275,1 – Espérance, Espoir / Désespoir, Déception

– Un monde sans espoir est un monde infiniment plat. Mais les « pièges de l’espérance » (André Comte-Sponville), son caractère facilement névrotique, la déraison qui consiste à ne pas se contenter de ce que l’on a, collectivement l’illusion de forcer la réalisation d’un monde meilleur (on connaît et les résultats et le prix).

– Les intellectuels-cocos (type Sartre) trahissaient le réel, comme leurs idéaux, comme l’humain en refusant de désespérer Billancourt. Le rôle d’un intellectuel n’est pas de cacher la vérité, quelle qu’elle soit, mais de la proclamer. La bourgeoisie bien-pensante (celle d’alors) agissait de même en général (et continue) en invoquant une Providence-Espoir qui dégagerait miraculeusement l’avenir comme en particulier en se pliant à la fureur guerrière des boutefeux en 14 comme en 39 (voir l’inacceptable sacrifice du belliciste forcené Péguy, en contexte) ou en se délectant de la construction européenne, machine de guerre contre toutes les valeurs.

– L’espoir infondé et déraisonnable peut être criminel.

– « Si l’espoir se fonde sur une attente, l’espérance se fonde sur la vie. » (Bertrand Vergely)

– « L’espérance qui véhicule simultanément notre amour de la vie et notre conscience de sa tragédie ; l’optimisme qui dépend de notre foi dans le progrès. » (?)

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« On ne donne aux gens que l’espoir qu’on a. » (Alain)

« Espérer ce n’est pas vouloir. Le poète espère cent mille francs ; il ne sait de qui ni comment, il ne fait pas le moindre mouvement vers … Aussi ne les a-t-il point. Mais il veut faire de beaux vers. Aussi les fait-il. » (Alain – Propos sur le bonheur)

« Je crois qu’espoir n’est qu’un autre mot pour dire ‘lâcheté’ … Il ne faut pas faire naître l’espoir, il faut l’empêcher. Car personne n’agira par espoir. Tout espérant abandonne l’amélioration à une autre instance … Dans une situation où seul l’agir individuel compte, ‘espoir’, n’est qu’un mot pour dire qu’on renonce à l’action personnelle. » (Günther Anders – justifiant la violence pour l’humanité en péril, contre le péril atomique, les périls technologiques… La violence : oui ou non) – A quoi l’un rétorquait pertinemment : Sans espoir il n’y a pas d’action.

« Comme la vie est lente

« Et comme l’espérance est violente. » (Guillaume Apollinaire)

« L’espérance, un rêve d’homme éveillé. » (Aristote, ou Platon)

« Rien n’exalte les esprits  comme la conviction que leurs vœux sont sanctionnés par la science. » (Raymond Aron)

« L’insatisfaction de l’Occident, on se refuse au désespoir comme à l’espérance. » (Raymond Aron)

« L’homme, toujours insatisfait, cherche et cherchera refuge dans les utopies consolatrices (qui, de célestes, sont devenues bassement terrestres…), les idéologies et les eschatologies, les millénarismes laïques. L’inextinguible besoin de platitude de l’humanité va de pair avec sa tendance à croire aux constructions savamment ou futilement imaginaires. » (Kostas Axelos) – Espérance bidon.

« L’espoir est un bon déjeuner mais un mauvais dîner. » (Francis Bacon)

« Je préfère l’espoir qui meurt subitement à celui qui agonise. » (Anne Barratin)

« Quand on espère deux et deux ne font plus quatre mais huit. » (Anne Barratin)

« Spinoza nous présente l’espoir comme une ‘passion triste’ qui nous laisse dans la crainte de l’avenir, en intoxiquant ce qui existe déjà avec quelque chose qui n‘existe pas encore … et l’on fait de l’espoir la raison du sacrifice du présent au profit de l’avenir … Il sépare les gens de leur ‘puissance d’agir’, car il les maintient dans l’attente du bon moment et du bon ordre, passion triste qui nous coupe de l’agir au lieu de l’accompagner. » (Miguel Benasayag, Angélique del Rey – s’inspirant de Spinoza)

« La plus haute forme de l’espérance, c’est le désespoir surmonté. » (Georges Bernanos)

« Béni est celui qu’a préservé du désespoir un cœur d’enfant. » (Georges Bernanos)

« L’espérance est un risque à courir. » (Georges Bernanos)

« Pour être prêt à espérer en ce qui ne trompe pas, il faut d’abord désespérer de ce qui trompe. » (Georges Bernanos)

« L’espérance est la plus grande et la plus difficile victoire qu’un homme puisse remporter sur lui-même. » (Georges Bernanos)

« Le monde vit beaucoup trop vite, le monde n’a plus le temps d’espérer. » (Georges Bernanos)

« Il est très difficile de se mépriser sans offenser Dieu en nous … Le mépris de vous-même vous conduirait tout droit au désespoir. » (Georges Bernanos – Dialogues des carmélites)

« Pour rencontrer l’espérance, il faut être allé au-delà du désespoir. … Au bout de la nuit, on rencontre une autre aurore. » (Georges Bernanos)

« Le désespoir lui-même, pour peu qu’il se prolonge, devient une sorte d’asile dans lequel on peut s’asseoir et se reposer. » (Sainte-Beuve)

« Avoir des espérances, dit-on. – Vos vieux parents ont du bien et vous êtes leur héritier. C’est ce qu’on appelle, dans le langage noble, avoir des espérances. Les aimant avec tendresse et n’ayant plus beaucoup d’illusions sur cette vallée de larmes, vous désirez naturellement la fin de leur exil, considérant que c’est à vous de porter maintenant leur fardeau.… » (Léon Bloy – Exégèse des lieux communs – 2, XCV)

« On vit à la mesure de son espérance. » (Christian Bobin)

« La cause de notre morosité n’est généralement pas tant  la négativité que l’espoir … L’incompatibilité entre la noblesse de nos aspirations et la médiocre réalité de notre condition engendre de violentes déceptions. » (Alain de Botton)

« Les empires pharmaceutiques travaillent à la rédemption du monde. L’espérance représente en effet tout un marché. » (Serge Bouchard)

« L’habitude du désespoir est plus terrible que le désespoir lui-même. » (Albert Camus)

« Celui qui désespère des événements est un lâche, mais celui qui espère en la condition humaine est un fou. » (Albert Camus)

« Le désespoir porté assez loin complète le cercle et redevient une sorte d’espérance ardente et féconde. » (Thomas Carlyle) – Lumière retrouvée quand on a atteint le fond du désespoir.

« Espérer, c’est persévérer. » (Paul Carvel)

«  Jusqu’aux débuts des années 1970, et malgré l’usure manifeste des valeurs, cette société soutenait encore des représentations de l’avenir, des intentions, des projets. Peu importe le contenu, que cela ait été pour les uns la révolution, le grand soir, pour les autres le progrès, l’élévation du niveau de vie, ces images apparaissaient comme crédibles, auxquelles les gens adhéraient. Mais elles se vidaient de l’intérieur et les gens ne le voyaient pas.  Presque d’un coup on a découvert que ce n’était que du papier peint, et l’instant d’après ce papier peint s’est déchiré. La société s’est découverte sans représentation de son avenir et sans projet. »  (Cornelius Castoriadis)

« Une société sans espérance et sans foi devient fatalement une société de tolérance. Tout y devient permis.  De même que les proches permettent tout à celui dont ils savent la mort prochaine, de même une société qui ne donne rien à espérer à ses enfants leur permet tous les excès. La tolérance est un désespoir. Tout tolérer revient à pousser un formidable : ‘A quoi bon !’ Et n’est pas signe de libération mais d’angoisse et de peur devant l’avenir. » (Jean Cau)

 « Il n’y a plus d’espoir, il y a des prévisions de l’OCDE, du FMI, de l’ONM, des représentants des Douze, du GATT et de la CEE, des experts de l’ONU et de Bruxelles, des sages réunis en colloques autour de tables immuablement rondes … Les lendemains ne chantent plus, ils râlent. » (Jean Cau)

« Pour être désespéré, il faut avoir beaucoup vécu et aimer encore le monde. » (Blaise Cendrars)

« Mieux vaut bonnes espérances que mauvaises possessions. » (Miguel de Cervantès)

« L’espérance n’est qu’un charlatan qui nous trompe sans cesse, et pour moi le bonheur n’a commencé que quand je l’ai eue perdue. » (Chamfort)

« Les optimistes ont ridiculisé l’espérance. » (Jacques Chardonne)

« C’est abuser de l’espérance. » (Jacques Chardonne – sur l’optimisme)

« Le désespoir ne consiste pas à se fatiguer de la souffrance, mais à se fatiguer de la joie. » (Chesterton)

« Le désespoir est un privilège de classe, comme les cigares. » (Chesterton)

« L’obstacle principal pour trouver l’inespéré est de notre côté, dans notre absence d’espoir, dans notre renoncement, dans notre repli sur nos préoccupations habituelles où nous ne cherchons que ce que nous savons d’avance pouvoir trouver sans changer, sans avoir à changer  … Toute situation, même la mieux calculée, est susceptible de renversement. » » (Jean-Louis Chrétien – commentant la parole d’Héraclite : « Si on n’espère pas l’inespérable, on ne le reconnaîtra pas. »)

« Se déshonore quiconque meurt escorté des espoirs qui l’ont fait vivre. » (Emil Cioran)

« On est et on demeure esclave aussi longtemps que l’on n’est pas guéri de la manie d’espérer. » (Emil Cioran)

« Au-delà d’un quart d’heure, on ne peut assister sans impatience au désespoir d’un autre. » (Emil Cioran)

« Le secret de mon adaptation à la vie ? J’ai changé de désespoir comme de chemise. » (Emil Cioran)

« Il vaut mieux être animal qu’homme, insecte qu’animal, plante qu’insecte, et ainsi de suite. Le salut ? Tout ce qui amoindrit le règne de la conscience et en compromet la suprématie. » (Emil  Cioran)

« On est et on demeure esclave aussi longtemps que l’on n’est pas guéri de sa manie d’espérer. » (Emil Cioran)

« Je sortais enfin de ce monde hideux de Taine, de Renan et des autres Moloch du dix-neuvième siècle, de ce bagne, de cette affreuse mécanique entièrement gouvernée par des lois parfaitement inflexibles et pour comble d’horreur connaissables et enseignables.  J’avais la révélation du surnaturel. » (Paul Claudel – avant sa conversion, mais après sa première lecture des Illuminations de Rimbaud)

 « L’homme de l’espérance dit : il y a un avenir, avec des possibles que je ne vois pas encore, ce futur n’est pas déterminé à l’avance. Donc il est irrationnel d’adopter le langage de l’optimiste ou du pessimiste, l’un et l’autre affirment au-delà de ce qu’ils peuvent savoir … Le présent, heureux ou malheureux, ne durera pas toujours, il y aura un après … Il n’est pas nécessaire de savoir ce que sera ce futur pour travailler à le rendre le meilleur possible … Ce qui m’intéresse dans l’espérance, c’est l’engagement dans le présent, totalement ouvert à l’avenir et décidé à intervenir sur ce qu’il sera. » (Guy Coq)

« Ce savoir ne sachant rien

« Que les sages argumentant

« Jamais ne peuvent vaincre. » (saint Jean de la Croix)

 « Vous qui entrez ici, quittez toute espérance. » (Dante – La divine Comédie – inscription à l’entrée de l’enfer) – « Dans la tradition chrétienne, l’enfer est le lieu spécifique de l’inespoir. » (Jean-Claude Guillebaud)

« Le monde n’est pas clos : voilà ce que signifie l’allégresse de l’espérance … Nous attendons de l’avenir quelque chose d’absolument différent … Espérer c’est croire : croire que tout ne se limite pas au fini, visible et connu … Que les mystères du monde ne reflètent pas que le défaut de nos connaissances mais révèlent, on ne sait comment, des énigmes intrinsèques … Accepter l’idée de l’insuffisance comme réalité et comme mode d’être, mais la recuser comme destin … Partie de l’élan prométhéen … Comme contre-habitude, comme acceptation du nouveau qui s’avance … Nous avons donné congé à l’espérance pour avoir tout, tout de suite, et pour échapper à l’illusion, à l’erreur, à l’échec … Si même le chemin de l’espérance ne devait mener nulle part, ce serait toujours un chemin d’honneur. » (Chantal Delsol – considérations éparses sur l’espérance)

« L’irruption de la transcendance dans le monde clos de l’immanence fait émerger en même temps la liberté humaine … La destinée dépend, non d’éléments extérieurs aux humains, mais de la réponse qu’ils donneront eux-mêmes à la demande d’un Dieu qui n’est pas la nécessité, qui ne s’impose pas, qui demeure extérieur et retiré … Une culture livrée au ‘fatum’ se préoccupe du futur pour en arracher les secrets à qui les détient, les astres ou les dieux. Elle voudrait savoir mais elle n’a rien à faire. Une culture sans ‘fatum’ sait que l’avenir dépend de ses décisions, et que celles-ci peuvent changer la figure de son monde. Ainsi est-elle tout naturellement fatiguée et fébrile …  C’est l’apparition de l’espérance, de son idée même … Face à l’habitude mondiale et millénaire du temps circulaire, l’espérance est d’une nouveauté inouïe … elle apparaît comme un chemin d’aurore … Partout le destin est répétition inéluctable du passé, l’anti-destin signifie la jeunesse éternelle du monde. » (Chantal Delsol)

« Il faut une certaine naïveté pour nourrir l’espérance, et la naïveté est précisément le seul bonheur interdit à l’expérience repue … L’innocence est la seule chose qui ne se donne pas deux fois. Parce que nous savons, nous ne pouvons pas revenir en arrière. » (Chantal Delsol)

« Fichte écrivait que la société parfaite et achevée n’engendrerait pas le parfait bonheur, mais une immobilité par définition privée d’espérance, et caractérisée par la détresse. Ce qui signifie que le bonheur tient davantage dans l’espérance que dans la possession. » (Chantal Delsol)

« Le vide d’espoir qui creuse le moment contemporain est un double vide. L’espoir s’est effiloché des deux côtés par où il passait. Après avoir évincé l’attente messianique, la croyance dans le progrès indéfini … s’est effacée … Seules les sagesses permettent de faire face à un monde désarrimé de l’espoir. Le renouveau présent de pensées proches du stoïcisme marque l’emprise d’une inquiétude visible à d’autres époques de l’histoire. » (Chantal Delsol)

« La distinction des psychologues. Celle qui distingue dans l’espérance entre le désirable défini par un niveau d’aspiration et le possible défini par un niveau d’expectation … Le ‘subjectivement’ nécessaire et ‘l’objectivement’ possible … Exemple : le chef de parti extrême qui se trouve placé devant un dilemme insoluble. ‘Ce qu’il peut faire’ contredit toute son action passée, ses principes et les intérêts immédiats de son parti, et ‘ce qu’il doit faire est irréalisable’. » (Henri Desroche – citant l’exemple de Friedrich Engels)

« A peu près partout, l’avenir se profile comme une ‘reviviscence à une échelle supérieure’ de tous ces paradis perdus … L’avenir est cautionné par le passé … L’agrandissement de l’imagination suppose un agrandissement de la mémoire … Le temps de la terre sans mal, de la vie libre avant les esclavages, de la commune pentecostale avant la constantinisation, de la conscience commune villageoise avant les féodalités, de la sédentarité pacifique avant l’irruption ravageuse du nomadisme, d’avant la colonisation, de l’Eden avant la chute,  de la société sans classes, de l’innocence et de l’enfance évanouie… » (Henri Desroche) – Le lot commun de toute espérance, pas uniquement religieuse.

« L’attente même est contaminée par son atteinte : heure faste. Mais c’est aussi l’heure néfaste des parvenus et des arrivistes … ‘Si à la fin de toutes choses devait se trouver  un but susceptible d’être atteint, il serait sans doute meilleur que ce but ne soit jamais atteint car ce but atteint rendrait la vie sans but’. » (Henri Desroche – citant Jürgen Moltmann)

« L’utopie et l’espérance ne sont-elles pas sœurs jumelles ? En utopie, espérance d’une autre société. En espérance, utopie d’un autre monde. En l’une et l’autre, stratégie de l’altérité. De l‘une à l’autre, minceur de la démarcation : la société utopique  a ses transes religieuses ; le monde de l’espérance a ses implications terrestres (‘sur la terre comme au ciel’). » (Henri Desroche)

« L’espoir est une forme étrange de renoncement puisqu’à nous inciter à parier sur l’avenir il offre une porte de sortie à la situation présente en nous signifiant : demain viendra l’apaisement … Moteur secret de nos renoncements, l’espoir est ce qui nous permet de tenir encore. » (Anne Dufourmantelle)

« L’espérance est la morphine de la vie. » (Louis Dumur)

« L’espoir n’est pas la paix, mais l’apaisement, la drogue … Il ne supprime pas la connaissance. De quoi témoigne celui qui dit ‘vivre de l’espoir’, sinon que sa situation est précisément désespérée puisque, hors de l’espoir, il ne vivrait pas ? … Forme de sagesse : faute de soigner la tristesse, il guérit du pessimisme paresseux qui, face au monde, baisse les bras sous le prétexte spécieux qu’il serait nécessaire d’espérer pour entreprendre. » (Raphaël Enthoven)

« Ne pas lier un navire à une seule ancre, ni la vie à un seul espoir. » (Epictète)

« Chacun de son côté est capable des pires horreurs. C’est quand on regarde l’ensemble qu’on retrouve l’espoir. » (Robert Escarpit)

« A trois heures du matin, l’oubli d’un paquet prend des proportions aussi tragiques  qu’une condamnation à mort. » (Francis Scott Fitzgerald – La fêlure)

« Il faut toujours espérer quand on désespère, et douter quand on espère. » (Flaubert)

« Pourquoi souffrir que des espérances vaines ou douteuses nous enlèvent des joies certaines ? » (Fontenelle) 

« Qui vit d’espérance court le risque de mourir de faim. » (Benjamin Franklin)

« Qui veut, à un certain âge, réaliser d’anciens désirs et d’anciennes espérances de sa jeunesse, se trompe toujours. A chaque lustre de l’homme, conviennent son bonheur propre, ses espérances et ses perspectives. Malheur à celui que les circonstances ou les illusions incitent à anticiper ou à rétrograder. » (Goethe – Les affinités électives)

« Je méprise les mortels qui se nourrissent d’espérances creuses. » (un tragique grec)

« Le désespoir est le prix à payer quand on s’est fixé un but impossible. » (Graham Greene)

Sur l’enterrement des espérances (folles, meurtrières, mais qui furent acceptées et encensées) des idéologies des XIX°, XX° siècles : « Le temps qui jusque là promettait quelque chose. » (Emmanuel Levinas) – « L’échec du communisme consomme le divorce du couple Histoire-progrès. L’histoire n’est plus messianique. Le devenir est mort. » (René-Jean Dupuy) – « Le renoncement aux lendemains qui chantent ne fait que confirmer l’état de deuil dans lequel se trouve la pensée occidentale, deuil de l’Idéal et des recettes de Salut. Du robinet qui alimentait le discours politique en énergie rhétorique ne s’écoule plus aujourd’hui qu’un mince filet de bons sentiments. » (François Flahaut ) – (cités par Jean-Claude Guillebaud)

« On compte sur l’excroissance scientifique et technicienne, et sur elle seule, pour porter sur ses épaules tout ce qui reste de l’espérance humaine. » (Jean-Claude Guillebaud)

« La rhétorique obsessionnelle du ‘changement’, qui, dans le discours contemporain semble avoir pour fonction principale de masquer l’absence de projet. On change pour changer … L’effacement de l’avenir, l’évanouissement du projet, favorisent curieusement, par compensation, une exaltation frénétique du changement. La thématique de la réforme … s’apparente à une psalmodie incantatoire. On réclame d’autant plus bruyamment le changement qu’on ne sait plus où l’on va. Il devient une valeur en soi, une plante cultivée hors soi… » (Jean-Claude Guillebaud)

« Se mettre en état de joie donc, d’amour, oui, d’acceptation du monde tel qu’il est, mais comme espérance plutôt que comme réalité. Croire dans l’homme, oui, il le faut. » (Pierre Guyotat)

« Le cœur ne bat que pour ce qui est loin. » (J. G. Herder)

« Insensé celui qui met son espérance dans les hommes. » (L’imitation de Jésus-Christ ?)

« Nous évoluons entre l’espérance limitée et le désespoir soft. » (Daniel Innerarity) – Ce sont bien des positions de médiocres.

« Mon Dieu que je suis las d’être sans espérance

« Et de rouler le tonneau lourd de ma déchéance. » (Max Jacob)

 « La marge de l’espérance ne cesse de s’amenuiser au devant de nous. » (Vladimir Jankélévitch – sur le temps nous restant)

« Le désir est encore plus loin du réel (que l’espérance), car on peut désirer sans espoir. Tous les espoirs ne sont pas permis, malgré nos façons de parler, mais seulement tous les désirs ; c’est donc le désir qui est insensé : car le désir, au contraire de l’espérance, n’implique pas nécessairement la croyance que le désiré adviendra. » (Vladimir Jankélévitch)

« Chassez le mythe… Et le retour du refoulé, pour parler freudien, va du grotesque au tragique. Sait-on à quelles extrémités peut se porter un être en panne d’espérance ? … Aucun canular ne pourrait rivaliser avec les trouvailles des sectes … mais le burlesque peut virer au drame.» (Lucien Jerphagnon) – Nos sociétés qui hurlent après les religions ne se doutent pas de ce qui va les remplacer, mais plus stupide qu’une société occidentale et ses soi-disant libres penseurs !

« J’aime à prévoir mes plaisirs pour en jouir d’avance, comme j’aime à m’en souvenir pour en jouir après. Espérer m’accommode fort ; espérer c’est jouir. » (Joseph Joubert)

« L’espérance est un emprunt fait au bonheur. » (Joseph Joubert)

« Je suis au désespoir d’avoir tout traversé… » (Pierre-Jean Jouve)

« Son désespoir provient, de façon classique d’un constat du non-sens de la vie en l’absence de Dieu. » (un personnage de Sarah Kane) – cité par Nancy Huston

« Le tourment du désespoir est justement de ne pouvoir mourir … La désespérance, c’est que le dernier espoir, la mort, fait défaut. » (Kierkegaard)

« Deux formes de désespoir, l’un par absence de possible, l’autre par défaut de nécessité (ivresse des possibles qui jamais ne se transforme en nécessité, donc en réalité). » (selon Kierkegaard) – Dans ce dernier cas, tout est possible et tout restera virtuel, à tout le moins superficiel. Où nous mène la théorie du genre, plus d’identité.

« Le désespoir, c’est la chute fréquente de ceux qui avaient cru un jour dans une solution parfaite et ultime et qui ont perdu leur certitude. » (Leszek Kolakowski)

« L’ère de l’espérance en baisse. » (Traduction du titre d’un livre de Paul Krugman) – Est-ce clair ?

« Le mythe appartient à la catégorie de l’espérance. Il est l’attestation majestueuse, illusoire diront certains … que l’homme n’est pas jeté dans un espace incohérent et une temporalité illimitée. » (François Laplantine)

« Le messianisme, catégorie universelle de l’espérance …. L’attente messianique (ou millénariste, ou prophétisme) : réponse sociologique normale d’une société menacée du dedans ou du dehors dans ses fondements : des foules exploitées, assoiffées d’absolu et de justice sociale se rassemblent autour des grands prophètes ou des petits illuminés en transformant leur désespoir en espérance … Prédication d’un message eschatologique réputé purificateur … Revenir à l’Âge d’Or, à un paradis perdu … Quelque chose de populaire … Corrélation évidente entre les temps forts du déséquilibre social et les temps forts de la réponse messianique qui se construit toujours en réponse à une acculturation qui est vécue comme une menace … Réorganisation du désir autour d’un axe d’équilibre qui est celui de l’origine réputée innocente, de l’espoir d’un monde parfait … Tout projet messianico-révolutionnaire vise un absolu qui se construit selon la loi du tout ou rien (la Révolution, le Royaume…). » (François Laplantine)

« Espère, espère, je te promets une éternité d’espérance. » (Giacomo Leopardi)

« Chacun se fait des illusions à son propre usage, chacun considère que telles espérances, etc., sont vaines de façon générale, mais continue d’espérer une exception favorable pour lui-même ou pour l’affaire qui l’occupe … La vie et l’absence d’illusions, et donc d’espérance, sont rigoureusement contradictoires. » (Giacomo Leopardi)

« Le plaisir infini que l’on ne peut trouver dans la réalité apparaît dans l’imagination, d’où découlent l’espoir, les illusions. Aussi n’est-il pas surprenant que l’espoir soit toujours plus grand que le bien espéré … L’imagination est la source principale du bonheur humain (l’exemple des enfants). Mais l’imagination ne peut régner sans une certaine ignorance. La connaissance du vrai, c’est-à-dire des limites et des définitions des choses restreint le champ de l’imagination. L’espoir  … est presque totalement anéanti par la science moderne. » (Giacomo Leopardi)

« La fin d’une tyrannie fût aussi l’effacement d’un horizon d’espérance. » (Emmanuel Levinas) – Sur la chute du communisme (suite à ses mensonges et à sa folie sanguinaire, ne l’oublions pas)

« Espérez beaucoup, contentez-vous de peu. » (duc de Lévis)

« La crainte gouverne le monde et l’espérance le console. » (duc de Lévis)

« Ils  attendaient des Royaumes et ce sont des Eglises et/ou des Etats qui sont advenus. » (Alfred Loisy)

« L’espérance est un mal (suivant le mythe de Pandore) qui semble bon, car l’espérance est toujours en train d’attendre quelque chose de meilleur … Une espérance croyante ne peut jamais être mise en question par de prétendus ‘faits‘ ; elle ne peut être ni confortée ni ébranlée par une expérience factuelle. Elle est essentiellement confiante, patiente et aimante. L’espérance se justifie par la foi, et celle-ci se justifie elle-même. » (Karl Löwith)

« Les hommes font l’erreur de ne pas savoir où mettre la limite à leurs espérances. » (Machiavel)

« Le désenchantement qui corrige l’utopie … Péguy considérait l’espérance comme la plus grande des vertus justement parce que la tendance à désespérer est très fondée et très forte devant le mal radical, la radicale absence de sens sous laquelle se présente le monde. » (Claudio Magris – Utopie et désenchantement)

« Les autres hommes me connaissent comme objet, non comme sujet. Dieu me connaît tout entier, en tant même que sujet. Ainsi sans Dieu personne ne me connaîtrait dans ma vérité, personne ne ferait justice à mon être, donc il n’y aurait aucun espoir possible pour moi. Inconnu de Dieu, mais cependant expérimentant mon existence personnelle et ma subjectivité, je connais l’expérience de la solitude désespérée. » (Jacques Maritain)

« Sans un principe qui éclaire l’humanité, comme la lueur d’une étoile appelle le regard, l’homme ne perçoit plus sur une terre dévastée que le désastre de sa condition. » (Jean-François Mattéi) – Désespérer les gens, c’est les soumettre.

« Le désespoir est une sottise absolue en politique. » (Charles Maurras)

« La lucidité est fondamentalement incompatible avec l’espoir. » (José Lasaga Medina – sur Ortega y Gasset)

« Ne désespérez jamais, faites infuser davantage. » (Henri Michaux)

« Le sain désespoir de ceux qui savent que tout est perdu … L’accomplissement de la décadence comme source d’espoir. » (Richard Millet – Fatigue du sens) – Ceux qui observent les progrès galopants de la pourriture.

« Il possédait le vrai désespoir, c’est-à-dire cette absence totale d’espoir qui apporte la résignation et la paix, non ce violent regret baptisé bien à tort désespoir où se dissimule encore une ombre d’espoir, juste ce qu’il faut pour prolonger notre résistance et nos atroces soubresauts. » (Paul Morand – L’homme pressé)

« Je le souhaite plus que je ne l’espère. » (Thomas More – L’utopie)

« Ce n’est pas l’espérance qui fait vivre, c’est l’existence qui crée l’espérance qui permet de vivre. » (Edgar Morin)

« On ne conduit le peuple qu’en lui montrant un avenir ; Un chef est un marchand d’espérance. » (Napoléon Bonaparte) – Quel avenir pour le peuple français ? Un point de croissance… On n’arrive même pas à tenir un objectif aussi bas et aussi médiocre !

« Absurdité d’une vie qui travaille pour un cimetière déjà surpeuplé. » (Maurice Nedoncelle) – Désespoir.

« Ne tue pas ton plus haut espoir. » (Nietzsche)

« Le désert croit. » (Nietzsche) 

« Les espérances sont comme les femmes : les plus belles ne sont pas plus inaccessibles que les autres. » (Jean d’Ormesson)

 « La religion était une espérance. La grandeur était une espérance. La révolution était une espérance. A un niveau beaucoup plus bas, la prospérité était une espérance. Tout cela ne fonctionne plus très bien … Ce qui mine aujourd’hui le moral des Français, c’est la conviction que, pour la première fois depuis un temps immémorial, demain sera pire qu’aujourd’hui …  Et il n’y a pas d’espérance s’il n’y a pas de souvenir. » (Jean d’Ormesson) – Et comme on a tout fait pour tuer le souvenir, pour abolir le passé…

« Le passé est cruel parce que vous l’avez connu et qu’il vous a quitté à jamais. Et tout le désespoir du monde est dans ces mots ‘à jamais’. » (Jean d’Ormesson)

« En regardant tout l’univers muet et l’homme sans lumière, abandonné à lui-même et comme égaré en ce recoin de l’univers, sans savoir qui l’y a mis, ce qu’il y est venu faire, ce qu’il deviendra en mourant, incapable de toute connaissance, j’entre en effroi comme un homme qu’on aurait porté endormi dans une île déserte et effroyable et qui s’éveillerait sans connaître où il est, sans moyen d’en sortir. Et sur cela j’admire comment on n’entre point en désespoir d’un si misérable état. » (Blaise Pascal)

« L’espérance vide et sépare la mémoire de toute possession de créature, parce qu’elle est ce dont on ne jouit pas. Elle sépare la mémoire de ce qui se peut posséder et la met en ce qu’elle espère. » (saint Paul)

« Quand il n’y a plus d’espérance, chacun fait selon la dureté de son mauvais cœur. » (Louis Pauwels)

« La fermentation du désespoir. » (Daniel Pennac)

« Il y a en chacun de nous des calculs que nous nommons espérances. » (Platon)

« L’espérance, le songe d’hommes éveillés. » (Platon)

« L’espérance est le seul bien de ceux qui n’en ont plus. » (Bussy-Rabutin)

« L’optimisme idéologique n’est que la façade d’un monde sans espérance, qui veut cacher son propre désespoir sous ce voile trompeur.  L’optimisme idéologique est aussi une tentative de faire oublier la mort en parlant constamment d’une histoire qui s’achemine vers la société parfaite. L’optimisme idéologique est toujours, en profondeur, un masque du désespoir. »  (cardinal Joseph Ratzinger)

« Maintenant que l’on a pleinement savouré les promesses de la liberté illimitée, nous commençons à comprendre à nouveau l’expression ‘tristesse de ce monde’. Les plaisirs interdits perdirent leur attrait dés l’instant où ils ne furent plus interdits. Ils semblent fades, parce qu’ils sont tous finis, et qu’il y a en nous une faim d’infini. La racine la plus profonde de notre tristesse c’est l’absence d’une grande espérance et l’inaccessibilité du grand Amour : tout ce que l’on peut espérer est connu. » (cardinal Joseph Ratzinger)

 « Qu’est le désespoir, sinon le salaire anticipé que la peur verse à la mort ? » (Robert Redeker)

« L’espoir n’est qu’une candidature à la chance. » (Etienne Rey)

« On comprend sans doute mieux la nature véritable de la désolation présente (dans quel monde nous vivons) en s’en remettant à ses seuls sens, plutôt qu’à des systèmes d’interprétation, qui n’apportent guère que des consolations; l’illusion d’une maîtrise, au moins intellectuelle.  Se tenir à la perception sensible … est de toute façon le passage obligé pour qui veut reconstruire son intelligence sur le tas, sans le filtre des représentations: c’est le début, forcément individuel, de toute désincarcération, d’aller réveiller au fond de soi la sensibilité atrophiée … douloureuse, comme toute désintoxication. » (René Riesel)

« On se perd souvent pour vouloir aller plus loin que ses espérances. » (Rivarol)

« L’espérance, toute trompeuse qu’elle est, sert au moins à nous mener à la fin de la vie par un chemin agréable. »(La Rochefoucauld)

« Selon la méthode humaine bien connue, je me guérissais de la terre en me fabriquant un ciel. » (Pierre Drieu  la Rochelle)

« Affirmer le caractère névrotique de l’espérance peut sembler paradoxal, puisqu’on tient généralement celle-ci pour une vertu, une force … Pourtant c’est un signe que le goût de vivre fait défaut et que la poursuite de la vie doit dorénavant s’appuyer sur une force substitutive, sur l’attrait d’une vie autre et améliorée que nul ne vivra jamais … Tout ce qui ressemble à de l’espoir, de l’attente constitue un défaut de force, une défaillance, une faiblesse, un signe que l’exercice de la vie ne va plus de soi. » (Clément Rosset)

« Nous commencions même à aimer notre désespoir, comme on s’attache à des ennemis fidèles. Nous lui étions reconnaissants d’engloutir nos petits ennuis personnels, nos ennuis particuliers … ce désespoir auquel ne pouvait tenir tête aucun de nos petits soucis quotidiens … Il est dans la nature humaine de préférer au chagrin particulier la calamité générale qui dévore tout. Une grande calamité submerge rapidement les petits embêtements, la poisse, si je puis m’exprimer ainsi. Et voilà pourquoi, en ces années -là, nous chérissions notre immense désespoir. » (Joseph Roth – sur les années d’après 1918 et le démantèlement sauvage de la double monarchie austro-hongroise)

« Toute société se doit de laisser se présager une espérance, faute de quoi chacun finirait par être privé d’appétit et pourrait être gagné par la rancœur ou l’éventuelle envie d’en découdre. » (Eric Sadin)  – Quelle espérance dans nos sociétés, consommer toujours plus, se battre entre nous…. ?   

« On regarde moins ce que l’on voit que ce qu’on espère. » (Louis Scutenaire)

« Pour ne pas désespérer, il faut savoir renoncer. » (Louis Scutenaire)

« Quand tu auras désappris à désespérer, je t’apprendrai à vouloir. » (Sénèque)

 « L’espérance est une corde. » (Angelius Silesius) – La corde que l’on lance en l’air, qui reste verticale et sur laquelle on grimpe, prodige type du fakirisme. « Comme si des humains, personnalités et/ou collectivités accablés par la pesanteur des nécessités, trouvaient quelque chose ‘comme la corde’, venue d’ailleurs ou estimée sortie d’eux-mêmes, d’un message, d’une annonce, d’une ‘révélation’, d’un évangile. » (Henri Desroche)

« Le plus grand obstacle à la vie est l’attente qui espère demain et néglige aujourd’hui. » (Sénèque)

 « Tu cesseras d’avoir peur quand tu auras cessé d’espérer … La même chaîne lie le prisonnier à son gardien. Des sentiments si opposés vont de pair … Le souvenir fait revivre la peur qui nous a tourmenté et notre capacité à prévoir l’anticipe. » (Sénèque)

 « Pas un qui ne vive les yeux rivés au lendemain … Ils ne vivent pas, ils attendent de vivre. » (Sénèque)

« La seule manière que nous ayons d’honorer la vie est d’oser l’aborder de neuf chaque jour sans la grever de nos attentes… » (Christiane Singer) – Ni de nos regrets.

« La fin des utopies est liée en Occident, à la disparition de toutes les espérances : dans la Création divine, dans l’Histoire, dans la Nature, dans l’Homme. » (Alain-Gérard Slama)

« Je n’ai que mépris pour le mortel qui se réchauffe avec des espérances creuses. » (Sophocle)

« Il n’y a pas d’espoir sans crainte, ni de crainte sans espoir. » (Spinoza) – On n’a jamais l’une sans l’autre. Deux faces d’un même  sentiment.

« Si nous concevons la chose à venir comme mauvaise et comme devant arriver nécessairement, cela fait naître dans l’âme le désespoir … sorte de tristesse. » (Spinoza)

« Une espérance, c’est un désir dont la satisfaction ne dépend pas de nous … dont on ignore s’il sera satisfait … On n’espère que ce qu’on est incapable de faire, que ce qui ne dépend pas de nous. Quand on peut faire, il n’y a plus lieu d’espérer, il s’agit de vouloir … Désir qui porte sur ce qu’on n’a pas (un manque), dont on ignore s’il est ou sera satisfait, dont la satisfaction ne dépend pas de nous : espérer, c’est désirer sans jouir, sans savoir, sans pouvoir. » (André Comte-Sponville)

« La force d’une espérance n’est pas proportionnelle à sa probabilité. C’est plutôt l’inverse qui serait vrai. On espère gagner au Loto davantage qu’on n’espère que le soleil se lèvera demain. » (André Comte-Sponville)

« L’espoir est le grand véhicule du succès tandis que le découragement le rend impossible. » (baron de Stassart)

« L’espoir est fondamentalement attente, il peut être déçu … L’espérance est attention à ce qui se donne, elle ne comporte pas la peur de rater quelque chose. L’espoir vise l’avenir ; l’espérance se conjugue au présent et contemple ce qui s’y révèle. » (Martin Steffens)

« Désirer, c’est espérer, et désespérer, c’est toujours d’une manière ou d’une autre, perdre son désir … disons un désir d’avenir … Alors que le désir lié à un espoir est fondamentalement un rapport à l’avenir. » (Bernard Stiegler)

« Quand tu auras appris à désespérer, je t’apprendrai à vouloir. » (un Stoïcien – cité par Régis Debray)

« Par un effet pervers souvent mis en évidence, l’espérance, croyance dans laquelle on s’installe confortablement, supprime l’éthique de la responsabilité … par laquelle se nouent politique et morale. » (Pierre-André Taguieff)  – C’est souvent le cas dans l’abus de la confiance en ce que les croyants chrétiens  appellent la Providence.

« La vague de moralisme a touché la vertu d’espérance, au point d’instituer une nouvelle figure du terrorisme intellectuel. Il faut désormais, sous le regard vigilant de commissaires politiques autoproclamés, faire preuve de bonnes dispositions à l’égard de l’avenir, manifester publiquement son enthousiasme … déclarer qu’on espère et qu’on croit au progrès, se féliciter de vivre à une époque aussi ‘formidable’ que la nôtre, sous peine d’être stigmatisé comme réactionnaire. » (Pierre-André Taguieff) – Soit bien pire qu’un vieux con, un méchant con !

« A l’extrême limite de la désespérance on retrouve la sérénité. » (Edmond Thiaudière)

« ‘Espérons l’impossible, car c’est peut-être une bassesse de mettre son espoir en lieu sûr.’ … L’espérance sécurisée ressemble trop à la prévoyance. » (Gustave Thibon)

« Ne pas nourrir l’espérance d’illusions et ne pas pousser la lucidité jusqu’au désespoir. Croire encore au ‘Tout’ quand on ne croit plus en rien. » (Gustave Thibon)

« Rares sont ici-bas les bonheurs qui l’emportent sur la pureté de l’espérance. » (Gustave Thibon)

« Nous croyons ce que nous espérons. » (Miguel de Unamuno)

« Mais l’espoir n’est que la méfiance de l’être à l’égard des prévisions précises de son esprit. Il suggère que toute conclusion défavorable à l’être doit être une erreur de son esprit. » (Paul Valéry – Sur les conséquences de la deuxième guerre mondiale – La crise de l’esprit)

« L’espoir n’est que la méfiance de l’être à l’égard des prévisions de son esprit. »  (Paul Valéry)

« L’espérance, le plus utile et le plus pernicieux des biens. » (Vauvenargues)

« Le désespoir est la plus grande de nos erreurs. » (Vauvenargues) – « Le désespoir en politique est une sottise absolue. » (Charles Maurras)  

« Les désespérés sont en général des déçus du sens, qui auraient voulu que celui-ci existe tel qu’ils l’avaient pensé. Faute de voir leurs souhaits accomplis, ils préfèrent récuser tout sens que de s’apercevoir de leur erreur. » (Bertrand Vergely)

« Il faut surtout anéantir l’espérance dans le cœur de l’homme, un désespoir paisible sans convulsions de colère et sans reproches au ciel, est la sagesse même. » (Alfred de Vigny)

« Rien de plus décevant qu’un espoir réalisé, rien de plus séduisant qu’un espoir qui ne l’est pas encore. » (Paul Watzlawick)

« ‘Le ventre vide, on ne désespère jamais de l’univers. pas même l’idée du désespoir ne nous vient à l’esprit’ … Le besoin de poser des questions brûlantes semble caractéristique des sociétés d’abondance. » (Paul Watzlawick – citant George Orwell)

« Espoir, non pas que le futur ne sera pas fait de désastres, mais que l’esprit humain, racheté, saura survivre à tous les désastres. » (Evelyn Waugh – cité par Simon Leys)

« L’espérance est la connaissance que le mal qu’on porte en soi est fini et que la moindre orientation de l’âme vers le bien, ne durât-elle qu’un instant, en abolit un peu, et que, dans le domaine spirituel, tout bien, infailliblement, produit du bien. » (Simone Weil)

 « A force de décevoir l’attente des biens qu’on faisait espérer … on finit par ne plus pouvoir être cru. Il faut s’abstenir de dire ce dont on n’est pas très sûr. » (Xénophon) – Par exemple, de promettre l’inversion de la courbe du chômage.

« Quand tu auras désappris à espérer, je t’apprendrai à vouloir. » (Maxime d’un stoïcien)

« Pourquoi se jeter à l’eau avant que la barque n’ait chaviré. » (proverbe – sur le désespoir)

« Petit poisson deviendra grand, si Dieu lui prête vie. » (proverbe)

« Qui vit d’espoir meurt de désir. » (proverbe)

« Il y a loin de la coupe aux lèvres. » (proverbe)

« Il ne faut pas trop questionner l’espérance. » (?)

« Le désespoir est individualiste, l’espérance est communion. » (?)

« L’espérance, la sœur du souvenir. » (?)

« Espérer le meilleur et se préparer au pire. » (?)

« On compte sur la croissance scientifique et technicienne pour porter sur ses épaules tout ce qui reste de l’espérance humaine. » (?) – Pour nous mener où ? à la PMA, à la GPA, à l’Euthanasie, au transhumanisme (l’être réparé, refabriqué), au clonage ?

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