475,3 – Esclavage, Servitude, Servilité, Soumission

« Le contraire de l’esclavage ou de la soumission, c’est la souveraineté. » (Natacha Polony) – On comprend pourquoi la machine européenne est conçue pour détruire la souveraineté des pays adhérents.

– Les esclaves de jadis n’étaient pas au moins obligés de penser comme leurs maîtres. Les nouveaux esclaves, qui se croient libres se vautrent dans le prêt-à-penser qu’on leur taille.

– Maître et esclave : homme, je ne croyais guère à la réalité du dernier terme jusqu’à ce que vienne à s’épancher une femme, non affabulatrice, coincée entre un frère et un mari menaçants dont elle a physiquement peur ; à juste titre d’après ce que je peux deviner.

– Les Européens sont coupables de tout, notamment de l’esclavage. Sauf que la lutte contre l’esclavage est quand même venue d’eux et, qu’avant leur venue en ces lointaines contrées, les locaux ne paraissaient guère s’en soucier (tiré de Julien Freund).

– La servilité moderne. « Vous aimez ce qu’on vous a dit que vous aimiez, et par dessus le marché, on vous a convaincu que ne pas l’aimer serait une faute morale. » (Elisabeth Lévy – à propos en particulier de la monstruosité des jeux olympiques à Paris, de la grotesque illumination de la tour Eiffel pour célébrer l’acquisition par le PSG d’un joueur à 220 millions d’euros, et plus généralement de la ridicule et dispendieuse obsession festive de madame Hidalgo et des laquais Bobos qu’on fait saliver sur commande).

– Le spectacle lamentable de ces files d’individus soumis patientant des heures pour rendre hommage sur commande à un ancien chef d‘Etat qui s’est gobergé sur leur dos, les a tous cocufiés, trahis et méprisés. Les nuls se reconnaissant dans la nullité. Jusqu’où peut descendre le mépris de soi-même et la servilité ?

– La dhimmitude désigne la soumission à l’Islam, pour prix d’une tranquillité personnelle (toute relative) et en échange de contribution financière supplémentaire (bonne vieille exploitation).

– Exemple anodin mais significatif de notre servilité, là simplement moutonnière. Cet engouement pour les ronds-points qui a conduit nos édiles à en mettre partout, à la suite du premier Gogo (trois fois plus qu’en Grande Bretagne, pays d’origine de ces dispositifs, d’ailleurs sobres et non grotesques comme chez nous).

– Quel plus bel exemple de servilité a donné le père dominicain Antonin Sertillanges (représentant d’ailleurs de la servilité de la bourgeoisie catholique d’alors) en obéissant à l’abject Clémenceau pour repousser en décembre 1917 les propositions de paix du pape Benoît XV (lequel d’ailleurs en est mort de chagrin), se rendant ainsi directement coupable de millions de morts supplémentaires, de la destruction de l’Autriche-Hongrie, facteur d’équilibre européen, de l’avilissement et de la misère  de l’Allemagne donc de l’avènement d’Hitler, soit de la guerre mondiale suivante. Honte d’être chrétien au côté d’un tel ignoble personnage

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« Ce n’est pas seulement en raison de sa faiblesse que l’esclave se soumet : c’est parce qu’il reconnaît la supériorité de l’autre. » (Myriam Revault d’Allonnes) – Un système médiatique à la botte est donc impérativement nécessaire à tous les dirigeants et maîtres.

« Les soumis ont toujours moins de soucis. » (Bernard Arcand)

« Affranchi de l’autorité des adultes, l’enfant n’a pas été libéré, mais soumis à une autorité bien plus effrayante et vraiment tyrannique : la tyrannie de la majorité. » (Hananh Arendt) – Le terme majorité est peut-être discutable, mais ce qui est sûr, c’est qu’il faut d’abord être comme les autres. La tyrannie du groupe est bien pire, gare au déviant.

« Le véritable ennemi, c’est l’esprit réduit à l’état de gramophone, et cela reste vrai, que l’on soit d’accord ou non, avec le disque qui passe à un certain moment. » (Hannah Arendt)

« Le monde est bien bossu quand il se baisse. » (Balzac)

« Puisqu’il est impossible d’écarter l’inévitable, donnons-nous au moins les honneurs de la soumission. » (Anne Barratin)

« le calme est la récompense de la soumission. » (Anne Barratin)

« S’il y a quelque chose de pire que d’être soumis à la loi des autres, c’est bien d’être soumis à sa propre loi. » (Jean Baudrillard)

« De toute façon, il vaut mieux être contrôlé‚ par quelqu’un d’autre que par soi-même. Il vaut mieux être opprimé, exploité, persécuté, manipulé par quelqu’un d’autre que par soi-même. Dans ce sens, tout le mouvement de libération et d’émancipation qui vise une autonomie plus grande, c’est-à-dire une introjection approfondie de toutes les formes de contrôle et de contraintes sous le signe de la liberté, est une forme de régression. Quel que soit ce qui nous vient d’ailleurs, fût-ce la pire exploitation, le fait que cela vienne d’ailleurs est un trait positif …De même qu’il vaut mieux être contrôlé par quelqu’un d’autre, il vaut toujours mieux être heureux, ou malheureux, par quelqu’un d’autre que par soi-même. Il vaut toujours mieux dépendre dans notre vie de quelque chose qui ne dépend pas de nous. Cette hypothèse me délivre de toute servitude. Je n’ai pas à me soumettre à quelque chose qui ne dépend pas de moi, y compris ma propre existence. Je suis libre de ma naissance, je puis être libre de ma mort, dans ce même sens. Il n’y a jamais eu de véritable liberté que celle-là. » (Jean Baudrillard)

« Dans la société antique, il y a le maître et l’esclave. Plus tard, le seigneur et le serf. Plus tard, le capitaliste et le salarié. A chacun de ces stades correspond une servitude déterminée : on  sait qui est le maître, on sait qui est l’esclave. Désormais  tout est différent : le maître a disparu, il ne reste que les serfs et la servilité … Notre société de services est une société de serfs, d’hommes servilisés à leur propre usage, asservis à leurs fonctions et à leurs performances ; parfaitement émancipés, parfaitement serfs. » (Jean Baudrillard) – Le type même du Bobo, mené en douceur où on veut le mener.

« Aller au bout de ses possibilités, c’est le contraire de savoir prendre fin. Investir ses propres imites, c’est ne plus disposer de la fin … Or c’est l’idéal qui est partout proposé aujourd’hui à travers les techniques de maximalisation de soi-même, de chantage à la performance … Or, qu’est-ce que c’est que cette histoire d’aller au bout de soi-même, d’exploiter toutes ses possibilités, d’atteindre à la limite ? C’est un fantasme de mort qui ne laisse le choix qu’entre la chute ou l’effondrement. C’est une stratégie de pauvres, de ceux qui ont si peu de moyens qu’ils sont forcés de les exploiter à fond. Vis-à-vis de soi-même, c’est une politique d’exploiteur, qu’on ne supporterait jamais de qui que ce soit d’autre. C’est une culture de la servitude, moins la présence de l’autre, puisque chacun se substitue à l’autre dans le rôle d’oppresseur. C’est le comble de la servitude volontaire … L’histoire de l’homme qui se promène sous la pluie avec son parapluie sous le bras. Pourquoi ne l’ouvre-t-il pas ? ‘Parce que je n’aime pas  me sentir au bout de mes possibilités’. Aller au bout de ses possibilités, c’est le contresens absolu. » (Jean Baudrillard)

« Mille et mille courtisans ont avoué que le quart des peines qu’ils se sont donnés pour plaire à leur Prince eût suffi à leur assurer l’entrée du Paradis. » (Pierre Bayle)

« Dans nos démocraties libérales … maintenir le plus grand nombre … dans les couches les plus soumises et les plus déterminables des organisations et de la vie sociale. On y parvient en faisant vivre les gens dans un onirisme idéologique fait d’idées émollientes et sans authentique référence (apprendre à se connaître, être soi-même, se sentir libre, savoir se remettre en cause, se faire ses propres opinions, prendre soin de soi…). Ces idées molles nous éloignent de toute analyse de nos positions d’agent social et nous anesthésient contre tout vécu   de la soumission et de l’obéissance. Nombre de ces idées prédisposent en outre aux influences sournoises et à la manipulation. » (Jean-Léon Beauvois)

« Le totalitarisme publicitaire … Pour réduire l’humanité en esclavage, la publicité a choisi le profil bas, la souplesse la persuasion … Premier système de domination de l’homme contre lequel la liberté est impuissante. Au contraire il mise tout sur la liberté … toute critique lui donne le beau rôle, tout pamphlet renforce l’illusion de sa tolérance doucereuse. Il vous soumet élégamment. Tout est permis … Même la désobéissance est devenue une forme d’obéissance. » (Frédéric Beigbeder – 99F)

« Vous verrez qu’un jour ils vous tatoueront un code-barre sur le poignet. » (Frédéric Beigbeder)

« La contrepartie de la soumission n’est pas la domination, mais la protection … le beau droit d’avoir des devoirs. » (Alain de Benoist) – Evidemment une telle affirmation suppose la qualité des dominants, constituée d’une aristocratie, et non d’une horde d’arrivistes obtus et cupides.

« L’homme de naissance libre ne sera pas préféré‚ à celui qui vient de la condition servile. » (règle de saint Benoît) – Dés le VI° siècle. Nos comiques actuels ont bonne mine de refuser les racines chrétiennes de l’Europe ; pauvres prétentieux morveux.

« Cet avilissement des esprits devenus incapables d’apercevoir ce qui les gêne, de constater un fait, même évident, s’il contrarie leurs systèmes ou dérange leurs attitudes. » (Emmanuel Berl)

« La course à mort est commencée entre l’individu et l’Etat … Ce qu’il y a d’affreux, c’est que le Français s’habitue petit à petit à n’être plus libre. » (Georges Bernanos) – Et on sait bien qui va la perdre. Ecrit il y  a soixante-dix ans, que dire maintenant ?

« Je pense … que si un jour les méthodes de destruction … finissent par rayer notre espèce de la planète, ce ne sera pas la cruauté qui sera la cause de notre extinction … ni les représailles et la vengeance qu’elle s’attire… mais la docilité, l’absence de responsabilité de l’homme moderne, son acceptation vile et servile du moindre décret public … Les horreurs, passées et à venir, ne signalent pas que les rebelles, les insubordonnés, les réfractaires sont de plus en plus nombreux dans le monde, mais plutôt qu’il y a de plus en plus d’hommes obéissants et dociles. » (Georges Bernanos)

« Au lieu de l’autonomie individuelle, c’est l’homogénéisation des comportements qui s‘est imposée. » (Jean-Paul Besset)

« Plus la tyrannie est absolue, plus le sujet en est affaibli et plus il est tenté de reconquérir la force perdue en s’intégrant à la tyrannie afin de partager sa puissance … au prix d’une identification sans réserve à la tyrannie, en renonçant à toute autonomie. » (Bruno Bettelheim)

« Vous pouvez administrer à  tout Français vingt-cinq coups de bâton, pourvu que vous lui fassiez un beau discours sur la liberté et la dignité humaine. » (Bismarck – qui connaissait fort bien le gogo français typique, servile pourvu qu’on le charme de grands mots) – « Supprimez tous les journaux. Mais, en tête du décret, mettez six pages de considérations libérales sur les principes. » (Napoléon à Fouché) – Français, y a bon Gogo 

« Je pense qu’on peut dire aujourd’hui de la France ce qu’avec beaucoup moins de raison le marquis de Custine disait de la Russie en 1839 : ’Ce peuple a le délire de la servitude !’ » (Léon Bloy) – Et maintenant ?

« Le peuple sert si franchement et tant volontiers qu’on dirait, à le voir, qu’il a non pas perdu sa liberté mais gagné sa servitude. » (Etienne de la Boètie) – Il n’est que de voir l’empressement des braillards gauchisants à se mettre au service des intérêts des milliardaires. 

« La première raison de la servitude volontaire, c’est la coutume … Ils se parent maintenant dans les harnais, et tout fiers se rengorgent sous le harnachement. Ils disent qu’ils ont toujours été sujets, que leurs pères ont ainsi vécu. » (Etienne de La Boétie – comparant avec des chevaux qui ont cessé de ruer)

« Tous les peuples s’allèchent vitement à la servitude par la moindre plume qu’on leur passe, comme l’on dit, devant la bouche … chose merveilleuse qu’ils se laissent aller ainsi tôt, mais seulement qu’on les chatouille. Les théâtres, les jeux, les farces, les  spectacles, les gladiateurs, les bêtes étranges, les médailles, les tableaux et autres drogues du même acabit étaient pour les peuples anciens les appâts de la servitude, le prix de leur liberté, les outils de la tyrannie. Ainsi les peuples rendus sots… amusés d’un vil plaisir … s’accoutumaient à servir aussi niaisement … Les tyrans faisaient largesse d’un quart de blé, d’une mesure de vin, et d’un sesterce ; et alors c’était pitié d’entendre crier ‘Vive le roi’. Les lourdauds ne se rendaient pas compte qu’ils ne faisaient que récupérer une partie de leurs biens et que cela même qu’ils regagnaient, le tyran n’aurait pas pu le donner s’il ne leur avait au préalable confisqué. »  (Etienne de La Boétie – Discours de la servitude volontaire) – Les fêtes ont seulement changé de nature, le principe reste, amuser le gogo pendant qu’on lui fait les poches … Parades de toute nature, prides, célébrations anniversaires (révolution de 89…), jeux olympiques, expositions, nuits blanches et autres bouffonneries.

« Il s’agit de tirer parti des conflits sociaux, de les exacerber … de se débarrasser de tous les hommes de valeur, y compris des anciens partisans. Il faut accabler les sujets d’impôts, fomenter la dissension, susciter des guerres incessantes … Les gens ‘hardis’ ou ‘avisés’ se voient isolés ou exclus. Les ‘couards’ et les ‘engourdis’ deviennent majoritaires (tous des laquais). » (Etienne de La Boétie) – Il semble qu’à l’époque de l’auteur (XVI° siècle) on n’ait pas eu besoin d’avoir recours à cette bonne et grosse vieille ficelle qui marche toujours : inventer un ennemi, communisme, fascisme, capitalisme, socialisme, populisme, racisme, sectarisme, phobies en tout genre…

 « Le ‘ressort’ et le ‘soutien’ le plus ‘secret’ de la tyrannie dans la mesure où il n’est même pas visible : c’est la chaîne des tyranneaux qui enferme dans son filet tout l’ensemble de la société … Ces cinq ou six … qui maintiennent le tyran … qui ont l’oreille du maître … qui s’en sont approchés d’eux-mêmes ou bien ont été appelés par lui … Ces six ont six cents qui profitent sous eux et font de leurs six cents ce que les six font au tyran. Ces six cents en tiennent sous eux six mille, qu’ils ont élevés en état … La tyrannie est fondée sur la dissémination du pouvoir ; se démultipliant dans ses effets, elle devient alors invisible. Le ressort de cette domination tient au désir, en chacun, quelle que soit la place qu’il occupe, de s’identifier avec le tyran, en se faisant maître d’un autre. La chaîne de l’identification est aussi celle de la servitude … L’établissement de nouveaux états, de nouvelles charges … fournir de nouveaux soutiens à la tyrannie. » (Etienne de La Boétie) – Rien de changé. Tout pouvoir est tyrannique. Multiplication des comités, des autorités, des commissions, des fonctionnaires, des élus, des interdits…

« Il ne faut pas seulement qu’ils fassent ce qu’il dit, mais qu’ils pensent ce qu’il veut, et souvent, pour lui satisfaire, qu’ils préviennent encore ses pensées. Ce n’est pas tout à eux de lui obéir, il faut encore lui complaire … Que tout ne soit au guet pour épier ses volontés et découvrir ses pensées. » (Etienne de La Boétie) – Conduite des laquais (journalistes par exemple) vis-à-vis du tyran, lequel n’est rien d’autre que celui qui dispose du pouvoir de récompenser, de nommer, de faire recruter ou exclure…

« Grand’chose certes, et toutefois si commune… de voir un million de millions d’hommes servir misérablement ayant le col sous le joug, non pas contraints par une plus grande force, mais … enchantés et charmés par le nom d’un seul … Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. » (Etienne de La Boétie)

« Soyez résolus de ne servir plus et vous voilà libres. Je ne veux pas que vous le poussiez, ou ébranliez : mais seulement ne le soutenez plus, et vous le verrez comme un grand colosse, à qui on a dérobé la base, de son poids, de soi-même, fondre en bas et se rompre. » (Etienne de La Boétie – sur le tyran)

« La liberté n’est souvent pour l’homme que la faculté de choisir sa servitude. » (Gustave Le Bon)

« Max Weber distinguait la puissance et la domination, la puissance supposant la possibilité d’imposer sa volonté par la force s’il le faut, et la domination supposant la reconnaissance par ceux qui obéissent… Qu’en est-il en URSS ? » (Pierre Boncenne questionnant Hélène Carrère d’Encausse)

« On a peine à imaginer aujourd’hui le niveau de servilité atteint en ce temps-là par quelques partisans de la foi maoïste, prêts aux bassesses les plus imbéciles … Il est aussi très curieux de constater l’existence d’une espèce de dénonciation à la fois lamentable et dérisoire. »  (Pierre Boncenne – sur les attaques subies par Simon Leys et son livre, Les habits neufs du président Mao) – Si, on peut imaginer quand on voit le niveau de servilité et d’hystérie atteint aujourd’hui par la classe intello-médiatique ; quant à la dénonciation, elle n’a fait que progresser.

« L’oppression rend fou, mais la liberté rend idiot. » (Kazimierz Brandys – cité par Tzvetan Todorov) – A chacun selon ses goûts.

« Les braves gens n’aiment pas qu’on suive une autre route qu’eux. » (Georges Brassens) – Ce ne sont pas des dictateurs pour autant ! 

« La prévention du peuple en faveur des Grands est si aveugle, et l’entêtement pour leur geste, leur visage, leur ton de voix et leurs manières si général ; que s’ils s’avisaient d’être bons, cela irait à l’idolâtrie. » (La Bruyère)

« L’esclave n’a qu’un maître, l’ambitieux en a autant qu’il y a de gens utiles à sa fortune. » (La Bruyère)

« La Boétie a bien montré qu’il n’était de servitude que volontaire : le tyran n’a pour épier les hommes que leurs yeux et leurs oreilles, il n’a pour les opprimer que les bras qu’ils lui prêtent. » (Roger Caillois)

« La révolution sans autres limites que l’efficacité historique signifie la servitude sans limites. » (Albert Camus)

« Il tendit l’autre joue si longtemps qu’on y épingla une décoration. » (Elias Canetti)

«  Conformisme. S’aligner sur la doxa, c’est emprunter magiquement la force du nombre. » (Belinda Cannone) – Il s’agit ni plus ni moins que de lâcheté.

« C’est la servilité qui perd les nations plus que l’indiscipline et c’est au nom de la servilité que nous marchons en ordre au précipice. » (Albert Caraco)

« L’Histoire nous enseigne que l’abus de l’obéissance aura fait plus de mal que l’abus de l’esprit critique … En la soumission que l’on affiche, il entrera toujours  plus d’indolence qu’on n’avoue … la paresse étant de moitié dans notre esprit d’obéissance comme de révérence, l’autre moitié se partageant entre la couardise et ce qu’il est permis d’appeler les bons  sentiments … L’esprit critique est aussi nécessaire que les habitudes de l’obéissance et s’il faut préluder par les secondes, on ne devrait pas oublier qu’elles ne sont pas toujours suffisantes, leur abus devenant fatal autant et même parfois plus que leur défaut. » (Albert Caraco)

« Si l’homme suivait simplement ses instincts, il ne rechercherait pas la liberté ; il choisirait plutôt la dépendance. Il est en effet plus facile de dépendre des autres que de penser, de juger et de décider pour soi-même … Liberté fardeau, dont les hommes ont tendance à vouloir se débarrasser dès lors qu’ils ont affaire à des conditions difficiles. C’est là que l’Etat totalitaire et le mythe entrent en scène. » (Ernst Cassirer)

« Triste à dire : les gens se sont mis avec empressement du bon côté du manche, fascinés par le grand pénis américain, aéroporté et électronique. Cette ‘démocratie’ fabrique ce genre de ‘citoyens’. » (Cornelius Castoriadis – sur les revirements soudains d’opinion fabriqués par les média à propos des guerres fomentées et voulues par les Américains : Irak, Yougoslavie ;  aujourd’hui Ukraine…

« L’enjuponnement de l’Occident qui nous vaudra l’esclavage lorsque des’ hommes’ affirmant un dieu (n’importe lequel), décideront que nos échines sont assez ployées pour recevoir le licol. » (Jean Cau) – Dés demain.

« On n’est jamais si bien asservi que par soi-même. » (Gilbert Cesbron)

« Presque tous les hommes sont esclaves par la raison que les Spartiates donnaient de la servitude des Perses, faute de savoir prononcer la syllabe ‘non’. Savoir prononcer ce mot et savoir vivre seul sont les deux seuls moyens de conserver sa liberté et son caractère. » (Chamfort)

« Semblable aux animaux qui ne peuvent respirer l’air à une certaine hauteur sans périr, l’esclave meurt dans l’atmosphère de la liberté. » (Chamfort)

« Souvent ce que l’on conteste à la légitimité, on l’accorde à l’usurpation : les hommes dans leur orgueil se consolent de l’esclavage lorsqu’ils ont eux-mêmes choisi leur maître parmi leurs égaux. » (Chateaubriand)

« L’homme est moins esclave de ses sueurs que de ses pensées. » (Chateaubriand)

« A quoi bon se rengorger si on est à la merci de l’humide et du sec ?   On souhaiterait esclavage moins lamentable. » (Emil Cioran) – A propos des plaintes sur les variations atmosphériques.

« Serf, ce peuple bâtissait des cathédrales, émancipé, il ne construit que des horreurs. » (Emil Cioran)

« Le faste de nos contradictions, nous ne pourrons encore le soutenir longtemps. Nombreux sont ceux qui s’apprêtent à vénérer n’importe quelle idole et à servir n’importe quelle vérité, pourvu que l’une et l’autre leur soient infligés et qu’ils n’aient plus à fournir l’effort de choisir leur honte ou leur désastre. » (Emil Cioran) – Michel Houellebecq n’a pas dit autre chose dans son roman Soumission.

« La liberté … état d’absence … épuisante par la corvée d’être soi … les citoyens n’aspirent plus qu’à s’humilier et à se démettre, qu’à satisfaire leur nostalgie de la servitude. Rien de plus affligeant que l’exténuation et la déconfiture d’une république. » (Emil Cioran)

« La modernité ne se contente pas qu’on l’accepte. Elle exige qu’on l’encense. Il lui faut des marques d’adhésion explicite, comme autant de gages de soumission au nouveau monde. » (Mathieu Bock-Côté – sur la diversité, le multiculturalisme, les démolitions dites sociétales, etc.) 

« Le bonheur dans la servitude volontaire. » (Boris Cyrulnik) – Nos laquais médiatiques ?

« La liberté est toujours un risque, et la condition de servitude ressemble à l’absurde désir d’échapper à sa propre liberté … Liberté, non seulement  combattre l’opinion établie, mais surtout s’affranchir de la servitude de l’opinion. » (Anne Dalsuet – évoquant le Discours de la servitude volontaire d’Etienne de La Boétie)

« La soumission est si reposante et si gratifiante. » (Chantal Delsol)

« Nous sauvons les apparences de l’individualisme (‘Je fais ce que je veux’) mais nous vivons dans un monde où il faut faire et penser comme tout le monde. » (Chantal Delsol) – Sinon, gare!

« ‘Il faut jouer le jeu’ en appelle tantôt à se plier de manière obséquieuse à des règles établies aux seules fins d’un positionnement de choix sur l’échiquier social, tantôt à se jouer complaisamment de ces règles … tout en maintenant sauves les apparences … Consiste à ne se soumettre à rien d’étranger à la loi de l’avidité … Les expressions fétiches : ‘faire comme il faut’, ‘mesures équilibrées’, ‘juste milieu, ‘compromis’, ‘gouvernance’… neutralisation de l’esprit par une série de mots centristes … N’ont ainsi droit de cité que la fadeur, le gris, l’évidence irréfléchie, le normatif et la reproduction … la médiocratie nous incite de toutes parts à sommeiller dans la pensée, à considérer comme inévitable ce qui se révèle inacceptable et comme nécessaire ce qui est révoltant … le terme ne désigne pas tant la domination des médiocres que l’état de domination exercé par les modalités médiocres elles-mêmes, les inscrivant au rang de monnaie du sens et parfois même de clé de survie … Le tout passe par la participation à certains rituels qui ne sont pas obligatoires (se montrer à telle soirée, contribuer à telle action caritative, féliciter tel collègue…) …Le jeu comprend des règles par degrés, allant de la stricte convention à la franche hostilité … ensemble de conventions liées à la loyauté … Tout faire pour éviter d’être sorti du jeu, ceux auxquels ‘on ne la fera pas’. Les esprits forts, ceux qui ‘ont compris’. » (Alain Deneault – traitant principalement des universités et des universitaires – La médiocratie)

« Il n’est pas de besoin plus urgent que celui de trouver quelqu’un aux pieds duquel il puisse déposer, aussi vite que possible, le don de la liberté avec lequel, créature infortunée, il est né. » (Dostoïevski)

« En consentant au miracle des pains, tu aurais calmé l’éternelle inquiétude de l’humanité … savoir : ‘devant qui s’incliner ?’ … Ils finiront par la déposer à nos pieds, cette liberté … Car il n’y a pas pour l’homme, demeuré libre, de souci plus constant, plus cuisant que de chercher un être devant qui s’incliner … L’indépendance, la libre pensée, la science les auront égarés dans un tel labyrinthe, que les uns, rebelles furieux, se détruiront eux-mêmes, les autres, foule lâche et misérable, se traîneront à nos pieds en criant : ‘Oui, vous aviez raison, sauvez-nous de nous-mêmes !’ Ils comprendront la valeur de la soumission définitive. Et tant que les hommes ne l’auront pas comprise, ils seront malheureux. » (le grand inquisiteur de Dostoïevski s’adressant au Christ – Les frères Karamazov ; La légende du  Grand Inquisiteur)

« Les soumissions trop aisées doivent toujours être tenues pour suspectes. » (Maurice Druon)

« Les hommes sont si serviles que si leurs tyrans leur demandaient de s’aimer, ils s’adoreraient. » (Alexandre Dumas)

« Du trône chaque jour on le voit s’approcher, car il rampe aussitôt qu’il ne peut plus marcher. » (Alexandre Dumas)

« L’esclavage a été aboli, on n’a oublié que celui de la vie. »(Louis Dumur)

« Les esclavages que l’on se créé sont plus pressants que ceux que l’on subit ; toute l’énergie disponible est employée à briser ceux-ci et à resserrer ceux-là. » (Louis Dumur)

« ‘La force la plus forte n’est pas la violence mais le consentement idéologique des dominés à leur domination. La répression fait moins que l’adhésion, la force physique moins que la conviction de la pensée qui entraîne l’adhésion de la volonté et sa coopération’. Cependant, que les dominés soient contraints ou consentants, il reste entendu que la domination, elle, sait ce qu’elle fait. » (Jean-Pierre Dupuy – citant Maurice Godelier)

« L’Europe entière, avec ferveur, s’est transformée en sous-province américaine. En témoignent la dégradation de la langue, mais aussi la fierté des journalistes qui se gavent de n’importe quel mot ou concept venu d’outre-Atlantique, comme s’ils en devenaient plus intelligents … On imite le pire de son modèle : ses marques bas de gamme, son langage appauvri, ses obsessions sécuritaires, sa farandole de ‘fiertés’, sa chasse au harcèlement, ses stars hollywoodiennes et son spectacle sportif ininterrompu. Convertie à ses dogmes, la société guerroie contre de supposés archaïsmes et s’applique fiévreusement à ‘déconstruire’ les stéréotypes … dans des programmes citoyens destinés à promouvoir la cause des femmes et des minorités … Telle est la conséquence du double mouvement qui d’un côté, prône la dérèglementation de l’économie et de l’autre, prend en charge l’esprit des gens en leur assénant quantité de mots d’ordre sur la santé, l’hygiène, les activités ‘responsables’, ‘l’ouverture’, le ‘respect’ et autres valeurs … En somme notre monde, comme celui d’Orwell, est une machine totalitaire que chacun préfère ignore tout en se persuadant d’agir pour le bien de l’humanité. » (Benoît Duteurtre – En marche !) – Quelle quiétude dans la servilité. 

« Pourquoi ce pays qui ne cesse de proclamer sa ‘spécificité culturelle’, adopte en tous point les usages nord-américains dans son vocabulaire, sa diplomate, ou l’organisation des primaires … Pourquoi un président de la république si préoccupé par les droits de l’homme en Russie, se rend officiellement en Arabie saoudite où l’on vous coupe la tête pour moins que ça … Ou comment des écrivains signent une pétition pour exiger le licenciement d’un autre écrivain … Les ‘lignes de confidentialité ‘ à ne pas franchir, les rubans de plastique rouge sur les lieux des accidents, les plaintes pour harcèlement sexuel, la monnaie barrée de deux traits, la généralisation des autocars, le port de tennis et de survêtement en ville ,les frigos à boissons fraiches partout,, le remplacement des képis par des casquettes sur le crâne des policiers, les prénoms Jimmy, Kevin ou Jennifer, identités plus valorisante, les ennemis de Washington, ennemis de la France, l’alignement des ‘mastères’ sur le modèle anglo-saxon, les chanteurs à l’imitation d’Elvis (origine de toute chanson ; avant lui, rien, zéro) … On ne dit jamais que c’est américain, mais seulement que c’est moderne. » (Benpît Duteurtre –Pourquoi je préfère rester chez moi) –  Parce que nos élites ont  opté pour l’attitude confortable du laquais. 

« Prompts à tomber d‘une liberté fâcheuse dans une heureuse sujétion. » (Saint-Evremond) – Et fructueuse. Tous les laquais de tous les pouvoirs, un œil sur le fric.

« Le loup déjà se forge une félicité – ….. – Chemin faisant il vit le col du chien pelé – Qu’est-ce là ? lui dit-il – Rien,  le collier dont je suis attaché – De ce que vous voyez est peut-être la cause – Attaché ? dit le loup : vous ne courez donc pas – Où vous voulez ? Pas toujours ; mais qu’importe ? – Il importe si bien que, de tous vos repas – Je ne veux en aucune sorte, – Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. » (La Fontaine – Le loup et le chien)

« Quelque soumis que fussent les hommes de l’Ancien Régime aux volontés du roi, il y avait une sorte d’obéissance qui leur était inconnue : ils ne savaient pas ce que c’était que se plier sous un pouvoir illégitime ou contesté, qu’on honore peu, que souvent on méprise, mais qu’on subit volontiers parce qu’il sert ou peut nuire. Cette forme dégradante de la servitude leur fut toujours étrangère. » (Claude Fouquet) – Nos contemporains ont fait d’immenses progrès dans la servilité.

« L’advenue de la société des individus émancipés se traduit en profondeur par la ruine des fondements de la possession de soi. L’homme délié de l’assujettissement au collectif est l’homme qui va devoir se découvrir intérieurement asservi. » (Marcel Gauchet – cité par Roland Gori)

« On n’est jamais plus esclave que quand on se croit libre sans l’être. » (Goethe)

« La ‘servitude volontaire’ est poussée jusqu’au paroxysme où elle ne trouverait plus d’objet autre que soi-même sur lequel se porter. » (Jean-Pierre Le Goff – sur l’autoévaluation, l’autocontrôle, l’exigence d’autonomie en général)

 « Les normes se trouvent aujourd’hui au centre d’une gestion de la politique des mœurs au nom de laquelle on soumet les individus et les populations à la rationalisation économique et idéologique de leurs conduites … Système de surveillance de contrôle et de correction, visibilité incessante, classification permanente des individus et hiérarchisation, établissement de limites, mise en diagnostic … Ce système normatif opère dans tous les domaines au nom de l’impératif de sécurité, de gestion des risques individuels et collectifs … par une grammaire de l’assentiment qui requiert une adhésion consentie à des dispositifs de contrainte … Cette composante psychique à déléguer à des règles établies et aliénantes le soin de conduire notre vie… n’est pas pour rien dans la complaisance des individus et des peuples à la soumission sociale volontaire aux experts et à leurs commanditaires, remplaçants de l’autorité du monarque ou du prêtre … Le rationalisme technico-moralisateur de la modernité replace l’individu dans un état d’obéissance. » (Roland Gori)

«  La faillite des instances dispensatrices de sens (la religion, la patrie, la famille, la morale, parti, le sens de l’histoire, etc.) qui expose nos contemporains à de nouvelles formes de servitude. » (Roland Gori et Pierre Le Coz)

« Un ouvrage dont l’auteur est une sommité médiatique n’affrontera jamais une honnête critique, les cumuls de tribune et les ‘courtoisies croisées’ (Jean-Claude Guillebaud) lui serviront de parapet … A la rigueur on entendra au loin quelques tirs  de francs-tireurs,, mais toujours recouverts par le tonnerre des applaudissements mercenaires. » (Serge Halimi)

« Le Tocqueville  de la Chine contemporaine. » (Georges Suffert) – « Un cerveau évoquant ceux de ‘Beethoven ou d’Einstein’ » (Pierre Chaunu) – « Le roman dont sans doute rêvait Spinoza. » (André Brincourt) – Elucubrations sur des ouvrages d’Alain Peyrefitte et de Franz-Olivier Giesbert cités par Serge Halimi — « Un responsable de journal qui laisse publier de telles calembredaines dans sa rubrique consacrées aux essais politiques, ne respectera pas davantage la vérité dans les autres pages. » (Serge Halimi)

« On peut admettre comme un principe de l’histoire qu’aucun peuple n’est opprimé qu’il ne le souhaite. » (Herder)

« L’idée renversante et simple, jamais exprimée, que le sommet du bonheur humain réside dans la soumission la plus absolue. » (Michel Houellebecq – Soumission) – A l’intention de nos petits morveux qui de saoulent du mot liberté et s’asservissent à tout ce qui passe de plus stupide.

« Il y a des gens qui sont nés pour servir leur pays, et d’autres qui sont nés pour servir à table. » (Victor Hugo) – Aujourd’hui, même un Hugo ne pourrait plus se permettre de plaisanter ainsi, sans voir la meute des constipés lui tomber dessus.

« Le langage : on est dans un univers étroitement réglementé. Partout les objets vous parlent, vous donnent des conseils, des ordres bienveillants, des instructions. On va au jardin en face de notre hôtel et on tombe sur un panneau nous informant que ‘ce parc est destiné uniquement à la ‘récréation passive’ suivi d’une longue liste d’activités interdites (courir, jouer au ballon, etc.). Ou bien on ouvre une boîte de lait et, à l’intérieur des pans en carton, on tombe sur les mots : ‘Merci d’avoir acheté un produit Béatrice’. Il ne suffit pas  de payer la boîte, il faut aussi supporter qu’elle vous adresse la parole. » (Nancy Huston) – Voir les panneaux urbains, les panneaux d’autoroute où aujourd’hui on nous informe sur les réflexes anti-covid. L’infantilisation est générale, voulue, outil de domination.

« Il n’est pire crime, ou offense à l’intelligence, que ces appels renouvelés et par ailleurs totalement vains à croire en une humanité pacifiée … L’Occident est nu. Il ne prépare plus rien. Il est devenu une proie idéale, constituée de bobos décérébrés, incapables de se défendre, hantés par des culpabilités liées au colonialisme … Le pacifisme, les droits de l’homme et tant d’autres fariboles nous conduisent tout droit à une soumission consentie. » (Roland Jaccard)

« Plutôt que d’adaptation, ne vaut-il pas mieux parler de soumission. » (Roland Jaccard)

« La condition d’animal domestique entraîne celle de bête de boucherie. » (Ernst Jünger) – Ou en des temps plus calmes, d’êtres servant de paillasson.

« Si la chute du mur de Berlin mit fin aux dictatures communistes en 1989, nul ne s’est inquiété de cet autre mur qui allait à son tour diviser le monde, ‘le mur de l’ouest’. Celui que les Etats–Unis bâtissent au centre du continent eurasiatique : séparer l’Union européenne de la Russie, le financement de la destruction des unités nationales par les ‘open sociéty foundations’ de Georges Soros, le soutien des mafieux ukrainiens, l’installation d’un Etat mafieux, le Kosovo,  au cœur de l’Europe… Eloigner le cauchemar d’une union eurasiatique, cauchemar des puissances de la mer anglaise et américaine … La corruption est devenue la première arme stratégique américaine, et le premier outil des opérations d’influence ou de contrôle … Le monothéisme du bien ne connaît pas d’adversaires légitimes, ni d’ennemis valeureux. Rien que des terroristes à éliminer ou des populations à terroriser. » (Hervé Juvin)

« L’un des puissants leviers du XX° siècle qui influence l’opinion publique et qui, par ce canal, se déverse et s’infiltre partout, c’est la mentalité de laquais … Le laquais ne connaît pas, et surtout ne reconnaît pas de héros … Sa façon de voir le monde mesure tout à son aune terre-à-terre et elle observe tout à partir de ses propres vues et perspectives, qui sont déterminées par l’envie et la méfiance soupçonneuse … De nos jours, c’est le regard du laquais qui devient maître souverain pour dicter à l’opinion ses canons en matière de morale et de goût … Une certaine presse dite de caniveau, sait tout sur tout un chacun et peut donc exercer sur n’importe qui du chantage à l’aide de témoignages compromettants, réels ou fabriqués. » (Karel Kosik) – Notre société de médiocres envieux qui pratique et vante tant la dénonciation. 

« Le terme de ‘liens’ familiaux a un relent de vérité. » (Karl Kraus)

« Entre le fort et le faible, c’est la liberté qui asservit, la loi qui libère. » (Lacordaire) – Certainement du temps de l’auteur. De nos jours si la liberté continue à asservir, la loi s’y est mise aussi. Les asservir tous au nom de notre bien, de l’hygiène, de la sécurité, de la prospérité, de l’égalité, de la diversité,  de l’environnement… Ce ne sont pas les prétextes qui manquent !

« Le subtil détournement de l’obéissance qui se mue peu à peu en aveuglement et en esclavage. » (Dom Dysmas de Lassus – sur les sectes et même dans certaines communautés) – Partout possible : gourous, personnalités écrasantes, appétit de pouvoir.

« L’amour de la subordination dans le cœur du peuple, au moyen de l’amour de la loi … Les juristes savent que l’amour porté à l’Etat passe par une dévotion de la loi … La pompe de l’arrêté réglementaire pour nommer un concierge de Ministère ou pour lever la taxe sur les chiens n’est pas une invention d’idiots, mais un cérémonial efficace pour entretenir la soumission. Sont-ils, sur ce point, affranchis, les sujets de cette bureaucratie superbe, au XX° siècle ? … Mettez ensemble les sujets, dites-leur de décider de la plus infime question, immédiatement ils manifestent leur souffrance de ne pouvoir en référer à leurs pasteurs. Ainsi s’ordonne la gérance d’un troupeau fidèle … L’Etat centraliste comme substitut monothéiste … L’Etat investi de la charge suprême du Salut, venant prononcer les paroles rassurantes et distribuer les bienfaits d’un Bonheur magistralement défini selon les docteurs, d’après cette image sacrée du Père, associée au thème de la Mère nourrissante … Afficher la bonne croyance, dire que le Droit est l’unique et le vrai Droit, voilà l’important et le seul nécessaire ; le grand œuvre de la soumission ne demande pas autre chose : une entreprise perpétuelle d’ordre moral et de conversion. » (Pierre Legendre)

« Il faut à tout prix (je veux dire : quel que soit le prix en croyances et l’étendue du massacre mental) que s’opère une transposition rigoureuse, imposant à la masse d’aimer sa dépendance, le salut par les pontifes porteurs du sens de l’Etat. L’usine à slogans bienfaiteurs saura-t-elle répondre à la demande d’une certaine soumission ? » (Pierre Legendre)

« Penser comme ‘on’ pense, sentant comme ‘on’ sent, jugeant comme ‘on’ juge … Sans histoire, sans tradition, sans mémoire, sans continuité historique. » (Bérénice Levet)

« Le plaisir de la motricité, la force physique et tous les comportements dans lesquels ces éléments jouent un rôle sont peu souhaitables chez les animaux servant à l’alimentation de l’homme alors que la tendance à l’engraissement est plutôt recherchée … Pour certains actes, nous ne ressentons pas les manifestations caractéristiques de la domestication comme nuisibles mais comme vulgaires.  – Suit un parallèle entre l’état des animaux domestiqués et ceux des humains soumis, conformisés, idéologisés…  Sur des périodes historiques relativement courtes, l’homme a bien réussi à éliminer par la domestication tout besoin d’autonomie et de liberté de mouvement chez certains animaux. » (Konrad Lorenz)

« Cet abandon total de soi à une doctrine ou à un endoctrinement donne à l’intéressé un sentiment parfait et manifestement pleinement satisfaisant de liberté personnelle … la victime s’identifie totalement avec l’idéal que le doctrinaire lui a présenté ; il ne sent pas la camisole de force qu’on lui a mise. Le sujet complètement endoctriné ne s’aperçoit absolument pas qu’il a perdu un des caractères constitutifs de la véritable humanité : la liberté de penser … Ce sont les êtres les mieux disposés socialement, les plus gentils, les plus corrects qui sont aussi les plus démunis contre les campagnes d’endoctrinement des démagogues. C’est essentiellement, une authentique vertu, à savoir leur loyauté, qui les empêche de se détacher de la doctrine, alors même qu’ils en ont décelé l’invalidité. » (Konrad Lorenz)

 « C’est une erreur de croire que chez les grands personnages, les services nouveaux fassent oublier les anciennes offenses … Jamais d’anciennes injures ne s’effacent par des bienfaits récents.» (Machiavel)

« La soumission n’est que le corrélat de la protection. » (Michel Maffesoli)

« Les prédicateurs de bons sentiments se contentent de ‘penser’ dans le sens du poil. D’où cette ambiance de domesticité caractérisant l’air du temps. Il faut avoir une mentalité de larbin, plier sa croupe, avoir une plume servile, en bref ‘être conforme’, si l’on veut avoir quelque chance d’être entendu par ces institutions où le croupissement de la pensée tient lieu de passeport … écrire des platitudes moralistes pour obtenir le suffrage des imbéciles et des lâches. » (Michel Maffesoli)

« Le progrès technique et un mode de vie plus confortable ont permis de faire entrer systématiquement des composants libidinaux dans la production et la circulation des marchandises (conduire un hors-bord, faire de la vitesse en automobile, se parer…)  … La mobilisation et la manipulation de la libido expliquent en grande la soumission volontaire des individus, l’absence de terreur, l’harmonie pré-établie entre les besoins individuels et les désirs, les buts et les aspirations exigées par la société … La satisfaction se fait sous une forme qui engendre la soumission et affaiblit la rationalité de la protestation. » (Herbert Marcuse)

Petit exemple de lâcheté sur un bicentenaire occulté. « Il aura suffi de la publication d’un pamphlet sans queue ni tête prétendant que Napoléon anticipait Hitler pour que la plus haute autorité de l’Etat cède à l’anachronisme cathodique et renonce à célébrer les mânes de la dernière des batailles à s’inscrire dans la geste révolutionnaire d’une république en lutte contre les rois … Car ce sont les enfants des Droits de l’homme qui ont emporté la décision à Austerlitz. »  (Jacques Marseille) – Servilité habituelle d’un Jacques Chirac.

« Les peuples sans racines sont inaptes à la résistance : il faut un point d’appui pour résister, et le slogan ‘Du passé faisons table rase’ prépare les hommes à la pire servitude, celle qui découle du consentement et non de la contrainte. » (Danièle Masson – interprétant Gustave Thibon) – C’est bien pour atteindre cet objectif que les dominants démolissent tout.

« La subordination n’est pas la servitude, pas plus que la tyrannie n’est l’autorité. » (Charles Maurras)

« L’aliénation spécifique dans laquelle se débat de nos jours l’individu libéral-libertaire, prototype humain désormais fabriqué en série, dont la gauche n’a pas le monopole, bien qu’elle constitue à l’évidence son refuge de prédilection. Cet individu, en effet, doit s’imaginer en permanence qu’il est dans la marge afin de pouvoir continuer à se sentir dans la norme ; il lui faut croire à tout instant qu’il vit dans la transgression, le libertinage et la volupté épicurienne, modes de vie bien évidemment au-dessus de ses moyens, pour demeurer le pantin pathétique qui s’agite désespérément dans l’univers ennuyeux, tyrannique et puritain de la consommation obligatoire et de ses changements incessants. » (Jean-Claude Michéa)

« Celui qui rampe ne tombe jamais. » (Stoyan Mikhailovski)

« La métaphore du branchement (‘branché’) en dit long sur l’état d servitude morale et physique de notre contemporain et sur une forme d’existence en-dessous de la vie. »  (Richard Millet)

« L’homme est une créature si élastique que l’on peut parfaitement concevoir qu’un jour tout citoyen respectable trouvera normal de se promener à quatre pattes en arborant une queue de plumes bariolées pour marquer son allégeance à l’ordre établi. » (Czeslaw Milosz, Polonais – contre la sottise et l’aveuglement de la pensée occidentale incapable d’imaginer l’alors au-delà du rideau de fer – cité par Simon Ley)

« Un courtisan ne peut avoir ni loi ni volonté de dire et penser que favorablement d’un maître qui, parmi tant de milliers d’autres sujets, l’a choisi pour le nourrir… » (Montaigne)

« La servitude commence toujours par le sommeil. » (Montesquieu) – La pensée unique, moyen du sommeil, pour arriver à l’objectif, la parfaite servitude ; tous Gogos-Bobos.

« L’ambition dans l’oisiveté, la bassesse dans l’orgueil, le désir de s’enrichir sans travail, l’aversion pour la vérité, la flatterie, la trahison, la perfidie, l’abandon de tous ses engagements, le mépris des devoirs du citoyen, la crainte de la vertu du prince, l’espérance de ses faiblesses, et plus que tout cela, le ridicule perpétuel jeté sur la vertu, forment, je crois, le caractère du plus grand nombre des courtisans, marqué dans tous les lieux et tous les temps. » (Montesquieu) – Montesquieu avait donc prophétisé la France d’aujourd’hui.

« On ne dira jamais assez combien la laideur de l’époque actuelle nous accable. Une vulgarité de ton doublée d’une absence de style. Une lourdeur bien-pensante qui, chaque jour, envahit les écrans et les librairies. Et cette morgue suicidaire de filmer, de manger, de s’habiller comme tous les autres peuples, résignés à accepter ce destin tragique. La mondialisation a été jusqu’à standardiser nos émotions. » (Thomas Morales)

« Il est de la race de ceux qui se couchent quand les autres sont malades. » (Paul Morand)

« De la bouillie de tous les débats n’émerge qu’une voix, qu’une clameur : ‘il faut combler le vide juridique’ … Saintes lois, priez pour nous ! Enseignez-nous la sainte terreur du vide juridique et l’envie perpétuelle de le colmater … Notre monde est à la merci d’une lacune dans le Code ! … Ainsi de nouveaux chapitres du despotisme égalitaire, de l’histoire de la servitude volontaire s’accumulent. » (Philippe Muray)

« Le peuple est le même partout. Quand on dore ses fers, il ne hait pas la servitude. » (Napoléon Bonaparte)

« Le besoin d’une foi puissante n’est pas la preuve d’une foi puissante, c’est plutôt le contraire. Quand on l’a, on peut se payer le luxe du scepticisme. On est assez sûr, assez ferme, assez solide, assez engagé pour cela. » (Nietzsche)  – « L’’intolérance à l’incertitude … telle qu’elle entraine beaucoup d’ hommes à souffrir les pires et  les  plus réels des maux en échange de l’espoir, si vague soit-il, d’un rien de  certitude …  Le goût de la certitude est souvent associé à un goût de la servitude … Espoir du gain d’un peu  de certitude obtenu en échange d’un aveu de soumission à l’égard de celui qui déclare se porter garant de la vérité. »  (Clément Rosset)  

« Le XX° siècle donne au citoyen à la fois l’esclavage et la divinité. Sa torpeur est douce. Il règne, il obéit comme dans les rêves … Quand on a reçu la liberté on n’a plus besoin d’être libre, baptême de l’esprit, il dispense de toutes les questions. » (Roger Nimier) 

« Il a toujours paru plus facile à l’oppresseur qu’à l’opprimé de s’adapter à l’oppression. » (Paul Nizan)

« Notre enfance a connu une guerre (1914-18) … Les philosophes ne s’ébranlèrent point, ils ne cherchèrent point à mesurer et à penser l’événement qui tombait sur les hommes. Ils ne s’en inquiétèrent pas davantage. Ces clercs imitèrent la foule et suivirent les prescriptions des militaires et des politiques. Ces hommes généralement non mobilisables suivirent docilement les mouvements de l’ignorance et exhortèrent à mourir les hommes mobilisables … M. Bergson vit dans la victoire française sa victoire. Ce fut la victoire de M. Boutroux. La victoire d’Emile Durkheim. La Marne parut à M. Brunschvicg une vérification éclatante de sa philosophie. » (Paul Nizan) – La légendaire servilité de certains, de la  plupart,  n’est pas née aujourd’hui.

« La bien-pensance désigne ce qui doit être publiquement et tapageusement professé quand on fait partie des gens comme il faut, et tout simplement quand on ne veut pas d’ennuis avec le pouvoir. » (Dominique Noguez) – Servilité parfumée.

« Cette façon libérale, de droite et de gauche, de jouer avec la peur des gens, de faire naître et d’instrumentaliser les angoisses, de terroriser les citoyens, d’abêtir le peuple, d’imbécilliser les foules, de leur faire miroiter un avenir apocalyptique, de les menacer de représailles s’ils ne souscrivent pas à leurs diktats, de déclarer la guerre idéologique à tout individu qui n’acquiesce pas à cette entreprise de terreur, tout en menant la politique qui en crée les conditions. » (Michel Onfray) – Ou comment entretenir la soumission.

« Le mol oreiller que constitue toujours l’obéissance, l’assujettissement, la vassalité, la subordination, la sujétion, la servitude volontaire, la fin de la quête angoissante et l’apaisement en vue de la clairière lumineuse, fût-elle  de lumière noire. » (Michel Onfray – à propos de personnages du livre Soumission de Michel Houellebecq et des collaborateurs de toujours, aujourd’hui de l’Islam conquérant ; c’est-à-dire la meute des lâches dominant politiquement et médiatiquement)

« Il vaut bien mieux mourir dans le désert que servir les Egyptiens. » (Origène)

« Nous blâmons toujours, sans bien réfléchir, l’esclavage, en oubliant l’incroyable progrès qu’il a représenté lorsqu’il a été inventé. Car avant, il était d’usage de tuer tous les vaincus … Apprenons à considérer chaque chose humaine sous cette double perspective : l’aspect qu’elle a au départ, et celui qu’elle a au moment où elle s’achève. » (José Ortega y Gasset) – Il est question de l’esclavage antique, post guerre, non de celui résultant de la Traite, lui inexcusable du début à la fin.

« Nous ne nous contentons pas d’une obéissance négative, ni même de la plus abjecte soumission.  Quand finalement vous vous rendez à nous, ce doit être de votre propre volonté. » (George Orwell – 1984) – Paradoxe du type : Sois libre. C’est exactement le non dit du libéralisme mondialiste.

« Les servitudes étatistes ne sont qu’une faible partie des chaînes qui pèsent sur l’individu. L’Etat n’est qu’un aspect de la société. La tyrannie sociale, celle des mœurs, de l’opinion, de l’esprit de clan, de groupe, de classe, etc., exercent sur l’individu une influence morale autrement oppressive et débilitante que la contrainte étatiste proprement dite … Les deux tyrannies procèdent d’une même racine : l’intérêt collectif d’une classe ou d’une caste qui désire établir ou garder sa domination et son prestige … Même but : le maintien d’un conformisme utile au groupe, et mêmes procédés : vexation et élimination des indépendants et des réfractaires. » (Georges Palante)

« C’est de l’extrême liberté que sort la servitude la plus totale et la plus rude. » (Platon – cité par Julius Evola)

« C’est une servitude absolue que la condition dans laquelle on est tenu de rendre un service incertain et indéterminé, et où l’on ne sait pas le soir le service qu’on devra acquitter, le matin, c’est-à-dire où une personne est astreinte à faire tout ce qu’on lui commande. Le premier pas vers la liberté est la fixation des devoirs féodaux par la coutume, par la loi ou par des textes écrits. » (Karl Polanyi)

« Ces complaisances aux idées courantes et aux pouvoirs établis auxquelles se laissent glisser des serviteurs de l’esprit, passent les bornes de la bassesse ou de la sottise. » (Robert Poulet) – Servilité de nos intellectuels officiels, ceux que vantent les média. On leur dit d’encenser, ils encensent. On leur dit de mordre, ils mordent. On leur dit de ne jamais en parler, ils se taisent…

« Avec vos lois démocratiques nous vous coloniserons, avec nos lois coraniques nous vous dominerons. » (Youssef al-Qaradawi  – cité par Ivan Rioufol) – Vu la soumission et la lâcheté des Européens, la tâche n’est pas hélas insurmontable.

« Il nous faut craindre à présent que la soumission et le contrôle de nos esprits ne soient pas conquis par la force mais par la séduction, pas sur ordre, mais par notre propre souhait. Pas par la menace de la punition mais par notre propre soif de plaisir. » (Ignacio Ramonet) – Oui, mais derrière la sucette de la société de consommation mondialisée, il y a un énorme bâton au service de  l’exigence de conformisme et de servilité

« Il ne vole plus depuis qu’il rampe. » (Rivarol – sur un courtisan)

« Un courtisan (et je ne crois pas qu’il y ait quelque chose au monde de plus sot qu’un courtisan) répondait à Louis XIV, qui lui demandait l’heure : ‘Sire, l’heure qu’il plaira à Votre Majesté’. » (Rivarol)

« Un des muets de l’Assemblée nationale … il est dévoué à la bonne cause, il se lève pour la bonne cause, il reste assis pour la bonne cause, il tape du pied pour la bonne cause, et il ne se tait même que pour une bonne cause. » (Rivarol)

« Je n’ai jamais rencontré un homme que je n’aime pas. » (Will Rogers – acteur symbole de l’américain moyen et de sa stupidité arrogante) – Soumission à la bienveillance obligatoire.

« Le goût de la certitude est souvent associé à un goût de la servitude … L’espoir du gain d’un peu de certitude obtenu en échange d’un aveu de soumission à l’égard de celui qui déclare se porter garant de la vérité … Incapables de tenir à quoi que ce soit pour certain, mais également incapables de s’accommoder de cette incertitude, les hommes préfèrent le plus souvent s’en remettre à un maître qui affirme être dépositaire de la vérité à laquelle ils n’ont pas accès eux-mêmes … Plutôt que d’assumer leur ignorance, ils préfèrent troquer leur liberté contre l’illusion que quelqu’un est là qui pense pour eux et sait ce qu’ils ne réussissent pas à savoir … Le fanatique ne croit lui-même à rien ; il croit en revanche à celui ou celle dont il pense confusément qu’ils croient à quelque chose. » (Clément Rosset)

« Nous avons une peur bleue d’être libres, parce qu’être libre cela veut dire prendre ses responsabilités. » (Denis de Rougemont) – D’où servilité et lâcheté.

« Je suis esclave par mes vices et libre par mes remords. » ( J. J. Rousseau)

3 ET  240,3

« Il n’y a point d’assujettissement si parfait que celui qui garde l’apparence de la liberté ; on captive ainsi la volonté même. » (J. J. Rousseau)

« La vie, sans le courage de mourir, c’est la servitude. » (Sénèque – en réponse aux plaintes des esclaves)

« ‘La soumission dans les petites affaires se manifeste tous les jours et se fait sentir indistinctement à tous  citoyens. Elle ne les désespère point ; mais elle les contrarie sans cesse et les porte à renoncer à l’usage de leur volonté’ (Alexis de Tocqueville) … C’est dans la pratique des menues règles quotidiennes que s’informe notre vision du monde et que s’intériorisent nos rapports avec la société. » (Alain-Gérard Slama)  

« Les courtisans de la popularité sont-ils moins serviles que ne l’étaient les adorateurs des rois ? Non sans doute. » (baron de Stassart)

« Que de gens sont comme les chiens qui semblent chercher un maître. » (madame Swetchine)

« Se garder des pensées berçantes, calmantes, consolantes, celles que s’efforcent de nous vendre ces nouveaux marchands de sommeil que sont les bonimenteurs des merveilles du présent et les prédicateurs de la mondialisation heureuse. Il est bon de rappeler la mise en garde de Montesquieu : ‘La servitude commence toujours par le sommeil’. » (Pierre-André Taguieff)

« Chacun est prié d’ajouter foi à ce qui est dit, d’aimer ce qu’il faut aimer, de trouver enthousiasmant ce qui veut être trouvé enthousiasmant ; et à tout le moins de faire semblant. » (François Taillandier)

« Un autre moyen de se grandir, se courber. » (Talleyrand)

« On n’admire pas assez la facilité avec laquelle les hommes se soumettent à l’autorité officielle qui leur est désignée … Un tel, inconnu la veille, devenu détenteur d’une autorité indiscutée parce qu’il a paru un décret le nommant … On dirait qu’il y a un besoin général de subordination et d’obéissance qui cherche à se satisfaire et se précipite vers le premier venu désigné comme maître pourvu que ce soit conformément à l’usage … Chacun obéit parce qu’il voit les autres obéir ou parce qu’il sait que les autres vont obéir. » (Gabriel Tarde)

« Il n’est pas de pire anarchie que l’acceptation docile d’un joug réputé vil, que la soumission méprisante et unanime à des maîtres qui sont l’objet de la suspicion de tous. » (Gabriel Tarde) – Regardons-nous. Si on ne veut pas trop se mépriser, il vaut mieux interdire les sondages.

« Triomphant sur tant de points importants, grâce à l’anglomanie, l’imitation-mode s’est déchaînée, a débordé sur tout et produit le plus grand cyclone social jamais vu … Il fallait trouver la force destructrice du passé français, et c’est à cela qu’a servi l’esprit de dénigrement du passé français, inspiré par l’anglomanie. » (Gabriel Tarde) – La prostitution de nos élites depuis avant même la Révolution de 89, avec en apothéose : la boucherie de 1914, en aboutissement : la soumission actuelle au mondialisme destructeur.

« Obéissance et servitude ; on n’échappe à l’obéissance que pour choir dans la servitude … Tu t’affliges de voir de ’quoi’ les hommes sont esclaves. Pour avoir la clef de ce mystère d’abaissement, cherche donc de ’qui’  ils  ont refusé d’être les serviteurs.» (Gustave Thibon)

« Régression  vers l’état simiesque. Deux caractéristiques du singe : l’impudeur (nous vivons sous le signe de l’exhibitionnisme : confidences à tout vent, pornographie, etc.) et le mimétisme : obéissance servile et presque automatique au goût (au mauvais goût) du jour. »  (Gustave Thibon)

« Plus les conditions deviennent égales, plus les hommes se laissent aisément aller au courant de la foule et ont de peine à se tenir seuls dans une opinion qu’elle abandonne. » (Alexis de Tocqueville)

« La plupart estiment que le gouvernement agit mal; mais tous pensent que le gouvernement doit sans cesse agir et mettre tout à la main. » (Alexis de Tocqueville) – Attitude typique du laquais.

« Si quelqu’un te lèche les bottes, mets-lui le pied dessus avant qu’il ne commence à te mordre. » (Paul Valéry)

« Quand l’insurgé commence à croire qu’il lutte pour un bien supérieur, le principe autoritaire cesse de vaciller. L’humanité n’a jamais manqué de raisons pour faire renoncer à l’humain. A tel point qu’il existe chez certains un véritable réflexe de soumission, une peur irraisonnée de la liberté, un masochisme partout présent dans la vie quotidienne. Avec quelle amère facilité on abandonne un désir, une passion, la part essentielle de soi. Avec quelle passivité, quelle inertie on accepte de vivre pour quelque chose, d’agir pour quelque chose, tandis que le mot ‘chose’ l’emporte partout de son poids mort. Parce qu’il n’est pas facile d’être soi, on abdique allégrement ; au premier prétexte venu, l’amour des enfants, de la lecture, des artichauts… » (Raoul Vaneigem)

« Sire, je ne peux à la fois vous plaire et vous servir. » (Vauban à Louis XIV)

« La servitude abaisse les hommes jusqu’à s’en faire aimer. » (Vauvenargues)

« Le monde de la postmodernité fait croire que la rébellion, l’insoumission, la révolte, le doute, le non sont le signe d’un esprit libre ; Il s’agit là d’une farce, d’une fantasmagorie, d’un canular, d’une mystification. On ne peut pas dire non systématiquement. Quand on le fait … on ne dit pas non. On dit oui (à autre chose) sans savoir que l’on dit oui … Alors qu’on croit douter, on ne doute de rien. » (Bertrand Vergely) – Voir le délire hallucinatoire des comiques de la France insoumise, des anti-n’importe quoi hurlants de toutes espèces, plus soumis à des schémas préétablis (en dehors d’eux-mêmes), tu meurs.

Une réaction curieuse, mais observable dans beaucoup de situations d’infériorité manifeste, peut-être proche de l’aliénation marxiste. « La causalité est toujours active, même chez les prétendus causés … Sous l’Ancien Régime, on voulait croire à la bonté du roi, le mal ne venant que de ses ministres ; sinon, ce serait à désespérer de tout, puisqu’on ne pouvait espérer chasser le roi comme on chasse un simple ministre … Le maître n’inculque pas une idéologie à l’esclave, il lui suffit de se montrer plus puissant que lui ; l’esclave fera ce qu’il pourra pour réagir, serait-ce en se forgeant une vérité imaginaire. L’esclave procède à ce que Léon Festinger appelle une réduction de la ‘dissonance’. » (Paul Veyne) – Sorte de justification, réduction, imaginaire de l’écart, rendant la situation plus supportable psychologiquement.

« Je crois que le roi a raison, et puisqu’il faut servir, je pense que mieux vaut le faire sous un lion de bonne maison, et qui est né beaucoup plus fort que moi, que sous deux cent rats de mon espèce. » (Voltaire)

« Celui qui se donne un maître était né pour en avoir. » (Voltaire)

« A partir d’un certain degré d’oppression, les puissants arrivent nécessairement à se faire ’adorer’ de leurs esclaves. Car la pensée d’être absolument contraint, jouet d’un autre être, est insoutenable pour un être humain … Plus d’autre ressource que de se persuader que les choses mêmes auxquelles on le contraint, il les accomplit volontairement, autrement dit, de substituer le dévouement à l’obéissance. » (Simone Weil) – C’est pour aider à ce processus que tous les pouvoirs, y compris le démocratique, font d’énormes efforts pour persuader le peuple qu’il est libre.

« Le résultat immédiat de la désintégration de l’autorité paternelle est également l’émergence de ce que les sociologues appellent la personnalité conformiste ‘guidée par autrui’ (Max Horkheimer). Aujourd’hui, avec le glissement vers la personnalité narcissique, ce processus s’accentue plus encore … La désintégration de l’autorité symbolique publique (patriarcale) est payée (ou contrebalancée) par un ‘attachement passionné à la sujétion’ … Ces relations de type Maître/Esclave fournissant une profonde satisfaction libidinale dans la mesure où elles délivrent les sujets de la pression d’une liberté excessive et du manque d’identité déterminée. » (Slavoj Zizek) – La désintégration de la famille patriarcale ou la fabrique des laquais. Désolé de ne pouvoir insérer les exemples fournis par l’auteur ; mais la censure actuelle ne permet plus d’écrire ce que pouvait encore se permettre la traduction d’un auteur il y a dix ans. Voir, notamment, page 111 de Plaidoyer en faveur de l’intolérance.

« Il est trop tard pour s’incliner quand la tête est tombée. » (proverbe)

« Quand quelqu’un te crache à la  figure, ne t’essuie pas de peur qu’il ne croit que son crachat te dégoûte. » (proverbe chinois) 

« L’asservissement commence avec l’aliénation culturelle et linguistique. » ( ?) – Celle-ci acquise, pas de retour en arrière, tout suit. Pour la France, vendue à ce que l’Amérique a de pire, c’est joué.

« Rien ne vous donne autant la sensation d’une souillure qu’un enthousiasme feint. » (?) – Voir nos foules en délire. 

« On peut préférer la cage au désert. » (?)

Ci-dessous, extraits simplifiés et remaniés de l’ouvrage de Czeslaw Milosz, La pensée captive sur l’ambiance et l’analyse de certains comportements dans les démocraties populaires de jadis. Ces considérations sur la façon de se soumettre volontairement, ou de faire semblant, de se préserver soi et les siens, peuvent inspirer nos contemporains occidentaux (français notamment) confrontés à la férocité, non pas d’une Nouvelle Foi comme jadis dans les démocraties populaires,  mais des chasses aux sorcières menées par les lyncheurs et lyncheuses d’un politiquement correct devenu une arme entre les mains de sadiques haineu(ses)x, et souvent cupides en plus.

« Un seul système, un seul ensemble de concepts (pour le concierge comme pour le directeur) … Le matérialisme dialectique a uni tout le monde et la philosophie a retrouvé son influence sur la vie ; c’est une forme de pensée ‘terrestre’, qui traite de l’homme vivant , alors que la pensée de l’Ouest n’est que négation … l’intellectuel est devenu socialement utile … Personnellement, il mise sur le bon cheval … Peur de penser par soi-même, peut-on  raisonner correctement,  écrire valablement hors de l’unique courant du réel ? … La voie est ouverte vers le dédoublement … De plus un écrivain utile à la démocratie populaire ne peut se plaindre qu’on manque d’égards à son endroit (logement, voyages, avantages de toutes sortes…) … Un homme moyennement cultivé de l’Europe de l’Est sait passablement de choses sur l’Europe de l’Ouest, l’inverse n’est pas vrai et pour l’intellectuel de l’Est cet état de choses n’est pas raisonnable et le rapproche du Russe qui a, avec l’Occident, des comptes à régler. Il est justifié, pour le moins,  de freiner cette idolâtrie des modèles occidentaux (dont d’ailleurs la culture est  de moins en moins estimable, c’est le moins qu’on puisse dire) … Tous ceux qui montrent des capacités quelconques sont utilisés, les valeurs culturelles sont accessibles aux masses  … Le ‘foyer’ est présent partout, en usine, en école, dans chaque administration, lieu des rites  et des réunions. Il a remplacé la chapelle et il joue le même rôle que jouait celle-ci au  moyen âge (la foi est plutôt l’effet d’une suggestion collective que d’une conviction individuelle, gestuelle, imitation, habitudes) … La dialectique est irréfutable dès lors qu’il  n’ y a pas de discussion  fondamentale possible sur la méthode … et qu’à l’argumentation s’ajoute la force (la menace voilée) … Inégalité des armes … L’histoire (divinisée) est avec nous, aveugles et petits sont les hommes qui au lieu d’embrasser l’ensemble de la tâche gigantesque, perdent leur temps à scruter de menus détails (tels que les arrestations et les emprisonnements, les camps…), individus à rejeter, non à cause de ce qu’ils font, mais de ce qu’ils sont. Leur culpabilité a un caractère objectif … Certitude que le monde entier sera conquis …Ingéniosité des mensonges, toujours issus des semences du vrai …  Mépris des adversaires philosophiquement incultes … Obligation de dominer les esprits … L’histoire (toujours divinisée) réduite à la lutte des classes, analyse certainement assez proche de la vérité, mais alors d’autant plus dangereuse, car elle donne l’illusion de la connaissance totale, fournissant toute les réponses qui ne sont en fait que quelques formules répétées à satiété n’éclairant rien … Lorsque l’espèce humaine a conçu le désir de prendre elle-même sa destinée en main … elle s’est agenouillée devant l’Histoire … Or, celle-ci est une idole cruelle … C’est une ‘philosophie-force’ qui ne relève que de celle-ci … mais qui ne sait pas pénétrer jusqu’au fond du cœur humain … Et si les miracles manquaient ? (interrogations qui surgissent parfois même chez des apparatchiks) … La cité universelle, pas d’autre chemin, pas d’autre salut … Difficile de définir les relations humaines de là-bas autrement que comme des jeux d’acteurs (paroles, regards, sourires peuvent exciter des soupçons) … Jeux de rôles … art du théâtre … ruses … On prononcera tous les discours, toutes les professions de foi, on exécutera tous les rites, ainsi seront acquis la satisfaction et le mérite de s’être mis à couvert ainsi que les siens … Ce jeu peut même enorgueillir celui qui le met en pratique (sentiment de supériorité sur celui que l’on trompe) … Ce ne sont ni la réaction, ni l’Eglise qui constituent la menace la plus grave. La menace la plus grave c’est ‘l’hérésie’, provenant de gens familiarisés avec le matérialisme dialectique, le présentant sous un jour nouveau, la moindre graine  peut engendrer des récoltes imprévisibles, le moindre écart peut donner des différences vertigineuses (d’où la condamnation d’un Georgy Lukäcs), un écart de un pour cent peut suffire à engendrer une nouvelle Eglise  … Sans monopole du progrès et de la démocratie (sans terreur intellectuelle, qui devra donc demeurer toujours) les hérésies se propageraient comme l’incendie. »

« Règne du mensonge généralisé … Encore plus efficace que les moyens de coercition manifestes (qui n’en existent pas moins), la force d’attraction quasi hypnotique de l’idéologie propose à l’individu des réponses toutes faites à n’importe quelle  question. Réciproquement, l’implication de chacun contribue à former la norme générale …  Chacun y est à la fois opprimé par crainte et ‘oppresseur terrorisé’, hypnotisé, à la fois ‘prisonnier et gardien de prison’. Personne n’est intégralement esclave, personne n’est non plus intégralement souverain. » (éléments tirés de Vaclav Havel – rassemblés par Myriam Revault d’Allonnes)

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