230,1 – Droit et Droits

– Le devoir est l’autre face du droit, mais même le citoyen modèle  ne saurait penser à tout.

– Nul ne s’étonnera que cette rubrique soit nettement plus fournie que la rubrique sur les Devoirs, 210,1

– Se prend toujours et s’exprime par l’expression : J’ai le droit de…  (toute liberté est laissée pour compléter). Se conjugue dés la maternelle. Nous en disposons tous d’une infinité vis-à-vis de n’importe qui, sur n’importe quoi, n’importe quand et n’importe comment. Seul le droit à l’imbécillité n’est pas exigé, ce droit étant largement acquis et reconnu.

– La dignité est justement de ne pas user d’un droit lorsque cela peut paraître abusif vu le contexte.

– Nos dirigeants attentionnés en rajoutent chaque jour pour telle ou telle partie de la population. N’implique pas forcément qu’ils soient respectés.

– « On ne peut raisonner avec des fanatiques armés d’un droit naturel, que chacun entend comme il lui plaît et applique comme il lui convient. » (Jeremy Bentham – cité par Benjamin Constant) – Déjà il y a deux siècles !

– Un nouveau droit apparu tout récemment : le droit à la connexion (Internet). Entendu très sérieusement : « J’ai droit à l’amour », lu de même dans un journal : « Les droits méconnus des élèves. » – Pauvres petits chéris. Bien entendu n’oublions pas le droit au blasphème ou le droit de se foutre publiquement des croyances d’autrui. Le droit au bonheur est revendiqué par toutes les larves. La prochaine étape sera l’inévitable et solennelle proclamation d’un droit à la chance, dont il faudra envisager la sainte constitutionalisation.  Le droit de ne pas être offensé permet déjà d’annihiler tout débat, de réduire à néant toute opinion non estampillée par la doxa officielle, de mettre en valeur les larves impuissantes et pleurnichardes.

– Récemment, adoption en commission au Parlement européen d’un projet de résolution sur le droit des robots. (il s’agit bien de leur conférer une personnalité juridique, des droits!). Les Jean-Foutre et les déments sont partout, même dans une Assemblée élue.

– Dans la confusion mentale qui caractérise l’Occident on ne distingue plus les diverses dimensions du droit : par exemple, le droit de l’individu à se comporter de telle ou telle façon non nuisible à autrui qui doit être protégé et le droit d’en faire le prosélytisme, la publicité, lequel droit est un droit concernant la collectivité, la communauté, l’espèce. Cette distinction, qu’on l’approuve ou non, là n’est pas la question, est opérée en Russie pour les LGBT ; elle sous-tendait plus ou moins, avec modération jusqu’à présent, le principe français de laïcité.

– De même refuse-t-on de voir que la société du droit omniprésent et régissant toutes les activités humaines entraîne mécaniquement, étant donné la nature humaine, la dissolution du sens moral élémentaire personnel, du lien social, de la communauté, de la solidarité, de l’échange gratuit, de la confiance, de la convivialité, de l’empathie/sympathie, de l’entente directe et spontanée, de la valeur de la parole donnée, de l’entraide, de l’indulgence pour les fautes et erreurs, du processus ancestral du don (voir l’Essai sur le don  de Marcel Mauss) ; qu’elle mène directement à la lutte de tous contre tous (Apocalypse de saint Jean) et à l’écrasement des faibles (matériellement ou  psychiquement), qu’elle finit très vite par la restriction des libertés (interdiction de la moindre appréciation ou critique).

– Civilement, le système des droits n’a plus rien à voir avec l’ordre social, la considération et la protection de la personne humaine. Il est simplement devenu ce que devient toute chose et toute institution en environnement libéral, un moyen de faire du fric, d’en transférer des montagnes  d’une poche à une autre. Il ressuscite les groupes de pression, les lobbies, les bureaucraties, les corporatismes, les communautés et les mafias. Sa complexité, voulue, le met au service des forts, comme, politiquement, il est au service de l’idéologie dominante et sert à étouffer toute parole dérangeante.

– Aux droits-libertés traditionnels (protection contre l’arbitraire), droit de,  viennent s’ajouter au XX° siècle des droits-créances économique et sociaux (dédommagement pour tout et n’importe quoi), droit à. « L’Etat providence qui a pris en France la forme d’un maternage infantilisant. » (Barbara Lefebvre)

« La logique des droits de l’homme, et de l’inflation de nouveaux droits d’être n’importe qui et de faire n’importe quoi, est bien une logique séparatrice et individualisante, permettant à chacun de s’abriter dans la parure dont il prétend s’affubler … Il reste quelque chose de profondément vrai dans l’analyse de Marx … l’homme moderne ‘monade isolée, repliée sur elle-même’. » (Pierre Manent)

– Les droits sont si nombreux et si riches (et sûrement si menacés par des vilains) qu’un nouveau poste a dû être créé pour assurer leur respect, celui, ôh combien noble, de Défenseur des droits.

-La génération J’ai le droit

-Enfin, les droits ne  résultent plus que de nos choix.

– « Des ayant-droits jamais contents. » (?)

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« Heureusement que les droits sont protégés par des chartes et qu’ils ne sont pas soumis à la volonté de la majorité. » (Marie Mac-Andrew, pédagogiste canadienne) – Une grande démocrate qui aurait sa place à la commission européenne ou à la Cour européenne de je ne sais quoi. Elle y est peut-être d’ailleurs à mon insu.

« On peut distinguer ce qui est naturel et ce qui n’est pas naturel. Et parmi les choses qui ont la possibilité d’être autrement qu’elles ne sont, il est facile de voir quelles sortes de choses sont naturelles et quelles sont celles qui ne le sont pas mais reposent sur la convention et sur la loi. » (Aristote) – Mais la nature doit être combattue, supprimée. Seule compte l’introduction de la folie humaine.

« L’homme équitable est celui qui ne s’en tient pas strictement à ses droits. » (Aristote) – En reste-t-il parmi les pleureurs, les pleureuses, les indignés, les indignées, les furieux, les furieuses, les féroces ?

« Le droit français, jadis défini comme un ensemble de règles, sera bientôt un amas de droits, sans faute. Lui qui censurait volontiers, qui sanctionnait, qui réprimait, n’ose plus reprocher. Il ne se contente pas de mansuétude, de miséricorde ou de patience ; il veut ignorer nos fautes. » (Christian Atias) – En admettant qu’il puisse encore exister des fautes.

« Le droit individuel à l’enfant. » (Robert Badinter) – Ah, mais…

« En supprimant la filiation biologique, la loi Taubira a institué un droit universel à l’enfant. Et pose, depuis la France, les bases du marché mondial de la reproduction humaine technicisée. » (Frigide Barjot) – Et surtout marchandisée.

« Restons plutôt en deçà de notre droit ; on est si vite au-delà. » (Anne Barratin) – Elle n’avait rien compris à la bienveillance régnante dans le monde moderne.

« Où manque la force, le droit disparaît ; où apparaît la force, le droit commence à rayonner. »(Maurice Barrès)

« Y a-t-il un droit au désir, un droit à l’inconscient, un droit à la jouissance ? Absurde. C’est ce qui fait le ridicule de la libération sexuelle, lorsqu’elle parle en termes de droit. Pourquoi ne pas revendiquer le ‘droit’ d’être homme ou femme ? (c’est fait !) Mais que veut dire être homme ou femme si on en a le droit ? Pourquoi pas celui d’être Lion ou Verseau ou Cancer ? Ce qui est passionnant, c’est que la vie vous ait placé d’un côté ou de l’autre, et à vous de jouer. C’est la règle d’un jeu symbolique qu’il n’y a aucun sens à transgresser. » (Jean Baudrillard)

« Si une chose va de soi, tout droit est superflu, si la revendication de droit s’impose, c’est que la chose est perdue : le droit à l’eau, à l’air, à l’espace contresignent la disparition progressive de ces éléments. Le droit de réponse implique l’absence de dialogue … Le droit, c’est comme la croyance. Si Dieu existe, il n’y a pas besoin d’y croire. Si on y croit, c’est que l’évidence de son existence est morte» (Jean Baudrillard)

 « Si une chose va de soi, tout droit est superflu, si la revendication de droit s’impose, c’est que la chose est perdue … C’est quand toutes ces belles choses disparaissent, le droit à l’air, le droit à l’eau, le droit au logement, etc. que le droit vient contresigner la disparition progressive de ces éléments, le droit vient sanctionner leur disparition … Le droit de réponse implique l’absence de dialogue … Le droit, c’est comme la croyance, si Dieu existe, il n’y a pas besoin d’y croire. Si on y croit, c’est que l’évidence de son existence est morte … Quand on reconnaît la Nature comme sujet de droit, c’est qu’on l’a objectivée à mort et qu’on se donne le droit de continuer à le faire à travers cette caution écologique. » (Jean Baudrillard)

« Les droits sont détachés de la nature, ils sont sans amarres. Alors ils se multiplient, ils prolifèrent, ils pullulent dans le désordre … Ils n’y a nulle raison de les borner. Tout ce qui est désirable peut devenir objet de droits … Ils se particularisent, ils s’attachent non plus à l’homme en tant que tel, mais à certains hommes … Le droit tend à s’imposer comme l’unique régulateur des relations humaines … Il se réduit à des règles formelles au service des droits individuels (et des droits des groupes). Plus ils occupent le terrain … plus le droit gagne en étendue et perd en substance … La loi et les mœurs battent en retraite au profit du contrat et du règlement. » (Philippe Bénéton)

« Les droits anglais, les libertés anglaises sont des droits concrets, des libertés particulières, ils sont l’œuvre de l’histoire, ils respectent la nature et cimentent la société. Les Droits français sont l’œuvre de l’esprit d’abstraction, d’une ‘métaphysique’ qui ignore la complexité des choses humaines ; ils sont des ferments dangereux et destructeurs, et ceci essentiellement pour trois raisons : ils tendent à atomiser la société, à dérégler les mœurs et à dénaturer le pouvoir. » (Philippe Bénéton – reprenant Edmund Burke sur la Révolution française, mais rien n’est changé depuis lors. Il s’agit des droits politiques)

« La lutte pour les droits civiques devient une lutte pour le droit aux incivilités, aux susceptibilités, aux intolérances, aux impitoyables lynchages. » (Cyril Bennasar)

« Le positivisme juridique …  Le droit est exclusivement déterminé par le législateur d’un Etat, lois, décrets, règlements, règles… Si la justice et le droit se confondent avec la loi … toute loi s’impose dès lors qu’elle a été adoptée dans les règles, ce qui laisse le champ libre à l’arbitraire de l’Etat … Aucune loi ne peut plus être considérée comme injuste. La légitimité étant rabattue sur la légalité. Antigone n’a plus rien à opposer à Créon. » (Alain de Benoist) – On peut enfin faire n’importe quoi, comme dans nos sociétés avancées.

« Nous ne pouvons pas faire de distinction dans les droits, que ce soit la PMA, la GPA ou l’adoption … Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l’usine, quelle différence ? » (Pierre Bergé) – Bravo, bravo.

« Tous les droits sont sacrés pour quiconque prétend à leur usage. » (Georges Bernanos – un personnage)

« Les droits inaliénables de l’individu se fragmentent et s’abâtardissent en une succession de caprices souverains. » (Jean-Paul Besset) – On frôle le grotesque.

« Droit : Pouvoir légitime d’être, de faire ou d’avoir. Ainsi : le droit d’être roi, de faire du mal à son voisin, d’avoir la rougeole…» (Ambrose Bierce – Le dictionnaire du diable) – Depuis le XIX° siècle, une quantité effroyable de nouveaux droits sont apparus … Titre usuel de journal : Un nouveau droit  … pâmoison assurée…

« Les intérêts du peuple sont circonscrits aux seuls droits subjectifs des individus. Cela permet, en pratique, de placer les ‘droits de l’homme’ au-dessus de la volonté populaire ; des cours constitutionnelles sont ainsi appelées à invalider, au nom des ‘droits fondamentaux’, des lois votées par la représentation nationale ; généralement en matière d’immigration ou d’insécurité. » (Jean-Luc Coronel de Boissezon)

« Un délit généralisé devient bientôt un droit. » (Gustave Le Bon)

« Une société qui est obligée de mettre sur papier les droits de ses enfants  est une société qui mérite la tutelle. » (Serge Bouchard)

« Tocqueville avait clairement pressenti que l’extension des droits sociaux pouvait amener l’apparition d’un despotisme ‘doux et tutélaire’, c’est-à-dire une restriction des droits politiques. » (Raymond Boudon) – Bien vu Alexis. Nous y sommes et ce sera de pis en pis.

« Les hommes font des lois pour justifier leur force. Quelle est la source du droit ? Le vainqueur … Le droit ne devrait pas avoir à se prouver, à venger ou à triompher. Sa source doit être au-delà des opinions et des volontés de la génération pour laquelle on légifère. » (Pierre Boutang) – Ôh, illusion. La force n’est pas forcément violente. En démocratie, elle est celle de la majorité.

« La lutte sociale disparaît au profit d’une lutte identitaire. ‘Intersectionnalit’é des luttes. Concept utilisé essentiellement pour rendre acceptables, tout particulièrement à gauche, les revendications identitaires et culturalistes des minorités en les assimilant à des luttes sociales menées au nom de l’égalité. Cela permet de faire d’un ‘discriminé ‘ à raison d’un critère identitaire un ‘dominé’, à l’image du prolétaire de la lutte des classes … Basculement de la légitimité de la lutte sociale et politique du côté des ‘minorités’ contre eux qui en étaient jusqu’ici les bénéficiaires, c’est-à-dire les catégories populaires masculines, blanches, hétérosexuelles, autochtones … Réduction du projet historique d’émancipation collective à une juxtaposition d’attribution de droits à une partie de plus en plus étroite de la population …  Eduquer en commun et au commun, c’est donner la possibilité à chacun, intellectuellement sinon socialement, de sortir de l’identité qui lui est assignée, par son milieu d’origine, sa famille, la société…  Vouloir agir contre les discriminations à partir d’outils inadéquats  – la diversité plutôt que l’égalité, la reconnaissance identitaire plutôt que la mise en commun de ce qui est commun aux individus et aux groupes sociaux – conduit  à un durcissement des conditions de la  lutte identitaire au détriment de la lutte sociale …  On ne peut finalement être que ce que l’on est depuis toujours, on ne peut échapper à son origine …  Amoindrissement du jeu du pluralisme dans la société, en obligeant chacun à se définir publiquement et ainsi à figer son identité personnelle … Renforcement de la dérive libérale d’une ‘société des individus’ au détriment, précisément, de l’égalité … Présentation des inégalités comme la conséquence des préjugés qui traversent la société plutôt que du système social lui-même, ce qui empêche toute critique sociale de se déployer correctement et toute remise en cause de celui-ci …  Il n’est pratiquement jamais question de diversité ‘sociale’ (celle des  origines sociales, des parcours, des réussites, du mérite…) sinon de manière secondaire, liée à la diversité’ culturelle’ ou ‘identitaire’ de tel ou telle. »  (extraits épars de Laurent Bouvet) – Ou, pour parler vulgairement, comment la gauche, menée par la grande bourgeoisie gauchiste a baisé le peuple. On comprend pourquoi les élites richissimes sont à ce point enthousiasmées par les luttes identitaires ; leurs privilèges sont bien à l’abri. 

« ‘J’ai le droit de savoir, j’ai le droit de dire, j’ai le droit de décider’ ; le triumvirat démocratique et le torrent participatif. » (Gérald Bronner – La démocratie des crédules)

« Nous confondons la multiplication des droits avec celle des appétits. » (Pascal Bruckner)

« Une démocratie peut mourir de l’autoritarisme rampant, du poison totalitaire ; mais aussi du dépérissement de ses propres valeurs, invoquées à tout propos pour satisfaire les aspirations les plus folles de tel groupe, de telle minorité. » (Pascal Bruckner) 

« Le droit comme protection des faibles disparaît derrière le droit comme promotion des habiles. » (Pascal Bruckner)

« L’émergence des droits individuels et la destruction de l’idée même de bien commun. » (Patrick Buisson)

« C’est la négation même de l’ordre que l’ivraie jouisse des mêmes droits que le bon grain. » (Roger Caillois) – De nos jours, par la perversion des média majoritaires gauchistes pourris, elle jouit visiblement de plus de droits.  

« C’est le devoir qui crée le droit et non le droit qui crée le devoir. » (Chateaubriand)

« Le comble du droit c’est le comble de l’injustice. » (Cicéron)

« Où est le droit il n’y a plus d’affection. » (Paul Claudel)

« Le véritable fondement et la première condition du droit est une certaine similitude préalable des hommes qu’il doit unir. » (Vincent Coussedière) – Dans une société et une Europe multiculturaliste !

« Nous en sommes arrivés au point où tous ces innombrables ‘droits’ largement dispensés par les sociétés libérales modernes à leurs démocratiques sujets, qui s’avèrent dans la plupart des cas incapables d’en faire quoi que ce soit, sont en train d’entrer en concurrence les uns avec les autres. » (Maurice G. Dantec) – Parfait, l’intention étant bien non pas de semer (c’est fait) mais d’accroître le désordre, le chaos et la lutte de tous contre tous.

« Les droits n’échappent nullement à la pression de la sélection naturelle, ce qui veut dire que le droit au commerce, à l’information, à l’environnement, à la culture, à l’égalité, à la vie, à l’éducation, au travail, à la retraite, aux voyages, aux traditions, aux loisirs, aux différences sexuelles, à la sécurité sanitaire et publique, à la justice, risquent bientôt de n’être plus compatibles les uns  avec les autres, et encre plus  grave, selon moi, risquent de se liguer contre le seul droit qu’on ne peut ni nous enlever tout à fait ni absolument nous garantir, le plus faible et le plus fragile d’entre tous : le ‘droit’ à la vérité. » (Maurice G.  Dantec) 

« ‘Droits culturels ? Ah, Bon. ‘Echelle humaine ? Avec bientôt 8 ou 10 milliards d’habitants dont il faudra ainsi respecter tous les ‘droits culturels’ et chaque désir individuel ? » (Maurice G. Dantec)

« Ces vieux et moins vieux crétins croient que le droit est un concept humanitaire (et non le glaive de la morale des vainqueurs comme le savait Nietzsche). » (Maurice G. Dantec – parlant en matière internationale) – Devinette : qui sont les crétins ?

« La défense corporatiste des droits acquis mimant celle des privilèges vers la fin de l’Ancien Régime (l’ancienneté en moins). » (Régis Debray) – En effet, il ne s’agit que de défendre les privilégiés et les planqués.

« Le droit naturel est un point fixe au milieu du chaos des droits particuliers, dont chacun se prévaut relativement à soi. » (Chantal Delsol) – Cela était vrai du temps où on savait encore ce qu’était le droit naturel. 

« L’immortalisation des droits acquis. » (Chantal Delsol)

« Qui saurait se présenter devant les électeurs sans imaginer quelques droits nouveaux ? Quel candidat proposerait d’abolir un droit devenu superflu ou nuisible ? Aucun n’oserait. Dans la démocratie médiatique du suffrage universel, une dose de démagogie est devenue presque une nécessité. » (Chantal Delsol)

« Les droits-à signifient que  l’individu peut revendiquer en tant que tel … à certains biens concrets qui devraient lui être conférés du dehors  … sans qu’il n’ai  rien fait …  Le mérite ne relève pas de l’effort. » (Chantal Delsol)

« L’offre d’information publique met chacun en concurrence avec tous au marché des droits sociaux ; chacun veut pour soi les droits de tous et en veut à tous des devoirs qui paient ces droits.» (Jean-Philippe Domecq)

«Les médias qui voient dans le droit au choix du sexe une revendication hautement démocratique alors même qu’elle fait se fourvoyer le sujet dans des demandes impossibles … Cynisme probablement …  Pendant que les sujets exigent la lune, ils ne demandent pas autre chose. Voilà de qui occuper efficacement et pour longtemps une partie des foules en régime démocratique. » (Dany-Robert Dufour)

« Tout intérêt légitime n’est pas un droit … Un droit est un moyen de défense contre le pouvoir de la société, pas une prescription du type de société qui doit exister. » (Leslie Dunbar – cité par Christopher Lasch) – Ce qu’ils sont devenus dans le foutoir actuel.

 « Le citoyen, plein de droits, qui ne s’intéresse plus qu’à lui-même. » (Raphaël Enthoven)

« Chacun doit pouvoir faire ce qu’il veut de lui-même et pour lui-même. C’est ainsi que les adversaires résolus des excès de l’économie de marché plaident avec ardeur pour la société du marché total. » (Alain Finkielkraut) – Les gauchistes stupides et leurs dirigeants, moins stupides eux.

« Il n’y a pas de justice en meute … Le droit représente l’effort grandiose de la civilisation pour arracher la justice à la passion justicière.  » (Alain Finkielkraut) – Qui a entendu les hurlements hystériques (à mort !) des foules ne doute pas des capacités de haine des meutes.

« Le droit au travail ne crée pas d’emploi, le droit à l’éducation ne fait pas reculer l’illettrisme, le droit au logement n’encourage pas la construction, au contraire. » (Claude Fouquet) – Les incantations au nom du droit ne sont faites que pour séduire les imbéciles (et ainsi se faire réélire).

« Il n’y a plus de lien entre citoyenneté et droits. La France devient une simple zone géographique. » (Claude Fouquet)

« Notre conception est tiraillée entre deux directions opposées : d’un côté vers une série de droits particularistes qui ne tiennent pas à ‘l’homme en tant qu’homme’, mais à des groupes sociaux concrets ; de l’autre, vers une universalisation intégrale, où se perd la distinction entre humain et non humain. » (Francis Fukuyama)

« Le nouvel idéal opérationnel de la démocratie … se résume dans la coexistence procédurale des droits … Plus de droits pour chacun … c’est moins de pouvoir pour tous. Et si l’on ne veut rigoureusement que la plénitude des droits de chacun, il n’y a plus à l’arrivée aucun pouvoir de tous … Toute espèce de pouvoir lui devient suspecte en regard de l’idée du droit à laquelle elle entend se conformer. » (Marcel Gauchet)

« Le droit, c’est ce qui remplace les formes, c’est ce qui prend la relève des normes incorporées destinées à régler d’avance la coexistence des êtres. L’individu hyper contemporain leur préfère des règles explicites permettant de négocier des modalités de cette coexistence dans l’après coup. Le droit gagne en nécessité dans notre culture à la faveur du mouvement de détraditionalisation ; il s’installe contre et à la place de la civilité. » (Marcel Gauchet)

« La spontanéité protestataire consiste à réclamer des droits ou à émettre des revendications dont on charge l’oligarchie en place de se débrouiller, en se lavant les mains des suites … Esthétique de l’intransigeance et culte de la rupture. » (Marcel Gauchet) – Le n’importe quoi actuel, notamment dans le délire hystérique du sociétal.

« En posant l’égalité de droits de tous les individus, les sociétés démocratiques portent la rivalité mimétique à un degré d’intensité inconnu jusqu’alors. » (Christian Godin) – La notion d’égalité tend vers un absolu dont on ne sait ce qui la limite

Il n’y a plus de droit commun, que des droits de… « La règle juridique n’est plus la fixation d’une limite, mais l’assurance d’une protection. » (Jean-Claude Guillebaud)

« La nouvelle sensibilité culturelle contribue à anesthésier l’ancienne sensibilité sociale. » (Jean-Claude Guillebaud) – On ne peut pas se préoccuper en même temps des droits des minorités bruyantes (sexuelles et autres) et des pauvres.

« Le désir n’est pas un droit. » (Gisèle Halimi) – Mais s, mais si. Voir le mariage, la PMA pour tous et toutes.

« Aux droits négatifs (de protection individuelle), aux droits positifs (de participation des citoyens aux décisions), l’on a récemment ajouté de nouveaux droits dits ‘sociaux et économiques’ pour lesquels on réclame une dignité égale et même supérieure. » (Friedrich von Hayek) – Et même encore plus récemment une quatrième catégorie, les droits sociétaux, permettant à tout un chacun  de se conduire n’importe comment et même en-dessous des espèces animales les moins nobles si plaisir il y trouve. 

« Dans le mouvement des droits civiques, les minorités réclamaient des droits pour elles-mêmes. Aujourd’hui, elles exigent des interdictions pour les autres, allant jusqu’au contrôle du langage. » (Debbie Hayton) – Aux Etats-Unis, mais on doit  hélas étendre.

« Les hommes sont si bêtes qu’une violence répétée finit par leur paraître un droit. » (Helvétius) – C’est la tactique de tous les pouvoirs, de toutes les communautés, associations, lobbies agressifs et revendicateurs.

« Le droit de tous sur tout. » Expression de Thomas Hobbes, il y a déjà quatre siècles entraîne automatiquement et de nos jours « le droit de tous de se plaindre de tout. »

« Distinction des droits subjectifs en : – Droits civils, droits négatifs protégeant la personne dans sa liberté, sa vie, sa propriété, face aux empiètements illégitimes de l’Etat. – Droits politiques, droits positifs garantissant la participation aux processus de formation de la volonté publique – Droits sociaux, eux aussi positifs, assurant à chacun une part équitable dans la distribution des biens élémentaires. » (Axel Honneth)

« Lorsque toute expression de la volonté est énoncée sous la forme d’un droit, confusion entre désir et droit, la moindre contrariété rencontrée dans la réalisation de cette volonté paraît scandaleuse, inacceptable … une injustice, une offense faite à l’individu … Et tout le monde peut se déclarer victime de tout ce qui n’est pas conforme à ses attentes. » (Patrice Huerre et Mathieu Laine)

« Une société où chacun est éduqué à revendiquer âprement ce qu’il considère comme son droit ne fonctionnera pas de la même manière qu’une autre où l’éducation a porté au contraire sur la nécessité pour chacun de respecter les droits de l’autre, en d’autres termes de faire son devoir. » (Roland Hureaux) – Or, la norme morale est exprimée sous la seule forme des droits individuels.

 “Le raisonnement se tient à merveille. Cercle vicieux. Seule la loi fait le Droit. Donc tout ce qui est loi est Droit et il n’y a pas de  droit contre la loi. Le flot montant des lois modernes ne crée pas du Droit. Elles ne sont que la traduction de la poussée des intérêts, de la fantaisie des opinions, de la violence des passions. Risibles dans leur désordre … Odieuses dans leur ordre inique. … Ce qu’on dénomme activité législatrice n’est que l’ouvrage hâtif des intérêts à courte vue et des passions aveugles … Le Droit mouvant est le jouet et l’instrument des passions … Comment ne pas voir qu’un délire législatif développé pendant deux ou trois générations, habituant l’opinion à considérer les règles et les notions fondamentales comme indéfiniment modifiables, crée la situation la plus avantageuse au despotisme.  » (Bertrand de Jouvenel)

« Respect des droits acquis, même quand les droits ont cessé d’être respectables … De plus, quand à la manière dont ces droits furent acquis, peu importe. » (Robert de Jouvenel – sur une ineptie française édictée pour le maintien des privilèges, et donc préoccupation majeure des syndicats)

« Le droit s’appuie sur des vérités qui ne s’établissent pas juridiquement. Il s’ensuit que les recueils de lois ne cessent de grossir à mesure que la vérité disparaît. » (Ernst Jünger) – Le droit ne s’établit plus aujourd’hui que sur le pouvoir de nuisance.

« L’homme concret est devenu l’individu abstrait que seul ses droits définissent. » (Hervé Juvin)

« Les paysans russes, après avoir été affranchis par le tsar Alexandre II, vécurent longtemps plus difficilement qu’avant, parce que les propriétaires terriens n’étaient plus obligés de répondre d’eux …  Les conventions sociales constituent des obligations beaucoup plus fortes que n’importe quel droit. » (Hermann von Keyserling)  – Que droit et réforme aillent souvent à l’encontre de leurs objectifs prétendus, c’est bien évident. Mais il faut bien justifier nos députés et satisfaire les braillards et braillardes.

« Les ‘droits de la femme’ sont les devoirs de l’homme. » (Karl Kraus)

« A mesure que la lutte pour les droits de l’homme gagnait en popularité elle perdait tout contenu concret, pour devenir finalement l’attitude commune de tous à l’égard de tout, une sorte d’énergie transformant tous les désirs en droits. Le monde est devenu un droit de l’homme, et tout s’est mué en droit : le désir d’amour en droit à l’amour, le désir de repos en droit au repos, le désir d’amitié en droit à l’amitié, le désir de rouler trop vite en droit de rouler trop vite, le désir de bonheur en droit au bonheur, le désir de publier un livre en droit de publier un livre, le désir de crier la nuit dans les rues en droit de crier la nuit dans les rues… » (Milan Kundera)

« Le droit tend à se résoudre en caisse enregistreuse du self-service normatif (versant des idéaux du sujet moderne auto-fondé) et en une sorte de Grande Glose de la Science (versant des idéaux scientistes de notre époque). » (Pierre Legendre)

 « Plus la sexualité est libre, plus la loi pénale  encadre de près les comportements irrespectueux … La morale sexuelle est libre, elle a perdu sa sévérité antérieure, mais l’univers social en gestation ne s’annonce guère pour autant sous un jour ludique et euphorique. » (Gilles Lipovetsky) – Et de même pour tout. Fausses libertés, destinées à accroître le contrôle des dominants.

« Si la société temporelle est le Tout dont l’individu reçoit tout ce qu’il est, comment celui-ci aurait-il en face d’elle aucun droit. » (cardinal Henri de Lubac) – Caractéristique d’une société  impérieusement laïque.

« Il est patent que le droit est devenu le prolongement de la guerre économique, par d’autres moyens. Cette extension mondiale du système normatif américain, consentie par ses acteurs aveuglés par un soft power efficace, a accouché de la doctrine d’extraterritorialité qui consiste à appliquer à un acteur économique une loi d’un autre État, ce qui revient à l’assujettir au-delà de ses frontières. La globalisation a ainsi fourni les prétextes et créé des appâts qui allaient permettre de sanctionner les concurrents malheureux. (Olivier de Maison Rouge – sur l’impérialisme américain) 

« Chaque relâchement justifiant et appelant le suivant … les gouvernements sont incités à se faire valoir par les ‘nouveaux droits’ qu’ils accordent aux individus et aux groupes.  Ces derniers, faibles et déliquescents,  ne cessant de pleurnicher.  Changement permanent des lois et extension continue des droits individuels laissent les sociétés européennes exposées au vertige d’une vie sociale privée de toute règle collective. » (Pierre Manent)

« ‘En rompant avec l’idée d’un ordre naturel fondé dans une loi qui est celle-là même de l’ordre du monde et prescrit à chacun ce qu’il doit être’, l’homme moderne se conçoit comme seule source des valeurs. ‘Le droit est alors enraciné dans l’idée que le sujet humain se fait de lui-même, et non plus dans l’objectivité d’un ordre cosmique’. » (Pierre Manent – citant A. Renaut)

 « Le concept de société décente n’est pas nécessairement lié au concept de droits. Même une société sans concept de droits peut développer des concepts d’honneur et d’humiliation. » (Avishaï Margalit) – Une morale des droits (l’ai le droit d’obtenir ceci ou qu’on ne me fasse pas cela) est autre qu’une morale des devoirs (j’ai le devoir d’accorder ceci ou de ne pas faire cela). La seconde est fondamentalement et pratiquement supérieure. Il est clair que nous sommes passés de la deuxième à la première, et ce n’est pas un progrès ; d’autant plus qu’une morale des devoirs peut coexister avec une morale des droits alors qu’une morale des droits poussée à l’extrême éteint infailliblement une morale des devoirs.

« Fonder les droits de la personne sur la prétention que l’homme n’est soumis qu’à la loi de sa volonté et de sa liberté, c’est en faire des droits proprement divins, donc infinis échappant à toute mesure objective, refusant toute limitation. » (Jacques Maritain)

« Le fâcheux est de dire au pourceau humain ou à l’âne couvert d’une figure humaine (car c’est une arche de Noé que notre humanité) : Tu as des droits absolus à montrer aux gens ta bassesse ou ta stupidité. » (Charles Maurras)

« Le droit actuel stipule que toute revendication est légitime et doit être satisfaite, que sinon il y a injustice et dol … Il s’agit pour le droit d’être en mesure de corriger toutes les insatisfactions qui peuvent trouver à s’exprimer dans notre milieu social … c’est ce que les juristes appellent la nécessité pour le droit de se conformer à l’évolution des mœurs … Le droit est mis au service de l’accomplissement de la satisfaction. Ce qui y fait obstacle est balayé comme politiquement et moralement incorrect. Et n’a pas d’audience … Le droit vient susciter, pour ne pas dire imposer, des caprices invraisemblables. » (Charles Melman)

« L’égalité complexe devient la source d’une demande incessante et toujours plus complexe d’égalité, mais cette égalité est condamnée à être frustrée face à toutes les demandes concurrentes … On est passé au corporatisme des droits … au guichet des droits … La maxime reine est désormais ‘à chacun selon sa revendication.’ » (Yves Michaud)

« Il se produit ainsi et se développe une ‘moralisation du monde’. Pas au sens, on s’en doute, où le monde deviendrait meilleur et plus moral, mais au sens où il est constamment vu, vécu et traité sous sa dimension morale. » (Yves Michaud – sur la floraison des droits, des réclamations, des lamentations, des dénonciations…) – Epanouissement de l’hypocrisie.

«Le nombre des normes et des acteurs s’est considérablement accru. Les lieux où se dit le droit se sont multipliés (avec toutes ces cours et ces instances nouvelles). La privatisation des normes fait son chemin au fil des nouveaux besoins et de l’élaboration de nouvelles chartes (écologiques, éthiques), de la création de labels (commerce équitable) et de codes locaux de bonne conduite (règles de gouvernance, de bonne conduite, de responsabilité sociale. » (Yves Michaud)

« Notre incapacité à  appréhender la nouvelle situation (l’actuelle) avec la tyrannie des bons sentiments, avec la politique de l’émotion et de la compassion, avec la vision morale du monde ; avec la tyrannie de la bienveillance … L’appartenance à une communauté politique se construit sur le renoncement réfléchi et obligé à certaines particularités pour asseoir la souveraineté collective, que les droits sont les corrélats des devoirs assumés, que le bien commun présuppose ces renoncements … Si nous voulons que le mot citoyen garde le sens qu’il a pris depuis les théories du contrat social, il nous faut en finir avec la bienveillance, la compassion et le moralisme et revenir aux conditions  strictes de l’appartenance à une communauté républicaine. » (Yves Michaud – Contre la bienveillance)

« Aux yeux des libéraux culturels, une revendication ‘sociétale’ ne tire pas sa légitimité du fait qu’elle est fondée sur des arguments moraux, philosophiques, psychologiques ou anthropologiques particulièrement solides et convaincants (idée qui n’aurait d’ailleurs guère de sens dans la perspective de leur relativisme moral et culturel). Elle n’est légitime que pour autant qu’elle contribue à ouvrir un ‘nouvel espace de droit pour tous’ (droit à la mobilité pour tous, de s’installer où bon nous semble pour tous, de visiter les peintures rupestres de Lascaux pour tous, à la procréation pour tous, au mariage pour tous, à la médaille de la Résistance pour tous…). » (Jean-Claude Michéa)

« Chaque fois que progresse la modernisation marchande de la vie, on entre dans la tyrannie du droit … En détruisant systématiquement les traditions et les coutumes qui étaient l’horizon historiquement donné des transactions quotidiennes, le système capitaliste tend progressivement à ne laisser aux individus, pour régler leurs différents litiges, que deux modalités majeures : la violence et le recours au tribunal. » (Jean-Claude Michéa)

« Ce ‘droit de tous sur tout’ (prenez vos désirs pour des réalités) a, évidemment, pour corrélat logique, nul n’étant décidé à céder sur son propre désir, le droit de tous à se plaindre de tout … Le projet d’un monde où chacun aurait le droit de ‘vivre sans temps morts et de jouir sans  entraves’, porte inévitablement avec lui son complément pratique : la guerre de tous contre tous par avocats interposés. » (Jean-Claude Michéa – citant Thomas Hobbes)

« Ce que la gauche moderne appelle avec un bel enthousiasme darwinien ‘l’évolution des mœurs’ (comme s’il s’agissait là d’un double de l’évolution biologique sur laquelle les humains n’auraient aucune prise). La pente naturelle du Droit libéral est, par conséquent, de s’aligner automatiquement sur la ‘nécessité’ des faits, en écartant systématiquement toute interrogation morale et philosophique sur cette supposée nécessité … condamné à une fuite en avant perpétuelle … ce droit de ‘tous pour tout’ (principe même selon Hobbes de la guerre de ‘tous contre tous’) … Du fait de sa neutralité axiologique, le Droit libéral ne peut s’adosser à aucun principe philosophique d’auto-limitation … Cette légalisation perpétuelle de l’illégalisme … Etablissement du droit par le fait : dépénalisons l’usage du cannabis puisque cet usage est déjà massivement répandu dans la jeunesse, pourquoi ne pas dépénaliser la fraude fiscale, le dopage des sportifs de haut niveau… ? » (Jean-Claude Michéa)

« Cette ‘guerre de tous contre tous’ qui est la vérité ultime du droit ‘égalitaire’ de tous sur tout et de la situation de concurrence généralisée qui en est la conséquence inéluctable … La simple logique du droit égalitaire conduit ainsi à ouvrir un espace spécifique, fondé sur la revendication de ce qui est dû inconditionnellement à chacun, au sein duquel le don et la morale sont nécessairement neutralisés ou mis entre parenthèses. » (Jean-Claude Michéa) – Nous y sommes.

« Comme tout rapport de force est par définition provisoire, on ne peut jamais exclure, dans une société dont le droit se veut axiologiquement neutre … que ce qui est aujourd’hui stigmatisé comme un vice nauséabond ne sera pas glorifié demain, à la faveur d’un nouveau rapport de force, comme une vertu éminemment citoyenne ; et réciproquement. » (Jean-Claude Michéa) – Pédophilie…

« Libéralisme culturel et libéralisme économique ne sont que les deux faces du même projet historique … Une société libérale est travaillée en permanence par une ‘dynamique révolutionnaire’ (celle de l’accumulation indéfinie et sans limite du capital), qui la porte de façon inévitable à déployer …  toutes les possibilités inscrites dans son logiciel initial et donc à noyer progressivement dans les ‘eaux glacées du calcul égoïste’ toutes les valeurs qui paraissaient encre évidentes et sacrées aux yeux des générations précédentes (le’ monde bouge’, slogan publicitaire) … Il va devenir pratiquement impossible d’opposer la moindre objection cohérente et recevable à quiconque plaide pour l’introduction incessante de ‘nouveaux droits’ … Il ne peut donc plus exister la moindre base légitime – c’est-à-dire qu’on ne puisse aussitôt diaboliser comme ‘conservatrice’, ‘réactionnaire’ ou ‘phobique’ – pour endiguer le déferlement continu des nouvelles revendications sociétales (le droit d’exiger qu’un homme est réellement une femme, qu’un blanc est réellement un noir … Pourquoi ne pas connaître à la fois la légalisation du cannabis et l’interdiction du tabac, la pénalisation simultanée de  l’homophobie et de .l’islamophobie) … Aucune manière de vivre ne saurait être tenue pour supérieure à une autre … C’est pourquoi, tôt ou tard l’économie de marché finit inévitablement par apparaître comme la seule religion possible d’une société axiologiquement neutre. » (Jean-Claude Michéa – s’inspirant de, et citant, Marx)

« Entre deux prétentions désormais considérées comme juridiquement égales, poursuivait Marx, c’est inévitablement la force qui doit trancher. » (Jean Claude Michéa – citant  Capital, livre I, troisième section, chapitre I) – Marx n’était donc pas un Gogo naïf. Il serait bien dépaysé en notre temps.

« Reconnaître, à côté des droits naturels, inaliénables et imprescriptibles de choisir son sexe et sa couleur de peau, le droit pour tout individu de décider, en son âme et conscience de la ‘date de naissance’ qui convient le mieux à son ressenti personnel … Droit qui pourrait même, éventuellement, se voir élargi au ‘lieu de naissance’ (à l’instar des immatriculations des automobiles). » (Jean-Claude Michéa) – Ce qui donne l’occasion au même auteur de soulever la question délicate du calendrier de référence, « puisque l’idée, hélas encore trop répandue de nos jours, selon laquelle nous serions réellement en ‘2018’ ne peut évidemment avoir de sens que dans une perspective outrageusement chrétienne (voire islamophobe) et relève donc, à ce titre, d’un préjugé typiquement postcolonial et ethnocentrique … sans se cacher qu’il est toutefois peu probable que les élites religieuses de la planète réussissent à s’accorder pacifiquement sur le principe d’une divinité commune. » – Heureusement, l’habile auteur a une autre solution… Trouver une date de départ de l’ère de la mondialisation heureuse. Bravo et merci à lui.   

« La justification des lois et pratiques anti-familiales (féminisme outrancier, mères porteuses, mariage pour tous, adoption par tous, euthanasie…) est invariablement le droit individuel, au  mépris des autres droits, de la famille, de la communauté … Donner à chacun des membres de la famille des droits est une arme efficace pour faire de la famille une simple organisation signataire du contrat social … Lorsqu’on adjuge des droits uniquement à l’individu, non seulement on crée un déséquilibre dangereux et contraire aux intérêts de l’ensemble, mais on ouvre également la porte à la décomposition sociale et à l’état de ‘homo hominis lupus’  » (Thomas Molnar) – Pour la décomposition sociale, l’Occident fait la course en tête..

« Le ‘Pour-toussisme’ a encore frappé. Le sésame de la modernité. » (Elizabeth Montfort – à propos de l’extension illimitée de la PMA) – Belle expression reflétant bien la stupidité de notre temps.

« …Il y a longtemps que les démocraties ne savent plus repousser les rafales de demandes de droits particuliers et de protections catégorielles qui se soldent par des répressions et des persécutions… » (Philippe Muray – sur le déferlement du sentimentalisme et du judiciarisme)

« …La société du ‘droit aux droits’ … Jamais la liberté n’a été plus haïe. De plus en plus de maniaques travaillent du droit comme on travaillait du chapeau… Des droits à quoi ? Pour quoi ? … Les droits, au pluriel, se sont atomisés en communautés, en groupes de réclamations, en sectes de revendication, en mouvements de récrimination. » (Philippe Muray)

« …La recherche et la conquête de nouveaux droits pour de nouvelles catégories de population est l’aventure illimitée et quasi mystique du nouveau siècle… » (Philippe Muray)

« L’homme s’ébroue dans le droit. L’homme aime le droit. Il l’interroge, le harcèle et le presse comme un citron … De savoureuses batailles de procédure qui débouchent sur de nouveaux droits. Lesquels entraînent de nouvelles surveillances, de nouveaux délits, de nouvelles sanctions … Il s’agit sans cesse de ‘se mobiliser’, de ‘déchirer le voile du silence’, de ‘lever un tabou’, de ‘briser ‘l’hypocrisie des conventions publiques’. Cette quête est sans fin. C’est le roman du nouveau monde. » (Philippe Muray)  

« Tandis que les libéraux des démocraties d’Europe occidentale envisageaient les détails les plus labyrinthiques des droits des femmes et des homosexuels, ils continuaient à défendre la venue de millions de gens qui, eux, ne comprenaient même pas qu’on ait pu un jour parler de droits des femmes ou de droits des homosexuels. » (Douglas Murray)  – Le père Ubu à l’œuvre.

 « Délimitation des frontières du ‘tien’ et du ‘mien’. » (Philippe Nemo)

« L’injustice ne se trouve jamais dans des droits inégaux, elle se trouve dans des droits égaux. » (Nietzsche)

« Plus les droits s’élargissent et moins le lien social se consolide. » (Denis Olivennes)

« Le propre de l’individualisme libéral-libertaire est d’instituer des droits identiques pour tout un chacun, mais dont on sait d’expérience que quelques-uns seulement pourront jouir. » (Paul-François Paoli) – Mais cela permet de développer l’envie, donc la division de la société.

« ‘Les américains tendent à confondre droits et intérêts’ … La multiplication des droits de tous ordres qui ne sont souvent rien d’autres que des intérêts maquillés. » (Paul-François Paoli – citant Francis Fukuyama)

« Le droit a commencé par la force d’individus isolés, il se réalise maintenant par la force de la collectivité, mais c’est toujours la force. » (Vilfredo Pareto)

« A quoi sommes-nous accoutumés à l’ère technique ? A revendiquer constamment et à en appeler à nos droits. Nous croyons avoir le droit d’exploiter le monde entier, nous qui existons maintenant sans tenir compte de ceux qui viendront, nous croyons avoir le droit d’abuser de ce que le travail assidu et inconscient des soleils et des étoiles a accumulé depuis des milliards d’années … Nous ne nous demandons pas non plus dans quel but nous gaspillons tout cela. Nous n’en savons rien. » (Jan Patocka)

« Chaque monde sera jugé sur ce qu’il a considéré comme négociable et non négociable. » (Charles Péguy)

« Le droit ne fait pas la paix, il fait la guerre. Et il n’est pas souvent fait par la guerre, mais il est encore moins souvent fait par la paix. Dés qu’un point de droit apparaît dans le monde, il est un point d’origine de guerre. » (Charles Péguy – L’Argent) – Entre particuliers comme entre collectivités.

« Derrière l’hymne aux droits individuels se cache la volonté d’en finir avec tous les droits collectifs. C’est le triomphe du minoritarisme. Chaque minorité, aussi petite soit-elle, a des droits qui s’imposent aux autres, donc à la majorité. C’est ainsi que le monde anglo-saxon mène un combat sans relâche contre le modèle français, contre le principe de la laïcité et même de la république. Il faut lire les charges à répétition du ‘New York Times’, très représentatif des milieux bien-pensants de la côte Est, de Wall Street et de la Silicon Valley. » (Natacha Polony) – Avec la complicité traitresse des autorités européennes, de l’oligarchie française et de son journal de référence.

« Sous l’influence du multiculturalisme, du néoféminisme et du militantisme LGBT, la sexualité est devenue l’obsession de l’Etat et de sa législation … Notre droit est chaque jour davantage envahi de normes sexuelles … Il n’est pas un domaine du droit qui ne soit envahi par l’inflation de ‘la lutte contre’. » (Anne-Marie Le Pourhiet)

« Nous assistons à une activité de multiplication et de redéfinition des droits, attachée à mettre des droits, du droit, de la règle de droit et de l’idéal juridique dans tous les circuits de la société, à s’adapter à tous les mouvements et à les anticiper. Ainsi le droit de la famille et les mentalités et moralités nouvelles, le droit de la propriété et les propriétés immatérielles liées aux nouvelles technologies, les comités de sages réunis au nom de la bio-éthique, les lois pour réglementer les limites de la corruption, pour interdire aux historiens de falsifier l’histoire (afin de  permettre de la falsifier légalement !), le droit du travail qui tend à devenir flexible comme le travail, la pratique du ‘contrôle de constitutionnalité’ et la soumission au pouvoir des juges … La transformation du droit en idée du droit et des parties, bénéficiaires du droit et combattantes pour leurs droits, en individus propriétaires d’un droit … Suppression de tout intervalle entre le droit et le fait … D’un côté, le droit vient délester l’Etat de la politique dont il a délesté le peuple ; de l’autre il vient coller à toute situation, à tout litige possible, le décomposer en éléments et transformer les parties en litige en acteurs sociaux … identification croissante du réel et du rationnel, du juridique et du savant, du droit et d’un système de garanties qui sont d’abord les garanties du pouvoir étatique, l’assurance toujours renforcée de son infaillibilité, de l’impossibilité qu’il soit injuste, sinon par erreur, une erreur dont il ne cesse de se garantir par la consultation incessante des experts sur la légitimité de ce qu’il fait. Il y a alors conjonction entre trois phénomènes : la juridicisation proliférante, les pratiques de l’expertise généralisée et celles du sondage permanent. » (Jacques Rancière) – Deux missions complémentaires : dégager les politiques de toute responsabilité, introduire l’agitation, les revendications, le désordre, les conflits perpétuels.

« La société, souverain omnipotent et  arbitraire, est placée ‘hors’ la loi morale, comme son incarnation, sa source ou son interprète exclusif … Les libertés et les droits individuels ne seraient que des privilèges accordés en vertu d’une ‘autorisation’ qui peut être révoquée à tout moment par la société …. Alors que la norme d’évaluation de l’éthique objective est la ‘vie de l’homme’, c’est-à-dire ce qui est requis pour la survie de l’homme en tant qu’homme  … Le ‘truc’ fut le transfert  du concept de ‘droit’ du domaine politique au domaine économique … Où certains hommes sont habilités ‘en vertu d’un droit’ aux produits du travail d’autres hommes (ainsi condamnés aux travaux forcés) … le droit à la propriété … ne signifie pas que les autres doivent lui procurer des biens, le droit de libre expression est de protéger contre la censure … ne signifie pas  que les autres doivent lui procurer une salle de conférences, une station de radio, une presse pour qu’il puisse exprimer ses idées … L’expression ‘droits collectifs’ est une contradiction dans les termes … Un groupe ne peut avoir d’autres droits que ceux qui sont possédés par  ses membres individuels … L’idée que les droits appartiennent aux groupes, pas aux individus signifie que les droits appartiennent à certains hommes et pas aux autres, que certains hommes ont le  ‘droit’ de disposer des autres … Le racisme est la forme la plus abjecte et la plus brutalement primitive du collectivisme. » (Ayn Rand – La vertu d’égoïsme)  –   C’est bien parce qu’ils en assurent la promotion que les gauchistes-collectivistes hurlent si fort au racisme. « Historiquement, la montée ou la chute du racisme a toujours accompagnée celle du collectivisme. »  (même auteur)

« Un droit isolé et absolu devient un cercle vicieux, une succession de représailles. » (cardinal Joseph Ratzinger)

« Au chapitre des droits fondamentaux, dont la liste ne cesse de s’allonger … on doit relever le ‘droit aux fluides’, ingénieuse trouvaille de squatters auxquels on avait coupé l’électricité. » (René Riesel)

« Les droits sont des propriétés appuyées sur la puissance. Si la puissance tombe, les droits tombent aussi. » (Rivarol)

« Ils prenaient leurs souvenirs pour des droits. » (Rivarol – sur les nobles émigrés)

« Les besoins des hommes ne connaissent pas de limites intrinsèques… » (Dominique Schnapper) – En conséquence la course aux nouveaux droits est sans limite.

« Les ‘droits-libertés’, droits limitant le pouvoir de l’Etat, garantissant les citoyens contre le pouvoir de l’Etat, droit à la liberté de pensée, à la liberté d’expression … et les ‘droits-créances’, droits renforçant le pouvoir de l’Etat, assurant les conditions réelles de l’exercice des droits libertés, droit au travail, à l’instruction, au repos, à la santé, à l’enfant … De la citoyenneté formelle à la citoyenneté réelle … A partir du moment où l’Etat intervient pour corriger les conditions sociales d’existence, il ne peut que multiplier les catégories ‘d’ayants droits’. » (Dominique Schnapper) – « Les droits -créances exigent  de partager un gâteau social, lequel diminue avec le nombre. » (Chantal Delsol).

« Détruisez la culture de l’obéissance, déclarez des droits et oubliez les devoirs, disent les conservateurs, et vous obtiendrez la terreur totalitaire. » (Roger Scruton) – Au profit de qui ? Sûrement pas du peuple.

« La vie politique française est déchirée par les revendications des minorités, et les  ‘droits de’ s’effondrent sous la pression des ‘droits à’. » (Alain-Gérard Slama)

« La défense des droits de l’individu est poussée jusqu’à un tel excès que la société se trouve désarmée devant certains de ses membres, et le moment est venu pour l’Occident de ne plus tant affirmer les droits des gens que leurs devoirs. » (Alexandre Soljénitsyne)

« Le droit est trop froid et trop formel pour exercer sur la société une influence bénéfique. Lorsque toute la vie est pénétrée de rapports juridiques, il se crée une atmosphère de médiocrité morale qui asphyxie les meilleurs élans de l’homme. » (Alexandre Soljénitsyne)

« Tout conflit reçoit une solution juridique, et c’est là la sanction suprême. Si un homme se trouve juridiquement dans son droit, on ne saurait lui demander plus. Allez donc lui dire, après cela, qu’il n’a pas entièrement raison, allez lui conseiller de limiter lui-même ses exigences et de renoncer à ce qui lui revient de droit, allez lui demander de consentir un sacrifice ou de courir un risque gratuit… Vous aurez l’air complètement idiot … L’autolimitation librement consentie est une chose qu’on ne voit presque jamais. » (Alexandre Soljénitsyne)

« Aucun règlement juridique, aussi parfait soit-il, ne peut annuler la gravité (et la nécessité) d’une réflexion morale. Ces remarques ne témoignent d’aucun scepticisme à l’égard du droit ni de la moindre volonté de dresser la morale contre le droit. Ce qui m’importe est de dissocier droit et pensée morale, tout en reconnaissant l’existence de liens très étroits entre les deux … C’est une chose de parler d’un ‘droit à l’avortement’ au sens de la capacité légale pour une femme de (pour des raisons pratiques ou de désir) ou d’un ‘droit à l’avortement’ comme expression décisive d’autonomie, comme enjeu concret de l’émancipation des femmes … L’invocation du droit des femmes à avorter comme un principe absolu, tout comme la prohibition radicale dont l’avortement devrait faire l’objet pour certains, a jusqu’ici neutralisé la réflexion morale sur le sujet. » (Monique Canto-Sperber – donnant cet exemple, et dont j’espère ne pas avoir trahi la position équilibrée)

A quoi suis-je légitimement autorisé : « A tout ce dont je suis capable. » (Max Stirner)– Affirmation devenue bien de notre temps.

« Seule l’élaboration d’une syntaxe et d’un vocabulaire parfaitement contrôlés permet de décrire en termes indiscutables des situations humaines toujours floues et ambiguës, donc de réaliser le Droit, et par là même, quelquefois, la Justice. Il n’y a pas de de Droit sans une langue précise, et comprise par tous ceux auxquels il s’applique. » (François Taillandier) – La démolition de la langue permet de faire varier le Droit et la Justice en fonction des intérêts des dominants. C’est bien pratique.

« Notion de droit, cancer de l’âme. Malheur à l’homme à qui tout est dû : il ne reconnaîtra jamais l’éblouissement de recevoir l’inattendu et l’inespéré. Clivage entre ceux qui disent : merci, et ceux qui disent : encore. » (Gustave Thibon)

« L’ère moderne est caractérisée par la montée de ‘l’homo juridicus’, de l’homme qui a des droits, qui ne pense qu’à ses droits, et dont l’orgueilleuse platitude, assise en reine sur l’univers, a désappris cette extase héroïque de l’être qui reçoit et qui conquiert quelque chose de gratuit, de mystérieux et de vierge. Cet instinct des droits tue l’amour : elle en tarit la source la plus profonde qui est la gratitude. » (Gustave Thibon)

« Il y a d’étranges affinités entre l’esprit revendicatif et la mauvaise constitution psycho-physiologique, avec les  sentiments d’infériorité qu’elle entraîne … On sait combien de tels sentiments excellent à se camoufler en idéals … Les mobiles les plus misérables (la paresse, l’envie, la soif de jouir…)  se dissimulent ainsi sous le masque lumineux de la volonté de justice. En d’autres termes, l’incapable et le disgracié demandent à la justice ce que la nature leur refuse … ‘Ce n’est pas juste’ ne signifie que ‘Pourquoi pas moi !’ » (Gustave Thibon) – Combien de jolies femmes chez les féministes forcenées ?

« Le meilleur moyen d’apprendre aux hommes à violer les droits individuels des vivants est de ne tenir aucun compte de la volonté des morts. » (Alexis de Tocqueville)

« Tout système juridique suffisamment complexe sera intrinsèquement injuste favorisant ceux qui ont les ressources permettant de maîtriser son extrême complexité. C’est clairement le cas aux Etats-Unis où ceux qui ont de l’argent peuvent l’emporter sur ceux qui n’en ont pas en les menaçant tout simplement de poursuites. (Emmanuel Todd)  – Contrairement à ce qu’on fait croire aux gogos, le développement forcené du droit entraîne évidemment l’effet d’en réserver le bénéfice aux puissants et aux riches, la profusion juridique n’est pas un outil de libération, mais un outil de domination.

« Le monde ne te doit rien, il était là avant toi. » (Mark Twain)

« La revendication du ‘maximum de droits pour le maximum de gens’ qui constitue selon Jean-Claude Michéa la matrice même du libéralisme, aboutit moins à l’égalité des conditions qu’à la guerre de tous contre tous. » (ouvrage collectif des Veilleurs : Nos limites)

« Les droits des minorités ethniques, sexuelles ou autres, sont également étendus sans limites puisqu’ils se concrétisent par de nouveaux marchés, offrant de surcroît une caution morale au système. » (Dominique Venner)

« Les hommes à courte vue rapportent les droits aux seuls termes de la loi … Or des idées uniformes nées chez des peuples inconnus les uns des autres doivent avoir un fond commun de vérité. » (Giambattista Vico –sur l’universalité de trois coutumes : religion, mariages et sépultures) – Il faut être aussi bête et aussi servile qu’un de nos contemporains pour rapporter exclusivement le droit à la loi, tel Créon.

« Le droit est l’art de savoir des textes et de les appliquer, de les accommoder à notre intérêt … Chercher le ‘juste’ serait trop fatigant. Vous exigez trop. » (Michel Villey)

« L’objet du droit n’est pas de dicter à l’individu des règles de conduite, mais de déterminer un partage des biens et des charges dans un groupe entre plusieurs personnes. » (Michel Villey) – Si on ne peut plus dicter aux gens leur conduite, c’est la fin des dictatures-soft.

« Le droit du sol est né à une époque où les avions n’existaient pas et où les frontières étaient tenues. Les étrangers acceptaient les contraintes de l’assimilation ou rentraient chez eux. Il n’y avait pas 7 milliards d’hommes sur la planète qui rêvaient de vivre en Europe. » (Eric Zemmour)

« Juxtaposition d’individus ne se définissant plus que par leur ‘droit à avoir des droits’. » (? – citant Hannah Arendt) – Sociétés dites modernes .

« A défaut de faire  tendre vers quelque idéal ou de distribuer des richesses, on distribue des droits. » (?)

 « La liberté c’est le respect des droits de chacun, l’ordre c’est le respect   des droits de tous. » (?)

« Le droit a remplacé la morale. » (?)

« Chaque règle de droit peut être regardée comme l’un des remparts ou l’une des frontières dressées par la société pour que ses membres n’entrent pas en collision les uns avec les autres lorsqu’ils agissent. » (?)

« Nous avons créé deux générations de J’ai le droit de…’ » (?)

On n’arrête pas la vague déferlante des droits. « Le droit de ne pas être offensé. » (?) – Les apeuré(e)s, les minables se protègent en construisant des safe spaces.

 

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