375,9 – Elections, Assemblées, Parlements, suffrage

– Une nouveauté : quand le résultat d’un scrutin ne plait pas à nos chères élites ce n’est pas seulement la faute du peuple, définitivement décrété stupide, c’est l’intervention de la main, noire, de Poutine.

– Le grand avantage des élections pour les gouvernants est de concentrer leur attention et leurs soins sur l’échéance suivante, ce qui les décharge du souci et du travail à accomplir sur les tâches d’intérêt général et de prévision qui leur incomberaient normalement, qu’ils ne sauraient d’ailleurs assumer correctement en raison de leur incompétence et négligence.

– Un avantage certain des élections pour les administrés c’est que, l’année qui précède celles-ci, on n’augmente pas les impôts, on les diminue même un peu pour la clientèle électorale du parti alors au pouvoir. Un inconvénient encore plus certain c’est que, l’année qui suit, on découvre des déficits encore plus énormes et qu’on matraque tout le monde.

– Mais des esprits chagrins peuvent se questionner sur la valeur du suffrage universel quand il est capable de porter au pouvoir des Adolf Hitler (dont tout a été dit et même plus), des Barack Obama (sûrement bien gentil et sans doute bon camarade, mais ?), des François Hollande (plus médiocre, il faut bien et longtemps chercher).

– Plus les postes sont élevés, plus éclatent la médiocrité et la lâcheté de la plupart des élus, « avec une sinistre continuité entre les deux septennats de François Mitterrand et les douze années de présidence de Jacques Chirac, réunis par un talent commun pour gagner les élections et faire perdre la France. » (Nicolas Baverez) – Encore le premier était-il au moins intelligent.

– On ne peut que douter de la santé mentale, ou à tout le moins de l’intelligence d’un peuple qui a porté à la magistrature suprême des nullités aussi remarquables que Jacques Chirac et François Hollande.

– Combiné avec les avantages exorbitants dont bénéficient les élus (excepté les petits maires), ce système, sain en lui-même, pratiqué par des collectivités où se sont perdus l’intelligence, la réflexion, le sens de l’intérêt général et, souvent, la simple honnêteté, conduit au n’importe quoi pourvu que l’on soit élus ou réélus : arrogance, mensonges, avalanche de promesses, clientélisme, corruption, bouleversements continuels, mépris du droit et des gens, lois mémorielles et sociétales,  irresponsabilité…

– En France, les élections sont souvent à deux tours. Le postulat de principe, pour l’électeur : au premier on choisit, au second on élimine ; pour les candidats : au premier on se place pour monnayer son soutien au second et tirer quelque profit juteux de cette gracieuseté.

– Il existe un rapport constant entre le nombre d’élus et la paperasse qui étouffe un pays, soit le nombre de règlements idiots destinés à décourager l’esprit d’entreprise, à écœurer les citoyens, à faciliter la corruption et la fraude. La France bat tous les records du nombre d’élus et corrélativement ceux de la réglementation le plus touffue et la plus incohérente. Quand on regroupe des centaines d’individus qui n’ont rien à faire que de voter des absurdités, on peut s’attendre au b….. perpétuel. Seuls les gogos grands consommateurs de média pensent que le plus d’élus, le plus de démocratie ; en réalité, le plus d’élus, le plus d’agitation brouillonne et nuisible, le plus de favoritisme. Qu’avons-nous à faire à entretenir luxueusement 577 députés plus 348 sénateurs ? Les Etats-Unis, la grande Bretagne, l’Allemagne, la Russie n’en comptent pas autant, et de loin, et n’en sont que mieux administrés.

– De toutes façons, les assemblées élues sont dépossédées de leur pouvoir (sauf celui de se rémunérer grassement) par les multiples groupes de travail, comités, observatoires, conseils, autorités… qui ont tous les droits et aucun devoir, dont la composition n’a fait l’objet d’aucun débat, comprenant évidemment des fonctionnaires réquisitionnés, des membres d’associations, des citoyens éclairés … tous évidemment choisis dans l’obscurité la plus totale, et ce sans aucun rapport avec leur servilité ou cupidité : Conférence citoyenne, Comité consultatif de ceci et de cela, Conférence de consensus pour la prévention de la récidive, sur la transition énergétique, sur la transition écologique, Haut conseil des finances publiques, Haut conseil des territoires, Conseil stratégique de la dépense publique, Observatoires de la laïcité, de la gestion publique locale, des contreparties… Que cache-t-on sous cette obsession de la concertation fort peu démocratique, sous cette avalanche de poudre aux yeux.

– On vient, une fois de plus, de copier les Américains en instituant des élections dites primaires (sortes de concours de Miss), comme si le cinéma, l’esbroufe, la mise en scène, l’intoxication médiatique et l’avalanche de promesses mensongères n’étaient pas suffisants avec les élections classiques, comme si l’effort d’abrutissement du public devait encore être approfondi. Ce processus étant destiné, ici comme là-bas, à faire émerger le plus consensuel, le plus médiocre, le plus démagogue, le plus tenu en laisse, le plus crétin, et souvent le plus pourri.

– Toutes les élections sont légitimes, sauf, sont déclarées illégitimes : les élections qui ne sont pas organisées par le pouvoir mondialiste ou les pouvoirs qui lui sont asservis (l’Occident en général), ou bien, infinie tristesse, les référendums qui, par la stupidité des électeurs, ne donnent pas le résultat exigé  (2005 sur la constitution européenne rejeté à plus de 54%, énorme ! Résultat violé de suite par le traité de Lisbonne).

– En Occident du moins les élections ne sont pas truquées. Jusqu’alors du moins c’était inutile. Le gang des élites mondialistes possédant la quasi-totalité des média pouvait imposer ses poulains par un matraquage forcené et, si besoin, en inventant ou en diffusant à temps, pour impressionner le Gogo, des scandales qui ne concernent évidemment que les adversaires de leurs chevaux favoris (exemple Macron / Fillon, dans une moindre mesure Hollande / Sarkozy et bien d’autres). Il semble que le procédé de salir l’adversaire dangereux fonctionne moins bien que par le passé (on n’a pu avoir la peau de Donald Trump aux Etats-Unis, si bien que depuis deux ans on est obligé de continuer à mobiliser toute l’artillerie dont le gang dispose, de même récemment pour Boris Johnson en Angleterre). A noter que ces deux personnages sont nettement moins lisses et insipides que nos énarques, ce qui est populaire et donc très mal vu par le gang.

– Une idée d’imbécile, comme d’habitude, validée par la non moins stupide opinion publique, comme d’habitude, vient d’émerger, le vote obligatoire. Il aurait pour résultat accessoire de multiplier paperasse, stress, vérifications invraisemblables (absences à justifier…), et surtout de dissuader la plupart des jeunes de s’inscrire sur les listes électorales. Augmentation des votants peut-être, mais sûrement augmentation des non-inscrits fuyant ce système dont il n’y a à attendre que des coups. On s’étonne qu’une idée qui, augmenterait la confusion et le chaos et qui, indirectement, réduirait fortement la participation des citoyens ne retienne pas plus l’attention des politiciens, qui se passent fort bien de l’assentiment de ceux-la dés qu’ils sont élus.

-Une technique éprouvée pour contrer un parti et une frange de l’électorat dont le gang dominant ne veut pas : avant l’élection, surestimer les sondages en sa faveur, ce qui dissuade d’une part  quelques-uns de ses électeurs de se déplacer (on n’a pas besoin de moi) et rameute d’autre part ses opposants, mais surtout permet de présenter les résultats après élection comme un échec flagrant.

– Une nouveauté intéressante : quand le résultat d’un scrutin ne plait pas à nos chères élites ce n’est pas seulement la faute du peuple, définitivement décrété stupide, c’est l’intervention de la main, noire, de Poutine. Hillary Clinton n’a pas perdu parce qu’elle était détestée (à juste titre) de tous les humbles, mais parce que des vilains se sont livrés à d’odieuses ingérences (le comment n’a aucune importance). La leçon va resservir pour toutes nos élites pour justifier leur future élimination et sauvegarder leur réputation de sainteté.

– Mais depuis que les complots les plus évidents sont devenus monnaie courante « Depuis qu’un groupe oligarchique composé de politiques, de magistrats, de hauts fonctionnaires, de patrons de presse et de journalistes peut s’immiscer impunément dans une campagne électorale et la détourner de son objet sans que ni les ‘grandes figures’ ni le peuple lui-même ne se révolte… » (François Martin – sur l’embuscade tendue à François Fillon pour déblayer le terrain à Emmanuel Macron, candidat officiel)

– Avant on ne pouvait compter que sur la sottise ou la complicité de nos évêques et la stupidité politico-morale de grand nombre de catholiques. Cela ne suffit même plus.

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« Ce qui importe, ce n’est pas l’origine des pouvoirs, c’est le contrôle continu et efficace que les gouvernés exercent sur les gouvernants. Un tyran peut être élu au suffrage universel, et n’être pas moins tyran pour cela. » (Alain)

 « Les pouvoirs élus ne valent pas mieux que les autres ; on peut même soutenir qu’ils valent moins. L’électeur ne saura pas choisir le meilleur financier, ni le meilleur policier. » (Alain) – Quant aux partis ! Rigolade générale.

« Les électeurs ne votent pas pour qui leur est supérieur, pour qui semble capable de les guider, mais pour celui qui leur ressemble. » (Myriam Revault d’Allonnes) – Au moins pour les élections nationales. On voit le résultat : élus ‘normaux » pour électeurs ‘normaux’.

« Si le vote existait dans la république des plantes, les orties banniraient les roses et les lys. » (Lucien Arréat)

« Le Parlement qui compense son incapacité à saisir le monde actuel par l’édiction de mesures aussi symboliques qu’inutiles, telles que l’interdiction de la fessée … Le foisonnement des mesures sociétales, façon de faire oublier l’impuissance fondamentale de la machinerie démocratique. »  (Olivier Babeau)

« Voter, pour un anarchiste, c’est choisir son maître et reconnaître par là implicitement son droit. » (Normand Baillargeon)

« Où les petits propriétaires votent pour les socialistes dans l’idée  d’être désagréables aux grands bourgeois, ignorant que ceux-ci invitent à dîner les délicieux marxistes. » (Jacques Bainville – sur ce pays, la France)

« Le comptoir d’un café est le parlement du peuple. » (Balzac)

« Lorsqu’elles ne sont pas préfabriquées par choix imposé ou illusoire, ce qui les caractérise normalement en régime démocratique, elles n’en donnent pas moins une impression de libre décision, de capacité d’intervention dans les affaires publiques, supérieures à ce qu’elles permettent réellement. Il est impossible que ces consultations n’ouvrent pas des voies aux ruses de la séduction, de l’argumentation de circonstance et de la mise en condition. » (Georges Bandelier – sur les élections)

« Il semblait à l’époque évident que la ‘pleine liberté’ était l’apanage de ceux qui possédaient la ‘pleine liberté’ de leur personne, ceux dont la liberté personnelle n’était pas tronquée par les seigneurs du château ou par les employeurs dont ils dépendaient pour leur subsistance. » (Zygmunt Bauman – Une des justifications du suffrage censitaire)

« Le populisme de droite ne parvient pas à s’extraire de ce piège (mis en place par François Mitterrand, avec la collaboration des légendaires stupidité et lâcheté du centre et de la droite),  celui d’être utilisé à son corps défendant, comme Mal absolu pour permettre le maintien au pouvoir d’une petite minorité dont l’idéologie (et les intérêts) s’impose à la masse de la population. » (Matthieu Baumier) – Quitte à ce que l’oligarchie doive créer et improviser prestement un Macron – « L’oligarchie des ‘élites mondialisées’ n’est parvenue à se maintenir au pouvoir en 2017, qu’au prix d’une sorte de hold-up usant de tous les subterfuges à sa disposition où tout fut faux. » (même auteur)

« Le peuple, par ses suffrages, n’exprime pas des propositions qui seraient plus ‘vraies’ que d’autres. Il fait savoir où vont ses préférences et s’il soutient ou désavoue ses dirigeants. » (Alain de Benoist)

« Quand un scrutin a lieu, on dit que ‘le peuple a parlé’, ce qui veut seulement dire qu’il n’a plus qu’à se taire. » (Alain de Benoist)

« Dans les démocraties libérales le primat est donné à la représentation-incarnation … Le représentant élu trouve dans son élection la justification qui lui permet d’agir, non plus selon la volonté de ceux qui l’ont élu, mais selon la sienne propre … il se considère comme autorisé par le vote à faire ce qu’il juge bon de faire. » (Alain de Benoist)

« Ils (les électeurs) pensent qu’on leur ment … mais ils pensent que tout le monde a toujours menti. Dans Platon, déjà, Phèdre disait à Socrate que l’orateur n’a pas à se soucier de ce qui est, mais de ce qui plaît, puisqu’il n’a pas besoin de fixer la vérité, mais d’obtenir des suffrages. » (Emmanuel Berl)

« Droit de vote : (privilège et devoir) Consiste, en règle générale, à pouvoir voter pour un homme choisi par un autre homme. « (Ambrose Bierce – Le dictionnaire du diable

« Le suffrage universel est le gouvernement d’une maison par sa nursery. » (Bismarck)

« Le suffrage universel postule une fois pour toutes que le nombre, dans sa totalité sinon dans ses composantes, tend vers la raison. » (Loïc Blondiaux)

« Le suffrage universel : l’élection du père de famille par ses enfants. » (Léon Bloy)

« La méfiance des élites pour le peuple  … par la séduction d’une addition de groupes catégoriels, brisant l’unité du peuple au profit de fractions sociales, pensées comme des minorités ascendantes, dessinant un ‘pays’ de demain supposé tourner le dos aux oppressions exercées par une majorité conformiste … Ce pour en tirer des bénéfices électoraux. » (Jean-Luc Coronel de Boissezon) – Multiculturalisme .

« Le dogme du suffrage universel possède aujourd’hui le pouvoir qu’eurent jadis les dogmes chrétiens. Orateurs et écrivains en parlent avec un respect et des adulations que ne connut pas Louis XIV. » (Gustave Le Bon) – Il est vrai que depuis la monarchie et le roi soleil, la servilité et la flatterie ont beaucoup augmenté.

« En foule les hommes s’égalisent toujours, et, sur des questions générales, le suffrage de quarante académiciens n’est pas meilleur que celui de quarante porteurs d’eau … Devant des problèmes sociaux, pleins de multiples inconnues, et dominés par la logique mystique ou la logique affective, toutes les ignorances s’égalisent. » (Gustave Le Bon)  

« La restriction forcée des libertés par les assemblées parlementaires est … fort réelle. Elle résulte des innombrables lois … dont les parlements, avec leur esprit simpliste, voient mal les conséquences … la création incessante de lois et de règlements restrictifs entourant des formalités les plus byzantines les moindres actes de la vie, a pour résultat fatal de rétrécir progressivement la sphère dans laquelle les citoyens peuvent se mouvoir librement … Cette restriction progressive des libertés … constitue un des symptômes précurseurs de décadence… » (Gustave Le Bon) – Encore, l’auteur écrivait-il cette évidence il y a cent vingt ans, époque où on était moins délirant.

« L’œuvre d’une foule est partout et toujours inférieure à celle d’un individu isolé … Nous retrouvons dans les assemblées parlementaires les caractéristiques générales des foules : niveau intellectuel médiocre, simplisme des idées, irritabilité, suggestibilité, excitabilité, intolérance, fureurs, exagération des sentiments, influence prépondérante des meneurs … Simplisme des opinions … Les meneurs, sous le nom de chefs de groupes qui se retrouvent dans tous les pays, sont les vrais souverains des assemblées (les hommes en foule ne sauraient se passer de maîtres) … Un meneur précède rarement l’opinion, il se borne le plus souvent à en adopter les erreurs … L’affirmation n’est jamais trop furieuse ni la déclamation trop menaçante … En protestant, les auditeurs craignent de passer pour traîtres ou complices … Il est généralement plus nuisible qu’utile au meneur d’être intelligent et instruit … Il est effrayant de songer au pouvoir que confère à un homme entouré de prestige une conviction forte, unie à une extrême étroitesse d’esprit. » (Gustave Le Bon) – Suite de considérations éparses sur les assemblées et leurs meneurs.

« Présomption de ces hommes qui disent : assemblons-nous et inventons une société, et qui, faisant des lois par cela seul qu’ils sont assemblés pour en faire, font des lois sur tout, font des lois contre tous, et les  font nécessairement désastreuses, par cela seul qu’elles n’étaient pas nécessaires. » (Louis de Bonald) – Il est certain que, si on refuse par habitude de se passer  d’Assemblées, il serait bénéfique que leurs membres dorment paisiblement en se contentant de toucher de grasses indemnités  plutôt que de s’agiter fébrilement en pondant des textes au mieux inutiles et encombrants, au pire nocifs.

« Le suffrage universel, la plus monstrueuse et la plus inique des tyrannies, car la force du nombre est la plus brutale des forces, n’ayant même pas pour elle l’audace et le talent. » (Paul Bourget)

« Le système électoral est ainsi fait qu’il prive la France des  invisibles de toute perspective de représentation … Une minorité de citoyens élit une majorité de parlementaires qui ne représente qu’elle-même, affranchie de la souveraineté populaire, délestée du poids des abstentionnistes et purgée du vote populiste exclu de la représentation nationale … Aux législatives de 2012, les députés avaient été élus en moyenne par moins d’un électeur sur cinq (et encore sans compter les non inscrits sur les listes électorales) … Aujourd’hui les classes dominantes obtiennent le suffrage censitaire ‘de facto’. Il leur suffit de neutraliser le vote populiste en l’excluant de toute représentation par le mode de scrutin et de provoquer l’abstention massive de l’électorat populaire, convaincu de l’inutilité de son vote. » (François Bousquet ou Patrick Buisson) – Un autre avantage pour l’oligarchie politico-médiatique de cracher sur le peuple et de le priver systématiquement de représentation est de multiplier, par dégoût, les abstentionnistes et les non inscrits sur les listes électorales.

« Les historiens nous rappellent que nos procédures modernes d’élection ont été tout d’abord élaborées dans des couvents. Les moines élisaient leurs supérieurs, tout spécialement dans les ordres mendiants … selon la règle de la majorité. » (Rémi Brague) – Et c’est toujours le cas.

« Campagne électorale : hostilités portées sur la place publique et menée avec les armes conventionnelles du vol, de la haine, des préjugés, du fanatisme, de la calomnie, de la bassesse et de la canaillerie. La lutte se termine ordinairement par la victoire éclatante du parti qui a su faire le plus exaltant usage de ces vertus démocratiques. » (Albert Brie) – L’auteur étant canadien, on suppose qu’il ne parle que d’excès locaux, pas chez nous quand même !

« Lesdits électeurs ne se rendent plus aux urnes, peu disposés à accorder leur voix à des individus passablement médiocres …  Les politiciens qui croient ingénieux de donner à chacun sa pitance en éparpillant des mots-clés dans leurs harangues … comme si le dialogue était l’alpha et l’omega de la  communication. (Jean-Paul Brighelli – à propos de la creuse, stupide et vulgaire ‘com.’ des politiques.)

« Le véritable ressort devient négatif : on élit moins un nouveau candidat qu’on chasse celui dont on ne veut plus. » (Pascal Bruckner) – Ecrit avant : Hollande – Sarkozy en 2012.

« Je ne crois pas à la sagesse collective de l’ignorance individuelle. » (Thomas Carlyle)

« Nous sommes la nation la plus endettée d’Europe (juste après la Grèce aujourd’hui) et nous avons la plus importante densité d’élus au mètre carrés (suit décompte…), bien plus que les Etats-Unis ou l’Allemagne. » (Daniel Carton) – Et on peut ajouter sans risque de se tromper, les plus dispendieux, les plus copinards, les plus poudre aux yeux…

« Le peuple n’a tout au plus qu’un vague veto électoral, tous les cinq ou dix ans ; veto … plus fictif que réel pour la très simple raison que le jeu est truqué, non pas au sens de la fraude électorale, mais parce que les choix offerts aux électeurs sont toujours prédéterminés. » (Cornelius Castoriadis) – Par qui ! Horreur pour le Gogo moyen. Il serait manipulé !

« On ne vit jamais une assemblée gagner une guerre, pas plus qu’on ne vit jamais une académie écrire un chef-d’œuvre. » (Jean Cau) – Toute grande œuvre est individuelle.

« Une des raisons pour lesquelles les Corps et les Assemblées ne peuvent guère faire autre chose que des sottises, c’est que dans une délibération publique, la meilleure chose qu’il y ait à dire ou contre l’affaire ou contre la personne dont il s’agit, ne peut presque jamais se dire tout haut, sans de grands dangers ou d’extrêmes inconvénients. » (Chamfort)   

« En voyant le grand nombre des députés à l’Assemblée Nationale de 1789, et tous les préjugés dont la plupart étaient remplis, on eût dit qu’ils ne les  avaient détruits que pour les prendre ; comme ces gens qui abattent un édifice pour s’approprier les décombres. » (Chamfort) – Rien de changé ni sur les préjugés ni sur l’appropriation.

« Même là où l’élection n’est pas une formalité dérisoire, elle n’est qu’une délégation, c’est-à-dire une transmission de pouvoirs. Démission du peuple au profit de ses représentants, démission du Parlement au profit des partis ou du gouvernement, qui lui-même démissionne de plus en plus au profit des techniciens. Si les citoyens n’y prennent garde, le système représentatif devient vite un système d’aliénation de la liberté. ‘J’ai voté, ça y est, plus de problème’ … L’Etat peut devenir totalitaire, c’est moi qui l’ai choisi … La décision est prise qui me dispense de toutes… » (Bernard Charbonneau) – Surtout si le système médiatique est complice, sinon moteur, de cette aliénation.

« Dans le premier enivrement d’un succès, on se figure que tout est aisé ; on espère satisfaire toutes les exigences, toutes les humeurs, tous les intérêts ; on se flatte que chacun mettra de côté ses vues personnelles et ses vanités ; on croit que la supériorité des lumières et la sagesse du gouvernement surmonteront des difficultés sans nombre ; mais, au bout de quelques mois, la pratique vient démentir la théorie. » (Chateaubriand)

« Il n’est pas exact qu’un taux de participation élevé joue toujours en faveur de la démocratie. Un accroissement du pourcentage de participation peut être l’indice d’un affaiblissement de la  cohésion sociale qui entraînera la démocratie à sa perte. A l’inverse, l’opinion répandue que ‘le résultat ne pourrait pas changer grand-chose’, en diminuant la participation, peut contribuer à la stabilité du régime (et au maintien de la clique dans ses privilèges). Un problème important pour les théoriciens de la démocratie, c’est de savoir quel peut être le pourcentage optimal de participation électorale qui permet à une société de maintenir ses institutions démocratiques sans que l’âpreté des luttes de partis menace sa cohésion … L’obsession de la démocratie-marché … : que les exclus de la prospérité économique tendent à coïncider exactement avec les apathiques du jeu politique, réalisant une identification de deux dissymétries  sociales majeures. » (Gilles Châtelet) – Seuls les Gogos s’imagineront que nos élus ne connaissent pas cette logique et que leurs lamentations sur les faibles taux de participation présentent la moindre sincérité. Si cela était d’ailleurs, ils ne consacreraient pas tous leurs efforts à dégoûter les gens de la politique.

« Chaque élection ouvre une vue d’ensemble sur la bêtise et la méchanceté des Français … Peut-on imaginer un système de gouvernement plus idiot que celui qui consiste à remettre tous les quatre ans le sort du pays … non pas au peuple mais à la foule … Tous les quatre ans, la France désigne ses représentants dans un état de catalepsie alcoolique. » (Paul Claudel – Journal – cité par Antoine Compagnon) – Même tous les cinq ans, le jugement reste, un peu dur, notamment le terme alcoolique.

« La société de pensée n’est pas en état de faire nommer directement ses hommes, il ne lui reste donc qu’à faire exclure les autres. » (Augustin Cochin – L’esprit du jacobinisme – sur les sociétés dites de pensée) – N’est-ce pas  François Fillon ?

« La chambre des députés : la moitié sont bons à rien, les autres prêts à tout. » (Coluche)

« Quand le peuple vote mal on se permet de le décrire de la plus vilaine manière. » (Mathieu Bock-Côté) – Attardés, vieux, inadaptés, déclassés, incapables de comprendre, enfermés dans des schémas mentaux périmés, intolérants, paumés, etc. Basket of déplorables avait proclamé Hillary Clinton.

 « Je pense nécessaire l’instauration d’un examen de culture générale minimum pour l’obtention du permis de voter. » (Xavier Couture – homme de l’audiovisuel – au lendemain du Brexit) – Qui n’exprime que ce que pensent et disent à demi-mot nos élites dévoyées. Retour au suffrage censitaire.

« Longtemps, d’autres systèmes ont joui d’un prestige égal sinon supérieur, qu’il s’agisse du tirage au sort, de l’hérédité, de la cooptation, de l’acclamation ou de l’appel à l’Esprit saint. Votes et élections existaient pourtant dans d’innombrables lieux et institutions : les villes et les villages, les ordres religieux et les conclaves, les universités et les académies, des confréries et des corporations … Progrès du principe majoritaire depuis les XII°-XIII° siècles … qui s’impose peu à peu, et avec la loi du nombre qui conduit de plus en plus à compter les voix et non à les peser et donc à tenir tous les suffrages  pour équivalents quelle que soit la qualité des personnes qui les émettent … L’élection des pontifes devient l’un des lieux où s’observe le retour de la règle majoritaire après des siècles d’éclipse et l’un des laboratoires où elle fera l’objet des justifications les plus abouties … Partout, poussée de la loi du nombre et exigence du secret … Association un peu rapide de majorité et démocratie alors que cette association n’a rien de nécessaire et que la règle majoritaire se rencontre dans tous les régimes politiques … ‘il ne faut pas faire l’amalgame entre le principe de majorité en tant que règle de décision collective et la démocratie comme forme de gouvernement’ ( P. Pasquino) … Critiques de la  ‘tyrannie majoritaire’ : soumission de la minorité, représentativité discutées des représentations nationales ou locales, mis en équivalence des voix et des préférences laquelle abolit les différences d’intensité ( des sentiments, des convictions, des valeurs, etc ?). » (Olivier Christin – considérations éparses sur le vote et le principe majoritaire)  – Dès le V° siècle la règle de saint Benoît prévoit l’élection de l’abbé du monastère, élu d’un commun accord, même si la règle majoritaire peut être négligée, si la partie de la communauté, quoique le moins nombreuse, est dirigée par un jugement plus sain.

« Qui n’a pas été député ne peut se faire une idée du vide humain. » (Léon Daudet)

«  Quand les électeurs sont d’accord avec l’idéologie dominante, leur accord est preuve de soutien ‘populaire’ ; quand ils s’y opposent …  leur refus est symptôme de ‘populisme’ et la preuve de la dangerosité du peuple comme souverain. » (Bruno Daugeron)

« Les garanties particulières dont ses membres jouissent, les trésors qui s’accumulent entre leurs mains, les rendent très indifférents sur ces garanties vulgaires que tous les citoyens réclament. Des plaintes qu’ils ne craignent pas d’avoir à former eux-mêmes ne leur sont qu’importunes, et ils font en sorte de ne pas les entendre… » (Pierre Claude François Daunou – sur le sénat napoléonien) – On aimerait que ces remarques d’un grand républicain ne concernent que le passé d’une assemblée.

« L’électeur ne change presque jamais ‘d’opinion’ ; c’est justement parce qu’il est l’électeur, celui qui assume, pour un bref instant, le rôle abstrait qui est précisément destiné à l’empêcher d’être par lui-même et de changer. » (Guy Debord)

« La France existait avant l’apparition des isoloirs et des partis politiques comme elle existera après eux. » (Régis Debray) – C’est une évidence, sauf peut-être pour l’éducation nationale.

« Gagner une élection : nous placer sous les yeux un épouvantail et se dresser là contre en ultime recours et chevalier blanc. Immanquable contrepoint de la trouille et de la  promesse. Crier au secours, les Barbares sont aux portes (les rouges, la droite, l’Islam, la gauche, une dame trop dure ou un sieur trop mou). Avec moi, vous serez sauvés, désendettés, protégés, prêts pour une nouvelle vie. J’affole et je ramasse. C’est un piano mécanique qui revient tous les cinq ou sept ans sans lasser apparemment. » (Régis Debray)

« Le courage n’est pas la vertu la plus partagée chez les élus, ou alors, elle est tellement bien partagée qu’il n’en reste plus beaucoup par personne. » (Bernard Debré, député)

« L’opinion dominante exclurait volontiers ces électeurs-là (les qualifiés de populistes) et elle ne se prive pas de les exclure symboliquement. Dans l’impossibilité de remplacer la démocratie par une oligarchie, elle invective et isole ceux qu’elle considère comme des non-citoyens. » (Chantal Delsol) – De toutes façons leurs suffrages vont à la poubelle.

« La vérité, la loi, le droit, la justice dépendraient de quarante croupions qui se lèvent contre vingt-deux qui restent assis.» (Georges Duchêne)

« Nul être ne devrait être admis à voter avant d’avoir assisté  à une agonie. » (Louis Dumur) – Intransmissible à autrui, comprenne qui le pourra.

«  Quand une population vote sous le coup de l’émotion, elle finit toujours par être douchée. Mais comme elle n’enclenche jamais de processus rationnel pour identifier les raisons de sa déception, elle finit, telle une femme battue, à vivre des désillusions toujours plus profondes.» (Dominique Dupont)

« Assemblée d’élus ; assemblée de candidats à une nouvelle élection. » (Georges Elgozy)

« On sait d’avance comment tel député vote parce qu’il ne vote pas selon son intelligence ou sa conscience mais selon le bloc auquel il appartient. » (Jacques Ellul) – Des machines coûteraient infiniment moins cher, et au moins n’insulteraient pas ceux qui les font vivre, largement.

« Les abstentionnistes ne sont pas les seuls hommes à jeun dans l’ébriété universelle (comme dit Descartes) … mais des feignants et des ingrats qui négligent les acquis que d’autres ont payé de leur vie. Des gagne-petit qui veulent des droits sans devoirs. Des malhonnêtes qui brandissent la ‘nullité ‘ des politiques pour justifier leur flemme. » (Raphaël Enthoven)

« Très vite, dés la première désignation, on substitue aux processus d’élection des processus de nominations. » (Alain Etchegoyen) – Le déferlement des copains sur les bonnes places : ministres et leurs cabinets pléthoriques, conseillers de n’importe quoi, présidences de mille comités, administrations…

« Pour séduire les masses, il faudra leur parler la seule langue qu’elles comprennent … mettre au premier plan leurs intérêts prédominants … et promettre toujours sans exiger jamais. » (Julius Evola – sur la démocratie) – Exact. Mais aujourd’hui cette déformation tient plus aux candidats dans leur avidité à s’emparer des postes et des places, qu’aux électeurs moins intéressés et bornés que médias et politiciens veulent et les voir et les conditionner.

« La grande moralité‚ de ce règne-ci sera de prouver que le suffrage universel est aussi bête que le droit divin, quoique un peu moins odieux. » (Flaubert)

« Avec la mise en place de procédure et de recrutement direct, sans qu’il soit nécessaire d’en passer par la case du militantisme, on favorise ‘de facto’ les personnes dotées d’un important capital social, économique et culturel. La mobilité sociale ascendante par le biais du militantisme politique traditionnel s’en trouve fortement amortie. » (Jérôme Fourquet) – C’était un des objectifs de la promotion de la société civile et surtout des associations ; recruter des laquais, généralement incompétents de plus. 

« Pourquoi les riches votent à gauche et pourquoi les pauvres votent à droite. » (titre d’un livre de Thomas Frank) – Analysant les causes de la défaite d’Hillary Clinton) – Et en France aussi où la réponse est évidente.  Le libéralisme économique, culturel et sociétal viole toutes les valeurs auxquelles le peuple reste plus ou moins consciemment attaché, plus le mépris proclamé des représentants intello-médiatiques des premiers pour les seconds

« Une société où le pouvoir n’impose plus un ordre extérieur à la communauté, mais émane d’elle et lui ressemble promet une unité jamais vue entre le peuple et le gouvernement … Or, c’est l’opposé qu’on voit se produire. Plus le pouvoir procède de la société par la voie de la représentation, plus il se détache d’elle … C’est la société qui se disjoint de l’Etat … Nos sociétés politiques n’aspirent plus à la conjonction de la base et du sommet, du corps et de la tête. » (Marcel Gauchet)

« Le projet, ne fait plus guère figure que d’accessoire démagogique pour campagnes électorales ; encore consiste-t-il le plus souvent en un catalogue de promesses, dictées les unes  par les clientèles, les autres par les sondages, et dont la compatibilité entre elles ne paraît la préoccupation dominante de personne … Le local et le ponctuel chassent le global. » (Marcel Gauchet)

« Il n’est pas possible de se faire élire sur un programme et de l’appliquer. Le choix est simple, ou l’élu trompe ses électeurs ou il trompe son pays. » (Charles de Gaulle) – Exact, mais il aurait pu ajouter, en praticien, qu’on peut même tromper tout le monde sans programme.

« Rien n’est plus dangereux qu’un âne savant sur le trône qui double sa naturelle incompétence d’une prétention à se montrer compétent. Aristote glorifie la coutume athénienne qui abandonne au sort le choix des responsables de la Cité : au moins ne s’illusionnent-ils pas sur ce qui les a faits rois et ne se font-ils pas un mérite personnel du hasard qui les élève aux honneurs suprêmes. » (André Glucksmann)

« Libéralisme et socialisme riment avec électoralisme comme deux manières d’expliquer que tout se passe pour le mieux dans le meilleur des hexagones. » (André Glucksmann)

« Au moment où la poussée populiste a décollé en Europe au tournant du siècle, l’abstentionnisme n’était déjà plus considéré comme un assentiment muet mais plutôt comme un signe d’éloignement dépité … Choisir entre blanc bonnet et bonnet blanc … Vote des initiés, abstention des exclus ? » (David Goodhart)

« Selon Gildens, une mesure politique a 50% de chances d’être adoptée lorsqu’elle est souhaitée par 80% des riches. A l’inverse, hormis à l’approche des élections ou lorsque la compétition partisane est particulièrement stridente, le soutien ou l’opposition des Américains pauvres ou modestes ne fait absolument aucune différence … Les Américains à hauts revenus sont plus susceptibles de voter, de s’engager dans des campagnes, de faire des dons ; ils constituent la classe politique. » (David Goodhart)  – Si c’est particulièrement vrai pour les USA, c’est en bonne partie vrai aussi pour la France.

« La liberté de vote discrédite la démocratie, n’en exhibe que la duperie ou la trahison, lorsqu’elle se réduit à  ne pouvoir choisir qu’entre Rastignac ou Rubempré … que de secrètes instances ont déjà désignés. Lorsque, pour une consultation nationale, la moitié des citoyens refusent de s’exprimer, faut-il croire que ce soit par irrésistible passion pour la belote … Quand les conditions de son exercice rendent injurieux ou déshonorant d’y participer, la liberté de vote est la très constitutionnelle liberté donnée à chacun tous les cinq ans de s’aliéner. » (Nicolas Grimaldi)

 « La gauche émerge dans toutes les élections où les classes populaires ne vont pas voter. » (Christophe Guilluy)

« Dans chaque région, la géographie électorale se structure désormais autour de l’opposition entre grandes villes et territoires de la France périphérique … Mondialisation, construction européenne, environnement, immigration, multiculturalisme. Sur tous ces sujets, les catégories populaires des espaces périurbains et ruraux se situent à l’exact opposé des catégories moyennes et supérieures des métropoles. Si les habitants des métropoles s’inscrivent dans une logique d’ouverture, les catégories populaires ne cessent au contraire de hurler leur besoin de protection … Aujourd’hui la gauche est forte là où le peuple est faible. » (Christophe Guilluy) – Et la classe politico-médiatique d’insulter le populaire et de rire sinistrement.

« Le présent système de vente aux enchères en vertu duquel, à intervalles réguliers, nous confions le pouvoir de légiférer à ceux qui promettent à leurs électeurs le plus d’avantages spéciaux. » (Friedrich von Hayek)

« On peut conserver le débat parlementaire comme soupape de sûreté, comme un moyen de répondre officiellement aux doléances. Il peut même servir à empêcher certains abus flagrants et parvenir à faire rectifier certaines erreurs. Mais il ne saurait diriger. Dans le meilleur des cas il en sera réduit à choisir les individus qui recevront un pouvoir pratiquement absolu. » (Friedrich A. Hayek)

« Le maquignonnage électoral que nous finissons par considérer comme partie intégrante de la démocratie. » (Friedrich von Hayek)

« Parodie d’une véritable représentation des intérêts nationaux, mélange de petites intrigues électorales, de petites envies, de petites vertus, d’insolence publique, de vénalité secrète et de mensonge officiel … Les rois sont obligés ici de jouer la comédie, de répondre à un insignifiant bavardage par des lieux communs plus vides encore, de sourire gracieusement à leurs ennemis, de sacrifier leurs amis, d’agir toujours indirectement … Rapetissement de toute grandeur, anéantissement radical de l’héroïsme… » (Heinrich Heine – sur le régime représentatif) – Remplacer rois par président…

« Légitimation de la démocratie électorale … Après la Révolution de février 1848 … redouté par les nantis et les ‘honnêtes gens’, le suffrage universel a pris d’un jour à l’autre figure de bouclier contre le démon de la révolution bien plus efficace que les baïonnettes … Ensuite l’écrasement de la commune de Paris par un gouvernement pré-démocratique va démontrer qu’un pouvoir reposant sur les urnes s’est révélé non pas faible et pusillanime face à la violence populaire, comme chacun le redoutait, mais à l’inverse déterminé … plus que les rois ne l’avaient été. » (Guy Hermet)

« Le suffrage universel est la voix de l’inconscience publique ; c’est aussi un des plus ingénieux abus de confiance que l’homme ait inventé pour se moquer du monde. » (Henri Jeanson)

“La souveraineté de la loi aboutit à la souveraineté parlementaire. » (Bertrand de Jouvenel)

« On recommande à l’électeur de préférer à l’homme qui se distingue par ses distinctions personnelles celui qui se réclame du groupe … Le groupe fait triompher des candidats qu’il a choisis moins en raison de leur valeur propre que de l’obéissance qu’ils promettent … Si l’un des partis dispose d’assez de sièges pour dominer l’Assemblée, elle n’est plus qu’une chambre d’enregistrement de ses décisions, le gouvernement est celui du parti. » (Bertrand de Jouvenel – sur les partis politiques) – Servilité de tant d’élus.

« Il y a moins de différence entre deux députés dont l’un est révolutionnaire et l’autre ne l’est pas, qu’entre deux révolutionnaires, dont l’un est député et l’autre ne l’est pas. » (Robert de Jouvenel – La république des camarades)

« Le Sénat, lieu de retraite des anciens députés … Un sénateur, c’est un député qui s’obstine. » (Robert de Jouvenel)

« Comment on devient député ? Le plus simple est évidemment d’avoir un père qui le soit. » (Robert de Jouvenel – La république des camarades) – En plus des politiques (ce qui prouverait, s’il en était besoin  que les places sont bonnes), c’est aussi vrai pour tous les people, chanteurs, acteurs, vedettes de tous poils et candidats à toutes sortes d’occupations gratifiantes sur tous les plans. La république des fistons et des fifilles.

« Il faut se mettre cette idée dans l’esprit : un député n’incarne pas la nation, il expédie ses affaires. » (Robert de Jouvenel)

« Au-delà de leurs chamailleries, la droite et la gauche sont d’accord sur un point essentiel, antérieur à tout débat, et qu’elles se gardent bien d’évoquer jamais : qu’en tout état de cause, c’est à elles et à elles seules qu’il appartient de régler les affaires du peuple. Tel est le fondement de la démocratie représentative, qu’il vaudrait mieux appeler substitutive, puisque l’effet, sinon le but de l’élection est de substituer au peuple ses représentants, et pour mieux dire, d’escamoter proprement celui-ci. » (Jacques Julliard)

« Une vision essentialiste, totalitaire, de la démocratie tend à se répandre, qui voudrait faire des résultats du vote une règle morale là où n’existe qu’une convention politique … Autrement dit le traitement purement politique de questions qui touchent à la morale et à la vérité … Le suffrage universel est appelé à se transformer en jury d’un prix de vertu. » (Jacques Julliard) – La vertu étant décernée à certains et refusée à d’autres par le gang politico-médiatique.

« En France au moins, la démocratie représentative a été conçue comme un rempart contre le suffrage universel : une fois que les citoyens ont désigné leurs représentants, leur devoir est de se taire. » (Jacques Julliard)

« Par le suffrage universel, la puissance au nombre, deux cailloux valent mieux qu’un diamant, deux crottins valent mieux qu’une rose. » (Alphonse Karr)

« Strictement parlant, l’élection ne diffère pas essentiellement du tirage au sort. Certes, l’électeur, individuel ou collectif, croit choisir les meilleurs. Mais s’il n’a aucune Autorité, son choix n’a aucune valeur pour les autres ; c’est donc, de leur point de vue, comme si l’on tirait le candidat au sort … De même pour l’électeur qui possède une autorité d’un autre type que celle qu’il s’agit de transmettre : il est incompétent dans ce cas (cas courant, prétendu démocratique, du Chef, du Président, qui nomme un Juge). Donc, le suffrage universel direct, et le plébiscite ne diffère pas du tirage au sort. » (Alexandre Kojève)

« C’est un lieu commun de dire que l’appareil parlementaire actuel est tout à fait inapte à légiférer sur des questions importantes et complexes. » (professeur Laski – cité par Friedrich von Hayek) – Surtout quand on voit qui sont les députés !

« On n’obtiendra jamais du régime parlementaire qu’il s’améliore lui-même. On n’amène pas les gens, par la persuasion, à se dessaisir de leur puissance et de leurs privilèges. » (Jules Lemaître)

« Le parlementarisme : une plaisanterie bourgeoise. » (Lénine)

« Dans les parlements, on ne fait que bavarder, à seule fin de duper le bon peuple. » (Lénine)

« La perpétuation du scrutin uninominal à deux tours n’a qu’un but évident : empêcher l’élection de représentants souverainistes. » (Nicolas Lévine – sur le système français)

« Pour camoufler le désaveu infligé à la fine fleur de l’intelligence, en cas de défaite électorale et en attendant d’élaborer de nouveaux éléments de langage, les qualificatifs qui conviennent sont : ’séisme’, ‘choc’, ‘cataclysme’… » (Elisabeth Lévy) – Tout le monde sait où est la fine fleur de l’intelligence et qui devient blafard et fou de rage tout d’un coup. Pauvre gauche et pauvres dominants : comment vont-ils truquer le résultat une fois de plus ?

« Comme il serait bon si l’on pouvait peser les voix plutôt que les compter. » (Georg Christoph Lichtenberg)

« Le désenchantement qu’exprime le citoyen en s’abstenant … Avant les spécialistes rédigeaient des livres sur le vote. Ils se mettent à présent à en écrire sur l’abstention. » (Walter Lippman)

« On peut dire qu’une nation est politiquement stable quand les élections n’y apportent rien de vraiment déterminant. » (Walter Lippman)

« Le fonctionnement du parlementarisme libéral … repose, certes, sur une certaine égalité d’intérêts, mais non dans tout le peuple, seulement dans les classes dirigeantes ; et, d’autre part, il suppose l’impuissance du reste du peuple. » (Georg Lukàcs)

« Lorsqu’une proposition est soumise au vote, les électeurs se prononcent moins en fonction du contenu qu’en fonction de la confiance qu’ils accordent, ou non, à la personne qui l’a présentée. » (Amin Maalouf)

« Quand donc comprendra-t-on que les assemblées, les corps quelconques ne sont pas faits pour créer des plans ou des systèmes … mais seulement pour délibérer par oui ou par non, sur les plans qu’on leur propose ? » (Joseph de Maistre)

« Un code politique est un tout, un système général de parties correspondantes ; or un système, ainsi qu’une invention, ne peut jamais être l’ouvrage d’une assemblée. Elle pourra faire quelques bonnes lois … elle fera des parties qui ne feront pas un tout … Une assemblée est faite pour délibérer en présence d’un chef qu’elle éclaire et qui décide ; ou bien pour délibérer par oui et per non sur une question qu’on lui propose … Elle peut récompenser, juger … elle ne découvre rien … nulle grande institution ne résulte d’une délibération. » (Joseph de Maistre)

« L’autorité royale ayant formé les communes, les appela dans les assemblées nationales ; elles ne pouvaient y paraître que par leurs mandataires : de là le système représentatif. » (Joseph de Maistre)

« Le système représentatif n’est point une découverte moderne, mais une production, une pièce du gouvernement féodal, parvenu à son point de maturité et d’équilibre. » (Joseph de Maistre) – Les monarchies ont toujours pris leurs grandes décisions en consultant des parlements, le ‘long parlement’ anglais renversât la monarchie, les prétentions des parlements français contribuèrent à la paralyser.

« Nulle grande institution ne résulte d’une délibération, et les ouvrages humains sont fragiles en proportion du nombre d’hommes qui s’en mêlent, et de l’appareil de science et de raisonnement qu’on emploie à priori. » (Joseph de Maistre)

« Il faut conquérir le suffrage universel ! Mais par la conquête de ce suffrage universel, direct, etc., il n’y a que le nombre des gouvernants et des commandants, assis sur le dos des travailleurs, qui s’accroit sans cesse. » (J. W. Makhaïski) – Remplacer travailleurs par contribuables, ou plutôt ajouter, et rien n’est à changer depuis un siècle.

« X a bien compris le caractère narcissique du socle électoral qui est le sien. Pour cette couche de population qui a cessé de penser ‘gauche-droite’, le vote n’est pas le renouvellement d’un choix de société, mais un ornement ajouté à la bonne image qu’ils ont d’eux-mêmes. L’électeur de X a le sentiment qu’il ternirait irrémédiablement la (bonne) image qu’il a de lui s’il votait pour un autre que X. » (Yves Mamou) – sur la démagogie effrénée actuelle et le déluge des bons sentiments chez les people.

« Le coût psychique du système représentatif : comment m’accommoder intérieurement du fait que cet homme que je déteste pour ce qu’il représente est ‘mon’ représentant ? » (Pierre Manent)

« Le fait de pouvoir élire librement des maîtres ne supprime ni les maîtres ni les esclaves. » (Herbert Marcuse)

« Les catégories populaires ont doublement disparu de la représentation démocratique, : non seulement elles ne sont plus présentes  dans l’Assemblée nationale, à peu près entièrement peuplée de membres des classes moyennes ou supérieures, mais encore les formations politiques auxquelles elles s’identifient le plus n’y ont qu’une existence accessoire. » » (Jérôme Sainte-Marie)  – Sur l’hégémonie du bloc élitaire. 

« Les masses de granit. » – Par ce terme Jacques Marseille (Du bon usage de la guerre civile en France) désigne les rocs qui firent la France récente (post-monarchie) : fonctionnaires aux postes clés, préfets, conseil d’Etat, Lycées, cour des comptes, multiples Codes (civil, pénal… prudhommes), directions des Finances et du Trésor, prééminence de la banque de France… tous établis en moins de quelques années (consulat de Napoléon Bonaparte) « En ces temps éloignés on perdait moins de temps qu’en nos septennats et nos quinquennats d’aujourd’hui ! » (Jacques Marseille) – De même, à une échelle plus modeste mais significative, et suivant le même auteur, les ordonnances de de Gaulle d’octobre 1958 à janvier 1959 (près de soixante-dix textes fondamentaux, dont le ‘nouveau franc’). Combien de siècles faudrait-il à nos Assemblées d’arrivistes bavards pour en faire un dixième. Il est vrai que nos représentants sont plus spécialisés dans la démolition du collectif et la promotion de leurs intérêts.

« Le sentiment de connaître une ascension sociale ou une régression sociale est désormais plus explicatif du vote que le fait d’appartenir à telle ou telle catégorie sociale. » (François Miquet-Marty – cité par Alain de Benoist)

« Il leur fallait être atteints de cette maladie toute spéciale qui, depuis 1848, a sévi sur l’ensemble du continent, à savoir le ‘crétinisme parlementaire’, qui relègue dans un monde imaginaire ceux qui en sont atteints et leur enlève toute intelligence, tout souvenir et toute compréhension pour le rude monde extérieur. » (Karl Marx)

 « Le parlementarisme est bavard, indiscret, prodigue, lambin, étourdi, versatile. Il a tout ce qu’il faut pour ruiner les peuples modernes dont les premiers besoins, dans les grandes choses, sont l’ordre, la célérité, le secret. »  (Charles Maurras)

« Démocratie finit en médiocratie … En laissant son empire au ‘plus digne’ Alexandre le livrait aussi aux batailles de ses lieutenants qui le déchirèrent, comme de juste,  au nom du sentiment de la dignité et de la supériorité de chacun. » (Charles Maurras)

« Les braves corps électoraux sont des collectivités inorganiques, leurs facultés d’oubli sont sans limite, et leurs facultés de réflexion demeurent égales à zéro. » (Charles Maurras)

 « La logique du système représentatif le conduit, en effet, de façon inexorable, à déposséder le peuple de toute souveraineté réelle au profit d’une caste de politiciens professionnels, technologiquement assistée par des ‘experts’ autoproclamés’ … Il serait assurément plus exact de définir les régimes représentatifs modernes comme des ‘oligarchies libérales’ (expression de Castoriadis) ou comme des ‘aristocraties  électives’ (si on préfère la terminologie de Rousseau).» (Jean-Claude Michéa) – Référendum européen…

« Une situation dans laquelle les riches votent à gauche et les pauvres à l’extrême droite (Est-ce un hasard si les deux seules grandes villes où la gauche continue de progresser électoralement, Lyon et Paris, sont celles où le prix du mètre carré est le plus élevé ?). » (Jean-Claude Michéa)

« O bon électeur, inexprimable imbécile, pauvre hère … rentre chez toi… » (Octave Mirbeau)

« Les moutons vont à l’abattoir. Ils ne disent rien, eux, et ils n’espèrent rien. Mais au moins ils ne votent pas pour le boucher qui les tuera, et pour le bourgeois qui les mangera. Plus bêtes que les bêtes, plus moutonniers que les moutons, l’électeur nomme son boucher et choisit son bourgeois. Il a fait des révolutions pour conquérir ce droit. » (Octave Mirbeau)

« Le suffrage par le sort est de la nature de la démocratie ; le suffrage par choix est celui de l’aristocratie … Le sort est une façon d’élire qui n’afflige personne : il laisse à chaque citoyen une espérance raisonnable de servir la patrie. » (Montesquieu) – Dans l’Antiquité la méthode démocratique de désignation des dirigeants était le tirage au sort. L’élection participait de l’esprit aristocratique.

« Il semble que les têtes des plus grands hommes rétrécissent lorsqu’elles sont assemblées. » (Montesquieu ou Montaigne)

« Ainsi notre monde s’interroge-t-il sur ses propres abstentionnistes à la façon dont la raison instituée, satisfaite et en même temps inquiète d’elle-même, pour se rassurer sur sa légitimité, se penche sur le mystère de la folie. » (Philippe Muray) – L’analyse est plus simple, les abstentionnistes en ont simplement assez d’être cocufiés et pris pour des imbéciles par des exploiteurs.

« Il y a plus de chances de rencontrer un bon souverain par l’hérédité que par l’élection. » (Napoléon Bonaparte)

« Le vote ne va pas sans l’éducation de l’électeur, sinon, le suffrage n’est jamais que l’expression du formatage idéologique dominant. » (Michel Onfray)

« Quelle étrange machinerie politique permet à celui qui arrive quatrième (Mélenchon) d’avoir plus du double d’élus que celui qui arrive deuxième (Marine Le Pen) ? Démocratie ? » (Michel Onfray) –Législatives versus présidentielles.

« Insrumentaliser la famille Le Pen pendant des années afin de la faire parvenir au second tour tout en la criminalisant de sorte que l’élection du second tour soit jouée le soir du premier et que, comme par hasard, l’électeur berné ait le choix entre le diable prétendument fasciste et le bon Dieu libéral réellement maastrichtien … Utile pour servir d’attraction au premier tour des présidentielles, puis de répulsion au second, afin que le candidat maastrichtien soit largement élu pour faire barrage à un prétendu fascisme … Technique de combat qui assure qu’un candidat maastrichtien se trouve sans discontinuité placé à la tête de l’Etat … Ce, depuis Mittterrand qui avait bien compris la chose afin de briser la droite traditionnelle en deux, puis, au second tour, après que l’épouvantail fasciste ait été agité pour que le bon peuple vote pour le candidat maastrichtien, lequel, comme par hasard, ferait face au danger antirépublicain, à la menace du retour des chemises brunes, au retour d’Adolf Hitler. » (Michel Onfrray)

« Aux prochaines élections, votez Ali-Baba ; au moins vous serez sûrs de n’avoir que quarante voleurs. » (Jean d’Ormesson)

« Le programme du CNR (Comité national de la Résistance) n’avait même pas prévu de leur accorder le droit de vote, alors que Pétain l’avait inscrit dans son projet de constitution de 1943 ! » (Paul-François Paoli – sur le droit de vote des femmes) – Mais Pétain ! Chut.

« Le vote réflexe anti-Marine-Le-Pen n’est pas du tout anti-fasciste, c’est avant tout un marqueur social. » (Paul-François Paoli – reprenant une constatation de Christophe Guilly)

« Notre système électoral confie le ménage de la France, sauf exceptions, à des gens dont toute la science consiste à parler éloquemment. » (Jules Payot)

« Le gouvernement parlementaire n’est pas celui de la tribune ni des commissions, mais celui des couloirs. » (Charles Péguy)

« Il est devenu incontestable que l’exercice du suffrage universel en France est devenu, sauf de rares et d’honorables exceptions, un jeu de mensonge, un abus de force, un enseignement de vice, une maladie sociale, un enseignement d’injustice. » (Charles Péguy) – Certes, Péguy ne passait pas pour modéré.

« L’Assemblée nationale a supprimé le mot ‘race’ des textes législatifs … Quand on invoque l’autorité de la science pour imposer une thèse que la science ne permet pas manifestement de fonder, c‘est l’idéologie qui pointe le bout de son nez …Ce qui n’empêche pas de chanter les vertus du métissage tout en niant l’existence de sa condition de possibilité, de faire l’apologie de la diversité et des différences tout en travaillant à les effacer de l’ordre symbolique. » (André Perrin) – Personne n’a jamais imaginé qu’une Assemblée pouvait être cohérente, ni même intelligente, pas plus que de se préoccuper de l’intérêt de la nation et des représentés (voir l’incurie satisfaite  face aux catastrophes sanitaires et autres à venir)

 « Les batailles se font entre deux camps de convaincus ou d’aficionados, ne reste plus que le clientélisme pour amener les voix supplémentaires qui feront basculer l’élection. Et il n’en faut pas beaucoup pour faire la différence quand la participation est aussi faible. Cela aboutit à concentrer ses efforts sur la satisfaction de sa clientèle, au détriment de l’intérêt général, sans que cela ne soit sanctionné puisque la majorité (des citoyens et électeurs) est déjà hors du jeu politique (par l’effet de  l’abstention)… » (Céline Pina – sur l’abstention, cancer de la démocratie)

Un mollah apostrophe deux paysans prosternés devant l’urne aux bulletins. « Pourquoi adorez-vous cette boîte, mécréants ? – Vénéré mollah, elle vient de faire un miracle : tout le village a mis Kassem dedans et c’est Youssouf qui est sorti. » (charmante plaisanterie iranienne contée par Nicolas Bouvier dans L’usage du monde) – Heureusement qu’en l’Occident on a des moyens plus raffinés.

« Pourquoi souhaiter être représenté lorsque les représentants dédaignent, insultent, mentent, se rétractent puis se souviennent de leurs électeurs quelques mois seulement avant les scrutins ? Le dégoût des Français envers leurs élus ne pourra être réglé qu’en les plaçant devant leurs responsabilités. » (Jean-Frédéric Poisson – sur l’abstention)

« Le peuple a voté … il a mal voté. Il est donc xénophobe, raciste même … Voilà déjà longtemps que les tenants de la ‘seule politique possible’ usent de ces notions de racisme et de xénophobie pour éviter de débattre de la nature et des motivations populaires. » (Natacha Polony – sur des référendums européens et les hurlements du chœur des laquais politico-médiatiques)

« Qui se soucie que l’Assemblée nationale ne compte pas le moindre ouvrier, pas le moindre paysan puisque, déjà, ce système électoral exclut presque la moitié du peuple de la représentation nationale ? » (Natacha Polony)

« Les primaires (système scandaleusement copié sur les Etats-Unis, où d’ailleurs elles fonctionnent tout différemment) … chacun ayant bien compris qu’un simple acte de candidature pouvait permettre d’obtenir, quelques mois plus tard,, au pire des cas, un joli secrétariat d’Etat … Il ne sert à rien d’avancer un programme intelligent, il suffit d’être dissonant … Tel est le génie du soft totalitarisme : générer du brouhaha … Batailles homériques sur des questions mineures et autorisées … Feuilleton quotidien, petites phrases, on enchaîne les séquences … L’idéologie chassée au profit de la tactique … Les sondeurs vont jusqu’à supplanter les conseillers en com. » (Natacha Polony et le comité Orwell)

« Il est des sujets bien trop importants pour les confier à la démocratie, pour laisser voter n’importe qui, pour laisser à des gens inconscients des enjeux la possibilité de peser sur des choix aussi essentiels … » (Natacha Polony – sur les lamentations des élites ‘éclairées’ après certains référendums : Constitution européenne, Brexit… )

« Puissant instrument pour que le ‘débat politique’ continue à n’appartenir qu’aux ‘classes qui détiennent la parole’ … Tout en donnant bien entendu l’illusion de la libérer … Mais  chacun a compris qu’un seul acte de candidature pouvait permettre d’obtenir quelques mois plus tard, au pire des cas, un joli secrétariat d’Etat … Générer du brouhaha là où on espérait du débat … Méli-mélodrame encore plus bas de gamme qu’à l’habitude» (Natacha Polony – citant Cristopher Lasch – sur les élections dites primaires)

« Une moitié des électeurs a l’impression que voter ne sert à rien … 25,5% d’abstention et 12 ,5% de votes blancs et nuls à la dernière élection présidentielle … aboutissent à conférer des pouvoirs exorbitants à une toute petite minorité du pays.. Ce système porte un nom : oligarchie. » (Natacha Polony)

« Pas de résultats électoraux décevants ou surprenants qui ne suscitent aussitôt cette explication toute prête : les gens n’ont pas voté comme ils auraient dû le faire parce qu’ils n’ont pas compris le choix qui leur était présenté … et ils n’ont pas compris parce qu’ils éprouvent un malaise … médicalisation de l’opinion … interprétation par un état pathologique … Comment la réponse peut-elle être négative ? … Le libre choix s’avère en réalité être un test sur la capacité du suffrage populaire à discerner la bonne réponse et sur l’état de santé qui le lui permet ou l’en empêche … Test d’intelligence et de santé du corps électoral. » (Jacques Rancière) – Vous avez dit : mépris ?

« Le suffrage universel est une forme … perpétuellement reconquise par l’oligarchie qui propose ses candidats et quelquefois ses décisions au choix du corps électoral. » (Jacques Rancière)

« Il faut faire comprendre aux irresponsables que le principe du vote ne doit pas être le choix mais la soumission, non pas la confiance mais la crainte (de l’autre parti) … ‘Votez escroc, pas facho’ ou encore ‘Mieux vaut une république bananière qu’une France hitlérienne’. » (Jacques Rancière – sur la tactique des partis en général : créer la peur de l’autre ; en particulier, sur les appels délirants  à voter Chirac en 2002 pour éviter Le Pen (dont le succès était impossible).

« Si le système représentatif était à l’agonie chaque fois qu’un parti de gauche trahit ses promesses électorales, il serait effectivement mort depuis un bon siècle. » (Jacques Rancière)

« La représentation est devenue un métier exercé par une classe de politiciens professionnels qui, pour l’essentiel, s’autoreproduit et fait valider cette autoreproduction par la forme spécifique du peuple qu’il produit, à savoir le corps électoral. Celui-ci reconfirme le pouvoir de cette classe en choisissant entre les factions. » (Jacques Rancière)

« S’il fallait s’en tenir à un moyen de sélection unique, la naissance vaudrait mieux que l’élection. Le hasard de la naissance est moindre que le hasard du scrutin. » (Ernest Renan)

« L’élection encourage le charlatanisme. » (Ernest Renan)

« Le nombre est un caractère tout aussi superficiel que la force ; rien ne peut s’établir que sur la base de la raison. » (Ernest Renan)

« Les mots ‘élite’ et ‘élections’ sont reliés sur le plan étymologique : les élections sont la procédure au moyen de laquelle est créé une nouvelle élite. » (David van Reybrouck) Hum, hum !

« A présent chacun est tenu d’opiner sur ce qui le dépasse, ne serait-ce que pour ne pas laisser la parole à ceux qui s’y connaissent encore moins que lui. » (Rivarol)

« J. J. Rousseau dit que dans un Etat le peuple n’est libre qu’au moment où il nomme ses magistrats et ses représentants ; mais qu’il ne l’est plus dés qu’il les a nommés. » (Rivarol) Enfin quand il nomme ceux que la classe politico-médiatique a préalablement choisi pour lui.

« Les passions sont les orateurs des grandes assemblées. » (Rivarol)

« Chacun propose, chacun empêche, personne n’exécute, personne n’obéit … Dans l’auguste assemblée, il est sûr que tout cloche … Le côté droit est toujours gauche, et le gauche n’est jamais droit. On dit de toute assemblée qu’elle est un corps et non un esprit ; et quand on parle de l’esprit de corps, on entend la plus mauvaise espèce d’esprit. » (Rivarol)

« La prérogative de l’assemblée était d’être entourée de peuple pendant ses séances … mais quand il a été question de fixer le traitement des députés, leur discrétion et leur modestie les a portés à se retirer dans leurs trente bureaux. » (Rivarol) – Les assemblées se suivent et se ressemblent donc.

« Il est dévoué à la bonne cause, il se lève pour la bonne cause, il reste assis pour la bonne cause, il tape du pied pour la bonne cause, et il ne se tait même que pour une bonne cause. » (Rivarol) – Sur un des muets de l’Assemblée nationale d’alors.

« Partout où le peuple n’exerce pas son autorité, et ne manifeste pas sa volonté par lui-même, mais par des représentants, si le corps représentatif n’est pas pur et presque identifié avec le peuple, la liberté est anéantie. » (Robespierre) –  Il serait fort intéressant  de révéler la composition socio-professionnelle de nos assemblées : pourcentage de fonctionnaires et pourcentage d’employés, d’agriculteurs, de petits commerçants et entrepreneurs…    

« Que penser d’un pays (la France) où on ne peut rien faire sans consulter trente-huit millions d’imbéciles ? » (Henri Rochefort)

« Le ‘vote privatif’, en vingt-cinq ans (de 1988 à 2012), les ‘intérêts privés (religion, génération, ou patrimoine…) a pris le pas sur les ‘intérêts collectifs’ (statut économique, CSP…) dans la détermination du vote … Cette transformation venant du délitement du  ‘vote de classe’. Traditionnel. » (Luc Rouban – Du vote de classe au vote privatif –  cité par Laurent Bouvet)

« La conception américaine (du pouvoir) aboutit à la souveraineté de la Constitution. La conception française aboutit à l’omnipotence du Parlement, ‘doctrine funeste, sortie des ruines de la société, véritable théorie de despotisme et de révolution, puisqu’elle implique qu’il n’y a ni lois fondamentales ni droits nationaux’. » (Louis Rougier – citant Royer-Collard)

« A l’instant qu’un peuple se donne des représentants, il n’est plus libre ; il n’est plus. » (J. J. Rousseau)

« La volonté ne se représente point : elle est la même, ou elle est autre ; il n’y a point de milieu. » (J. J. Rousseau) – Le despotisme représentatif, formule des Jacobins lors de la révolution.

« Il n’y a pas lieu de plaindre les sots qui ont confondu un échafaudage de démolition (qui servait en même temps d’échelle aux démagogues) avec un échafaudage de construction. » (Raymond Ruyer – sur l’électeur-gogo, toujours cocu, toujours content)

« Je sais bien, citoyens, que la plupart des gens se montrent tout autres, quand ils vous demandent le pouvoir, qu’ils ne le sont quand ils l’ont obtenu ; avant, vous les voyez laborieux, suppliants, modestes ; après ils ne vivent plus que dans la mollesse et l’orgueil. » (Salluste) – Nos politicards n’ont donc rien inventé.

« Les campagnes électorales sont devenues des festivals de narration au cours desquels s’affrontent des personnages plutôt que des idéologies et où l’élection sanctionne les performances d’un acteur-candidat, sa capacité à capter l’attention et à susciter l’émotion plutôt que ses compétences … performance narrative … ‘Le style obligatoire devient celui de l’agitateur charlatanesque’ (Victor Klemperer). » (Christian Salmon – Ces histoires qui nous gouvernent)

« Bien des promesses électorales n’ont pas été tenues. Ce manquement à la parole est extrêmement grave puisque le lien social repose sur une parole donnée et assumée. » (Pierre Sansot) – Il serait effectivement extrêmement court de citer celles qui l’ont été. Mais on sait bien que le bidonnage tous azimuts constitue l’ossature de toute élection.

« Les parlements, qui ne font d’ordinaire qu’exercer la critique, juger et contrôler, ne sont pas une bonne école pour celui qui espère être un homme politique. » (Max Scheler) – Au sens homme d’Etat.

« Cinq listes partisanes paraissent, établies de la façon la plus occulte par cinq organisations ; les masses vont se parquer pour ainsi dire dans cinq enclos préparés pour les recevoir, et on appelle cela un choix, une élection. Dans ces conditions, la volonté populaire ne peut plus jamais confluer en un courant unique. » (Carl Schmitt)

« A l’heure où, dans les parlements, ne règne plus le même esprit d’arrangement pacifique par la discussion et où l’on assiste à l’affrontement de partis rigides qui n’ont d’autre intention que d’affirmer la vérité exclusive de leur point de vue ? Ce n’est plus un débat loyal entre opinions mais une lutte partisane pour faire triompher à tout prix ses idées. » (Carl Schmitt)

« Si l’espace public et la discussion sont devenus une formalité vide et caduque dans la réalité effective de l’activité parlementaire, alors le parlement, tel qu’il s’est développé au XIX° siècle, a perdu la base qui le soutenait jusqu’à présent et son sens. » (Carl Schmitt)

« En certains Etats, le parlementarisme a déjà réussi à faire que toutes les affaires publiques se transforment en lieux de compromis et de profits pour des partis et pour leurs membres. » (Carl Schmitt) – D’où la préoccupation de garder la chasse gardée.

« Le mythe de la représentation supprime le peuple comme l’individualisme supprime l’individu. » (Carl Schmitt)

« L’aspect négatif de l’envie permet au plus incapable des candidats d’édifier un programme à peu près crédible, car, arrivé au pouvoir, le premier venu peut accaparer ou défaire. Créer des valeurs nouvelles, des emplois ou du capital par exemple exige un programme précis. … ‘C’est l’effet assuré de l’envie qui explique le grand succès des mouvements inspirés par le socialisme.’ (Raiga) …  Il suffit de promettre à l’envieux  la suppression ou la destruction d’un bien que l’autre possède … Choix conscient d’une tactique politique.  » (Helmut Schoeck)

« Qui peut en effet plaire au peuple tout en aimant la vertu. » (Sénèque) – Un peu sombre, ce Sénèque là.

« Je ne vois pas pourquoi les hommes qui croient aux élections se considèrent comme moins crédules que ceux qui croient aux anges. » (G. B. Shaw)

« La démocratie électorale ressemble beaucoup au monde de la Bourse : dans un cas comme dans l’autre, il faut opérer sur la naïveté des masses, acheter le concours de la grande presse, et ‘aider le hasard’ par une infinité de ruses. » (Georges Sorel)

« On peut avoir légitimement l’impression … que les hommes politiques se souviennent que les Français sont capables de réflexion uniquement lors des scrutins électoraux. Le reste du temps le peuple de France n’a pas voix au chapitre et doit se contenter d’attendre la prochaine échéance électorale. » (Bertrand Soubelet) – Effectivement, c’est alors que se conquièrent les privilèges. Quant à ce que le flot de mensonges prometteurs alimente la réflexion !

« Les élections sont toujours gagnées par celui qui tient l’urne. » (Joseph Staline – cité par Eric Zemmour) – Encore plus sûr : ne pas faire d’élections.

« Les élus disposent de la France comme si elle leur appartenait en propre. » (Malika Sorel-Sutter – à propos de l’élargissement en catimini, du droit du sol à des étrangers qui ne sont même pas nés sur le sol français) – Et sur tant d’autres sujets ! Unions… Qui a dit Démocratie ?

«  L’interdiction du vote des femmes (jusqu’en 1945 !) fut voulue par la gauche radicale qui redoutait l’influence des curé sur la gent féminine. » (Maxime Tandonnet) – C’est de notoriété publique, mais silence, la gauche est sainte.

« Les diverses formes du suffrage … sont bien plus propres à nous renseigner sur les désirs des électeurs que sur leurs jugements. Les votes désignent fréquemment le maître qu’ils désirent plutôt que le maître qu’ils croient le meilleur. C’est là … la plus grave lacune du suffrage et la preuve de son insuffisance comme source ou canal même du pouvoir. » (Gabriel Tarde)

« Les Assemblées quelconques, Congrès, Parlements, réunions de comités sont remarquablement procédurières et disputailleuses … Les individus … y sont plus ergoteurs que sensés … Plus les assemblées sont nombreuses, plus ce besoin dialectique d’accorder les idées l’emporte sur celui de satisfaire les besoins. » (Gabriel Tarde) – Evidemment, les besoins des membres des assemblées sont en général, eux, déjà bien satisfaits.

« La vie parlementaire sacrifie l’homme qui médite et qui agit à l’homme qui parle. » (André Tardieu, politicien de jadis) – Encore que du temps de l’auteur, il n’y avait pas que d’impuissants hâbleurs.

« Par calcul, on redoute à gauche de donner le droit de vote aux femmes, réputées bigotes, de peur qu’elles ne confondent l’isoloir avec le confessionnal. » (AndréTardieu) – C’est pourquoi il leur a fallu attendre 1945.

« Prendre des fictions législatives pour des réalités ; des votes pour des solutions ; un gain de suffrages pour une acquisition de force ;  une conquête de majorité pour une conquête de l’opinion … pauvre histoire. » (André Tardieu – sur les illusions démocratiques et l’intoxication qui s’ensuit) – Cinéma à destination des gogos. 

« Les élections font parfois les élus, les élus refont presque toujours les électeurs. » (Edmond Thiaudière)

« Nous sommes continuellement en sursis d’élection ; aussi, les responsables du jour n’osent pas trancher, crainte d’être désavoués le lendemain. Et les questions essentielles restent pendantes. » (Gustave Thibon) – Supposant même que les dits responsables en aient et la volonté et le désir et la capacité !

« A l’approche de l’élection, le chef du pouvoir exécutif ne songe qu’à la lutte qui se prépare. Le Président est absorbé par le soin de se défendre, il ne gouverne plus dans l’intérêt de l’Etat, mais dans celui de sa réélection. Il se prosterne devant la majorité au lieu de résister à ses passions, il court au devant de ses caprices. » (Alexis de Tocqueville)

« Ce moment où les citoyens sortent de la dépendance pour indiquer leur maître, et y rentrent … Difficile de concevoir comment des hommes qui ont entièrement renoncé à l’habitude de se conduire eux-mêmes pourraient réussir à bien choisir ceux qui doivent les conduire … Ils se consolent d’être en tutelle, en songeant qu’ils ont eux-mêmes choisi leurs tuteurs. » ((Alexis de Tocqueville)

« Bien des gens croient sans le dire, ou disent sans le croire, qu’un des grands avantages du vote universel est d’appeler à la direction des affaires des hommes dignes de la confiance publique. Quelle longue étude, que de notions diverses sont nécessaires pour se faire une idée exacte du caractère d’un seul homme ! Les plus grands génies s’y égarent, et la multitude y réussirait ! Le peuple ne trouve jamais le temps ni les moyens de se livrer à ce travail. Il lui faut toujours juger à la hâte et s’attacher au plus saillant des objets. De là vient que les charlatans de tout genre …Tandis que les instincts naturels de la démocratie portent le peuple à écarter les hommes distingués du pouvoir. » (Alexis de Tocqueville)

« Les 34 listes présentés aux dernières européennes ont été comme une illustration politique de cet état de fragmentation du cœur majoritaire invisible de la société française. » (Emmanuel Todd) – Sur la masse atomisée entre aristocratie ‘stato-financiére, petite bourgeoisie et prolétariat (professions dites intermédiaires)

« Nous avons des partis politiques censés défendre des doctrines, des programmes, et de plus en plus, parce que c’est ce qui pose le moins de problèmes de financement, des ‘valeurs’. Nos politiques ne pouvant que ‘ faire comme si’. Le but de la politique française sera désormais la mise en scène de pièces de théâtres successives, bonnes ou mauvaises,  afin de masquer l’absence de pouvoir économique réel du président (la dernière fois, avec Macron on nous a vendu la jeunesse et l’intelligence) … Comme il n’y a plus d’enjeu réel, tout le monde veut être candidat, passer à la télé, s’y exprimer, promettre … y être ’bon’ … être élu, si possible président, mais en aucun cas de gouverner.  » (Emmanuel Todd)

« La confusion mentale est pathologique quand on est seul, normale quand on est plusieurs. » (Paul Valéry)

« Les élections générales, on peut les appeler les saturnales de la convoitise et du mensonge. » (Louis Veuillot)

« Dans la doctrine des Anciens, l’élection n’est pas un procédé démocratique mais un procédé aristocratique. Seul le tirage au sort serait véritablement démocratique. » (Jacques de Saint Victor)

« Aujourd’hui, les nouveaux élus sont les anciens attachés parlementaires (récompenser ses serviteurs). Or la marche du monde est compliquée. Lorsque vous êtes inculte, vous n’avez pas accès à la hiérarchie distinctive des choses. » (Philippe de Villiers – sur la sinistre inculture de nos politiques et la façon dont le monde entier les berne)

« Pour se faire élire, il faut les qualités exactement inverses à celles qui sont nécessaires pour gouverner. Donc, on élit systématiquement des gens qui sont incapables de gouverner, parce qu’ils sont capables de se faire élire. » (Vladimir Volkoff)

« Permettre aux citoyens d’exprimer  une pluralité de désirs et de revendications, tout en permettant à l’Etat d’en réaliser la synthèse sous la forme d’une unité cohérente ; le représentant étant le serviteur du représenté mais aussi le défenseur de l’unité et de l’effectivité de la volonté souveraine – La représentation appropriée, ou patriarcale,  est la forme de représentation présentant le lien le plus faible et le degré de séparation le plus élevé entre les représentants et les représentés. Les représentants ne sont pas sélectionnés, nommés ou contrôlés de façon directe par les représentés, ils se contentent d’interpréter l’intérêt ou la volonté de ces derniers (par exemple, les organisations supranationales, FMI, Banque mondiale, vis-à-vis des nations représentées, surtout les petites) – La représentation libre, en position intermédiaire, typique des régimes parlementaires ; les représentés entretiennent un lien direct avec les représentants, mais le contrôle des premiers est limité, entre les élections les représentants agissent de façon relativement indépendante – La représentation mandatée où les représentés contrôlent les représentants de façon constante (élections fréquentes, révocabilité permanente des délégués). » (Les formes de représentation selon selon Max Weber – cité par Michael Hardt et Antonio Negri)

« Les candidats ne peuvent proposer sur le marché politique, ni vision ni sens, questions devenues éloignées de celui qui est en voie de devenir un simple consommateur de règles ou de droits individuels. Les candidats à l’élection présidentielle, face à des électeurs – qui sont de plus en plus des consommateurs, et qui à ce titre ne sont plus qu’une clientèle divisible en segments – composent ainsi un paquet de propositions qui relève d’une analyse purement marketing. Avec une conséquence considérable : l’immédiateté marchande ne permet pas de proposer des visions d’avenir pour le pays … Nous avons donc des personnes luttant sur un marché politique, un marché où il faut vendre des produits politiques comme d’autres vendent des marchandises classiques : déplacement du statut de citoyen à celui de consommateur. Il est donc naturel que le marchand de produits politiques, comme tel ou tel marchand, ne se soucie pas des effets complexes des mesures prises. Est-il dans l’intérêt immédiat du commerçant de se soucier des contraintes, voire les inconvénients, de ce qu’il vend pour ses clients ? » (Jean-Claude Werebrouck)

« Ce sont les circonstances qui mettent un homme providentiel au pouvoir, jamais les élections. » (Wolinski)

« Une chambre composée d’imbéciles et de filous représente parfaitement les électeurs. » (?)

« On n‘a que les élus qu’on mérite. » ( ?)

« Election : opération par laquelle des hommes libres se choisissent des maîtres. » (?)

« A-t-on jamais vu, dans le domaine général des idées, une découverte qui soit sortie d’un congrès ? » (?)

« La vérité ne relève pas d’un vote. » (?)

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