405,1 – Homme, Femme – Masculin/Féminin, Paternel/ Maternel

– Le sujet est délicat, et même dangereux actuellement. « Aujourd’hui tout sujet qui touche aux femmes se conclut en termes de ‘bien’ et de ‘mal’. » (Elisabeth Badinter).

– Suivant une nouvelle théorie qui s’exprime dans les manuels sous le titre alléchant de devenir homme ou femme, l’une serait la quasi-copie de l’un comme celui-ci serait la quasi-copie de l’une. La différence, uniquement due à la vilaine société, serait arbitraire, sinon scandaleuse, mais heureusement non immuable. On va donc pouvoir refuser toute identification assurée, en changer, être un zombie ou une zombie, assumer fièrement l’impuissance ou la frigidité induites par ces valses à deux temps.

– De plus, si la question de savoir si on est né garçon ou fille est entièrement dépassée, et si la question subsidiaire de décider ce qu’on sera la semaine suivante est en voie de l’être également, seule importe vraiment encore un peu de se situer comme homo ou hétéro, au moins pour la journée d’aujourd’hui.

– L’évolution des hommes et des femmes fonctionne souvent à l’inverse. Au plan de l’esprit, de la mentalité, les garçons progressent beaucoup moins vite qu’elles vers ce qu’on appelle la maturité. Les très jeunes femmes sont d’abord plus mûres, plus généreuses, plus dévouées, plus désintéressées que les jeunes hommes. La fillette, la jeune fille, la femme va plus vite et socialement de façon bien plus ouverte que son équivalent masculin ; mais sa course semble s’arrêter à un moment alors que l’homme au contraire ne fait que la commencer. Le lièvre et la tortue. Une autre différence importante dans leur évolution respective tient au caractère autoritaire, impérialiste : l’autoritarisme assuré des fillettes est remplacé par la docilité relative des jeunes femmes, puis cet autoritarisme reparaît, et souvent férocement, à l’âge mûr (soixantaine). Celui des garçons commence plus tard et s’atténue, très fortement, au même âge mûr. L’égocentrisme des unes a resurgi alors que celui des uns a commencé à diminuer. Ne doutons pas que les amateurs pointilleux d’anecdotes ultra détaillées citeront des quantités d’exceptions ; certes, mais mille exceptions n’ont jamais fait une règle.

– Une bonne question : « Quelle sera la répartition des sexes sur la planète quand ils ne seront plus équilibrés par la nature ? » (Natacha Polony) – Avec l’humanité augmentée (concept de chercheurs fous mais réels), les manipulations génétiques, la fabrication du vivant, et l’ectogénèse (la gestation en dehors du corps de la femme), tout cela étant fort proche et, comités de rigolos ou pas, la science appuyée par le profit et la folie des progressistes, fera, comme toujours, tout ce qu’elle peut faire.

– Différences, au moins à ce jour : Si la force pure est du côté masculin, résistance, vitalité et longévité sont du côté féminin – Si l’homme fonctionne fréquemment en étant Contre, la nature de la femme la fait bien plus souvent exister en étant Pour – Chez la femme c’est le continu qui l’emporte, chez l’homme le discontinu – Variabilité masculine plus étendue (les hommes sont moins moyens que les femmes : plus de génies et plus d’idiots, plus de géants et plus de nains) – La durée est féminine alors que l’intensité est plus masculine – Engagement du côté du biologique, de la nature, du continu pour la femme et pour  l’homme du côté du symbolique, de l’institutionnel, du discontinu – Passivité et activité (cette distinction devient de plus en plus discutable). « Il est tout aussi fondamentalement ridicule de parler de la supériorité de l’homme ou de la femme que de la supériorité du pôle électrique positif ou négatif. » (Keyserling)

– « L’éternel quiproquo entre les femmes et les hommes : les unes veulent des lendemains sans aventure, les autres des aventures sans lendemain. »  (?)

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« L’homme est plein d’imperfections. Ce n’est pas étonnant si l’on pense à l’époque où il a été fait. » (Alphons Allais)

« Les deux sexes ne sont plus séparés que par un bloc opératoire. » (Claude Arnaud) – N’est-ce pas un grand progrès ?

« Les hommes et les femmes ne disent vraiment ce qu’ils pensent les uns des autres que dans les moments de silence. » (Yvan Audouard)

« Dans ce monde du XX° siècle où les mâles sont de moins en moins mâles et les femelles de moins en moins femelles, le projet égalitaire s’accomplit par l’effacement de ce que l’on appelait encore hier les ‘caractères sexuels secondaires’. Les nouvelles jeunes filles des deux sexes sont rigoureusement en marche vers l’indifférenciation, ce Graal du pacifisme sexuel. » (Olivier Bardolle)

« Un homme est aussi étonné de rencontrer une femme qui pense logiquement qu’une femme est étonnée de rencontrer un homme chaste. » (Anne Barratin)

« Pourquoi ne pas revendiquer le droit d’être homme ou femme ? Mais que veut dire être homme ou femme si on en a le droit ? » (Jean Baudrillard) – C’est bien là l’aboutissement de la stupide et funeste théorie dite du Genre – « On ne connaît pas de société qui ne considère pas la reconnaissance de la différence des sexes comme le socle de son organisation. » (Charles Melman)

« Nos jugements sur les femmes se rapportent toujours aux mœurs ; on n’estime pas assez les hommes pour exiger d’eux sur ce pont délicat. » (Beaumarchais – Le mariage de Figaro) – Heureusement, ce qu’on appelle les mœurs ayant disparu, voilà une inégalité de moins.

« L’homme est la seule créature qui refuse d’être ce qu’elle est. » (Albert Camus)

« L’homme n’est que poussière, la femme est aspirateur. » (Cavanna)    

« Les femmes sont amoureuses et les hommes sont solitaires. Ils se volent mutuellement la solitude et l’amour. » (René Char)

« Un homme vous protège par ce qu’il vaut, une femme par ce que vous valez ; voilà pourquoi de ces deux empires l’un est si odieux, l’autre si doux. » (Chateaubriand)

«  Au pire des passions les hommes conservent un sens de l’équité qui manque aux femmes. Celles-ci, même scélérates, sont toujours intimement convaincues qu’elles ont raison. De là leur supériorité dans le combat. »  (Léon Daudet)

« L’indifférenciation va plus loin : elle ne propose plus l’existence d’un seul genre au détriment de l’autre, mais carrément leur abolition. Une seule espèce indifférenciée, produit d’un métissage universel, sans hommes ni femmes, même si, au bout du compte, le féminin l’emporte. Il s’agit ‘in fine’ d’éradiquer l’homme en tant qu’espèce surnuméraire, c’est-à-dire comme incarnation de l’Autre. Adam inutile. » (Jean-Michel Delacomptée) – Fini le sexe, que du genre, et au bout même plus de genre, un magma, en Occident, c’est demain.

« En fait, il était inconcevable qu’un monde … en rendant à chaque être humain, pour reprendre le jargon jacobin, sa ‘dignité’ et ses ‘droits’ puisse conserver la moindre intelligence des relations entre les sexes. » (Julius Evola – Révolte contre le monde moderne) – Prémonition du foutoir actuel.

« Dans une société qui ne sait plus rien de l’Ascète ni du Guerrier ; dans une société où les mains des derniers  aristocrates semblent faites davantage pour des raquettes de tennis ou des shakers de cocktails que pour des épées ou de sceptres ; dans une société où le type de l’homme viril, quand il ne s’identifie pas à la larve blafarde appelée ‘intellectuel’ ou professeur, au fantoche narcissique dénommé ‘artiste’, ou à cette petite machine affairée et malpropre qu’est le banquier ou le politicien, est représenté par le boxeur ou l’acteur de cinéma ; dans une telle société, il était normal que la femme se révoltât et revendiquât pour elle aussi une ‘personnalité’ et une liberté au sens moderne, donc anarchiste et individualiste de ces termes. » (Julius Evola – Révolte contre le monde moderne)

« A l’image de la femme tentatrice ou, comme le disaient les Pères de l’Eglise, ‘porte du diable’, succède celle de l’homme prédateur. Eve est innocente. Elle n’a pas goûté au fruit défendu et vit sous la menace permanente d’Adam le gorille. » (Alain Finkielkraut)

« La seule profondeur qui intéresse les hommes chez les femmes est celle de leur décolleté. » (Zsa Zsa Gabor – elle-même généreusement pourvue) 

« Les hommes sont reconnus pour ce qu’ils font, les femmes pour ce qu’elles font, ou plutôt pour  ce que le système viriarcal exige qu’elles soient : serviables… » (Olivia Gazalé – Le mythe de la virilité)

« Si les œuvres marquantes des hommes sont assez souvent supérieures à l’homme, les œuvres les plus belles des femmes sont toujours inférieures à la valeur de la femme qui les a produites. » (Rémy de Gourmont – en raison de la difficulté à se penser soi-même, à prendre conscience de soi par soi-même et non à travers autrui) – Du moins au XIX° siècle, époque de l’auteur.

« L’homme est davantage ‘acte’. Son psychisme est orienté vers l’action … L’intelligence et la volonté mâles sont très efficaces pour l’usage des objets, beaucoup moins pour leur jouissance, pas toujours pour leur connaissance. Ainsi, l’homme sait utiliser le temps, pas toujours en jouir … La femme est essentiellement ‘nature’ … Au lieu de décomposer et de recomposer l’objet, elle se placerait d’emblée en un point central et vital et dans le rapport concret que l’objet entretient avec sa vie à elle … Les preuves ne l’intéressent guère … Elle ne va pas naturellement des moyens à la fin. Elle se place d’emblée dans la fin … Les arguments contraires ne la gênent pas, les échecs et les refus ne l’influencent guère … Elle est plus ‘espèce’ que l’homme ; ainsi dans chaque femme on retrouve beaucoup plus la ‘femme éternelle’ que dans l’homme on ne retrouve ‘l’homme en soi’ …L’acte achève la nature, mais la nature meut l’acte (impulsion, inspiration) … Dans la tragédie l’homme est le plus hésitant … La femme règne, alors que l’homme gouverne. » (Jean Guitton)

« On peut arriver à connaître les hommes, sans pour cela y parvenir pour les femmes. » (Sacha Guitry)

« Si le plus grand plaisir des hommes est de se payer le corps des femmes, le plus grand plaisir des femmes est de se payer la tête des hommes. » (Sacha Guitry)

« Les hommes aiment ce qu’ils désirent, et les femmes désirent ce qu’elles aiment. » (Sacha Guitry)

« L’homme pénètre et la femme est pénétrée ; l’homme engendre à l’extérieur de lui, la femme conçoit dans son sein. Cela ne signifie pas que l’un est actif et l’autre passif, mais que l’action masculine est transitive (elle a son terme à l’extérieur de l’agent), et l’action féminine est immanente (elle a son terme à l’intérieur). Ce qui confère à l’homme et à la femme une image de leur corps radicalement distincte. Là où dans l’amour elle s’éprouve comme accueillante, lui se perçoit comme conquérant. Comment leur relation au monde pourrait-elle être la même ? » (Fabrice Hadjadj) – Les idéologues de la théorie du genre y ont-elles pensé ?

« L’homme désire le corps de la femme tandis que la femme désire son cerveau. » (Jean-Edern Hallier) – Parfois, avec l’âge vient aussi l’attrait du portefeuille.

« L’homme regarde, la femme est regardée, mais se regarde aussi être regardée. » (Nancy Huston)

« Aucune société humaine ne s’est trouvée empêtrée dans une contradiction aussi inextricable que la nôtre qui nie tranquillement la différence de sexes tout en l’exacerbant follement à travers les industries de la beauté et de la pornographie. » (Nancy Huston – Reflets dans un œil d’homme)

« Pendant des siècles et des millénaires être femme allait de soi ; et que l’on fût homme, c’ets ce qu’il fallait prouver … Les hommes sont toujours persuadés de devoir prouver leur virilité, seulement ils ne savent plus comment s’y prendre. » (Nancy Huston)

« Les femmes naissent quand on les aime et meurent quand on les quitte Elles attendent trop de nous ; ça flatte dans un premier temps, ça pèse ensuite. » (Roland Jaccard)

« Dans toutes les classes sans éducation les femmes valent mieux que les hommes, et dans toutes les classes distinguées on trouve des hommes supérieurs aux femmes. C‘est que les hommes sont plus susceptibles d’être riches en vertus acquises et les femmes en vertus naturelles ou natives. » (Joseph Joubert)

« Il a été convenu que les femmes feraient semblant d’être faibles et timides et que les hommes feindraient d’être forts et courageux. » (Alphonse Karr)

« La femme est substance, l’homme est réflexion. » (Kierkegaard)

« L’homme a cinq sens,  la femme n’en a qu’un. » (Karl Kraus) – On aurait tort de prendre cette cohérence pour une infirmité.

« La principale différence entre l’homme et la femme, c’est la femme. » (Grégoire Lacroix)

« Les hommes qui s’entendent parfaitement avec les femmes sont en général ceux-là mêmes qui sont capables de s’en passer. » (Augusta Amiel-Lapeyre)

« Un mépris quotidien et tolérant à l’égard des faiblesses de l’autre sexe, incompétence sur le plan affectif chez l’homme et manque de rationalité chez la femme, passait pour de la sagesse populaire ; ces stéréotypes fixaient des limites à l’antagonisme des sexes, qui, dés lors, ne pouvaient plus tourner à l’obsession. » (Christopher Lasch)

« Hommes et femmes font des demandes extravagantes à leur partenaire et sont remplis d’amertume lorsqu’ils n’obtiennent pas satisfaction. » (Christopher Lasch sur l’uniformisation impossible – La Culture du narcissisme)

« Le formidable processus d’égalisation des conditions n’a pas réussi à se faire reconnaître comme intrinsèquement mêmes les deux sexes, il n’a aboli ni les mystères ni les incompréhensions réciproques : l’un n’est pas devenu le double de l’autre. » (Gilles Lipovetsky) – Malgré la violence féroce des excité(e)s de la théorie du Genre.

« Les questions amoureuses sont abordées avec réticence par les hommes, avec prédilection par les femmes : à l’inhibition des uns répond l’expansivité des autres. Quelles que soient l’avancée de la culture psychologique et la dépréciation des valeurs machistes, la différenciation classique … n’a rien perdu, sur ce plan, de sa pertinence : les hommes continuent de se définir principalement par l’orientation instrumentale, les femmes par la fonction expressive. » (Gilles Lipovetsky)

« De sexes, je n’en connais que deux : l’un qui se dit raisonnable, l’autre qui nous prouve que cela n’est pas vrai. » (Marivaux – Le prince travesti)

« L’homme est de beaucoup le moins conscient. L’idée, le sentiment défini, l’image abstraite du ‘moi’ ne se propose pas à l’intelligence virile avec autant de fréquence et de précision que dans un esprit féminin. Dire ‘moi’ fait presque partie du caractère de la femme. » (Charles Maurras) 

« C’est un constat, un féminisme généralisé a forcé les hommes à abdiquer, les a dévirilisés à force de les culpabiliser ; et l’une des conséquences est qu’un homme dévirilisé ne satisfait plus une femme. » (Catherine Millet) – « Pourquoi être viril si la virilité n’a plus de valeur dans un monde postmoderne que défie un islam qui se refuse à lui ressembler. » (Paul-François Paoli)

« L’homme agit, la femme vit. » (Henry de Montherlant)

« Le passage de la cueillette à la chasse peut être comparé au passage de la production artisanale à la production manufacturière … la chasse est une occupation collective, tandis que la cueillette demeure largement individuelle … Les liens entre hommes ont tendance à se resserrer et à s’institutionnaliser, les liens entre femmes restent lâches et épisodiques. » (Serge Moscovici) – Explication fort lointaine des prééminences.

 « Comme l’idéal unisexe est de plus en plus véhément de nos jours, on peut dire que nous vivons dans un univers authentiquement gnostique sans le savoir et impatient de se faire asexuer pour accéder à la cité radieuse. » (Philippe Muray)

« Se méprendre sur le problème fondamental qu’est celui de l’homme et de la femme, nier l’antagonisme foncier qui les sépare et la nécessité d’un tension irréductible, rêver peut-être de droits égaux, d’une éducation identique, de privilèges et de devoirs égaux, c’est là un signe typique de platitude intellectuelle. » (Nietzsche)

« Le bonheur de l’homme, c’est de dire : ‘Je veux.’ Le bonheur de la femme, c’est de pouvoir dire : ‘Il veut.’ » (Nietzsche)

« Vieillir, c’est retrouver ce privilège, échapper à ‘l’âge d’être femme’, c’est-à-dire tout à la fois à l’âge et au sexe … découvrir que les périodes désertées par l’amour ne sont pas les blancs de la vie d’une femme … Acquérir, de surcroît, la possibilité d’échapper enfin à la guerre des sexes. Commence alors, entre l’homme et la femme, une trêve fraternelle : ‘L’homme regarde émerger sa sœur, son compère’. Place au dialogue, place à l’amitié … Car la dualité des destins féminins ne se distribue pas suivant les tempéraments mais s’échelonne sur l’axe du temps. » (Mona Ozouf – à propos et citant Colette)

« Aspirer à la puissance ou créer des liens affectifs et transmettre la vie. Ces deux principes peuvent coexister en chaque individu et aucun des deux principes n’est en soi supérieur à l’autre. » (Paul-François Paoli)

« Pourquoi les femmes en général ont-elles de meilleures manières que les hommes ?  Parce qu’elles doivent tout attendre de leur effet formel, alors que les hommes ‘agissent’ ou ‘pensent’. » (Cesare Pavese)

 « Il faisait d’elle ce qu’elle voulait. » (Georges Perros)

« La démocratie, en établissant l’égalité de tous vécue comme une indifférenciation, rend plus complexes les rapports hommes-femmes puisqu’elle supprime toute possibilité de jouer la différence sur le mode du plaisir. » (Natacha Polony) – « Pas de galanterie chez un peuple libre … Dans la démocratie extrême, il n’y a plus un seul interstice de la vie en commun qui ne soit envahi par le désir d’égalité, qu’on peut nommer ici désir d’indifférenciation. » (Mona Ozouf)

« La tradition française du commerce apaisé entre les sexes ne peut que s’éteindre avec la destruction de la culture classique sur laquelle elle s’appuyait. Lui succèdera une ère d’indifférence ou de méfiance entre les sexes, toutes deux aussi fatales au désir comme au plaisir. » (Natacha Polony) – Le but de la destruction organisée de l’étude de ce qu’on appelait les Humanités est bien de pourrir tous les rapports harmonieux entre les êtres qui s’étaient peu à peu édifiés, pour les livrer à la concurrence sauvage.

« L’homme est essentiellement une puissance d’action, la femme une puissance de fascination. » (Joseph Proudhon)

« La moitié de l’humanité ne sait ni ce que pense ni comment pense l’autre moitié. » (Pascal Quignard)

« Pour juger de la puérilité féminine et de la stupidité masculine … pour les femmes, consultez un journal de mode, pour les hommes, leurs proclamations électorales. » (Charles Régismanset) – Depuis, les premières produisent aussi de remarquables proclamations électorales.

« La femme a plus d’esprit, et l’homme plus de génie, la femme observe, et l’homme raisonne. » (J. J. Rousseau)

 « Le mâle n’est mâle qu’en certains instants, la femelle est femelle toute sa vie ou du moins toute sa jeunesse. » (J. J. Rousseau – Emile ou de l’éducation)

« Si on compare la femme et l’homme, c’est plutôt la femme qui est considérée … comme l’être manquant de différenciation, comme l’être dont les forces et les besoins seraient plus concentrés, auraient plus d’unité et ressortiraient d’une donnée centrale unique … Une concentration centripète. » (Georg  Simmel)

« Problème : l’égalité homme/femme implique la réalisation préalable de l’égalité des femmes entre elles. L’ouvrière, la cadre et la rentière n’étant pas plus égales que ne le sont l’ouvrier, le cadre et le rentier. » (Alain Soral)

« ‘L’homme a ce qu’il n’est pas, la femme est ce qu’elle n’a pas’ … Traduite en langage courant, dans la langue du beauf que je suis, cette phrase d’une autre époque dit exactement : l’homme malgré son phallus est un lâche, et la femme qui l’envie malgré tout est une hystérique. » (Alain Soral – citant une phrase célèbre de Jacques Lacan)

« La femme est vigoureuse et entièrement ce qu’elle est, elle ne vit l’homme et les enfants que par rapport à elle et à sa vocation. Dans la nature de l’homme il y a quelque dissension. Il est ceci et autre chose encore que la femme ne peut ni comprendre ni admettre, et qu’elle conçoit comme une exaction contre ce qu’elle a de plus sacré. C’est la mystérieuse guerre originelle entre les sexes qui dure éternellement … silencieuse, acharnée, sans rémission ni grâce. » (Oswald Spengler)  

« L’homme et la femme se prennent, se déprennent, s’entreprennent, se reprennent et se surprennent ; mais ils ne se comprennent pas. » (Edmond Thiaudière)

« Le statut de la femme américaine, castratrice et menaçante, aussi inquiétante pour les mâles européens que la toute-puissance de l’homme arabe l’est pour les femmes européennes. » (Emmanuel Todd) – Mais les mâles européens se sont couchés.

« Le Tao voit dans la complémentarité entre le féminin et le masculin une loi d’équilibre dynamique de l’univers. Ne touchons pas à cette loi d’équilibre. » (Bertrand Vergely)

« Bientôt, se retirant dans un hideux royaume,

« La femme aura Gomorrhe et l’homme aura Sodome,

« Et, se jetant de loin un regard irrité,

« Les deux sexes mourront chacun de son côté. » (Alfred de Vigny – cité par Michel Schneider) – Voilà l’objectif du féminisme de combat, des théories (Genre) et des lois combattant la sexualité.

« Il n’y a plus d’hommes, il n’y a plus de femmes, rien que des êtres humains égaux, forcément égaux, mieux qu’égaux, identiques, indifférenciés, interchangeables … Et, dans un second temps, on suggère la supériorité évidente des ‘valeurs’ féminines, la douceur sur la force, le dialogue sur l’autorité, la paix sur la guerre, l’écoute sur l’ordre, la tolérance sur la violence, la précaution sur le risque… » (Eric Zemmour – Le premier sexe) – Et on s’étonne de notre déliquescence, de notre écœurante platitude.

« Vous n’avez pas peur de rester seul la nuit dans cette grande maison ? (une vaste abbaye que je gardais) … mais il est vrai que vous êtes un homme ! » (une vieille dame) – Les hommes ont tous les défauts, mais ils doivent assumer. Comment feront-elles quand elles les auront tous castrés ?

« Les hommes ont toujours raison et les femmes n’ont jamais tort. » (proverbe)

« Le fils naît tourné vers l’âtre, la fille tournée vers la porte. » (proverbe)

« Quand les hommes sont ensemble, ils s’écoutent ; les femmes et les filles se regardent. » (proverbe) – Bien gentil de dire que les hommes s’écoutent !

Considérations sur la virilité, son origine… tirées d’un ouvrage d’Olivia Gazalé, Le mythe de la virilité, un piège pour les deux sexes.

« La comparaison hiérarchisante avec l’Autre est centrale dans la construction de la virilité. Être un homme, c’est dominer … L’angoisse d’un féminin considéré comme hostile, vorace … Peur de la castration par la toute-puissance féminine, hantise de l’effémination et la terreur de l’impuissance … Comment un maître peut-il accepter que son esprit ne puisse pas répondre de l’obéissance de son sexe (le devoir d’érection) ? … Hantise primordiale de la défaite plus que la passion de la victoire dictant les conduites  les plus agressivement viriles ? … Dresser, entrer, mais aussi durer et faire jouir (devoir de performance), face à l’infini de l’orgasme féminin (qui plus est, simulable)  … La Déesse Mère des Origines, la Terre-Mère, antérieure au Notre Père qui êtes aux cieux ? … Stupéfaction devant le prodige de la maternité … surtout dans l’ignorance de la paternité (du rapport avec un coït bien antérieur) … ‘Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître s’il ne transforme sa force en droit et l’obéissance en devoir’ (J. J. Rousseau) … ‘Plus la tyrannie est absolue, plus le sujet en est affaibli et plus il est tenté de reconquérir la force perdue en s’intégrant à la tyrannie afin de partager sa puissance … au prix d’une identification sans réserve à la tyrannie, en renonçant à toute autonomie’. » (Bruno Bettelheim) … Culte du phallus et divinisation de l’érection (gravures, sculptures, exhibitions…) et a contrario défaillance-punition ; discrédit du vase, du champ à labourer … La maternité toujours certaine, la paternité toujours douteuse (surveillance, distinction de l’espace public masculin, de l’espace privé féminin, l’appropriation des femmes) … La diabolisation des femmes (la maudite Pandore, la faute d’Eve…) … La grotte caverneuse menaçante … L’érectibilité plus durable du clitoris, qui de plus ne sert à rien par rapport à l’utilité reproductrice du vagin … Que doit être un homme pour se démarquer de la femme ? Là où la fille apprend à être, le garçon apprend à réagir par un effort de séparation … Fragilisation des hommes, si le mythe de la puissance phallique qui devait conjurer l’angoisse de la déficience, n’avait servi qu’à la dramatiser ! »

Ci-dessous, extraits de l’ouvrage d’Elisabeth Badinter, L’Un est l’Autre.

« De toute évidence les femmes vivent mieux leur bisexualité que les hommes, assurées de leur féminité, elles utilisent et manifestent leur virilité sans réticence … Elles attendent des hommes qu’ils vivent aussi bien qu’elles leur propre altérité … Seule une minorité d’hommes réagit positivement à ce nouveau modèle … La bisexualité est d’autant mieux vécue que l’individu a acquis un solide sentiment de son identité sexuelle. Or il semble que le garçon l’acquiert toujours plus difficilement que la fillette … L’allaitement est un renversement des rôles futurs : ‘la mère introduit et il reçoit’ … La toute première expérience de la petite fille est celle d’un contact intime avec sa propre nature. Sa mère et elle répondent au même type. Tandis que le petit garçon apprend qu’il doit abandonner sa passivité, se différencier de l’être qui lui est le plus proche, sous peine de n’exister jamais …Pour parodier Simone de Beauvoir,’on ne naît pas homme, on le devient’ … La masculinité n’est pas présente à la naissance, elle est même menacée de façon latente par l’expérience de félicité vécue avec la mère … ‘Le  mâle transporte toujours avec lui le besoin pressant de régresser à l’état originel d’union avec la mère ’ (R Stoller) … Il est constamment en position de défense contre le féminin … Le sentiment d’être mâle étant moins solidement ancré chez les hommes, l’homosexualité est ressentie comme une menace mortelle pour leur identité … Dès le début la fille peut s’accepter telle qu’elle est, alors qu’un effort est demandé au mâle pour acquérir son identité sexuelle. Elle apprend à être, lui apprend à réagir … En enlevant aux hommes le réconfort de modèles sexuels différenciés, nos sociétés leur rendent plus difficile encore l’acquisition du sentiment d’identité … En enlevant aux enfants mâles les repères sociaux de leur virilité, nous avons amplifié une difficulté naturelle qui devient chez beaucoup une source d’un vrai malaise … La ressemblance des sexes leur fait secrètement horreur parce qu’ils y voient la perte de leur spécificité au profit d’une féminisation excessive de l’humanité. »

Ci-dessous, extraits de de l’ouvrage d’Elisabeth Badinter, XY, de l’identité masculine.

« ‘Le mâle n’est mâle qu’en certains instants, la femelle est femelle toute sa vie, ou du moins toute sa jeunesse’. (J. J. Rousseau – Emile) … L’injonction ‘sois un homme’ implique que cela ne va pas de soi (‘sois une femme’ est rarement entendu). Nous faisons comme si la féminité était naturelle, inéluctable, alors que la masculinité devrait s’acquérir et se payer cher … La virilité n’est pas donnée d’emblée, elle doit être construite, sinon ‘fabriquée’. Au contraire de la femme qui ‘est’, l’homme, lui, doit être ‘fait’ … ‘Les petits garçons apprennent généralement ce qu’ils ne doivent pas être pour être masculins, avant d’apprendre ce qu’ils peuvent être … la masculinité, ce qui n’est pas féminin’  (Ruth Hartley) … Né d’une femme, bercé par un ventre féminin, l’enfant mâle, contrairement à l’enfant femelle, est condamné à la différenciation pendant une grande partie de sa vie … Autre difficulté, la masculinité du garçon est moins stable et moins précoce que la féminité de la fille … ‘Pendant la tétée, la mère est l’homme qui donne il est la femme qui reçoit, dépendance passive et délicieuse mais inversion des rôles ultérieurs pour le garçon’ (Groddeck) … Imprégné de féminin, il ne peut se développer qu’en devenant le contraire de ce qu’il a été … La masculinité est seconde et ‘à créer’ … ‘le premier devoir pour un homme est : ne pas être une femme’ (Stoller) … Alors que la relation homosexuelle mère / fille ne peut qu’augmenter pour elle le sentiment d’identité … La ressemblance et la solidarité du groupe des hommes se construisent par la mise à distance des femmes, et d’abord de la première, de la mère … Tenir les femmes à distance est le seul moyen de sauver sa virilité … L’importance des pairs … ‘Derrière le mépris prononcé … une imago maternelle puissante, enviée et terrifiante’ (une psy.) … Symbolisation de la mort, du retour en arrière, de l’aspiration par une matrice avide … La critique de la théorie des rôles sexuels, légitime pour ce qui concerne des adultes, … doit être assouplie au regard des enfants (Madame Badinter est là encore bien trop compréhensive pour ce sabotage) … A l’école, les enfants reviennent toujours à un mode de ségrégation (heureusement, ils sont moins pervers que les adultes de la théorie du genre) … Il faut se résoudre à abandonner le monde féminin et adopter le monde des hommes sous peine d’être inexistant (d’où rites d’initiation et épreuves, scoutisme, sport) … La dureté du régime des écoles anglaises de jadis … la société industrielle, en éloignant le père du fils, a entamé le pouvoir patriarcal … Après la dissociation de la mère (je ne suis pas son bébé), la distinction radicale avec le sexe féminin (je ne suis pas une fille), le garçon doit se prouver qu’il n’est pas homosexuel (l’homophobie est essentiellement dirigée contre son côté passif ; sous sa forme active, l’homosexualité peut être considérée par l’homme comme un moyen d’affirmer sa puissance (je résume beaucoup, difficile, et surtout inadéquat, de ne pas condamner l’homophobie en bloc, laquelle est un mécanisme de défense psychique, car l’homophobie renforce la fragile hétérosexualité de nombre d’hommes) … La critique féministe de l’homme patriarcal rend la scission du soi insupportable. A l’interdiction traditionnelle de montrer sa féminité s’ajoute celle d’exprimer une virilité contestée… Mutilation de sa féminité ou mutilation de sa virilité … ‘L’homme dur’, norme mythique du succès, de la puissance, de la maîtrise, de la force (‘Terminator’, la machine toute puissante offrant l’hypervirilité qui ne se rencontre pas dans la vie réelle) et ‘l’homme mou’ (celui qui renonce aux privilèges masculins, qui  abdique le pouvoir…). »

« Les quatre impératifs de la masculinité suivant deux universitaires américains : – ‘No Sissy stuff’ ; rien d’efféminé – ‘The big wheel’ ; une huile, une personne importante – ‘The sturdy oak’ ; un chêne solide, indépendance, impassibilité (le poème ‘If’ de Kipling : ‘Si tu peux … tu seras un homme, mon fils’) – Give’em Hell ; Allez au diable, être le plus fort, audace, agressivité. » (Elisabeth Badinter) 

« C’est du côté de la femme que la puissance sexuelle est fondée en vérité. Le vrai phallus n’est pas le frêle pénis qui ne se dresse fièrement que s’il est mis en confiance, qu’il faut bichonner avec sollicitude … le vrai phallus infatigable et toujours vaillant, c’est le sexe de la femme. En termes de puissance et de rendement, l’homme est battu … De plus l’homme ne sait pas jouir. » (Elisabeth Badinter – s’appuyant, citant, Le nouveau désordre amoureux de P. Bruckner, A. Finkielkraut et E. Reynaud)

« La double paternité (du père / mère au père mentor) mettra du temps à s’imposer, et avec elle les conditions de la réconciliation masculine. » Et il ne sera jamais facile pour un seul homme d’assumer les deux en même temps, car c’est bien de cela dont il est question. De plus « Si le père / mère peut atténuer les douleurs de la séparation et faciliter l’acquisition de l’identité masculine, il ne pourra jamais annuler les effets de la fusion originaire. Tant que les femmes accoucheront des hommes, et que XY se développera au sein de XX, il sera toujours un peu plus long et un peu  plus difficile de faire un homme qu’une femme. » (Elisabeth Badinter)

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– Masculin / Féminin ; Paternel / Maternel

– Avec les brillantes études de genre, voilà des notions finies, des notions de sauvages. Quel avenir radieux, paisible, équilibré…

– Comment va-t-on répartir les rôles avec les charmantes notions de Parent 1 et Parent 2 ? Qui va gérer le matrimoine qui pointe son nez ? Heureusement que nous avons des députés intelligents, tout dévoués à la chose publique et inventifs.

« ‘Parentes’ vient du participe présent du verbe ‘parere’ qui veut dire engendrer, mettre au monde, faire être. » (Michel Schneider) – Encore un casse-tête pour nos braves politicards (enfin s’il en est qui ont quelque culture). Changer le terme de parent ? Que choisir, éleveur ? ça fait un peu bestiaux ; représentant ? ça fait un peu commercial ;  délégué ? ça fait un peu syndical…

– Avec la destruction de la figure du père (orchestrée par le féminisme de combat) et donc la disparition de la transmission, ou du moins son sensible affaiblissement, que va-t-on détruire dans la foulée ? Qui pose la question ? Mais qu’importe, le plaisir de détruire qui accompagne le sadisme d’une prétendue revanche est trop jouissif pour laisser place à la moindre intelligence.

– Le père bienveillant a été remplacé par le froid paternalisme d’Etat. Le paternalisme sans père de l’Etat thérapeutique

– Un bon père est, ou a été, généralement un bon fils.

–  Reconnaissons cependant que les mères actuelles ont une forte, et louable, tendance à être nettement moins castratrices que jadis, que celles qui régnèrent jusqu’au milieu du XX° siècle disons, enfin! Ce, très approximativement et en règle générale.

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« La double paternité (du père / mère au père mentor) mettra du temps à s’imposer, et avec elle les conditions de la réconciliation masculine. » Et il ne sera jamais facile pour un homme d’assumer les deux en même temps, car c’est bien de cela dont il est question. De plus « Si le père / mère peut atténuer les douleurs de la séparation et faciliter l’acquisition de l’identité masculine, il ne pourra jamais annuler les effets de la fusion originaire. Tant que les femmes accoucheront des hommes, et que XY se développera au sein de XX, il sera toujours un peu plus long et un peu  plus difficile de faire un homme qu’une femme. » (Elisabeth Badinter)

« En coupant la tête à Louis XVI, la Révolution a coupé la tête à tous les pères de famille. » (Balzac)

« Nous l’aimons pour ce flot ininterrompu de remarques, conseils, injonctions et autres douceurs qu’elle nous a prodigués sans compter de notre enfance à nos jours ; et qu’elle nous prodiguera encore et toujours … fort heureusement, dans la plupart des cas, ce pilonnage de recommandations n’a pas l’effet escompté ! Mais à quoi bon cette interminable guerre de position ? … Au lieu de vous venger bêtement sur vos filles, ménagez-les donc comme vous auriez aimé être ménagées par vos mères. » (Frigide Barjot) – Toutes les mères ne sont pas telles,et celles qui sont telles veillent aussi à castrer leurs fils.

« Nombreux sont ceux qui dénoncent le patriarcat d’importation qu’est l’Islamisme radical … Mais encore plus nombreux sont ceux qui s’aveuglent sur le matriarcat d’importation qu’est le féminisme radical américain. »  (Eugénie Bastié)

« Le masculin émasculé et dépossédé de son pouvoir en a profité pour s’effacer et disparaître ; quittant le masque phallique d’un pouvoir devenu de toute façon de plus en plus dangereux … Victoire paradoxale du mouvement d’émancipation féminine : qui a trop bien réussi et laisse le féminin devant la défaillance du masculin … d’où résulte non plus la revendication des femmes contre le pouvoir de l’homme,  mais le ressentiment des femmes contre ‘l’impouvoir’ du masculin … Celui qui se libère n’est jamais celui qu’on croit … Déception d’une libération sexuelle tournant à l’échec pour tout le monde. » (Jean Baudrillard – Ecran total)

« Dans le patriarcat, l’homme représente l’élément dominant du domaine public, la femme l’élément dominant du domaine privé. Chacun est supérieur à l’autre dans son domaine. Mais le domaine privé ne se ramène pas au ‘foyer’. La sphère domestique est en réalité la condition de possibilité du public. » (Alain de Benoist) – Comme le montre la prise en charge très générale des relations extérieures (invitations…) par la femme.

« A l’origine, l’idée du père (et elle seule) donne son sens et sa valeur vivante aux interdictions : la loi morale, le respect de l’homme, aucune de ces richesses idéales ne nous appartient vraiment, n’est tout à fait reconnue par nous, qu’à travers la relation première et privilégiée du fils au père. » (Pierre Boutang)

« Les gens ont de moins en moins de ‘nom’ et de plus en plus de ‘prénom’. Le nom, en effet, c’est le patronyme, c’est le père, c’est la lignée … Mon nom ne m’appartient pas tout à fait, il ne se résume pas à moi, il raconte une histoire qui n’est pas seulement la mienne, il me dépasse de toutes parts … En revanche, mon prénom n’est qu’à moi, l’étendard de la coïncidence avec soi-même, le drapeau du ‘soi-mêmisme’ triomphant, avec tout ce que celui-ci a de puéril, d’enfantin … et aussi de vaniteux. » (Renaud Camus)

« Si père, prêtre, professeur (etc.) sont démocratiquement niés, l’Etat doit les remplacer et c’est le Policier-Roi. » (Jean Cau)

« Elle en traque partout l’image : Dieu, le chef, le colon, le conquérant, le professeur, etc. … Parce que le père est l’autorité, la contrainte et la force … L’intelligentsia propose donc l’alliance des fils, tous égaux, dont la mère, de guerre lasse, se fera la complice (sinon maintenant l’instigatrice). » (Jean Cau – sur la gauche intellectuelle et la lutte contre le Père) – Les larves ne supportent aucune verticalité.

« Le monde diurne, solaire est le monde de l’esprit … C’est un monde de la conscience, de la volonté, de la liberté, de la norme et des buts moraux, de la fière opposition de la raison à la fatalité naturelle … Pour une moitié au moins, le corps humain n’appartient pas à ce monde, mais à l’autre, le monde de la nuit et de la divinité lunaire … Ce n’est pas le monde de l’esprit, mais le monde de l’âme. Pas un monde viril, procréateur, mais le monde d’une féminité maternelle. » (Thomas Mann, cité par Janine Chasseguet-Smirgel, Les arbres de l’Eden – commentant le mythe oriental des deux arbres du jardin et de leur importance cosmique fondamentale et opposée, l’olivier, solaire, dont l’huile oint le front des rois et le figuier, aux fruits pleins de grains de grenade sucrée et quiconque en mange meurt…)  – Le Yin et le Yang, l’esprit français et l’âme allemande, etc.  – « Le monde du père est celui de l’esprit tandis que  celui de la mère est le monde de l’âme. » (Janine Chasseguet-Smirgel)

« Un monde d’où le père a disparu est un monde dans lequel la capacité même de penser a été annihilée. L’union du père et de la mère ne donne pas seulement naissance à l’enfant mais à l’intellect avec sa pleine  aptitude à fonctionner  … Essence fondamentalement délétère d’une conception du monde d’où le père serait chassé au profit d’une fusion  avec la mère … Les tentatives de réaliser cet univers-là se confondent avec l’instauration de la barbarie. » (Janine Chasseguet-Smirgel) – Voilé le résultat prévisible, sinon même recherché ;  de nos imbéciles et meurtrières avancées sociétales.

« J’ai constaté que souvent, derrière une révolte exacerbée contre les hommes, se profilait un conflit violent avec la mère. » (Janine Chasseguet-Smirgel)

« La Raison est une représentante du Père et de la Loi. Son déclin est un signe de victoire contre le père et d‘une union en train de s’accomplir avec la mère archaïque … L’endiguement qu’oppose la Loi et la Raison aux forces maternelles chtoniennes freine la démesure l’hybris de l’homme qui s’en console mal …Car nous psychanalystes (désillusionneurs)  ‘Nous abandonnons le ciel aux anges et aux moineaux’ (Heinrich Heine). » – Nous l’abandonnons aux romantiques. (Janine Chasseguet-Smirgel)

« L’intuition profonde selon laquelle la prière et le sacrifice procurent épanouissement et liberté se rapporte à cette conception immense et à demi oubliée, d’une universelle paternité que nous avons vue s’épanouir partout aux premières lueurs de l’aube. » (Chesterton)

« C’est de la mort du père que nous souffrons.  Disparition de la Loi.  Et c’est un matriarcat, autrement plus puissant que la domination du père, qui lui a succédé. Bachofen avait vu juste. Retour au culte des grandes Déesses mères… » (Jean Clair)

« Il n’y a pas de société sans le Père. Tant que le père respecté vit au milieu des siens, les enfants ne songent pas à se disputer, tous les petits jouent ensemble, et chacun se contente du quartier qui lui est approprié … Le vieillard est trop près de la mort pour prendre un grand intérêt à lui-même, et les enfants songeant, à tout moment, qu’ils ne sont pas chez eux mais chez lui, et qu’on les aime tous également, et que, d’ailleurs, la situation est provisoire, ajournent leurs griefs et s’arrangent avec bonne humeur de leurs petites incommodités. » (Paul Claudel – Conversations dans le Loir-et-Cher) – Du moins avant que les pédagogistes saboteurs ne fassent des malheureux enfants des revendicateurs pleins de morgue.

« Un monde où disparaîtrai le patriarcat, c’est-à-dire l’autorité paternelle, celle du géniteur, serait vouée à la guerre perpétuelle de tous et toutes contre toutes et tous. » (Jean-Michel Delacomptée)

« Il suffit d’oser regarder les résultats éducatifs, pour se rendre compte qu’il existe un rôle de la mère et un rôle du père, chacun indispensablement structurant pour l’enfant. » (Chantal Delsol)

« Le matriarcat s’inscrit ans la logique à l’œuvre depuis deux siècles : mort du roi, mort de Dieu, mort du père… et aboutit à la mort du sujet. » (Chantal Delsol)

« Les deux registres antinomiques de l’affection et d’une autorité qui est apprentissage de l’autorité et pas seulement dressage comme apprentissage à l’obéissance, peut permettre à l’enfant d’intégrer la loi et d’en devenir pour ainsi dire le maître et le servant volontaire … Il y a  tout à parier qu’à ce titre la dévalorisation du couple (aujourd’hui parent isolé, demain peut-être polygamie…) ne produise des enfants inaptes à l’autonomie, donc réclamant un pouvoir politique oppressif … Ou le couple éduque l’enfant à s’empêcher lui-même; ou la police qui l’empêchera de l’extérieur. » (Chantal Delsol) – « Un homme ça s’empêche » (Albert Camus)

« L’effacement actuel de la paternité pour laisser place à une forme moderne de matriarcat s’effectue au nom du progrès … Pourtant, l’ensemble de cette évolution constitue plutôt un retour à des formes anciennes d’avant l’apparition du modèle patrilinéaire et patriarcal … Les principales caractéristiques du modèle matriarcal (telles qu’observées dans les sociétés primitives quand il en restait) : l’absence de mariage, la maîtrise de la fécondité par la mère, l’éviction du père et la sacralisation du plaisir. » (Chantal Delsol)

« La confession a voulu être et a certainement constitué souvent l’un des lieux de la bienveillance paternelle … Combien les ‘conseils aux confesseurs’ firent progresser dans la psychologie collective l’image ‘moderne’ du père … Extraits d’un manuel du XV° siècle : ‘bienveillance, douceur, affection, pitié, aide et consolation, ‘Qu’il participe à la peine (le confesseur) s’il veut partager la joie’, soit recommandation d’être partie prenante à l’aveu, que le confesseur soit ‘affable, bienveillant, prompt  et charitable, prudent et discret , soutenant et encourageant’. » (Jean Delumeau – L’aveu et le pardon)

 « Aujourd’hui, la mère n’est plus la femme qui accouche, mais celle qui décide d’être mère. » (un brillant député LREM) – « Un père, ça peut être une femme, une grand-mère. » (Agbès  Buzyn) – Pourquoi pas comme un lapin ?

« La fonction paternelle n’étant plus soutenue par les grands récits ne peut plus s’exercer … Sans fictions soutenant telle ou telle figure du grand Sujet, pas de fonction paternelle. » (Dany-Robert Dufour)

« Pour que la fonction paternelle fonctionne il faut au moins une condition : que cette fonction soit adossée à une construction, à un montage symbolique … et si celui-ci devient caduc, la fonction paternelle ne fonctionne plus ou plus très bien … De ces fictions conférant l’autorité aux pères il y a eu le Sénat romain, puis l’Empire, le Dieu des monothéismes, le Roi dans la monarchie, le Peuple dans la république, et même la Race dans le nazisme, la Nation dans les nationalismes, le Prolétariat dans le communisme… perçues non comme fictions, mais comme des instances absolues de garantie symbolique … Le père c’est ce qui dépasse le père … les pères ne possèdent plus cette assise, ils sont devenus des pères dépourvus d’autorité … On est en train de jeter la fonction paternelle avec l’idéologie patriarcale (ce qui n’est pas la même chose). Se libérer de l’idéologie patriarcale sans renoncer à la fonction paternelle implique de remettre le transcendantal en jeu. (horreur pour nos minables petits maîtres). » (Dany-Robert Dufour) – Lequel auteur ajoute la nécessité du soutien de la fonction du nom du père par le voisinage (mère, oncles, tantes, cousins…), une connivence, une entente…

« Le mystère de la Paternité nous fait pressentir le mystère de la Fraternité : il n’y a pas de frères s’il n’y a pas de père. » (Nathanaël Dupré La Tour) – En supprimant les pères, on aboutira bien à la guerre de tous contre tous.

« On disait ‘ma mère’ ou ‘mon père’, voire ‘mon paternel’ … marquant ainsi le début d’une prise de distance … Termes remplacés  par l’usage presque exclusif des mots ‘maman’ et ‘papa’ … Les médias amplifiant cette révolution familiale … A la télévision un présentateur demandât à un homme de quatre-vingts ans (lequel rectifiât doucement) ‘Aviez-vous une relation privilégiée avec votre papa ?’ » (Benoît Duteurtre) – Langage bébé pour société de bébés.

« Mères entre elles : confidences indiscrètes sur un enfant qui est là. On le décortique comme s’il n’entendait rien. Un père ne parle pas ainsi de ses fils, même absents. » (Tony Duvert) – Bavardages…

« Les agresseurs sont presque exclusivement des jeunes hommes. Leur comportement traduit la forte érosion du patriarcat. Parmi ses plus antiques traditions, celui-ci comptait les confréries viriles, qui avaient pour fonction de canaliser, par des rites d’initiation, le surplus d’énergie d’origine hormonale provoquant chez les jeunes soif d’aventure et goût du sang. » (Hans Enzensberger – se référant aux dires classiques : Je ne sais pas pourquoi j’ai fait cela, C’était pour m’amuser, Je ne pensais à rien) et du même auteur  « Dans les guerres civiles actuelles, toute légitimation s’est évaporée. La violence s’est complètement débarrassée des justifications idéologiques … Par rapport aux agresseurs actuels, ceux de jadis étaient des dévots … au nom d’idéaux. Ils croyaient ‘dur comme fer’, ‘fanatiquement’, ‘inconditionnellement’ à une certaine conception du monde. » – On a certes bien gagné à démolir l’image du Père !

« Il faut que lui grandisse et que moi je décroisse. » (Evangiles) – Telle est la fonction parentale, passé un certain âge du moins.

« Là où le sexe est mis en relief, il est naturel que la femme, sa dispensatrice et son objet, prenne le pas, et c’est ce que l’on constate, à bien des égards  aujourd’hui … A cette intoxication sexuelle chronique … répond une gynocratie virtuelle, une tendance, sexuellement orientée, à la prééminence de la femme. Prééminence qui à son tour est en relation directe avec l’involution matérialiste et utilitaire du sexe masculin … Partout où l’amour et le sexe prédominent, la femme commandera tôt ou tard, d’une manière ou d’une autre. » (Julius Evola)

« Aragon voyait juste, mais flou : ce n’est pas la femme en général, c’est la maman qui est l’avenir de l’homme. » (Alain Finkielkraut)

« Dans la société post-institutionnelle qui se dessine, il n’y ait plus ni père ni mère mais seulement des mamans et des  papas, ces mamans bis. » (Alain Finkielkraut)

« Meurtre du Pére-Dieu-Autorité par amour de la Mère-Raison-Science avec identification de l’homme actuel à la mère … Un psychanalyste reconnaîtrait facilement dans le scénario de la civilisation actuelle, qui touche par ailleurs à sa fin, le conflit œdipien qui pousse l’enfant-homme identifié à la Mère-Démocratie-Science, à tuer le Père-Autorité-Guerre-Dieu. »» (Benjamin Fondane)

 « Ce fut un grand progrès de la civilisation lorsque l’humanité se décida à adopter, à côté du témoignage des sens, celui de la conclusion logique, et à passer du matriarcat au patriarcat. » (Sigmund Freud)

« Si les œuvres marquantes des hommes sont assez souvent supérieures à l’homme, les œuvres les plus belles des femmes sont toujours inférieures à la valeur de la femme qui les a produites. » (Rémy de Gourmont – en raison de la difficulté à se penser soi-même, à prendre conscience de soi par soi-même et non à travers autrui) – Du moins au XIX° siècle, époque de l’auteur.

« Accepter l’origine, c’est reconnaître la nécessaire union des parents pour accéder à l’existence et renoncer ainsi à l’auto-engendrement. C’est l’inverse de la ‘table rase’ … C’est admettre sa propre dépendance ; nul n’est sa propre cause … La destruction de l’idée de différences de génération va  de pair avec une ‘libération sexuelle’ et un manque total de limites qui ne peut conduire qu’à la violence, à l’extrémisme et à l’autodestruction.»  (Béla Grunberger et Janine Chasseguet-Smirgel) – Dépendance inadmissible de nos jours.

« Attaquer le père, le détruire, peut signifier un refus total de s’identifier à lui, soit peut être lié non pas au désir de prendre sa place, mais à la suppression pure et simple de la fonction parentale et à une tentative d’éradication du désir inconscient de devenir  ‘père’ ou ‘mère’ à son tour. »  (Béla Grunberger et Janine Chasseguet-Smirgel)  

« Pour le contestataire (soixante-huitard), la lutte contre le père se confondait avec la lutte conte sa propre classe (bourgeoise) … La ‘société sans classes’ signifie essentiellement la disparition  de la sienne. »  (Béla Grunberger et Janine Chasseguet-Smirgel)

« L’homme est davantage ‘acte’. Son psychisme est orienté vers l’action … L’intelligence et la volonté mâles sont très efficaces pour l’usage des objets, beaucoup moins pour leur jouissance, pas toujours pour leur connaissance. Ainsi, l’homme sait utiliser le temps, pas toujours en jouir … La femme est essentiellement ‘nature’ … Au lieu de décomposer et de recomposer l’objet, elle se placerait d’emblée en un point central et vital et dans le rapport concret que l’objet entretient avec sa vie à elle … Les preuves ne l’intéressent guère … Elle ne va pas naturellement des moyens à la fin. Elle se place d’emblée dans la fin … Les arguments contraires ne la gênent pas, les échecs et les refus ne l’influencent guère … Elle est plus ‘espèce’ que l’homme ; ainsi dans chaque femme on retrouve beaucoup plus la ‘femme éternelle’ que dans l’homme on ne retrouve ‘l’homme en soi’ …L’acte achève la nature, mais la nature meut l’acte (impulsion, inspiration) … Dans la tragédie l’homme est le plus hésitant … La femme règne, alors que l’homme gouverne. » (Jean Guitton)

« L’homme se fait aussi contre sa mère, et s’il l’oublie, il est défait par elle. L’amour des mères est un labyrinthe dont nous ne sortons jamais seuls. » (Jean Guitton)

 « Ce qui émerge de l’Oedipe, c’est la loi protectrice du père. Quand la loi paternelle décline, Caïn prend le dessus. D’où l’explosion de violence à laquelle nous assistons … Le déclin du rôle symbolique du père entraîne l’affaiblissement de toutes nos structures symboliques. » (Gérard Haddad) – Ce dont évidemment notre société d’ahuris ignorants ne peut mesurer avant que cela ne lui retombe sur le nez.

« Le rapport haineux au livre et à la culture, avatar de la haine du Père. » (Gérard Haddad)

« Le totalitarisme répond sous une forme moderne à la vieille fascination, l’abolition révolutionnaire du joug de la Loi. On croit possible d’établir un nouveau lien social sans médiation du signifiant paternel. Nous voici avertis au bout d’un siècle d’expérience du prix dont on paye ce rêve : un monde sans Nom-du-Père devient un camp de concentration potentiel, une proie facile du totalitarisme. » (Gérard Haddad)

« Caïn est le premier des humains conçu par un acte de chair entre un homme et une femme. Et s’il surgit au début des Ecritures, c’est pour nous révéler ce que nous sommes au fond de nous-mêmes : des êtres capables de tuer notre frère ou notre sœur … On n’accorde jamais à la rivalité fraternelle, au complexe de Caïn, la place qui lui revient, tant la question œdipienne domine (cette chose qui recouvre le vœu de parricide ou de matricide) … Pourquoi ne sait-on pas pointer la jalousie haineuse et le désir de mort qui habite le conflit fraternel ? Dont cependant la littérature est pleine (Etéocle et Polynice, Remus et Romulus, Hamlet, Richard III, Horace et les Curiaces,  Absalon et Amnon, Salomon lui-même et Adonias, la jalousie des frères de Joseph et leur tentative d’assassinat, la jalousie d’Esaü et de Jacob, etc., sans oublier, dans ‘Les Confessions’ le souvenir de saint Augustin vis-à-vis de son petit frère à l’allètement) … La ‘frérocité’ suivant Lacan … La longue faiblesse et dépendance de l’enfant d’où naîtra le complexe d’infériorité qui l’obsèdera toute sa vie et la lutte contre celui-ci par la construction de rêves de puissance, le complexe de supériorité (Adler, psychanalyste), utile à la compréhension de la psychologie du fanatique, du terroriste, le sentiment ressenti d’infériorité aurait transformé en Caïns une  frange (infime) de la population musulmane … La haine œdipienne se nourrit de celle de Caïn dans la mesure où la Loi paternelle est précisément celle qui interdit le fratricide désiré … Le parricide, évidemment généralement symbolique, règle la nécessaire succession des générations, le renouvellement des idées et des coutumes. Il a donc sa nécessité, L’œdipe serait du côté de la vie … Le fratricide ne crée pas, il désole et ravage (guerre, généralisation du fratricide), il appartient au royaume de la mort et de la désolation … C’est la Loi paternelle, issue de l’œdipe, qui modère et soumet l’agressivité meurtrière entre frères, ‘La présence de notre père suffisait à arrêter les inévitables conflits dans la fratrie. La figure du père est essentielle pour arbitrer, faire respecter la loi indispensable à la construction de la personne’ (père Jacques Blaquart) … Ne pouvant pas désirer la mort de mon père ou de ma mère, de mon frère ou de ma sœur, je porterai ce désir de mort sur d’autres personnes, déplacement, sous la contrainte de la Loi, de la haine meurtrière du frère sur l’étranger à mon groupe, renvoi aux confins de la communauté de la charge agressive et sa métamorphose en solidarité interne (lien  au groupe), renvoi à l’extérieur du groupe de la violence interfraternelle. » (Gérard Haddad – ensemble de considérations simplifiées sur la fraternité – Le complexe de Caïn) – « « La fraternité dans son sens habituel de valeur positive résulte de la puissante action de la Loi dite paternelle ou pa(ma)ternelle comme j’aime l’écrire …Or cette loi… ne rencontre plus, parallèlement au déclin des valeurs paternelles, le respect nécessaire. D’où la fragilité du lien social, prolongement du lien fraternel. » (Gérard Haddad – Idem) – Et tout est dit sur les niveaux de violence imbécile  auxquels nous allons atteindre par notre mépris insouciant de la réalité inchangée de notre nature. 

« L’acte divin de création, à moins de tomber dans le panthéisme, se présente sous une figure paternelle ; l’acte divin de miséricorde, sous peine de s’altérer en une dureté justicière, se présente sous une figure maternelle. » (Fabrice Hadjadj)

« Absence d’étude systématique de l’âge d’homme et de la masculinité proprement dite dans les travaux historiques, sociologiques, anthropologiques. On parle de l’enfance, de l’adolescence, de la vieillesse, mais pas de l’âge d’homme, de la maturité active, de celui qui est censé exercer charges, responsabilités, pouvoir … L’âge d’homme, c’est le trou noir … Il va tellement de soi que c’est le référent ultime qu’il est inutile d’en parler. » (Françoise Héritier)

 « Toutes les espèces …  sont partagées par une même constante ni  maniable ni récusable : la différence sexuée, avec de mêmes composantes anatomiques et physiologiques et la production d’humeurs différenciées … Dans notre culture sont connotées alternativement des caractères masculin et féminin, dans les oppositions ordinaires suivantes : chaud/froid, sec/humide, actif/passif, rugueux/lisse, dur/mou, sain/malsain, rapide/lent, fort/faible, belliqueux/paisible,compétent/incompétent,clair/obscur, mobile/immobile,  extérieur/intérieur, supérieur/inférieur, aventureux/casanier, etc., et aussi abstrait/concret,théorique/empirique,transcendant/immanent,culture/nature, etc. … Ces catégories sont hiérarchisées et non de nature égalitaire. La notion d’équilibre est une notion abstraite qui  n’existe pas dans la nature. Pour cette raison, les catégories dualistes sont toujours inégales en valeur … Un paysage  conceptuel et social s’est construit, à partir de l’observation du fait ‘scandaleux’ et inexplicable que les femmes font les enfants des deux sexes, les enfants de sexe masculin notamment … que la reproduction dépendrait du bon vouloir de la féminité, apanage exorbitant, non fondé (mais qui entraîne aussi l’imputation de responsabilité de la stérilité) … Des systèmes symboliques, conceptuels et sociaux se sont mis en place pour subvertir et domestiquer ce donné … Peur et défiance des hommes parce qu’elles incarnent la sexualité sauvage, débridée, et aussi la passivité pénétrée, soit la dévoration d’énergie mâle, crainte de ne pouvoir les satisfaire, crainte de leur jouissance, doutes sur la fidélité et la paternité (dont on n’est jamais certain), elles ont des secrets qui échappent au rationnel, rejet de l’homme de sa part féminine … L’éloignement dans lequel elles sont tenues devient une cause supplémentaire de peur masculine … S’en sortir par l’exaltation et l’excès … Aucun des deux sexes n’a l’exclusivité de la violence … Le fait que l’homme ne peut se reproduire par lui-même rend les femmes une ressource rare qu’il faut s’approprier. » (Françoise Héritier – considérations éparses sur le Masculin et le Féminin – Ouvrages du même nom)

« On a éliminé de l’ensemble des imageries de l’Occident moderne l’unique singularité irréductible de la femme par rapport à l’homme. » (Nancy Huston) – La maternité.

« Nous appelons masculin le principe de variation, et féminin le principe de conservation ; nous appelons masculin, ce qui stimule, féminin ce qui élabore ; masculin ce qui agit, féminin ce qui reçoit et ce qui comprend … Chaque être humain étant une synthèse de masculinité et de féminité. » (Herman von Keyserling)

« Différences, au moins à ce jour : Si la force pure est du côté masculin, résistance, vitalité et longévité sont du côté féminin – Chez la femme c’est le continu qui l’emporte, chez l’homme le discontinu – Variabilité masculine plus étendue (les hommes sont moins moyens que les femmes : plus de génies et plus d’idiots, plus de géants et plus de nains) – La durée est féminine alors que l’intensité est plus masculine – Engagement du côté du biologique, de la nature, du continu pour la femme et pour  l’homme du côté du symbolique, de l’institutionnel, du discontinu – Passivité et activité (cette distinction devient de plus en plus discutable). Il est tout aussi fondamentalement ridicule de parler de la supériorité de l’homme ou de la femme que de la supériorité du pôle électrique positif ou négatif. » (Hermann von Keyserling)

« Dostoïevski a radiographié l’abjection sexuelle, morale, religieuse comme un effondrement des lois paternelles. L’univers des ‘Démons’ n’est-il pas un univers de pères désavoués, factices ou morts, où règnent, fétiches féroces mais non moins fantomatiques, des matrones en vertige de pouvoir ? » (Julia Kristeva – Pouvoirs de l’horreur)

« La peur de la mère archaïque s’avère essentiellement être une peur de son pouvoir procréateur. C’est ce pouvoir, redouté, que la filiation patrilinéaire a charge de dompter. On ne s’étonnera donc pas de voir les rites de pollution proliférer dans des sociétés où le pouvoir patrilinéaire est mal assuré, comme s’il cherchait par la purification un soutien dans sa lutte contre une matrilinéarité abusive. » (Julia Kristeva – Pouvoirs de l’horreur) – Prière de s’accrocher pour comprendre.

« Un grand nombre d’effets psychologiques nous semblent relever d’un déclin social de ‘l’imago’ paternelle … La grande névrose contemporaine. Notre expérience nous porte à en désigner la détermination principale dans la personnalité du père, toujours carente en quelque façon, absente, humiliée, divisée ou postiche … L’abâtardissement narcissique de l’idéalisation du père, soit la dévalorisation de son image. » (Jacques Lacan) – Ce pourquoi il importe, pour accroître le désordre et la violence, de dissoudre même le mariage.

« Rien n’est plus étranger aux sociétés postmodernes que l’idée d’une paternité symbolique autorisant une prise de parole. Le seul fondement communément accepté est le fondement démocratique … lequel précisément rejette l’argument d’autorité. La démocratie n’est-elle pas l’expression du relativisme et des choix ? » (Zaki Laïdi – sur la transmission)

 «  Structure très nettement maternalisante, mais aussi matronisante, pureté des aliments, obsession végétarienne, nostalgie du bonheur lacté et biberonnesque, protection maternelle de l’Etat-pouponnière, chaude harmonie cosmique, plus besoin de divinités ouraniennes, du père et de la projection de son image. » (François Laplantine – condensé sur l’utopie) –  Notre déplorable régime actuel. On pourrait ajouter le principe de précaution devenu totalitaire.

« Le rôle de plus en plus important joué par les femmes en matière d’éducation de l’enfant, et notamment la discipline quotidienne qu’il leur revenait le plus souvent d’assurer, rendait plus difficile encore cette identification … ‘Cette époque de la vie est souvent plus heureuse’ pour les jeunes américaines, puisque leur identification initiale à la mère offrait ‘un modèle de vie utilisable’, estimait Margaret Mead. ‘Nos garçons’, au contraire, sont condamnés à n’avoir de contact qu’avec l’idée abstraite, sans attrait, d’homme en général, et non avec un certain nombre d’hommes, de chair et d‘os, qui les intéresseraient et qu’ils connaîtraient … ‘La mère devenant le parent dominant dans la famille américaine, presque par défaut’. » (Christopher Lasch – évoquant Margaret Mead) – Européens, en tout fidèles suiveurs des Américains. Situation pire avec la féminisation de l’enseignement. Cela explique-t-il en partie le retard des garçons ?

 Un phénomène nommé aux Etats-Unis le momisme (de Mum, Mom, Maman). « La domination psychologique de la mère au sein de la famille de la classe moyenne moderne … Ce phénomène a surgi non parce que le père est toujours absent, toujours sur le lieu de travail, mais parce qu’il est, à la maison, faible et soumis … En outre, la mère ne tient pas son pouvoir de la gestion efficace du foyer, en l’absence du mari, mais du fait qu’elle est devenue le principal vecteur de discipline, par défaut ou par la pression qu’elle exerce sur ses enfants … Parent dominant dans la vie quotidienne du groupe … parce que les actes arbitraires, imprévisibles et contradictoires sont souvent intimidants, et que le refus d’examiner leur signification est la manière la plus simple de conserver une paix précaire … La dépendance envers la mère que tant ont identifié comme  le modèle typique des hommes américains. » (Christopher Lasch) – Nous voilà approcher (en fin de citation notamment) du fond du problème.

« Vivons-nous dans un monde sans pères ? Ou dans un monde sans Père ? Ce n’est pas tout à fait la même chose. D’un côté, nous serions dans un monde sans papas, de l’autre, dans un monde sans référence paternelle, sans place pour un Père … Ce que le psychanalyste entend des avatars du sujet est du même tabac que ce qu’il entend des avatars du social … Le père est le premier ‘étranger’ … Celui qui vient de dire (à la mère) : ‘Non, il n’est pas tout à fait ce que tu as dit de lui’, ‘Oui, mais’ … Il  a la charge de fournir à l’enfant ce qui lui permet de faire obstacle à l’engluement de la mère … C’est un ‘pas tout’ ! rappelé par le père à l’enfant et à la mère … Le désir de la mère n’est pas quelque chose qu’on puisse supporter comme ça (Lacan)…. Les pères actuels simples doublons de la mère, alors qu’il devrait être un autre que la mère, lui faire contrepoids … Un monde organisé sur le désaveu de la fonction paternelle et sur la  mise en congé du père réel. » (Jean-Pierre Lebrun)

« Fabriquer l’homme, c’est lui dire la limite. Fabriquer la limite, c’est mettre en scène l’idée du Père, adresser aux fils de l’un et l’autre sexe, l’Interdit. » (Pierre Legendre) – Mais comme nous sommes bien plus malins que nos ancêtres, nous pouvons tout détruire impunément.

« L’idée du Père, en Occident, s’efface … Nous vivons un nouvel obscurantisme, de facture scientiste … Le Père est promu iconologiquement par la publicité et les média comme une sorte de redoublement de la mère, c’est-à-dire comme un non-père … Que veut dire pour l’homme le fantasme d’être aussi une mère ? Il est difficile de penser que la planète, admirative, va s’empresser de s’aligner sur les nouvelles représentations occidentales. » (Pierre Legendre) – Il y aurait donc des gens qui ne pourraient pas être d’accord avec le si aimable Occident. Qu’on les ramène à la raison, en les bombardant s’il le faut.

« La banalisation du meurtre aujourd’hui plonge ses racines dans l’abolition du Père … Quand s’efface dans la société l’image du Père, l’image de l’Idole la remplace. Ainsi naissent les tyrannies modernes, remèdes sanglants pour faire face au désespoir ; Quel que soit le nom de l’idole, Lénine, Staline, Hitler, Mao… le tyran est toujours une caricature du Père démonétisé. Ainsi, se ruent les militants dans les tueries pour se donner une raison de vivre, ainsi pullulent les crimes qui sont autant de parricides. » (Pierre Legendre)

« L’homme est un animal généalogique. » (Pierre Legendre)

« Être féministe, c’est être absent des lieux ou des causes où cela garderait un sens et une urgence,  le patriarcat ne subsiste que dans les territoires dont les clés ont été remises au islamistes. » (Bérénice Levet)

« La paternité est une relation avec un étranger qui, tout en étant autrui, est moi. La relation du moi avec un moi-même qui est cependant étranger à moi. » (Emmanuel Levinas)

« La saturation de la loi du Père, loi verticale s’il en est, favorise la loi des frères, horizontale celle-là … pour aider à comprendre la multiplication et le fonctionnement des tribus contemporaines. » (Michel Maffesoli) – Donc, aussi, le communautarisme.

« C’est du contraste dans l’aspect et la fonction des corps masculin et féminin que les hommes ont tiré les analogies relatives au soleil et à la lune, à la nuit et au jour, au bien et au mal, à la force et à la vulnérabilité. » (Margaret Mead, anthropologue) – « L’ensemble des couples de notions qui découpent le réel sont toujours en dernier ressort référés au masculin et au féminin : chaud / froid ; dur / mou ; actif / passif ; public / privé… » (Bérénice Levet) – L’universalité d’un ordre social sexué.

« Un père doit être fort et doux. N’être que fort, c’est être faible, n’être que doux, c’est être mou » (père Philippe de Maistre)

« Le service inestimable qu’un père peut rendre à sa progéniture, c’est effectivement de lui faire savoir qu’il y a un impossible … Le problème du père, aujourd’hui, c’est qu’il n’a plus d’autorité, de  fonction de référence. Il est seul et tout l’invite en quelque sorte à renoncer à sa fonction pour simplement participer à la fête. La figure paternelle est devenue anachronique. » (Charles Melman)

« Je ne suis en rien un défenseur du patriarcat … Je rends compte d’un certain nombre de phénomènes … Je n’attaque ni ne loue des évolutions que je constate … La place du père ne peut dépendre que du patriarcat. Sinon, le père, c’est ce bonhomme que nous connaissons aujourd’hui, un pauvre type, voire un comique. D’où peut-il tirer son autorité dans une famille, si ce n’est de la valeur accordé au patriarcat ? Un père ne peut pas s’autoriser de lui-même, il ne peut s’autoriser que du patriarcat. Et s’il veut à tout prix s’autoriser de lui-même, on a affaire au père violent, brutal, à celui que, parfois, on va traîner devant le juge … L’autorité c’est ce qui fait limite au pouvoir. » (Charles Melman) – « Les pères dans ces conditions là (certaines communautés qui n’ont conservé aucune référence à la figure d’un père commun, pour des raisons parfois liées à la colonisation, où c’est le frère de la mère qui représente l’autorité vis-à-vis des enfants) sont simplement des visiteurs nocturnes sexuels, sans autres pouvoirs … réduits à leur rôle de géniteurs, de reproducteurs, comme en zoologie. » (Charles Melman)

« Affaiblissement de l’image paternelle psychique, moindre efficacité de la relation d’autorité … On comprend alors l’inefficacité des incantations rituelles à la ‘restauration de l’autorité’. » (Gérard Mendel) – Gogos, étonnez-vous donc !  

« La science du vivant, alliée à la technique, est désormais capable de modifier la répartition masculin/féminin, de disjoindre la naissance d’un enfant et la rencontre des sexes, de disjoindre enfant et parentalité. » (Jean-Claude Milner) – Triple Hurrah !

« Un amour paternel pétri d’illusions et d’aveugle optimisme serait fatal aux destins de la race. » (Montherlant) – C’est bien ce qui va arriver en raison de la faiblesse imposée aux hommes par la vague féminino-terroriste de quelques furies.  

« Leur classe naturelle nous intimidait autant qu’elle nous fascinait. Leur vocation première n’était pas encore de se substituer aux mères … de respecter les normes rigides de la parité. Le politiquement correct ne régissait pas les rapports dans l’intimité des familles. Tous les caractères pouvaient s’exprimer librement sans susciter ni l’opprobre ni l’indignation. Nous vivions à l’ère des individualités fortes, l’insignifiance était considérée comme un crime impardonnable … La mode du ‘papa-copain’ forcément irresponsable n’avait pas déferlé sur notre pays … Ils avaient le sens de ‘honneur et du devoir, une époque décidément révolue. » (Thomas Morales)

« Le processus de nurserysation mondiale. » (Philippe Muray – sur l’infantilisation des peuples et leur maternage)

« Le masculin et le féminin séparés ne sont plus revendiqués comme faits de nature que lorsqu’il s’agit de ‘femmes battues’ ou de  ‘harcèlement sexuel’. » (Philippe Muray) – Il faut quand même conserver des positions avantageuses.

« Les rôles des pères et chefs de famille avaient pour beaucoup contribué à la pacification sociale. Les déficits de reconnaissance dont on souffrait dans la vie professionnelle pouvaient être compensés dans la sphère familiale à travers ce rôle de chef de famille. » (Oliver Nachtwey – s’inspirant d’Axel Honneth) – « Les conséquences immédiates d’un tel déclin, d’une telle perte de pouvoir et de statut, se traduisent habituellement par des sentiments de découragement et de désillusion, par une perte des valeurs et des objectifs jusqu’alors entretenus… » (Norbert Elias)

« La fonction paternelle exige d’être soutenue par un environnement sous peine de produire des situations ingérables … Si le corps social l’abandonne et décide de le laisser affronter seul la propension incestueuse maternelle, il le réduit à l’impuissance ouvrant la voie à une violence qui débordera très largement le cadre strict de la famille. » (Aldo Naouri – cité par Jean-Pierre Lebrun) – Et on cherche des explications à la déferlante actuelle de violence, surtout pas celle qui mettrait en cause notre société dite avancée !

« Tout se passe comme si un monde où le signifiant paternel est en passe de devenir insignifiant ne peut qu’aboutir à un matriarcat de fait. » (Paul-François Paoli) – Pour des raisons de supériorité évidente : appel érotique, durée de vie, énergie et endurance, capacités intuitives et de compréhension des détails, puissance de lutte…

« ‘Pas de pères, pas de civilisation’ … Comment ne pas trouver troublant la corrélation entre la banalisation de la violence et l’extraordinaire féminisation de la société, notamment à l’Education nationale (et à la justice) ? » (Paul François Paoli – citant la psychanalyste Gabrielle Rubin)

 « Les féministes d’Occident ont voulu la peau du père : … elles l’ont eue. Elles récoltent aujourd’hui … L’immense débâcle du mâle occidental, l’extraordinaire dévirilisation des caractères et des mœurs (plus dépression, violence, incivilité, arrogance) … C’est en Occident, terre d’élection de la liberté féminine, que l’homme est devenu le plus fragile, le plus coupable, le plus neurasthénique, le plus affaibli au sens de Nietzsche, et désormais le plus incapable de faire face aux dangers de la vie. » (Paul-François Paoli) 

« Le père ne naît pas de la chair. Il naît des symboles. » (Natacha Polony) – Il doit donc disparaître avec la disparition de toute symbolique dans notre société de barbares.

« La démocratie, en établissant l’égalité de tous vécue comme une indifférenciation, rend plus complexes les rapports hommes-femmes puisqu’elle supprime toute possibilité de jouer la différence sur le mode du plaisir. » (Natacha Polony) – « Pas de galanterie chez un peuple libre … Dans la démocratie extrême, il n’y a plus un seul interstice de la vie en commun qui ne soit envahi par le désir d’égalité, qu’on peut nommer ici désir d’indifférenciation. » (Mona Ozouf)

« C’est l’organisation généralisée de la dépendance qui constitue l’essence de la société maternante … La Coïncidence du pouvoir donné aux mères par le progrès scientifique et l’avènement d’une société non pas matriarcale, mais maternante, où l’organisation économique implique l’enveloppement de l’individu dans une sorte ‘d’utérus artificiel’ (Aldo Naouri) … L’image du ‘cocon’ … Gavés en permanence de sucre et d‘attentions, la bouche toujours pleine de tétines diverses et variées, ils sont ensuite équipés généreusement de prothèses technologiques qui leur interdisent à jamais la merveilleuse liberté de l’ennui. » (Natacha Polony)

 « La tradition française du commerce apaisé entre les sexes ne peut que s’éteindre avec la destruction de la culture classique sur laquelle elle s’appuyait. Lui succèdera une ère d’indifférence ou de méfiance entre les sexes, toutes deux aussi fatales au désir comme au plaisir. » (Natacha Polony) – Le but de la destruction organisée de l’étude de ce qu’on appelait les Humanités est bien de pourrir tous les rapports harmonieux entre les êtres qui s’étaient peu à peu édifiés, pour les livrer à la concurrence sauvage.

 « L’amitié entre parents et leurs enfants parvenus à la vraie maturité. Quoi de plus beau qu’une paternité ou une maternité qui s’achève en amitié ? » (Père François Potez) – Effectivement, là est la réussite.

« Nul n’est homme s’il n’est père. » (Joseph Proudhon)

« Les pères et mères ont cédé la place aux papas et aux mamans. » (Olivier Rey)

« Certes, le désir de venir à bout de l’Autre, et pour cela d’être à l’origine de soi, semblait d’abord avoir pour objet d’éliminer le père … mais le désir d’éliminer la mère n’est pas de nature différente : il exprime le même fantasme à un autre stade … La complétude doit désormais être atteinte non en retrouvant la mère, mais en consommant l’arrachement jusqu’au bout. » (Olivier Rey – sur les utérus artificiels et autres gadgets)

« Qui confond masculin et féminin commet un attentat contre les mondes en gestation. » (Rainer Maria Rilke)

« Les préjugés négatifs associés à la femme au foyer … La fonction de Père au foyer est en revanche fortement valorisée … à croire que ce qui est dégradant pour mesdames ; ne l’est pas pour messieurs. » (Ingrid Riocreux)

« Beaucoup d’enfants des classes protégées et éduquées ont reçu l’amour conditionnel d’une mère qui les a gâtés et qui les a manipulés en leur faisant comprendre qu’ils n’en faisaient jamais assez pour elle. Leur violence qui fait écho à cette violence douce de culpabilisation les amène à se créer des images d’ennemis tout-puissants contre lesquels ils se rebellent. Ils ne veulent surtout pas être des esclaves parce qu’en quelque sorte ils l’ont été, dans leur enfance choyée. Ils se rebellent contre toutes les puissances qui peuvent les rendre esclaves : la nation, l’armée, les colonisateurs, les églises installées. Ils prennent systématiquement et aveuglément le parti des opprimés ou de ceux qu’ils imaginent parfois être des opprimés. Ils s’enthousiasment pour toutes les rébellions et haïssent les oppresseurs qui empêchent la réalisation de leur idéal. Leur recherche d’une bonne mère leur donne une nostalgie de l’amour universel et ils rêvent d’une utopie de réconciliation générale, qui effacerait les différences et les conflits, gommerait les appartenances. » (Charles Rojzman – traitant des rebelles en peau de lapin fils de la bourgeoisie et des si nombreuses mères manipulatrices)

« La femme a plus d’esprit, et l’homme plus de génie, la femme observe, et l’homme raisonne. » (J. J. Rousseau)

« Entre une mère qui conçoit le corps de l’enfant et le père qui lui donne son nom, Hannah Arendt dirait : la ‘vie’ d’un côté, et le ‘monde’ de l’autre. » (Michel Schneider)

« Se révélait ainsi dans la sphère politique un aspect idéologique et culturel majeur de ce temps : la maternisation du monde. ‘Maman’ devenait désormais un substantif courant et public … On était pétri de bons sentiments … Chaque fois qu’est récusée la différence masculin-féminin, est renforcée l’opposition maternel-infantile … Les sociétés de mères se traduisent par un effacement croissant de la différence des sexes. » (Michel Schneider)

« Deux mots pourraient résumer ce qui est attendu d’une ‘mère étatique’ : proximité, urgence : cellules d’urgence, situations d’urgence, aide médicale d’urgence, plans d’urgence ; justice de proximité, police de proximité, commerces de proximité, élus de proximité. » (Michel Schneider) – Infantilisme à tous les niveaux et manipulation au sommet.

« Ce qui anime les mères totalement bonnes (ou se disant telles) : que rien ne nous arrive qu’elles n’aient contrôlé sinon voulu … ‘Sois libre, toi qui dépends en tout de moi’ … Ignorant le principe de liberté et le principe d’altérité, elle ne laisse au nom de sujet que le sens qu’il a dans assujettissement. » (Michel Schneider) – Comme cela est dangereux, surtout quand la mère, c’est l’Etat.

« Les sociétés de mères se traduisent par un effacement croissant de la différence des sexes …  Cette différence des sexes est structurante du système symbolique. Elle est non seulement la condition de la reproduction démographique mais elle est aussi celle de la reproduction de la société. » (Michel Schneider) – S’il fallait se soucier de pareils détails !

« L’homoparentalité est une homomaternité. Car, le père, en psychanalyse c’est tout simplement celui qui n’est pas la mère. Le non-mère, l’autre qui n’est pas comme la mère … Le ‘père paternel’ est en voie d’effacement symbolique. La seule place qui lui est laissée est celle de ‘père-qui-remplace-la-mère’, selon l’expression de Winnicott (psychanalyste comme l’auteur) … ‘Les pères sont des mères comme les autres’, voilà la forte conviction de nos dirigeants et de nos faiseurs d’opinion. » (Michel Schneider)

« La fonction paternelle articule la différence des sexes à celle des générations. Le père n’est pas de même sexe que la mère, et pas de la même génération que l’enfant … Le double rôle de la fonction paternelle se perdant, on assiste à une montée des formes pathologiques perverses (par déni de la différence des sexes) et des formes psychotiques (par la confusion des générations. » (Michel Schneider)

« En politique comme dans la famille, quand elles ne s’acceptent pas comme insuffisantes, limitées, manquantes, les mères ne veulent qu’une chose : que nous ne voulions rien, que nous ne manquions de rien, que nous ne puissions pas nous passer d’elles, que nous ne désirions pas les quitter. Que nous ne désirions pas, tout court. La femme, voilà ce qu’elles se gardent d’être. Les femmes, voilà ce dont elles nous gardent. » (Michel Schneider) – Est-ce la raison pour laquelle, en politique, elles répriment toute sexualité ?

« Le nom du père, c’est ce qui signifie que l’enfant n’est pas une chose, un bien, une possession de la mère. Qu’il y a au moins quelque chose que la mère n’a pas donné. Mais ce nom du père ne signifie pas davantage que l’enfant est possédé par le père. Il est la trace en soi d’un autre. » (Michel Schneider – sur la transmission du nom du père)

« Viendra peut-être un jour où les mères qui veulent nous apprendre à aimer nous ferons peut-être regretter les pères qui disaient : ‘je vais t’apprendre à vivre’. » (Michel Schneider)

« Exercé par des hommes qui se réfugient dans les modes les plus archaïques, les plus maternels de l’autorité, le gouvernement des hommes s’est mis à ressembler à l’éducation des élèves ou au soin des malades … Le pouvoir est devenu maternel … L’Etat est aujourd’hui substantiellement matriarcal (agissant selon des buts et au nom de valeurs maternels) … C’est par blague ou mauvaise foi que l’on impute au paternalisme…» (Michel Schneider) – Pères et paternalisme ont disparu depuis longtemps, tués.

« ‘L’Oumma’. Ce nom, qui désigne la communauté de tous les musulmans, dérive de ‘Oum’, la mère. Dans des sociétés centrées sur l’amour maternel, la haine de la mère prend la forme d’une peur des femmes. » (Michel Schneider) – Encore un tout petit peu de patience, quelques années, et, sous la pression totalitaire des mouvements féministes, nous allons y arriver nous aussi. Tant pis pour nos filles.

« Le lien qui rattache la madone à l’enfant semble la faire sortir de cette concentration en elle-même, en lui faisant trouver le sens de sa vie dans un être situé en dehors d’elle. Et cependant son unité n’est pas détruite par là … La mère en se concentrant sur l’enfant semble avoir perdu son unité essentielle, mais ce n’est qu’ainsi qu’elle réalise complètement cette unité. » (Georg  Simmel)

« Que se passe-t-il quand l’adhésion à la loi du père est transmise par la mère ? Court-circuitant le meurtre du père, c’est-à-dire la possibilité de critiquer la Loi et de la considérer comme historique (non révélée), elle revêt alors un caractère sacré, cessant d’être la loi humaine et discutée des Grecs, pour devenir ‘tables de la loi’ données et imposées par Dieu. » (Alain Soral) 

« Si le patriarche omnipotent est voué à disparaître il ne faudrait pas qu’il soit remplacé par des hommes interdits de l’être. » (Martin Steffens) – C’est pourtant ce qui vient.

« Si les pères se trouvent contestés, la faute en est pour une part à leur faiblesse, car, pour s’engager dans une problématique œdipienne, un fils ne suffit pas, il faut aussi un père. Si le père fut … trop souvent un tyran domestique, il est de venu aujourd’hui soit inexistant, soit un ‘copain’ auquel l’enfant puis l’adolescent ne se heurte plus suffisamment et qui, de ce fait, tend à perdre son rôle d’objet d’identification … ‘Cette crise est bien plus une crise des adultes qu’une crise des jeunes’. (Gombrowicz). » (André Stéphane – à propos de la crise de mai 1968)

« La pierre angulaire sur laquelle était édifié le système patriarcal s’étant brisée, la femme est devenue celle qui décide et celle qui met au monde. C’est elle qui choisit l’homme avec lequel elle fera son enfant, c’est elle qui choisit la période qu’elle estime la plus favorable à son projet. Elle est devenue, en quelque sorte, à la fois père et mère à l’origine de l’enfant. » (Evelyne Sullerot) – Du temps jadis où il y avait encore besoin d’un homme et pas seulement d’un flacon de sperme.

« Parce qu’il ne pouvait être partout, Dieu créa les mères. » (Talmud)

« Supposez … que le pouvoir paternel ne soit plus respecté ; avant peu, quand les nouvelles générations deviendraient adultes, le pouvoir politique ne subsisterait que dénaturé à fond. Les hommes resteraient bien capables encore d’admiration et de crainte d’une part, d’ambition et d’orgueil d’autre part, mais ni de respect ni d’autorité tutélaire. » (Gabriel Tarde) – Pour l’abandon du respect, c’est encore plus simple. On ne respecte que des gens respectables.

« Les hommes oublient Dieu leur père. Mais qui donc n’oublie pas son père, qui donc n’oublie pas sa source ? Nous n’aimons que nos enfants, nous ne nous penchons que sur ce qui sort de nous. Et notre père  n’existe pour nous que si, par un mystérieux travail de l’âme, il est devenu notre enfant. » (Gustave Thibon)

« Masculin et féminin sont les deux pôles opposés et indispensables de la vie. Indispensables parce que complémentaires. Si l’un des pôles disparaît, tout se détraque … Parler d’une ‘féminisation’ de la société est impropre. Ce qui est en cause c’est sa ‘dévirilisation’. Les signes en sont visibles. Délabrement de l’éducation, refus de la responsabilité des crimes et délits, victimisation des coupables, accompagnement psychologique pour affronter les épreuves, interprétation purement passionnelle des conflits, peur des dangers de l’histoire, féminisation des fonctions essentiellement masculines de gouvernement, de justice, de protection. » (Dominique Venner)

« Avec la GPA ce sont les mères qui disparaissent. » (Jean-Pierre Winter)

« Il n’y a plus d’hommes, il n’y a plus de femmes, rien que des êtres humains égaux, forcément égaux, mieux qu’égaux, identiques, indifférenciés, interchangeables … Et, dans un second temps, on suggère la supériorité évidente des ‘valeurs’ féminines, la douceur sur la force, le dialogue sur l’autorité, la paix sur la guerre, l’écoute sur l’ordre, la tolérance sur la violence, la précaution sur le risque… » (Eric Zemmour – Le premier sexe) – Et on s’étonne de notre déliquescence, de notre écœurante platitude.

« Le patriarcat, c’est l’accumulation des petits et grands secrets, pour se forger en dehors de la mère ; le matriarcat, c’est la transparence, la mise à mort de tous les secrets, la fusion placentaire. Comme dans tout régime totalitaire, le secret voilà l’ennemi. » (Eric Zemmour)

« Le père était une invention récente dans l’histoire de l’humanité … invention capitale pour interdire l’inceste et mettre un obstacle à la fusion entre l’enfant et la mère … Nous revenons peu à peu vers une humanité d’avant la loi qu’elle s’était donnée en interdisant l’inceste : une humanité barbare, sauvage et inhumaine. L’enfer au nom de la liberté, de l’égalité … du bonheur. Pascal nous avait prévenu : ‘Qui fait l’ange fait la bête’. » (Eric Zemmour – s’appuyant sur le pédopsychiatre Aldo Naouri)

« La distinction entre les êtres ne reposait plus sur la dualité sexuelle homme-femme, mais sur la libre détermination de chacun à choisir … Les travailleurs étaient sommés de devenir des ménagères, les pères étaient sommés de devenir des mères, les hommes étaient sommés d’aimer comme des femmes. L’égalitarisme avait répandu son venin. Le culturalisme absolu avait fait son œuvre. Puisque les femmes n’avaient pas réussi à devenir des hommes comme les autres, il fallait que les hommes devinssent des femmes comme les autres. » (Eric Zemmour)

« Le problème n’est pas l’autorité patriarcale et la lutte pour s’en émanciper, comme persistent à le revendiquer la plupart des féministes (c’est largement fait, et bien trop largement) ; le problème, ce sont bien plutôt les nouvelles formes de dépendance qui découlent du déclin de l’autorité familiale symbolique … Loin d’être simplement la cellule élémentaire et le générateur des personnalités autoritaires, la famille nucléaire moderne était simultanément la structure qui générait le sujet critique ‘autonome’ capable de mettre en confrontation l’ordre social dominant et ses convictions éthiques … Le résultat immédiat de la désintégration de l’autorité paternelle est également l’émergence de ce que les sociologues appellent la personnalité conformiste ‘guidée par autrui’ (Max Horkheimer). Aujourd’hui, avec le glissement vers la personnalité narcissique, ce processus s’accentue plus encore … La désintégration de l’autorité symbolique publique (patriarcale) est payée (ou contrebalancée) par un ‘attachement passionné à la sujétion’ … Ces relations de type Maître/Esclave fournissant une profonde satisfaction libidinale dans la mesure où elles délivrent les sujets de la pression d’une liberté excessive et du manque d’identité déterminée. » (Slavoj Zizek) – La désintégration de la famille patriarcale ou la fabrique des laquais. Désolé de ne pouvoir insérer les exemples fournis par l’auteur ; mais la censure actuelle ne permet plus d’écrire ce que pouvait encore se permettre la traduction d’un auteur il y a dix ans. Voir, notamment, page 111 de Plaidoyer en faveur de l’intolérance.

 « L’effondrement de l’autorité symbolique paternelle a deux facettes. D’un côté, les normes prohibitives symboliques sont de plus en plus  remplacées par des idéaux imaginaires (de beauté corporelle, de réussite sociale…) ; d’un autre côté, le manque de prohibition symbolique est augmenté de la ré-émergence de féroces figures du surmoi. Nous avons alors affaire à un sujet extrêmement narcissique, c’est-à-dire percevant toute chose comme une menace potentielle pour son précaire équilibre imaginaire (l’universalisation de la logique de victimisation est éclairante). » (Slavoj Zizek) – Du : Tu le fais, un point c’est tout ! On est passé au redoutable : Tu dois le faire et tu dois être ravi de le faire !

« Aucune femme au monde n’élève son fils comme le futur mari de qui que ce soit. » (un Russe) – Profonde vérité universelle, et c’est bien un drame. Que les femmes, les féministes, s’en prennent aux mères.

« Chien de race se bat contre son père. » (proverbe anglais)

« Tous les enfants américains appartiennent à la famille de leur mère. » (?) – S’il n’y avait que les Américains !

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– Patriarcat et matriarcat, ou le refoulement politique immémorial de l’empire des mères, suivant des textes complétés de Jean-Claude Michéa.

 Depuis le XIX° siècle toutes les formes patriarcales de la domination ont été abondamment décrites et récusées … On ne saurait en dire autant, en revanche, de ces formes d’assujettissement et de  manipulation d’autrui qui trouvent leur modèle inconscient dans l’emprise maternelle… C’est au moment où la dynamique des sociétés modernes commençait à saper le fondement culturel des anciens montages patriarcaux, en discréditant, au profit des mécanismes du Droit et du Marché, toutes les références à une loi symbolique que l’attention de la critique sociale en est venue à se focaliser de façon presque exclusive sur la  seule modalité de la domination des pères. Etrange ‘oubli’.

A côté des formes paternalistes de domination d’autrui (formes très faciles à identifier), il existait des formes maternalistes d’emprise, beaucoup plus difficiles à reconnaître, ne serait-ce que parce qu’elles sont déjà invisibles aux yeux de ceux (ou de celles) qui les exercent. Il existait, et il existe toujours, des mères surprotectrices qui étouffent leurs enfants (?)

Le Surmoi doit être opposé strictement à la Loi symbolique. Celle-ci, entre les lignes, tolère en silence. Elle incite même à faire ce que son texte explicite interdit, tandis que l’injonction du Surmoi ordonnant la jouissance, à cause de la clarté même de cet ordre, empêche bien plus sûrement que n’importe quel interdit le sujet d’y accéder. La ruse du Surmoi consiste à faire croire en une fausse apparence de libre choix, qui est en réalité un choix forcé impliquant un ordre encore plus puissant.

La figure parentale répressive, l’autorité symbolique : Tu dois aller à l’anniversaire de ta grand-mère … envie ou non, tu dois y aller. La figure Surmoïque : Tu sais très bien à quel point ta grand-mère a envie de te voir, néanmoins tu n’y va que si tu as envie, sinon mieux est de rester à la maison. Ce qui signifie : non seulement, tu dois rendre visite à ta grand-mère quel que soit ton désir, mais en plus tu dois être ravi de le faire ! Le Surmoi ordonne de jouir de faire ce qu’il faut faire. On imagine les exclamations si l’enfant répond : Non ! – Comment peux-tu refuser ! Comment peux-tu être si méchant ! Tu n’aimes pas ta grand-mère ! Que t’a-t-elle fait ? – L’enfer.

L’autorité patriarcale ordonne essentiellement l’obéissance à la loi. Il impose un ordre disciplinaire commandant la soumission du sujet dans le comportement extérieur. C’est un ordre frontal (donc opposable), il n’est pas demandé au sujet d’être dupe.

Le désir de puissance matriarcal se présente sous des formes très différentes et bien plus étouffantes. Il impose comme un dû l’amour inconditionnel du sujet et, de ce fait, il fonctionne d’abord à la culpabilisation et au chantage affectif, sur les modes, déclinables à l’infini de la plainte, du reproche et de l’accusation. Le contrôle est sans la moindre  limite. Le sujet doit céder sur son désir et adhérer à la soumission demandée sous peine de se voir détruit dans l’estime qu’il a de lui-même. « Les psychanalystes savent depuis longtemps combien la toute-puissance maternelle peut être la plus terrible des prisons. » (Natacha Polony)

« C’est l’organisation généralisée de la dépendance qui constitue l’essence de la société maternante. » (Natacha Polony) – « Le contrôle politique exercé par les sociétés totalitaires, dont la nôtre (à la différence des dictatures classiques) est fondamentalement de type maternel : d’où le rôle central qu’y joue l’autocritique et l’auto-accusation (matérialisées chez nous par les reniements forcés), ainsi que l’obligation permanente, si bien décrite par Orwell, ‘d’aimer’ le leader suprême. »

D’ailleurs on ne meurt pas (acte d’amour) pour l’Etat, mais pour la Patrie ! Sans blasphémer, ni même interpréter au fond : la place de la Vierge Marie, figure protectrice et indulgente (elle non directive) dans la piété catholique ?

Ci-dessous, extraits condensés du livre de Monette Vacquin, Main basse sur les vivants.

« Moins de vingt ans (rapporté à 1976) séparent le premier clonage d’un mammifère (la brebis Dolly)  des perspectives annoncées de clonage et de transgénèse humaine. Dans l’intervalle, c’est à un formidable déchaînement expérimental que nous auront convié les biologistes. Sous couvert de  ‘projet parental’ s’élabore ainsi une inquiétante instrumentalisation de l’être humain. L’embryon, simple matériau, se prête aux combinaisons les plus aberrantes : bébés post-mortem, grands-mères porteuses, jumeaux conçus à la même date en laboratoire et naissant à des années d’écart … Notre génération a arraché l’origine à la sexualité (un intellectuel a parlé avec excitation de briser le ‘tabou de la sexualité’), ‘Celui qui promettra à l’humanité de la délivrer de l’embarrassante sujétion sexuelle … sera considéré comme un héros’ (Sigmund Freud), elle est au seuil d’annuler la différence entre les générations, de pulvériser la parentalité … Pourquoi la bio-médecine s’est-elle emparée du désir d’enfant avec un tel enthousiasme ? Quelque chose de considérable se passait … dont le désir d’enfant assurait la légitimité, et qui, manifestement, débordait celui-ci en applications, en conséquence, en significations … La médecine, devenue ‘médecine du désir’ (René Frydman) s’emparait de l’embryon. La science venait occuper la place du sexuel, et avec quel empressement ! … Le rêve d’une société clonique, maximum de reproduction avec le moins de sexe possible … Libérer les femmes de leur attache ‘archaïco-anachronique’ à la maternité … Pendant que les conquêtes des femmes étaient encore si fragiles, on signait des contrats de location de l’utérus … Bricolages de la filiation et situations délirantes : l’enfant ayant cinq parents, fils et petit -ils d’une même femme, mères vierges, mères ménopausées … La maternité éclatée en fonctions : génétique, utérine, adoptive, sociale, porteuse, de substitution … L’aventure des êtres sexués s’estompant au profit d’êtres se reproduisant comme des protozoaires, par simple division du même et déclinaison des codes … Que faire des embryons congelés ? Les détruire ? S’en servir pour fabriquer des organes de rechange (clonage dit non reproductif) ? … La catastrophe fut avant tout langagière … On connaissait la médecine, pas la bio-médecine, l’éthique pas la bio-éthique, le désir d’enfants, pas le ‘projet parental’, encore moins le projet parental pour autrui, les bébés, pas les embryons, les stocks liés à la pratique industrielle, la congélation liée à la conservation alimentaire … Absorption de la finalité thérapeutique par la finalité scientifique, difficile à débusquer puisqu’elle se fonde sur la raison, et celle, consécutive de l’absorption du droit par la science. »

 

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