage, mais il est surhumain ; c’est de l’éteindre. » (Pascal Bruckner)

« Le contraste est saisissant entre la morosité de notre vie et l’allure trépidante des images et des média. Le train rapide du monde accentue le train-train de mon existence. » (Pascal Bruckner)

« Loin de nous mobiliser, les média nous installent dans une ambiance de catastrophe permanente … En nous submergeant sous toujours plus de faits, ils excèdent nos possibilités d’absorption.. » (Pascal Bruckner)

« Le retour triomphal de l’illettré sur le réseau cathodique se fait sous le double signe de la fierté et du combat : il (elle) n’est plus le pauvre d’esprit, conscient de son infériorité mais la grande gueule qui aboie et fait taire ses contradicteurs … Clinquant, affairisme, esbroufe. » (Pascal Bruckner)

 « La question du positionnement géographique des grandes rédactions radiophoniques, télévisées ou écrites est essentielle … les centres sont prescripteurs et ne regardent plus que leurs marges immédiates … La vie politique et médiatique française, ses lieux de pouvoir, de représentation, sont … la projection spatiale non de la société française dans son ensemble, mais des villes-centres stricto sensu. Les éditorialistes, tous issus de la ville-monde … ne peuvent que distiller une pensée a-conflictuelle, presque dénué de la conscience qu’il existe un ‘autre’ qui puisse être un ‘dominé’ … D’un bref regard par-dessus le périphérique, l’éditorialiste aperçoit quelques tours de Bobigny ou de Saint-Denis et il croit spontanément qu’y réside l’essentiel des classes populaires. »  (Gaël Brustier et Jean-Philippe Huelin)

« Cette manie de tout couper, coupailler, interrompre, saucissonner qui ravage les chaînes de télévision et de radio et qui fait tant pour la fabrication de l’hébétude : l’incapacité de se concentrer sur quelque sujet que ce soit plus de trois minutes, et de laisser un propos aller au bout de lui-même. » (Renaud Camus)

« L’expansion de la télévision ne signifie pas ‘démocratisation de d’information’ mais une ‘désinformation uniformément orientée et administrée’. » (Cornelius Castoriadis)

« Il est une règle d’éthique et un critère de jugement fort simples : pensez le contraire de l’opinion dans le vent et vous avez peu de chance de n’être pas dans le vrai. Certains journaux sont à cet égard exemplaires. Il suffit de les lire en quelque sorte à rebours pour avoir un jugement sain. » (Jean Cau)

« Ce qui est incroyable, c’est que ces tartuffes de l’information toujours se drapent d’une toge morale pour sermonner la terre entière. Ce n’est pas seulement un journal qu’ils publient chaque jour mais un véritable catéchisme, un véritable guide pour se diriger dans les labyrinthes de notre société dont ils sont – au’ Monde’ – les seuls à percer les ténèbres. » (Jean Cau – Lettre à tout le Monde) – Inutile de préciser plus de quelle publication il s’agit ; reconnaissable par nuit sans lune.

« Avec la télé, demain on pensera sans effort, puis on ne pensera plus. » (Louis-Ferdinand Céline)

« La vitesse avec laquelle les modes se succèdent donne aux gens l’impression trompeuse que tout cela est anodin … et que ces modes n’ont rien de comparable avec les grandes illusions idéologiques … La personnalité se désagrège au fil de ces changements perpétuels, sans aucune pause … Plus de critère permettant de juger de la portée d’un événement. » (Stanko Cerovic) – Quant à la réflexion, méditation !

Fabrication de l’événement. « La presse est une véritable ‘pompe aspirante et refoulante d’informations’ reçues et propagées le jour même de tous les points du globe (du moins celles paraissant intéressantes au journaliste et ’eu égard au but qu’il poursuit et au parti dont il est la voix’) … En imposant simultanément aux discours et aux conversations la plupart de leurs sujets quotidiens, elle crée des groupes dont les membres, bien que dispersés géographiquement, ont une consistance. » (Patrick Champagne – citant Gabriel  Tarde) – Uniformisation, presse égal médias.

 « La réalité tend à être ce qui est constitué comme tel par le champ politico-journalistique et ce qui est important pour les médias tend à devenir important en soi pour comprendre ce qui est également désigné par les médias comme étant les grands problèmes de société de notre temps. » (Patrick Champagne)

« Les journalistes ferment le jeu en croyant l’ouvrir ; ils attirent l’attention du grand public sur certains faits qu’ils constituent en ‘événements’ ; ils les commentent longuement, interrogent des hommes politiques ou des spécialistes pour savoir ‘ce qu’il faut en penser’ ; puis ils font demander par sondage quels sont les événements les plus importants et ce qu’il faut en penser ; afin de commenter ce que pense ‘le peuple’ sur les problèmes qu’ils ont eux-mêmes posés. » (Patrick Champagne) – Autre face de la même attitude : refuser d’évoquer tout ce dont il  est interdit de parler, tout ce qui n’est pas politiquement correct, c’est-à-dire châtré en fonction des intérêts du gang politico-médiatique.

« De même que les instituts de sondage fabriquent en grande partie de faux mouvements d’opinion publique, les médias modernes peuvent contribuer à la production de groupes (les beurs, les racistes, les jeunes…) qui n‘ont d’existence que médiatique (SOS racisme de jadis, ‘concert des potes’ même s’il y a une réalité derrière…). » (Patrick Champagne)

«  Le rôle des mass média est en général exactement le contraire d’une fonction d’information : une fonction de divertissement où les mystificateurs ont pour complices les mystifiés. Presse, cinéma, radio, évoquent dans l’imaginaire ce qui disparaît du réel ; faute d’une proie il faut bien se contenter d’une ombre. La silhouette des stars, des chansonniers ou des champions peuple un désert où la personne se fait de plus en plus en rare … pseudo débats, conversations mondaines minutées… » (Bernard Charbonneau)

« Tout mensonge répété devient une vérité. » (Chateaubriand) – Et les média s’y entendent pour nous matraquer avec leurs mensonges.

«  Les Tartarins de plateaux télévisés qui pourfendent les ‘privilèges’ et se goinfrent de ‘Justes Causes’ … La cohorte des guérisseurs-saltimbanques désormais classiques de la modernité : socio-politologues, médiateurs, etc. » (Gilles  Châtelet) – Un groupuscule d’une cinquantaine de gras serviteurs du nouvel ordre. 

« La tyrannie du pathos. La peur fait vendre du papier (et assure l’audimat). Au jeu de la crainte irraisonnée les ONG (et autres associations hurlantes) sont très fortes. Le charlatanisme a de beaux jours devant lui. » (Christiane Chavane – à propos de la contestation du glyphosate en particulier et des sempiternels hurlements de précaution en général)

« Tout ici est spectacle : l’indignation, la vulgarité, les injures, tout est de pacotille. L’hystérie, en revanche, est bien réelle. La judiciarisation aussi. »  (Anne-Sophie Chazaud – sur l’hystérie des soi-disant débats télévisés et l’hystérie de notre société folle)

« Tout ici est spectacle : l’indignation, la vulgarité, les injures, tout est de pacotille. L’hystérie, en revanche, est bien réelle. La judiciarisation aussi … L’emballement du rythme des polémiques, l’hystérisation des propos, y compris ceux qui mériteraient d’être exprimés intelligemment et calmement, la théâtralisation des réactions suscitées, l’obsessionnel désir de pénal qui anime la quasi-totalité des protagonistes de ces mises en scène grotesques, finissent par rendre impossible tout débat de fond, toute réflexion, ce qui est sans doute l’objectif.»  (Anne-Sophie Chazaud – sur l’hystérie des soi-disant débats télévisés et l’hystérie de notre société folle)

« Nous n’avons pas besoin d’une censure de la presse. Nous avons une censure par la presse. » (Chesterton)

« L’étroit concubinage de la justice et des média a entraîné la désuétude du secret de l’instruction et de la présomption d’innocence, le tribunal devenant bien souvent le pilori. » (Jean-Pierre Chevènement) – Tous au service des mondialistes dominants.

« En art et en tout, le commentateur est d’ordinaire plus averti et plus lucide que le commenté. » (Emil Cioran) – Tout média est fait pour mettre en valeur les bavards-ignares maison et écraser les invités.

« Comment une femme enceinte peut-elle lire un journal sans avorter aussitôt ? » (Emil Cioran)

« Le clapotis des causes secondes. » (Paul Claudel) – Qui empêche de discerner la cause majeure, efficiente. Donc permet de la dissimuler.

« Tout est calculé pour provoquer une sensation qui est remplacée par une autre précisément au moment où elle allait se transformer en pensée. Le travail de la cervelle est réduit à la perception pure. L’image à peine née avorte. » (Paul Claudel) – Tel est l’effet, recherché, du déluge continuel d’informations. Tel est le rôle, et l’objectif, de l’inflation médiatique. L’abrutissement continuel et général.

« Le sexisme ordinaire de la presse féminine, (pourquoi une presse féminine ?) infraction caractérisée à la mixité, avec illustrations occupant la moitié de la page, polices de caractère et couleurs de texte multiples (artifices dignes du cours préparatoire) … Le prêt-à-penser indispensable de la saison sur pages glacées, au même titre que le prêt-à-porter … Les trois M (mode, maquillage, mecs), trinité profane de la femme … Rubrique hebdomadaire du magazine ‘elle’ ‘Une journée avec…’ une greluche inconnue promue au rang de people, ’24 heures dans la vie d’une sérial shoppeuse à Dubbaï’ (madame Figaro, février 2014) … Sans omettre la ‘page témoignage, ‘J’ai couché avec mon ex-mari’ (palpitant, et libérateur)… » (Gabrielle Cluzel)

« En devenant l’arme atomique ou la danseuse des ‘condottieri’ de l’industrie et du commerce, les groupes de presse s’éloignent du fonctionnement d’une entreprise normale ; il ne s’agit plus de faire des profits en gagnant des lecteurs, mais de tenir en respect ses concurrents et le pouvoir politique … Suivant sa position, le journaliste sait bien les sujets qui fâchent et qui peuvent nuire à sa carrière. » (Philippe Cohen et Elisabeth Lévy) … Quel lecteur sait qui possède et régente son journal ? Qui croira qu’on gagne de l’argent avec un journal ou une chaîne télé ? Que pèse quelques millions de déficit pour un grand groupe ? (résumé des auteurs) … En plus du pouvoir de dissuasion, l’énorme pouvoir d’appui ou à l’inverse de chantage.

 « Dans une chaîne d’informations continue, il faut alimenter la machine toutes les demi-heures, voire tous les quarts d’heure … Il faut qu’un clou chasse l’autre et que ce clou soit plus excitant que celui qu’il remplace. »  (Philippe Cohen et Elisabeth Lévy)

« On ne peut pas dire la vérité à la télé, il y a trop de monde qui regarde. » (Coluche)

« La supériorité de la télé sur la radio ; vous n’entendez pas seulement les parasites, vous les voyez. » (Coluche)

« Être de gauche, cela ne dispense pas d’être intelligent. » (Coluche) – Si, si la première qualité garantit l’accès aux média, la deuxième le ferme. Heureusement, le cumul est rare.

« Ceux qui pouffent sur les plateaux de télévision comme des adolescents à l’arrière du bus. » (Christian Combaz) – Aux pires insanités et vulgarités. Animateurs et animatrices comme le public (parfois payé pour, mais même pas toujours)

« Il n’est jamais inutile d’humilier le Peuple dans les détails quand on veut amoindrir sa capacité à juger des grandes choses … Soit par le déni pur et simple, soit en traitant celui qui parle par la dérision afin d’amoindrir la portée de ce qu’il dit en accentuant les faiblesses de sa psychologie ou les contradictions de son discours, en décodant sa pensée pour en dégager un sens caché, en l’écoutant les yeux mi-clos. » (Christian Combaz – Gens de Campagnol) – On reconnaît là l’intelligentsia parisienne et les experts de la médiacratie.

«  A-t-on vraiment jamais connu presse plus servile, aplatie, copineuse, qui loin de jouer un rôle de contre-pouvoir semble surtout désireuse de plaire au pouvoir en place? » (Charles Consigny) – Réponse : jamais 

« ‘En priorité, il faut interdire ‘Loft story’ ! Qu’est-ce que c’est que ces six ou sept abrutis qui passent leur journée à se maquiller et à ne rien faire et qui en sortent millionnaires’. Sauver l’éducation n’est pas l’affaire exclusive de l’école : par son indifférence à l’éducation, par les modèles qu’elle valorise, l’expression médiatique contribue à rendre impossible l’éducation. Pour sauver l’enfance, oui, on a le droit d’interdire, oui, il faut de la censure. » (Guy Coq – citant une directrice d’école au Val-Fourré, à Mantes-la-Jolie) – Et la vulgarité sordide de nos humoristes et présentateurs choyés !

« Ce qui fait la force de la gauche idéologique dans les sociétés occidentales, c’est sa maîtrise des codes de la respectabilité médiatique et politique. » (Mathieu Bock-Côté) – Certes, oui. Mais à rajouter l’absence de scrupules, la conviction de représenter le Bien ou du moins l’intoxication consistant à le faire croire, l’entrisme et le copinage, et une fois la place conquise l’exclusion du moindre contradicteur (merci à de Gaulle qui, en 1945, lui a fourni les clefs des entreprises de presse d’alors. Soixante-quinze après, le quasi monopole persiste ; les prises de possession de certaines par des financiers ne changent rien aux mœurs des journalistes de père en fils, d’autant plus que le gauchisme fait parfaitement le jeu du grand capital – Voir la rubrique Accueil).  

« Tout le monde sait que sans accès à la télévision une cause est le plus souvent perdue d’avance. » (Jean-Marie Cotteret) – La qualité de ladite cause n’est d’aucun intérêt. D’où le pouvoir extraordinaire des journalistes d’un certain poids qui invitent qui ils veulent et rejettent qui ils veulent. Comme le disait Oswald Spengler : « Il est permis à chacun de dire ce qu’il veut (plus en France aujourd’hui) ; mais la presse (les médiasen général) est libre d’en prendre ou non connaissance. Elle peut condamner à mort chaque vérité en refusant de la divulguer au monde, effrayante censure du silence. »  

« La légitimité et le pouvoir cathodique échappent à toute règle légale. Les plus malins l’utilisent à leur profit. Ils manipulent les média pour obtenir des avantages qu’ils seraient incapables d’obtenir par des voies traditionnelles … A la loi, expression de la volonté générale, succèdent des décisions expressions des minorités cathodiques, les plus apparentes. » (Jean-Marie Cotteret)

« La télé n’est pas faite pour être regardée mais pour qu’on y passe. » (Noël Coward)

« Ne jamais oublier que la télévision n’est qu’un appareil électroménager. » (Bruno Cremer)

« Veiller à ce que jamais rien ne change en profondeur dans la pensée de l’auditeur, ou plus exactement que jamais rien ne l’active, que rien ne vienne troubler sa tranquillité … Le dérapage provocatif, oui, la métaphysique, non …  Que tout se termine sur le sourire de l’animatrice. » (Maurice G. Dantec  – sur le rôle d’un animateur médiatique)

« Les êtres simples croient ce qu’ils lisent parce qu’ils ne lisent, en fait, que ce qu’ils croyaient préalablement. Ils cherchent, dans leurs lectures, le reflet et l’exaltation de leur ignorance et de leur duperie. » (Léon Daudet) – Ainsi le Bobo lui-même serait un être simple ?

« La presse française à grand tirage ne sert point à divulguer ; elle sert à cacher, à celer, à dissimuler, et aussi, aux heures critiques à fourvoyer. » (Léon Daudet)

« La phrase désolante de Charles Bovary : ‘C’est la faute de la fatalité’. Il aura tourné résolument le dos à ceux qui lui démontraient, clair comme le jour, l’origine politique de ses malheurs. Le modèle de ces aveugles par persuasion est, pour moi, le lecteur des ‘Débats’ ou du ‘Temps’, où le gémissement sur les effets du curare voisine quotidiennement avec l’apologie du curare. » (Léon Daudet) – Ces publications chargées d’asservir et de répandre la confusion mentale ont été remplacées par d’autres encore plus sophistiquées (encensant l’industrie automobile et déplorant la pollution, réclamant plus d’Etat, de comités, d’organismes bidons, d’allocs, de trucs et de combines et gémissant sur les impôts nécessaires pour nourrir cette corruption), mentant systématiquement par action, par omission, par déformation, soumise à l’oligarchie, méprisant tout ce qui est sain et populaire.

« ‘Le Monde’, le journal le plus franchement maoïste paraissant hors de Chine ». (Guy Debord) – Depuis, cette publication, a changé de dada, mais toujours au service et dans le sens du vent.

« Le temps de la vérification diminue avec l’accéléré du ‘staccato’ médiatique (chaque bulle émotionnelle dure quinze jours maximum). La culture du flux permet à tout un chacun d’effacer ses bourdes au fur et à mesure qu’il en profère … Pas de recensement ni d’anthologie au-delà du mois écoulé. L’amnésie vaut armistice.  » (Régis Debray)

«Ceux qui se réclament de la démocratie et construisent une pyramide de grands et petits chefs, transparence en bandoulière et micmacs en coulisses, ceux qui s’insinuent en contre-pouvoir et rognent les pouvoirs de leur société de rédacteurs, ceux qui font la leçon et méritent d’en recevoir. » (un interlocuteur de Régis Debray) – Pas difficile de deviner le journal ainsi décrit.  

« ‘La grande plaie de ce siècle, le cancer qui dévorera peut-être le pays’ … Cent cinquante ans après, elle n’a pas seulement dévoré le pays en domestiquant son peuple, elle a aussi permis à la classe dominante … de dévorer son intelligentsia. » (Régis Debray – citant Balzac, sur le journalisme)

 « Ils représentent l’autorité spirituelle propre à la démocratie de marché, l’âme d’un monde sans âme. La voix du Bien et du Vrai … Ils définissent globalement ce qu’il convient de tenir pour réel à l’instant T dans un lieu X. » (Régis Debray)

« Les diffuseurs de la pensée sont dissociés des producteurs. Ils déterminent non seulement le volume mais la nature de la production. » (Régis Debray)

« Cette société de pensée publique sans laquelle le public ne pourrait plus penser, a désormais les moyens de présenter à une nation entière le monde à l’envers, en lui mettant la tête en bas et la droite à gauche, car le monde extérieur ne peut plus être vu directement, sinon par réflexion dans le grand miroir central. » (Régis Debray) – Et, servile, elle ne s’en prive pas. Depuis 1978, on n’est plus à l’echelle de la nation, mais, au moins à celui de l’aire d’influence dominatrice, bien plus vaste.

« L’appareil d’information a désormais surclassé, donc déclassé et réorganisé sous sa loi les appareils politiques, syndicaux, religieux et pédagogiques. Et donc, à fortiori, culturels … Les mass média marchent à la personnalité, non au collectif ; à la sensation, non à l’intelligible ; à la singularité et non à l’universel. Ces trois caractéristiques … détermineront désormais et la nature des discours dominants et le profil de leurs porteurs … Machines à produire du simple en éliminant le complexe … Pour les média, le monde objectif, ce dont il y a quelque chose à dire, c’est ce qu’en disent les autres média » (Régis Debray) 

« La réussite télévisuelle : quand l’image de l’innocence m’innocente, ou d’un acte héroïque fait de moi spectateur, un héros agissant. La performance consiste à faire prendre une émotion pour un engagement. » (Régis Debray)

« Les mass média assurent la socialisation maximale de la bêtise privée. » (Régis Debray) – Par simplification des messages, et distorsion si nécessaire. Par le recrutement de leurs directeurs, journalistes, producteurs, animateurs et celui des invités sur les plateaux (sauf exceptions qui ne sont que des alibis)

« Ceux qui se vantent d’avoir libéré radios et télés de leur sujétion à l’Etat se devraient d’ajouter : ‘Pour les assujettir à l’argent par le biais de l’audience’ et nous démontrer que ce fut là un moindre inconvénient. » (Régis Debray)

« Télévision et média, écoles d’impolitesse et fabriques de m’as-tu-vu. » (Régis Debray) – Ecrit avant l’invention de la télé-réalité !

« La télévision scinde et isole les sujets qui forment la collectivité pour leur offrir simultanément et similairement la même chose … On coexiste socialement à partager un réel (apprêté, découpé, encadré, formaté, tel une marchandise) qu’on ne consomme plus qu’isolément … Un être sociologique nouveau, ‘l’ermite de masse’ … La télévision fait oublier qu’elle est un jugement déjà effectué … le jugement par l’image présentée … L’écran ne prétend pas faire entendre une élaboration intellectuelle, mais la vérité déjà entendue, livrée comme résultat sans qu’on ait eu à passer par les étapes qui l’ont permise. » (Alain Deneault) 

« Que reste-t-il du journalisme … quand il ne fait plus que compter le nombre de tweets et en commenter le contenu ? »  (Gérard Depardieu)

«  L’industrie de l’hébétude’ (Renaud Camus)  dont les deux branches principales, alliées dans la gigantesque opération de décervelage et d’abrutissement des Français, sont l’Éducation nationale et l’industrie médiatique du divertissement.. » (Didier Desrimais)

« Au gré de leurs journaux, les Français passent de l’outrecuidance la plus grossière à l’aplatissement le plus incroyable. » (Edouard Drumont) – Ecrit avant la télévision. Arrogants ou à plat ventre.

« La télé, ‘troisième parent’ particulièrement actif, supplantant de plus en plus les ‘vrais’ parents. » (Dany-Robert Dufour)

« Le langage cynique, ordurier du sous-prolétariat intellectuel que les groupes financiers ont placé aux créneaux des médias. » (Dany-Robert Dufour)

« Dans la littérature qui s’adresse aux foules j’exige au moins la morale. » (Louis Dumur) – Et qui s’adresse plus aux foules que les média ?

« Pour la plupart des journalistes, une nouvelle donnée par la presse d’extrême-droite est, par définition, fausse ou disqualifiée … Habitude française. » (Duverger, Ménard) – La francisque remise à François Mitterrand, comme sa fille cachée entretenue (fastueusement) par le contribuable, etc, etc. Il s’agit d’obéir aux puissants.

« Nos moralistes radio-télé ont la rare noblesse de piétiner tout homme à terre : pas de bon show médiatique sans lynchage. » (Tony Duvert)

« De par la réduction de la dichotomie entre programmes d’information et programmes de fiction, de véhicule de faits la télévision se transforme en appareil pour la production de faits, de miroir de la réalité elle en devient le producteur … Aussi, la présence de caméras influence le déroulement de l’événement (s’il y a des caméras, les dignitaires y vont et se montrent … on change le décor en fonction des exigences du média présent…). » (Umberto Eco)

« Les patients se plaignent manifestement des troubles dont les média sont les plus friands. » (Alain Ehrenberg) – Merci les média.

« La télévision dans les milieux populaires est sociologiquement un des grands aménageurs de leurs relations : il n’est pas le miroir de la solitude, le symbole de l’égarement populaire, mais le producteur du lien familial. Et c’est l’usage collectif de ce bien qui lui donne un tel statut. ‘De même qu’autour de la table se consomme le plaisir de manger ensemble, de même, devant la télévision se consomme le plaisir d’écouter ensemble’ … Moteur de la sociabilité familiale. » (Alain Ehrenberg – citant B. Bastien)

« Développement de la sociabilité autour de la famille réunie devant son poste de télévision … Dans les classes populaires, la préférence va toujours, quel que soit l’exiguïté du budget, aux biens dont l’utilisation collective peut servir de rassemblement … La télévision s’installe dans les foyers comme un support de renforcement du lien familial … C’est autour du récepteur de télévision que se réorganise la famille réunie dans la salle à manger. » (Alain Ehrenberg) – Ecrit au début du phénomène télévision. Comprendre et ne pas ironiser, plutôt admirer.

« La valeur de l’exemple pour la passion égalitaire, l’héroïsation du quelconque pour le droit à la visibilité, le service relationnel pour faire voir la solidarité collective sont les procédés employés pour une télévision qui maintient  sa mission traditionnelle de distraction, qui veut rendre les gens positifs et cherche à montrer des fins heureuses. » (Alain Ehrenberg)

« Quand commence l’indécence psychique ? L’exigence de mise en avant de soi conduit chacun à s’extérioriser, à façonner les contours de soi avec l’aide d’un tiers (psychothérapeute ou animateur de spectacle de réalité. » (Alain Ehrenberg)(Une élève ordinaire – sur la téléréalité)

« On voit que les gens qui participent sont complètement cons. Et pour une fois, on est moins cons qu’eux. » (Une élève ordinaire – sur la téléréalité)

« Pour la ruine de la personne, la presse du cœur me paraît en définitive moins grave parce que moins systématique que la presse de la ‘pensée’. » (Jacques Ellul)

« Loin de permettre à l’opinion privée de s’exprimer, les média sont exclusivement au service de l’opinion ‘publique’. » (Jacques Ellul) – C’est-à-dire d’une pensée unique qu’ils ont à charge d’imposer.

« Toute propagande a pour effet de séparer plus rigoureusement le groupe qui l’exerce à l’égard de tous les autres. Nous retrouvons ici ce caractère fallacieux des moyens de communication intellectuelle qui, loin d’unir et de rapprocher les hommes, les divise plus sûrement. » (Jacques Ellul) 

« La télévision est agent de socialisation, soit d’intégration dans le corps social … par renonciation et renoncement à l’être soi de l’individu. Elle est agent d’uniformisation et de conformisation au monde … L’objet est là. Le sens est exclu … Ce n’est pas seulement la structure et la composition du réel qui sont modifiées, c’est aussi son rythme. Le rythme de lecture d’une séance d’audio-visuel est imposé. Ce n’est pas votre vision, ce n’est pas votre rythme. » (Jacques Ellul)

« Aucun journal, aucun magazine, aucun programme de télévision n’est concevable s’il ne se soumet aveuglément à l’exigence de l’actualité. Aussi nous voyons-nous confrontés jour après jour à des événements d’une totale insignifiance. » (Hans Magnus Enzensberger) – Et c’est encore pire avec Google actualités…

« Aujourd’hui, les assassins sont tout disposés à se laisser interviewer, et les média sont fiers d’être présent lorsqu’on tue … Ils ne cessent de faire de la propagande pour ces actes dont ils rendent compte … La télévision qui est le plus corrompu de tous les média, s’érige en instance morale (‘Je vous montre, complaisamment, toutes ces horreurs, et vous, que faites-vous dans votre fauteuil pour les empêcher’). » (Hans Enzensberger)

 « La télévision crétinise … thèse simple qui admet quatre variantes principales : -Thèse de la Manipulation (dimension idéologique, domination politique) – Thèse de l’Imitation (dissolution des mœurs) – Thèse de la Simulation (indistinction entre la réalité et la fiction) – Thèse de l’Abrutissement (dimension anthropologique, avènement de zombis ou de mutants) … On obtient donc les oppositions symétriques : manipulateurs et manipulés, créateurs et imitateurs, simulateurs et simulés, crétiniseurs et crétinisés. » (Hans Magnus Enzensberger – qui reconnaît là quelque simplification et la complicité du téléspectateur, lequel manipule aussi bien le média en refusant la communication d’une simple pression du doigt sur une touche, zapping)

 « Le degré zéro des médias serait inconcevable sans l’héroïque travail de pionnier des artistes modernes et ce n’est pas par hasard que les taches et les figures colorées, qui font la joie  de notre petit cobaye de six mois, rappellent la peinture abstraite. De Kandisnsky… les artistes ont fait ce qu’ils ont pu pour dépouiller leurs œuvres de toute ‘signification’ et peuvent être considérés … comme ayant ouvert la voie au degré zéro des médias … Certes, l’adulte parviendra difficilement à l’état de ravissement complet du nourrisson … On ne peut s’approcher qu’asymptotiquement du Vide parfait, comme du Zéro absolu. C’est une difficulté familière à tous les mystiques… » (Hans Magnus Enzensberger – s’appuyant sur l’intérêt fasciné d’un nourrisson placé devant un écran dont les images ne peuvent lui évoquer aucune signification)

« Cette scène médiatique qui permet d’assouvir … le voyeurisme des individus (et de l’autre côté, l’exhibitionnisme) … ‘La télévision de l’intimité’. » (Guillaume Erner – citant Dominique Mehl)

« On attend d’eux qu’ils nous donnent le savoir nécessaire pour penser, mais ils ne veulent pas décrire, ils veulent prescrire. » (Alain Finkielkraut – sur les journalistes)

« La société médiatique … pratique le lynchage réconciliateur. Elle s’abandonne à l’odieuse joie fusionnelle du tous contre un.»  (Alain Finkielkraut – sur le déchaînement contre Cahuzac)

« Journaux. – Ne pas pouvoir s’en passer, mais tonner contre. » (Flaubert – Dictionnaire des idées reçues)

« On pourrait croire que les médias, assistés par certains hommes publics, nous ont collectivement transformés en valets de chambre. » (Michaël Foessel – La privation de l’intime)

« Les traditions de langues, de mœurs, qui étaient propres à chaque quartier, à chaque province, à chaque famille spitituelle, sont rabotées … La télévision devient un ‘melting pot’ élémentaire … qui diffuse et impose des stéréotypes préfabriqués … Elle simplifie et durcit jusqu’à la caricature les pires traits de ce que Montesquieu nommait ‘l’esprit général’ d’un peuple, elle l’attache à ces masques … Les amuseurs … imbus de leur importance … se permettent un ton d’autorité ou même des familiarités que même la vie privée … ne  tolère pas (aujourd’hui, on est passé à la grossièreté la plus crasse) … Le passage par la télévision d’amuseurs faciles est devenu un principe d’anoblissement … Les acclamations sur commande … foire aux vanités d’un milieu clos. » (Marc Fumaroli – considérations éparses sur la télévision)

« Les média, la télévision en particulier, ont produit une démobilisation inattendue de nos sociétés, tant sur un plan politique que, plus profondément, civique. » (Marcel Gauchet) – Auquel nul ne s’attendait au début du développement de ces média.

 « Ce à quoi les journalistes attachent de l’importance n’est pas ce que spontanément les ‘gens d’en bas’ considèreraient comme important s’ils avaient le pouvoir d’émettre un jugement. Il y a une rupture entre deux mondes. » (Marcel Gauchet) – Qui renforce encore la coupure entre le microcosme des copains parisiens et la province.

« La bêtise tyrannique qui dégouline quotidiennement des journaux et des média démoralise les plus endurants. La concurrence des ‘ego’ ravage l’existence civile. » (Marcel Gauchet)

« Un des problèmes, et non des moindres, du journalisme français, est qu’il est peuplé de militants qui ont trouvé dans les média un autre emploi du mode de pensée militant … Et, un militant s’entend dix fois plus que tous les autres … Le journalisme est devenu une activité ‘critique’ dont le but n’est pas bêtement d’informer, mais de former les consciences. » (Marcel Gauchet)

« La passion pastorale et évangélique d’inculquer aux gens ce qu’ils doivent penser … Presse et médias n’informent pas, ils prêchent, ils évangélisent ; ils ne nous apportent pas les éléments qui  permettraient à chacun de se former un jugement, ils prétendent juger pour nous autres, faibles d’esprit qui n’en sommes pas capables. » (Marcel Gauchet) – « Le prêchi-prêcha, la leçon de morale qui caractérise nos journaux. » (Bernard Poulet) – L’auteur de ce blog reconnaît qu’il tombe souvent dans le même travers.

« Nous n’avons pas eu besoin du corona pour vivre dans un monde sans journalistes. Nous les avons remplacés, il y a longtemps, par des moralistes. Les rédactions font le travail qui était auparavant du ressort des églises : contrôler ce que nous pensons, nous ramener au droit chemin et prescription de ne pas  lire les livres interdits. » (Driss Ghali) 

« J’appelle journalisme ce qui sera moins intéressant demain qu’aujourd’hui. » (André Gide)

« Le manichéisme, maladie infantile des médias en Occident, est responsable de l’aveuglement de la plupart des reporters ayant couvert les ‘printemps arabes’ … Les journalistes ont appliqué un schéma simple : le méchant est au pouvoir, le bon est dans la rue ; que le méchant disparaisse, et tout ne pourra qu’aller mieux. » (Renaud Girard) Certes l’explication est valable, mais plus encore l’énorme stupidité des journalistes et leur invraisemblable soumission à la doxa dont ils sont les serviteurs empressés.

« Veux-tu connaître le monde ? Ferme les yeux, Rosemonde. » (Jean Giraudoux) – Rejeter le vain tintamarre médiatique, se refuser à la rumeur des événements, s’isoler, laisser aller, laisser venir, réfléchir, méditer…

« Les médias ont à leur disposition des moyens autrement efficaces que le mensonge pour cacher la réalité : il leur suffit de ne pas la montrer … Ce n’est pas la vérité qui est cachée, c’est la réalité. » (Christian Godin)

« Si on reste quelques mois sans lire les journaux  et qu’on en reprenne ensuite la lecture, on reconnaît alors combien de temps on perd à lire ces papiers. Le monde a toujours été divisé en partis. Pendant la lutte le journalisme les agace, entretient les affections et les haines, jusqu’à ce qu’enfin la victoire se décide, alors on adore le fait accompli comme une divinité. » (Goethe)

« Dans l’univers flottant où la réalité tend à s’évaporer dans un flux ininterrompu d’images, de mots, de commentaires qui s’étalent à l’infini, peut-on encore faire la part des choses entre le réel et cette bulle imagière et langagière qui le recouvre aussitôt. » (Jean-Pierre Le Goff)

« Notre monde globalement médiatisé s’enfonce dans une folie névrotique et parfois psychotique. » (Gilles- William Goldnadel) – Et on n’a encore vu que les touts débuts des fameux réseaux sociaux, bon courage pour la suite.

« Cela ne doit pas être tellement important ce qui se passe dans le monde, ils en font des journaux gratuits. » (Jean-Marie Gourio – Brèves de comptoir)

« A la différence du monde réel où nous sommes exposés au regard et au jugement de tous, face à son écran le spectateur voit tout sans être vu … Il est soustrait au monde en même temps que le monde lui est livré. Comment ne sentirait-il pas son énergie s’exacerber, sa vitalité se dilater, en s’éprouvant mêlé à tout ce qui se produit partout de plus risqué et de plus menaçant sans rien risquer ni être menacé par rien ? … Jamais la réalité n’est aussi proche de nous … quel collaborateur proche verra les mimiques de tel grand personnage lors d’une cérémonie ? … Notre existence est délivrée des limites inhérentes à la réalité, d’un match à Stockholm à la Scala de Milan … d’un temps morne, répétitif et routinier ici, et là délié, rapide, agile, imprévisible et aventureux … Voilà peut-être pourquoi tant de nos contemporains se persuadent d’échanger avantageusement l’expérience qu’ils ont de la réalité contre l’expérience imaginaire que leur en procure la télévision. Car c’est là, assignés dans leur fauteuil à la passivité, qu’ils sentent paradoxalement leur vie plus intense et plus libre. » (Nicolas Grimaldi)

« La presse est désormais bien moins un reflet de la société que la société ne tend à devenir un reflet de ce qu’elle voit dans la presse … La télévision n’est plus une fenêtre sur le monde, mais tout à l’inverse cette fenêtre à travers laquelle le monde entier est convoqué pour C’est de la même façon que le peuple chasse ou acclame les rois. Regarder les gens de la télévision, leurs ébats et leurs débats … A force de n’entendre et de ne regarder que ce que montre la télévision, cette société n’est plus capable d’entendre et de regarder autre chose. Cette sorte de molle fascination pour les plus insignifiantes choses a fini par lui rendre insupportable toute signification. » (Nicolas Grimaldi)

« A la différence du monde réel où nous sommes exposés au regard et au jugement de tous, face à son écran le spectateur voit tout sans être vu … Comment ne sentirait-il pas son énergie s’exacerber, sa vitalité se dilater, en s’éprouvant mêlé à tout ce qui se produit partout de plus risqué et de plus menaçant sans rien risquer ni être menacé par rien ?. » (Nicolas Grimaldi)

« Peut-être le principal intérêt de la télévision est de nous découvrir tant d’autres vies si accablées par le malheur qu’elles prendraient la platitude de la nôtre pour une image du bonheur. » (Nicolas Grimaldi)

« Comment une femme enceinte peut-elle lire un journal sans avorter aussitôt ? » (Guido ? – cité par Emil Cioran)

« Tout en cherchant à donner l’impression que, grâce aux progrès de la technique, les hommes n’ont jamais été aussi bien informés, les médias produisent des quantités énormes d’informations redondantes, inutiles, insignifiantes. L’excès d’informations de cette sorte constitue la façon moderne de ne pas informer. » (Marc Guillaume) – Noyer l’important, ce qui fait sens dans l’accessoire, le superflu, le vain… Technique élémentaire.

« … Emballements sans suite, commentaires éphémères, explications périssables et vite oubliées … Tétanisés par l’immédiateté … Craignons que le crétinisme médiatique n’engloutisse définitivement nos sociétés dans un bourdonnement nihiliste. » (Jean-Claude Guillebaud) 

« Tout se passe comme si le médiatique, à son corps défendant, avait ‘avalé’ l’une après l’autre les institutions en crise : justice, enseignement, politique, économie, culture … Il s’est trouvé peu à peu gonflé d’une omnipotence malsaine, investi d’une mission impossible, chargé de responsabilités pour lesquelles il n’est ni préparé ni armé … Le temps des média est celui de l’immédiateté, du consommable dans l’instant, de l’effusion … Il répugne à l’ennuyeux … Aux chipotages de l’intelligence, il préfère la simplicité du consensus moyen. Sa morale, comme celle du western, est celle du blanc et du noir, du bon et du méchant. … Il ne peut s’exprimer que par affirmations intelligibles à la seconde … Unanimisme moyen … Conformisme ratissant large … La dissidence est la bête noire de l’audimat … Le discours médiatique qui prétend décrire le réel, en définitive, l’invente … Il ne s’intéresse qu’aux ‘révélations’ pour lesquelles on subodore l’existence d’un public … Il se dissimule derrière l’alibi du compte rendu. Il objective indûment son point de vue : ‘voilà ce qui est’ et non point ‘voilà ce que j’ai choisi’ … Interviewé comme interviewer font partie d’un ‘casting’, ils sont en représentation, tous deux connaissent les ficelles du spectacle… » (Jean-Claude Guillebaud) – Suite et assemblage de considérations éparses sur les média.

« … Une classe médiatique et culturelle dont la soumission sans faille permet d’accompagner en douceur le mouvement en produisant des représentations sociales et territoriales erronées de la société française. » (Christophe Guilluy – sur le plan social de la mondialisation)

« Les pouvoirs publics initient des politiques qui ne sont pas des réponses à une ‘demande sociale’ mais d’abord une réaction à une ‘demande médiatique’. » (Christophe Guilluy) – Donc dictée par l’audimat et en fin de compte par la pub.

« L’attention ne doit pas se fixer, une image qui dure ne nous divertit plus et risque l’irruption du réel à travers l’analyse ou le retour sur soi. Un tempo rapide empêche un tel péril. » (Fabrice Hadjadj)

« L’organisation de l’enthousiasme, marque distinctive du totalitarisme. » (Elie Halévy) – Ou de l’indignation, ou de la compassion… ; mais toujours l’organisation de la soumission à l’idéologie qui fait les affaires des dominants contre le peuple.

« Les médias ne donnent à un être que le droit d’être son apparence. » (Jean-Edern Hallier) 

« La conséquence du rôle déculturant du divertissement médiatique et de la déculturation de  l’école est la pauvreté culturelle de classes d’âge qui ont pourtant bénéficié d’une scolarité longue généralisée sans précédent dans l’histoire e l’humanité. » (Jean-Louis Harouel)

 « Le journal du matin est la prière de l’homme moderne. » (Hegel)

« En France, le républicanisme fait servir la liberté de la presse à rabaisser par le persiflage ou la médisance toute grandeur et à  dessécher tout anthousiasme pour les personnes. Cette soif de dénigrement s’allie bien au régime représentatif, système de méfiances et de fictions… qui ne laisse saillir aucune grande personnalité. » (Heinrich Heine)

« Le journalisme français est l’art de faire croire au peuple ce que le gouvernement juge opportun de lui faire admettre. » (Heinrich Heine) – La servilité des journalistes est donc une vieille tradition.

« Dans leur succession ou dans leur juxtaposition les événements présentent un caractère commun : l’incohérence, incidents ponctuels, sans tenants ni aboutissants … sans qu’il soit tiré le fil de sa causalité, de sa finalité, de sa signification, de sa valeur … Incohérence et superficialité, l’actuel est insignifiant … Les diverses pratiques du sentir, du comprendre et de l’aimer sont délaissées. » (Michel Henry – sur le flux médiatique ininterrompu)

« Les crises de larmes du journal télévisé où s’exprime une sensibilité de dame catéchiste … Le bulletin d’informations télévisées ressemble à un bulletin paroissial. » (François-Bernard Huyghe)

« Les média n’interrogent que ceux dont ils savent qu’ils vont répondre d’une certaine façon. » (Lucien Israël)

 « Schizophrénie de l’homme moderne. Habitué à dire le faux, il est enclin à être abusé par le faux … Par l’intermédiaire des médias, l’homme subit la loi du faux monde … Gavé d’informations, il n’est plus en mesure de distinguer entre le réel et la bouillie qui lui est administrée massivement. » (Claude Jannoud)

« Le cas français, surtout parisien, est un exemple particulièrement instructif de l’alliage de l’universalisme et du tribalisme … Une dimension mondiale est dévolue à des babioles tandis que des événements considérables sont sous-évalués, voire passés sous silence. Le microcosme parisien ressemble parfois à un asile de fous. » (Claude Jannoud) – Je pencherais plutôt pour une sombre cuisine de laquais apeurés par le maître invisible et tout-puissant.

« Journaux : d’un divertissement on fait une fatigue. » (Joseph Joubert)

« Je veux bien qu’on me coupe les morceaux mais je ne veux pas qu’on me les mâche. » (Joseph Joubert)

« Les médias décident une fois pour toutes qui vous êtes. A partir de là, tout élément qui n’a pas été dans ce schéma est rejeté, n’existe pas. » (Pierre Jourde)  – Ce qui permet un classement entre gentils et méchants. 

« Tout le travail éducatif est saccagé par la bêtise médiatique. La bouffonnerie érigée en moyen d’expression. » (Pierre Jourde ?)

« L’escroquerie du discours ordinaire consiste à présenter comme subversifs des gens qui sont parfaitement intégrés dans le système … Total acquiescement aux valeurs dominantes. » – Emploi du terme valeur ? – « Les écrivains  sont toujours prêts à proclamer qu’ils bouleversent l’ordre social (dérangeants). Mais dès que cette remise en cause risque de contredire leur propre statut, ils deviennent inaudibles. » « Pas d’attaque contre certains artistes ou intellectuels, sinon vous êtes fasciste. » « Il y a En France une bonne vieille tradition de la terreur intellectuelle. » – « Les artistes ne supportent plus la moindre critique. Eux et le public ont pris l’habitude de la promotion et de la flatterie. Et plus ils se veulent rebelles, plis ils apprécient la flagornerie. » – « La loi du marché est de vendre, donc de dire du bien de tout le monde. » ( Pierre Jourde) – On peut étendre à presque tous les artistes, les vedettes médiatiques, tous ceux dont la fortune repose sur le fait qu’ils se font remarquer.

« En Suède les média ne surveillent pas le pouvoir, elles surveillent le peuple … Il faut être moralement les meilleurs … Le concept de ‘bonne haine’ (god had) a même été créé pour écraser les dissidents. » (Un journaliste suédois, préférant garder l’anonymat, et on le comprend, décrivant l’atmosphère de totalitarisme progressiste régnant dans son pays) – Uniquement en Suède ?

« Ne pas froisser ceux qui détiennent les informations, c’est-à-dire toutes les puissances politiques et administratives – Ne pas heurter ceux qui détiennent la publicité, c’est-à-dire toutes les puissances commerciales et financières. C’est à ce prix qu’un journal est indépendant. » (Robert de Jouvenel)

« La presse a besoin du gouvernement. Mais le gouvernement a besoin de la presse. Il serait, dans ces conditions, absurde que l’on ne finit pas par s‘entendre. Aussi s’entend-on assez facilement. » (Robert de Jouvenel)

« Le lecteur est tout prêt à accepter l’opinion de son journal. Mais le journal choisit l’opinion qui lui semble la mieux faite pour plaire à son lecteur. De cette réciprocité résulte une admirable harmonie, qui a pour première conséquence de dispenser tout le monde de réfléchir. » (Robert de Jouvenel)

« La tyrannie de la télévision et d’Internet tend à substituer à l’objectivité de la loi le subjectivisme de la morale … Toute la société médiatique baigne dans les bons sentiments dont nous voyons chaque jour l’impuissance et l’hypocrisie … Les surenchères de la morale servent de cache-sexe à la prédominance absolue des intérêts privés et du profit. » (Jacques Julliard)

« Un événement n’est pas n’importe quel instant, il fait saillie et se détache par rapport à ce renouvellement continu d’où naît la durée. En lui attribuant un être propre non seulement isolable mais autoconsistant (‘c’est un événement’ !) … comme s’il détenait en lui une initiative ou du moins sa propre individualité, on lui fait introduire une faille dans la continuité du changement … L’ascendant des médias ne se fonde-t-il pas précisément sur la fabrication en chaîne, stéréotypée, d’événements ? … Tout ce dont parle les médias devient événement … Cette événementialisation leur sert à capter l’intérêt, donc l’audience et l’influence … C’est la façon dont on le trie, et dont on le traite, dont il parvient à coaguler autour de lui de la parole et du spectacle, que lui vient sa consistance, ou performance, d’événement. En quoi la mort de tel chanteur repassée en boucle en jouant du pathos … sitôt promise à l’effacement… est-elle plus significative du point de vue de la connaissance du présent que n’importe quelle autre information que le développement accordé à ce décès fait passer sous silence ? …  L’événement distraction que véhicule la télévision, et qui n’a pas grand-chose d’informatif … Théâtre ‘d’actualités’ (comme on dit de ‘variétés’), puisque tout y est fait d’abord pour surprendre-passionner-scandaliser-recréer-rasséréner … L’apparition des ‘concepteurs d’événements’ … Me surprend toujours cet effet de fixation et d’accaparement qui fait soudain oublier tout le reste et produit cette protubérance … qui n’est qu’affleurement, le marqueur et l’indice de transformations lentes, profondes et silencieuses » (François Jullien – Les transformations silencieuses)

« La génération aujourd’hui aux affaires s’est autoproclamée ‘génération morale’, mais tout démontre qu’elle  se crispe depuis peu plus en ‘ordre moral’ et, comme il faut à tout ordre moral son clergé … les médias français remplissent cet office (selon Régis Debray) … Il n’y a pas d’ordre moral sans une profession de type clérical, assurant, avec le contrôle des esprits, la diffusion du paradigme et des idées à la mode … Il n’y a non plus pas d’ordre moral sans privilégiés … L’excommunication, mieux l’ostracisme s’effectue en plein jour (pourquoi se gêner ?). » (Pierre-Patrick Kaltenbach) – Ecrit en 2001, Mais depuis les années 1980, les années fric, le triomphe de de la grande corruption affichée et bénie, rien n’est changé, au moins quant à l’hypocrisie moralisatrice, sauf en pire.

« En France, à la différence des Etats-Unis ou de l’Allemagne, où ceux –ci sont géographiquement séparés, le pouvoir politique et le pouvoir médiatique sont concentrés tous deux dans la capitale … Milieu unique … Et même principalement dans un arrondissement, le VII°. » (Pierre-Patrick Kaltenbach) – Ce n’est pas qu’un détail sans importance.

« Le journalisme français a l’art de faire croire au peuple ce que le gouvernement juge opportun de lui faire admettre. » (Heinrich Von Kleist)  

« Les média défont la nuit ce que l’école tisse le jour. » (Thomas de Koninck)

« Ce que la syphilis a épargné sera saccagé par la presse. Vu les ramollissements cérébraux à venir, on ne pourra plus établir les causes avec certitude. » (Karl Kraus) – Qui, cependant, ne pouvait connaître en son temps le médiatique déferlement abrutissant.

« Elle exagère elle-même l’état dans lequel se trouve le monde après l’avoir elle-même suscité. » (Karl Kraus – sur la presse) – On peut étendre à tous le système médiatique.

« On est d’autant plus chatouilleux sur la question de l’honneur que l’on en a moins. » (Karl Kraus) – « Plus les erreurs se multiplient, plus les les règles et les procédures sont renforcées. Jamais … on n’avait éprouvé le besoin d’édicter autant de codes de bonne conduite. Il n’y en avait simplement pas. La bonne conduite allait de soi. » (Bernard Poulet – Le pouvoir du Monde. Quand un journal veut changer la France)

« Leur obsession pour la jeunesse et la richesse, le kitsch sentimental, la célébrité, l’argent et le pouvoir ; leur indifférence pour les ouvriers et pour les pauvres, sauf comme objets de satire ou de compassion (et en France, d’insultes) ; le côté lascif de leur fascination pour la violence et pour le sexe, leur sentiment exagéré de leur propre importance, leur appétit insatiable pour le scandale … l’encouragement qu’ils apportent à l’irrespect et au cynisme… » (Christopher Lasch)

« La technologie moderne incarne un système unilatéral de  gestion et de communication … dans les mains d’une petite élite de planificateurs, d’analystes et d’experts. Elle n’invite à la formulation de ‘donnée’ ou de ‘remontées d’informations’ que sous la forme d’enquêtes de marché et de sondages d’opinion … en court-circuitant le processus électoral normal par des enquêtes qui façonnent l’opinion au lieu de simplement l’enregistrer, par la sélection de dirigeants et de ‘porte-parole’ politiques, et par la réduction du choix des dirigeants et des partis à un acte de consommation supplémentaire. Les média de masse, comme l’a dit Régis Debray, entretiennent une situation de ‘contre-révolution préventive permanente’ … Système de communication qui mine systématiquement la possibilité même de la communication et rend le concept d’opinion publique de plus en plus anachronique … La communication de masse renforce, à l’instar de la chaîne de montage, la concentration du pouvoir et la structure hiérarchique … non en diffusant une idéologie autoritaire (excepté en France), mais en détruisant la mémoire collective, en remplaçant les autorités auxquelles il était possible de se fier par un ‘star system’ d’un nouveau genre, et en traitant toutes les idées, tous les programmes politiques, toutes les controverses et tous les conflits comme des sujets également dignes d’intérêt du point de vue de l’actualité , également dignes de retenir l’attention distraite du spectateur et par conséquent également oubliables et dépourvus de signification. » (Christopher Lasch) – Suite et assemblage de considérations éparses sur les média modernes et la communication de masse.

« Pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à coca-cola, c’est du temps de cerveau humain disponible. » (Patrick Le Lay, PDG de TF1) – Belle franchise.

« En remuant des pulsions profondes et des fantasmes constitutifs chez les téléspectateurs, sans enraciner ces images dans la pensée concrète d’aucune histoire singulière et sans leur ouvrir la perspective d’une saisie rationnelle, ce n’est pas la ‘fraternité’ ou la ‘solidarité’ humaine qu’on sollicite et qu’on renforce, c’est le sentimentalisme à fleur de peau que l’on exploite, comme la première série américaine venue. Le monde devient un (pitoyable) spectacle télévisuel qui ne cesse ‘d’hystériser’ ceux qui s’y laissent prendre. » (Dominique Lecourt)

« Plus le magistère moral est devenu illégitime, plus il a fallu le consolider : les éditoriaux virant au sermon, les commentaires drapés dans le prêchi-prêcha … Moins le journal est devenu exemplaire, plus il a éprouvé le besoin de se donner en exemple aux autres … Inquisiteur, sous couvert de défendre la morale, il en fait non plus une règle à laquelle il est soumis, mais une arme … Il enseigne dans quels cas le terrorisme est une abomination et dans quels cas il faut s’efforcer de comprendre ses mobiles …  de même pour les prises d’otages … Dans quels cas le vol est un délit méprisable et dans quels cas la responsabilité en incombe principalement au volé … Quels sont les régimes militaires dignes de sympathie  et les tyrannies … les polices oppressives et libératrices …  Dans quel cas les abus doivent être sur le champ stigmatisés et dans quels cas il ne faut pas se hâter de les dénoncer d peur … de nuire à une cause respectable. » (Michel Legris – Le Monde, tel qu’il est – Comme souvent, j’ai condensé) 

« Le grand intellectuel a été zappé par le grand médiacrate … ayant un avis sur tout … Les médiacrates sont les nouveaux riches de l’intelligentsia. Ils vous sautent aux yeux  … Ces activistes de la parole remplissent désormais la fonction sociale de l’idiot du village médiatique. Ils peuvent dire tout et n’importe quoi, changer d’opinion ou d’idées, varier dans leurs certitudes. Ils détiennent le droit à la naïveté et à la surexposition. Cela n’a strictement aucune importance … Dans cette catégorie existe une branche très puissante, celle des télécrates, les maîtres cathodiques du talk-show. » (Emmanuel Lemieux) – Dire n’importe quoi, certes oui, mais à condition d’obéir servilement à la doxa. S’en écarter, même timidement, condamne à la mort médiatique.

« Avec les sociologues, les historiens, et les psychanalystes, la catégorie des ‘oracles’ et autres augures modernes, cohorte d’experts recrutés par les télévisions et les hommes politiques … sont sommés par les médias d’expliquer une énigme de société, un problème sexuel, une actualité brûlante ou des élections byzantines. » (Emmanuel Lemieux) – On a reconnu la fameuse fonction décryptage.

« En démocratie d’opinion, le réel est fabriqué par le complexe économico-médiatique. C’est lui, Bien incarné, qui décide ce qui  ‘fait sens’ et ce qui ‘ne le fait  pas’, ce qui est noble et ce qui est sordide. Une procession de cinquante féministes et autant de « people », par exemple, est rien moins qu’ ‘historique’. En revanche, cent mille ouvriers, artisans, employés qui défilent pour réclamer de mieux vivre de leur travail et d’exercer effectivement le pouvoir, c’est au mieux étrange, au pire fascisant. » (Nicolas Lévine)

« L’insoutenable légèreté de l’être médiatique. » (Elisabeth Lévy) – Voir la superficialité arrogante des présentateurs, animateurs…

« Les média ont progressivement confisqué à leur profit le droit de dire le Bien, instaurant un nouveau type de censure ‘à la source’, bien plus efficace que l’ancien … Plus le nombre des média se multiplie, plus leur ‘indépendance’ s’accroît, plus ils pensent et proclament tous la même chose. » (Elisabeth Lévy)

« Le système médiatique considère avec bienveillance toute remise en cause du pouvoir. A condition qu’il s’agisse du pouvoir des autres … Intérêts parés de vertu, cynisme maquillé en générosité, médiocrité fourguée sous couvert de culture, bassesse déguisée en noblesse … Des esclaves qui se croient maîtres, des bigots convaincus d’être libres-penseurs, des libertins précautionneux, des humanistes submergés par la haine, des humanitaires travaillés par l’envie, toutes les incarnations contemporaines du Tartuffe … On gémit sur la précarité mais on se débarrasse sans même y penser des usés ou des importuns … On fustige l’intolérance tout en pratiquant l’élimination systématique de ceux qui ne pensent pas droit (l’auteur précise qu’il y a des exceptions à ces gens tels que décrits) … La peur est l’huile dans les rouages … rien à voir avec le merveilleux royaume de la liberté érigé en modèle par le discours médiatique … Le discours critique n’est apprécié que lorsqu’il s’attaque aux églises en ruines, aux puissants à terre, aux idées condamnées … Tirer à boulets rouges sur toutes les ambulances … et surtout sur celles que la ‘doxa’ a décidé d’envoyer à la casse. Cet heureux principe est le fond de sauce de la dérision frelatée qu’on prétend nous vendre comme de la subversion patentée … Par exemple cogner sur l’ordre patriarcal est très bien noté tandis que s’interroger sur le féminisme est … suspect … ‘L’activité médiatique est essentiellement orientée vers la production d’émotions renouvelables … ce qui confère un pouvoir de chantage. Contagieuse l’émotion communique mais elle informe peu ; c’est le circuit le plus court pour ratisser large’ (Daniel Bougnoux) … Commentée avec les mêmes mots, les mêmes voix graves, les mêmes yeux humides, toutes les tragédies humaines finissent par se ressembler. Et le journaliste peut se transformer en porte-micro de la souffrance … L’objectif n’est pas d’expliquer mais d’impliquer … d’inviter le téléspectateur non plus tant à voir qu’à vivre … Donnez-nous des otages, des victimes, des accidents d’avion ! Donnez-nous de l’émotion. Permettez-nous de vous montrer combien nous sommes bons ! … Tout est bon pourvu que ça pleure … La souffrance comme si vous y étiez … Une fois épuisées les opportunités émotionnelles offertes par le spectacle de la désolation puis par celui de la douleur, l’information se concentre sur le mouvement de générosité planétaire. La solidarité est immense ; elle doit être bruyante … Nous sommes tous formidables … »   (Elisabeth Lévy – considérations éparses sur le système médiatique, partie audio-visuelle)

« Nous entretenir des pages et des pages durant des prétendues turpitudes de Nicolas Sarkozy, publier des PV d’interrogatoires de Fillon ou nous révéler les mains aux fesses de X ou Y, voilà du grand journalisme. Regarder en face un phénomène dont on se désole sur tous les tons, ce ne serait pas mal aussi. » (Elisabeth Lévy – sur le journal Le Monde et son refus d’identifier les causes et auteurs des actes d’antisémitisme ; ou la lâcheté complice habituelle)

« Souviens-toi que tu es là pour brouiller les idées. » (C. S. Lewis – Tactique du diable)

« L’humour est la panacée qui excuse n’importe quoi dans la vie … Un homme peut se permettre presque n’importe quoi et recueillir non pas la désapprobation, mais l’admiration de ses amis s’il peut faire passer la chose pour une bonne blague … L’ironie est ce qu’il y a de meilleur … Il faut de l’esprit pour réussir une plaisanterie fine sur la vertu. Mais on peut apprendre à n’importe qui à tourner la vertu en dérision … L’ironie est aux antipodes de la joie ; elle tue l’esprit au lieu de l’aiguiser. » (C. S. Lewis – Tactique du diable) – Nos prétendus humoristes de télévision.

« On est passé des médias émetteurs aux médias conversationnels (blogs, forums…) qui permettent aux individus du monde entier de partager, de discuter, de se divertir… Dans cette galaxie communicationnelle, tout le monde peut produire du contenu, chacun peut devenir photographe, vidéaste, journaliste même en diffusant de l’information. » (Gilles Lipovetsky, Jean Serroy) – Tant mieux. Il sera difficile à ces journalistes improvisés d’être plus serviles et plus incultes que beaucoup de professionnels.

« Les consommateurs zappent, dénoncent la stupidité, la nullité des programmes, mais seuls 23% des Français déclarent que la télévision ne leur manquerais pas du tout s’ils en étaient privés. » (Gilles Lipovetsky, Jean Serroy) – Les auteurs trouvent ce pourcentage contradictoire avec ce qui est dit, et est vraiment très faible. Moi, je le trouve au contraire exceptionnellement élevé quand on considère la propagande dont fait l’objet la télévision et le conformisme dont font preuve en général les  enquêtés.

« Les média exhibent à peu près tout et jugent peu, ils contribuent à agencer le nouveau profil de l’individualisme narcissique anxieux mais tolérant, à la moralité ouverte, au Surmoi faible ou fluctuant … Ils marchent au charme discret de l’objectivité documentaire et scientifique, ils minent les interprétations globales des phénomènes au bénéfice de l’enregistrement des faits et des synthèses à dominante ‘positiviste’ … L’individu néo-narcissique, labile, déstabilisé dans ses convictions, à la culture chewing-gum, est l’enfant des média … La communication de masse fait une chasse impitoyable au pédagogique, à l’instruction austère et fastidieuse, elle nage dans l’élément de la facilité et du spectaculaire (reportages courts, commentaires simples, entrecoupés d’interviews hachés, de vécu, d’éléments anecdotiques ; partout l’image doit distraire, retenir l’attention, faire choc), l’objectif fondamental est ‘d’accrocher’ le public Les média … dégradent la démocratie, spectacularisent la vie politique, ‘montent en épingle’ les faits secondaires, portent atteinte à la vie privée, font et défont arbitrairement les notoriétés, superficialisent les esprits, disent n’importe quoi. Sans morale, les média n’ont qu’un objectif : faire parler d’eux, vendre leur ‘marchandise’, augmenter leur taux d’audience … Absence de vérification des faits, faux reportages… Exhiber les événements en instantané … Produire le vertige du ‘tout voir’ le plus vite possible … Dissolution de l’information dans la communication. » (Gilles Lipotevsky – considérations  éparses sur les média) – Exact. Mais l’auteur, honnête mais incorrigible moderno-optimiste trop souvent, oublie l’essentiel du rôle des média : par le mensonge, l’omission et la déformation, tous procédés utilisés systématiquement, servir la bien-pensance officielle et totalitaire, asservir les lecteurs et auditeurs à l’idéologie dominante. Il est vrai qu’il écrivait au début des années 1980, période où le totalitarisme sectaire et intolérant n’avait pas atteint son niveau actuel.

« Un monde régi par les média, la culture du commérage. » (David Lodge)

« Ne plus réclamer la liberté de la presse, mais la liberté par rapport à la presse. » (Mac Luhan – conseil ironique)

« On a donc, afin d’égarer les masses en train de se révolutionner, créé une théorie qui détourne de la pratique correcte en ce qu’elle reconnaît les phénomènes de surface et leurs reflets spontanés dans les sentiments et les idées, mais ne permet pas à la connaissance de s’élever intellectuellement au-dessus du niveau de cette spontanéité … L’appel à la spontanéité, la glorification de la pure immédiateté comme dernier recours pour la domination de la réalité sont en conséquence une tendance culturelle et idéologique essentielle de la période impérialiste pour esquiver l’identification des causes. » (Georg Lukàcs – sur la culture) – Que l’impérialisme soit passé du domaine politique au domaine économique ne change rien à ce rôle des média pour occulter la conscience.

« On s’imagine qu’avec tant de médias, on va entendre une infinité d’opinions différentes. La multiplicité et la puissance de ces porte-voix ne fait qu’amplifier l’opinion dominante du moment, au point de rendre inaudible tout autre son de cloche … Plutôt que d’être un facteur de diversité culturelle, ce foisonnement mène à l’uniformité. » (Amin Maalouf)

« Il existe une énorme différence entre ‘l’opinion publiée’, l’opinion mondaine, et l’opinion publique qui, elle, ne se reconnaît pas dans ce qu’elle lit et entend. » (Michel Maffesoli) – Les média sont faits pour servir les puissants, non pour servir la vérité, ni même pour décrire le réel.

« Les diverses émissions télévisuelles ou radiophoniques, les pages culturelles des quotidiens ou hebdomadaires constitueront pour les ethnologues à venir, un champ d’observation des plus passionnant. Le mimétisme qui y sévit, l’aspect moutonnier présidant aux multiples ‘talk show’ n’a rien à envier au conformisme logique des tribus primitives. Et la plupart du temps, ce sont les plus ‘progressistes’ qui cèdent aux délices de l’imitation clanique ou animale. » (Michel Maffesoli)

« Quand ils découvrent un nouveau mot qui leur plaît, les rédacteurs se le refilent de plume en plume jusqu’à l’écoeurement du lecteur. » (Corinne Maier)

« Je réserve dans l’année un certain nombre de semaines … où je n’accorde aucun intérêt … au monde qui nous entoure. Quand j’émerge de cette abstinence médiatique, il s’avère que je n’ai rien raté d’important. Nous vivons sous une pluie crépitante de désinformation et de rumeurs … Au cours de ces semaines d’abstinence je me consacre à la recherche d’une autre information, celles que j’ai en moi. » (Henning Mankell)

« Les lecteurs n’achètent pas un journal pour apprendre la vérité, mais pour lire les informations qui les confortent  dans leurs opinions … j’écris ce que mes lecteurs ont envie que je voie. » (un journaliste – cité par Hélie de Saint Marc) 

« Je trouve que la télévision est très favorable à la culture. Chaque fois que quelqu’un l’allume chez moi, je vais dans la pièce d’à côté et je lis. » (Groucho Marx)

« La fonction de conditionnement désormais dévolue aux moyens de communication de masse. » (Armand Mattelart)

« Les hommes n’ont plus à sortir de chez eux pour aller vers l’extérieur. C’est désormais l’extérieur … qui vient chez eux … Le consommateur de radio, de télévision, nous y ajouterons aujourd’hui de jeux vidéos, d’ordinateurs, de tablettes et de téléphones portables, se contente d’appuyer sur un bouton pour voir défiler la réalité dans un spectacle permanent, avant de l’éteindre comme si la fin des images signifiait la fin du monde … En rendant le lointain proche et le proche lointain, la neutralisation des images aboutit au même résultat : la destruction de la structure de notre être-au-monde qui est ordonnée par une série de cercles concentriques autour de nous. » (Jean-François Mattéi)

« La presse ressemble au coq qui croyait que sans son cocorico le soleil ne se lèverait pas. » (François Mauriac)

« Les gens d’affaires … se sont assurés la complicité révolutionnaire …En ouvrant la plupart des feuilles socialistes et anarchistes et en nous informant du nom de leurs bailleurs de fond, nous vérifions que les plus violentes tirades contre les riches sont soldées par la ploutocratie … Le principal avantage que trouve l’argent à subventionner ses ennemis déclarés provient de ce que l’intelligence révolutionnaire sort merveilleusement avilie de ce marché. » (Charles Maurras) – Qui, de nos jours, possède les feuilles les plus à gauche (Le Monde, Libération, les Inrocks…) ? Où sont messieurs Pierre Bergé, Matthieu Pigasse, la banque Rothschild ? Intéressantes questions que pourrait se poser le lecteur si par miracle il lui venait à l’idée de se questionner.

« Le recours massif aux images d’archives dans les journaux télévisés. » (Sophie Mazet) – Pour mieux manipuler et imager les mensonges débités. 

« ‘Télé lacrymale’, ‘télé charité’ (téléthon), les candidats à l’exhibition affluent aux portes des studios … Divers types de mise en forme du privé sur la scène publique : – Message personnel : faire savoir à des proches (ou aux responsables d’une institution) du non dit, voire de l’indicible – Verbe thérapeutique : demande de prise en charge psychique (souvent demandée à l’animateur), plus que désir de paraître, l’invité se comporte comme un patient, ses interlocuteurs comme des soignants – Confession cathodique : aveu  d’une situation, d’un sentiment difficile à assumer, on s’adresse au public, cathartique et identitaire, sorte de délivrance, de valorisation personnelle, de définition d’une identité sociale – Message collectif : parole privée mise au service d’un discours d’intérêt général, mélange de discours collectif et  d’exhibition personnelle, invités recrutés par les animateurs dans des associations formées sur la base de regroupements affinitaires, messages collectifs critiques, voire militants, le message vise à faire évoluer l’opinion publique (on se doute dans quel sens !) … Le triptyque de la survalorisation actuelle du témoignage, de la valorisation de la parole profane et de l’accent mis sur la dimension émotionnelle des expériences (soit la porte ouverte à toutes les manipulations, à tous les mensonges ; et on ne s’en prive pas en surutilisant le mode affectif dissimulant toutes les tromperies), ni analyse, ni raisonnement, ni démonstration … Compréhension, connivence, complicité, voire communion entre émetteurs et récepteurs, la télévision des animateurs (les grandes vedettes), la télévision actrice … ‘La télévision événement qui ne représente plus les événements, mais les crée’ (présentateur italien) … ‘Télévision, acteur social intervenant et prenant en charge les déficits affectifs des populations de téléspectateurs’ (Gérard Leblanc) … Rôle actif sur la scène sociale, prise en charge de la charité publique, suppléance des institutions policières ou judiciaires, soutien ou remplacement des spécialistes des questions relationnelles, incitation à la solidarité contre l’exclusion et la misère, la télévision contemporaine orchestre la compassion moderne (mais surtout orchestre la destruction de la société au service de la dictature du politiquement correct et du multiculturalisme fossoyeur de toute société cohérente et pacifiée) … Creuset consensuel où le conflit, la contradiction, la polémique n’ont guère de place (sont en fait expressément interdits), la parole passe du statut de l’exemple au statut de modèle … Un espace public féminisé, les femmes plus souvent volontaires pour cette exhibition du privé, plus volontiers spectatrices de ces émissions. » (Dominique Mehl – considérations éparses sur La télévision de l’intimité) – Hors de ces citations, l’auteur fait preuve d’une naïveté effrayante  (seule excuse, ouvrage datant de l’année 1995, période plus nette) en endossant tout ce que lui racontent les animateurs-présentateurs en relation avec le type de télévision le plus important, dit à message collectif, qui n’est plus maintenant qu’une tribune propriété des associations truqueuses et haineuses de subversion et de déconstruction de toute civilisation et de toute société.

« Le parti qui maintient l’ordre c’est le parti médiatique. C’est lui qui tous les jours dit : ‘il faut faire la guerre là’ ! ‘il faut faire la guerre là’ ! » (Jean-Luc Mélenchon)

« Nous n’avons pas d’autre adversaire concret que le “parti médiatique”. Lui seul mène bataille sur le terrain en inculquant chaque jour la drogue dans les cerveaux … Le parti médiatique est sans recours. Sa condition de survie est de le rester. D’ailleurs, le but du parti médiatique est de détruire tous les autres “émetteurs” de pensée … Le pouvoir médiatique est d’essence complotiste. » (Jean-Luc Mélenchon)

« Les engouements médiatiques auxquels il est impossible d’échapper sont créés de toute pièce par le phénomène de répétition et la psalmodiation crescendo qu’il faut alimenter sans cesse par un nouveau détail essentiel. » (Sophie de Menthon)

« Les orientations universalistes et égalitaristes dues à une forte exposition aux dynamiques de communication. » (Yves Mény et Yves Surel) – Pas moyen de dire, peut-être sans le vouloir, pour quels intérêts et pour quelles idéologies-masques œuvrent l’immense majorité des média. 

« La presse (papier ou télé ou sur le net) lit la presse et parle que ce dont parle la presse. » (Yves Michaud)

« Du sensationnel bouleversant, émouvant, excitant, mais standardisé et esthétisé, c’est-à-dire préconditionné pour la sensibilité, prêt à la consommation à répétition, prêt pour la rediffusion jusqu’au moment de faire place à un autre sensationnel … Tout est aussi authentiquement pris sur le vif que fabriqué et produit. » (Yves Michaud)

« Nous ne situons plus un événement dans son éloignement ou sa proximité relative … Tout est disponible, immédiatement présent, mais à force de présence, il n’y a plus qu’un présent qui se dévore lui-même, qui empêche l’identification de choses, d’êtres, d’affects, de situations, de souvenirs, de projets… La ‘mobilisation infinie’ de Peter Sloterdijk … notre temps est celui de la mobilisation planétaire et de la révolution permanente. » (Yves Michaud)

« Les média révolutionnaires (aujourd’hui la plupart) décident des termes de la confrontation (gauche-droite pour simplifier) aussi bien que de l’image des combattants … L’image des Etats-Unis aussi bien que du Vatican, telle qu’elle est distribuée par les média évoque la décrépitude, l’inadaptation au monde moderne (c’est-à-dire aux idéaux révolutionnaires), leur opposition essoufflée au progrès. » (Thomas Molnar) – Aujourd’hui, l’auteur choisirait sans doute un autre exemple que les Etats-Unis.

« Le système médiatique complet détenu par la gauche (après la seconde guerre mondiale) est identifié à une ‘Gestapo psychologique’. » (Jules Monnerot – cité par Antoine Compagnon) – Dans les années 1980. C’est devenu pire depuis, la haine de toute droiture y est devenue obligatoire et omni-présente.

« La persécution des valeurs nobles dans une société qui ne laisse se développer que ce qui plaît au plus grand nombre. » (Henry de Montherlant– par Alain de Benoist) – Il n’est même pas du tout assuré que la pourriture abondamment diffusée plaise à ces cibles ; plus sûr encore et de lui l’imposer et de lui faire croire…

« On me dit que le temps d’un raisonnement jugé supportable par les présentateurs télévisuels est passé à dix secondes. » (Edgar Morin) – Il faut bien que lesdits présentateurs disposent de temps pour se mettre en valeur.

« Les moyens de communication n’ont cessé de raréfier les occasions de rencontre et de discussion … Désaffection pour les lieux publics …Les foules passent d’un état rassemblé à un état dispersé … la communication fait d’elles des publics, elle rabaisse les individus en les immergeant dans des foules à domicile … Les communications se polarisent, elles sont de plus en plus à sens unique, de moins en moins réciproques … Avec vingt journalistes dévoués ou achetés on peut gouverner des dizaines de millions d’hommes (jadis un bon orateur ne pouvait en diriger que quelques petites centaines) … les moyens de communication augmentent fabuleusement le pouvoir du meneur, puisqu’ils concentrent le prestige à un pôle et l’admiration à l’autre. » (Serge Moscovici – évoquant plus les média, radio, télévision, internet ? que le téléphone)

« La télévision, depuis cinquante ans, n’aura rien été d’autre que ce qui remplaçait la vie au fur et à mesure que celle-ci se retirait. » (Philippe Muray) – On peut en dire autant d’internet aujourd’hui.

« Cela fait longtemps que les média se sont rendus maîtres de la réalité ou de ce qu’il en reste et qu’ils se réservent aussi le droit de dire ce qu’il convient d’en penser. Cela fait également longtemps qu’ils bourrent cette réalité de compassion et d’émotion … La stratégie du sanglot. » (Philippe Muray)

« La télé ne se nourrit plus que de la télé. C’est de la télé sur la télé, du spectacle dans le spectacle, et qui ne parle que de lui-même. Ses propres programmes ne lui servent plus à interroger le monde, mais à s’interroger elle-même … La télé se regarde faire de la télé. » (Philippe Muray)

« Le pouvoir presque invisible des média, par le fait même qu’il exprime l’intérêt général, est parvenu à ôter à la plupart jusqu’à l’envie, jusqu’à l’idée de seulement juger par soi-même. Qui oserait remettre en question la nouvelle union sacrée ? » (Philippe Muray)

« Les média sont attirés par le sulfureux et le scandaleux. La cause en est que les média appartiennent à l’industrie du divertissement. Et cette industrie n’a absolument aucun sens moral … Cet amusement passe par l’exaltation des bas instincts … Ce détraquement médiatique est identifié à la liberté d’expression … Les hommes des média se lancent dans une course-poursuite d’allégeance au système, dans un processus aberrant et criard. Il faut être politiquement correct ou ne pas être. » (Bernard Nathanson)

« Ceux qui occupent les plus hautes fonctions au sein des plus puissants journaux …  sont  des romantiques révoltés, réfractaires à l’ordre moral, des victimes de l’establishment. » (Eric Naulleau) – Tout comme les vedettes du divertissement public.

« Encore un siècle de journalisme, et tous les mots pueront. » (Nietzsche) – Prévision exacte.

« La fausse alerte permanente » (Nietzsche) – Entretenue par les média, emprise de l’idéologie, illusion de l’instant.

« Avec la série télévisée moderne, c’est tout un pan de la sous-culture qui s’est invitée dans le cercle domestique, chef de file d’un cortège de passe-temps infantilisants qui semblent avoir pris les rênes du réel, tout au moins dans notre Occident post-moderne allaité par de biens curieuses mamelles sur les ruines du monde patriarcal … Tableau d’une société qui ne rêve plus que par procuration, drossant mollement son imaginaire vers une réalité supplétive mais castratrice. » (Marc Obregon)

« Jadis les émissions intelligentes rendaient les téléspectateurs intelligents. De même, aujourd’hui, les émissions imbéciles (il y a pléthore) rendent les gens imbéciles. » (Michel Onfray) – C’est bien l’objectif poursuivi.

« La télévision de Polac fait désormais la loi : c’est la télévision du grand bordel où, sous prétexte de liberté libertaire alors qu’il n’y a que loi de la jungle, le plus fort en gueule, le plus spectaculaire, le plus provocateur a toujours raison sur celui qui veut argumenter un tant soit peu … Scotchant le téléspectateur devant son écran, non pas avec des idées, des arguments, des développements, un langage châtié, mais avec des attaques ‘ad hominem’, des grossièretés, des provocations, des vulgarités. » (Michel Onfray)

« Ce petit monde (médiatique) se moque de donner une information fausse (et il ne s’en prive pas), puisqu’il est une juridiction d’exception et que rien ni personne ne peut obtenir, sauf longs et coûteux procès, la restauration d’un honneur bafoué, avec un euro symbolique et la promesse que le journal va réitérer sa calomnie pour se venger de la décision de justice. » (Michel Onfray)

« Le complotisme est souvent le délire de qui a compris qu’on ne pouvait plus croire les médias dominants … La maladie complotiste a été inoculée par les médias menteurs … ‘Ce qui me gêne, ça n’est pas que tu m’aies menti, c’est que désormais je ne pourrai plus te croire’ (Nietzsche) … A force de mentir, d’endoctriner, de salir le juste et d’encenser l’injuste, de mépriser l’adversaire et de jeter l’anathème, d’intoxiquer sans limites, les médias ont créé ces chiens perdus… » (Michel Onfray)

« Les caméras cherchent …. Il faut trouver des spécimens sales et édentés, obèses et avinés. S’ils éructent ou bégayent, s’ils sont grossiers ou vulgaires, c’est encore mieux. Ils sont déjà homophobes et antisémites, misogynes et phallocrates, racistes et complotistes, climato-sceptiques et putchistes, fascistes et lepénistes, montrez-les beaufs et crades … Les médias ont abondamment  délayé ces vomissures depuis une demi-année. » (Michel Onfray – sur le mouvement des gilets jaunes) – Mais rien de particulièrement notable, tellement les média aux ordres des élites pourries ont l’habitude, et la mission de vomir sur le peuple.

« La télévision est une machine à montrer ceux qui y passent, et à cacher ceux qui n’y passent pas. » (Jean d’Ormesson)

« Depuis que nous avons la télévision à la maison nous prenons nos repas du même côté de la table comme dans la ’Cène’ de Léonard de Vinci. » (Marcel Pagnol)

« Les médias qui ont été libérés par la gauche et par les libéraux ‘avancés’ de la tutelle de l’Etat pour passer sous celle de l’argent ne sont certes pas la cause de la détérioration publique, son tableau d’exposition plutôt… » (Paul-François Paoli) – Ils aident bien quand même, et de leur propre chef, à la progression de la pourriture ambiante.

« L’obscène est cette invasion de la scène par l’humain réduit au stade pathétique de la pure revendication … L’obscénité du spectacle permanent à laquelle l’humanité se voue, à travers l’exhibition médiatique, consiste à emplir la scène de son néant. » (Paul-François Paoli) – Vanité qui n’attend rien d’autre que la vaine approbation de soi.

« Ces péplums de la débilité contemporaine que sont les ‘télés-réalités’ … favorisant la notoriété par le vide, la société narco-narcissique ne ruine pas seulement la légitimité de l’effort, elle délégitime toute notion de valeur supra-individuelle. » (Paul-François Paoli)

« Certains journaux comme … ne sont pas que des tribunes, ce sont aussi des tribunaux qui font comparaître les suspects à la barre. » (Paul-François Paoli)

« Tant que tous, bourgeois et ouvriers, s’amasseront devant leurs téléviseurs pour se laisser humilier de cette façon, il ne nous restera que l’impuissance du désespoir. » (Pier Paolo Pasolini)

« La télévision n’est pas seulement un lieu à travers lequel circulent des messages, mais aussi un centre d’élaboration de messages. Elle constitue le lieu où se concrétise une mentalité qui, sans elle, ne saurait où se loger … Au moyen de la télévision, le centre s’est assimilé tout le pays. Une grand œuvre de normalisation est commencée … elle a imposé ses modèles … celui d’un ‘homme qui consomme’. » (Pier Paolo Pasolini)

« La télévision est le dépositaire de toutes les vulgarités et de la haine de la réalité. Le sacré est donc totalement banni. Parce que le sacré, et lui seul, scandaliserait véritablement les quelques dizaines de millions de petits bourgeois qui, tous les soirs, se confirment dans leur stupide petite ‘idée d’eux-mêmes’ devant le petit écran. » (Pier Paolo Pasolini) – Dés 1958.

« Les crétins ont déjà leur ghetto dans les mass-média. » (Louis Pauwels – contestant l’idée de son confrère, Jacques Bergier, de créer des réserves à crétins)

« L’industrie du divertissement présente une efficacité bien plus grande que n’importe quel système de coercition. » (Natacha Polony et le comité Orwell) – Pour le soft totalitarisme actuel. D’où l’impératif pour la classe dominante de tenir l’ensemble des média.

« La télévision est aujourd’hui le principal vecteur de cette idéologie abrutissante qui formate les filles et les prépare au paradis de la consommation. » (Natacha Polony) – Il n’y a qu’à voir les faces stupides qui se pressent et trépignent derrière le présentateur à la moindre émission  de prétendues variétés où ce public de groupies a supplié d’assister.

« Il ne s’agit plus pour le journal de référence de décrire des faits, mais de produire un prêche idéologique permanent, d’ostraciser, de tracer la limite du bien et du mal. » (Natacha Polony)

« Avec le déplacement de la typographie (livres…) vers la périphérie de notre culture, tandis que la télévision (écrans…) en prend la place centrale, le sérieux, la clarté et surtout la qualité du discours public déclinent dangereusement … L’audiovisuel a besoin d’un langage simple (finies les péroraisons construites, argumentées et envoûtantes) … La télévision parle en permanence, et uniquement, par la voie du divertissement … Le problème n’est pas qu’elle nous offre des divertissements, mais que tous les sujets soient traités sous forme de divertissement … Le présentateur nous invite à le ‘retrouver le lendemain’, rien ne doit être vraiment pris au sérieux, ‘Et maintenant voici…’, on a suffisamment (45 secondes) pensé au sujet précédent, passons à autre chose … Tout baigne dans un fond sonore destiné à indiquer à l’auditoire quelles doivent être ses émotions … Tant qu’il y a de la musique, le téléspectateur est rassuré, pas de quoi s’inquiéter … ‘Penser’ ne passe pas à la télévision, ‘répondre qu’on ne sait pas ! Montrer des gens en train de réfléchir !’ … On se soucie moins des arguments qu’on donne que de l’impression qu’on dégage … La crédibilité (impression de sincérité, authenticité…) de celui qui énonce une nouvelle, une proposition est l’ultime critère de sa véracité … Quand une population devient folle de fadaises, quand la vie culturelle prend la forme d’une ronde perpétuelle de divertissements, quand les conversations publiques sérieuses deviennent des sortes de babillages, quand le discours sérieux se dissout en gloussements, quand, en bref, un peuple devient un auditoire et les affaires publiques un vaudeville … » (Neil Postman – considérations éparses sur la télévision)

« Si tu te fais virer, ce n’est pas parce que tu a été mauvais, mais que l’intelligence on n’en a rien à foutre. » (Olivier Pourriol – résumant son expérience de chroniqueur au Grand Journal de Canal + – On/Off) – On s’en doutait.

« Les médias ne sont évidemment pas la cause du terrorisme, mais leur fonction explique, au moins partiellement, pourquoi il a crû si vite. » (publication Science et Vie) – « Le terrorisme est le type même du fléau qui se repaît des médias. » (François-Henri de Virieu) – C’est d’une telle évidence ! Sensationnalisme, voyeurisme et audimat.

« Idéologie du ‘live’, du direct, de l’instantané », réduire le temps d’analyse et de réflexion, faire primer la sensation. » (Ignacio Ramonet)

 « Seul le visible mérite information. Pas d’image, pas de réalité, donc n’existe pas médiatiquement. Les événements producteurs d’images fortes, violences, guerres, catastrophes, souffrances et chagrin, mort… prennent dés lors le dessus de l’actualité … Contrainte de suivre la télévision, la presse écrite croit alors pouvoir recréer l’émotion en publiant des textes (reportages, témoignages, confessions) qui jouent, de la même manière que les images, sur le registre affectif et sentimental, s’adressant au cœur et non à la raison, à l’intelligence. » (Ignacio Ramonet) – L’avantage pour les médias est de capturer et captiver son auditoire, pour tout pouvoir de transformer des citoyens intelligents en un troupeau gémissant et larmoyant.

« L’hyper-émotion, figure caractéristique de la surinformation … sous l’influence du média d’information dominant qu’est la télévision … sa fascination pour le ‘spectacle de l’événement’ qui a déconceptualisé l’information et l’a plongée dans le marécage du pathétique … qui a établi insidieusement l’équation suivante : ‘Si l’émotion que vous ressentez en regardant le journal télévisé est vraie, l’information est vraie’. » (Ignacio Ramonet) – « La course au mieux-soi disant émotionnel. » (Elisabeth Lévy)

 « Bidonnage, Sensationnalisme, Racolage, Hyperémotion, Mimétisme médiatique ; les différents média sont enchaînés les uns aux autres, ils fonctionnent en boucle, les média répétant les média, imitant les média … Les média s’autostimulent, se surexcitent les uns les autres, multiplient les surenchères et se laissent emporter vers la surinformation dans une sorte de spirale vertigineuse, enivrante, jusqu’à la nausée. » (Ignacio Ramonet)

 « Un fait est vrai non parce qu’il obéit à des critères objectifs, rigoureux et recoupés à la source, mais tout simplement parce que d’autres média répètent les mêmes affirmations et confirment … La répétition se substitue à la démonstration. » (Ignacio Ramonet) – A l’inverse, si un seul média, généralement de peu d’envergure, l’évoque, c’est qu’il ne va pas dans le sens de la doxa officielle, ce qu’il faut dire et faire croire, donc qu’il n’existe pas.

Scénario télévisé type d’une catastrophe, selon Ignacio Ramonet (résumé) :

« – Violence et sang lui permettent de prétendre à la place principale : en ouverture de l’émission.

– Un reporter sur les lieux pour l’effet de direct : circonstances et dommages…

– Un premier témoin (victime de préférence) raconte ce qu’il a vu (même s’il n’a rien vu).

– La caméra confirme en s’attardant sur le désastre.

– Deuxième témoignage, celui d’une autorité opérant sur le terrain (pompier, policier… uniforme nécessaire) explique son intervention, dégâts, risques, nature de l’explosif… On est dans la technique.

– Nouvelles images de ruines.

– Intervention d’une autorité supérieure (préfet, ministre, responsable politique…) qui survole l’événement, le relie à un cadre plus général (terrorisme…), relativise, rationalise, rassure. On est dans le compassionnel, la promesse d’action de superman.

Ainsi par le truchement de trois personnes emblèmes (victime, sauveteur, dignitaire) l’événement est montré dans toute son horreur et expliqué dans sa logique. Les téléspectateurs sont effrayés mais rassurés par l’efficacité et le savoir-faire des autorités … Propos raisonnables, images délirantes. »

« Le néo-féminisme poursuit son entreprise de destruction des libertés publiques. La lecture des articles publiés par la presse ‘mainstream’, à savoir le journal Le Monde et le site de France TV info, fait se dresser les cheveux sur la tête. Concernant le détail des faits, on s’en tiendra au contenu de ces articles, dont on invite à la lecture. Pour mesurer aussi à quel niveau de bassesse voyeuriste certains médias, qui se revendiquent pourtant de référence, sont parvenus. (Florence Rault – à propos d’une affaire prétendue de harcèlement)

« La survie médiatique appelle un accroissement sans limite des doses. L’opinion publique ne fait plus la synthèse de l’action d’un homme politique ou des livres d’un auteur. Le sens de la continuité se perd. Le plus récent coup médiatique abolit le passé, le bien comme le mal. Et, quelques jours, quelques heures, suffisent à l’abolir à son tour. » (Jean-François Revel)

« Selon une maxime illustre, ‘le commentaire est libre, l’information est sacrée’. J’avoue avoir souvent l’impression que c’est l’inverse : que l’information est libre et le commentaire sacré. Mais le mal le plus pernicieux c’est l’opinion déguisée en information … Le droit d’exprimer toutes les opinions, y compris les plus extravagantes, les plus haineuses, le droit d’avoir tort, de mentir, de bêtifier a déteint sur la mission d’information. » (Jean-François Revel) – Ecrit avant l’introduction de la censure en France qui interdit ce qui est contraire à l’idéologie dominante, à l’histoire officielle ou même aux intérêts de certaines associations.

« Au lieu de faire une enquête, le journaliste fait un sermon … Les titres constituent des jugements de valeur, non des comptes rendus … L’homme n’a pas besoin qu’on le force intellectuellement à être malhonnête (inféodation, intérêts…), il y parvient très bien tout seul, il parvient aussi tout seul, sans être contraint, à être incompétent … Au lieu d’informer leurs semblables, les journalistes veulent trop souvent les gouverner. » (Jean-François Revel)

« On invoque ‘l’indépendance’, le ‘pluralisme’, fort peu la crédibilité et presque jamais la compétence, la connaissance des questions traitées … Les média nous servent-ils à mieux connaître notre monde ou pas ? Quelle est la part de vérité de ce qu’ils véhiculent ? … C’est le problème principal ; c’est rarement (jamais) celui qui est abordé. Quand il l’est les réactions de rejet du milieu journalistique sont des plus vives, voire féroces … La presse est le seul métier où il n’y ait aucun contrôle professionnel, déontologique. »(Jean-François Revel) – Pas étonnant que les journalistes soient la profession la plus méprisée des Français, jugés juste moins pourris que les politiciens, c’est tout dire !

« Aujourd’hui, il ne faut pas laisser la pensée s’échapper du dispositif, éviter qu’une brèche ne s’ouvre dans la mobilisation universelle de l’étant et de la pensée, empêcher que l’esprit ne se manifeste en prévenant tout décalage entre la pensée et le monde. L’ajustement doit être parfait … Accident : cellule de soutien psychologique, pour rattraper le coup. Chaque trou doit être bouché par lequel l’esprit pourrait se réinsinuer … Hypnotiser la conscience, la saturer matériellement à défaut de pouvoir s’en rendre maître conceptuellement. » (Olivier Rey) – Telle est la fonction des média de masse.

« Le capitalisme avancé … a très bien compris tout le parti qu’il peut tirer de la fièvre avant-gardiste et de la perpétuelle remise en question des valeurs … Une société mobile, malléable, ouverte au changement continuel … Tout avant-garde fascinée par la subversion et ‘l’audace’ cesse de la menacer et devient bel et bien son alliée. » (François Ricard) – D’où l’intérêt des milliardaires pour les médias les plus gauchistes possibles.

« Le propre de la télévision et la raison de sa supériorité sur les autres média consistent en ce qu’elle réussit infiniment mieux à s’approcher de ce ‘degré zéro du contenu’ qui est l’idéal de toute communication de masse … instaurant une communication ‘pure’, occupant sens et cerveau sans transmettre aucun message ni programme … Fascination ravie, assimilation passive et euphorique … Ni décryptage, ni étude, seulement la capacité de sentir, de voir,  d’entendre et d’éprouver de la jouissance … La règle d’or : accrocher l’auditoire et ne pas le perdre, donc se tenir proche de lui, de ses attentes … sans jamais le troubler, le dépayser. » (François Ricard) – Sans transmettre aucun message ?

« Le monde des média est avant-tout celui de l’entre-soi idéologique, qui s’appuie sur le rejet … de tel ou tel courant politique et la complaisance …  envers certains mouvements de pensée et groupes de pression. On voit, dés lors, quelle parenté il peut entretenir avec le formatage médiatique des régimes autoritaires. » (Ingrid Riocreux) – Schématiquement et simplement, c’est un milieu pourri.

« L’invité est soumis au bon vouloir de l’invitant, qui règne en maître sur son émission ; tendre avec ceux qu’il apprécie, féroce avec ceux qu’il hait. ‘ Sur un plateau de télévision, l’impression produite vient encore plus de l’interrogateur que de l’invité. Il suffit d’un peu d’ironie dans les yeux, de fiel au bord des lèvres, d’un parfum de soupçon pour provoquer, avec une seule moue, une petite déchirure d’image … c’est le journaliste insinuateur qui distribue les bons et les mauvais points’. » (Ingrid Riocreux – citant Philippe de Villiers)

« Le mépris pour la ‘geusaille’ mal-pensante qu’il s’agit de rééduquer est une donnée-clef dans l’élaboration du discours journalistique (vocabulaire bas, choix de cacher des informations qui risqueraient d’être mal interprétées…). » (Ingrid Riocreux)

« Le peuple parle mal, parlons comme lui ; le dédain prend le masque de la prévenance … Faisons jeune… » (Ingrid Riocreux) – Dédain assurément mais aussi inculture et vulgarité naturelle dans le milieu médiatique.

« Le mimétisme du langage commun vis-à-vis du parler journalistique est frappant et inquiétant, car du mot à l’idée, il n’y a qu’un pas … Tous les journalistes parlent de la même manière et le commun des mortels parle comme à la télé, donc comme les journalistes … L’homme de la rue répètera les formules creuses sur le vivre-ensemble, le danger de l’extrême droite, les bienfaits de l’Europe, vomira sur Donald Trump…  Il n’en sait rien, mais on le dit, donc il le dit. » (Ingrid Riocreux) – C’est particulièrement vrai au niveau de stupidité et de servilité atteint par la bourgeoisie-bobo.

« Le discours du journaliste s’émaille de petites citations temporelles. ‘Déjà’, ‘encore’, ‘pas encore’… qui inscrivent les phénomènes sur un axe temporel dont le terme est fixé … Progression inéluctable vers un avenir pré-écrit … ‘La peine de mort est encore’, ‘l’euthanasie est déjà’, ‘l’avortement…’, ‘La légalisation du cannabis…’, ‘le mariage homosexuel…’ … Cela va dans le sens de l’histoire, c’est inéluctable … Ces petites indications temporelles  sont censées nous permettre de situer tel pays sur l’axe du progrès. » (Ingrid Riocreux) 

« La classe dominante considère qu’il est plus facile de garder sous contrôle une société d’idiots que de gouverner un peuple intelligent. » (Ingrid Riocreux) – Ce qui explique les politiques suivies depuis plus de trente ans en matière d’information (média), d’éducation (si on peut employer ce terme) et de communication en général.

« Une émission qui repose sur la mise en scène de débats dans le goût qui plaît, c’est-à-dire celui de l’affrontement surjoué et de l’offuscation hyperbolique. Le concept même du débat hystérisé, des réactions outrées, de l’excitation permanente et de la parole sans cesse confisquée, coupée, caricaturée qui me déplaît. «  (Ingrid Riocreux – sur les émissions dites de débat ou de soi-disant divertissement destinées aux voyeurs)

« A vouloir jouer au curé, au juge, à l’élu, à l’instituteur, en oubliant sa mission première d’information, la presse… » (Ivan Rioufol) – Sauf rares exceptions, sa mission n’est plus maintenant que de propagande et d’intoxication.

« Les grands inquisiteurs ont leurs ronds de serviette dans la plupart des journaux, radios et télévisions où ils se relaient, s’épaulent se cooptent depuis des lustres. Ils s’y comportent en propriétaires repus  … Ils s’adressent moins à un lectorat ou à des auditeurs (qu’ils méprisent) qu’à leurs propres confrères (caste dont dépend le maintien de leurs privilèges), dans un exercice d’admiration mutuelle et d’audaces certifiées impeccables … Le journaliste qui se réclame majoritairement de la gauche, est souvent semblable au clerc : sa foi ne s’inquiète pas des faits, tant il est persuadé représenter le bien et la vertu. Le ricanement, le dénigrement, voire l’insulte sont ses arguments … Ce journalisme-lessiveuse, tel qu’il se pratique majoritairement en meute et les yeux clos… » (Ivan Rioufol)

« La course à l’audience a accentué les ficelles les plus grosses : le voyeurisme, l’exhibitionnisme, le nombrilisme, la futilité. ‘Loft story’ a été l’aboutissement de ce système reposant sur un grand néant. Il n’y a plus de fond. Seule importe la forme. Plus elle est vulgaire, plus elle est écoutée. » (Ivan Rioufol)

« Le conformisme du journalisme, qui s’est laissé submerger par les idées toutes faites, l’autocensure, la traque aux déviants, et la flatterie des puissants. Le journalisme s’est majoritairement rangé du côté du discours dominant, aseptisé et hygiéniste. Il a participé à la conspiration du silence sur la faillite du modèle diversitaire, en acceptant de taire ou de  maquiller les faits. La presse muselée (de jadis) est devenue muselante. » (Ivan Rioufol) 

« L’essentiel pour tout organisme journalistique est de justifier son existence en fabriquant, en suivant ou en s’opposant à un événement … Jamais expression n’aura été aussi juste que celle –ci ;  ‘Créer l’événement’. »  (Oliver Rohe)

« La radio ne nous a peut-être pas rendus plu sots, mais elle a en tout cas rendu la sottise plus sonore. » (Jean Rostand)

« Il ne faut pas prendre au tragique ce que l’on ne peut même pas prendre au sérieux. » (Raymond Ruyer)

« Au nom du droit des gens, il pratique tantôt le journalisme de meute, tantôt le journalisme de salon. Le jeu consiste à désigner un soir un coupable … à le traquer des jours durant, puis à partir en chasse contre un autre gibier. » (Edouard Sablier – sur le journalisme)

« Au savoir est préféré le vécu … Celui que l’on a tiré de ce qui est vécu sur le ‘terrain’ … Pas un média qui n’ait compris qu’on fabriquait mieux des décervelés en les convainquant qu’ils ont une pensée … Noyer dans le ‘cause toujours’ … Donner voix aux quelconques pour les maintenir dans la soumission, est l’enfance de l’art démagogique … ‘France Inter’, radio où les journalistes s’écoutent écouter des auditeurs qui écoutent si on les écoute. » (Michel Schneider) – Monsieur Lambert , Madame Michu, soit Paul et Daphné à l’antenne : Faut-il suivre les recommandations de l’OMC ?

« ‘On y trouverait donc … sur tous les sujets possibles, tout ce qu’il faut dire en société pour être convenable et aimable’ (Flaubert annonçant son Dictionnaire des idées reçues). Je ne suis pas convenable, mais n’ai pas eu la prétention ni le courage d’écrire l’édition 2002 d’un tel dictionnaire. Et puis, il existe déjà : lisez ‘Le Monde’, vous saurez ce qu’il convient d’aimer : la gauche plurielle, le processus Matignon,, les ‘rave-parties’, les parentés homosexuelles, le cinéma français, les romans écrits par les femmes d’intérieur ; je veux dire, qui racontent leurs intérieurs … et ce qu’il est convenable de détester : la France moisie, le libéralisme, la pudeur sexuelle… En revanche vous pourrez continuer d’ignorer des faits sociaux ou politiques importants, mais n’entrant pas dans le politiquement correct. » (Michel Schneider – Big mother). Evidemment ces listes d’exemples sont à mettre à jour depuis 2002, citons seulement dans les amours fortement suggérées, toutes les formes de cosmopolitisme, d’antiracisme et d’élitisme, l’Europe… et dans les détestations obligatoires, toutes les formes de populisme, M. Poutine et la Russie… Le quotidien cité y veille.

« Un journal plaît plus par la cause qu’il défend que par la manière dont il la plaide. » (Petit-Senn)

« Les média répètent ce que disaient ceux qui les tiennent aujourd’hui quand ils avaient vingt ans. Ils retardent donc d’une génération, de deux parfois. » (Michel Serres)

« La médiasphère fait prévaloir le papillonnage sur la concentration. » (Raffaele Simone)

« La télévision produit des images et efface les concepts ;  mais elle atrophie ainsi notre capacité d’abstraction et avec elle notre capacité de compréhension. » (Raffaele Simone)

« Passés de l’information à la production d’émotion. » (Peter Sloterdijk)

« Les faiseurs de radio et de télévision ont perpétré un coup d’état médiatique, ils se sont placés au premier rang (et loin devant les autres) des divertisseurs et des communicateurs nationaux … Que représente un grand philosophe ou écrivain ou moraliste à côté d’une présentatrice de journal télévisé ? Les animateurs de télévision ont pris le pouvoir du jour au lendemain. » (Peter Sloterdijk) – Fortune (matérielle et psychologique) qui les rend d’autant plus soumis à leurs maîtres.   

« Les médias se voient pourvus du potentiel de déclencher des épidémies affectives (et ils ne s’en privent pas !) … Tous les thèmes capables de faire des grands titres se déploient selon le principe de l’infection virale. » (Peter Sloterdijk) 

« Une presse pratiquant explicitement l’excitation artificielle, considérant comme une aubaine de pouvoir déclencher des psychoses de simplification massive … Fin dangereuse de l’humanisme littéraire … Les ‘reportages‘ dénonciatoires … effaçant la différence entre prescriptions et descriptions … Les contresens productifs et la malveillance créatrice… » (Peter Sloterdijk – sur une controverse  concernant un de ses discours) – On reconnaît bien là  nos média..

« Nous vivons dans un climat mêlé, fait de résignation intellectuelle et de clownerie médiatique offensive … Les fous des média qui croient que faire le pitre devant la caméra constitue la moitié de la vie. » (Peter Sloterdijk) 

« Les sociétés modernes sont organisées comme des bourses à thèmes. On y émet constamment de nouvelles valeurs thématiques qu’on négocie au jour le jour. Le débat public …  forum destiné à régler les affaires que l’on fait avec ces thèmes. Les grands mass-médias … sont engagés dans un combat permanent pour que leurs thèmes aient la cote la plus élevée possible. Et lorsqu’un thème à scandale s’impose dans la société, cela signifie seulement qu’une rédaction est parvenue à émettre une proposition d’émotion  telle  que les concurrents doivent l’imiter à n’importe quel prix, jusqu’au point où toute une société devient quasiment monothématique et se synchronise sur une seule et même émotion … Nous vivons constamment  dans des champs d’excitation collective, dans des épidémies d’opinion dont il est difficile de s’immuniser» (Peter Sloterdijk – Ni le soleil ni la mort)  – C’est ainsi qu’on assiste à la semaine consacrée et obsédée par l’inceste, suivie de la semaine de la catastrophe climatique, suivie de la semaine du remaniement gouvernemental, suivie de la semaine de l’extension de la pauvreté, etc. – « La possibilité d’être contacté en permanence n’est qu’une expression de la mise en réseau ou de la mondialisation Lorsque nous disons ‘globalisation’ ou ‘mondialisation’ … nous parlons de la mise en place du système de stress  synchrone à l’échelle mondiale …  Les thèmes chargés d’une forte énergie emportent presque tout … Passe pour asocial celui qui ne se tient pas disponible en permanence pour le stress synchrone. L’excitabilité est désormais le premier devoir civique. »  (même auteur)

« La presse (le mot désignant tous les mass-média ) est ce lieu privilégié où se manifeste cette hâte et cette superficialité qui sont la maladie mentale du XX° siècle … Elle dépasse en puissance les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Pourtant … en vertu de quelle loi a-t-elle été élue et à qui rend-elle compte de son activité ? … Quels sont les électeurs de qui les journalistes occidentaux tiennent leur position prépondérante ? pour combien de temps l’occupent-ils et de quels pouvoirs sont-ils investis ? » (Alexandre Soljénitsyne)

« Cette mode du jeunisme qui veut qu’on confie le commentaire à celui qui n’y connaît rien. » (Alain Soral)

« La presse ne répand pas l’opinion publique, elle la produit. » (Oswald Spengler)    

« Qu’est-ce que la vérité ? Pour la foule c’est ce qu’elle lit et entend constamment … La vérité publique du moment, qui seule importe dans le monde réel des actions et des succès, est aujourd’hui un produit de la presse. Ce qu’elle veut est vrai. Ses chefs produisent, transforment, échangent les vérités. Trois semaines de travail de la presse et le monde entier a connu la vérité. Ses raisons sont irréfutables tant il y a d’argent pour les répéter sans interruption … Il est permis à chacun de dire ce qu’il veut (pas en France aujourd’hui) ; mais la presse est libre d’en prendre ou non connaissance. Elle peut condamner à mort chaque vérité en refusant de la divulguer au monde, effrayante censure du silence. » (Oswald Spengler) – Ne connaissant pas la télévision l’auteur se limitait à la presse.

« La dimension temporelle du journalisme est une simultanéité nivelante. Tout a  plus ou moins la même importance. Tout n’est que quotidien. Les contenus et les significations sont ‘soldés’ le jour suivant … La vision journalistique aiguise chaque événement, chaque situation pour atteindre une puissance de pénétration maximale … L’énormité politique  et le cirque, les bonds de la science et les bonds de l’athlète ont le même tranchant… » (George Steiner – Réelles présences)

« Freud montre aussi qu’il existe aussi des ‘foules artificielles’, ou ‘conventionnelles’, qu’il analyse à travers les exemples de l’Eglise et de l’Armée … Or, les industries de programmes (essentiellement audiovisuelles) sont aussi ce qui forme chaque jour, et précisément à travers les programmes qu’elles diffusent en masse, de telles ‘foules  artificielles’ … Ces foules relativement éphémères que sont les audiences … sont précisément constituées par le fait qu’un seul et même objet retient leur attention. » (Bernard Stiegler) – On peut estimer que ces foules éphémères vont se multiplier avec l’invasion démente des polémiques stupides suscitées par le moindre message internet (twitter) ne reprenant pas la menteuse doxa officielle. Alors foules de lyncheurs généralement.

« Presque toute la vie sociale est désormais contrôlée par l’industrie des temps de cerveaux disponibles qui détruit la conscience individuelle et collective … Temps des audiences grégaires, des cerveaux sans conscience et des systèmes nerveux transformés en systèmes réflexes, c’est-à-dire pulsionnels … Régression mentale, avilissement moral et anesthésie de l’intelligence et donc de la volonté qui traduit l’intelligence en actes. » (Bernard Stiegler – Réenchanter le monde)

« Si l’on ne parlait plus de ‘média’, mais d’une vitrine électronique, qui présente le monde à son public sous la forme la plus développée possible de l’illusionnisme. » (Botho Strauss)

« Le grand Guignol politique, journalistique, académique, administratif occupant le devant de la scène. Et c‘est, en effet, obscène. » (Hélène Strohl) – Pour captiver, et capturer, les abrutis de télévision.

« Twitter est le vrai rédacteur en chef des journaux progressistes. » (Jeremy Stubbs)  –  En rapportant les flots de bêtise crasse et haineuse que les excité(e)s y répandent.

« Ce sont bel et bien les média qui orchestrent les opérations de lynchage lorsqu’ils décident (sur ordre supérieur) de jeter une personnalité politique ou un intellectuel en pâture à une opinion publique qu’ils auront pris le soin d’influencer au préalable. » (Malika Sorel-Sutter) – Exécuteurs de basses œuvres.

« Les pignoufs de la télé, dont la grossière autosatisfaction culmine dans le clochardisme excessif le plus déboutonné. » (François Taillandier) – On pourrait être beaucoup plus dur.

« L’homme d’un seul livre est à craindre, dit-on ; mais qu’est-ce auprès de l’homme d’un seul journal ! » (Gabriel Tarde)

« La presse a beau se déconsidérer de plus en plus par la vénalité fréquente des journalistes, par la connaissance croissante qu’on a de leur partialité vénale, le pouvoir de la Presse se maintient et même s’agrandit parce qu’elle répond à un besoin d’information et d’excitation quasi alcoolique des esprits. » (Gabriel Tarde) – Du temps de l’auteur, la télévision était inconnue.

« Premier point pour un journal : faire retourner les têtes par quelque gros tapage. Le procédé le plus simple et le plus connu, c’est de scandaliser les gens, ou bien de les effrayer par quelque fausse nouvelle ou par l’exagération mensongère d’une nouvelle vraie … Pour retenir le lecteur (le téléspectateur), il a de temps en temps besoin de servir un scandale inédit, une nouvelle à sensation, une diffamation bruyante … En fait d’arguments, l’un des meilleurs est encore le plus banal : la répétition incessante des mêmes idées, des mêmes calomnies, des mêmes chimères. » (Gabriel Tarde) – L’effrayante inculture du journaliste sorti d’école permet même de ne presque rien inventer, il suffit que le directeur de rédaction laisse libre cours à la fébrile, crédule et incurable stupidité de ses employés, à défaut même de leurs obsessions personnelles et de leur servilité envers les puissants.

« Il est à remarquer que tout ce qui tend à la guerre civile, ou même à la guerre extérieure, est favorable à la vente des journaux. » (Gabriel Tarde) – D’où l’évidente inclination des média à diviser, exciter les gens, fabriquer des conflits, les encourager par leur tapage. 

« Ce qui limite le vrai n’est pas le faux, mais l’insignifiant. » (René Thom)

« Lorsqu’un grand nombre des organes de la presse parvient à marcher dans la même voie, leur influence à la longue devient presque irrésistible, et l’opinion publique, frappée toujours du même côté, finit par céder sous leurs coups … L’opinion opposée ne trouve plus moyen de se produire … La liberté de la presse existe alors de nom mais en fait règne la censure et une censure mille fois plus puissante que celle exercée par le pouvoir. » (Alexis de Tocqueville) – La presse française.

« Le système médiatique  est chargé de fixer ce que l’on doit savoir de la réalité, en termes post-modernistes d’en écrire le ‘narratif’, de diffuser une vulgate sélective, de représenter un monde tel que l’on veut qu’il soit autant que riche en spectacle (bienvenue aux  théories dites du ‘genre’, hautes en couleurs) … sur le ton moral et grandiloquent de l’éthique post-moderniste procurant au journaliste une chaire de prophète imprécateur … Le prétexte de la démocratie participative justifiant des débats entièrement construits et orientés … Les événements sont construits en fonction des directives d’un prisme de valeurs et d’impératifs (sans qu’il y ait besoin de mots d’ordre, par simple effet d’émulation, de convenance globale, sauf à risquer l’exclusion de la corporation) … Du discours idéologique à la ‘petite phrase’ (plus facile à manier). » (Shmuel Trigano)

« Les média, par leur puissance, donnent de nouveaux moyens d’occultation de l’esprit humain. Ils ont développé de manière hypertrophique deux cancers : la publicité et l’information. » (Pierre Vadeboncœur)

« Les sinistres divertissements des samedi soirs télévisuels à base de strings et de confettis. » (Philippe Val)

« Rien n’est plus vieux que le journal d’hier. » (Paul Valéry)

« Son unanimité l’oblige à se maintenir dans une médiocrité passe-partout, à se soumettre plus qu’à guider. Elle souligne et renforce  la tendance. c’est un haut-parleur plus qu’un instrument original. … On peut dire qu’une famille inculte s’enrichit par la télé, et qu’une famille cultivée s’y appauvrit. » (Jean de la Varende – sur la télévision) – Encore du temps de l’auteur gardait-elle quelque qualité et un peu de dignité.

« Le poignard le plus aigu, le poison le plus actif et le plus durable, c’est la plume dans des mains sales. » (Louis Veuillot)  

« La presse qui a besoin d’être vendue, fournit à l’homme des admirations à sa portée. » (Alexandre Vialatte)

« La presse est une bouche forcée d’être toujours ouverte et de parler toujours. De là vient qu’elle dit mille fois plus qu’elle n’a à dire, et que souvent elle divague et extravage. » (Alfred de Vigny)

« Médiacratie, par bien des côtés, devient synonyme de médiocratie, de pouvoir de la médiocrité. » (François-Henri de Virieu)

« On gouverne par les médias, on renverse les gouvernements par les médias, on fait la guerre par les médias, on vide ou on remplit les stades par les médias. Demain, on enseignera par les médias. » (François-Henri de Virieu) – On ment par les média, on trompe et manipule par les média, on censure, insulte et fait taire par les média. M. de Virieu, homme des média sait fort bien se censurer lui-même.

« Jadis, il y avait des situations de face-à-face : gouvernant-gouverné, juge-inculpé…  On voit se former aujourd’hui des triangles dans lesquels s’insèrent les médias. Triangle gouvernement-médias-opinion, enseignants-médias-enseignés (il faudrait rajouter les parents), justice-médias-inculpé. »  (François-Henri de Virieu)

« La liberté d’opinion (dans ce contexte plutôt d’expression) : Il faut distinguer le domaine qui est hors de l’action et celui qui en fait partie … Pour le premier, liberté totale, illimitée, sans restriction ni réserve, besoin absolu pour l’intelligence … Mais les publications destinées à influer sur ce qu’on nomme l’opinion, sur la conduite de la vie, constituent des actes et doivent être soumises aux mêmes restrictions que tous les actes, ainsi que la suggestion, la propagande, l’influence par obsession …  La liberté de l’écrivain influent ne peut être illimitée … ni celle des média pour atteinte aux principes de moralité, bassesse du ton et de la pensée, mauvais goût, vulgarité, atmosphère morale sournoisement corruptrice.  » (Simone Weil – L’enracinement) – On ne pourrait donc plus vomir sur autrui ou sur ce que respecte autrui ! Imaginons un Occident respectueux et propre.

« Des journaux où aucun collaborateur ne pourrait demeurer s’il ne consentait à altérer sciemment la vérité … Le journalisme se confondant avec l’organisation du mensonge. » (Simone Weil)

« La tâche du journal revient  à l’art en dire de moins en moins à  de plus en plus de gens … De même pour la radio, la télévision et même pour  la librairie … Nous voici à une époque où l’énorme masse de communication par habitant rencontre un courant toujours plus mince de communication globale. De plus en plus, il nous faut accepter un produit standardisé, inoffensif et insignifiant … Quand il y a communication sans besoin de communication, simplement pour permettre à quelqu’un de  gagner le prestige social et intellectuel d’un ’prêtre de la communication’, la qualité et la valeur communicative du message tombe comme un fil à plomb … Les gens qui ont choisi pour carrière la communication n’ont souvent rien à communiquer. » (Norbert Wiener – prémonitoire – sur la monstruosité de nos moyens de communication) – Tout le monde sait que la quantité fait disparaître la qualité, mais on fait comme si on ne le savait pas. Tout le monde sait qu’un communicant (et celui qui recourt à ses services) est une outre vide, mais on fait au moins semblant de les écouter.

« Lorsque à l’occasion d’attentats terroristes la presse devient comme folle, multipliant les éditions spéciales, répétant à l’infini les mêmes supputations, entretenant la dramatisation au point même de perdre le sens des proportions et de la mesure. » (Michel Wieviorka et Dominique Wolton) – La télévision passant en boucle les mêmes images (truquées ou non) assorties des mêmes commentaires stupides. Que les média et leurs servants soient hystériques, c’est évident même en temps ordinaire.

« La presse n’est pratiquement jamais revenue sur ses erreurs, elle se contente de remplacer, au fur et à mesure qu’il faut bien les abandonner, des hypothèses fausses par d’autres. » (Michel Wieviorka et Dominique Wolton – à propos d’imputations à des terroristes, mais on peut élargir) – Evidemment, on ne va pas avouer qu’on a voulu sciemment tromper et manipuler le public.

« Une chose dont on ne parle pas n’a jamais existé. Seule l’expression confère une réalité aux choses. » (Oscar Wilde) – Les média sont très forts pour trier ce qui doit être et ce qui ne doit jamais être.

« La télévision abaisse tout vers la banalité démocratique. C’est le média de masse désacralisateur par excellence. Il fait spectacle de tout. Chacun, célèbre ou anonyme, dirigeant ou dirigé, est l’acteur de son propre rôle. » (Eric Zemmour) – Magnifique outil de promotion du narcissisme.

« L’existence des média dépasse le cadre des affaires. Ils sont aussi information et désinformation, apologétique et critique, sermon moraliste et incitation à la débauche, instruction et abrutissement, lutte pour les idées générales et des intérêts particuliers … Ils clouent littéralement l’attention de la majorité de la population occidentale en lui fournissant en continu informations, potins, distractions et sensations … Arbitre culturel suprême … Rôle déterminant en politique … Force organisatrice devant laquelle l’opinion publique et la société civile ainsi privées de leur autonomie ont abdiqué leur indépendance et leur pouvoir. » (Alexandre Zinoviev)

« Télévision. – Y passer. La plus haute forme de la gloire humaine. » (l’auteur, exceptionnellement, ou ce qu’aurait pu noter Flaubert dans son dictionnaire)

« La télévision ! C’est un cinéma … Où l’on peut aller … en restant chez soi. » (chansonnette populaire lors de l’apparition de l’écran magique dans les foyers – charmant avec l’air entraînant)

« Ouvrez les yeux, fermez la télé. » (slogan de mai 68)

« Quand on élève un trône pour le mensonge, on dresse une potence pour la vérité. » (proverbe)

« Course au mieux-disant émotionnel – Information à l’estomac (parodie de  La littérature à l’estomac de Julien Gracq) – Atmosphère à la fois belliqueuse et compassionnelle. » (quelques appréciations sur les média)

« De la voix de la France à celle de la machine à sous. » (?) – Télévision.

« Les antennes paradiaboliques. » (?) –Dénoncées en Orient du haut des minarets. A assez juste titre.

« Les média ne transmettent pas les nouvelles, ils les créent. » (?)

« Banalité triomphante, obscurantisme prétentieux, vulgarité régnante. » (?)

«  Les média privilégient l’immédiat, le spectaculaire et bannissent tout raisonnement. » (?)

« Le laquais, l’homme d’un seul journal. » (?)

« Jamais aussi peu d’hommes n’ont fait autant de bruit. » (?)

« Les perroquets médiatiques. » (?)

« Il n’y a  aucune dérogation à l’impératif d’avachissement. » (?)

« Regarder durablement France télévisions est une expérience qui peut rendre durablement idiot. » (?)

« Ces émissions de télévision qui puent l’optimisme et le mensonge. » (?)

« Le défilé ininterrompu,  l’enchevêtrement des images a pour fonction d’empêcher la réflexion de se poser. » (?)

« Les média ne voient rien, car en plus d’être soumis à la censure du conformisme à la pensée unique, ils sont tout occupés à scruter les phénomènes de société qu’on met en scène à leur intention, et avec l’intention de détourner l’attention du public. » ( ?) – les polémiques stupides, les petites phrases, l’exhibitionnisme sur Twitter.

A tout prétendu seigneur, tout réel déshonneur. Il s’agit du journal Le Monde, la publication des bobos. Il serait lassant de reprendre tous les reproches, parfois cinglants, que lui font Daniel Carton (Bien entendu … c’est off), Bernard Poulet (Le pouvoir du Monde), Eric Naulleau (Petit déjeuner chez Tyrannie), Emmanuel Lemieux (Le pouvoir intellectuel), Pierre Péan et Philippe Cohen (La face cachée du Monde), Alain Rollat (Ma part  du Monde), Michel Legris (Le Monde tel qu’il est)… entre autres. Pour ma part, lecteur assidu jadis, il y a quelques quarante ans que j’ai compris où cette publication voulait en venir. Son origine l’explique : influence des Dominicains à l’origine (c’est-à-dire, à cette époque au moins,  de la frange gauchiste, débordante de moraline et de l’orgueil qui la soutient et l’accompagne,  destructrice, de l’Eglise catholique, s’appuyant sur le Charles Péguy présentant son côté infatigable donneur de leçons) contaminée (ou confortée ?) par l’entrisme trotskyste prépondérant dès les Années 1970 et dont on connaît le savoir-faire. Reprenons simplement quelques éléments tirés, mais non exactement cités (absence de caractères italiques), du Pouvoir du Monde de Bernard Poulet : –  Identification avec le Bien et lutte de celui-ci contre le Mal – usage et abus de la position de force du Monde (‘crédibilité’ et puissance, combinées en plus avec d’autres puissants réseaux, le réseau BHL),  pour assommer ses adversaires et dicter les règles du bon goût. En montrant la puissance de feu qu’il pouvait déclencher sur un seul individu isolé et désarmé, Le Monde prévenait les audacieux que nul ne peut échapper à sa vindicte (Renaud Camus ‘fusillé pour l’exemple’)  – culture de confrontation et d’engagement militant –  enthousiasme révolutionnaire (entre cent exemples, Phnom Pen libéré, manchette à l’entrée des Khmers rouges) –  manchettes sensationnalistes, les ‘unes’ de combat, ne sont pas là pour livrer une simple information, elles induisent ce qu’il faut en penser (Milosevic répond de ses crimes, avant jugement) –  arrogance systématique –  commentaires insidieux drapés dans le prêchi-prêcha, moins on sépare les faits du commentaire, plus on ‘commentarise’ l’actualité, plus on fait passer des opinions ‘en contrebande’ –  entreprise de culpabilisation générale, multiples manchettes à tonalité de ‘repentance’ (Comment juger nos crimes en Algérie ?)  –  journalisme dit d’investigation (afin de faire de l’audience tout en réglant des comptes)  sortir des coups au détriment de l’information, recherche du ‘scoop’, faire la lumière, révéler, volonté vertueuse de transparence cachant un trop facile alibi aux obsessions ainsi d’ailleurs qu’aux dérapages  – suspicion et dénonciation, alimentées au moteur de la compassion, aspiration à imiter le ‘Watergate’, faire des cartons, mentalité de tueurs – utilisation du  conditionnel, mode dont tout journaliste peut attester qu’il n’est que le cache-sexe de l’hypocrisie, quand il n’est pas le sésame de la mauvaise foi, l’instrument des pires insinuations, des campagnes les plus nauséabondes – déstabilisation d’adversaires par la répétition de ‘dossiers’, feuilletonisation, martèlement de la même ‘révélation’ à intervalles rapprochés sous divers habillages –  éditoriaux polluant le récit des événements, leçons de morale, virant au sermon, installant un pouvoir moral auto-institué (le souverain ou le Grand Inquisiteur) dictant l’acceptable et le non acceptable, ce qu’on doit aimer et ce qu’on doit détester, et plaçant tout le monde en position de coupable de quelque chose – le journalisme qui crée l’événement (polémiques des pages ‘Débats’) – toujours du côté des avant-gardes (public bobo oblige) – théâtralisation de l’information, mise en scène des polémiques et montage des campagnes d’opinion par une savante orchestration des ‘tribunes’ organisées en sollicitant tel ou tel (d’abord Régis Debray contre l’intervention en Serbie, belle preuve d’objectivité du journal, précédant le lendemain une réponse au vitriol, préparée, orchestrée,  de BHL,  puis avalanche, au moins par les titres, emplacements, environnement,  de contributions écrasant les adversaires de l’intervention, comme les Serbes d’ailleurs) – L’actualité étrangère, toujours prétexte à tirer quelque leçon de morale pour la France (Haider n’intéresse que parce qu’il permet de disserter sur Le Pen) –

Ci-dessous, extraits (remaniés) de l’ouvrage de l’ancien journaliste Michel Legris sur le journal Le monde, Le ‘monde’ tel qu’il est. Ecrit au début des années 1970, il n’effleure que les débuts de la turpitude vicieuse dans laquelle est tombée cette publication qui, depuis, n’a eu de cesse de descendre. Multitude d’exemples et d’analyse des causes de la dérive qui ne faisait alors que commencer avec l’aveugle complaisance pour le délire de 1968 (notamment par antigaullisme forcené) avant que les démolisseurs ne s’en emparent totalement

 « Distinguer entre une véritable intention d’objectivité et une objectivité d’apparence. La première se propose d’abord de connaître les événements, les faits, les hommes, les idées, et ne porte qu’ensuite un jugement sur eux. La seconde comporte un jugement préétabli, mais se garde bien de la faire savoir : c’est presque sans avoir l’air d’y toucher qu’elle va soumettre les événements, les idées et les hommes. L’une a pour but d’apaiser les esprits, l’autre de les orienter … par un prosélytisme feutré  … L’état de fascination collective est entretenu par un nombre appréciable d’intellectuels apportant leur soutien au ‘Monde’ … Hommes de parti et militants pour un changement radical de société … Intellectuels-prophètes et pétitionnaires  avides de gloriole et recherchant un podium (participant à la fausse objectivité du journal) … Intellectuels se labellisant de gauche … Bobos désirant passer pour ce qu’ils sont, serviles petits-bourgeois abrutis … Usagers  sans illusions sur l’autorité morale mais recherchant l’utilité pratique d’une foule d’informations … La baisse de crédibilité du ‘Monde’ dans les milieux bien informés  a l’avantage de réduire les critiques des gens importants qui savent, eux, à quoi s’en tenir … Passion des uns, passivité des autres, intimidation de presque tous … On néglige de considérer qu’il suffit d’un peu de faux pour dénaturer tout une ensemble de vrai, que le vrai, lorsqu’il est jumelé avec le faux le cautionne. Le vrai devient l’introducteur du faux, son bouclier et son masque. Il y a interaction réciproque, à l’avantage de l’efficacité du faux  … Loin d’ignorer la vérité ‘Le monde’ s’efforce de la serrer au plus près, il la prend en considération pour s’adapter à elle, loin de s’en écarter, il y adhère comme une tunique de Nessus, il lui emprunte des éléments, il ne va pas nier la vérité, il va la fausser, il va la maquiller … L’accueil réservé aux objections, aux protestations des lecteurs, les palinodies et les mises au point, l’hospitalité donnée à de libres opinions opposées …  aux fins de retenir la vérité dans ses rêts, de la neutraliser et d’en disposer ensuite à son gré, de la déglutir, de la digérer, de la broyer, de la mettre en bouille au fil des jours, des semaines, des mois qui viennent … Entreprise de récupération de la positivité  de ses lecteurs pour être ensuite en mesure de se jouer d‘eux à sa convenance … Pas de laborieuses  vérifications des informations, du moment qu’elles iront dans le sens souhaité, elles seront bien accueillies et aussitôt imprimées … On ne reprochera la moindre inexactitude qu’à un article allant à contre-courant … la débauche de rectificatifs semble bien plus destinée à servir d’excuse qu’à en présenter (toujours l’apparence d’objectivité, la réputation d’infaillibilité) … Le crypto Tartuffe entend se réserver à la fois les avantages de l’hypocrisie et ceux de la sincérité … L’esprit originel (celui des débuts du journal) a laissé une trace. Du sacerdoce, le journalisme est tombé dans la cagoterie et les faux-semblants … plus le magistère moral est devenu illégitime, plus il a fallu le consolider. Les éditoriaux virant au sermon, les commentaires  drapés dans le préchi-prêcha se sont multipliés … Paraissant s’en tenir à un registre qui est celui de l’intellect, il fait à l’improviste vibrer une corde émotive … Brouillage de l’ordre sensible, de l’ordre affectif et de l’ordre intellectuel … Inquisiteur … il ne fait plus de la morale une règle à laquelle il est soumis, mais une arme … Subtils distinguo jésuitiques, le terrorisme, abomination certes, mais tout en le déplorant en comprendre les mobiles … Le gauchiste crypto-tartuffe se dédouble, il s’organise une sensibilité d’hémiplégique, victimes innocentes et victimes tout court, massacres allant ou non dans le sens de l’Histoire, atteintes à la liberté progressistes ou régressives … toujours s’apitoyer et stigmatiser, mais avec quelque différence dans la spontanéité de l’élan … Le peuple portugais passe du sublime à l’arriération du jour où il refuse de suivre aveuglément les gauchistes … Les vieux sont vantés car et tant que délaissés du pouvoir, mais un certain électorat a les voix de tous les gâteux ! … Noter incidemment l’essentiel après avoir mis l’exception en relief … Les associations d’idées dépréciatives (qualifications de fascisme, nazisme, antisémitisme, racisme toujours les bienvenues) … Sous-entendus qui assurent à la calomnie le bénéfice de l’impunité, qualificatifs et imprécisions qui font planer le doute et jettent la suspicion … ‘Ce qui n’est pas dit, mais suggéré, soit implicitement par un inaudible silence, soit obliquement par la syntaxe, stimule certains réflexes conditionnés, provoque certaines attitudes, renforce certains comportements créant un état de réceptivité à l’idéologie véhiculée par le journal qui s’impose ainsi frauduleusement à l’inconscient du lecteur’ (Aimé Guedj et Jacques Girault – auteurs marxistes cependant) … La corruption de l’esprit repose sur la décomposition du verbe, vocabulaire ambigu et truqué, boiterie de toutes les articulations de la pensée, qu’il s’agisse de la syntaxe, des syllogismes ou des métaphores … Sa cohérence : la continuité d’une action de désintégration à ambition eschatologique … Travail de sape… par des apparences séduisantes, des raisonnements séduisants et faux … ‘Un but qui a besoin de moyens injustes n’est pas un but juste.’ (Karl Marx). »

Ci-dessous, quelques extraits (remaniés) de l’ouvrage d’Ollivier Pourriol, On/Off relatant son expérience d’une année comme chroniqueur au Grand journal de Canal + ; extraits de dialogue avec des techniciens, des amis externes, parfois des collègues. Ce passage pourrait comporter beaucoup plus d’extraits, mais n’ayant jamais regardé cette émission heureusement disparue (par sain refus de brancher un égout dans ma salle de séjour), il m’est difficile de tout apprécier à sa juste valeur. Néanmoins le degré de corruption matérielle et mentale décrit, le mépris du téléspectateur souligné, ne m’apparaît nullement exagéré pour qui se doute, de loin, de la fatuité, de la vacuité et de la servilité du milieu médiatique.

 « Combien ? – On m’a dit un chiffre, je n’y croyais pas moi-même – tant que ça ? – Plus – Si tu ne négocies pas ce salaire qui n’est rien pour eux, tu passeras pour un con – Ce que tu vas gagner par mois, c’est moins que ce que gagne par jour le mec qui te recrute … Fais-les réagir (les invités), c’est tout ce qui compte … Si tu ne veux pas te faire piéger, ne dis que des phrases qui n’ont pas besoin de contexte pour être comprises. Comme ça, si on coupe tout autour, ça veut encore dire la même chose … Ne pas réfléchir avant de parler, sinon quelqu’un parle avant toi, directement de ta tête à ta bouche, directement de ta bouche c’est encore mieux … Personne ne te demande de lire les livres que tu vas commenter, lire la première page, la dernière et la page 100 (citer la page 100 prouve qu’on a lu le livre) … Les gens (les téléspectateurs) aiment la violence, ils regardent comme dans une arène, qui bouffe qui, qui survit, qui crève. Ils regardent le baston. Ils n’écoutent pas un mot de ce que tu dis, ils observent le superprédateur (le patron de l’émission) et ses proies, et attendent le coup de griffe ou de dents. On ne regarde pas l’émission pour son contenu, on la regarde parce qu’elle est sanglante … C’est la loi de la jungle. On attaque les petits, on flatte les grands … Si tu craches dans la soupe, la soupe te recrache … Tu veux dire qu’ils prennent les gens pour des cons  – Oui et non. Ils ont peur pour leur cul. Plutôt qu’être très intéressants pour très peu de monde, ils savent qu’il vaut mieux intéresser très peu tout le monde. Sinon ça prend du temps et ça prend la tête, alors que le vide n’est jamais décevant … Ce qui compte ce n’est pas ce que tu dis, c’est le ton de ta voix, endormir, bercer … Censure extrême sur les chroniqueurs (tri des questions par le videur) … Si tu ne veux pas être coupé au montage, il ne faut pas attendre pour parler, parler avant la fin des applaudissements, ainsi ils ne pourront pas te couper (absence de point de montage) … Si tu ne peux pas en placer une, utilise le ‘Body language’, faire une moue, secouer la tête, ça vaut une phrase, le ‘real’ (l’orienteur de caméra) sera sur toi … Elle est parfaite, va comprendre. Jolie, intelligente, cultivée. Tu lui mets trois paillettes dans la gueule et elle devient aussi conne que n’importe quelle cagole du Gotha … Quand il y a trop d’argent en jeu, tu sais comme c’est, on ne peut plus rien dire … C’est le salaire de la honte d’être un homme (allusion à ‘Si c’est un homme’, de Primo Levi) … On ne veut pas de l’intelligence, on veut des signes de l’intelligence …  Si tu te fais virer, ce n’est pas parce que tu a été mauvais, mais que l’intelligence on n’en a rien à foutre … Quand tout le monde fait comme si c’était drôle, ça le devient ? – Pas vraiment, mais ce qui compte c’est les signes (le rire et les applaudissements) Si tu veux rester ne dis jamais ce que tu penses. Quand quelqu’un dit ce qu’il pense, ça provoque un silence gêné. Tout le monde regarde ses chaussures … Là, à l’inverse de ce que disait Nietzsche jugeant la qualité d’un esprit à la quantité de vérité qu’il est capable de supporter, on juge de la qualité d’un individu à la quantité de mensonge qu’il est capable de supporter. Penser le moins possible parler le moins possible, tout ce que tu dis peut être retenu contre toi. N’aie confiance en personne. »

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