250,2 – Différences

– La valorisation des différences ne vaudrait que si elles étaient intégrées à un principe supérieur et les englobant. Elles n’existent aujourd’hui que dans leur vanité revendicatrice. Où un tel principe supérieur pourrait-il se trouver dans nos sociétés éclatées, gémissantes, hurlantes, corrompues ?

– L’indifférenciation conduit toujours au désordre. La rupture de toute hiérarchie, de toute segmentation sociale, plonge l’homme dans l’imitation qui tend à devenir antagoniste, dans l’envie sans frein, dans les oscillations du désir et de la haine, pour finir dans la violence réciproque après avoir commencé dans la fausse fraternité libertaire. « L’égalité qui sépare. Plus les différences s’atténuent, plus les rivalités s’exaspèrent. » (Gustave Thibon)

– « L’entassement des hommes, comme celui des pommes, produit la pourriture. » (saint Dominique ?) – Il faut séparer les peuples si on veut qu’ils ne se battent pas. Vieil enseignement de toute l’histoire qu’on rejette aujourd’hui comme toute sagesse.

– Pourquoi sommes-nous incapables de penser la différence autrement qu’en termes d’inégalité ? La stupidité actuelle (c’est-à-dire la propagande totalitaire) veut promouvoir l’idée d’égalité (certes pas sa réalité !) en même temps que le respect des différences.

– On confond, mais c’est une tactique volontaire pour asservir tout le monde, différences et discriminations, inégalités et différences, « ce qui permet, entre autres, de dénoncer comme ennemis de l’égalité tous ceux qui sont attachés à la différence des sexes. » et « de considérer toute différence sexuelle comme une discrimination socialement organisée. » – Excellentes opérations d’intoxication !

– « Supprimer l’éloignement tue. » (René Char) 

« Les hommes naissent différents ; ils perdent leur liberté sociale et leur autonomie lorsqu’ils s’efforcent de ressembler les uns aux autres. » (David Riesman)

-« Ce ne sont pas les différences qui entraînent les hommes dans des conflits mortels, c’est la perte de ces différences. » (René Girard) 

« Là où la différence fait défaut, c’est la violence qui menace. » (René Girard)

 ——————————————————————————————————————————-

« La pluralité est la loi de la terre. » (Hannah Arendt)

« Comme le dit L. Kandel, derrière la revendication du droit à la différence se profile celle d’une différence des droits. » (Elisabeth Badinter – à propos d’un certain féminisme) – Elle fait plus que se profiler. Les hommes n’ont plus que le droit de la fermer et de s’excuser sans cesse.

« Peu à peu s’instaure la dictature de l’identique. ‘Tous pareils’ devient l’injonction souveraine. Tout y passe : la mode évidemment, les médias trop unanimes, la morale en quête de consensus plutôt que de vérité. » (père Alain Bandelier)

« Selon Freud, peu de différences mène au racisme, beaucoup de différences en éloigne. » (Roland Barthes) – Là, on peut tout dire, et ceci et cela.

« L’initiative est du maître de la Vie, de Celui qui sait l’existence des humains impossible sans la différenciation. Un processus douloureux sans lequel le quotidien n’est que chaos, fusion et confusion, enfer. Pourquoi affirmer que l’initiative est de Dieu ? parce que, spontanément, personne ne sortirait de la fusion qui équivaut – dans la représentation que nous avons tous du séjour ‘in utero’ – à la protection contre la souffrance et la solitude … Le père de la parabole (l’enfant prodigue) laisse partir le fils, ‘loin… au loin’ … la dé-fusion … La différenciation n’est pas le but, elle vise autre chose : elle est le passage obligé vers mon unification … C’est comme au musée : on ne voit pas le tableau tant qu’on a le nez dessus ; il faut reculer. La distance transforme le regard. » (Lytta Basset)

« Le rêve de la pluralité, c’est que les différences s’échangent comme des qualités positives. Tandis que ce qui triomphe toujours dans l’échange des différences, dans le dialogue, c’est l’échange et l’addition des qualités négatives. La fusion tourne toujours à la confusion, et le contact à la contamination … C’est une des formes du principe du Mal qu’il procède toujours plus vite que le bien. » (Jean Baudrillard)

« Celui qui est le maître des symboles universels de l’altérité et de la différence, celui-là est le maître du monde. » (Jean Baudrillard)

« Le racisme n’existe pas tant que l’autre est Autre, tant que l’Etranger reste étranger. Il commence d’exister quand l’autre devient différent, c’est-à-dire dangereusement proche. C’est là que s’éveille la velléité de le tenir à distance. » (Jean Baudrillard)

« Après les Droits de l’homme il faudrait instituer les Droits de l’Autre. C’est déjà fait d’ailleurs : c’est le Droit universel à la différence. Orgie de compréhension politique et psychologique de l’autre, résurrection de l’autre, là où il n’y en a plus. Là où était l’autre est advenu le même. » (Jean Baudrillard)

« C’est la différence elle-même qui est une illusion réversible. Nous l’avons portée aux quatre coins du monde, elle nous revient méconnaissable, islamique, intégriste, raciste, elle nous revient comme altérité irrationnelle, irréductible, et c’est bien fait. » (Jean Baudrillard) – Bien fait pour la stupidité chronique de l’Occident.

« Le clonage mental précède de loin le clonage biologique. C’est l’acquis aujourd’hui qui nous clone culturellement sous le signe de la pensée unique. C’est par les idées, le mode de vie, le milieu et le contexte culturel que les différences innées s’annulent le plus sûrement. . C’est par le système de l’école, des média, de la culture et de l’information de masse que les êtres deviennent copie conforme les uns des autres. Clonage de fait, clonage social… » (Jean Baudrillard) 

« L’entreprise moderne d’un monde indifférencié, le nôtre, qui ne peut qu’exterminer toute espèce de singularité ou de différence … Cette preuve éclatante d’une foi intense qui suscite une jalousie féroce chez ceux qui l’ont perdue. » (Jean Baudrillard – à propos de l’extermination des Indiens par les Espagnols qui ne pouvaient pas supporter un peuple qui va jusqu’au sacrifice humain dans son rituel religieux) – Sans doute existait-il aussi quelques raisons moins ambiguës. Mais le raisonnement de l’auteur (si élargi) reste pertinent. La foi perdue ne saurait supporter la foi vivante.

« Différence ne vaut pas condescendance ; au contraire : l’expérience de l’altérité est la condition de tout émerveillement ; il faut que tout ne soit pas identique pour que mon attention trouve de quoi s’étonner. » (François-Xavier Bellamy)

« Visant à l’origine les traitements injustement appliqués à tel ou tel individu ( ou catégorie de), le concept de discrimination en vient à stigmatiser toute forme de distinction entre les êtres. » (Alain de Benoist)

« ‘La différence des sexes est la différence des différences. Elle fonde les autres et son déclin accompagne une désymbolisation généralisée’ (Michel Schneider).  Croire que la différence de sexe biologique ne concerne que la sphère génitale est une autre erreur majeure de l’idéologie du genre. Les caractéristiques sexuelles affectent en réalité la manière dont les individus se comportent et perçoivent le monde. » (Alain de Benoist)

« L’universalisme … qui, en tous temps et en tous lieux cherche à faire prévaloir ce que j’ai appelé l’idéologie du même, l’idéal de la Mêmeté. L’homogénéisation du temps, c’est l’arrêt de l’histoire ; l’homogénéisation de l’espace, c’est l’unification du monde et l’unification de l’humanité. Tous ces derniers siècles nous avons assisté à la montée de l’indistinction dans tous les domaines. L’indistinction, c’est la mort. » (Alain de Benoist)

« Nous savions depuis longtemps que le ‘droit à la différence’ déboucherait un jour sur la ‘différence des droits’. Nous y sommes. » (George Bensoussan) 

« Juxtaposer des différences  inconciliables (comme le fait l’école) c’est détruire la cohésion. » (Corinne Berger – à propos des élèves dits en situation de handicap)

« L’œcuménisme est réalisé en pratique par l’Antéchrist sous la forme d’un effacement des différences et d’un syncrétisme où la vérité est perdue : ‘Le Christ a apporté le glaive ; moi j’apporterai la paix’. Le projet de Dante d’une unification du monde dans une ‘libre théocratie totale’. Le rêve qui s’évanouit dans une fumée nauséabonde. » (Alain Besançon – reprenant Soloviev et la courte relation sur l’Antéchrist des Trois entretiens) – La tentative prométhéenne d’abolition des différences, toujours catastrophique,  toujours échouée, sans cesse renouvelée.

« Les privilèges sont encore plus difficiles à accepter dans une société d’égaux. Plus les différences s’estompent, plus celles qui subsistent paraissent insupportables. » (Raymond Boudon) – L’égalité forcenée mène à la guerre de tous contre tous.

« Le principe de tolérance s’applique avant tout à ceux dont la différence est perçue comme neutre ou positive, ou à ceux dont la différence est perçue comme négative mais ascriptive (héritée et non acquise, donc irresponsabilité de l’individu). Il s’applique moins à ceux dont la différence est vue comme acquise, négative et génératrice d’effets externes … Drogués, buveurs ou extrémistes sont plus redoutés (ils contredisent des valeurs jugées importantes et sont considérés comme plus ou moins responsables et susceptibles de nuisances) … La différence est d’autant mieux acceptée qu’elle n’est pas négative ; que, si elle est négative, le voisin imaginaire n’en est pas responsable ; et qu’elle n’entraîne pas d’inconvénients, ce critère étant subordonné aux autres … Incidemment, d’après l’enquête, l’importance du racisme en France ou en Allemagne par exemple y apparaît sans commune mesure avec ce qu’on pourrait croire eu égard à l’intérêt que les média accordent à ce thème … Ne pas confondre opinion publique et opinion des média. » (Raymond Boudon – exploitant deux enquêtes européenne et mondiale basées sur le thème : Quel voisin redouteriez-vous d’avoir ? et exploitée par groupe d’âge et niveau d’instruction – Pour référence voir l’ouvrage Déclin des valeurs de cet auteur)

Traditionnellement « la puissance créatrice est une puissance de séparation : après avoir séparé lumière et ténèbres au premier jour, ll (le Dieu de la Genèse) crèe au second le firmament qui a pour fonction de séparer eaux supérieures et eaux inférieures. » (Rémi Brague) – La séparation a toujours pour but la distinction, la discrimination (discriminer), base de toute science, la sortie du chaos. Ce pourquoi pour maintenir le chaos si profitable il faut empêcher toute distinction, baptisée discrimination.

« Le modèle de la ressemblance va de concert avec l’éradication du désir.. » (Annie Le Brun)

 « La société petite-bourgeoise est une dictature parce qu’elle refuse de distinguer, étant elle-même indistincte. Le chapitre d’Hannah Arendt sur la société sans classe, ‘A classless society’ dans les ‘Origines du totalitarisme’, analyse de façon magistrale …  les liens entre indifférenciation sociale et culturelle d’une part, totalitarisme d’autre part … Nivellement, indifférenciation, indistinction dont les affinités avec le despotisme ne sont plus à démontrer. » (Renaud Camus)

« Il faut normaliser l’homme … pus de races, plus de classes, plus de sexe, plus de nations, plus de citoyenneté bien entendu, car plus de différences entre citoyens et non citoyens … Le mot ‘diversité’ signifie maintenant le contraire de ce qu’il voulait dire … Elle est devenue le plus redoutable instrument du ‘Même’, du normalisé, de l’égalisé, aplani, écrasé, malaxé, broyé ‘produit’ … La discrimination qui fut des siècles durant le nom d’une des plus hautes et des plus nobles qualités de l’esprit est devenue celui du crime entre les crimes. » (Renaud Camus)

« Dans les sociétés occidentales, l’absence de différenciations a pour conséquence une indifférence généralisée, une absence de fierté collective, l’occultation de tout jugement de valeur, de conviction, ce qui est finalement la voie vers le nihilisme. » (Cornelius Castoriadis, approx. – La montée de l’insignifiance) – De quoi être fier !

« Notre société est égalitaire et injuste ; elle devrait être inégalitaire et juste … La nature est une prodigieuse génératrice d’inégalités … On sait d’ailleurs ce que l’association du ‘même’ produit génétiquement : des tares. La différence est donc la reine de la nature. » (Frédéric saint Clair)

« Cultiver sa différence ou approfondir sa communion. » (Paul Claudel)

« La standardisation est le cimetière du rêve. L’horreur absolue, le pire des cauchemars n’est-il pas de découvrir les mêmes émotions, les mêmes images, les mêmes désirs, les mêmes pensées dans la tête de masse d’individus ? Dans l’enfer de l’indifférenciation, l’individu découvre qu’il n’est plus qu’un mécanisme sur lequel agissent quelques bons leviers. L’individu n’est plus unique. Il est produit en série. C’est la mort du moi. » (Raphaël Debailiac)

« Dieu sépara la lumière des ténèbres … Le soir vint puis le matin … Et il sépara les eaux d’avec les eaux … Que les eaux se rassemblent et que le continent apparaisse … Que les luminaires servent de signes pour distinguer le jour de la nuit, pour marquer les saisons les jours et les années … Et il vit que cela était bon … Romulus prend un soc de charrue et trace le ‘pomerium’, délimitation sacrale et inviolable du Palatin. » (Régis Debray – partant de Genèse I – complété) – La limite, la séparation, c’est la sortie du tohu-bohu, du chaos, de l’indifférenciation mortelle.

« Aller à la rencontre de qui, si on est tous les mêmes ? Si on est tous les mêmes, il n’y a plus d’autre … Il devient de plus en plus compromettant d’être soi-même, de ne pas être comme tout le monde.  » (Gérard Depardieu)

« Le ‘narcissisme des petites différences’ dit que plus les peuples sont proches, par le niveau de développement notamment, plus ils ont de chances de se haïr (rivalité franco-allemande, Hutus et Tutsis, ex-Yougoslavie…) La mondialisation a réalisé la proximité, ferment du narcissisme des petites différences. » (Dostaler et Maris) – Contrairement à une vision bornée et à la propagande dictatoriale, il faut séparer les peuples si on veut éviter des catastrophes ; mais le veut-on ?

« De même que la référence à la différence sexuelle s’estompe, la référence à la différence générationnelle fait de moins en moins sens pour les individus postmodernes … Mettre celles-ci en cause c’est jouer avec le feu puisque c’est donner à la dérégulation libérale l’occasion de s’exercer dans le champ symbolique. » (Dany-Robert Dufour)

« Si les avocats de la différence réclament pour elle à la fois l’égalité et la reconnaissance, ils réclament l’impossible. » (Louis Dumont) – « Les revendications égalitaires expriment  une demande de reconnaissance ‘équistatutaire’, elles réclament la fin d’une discrimination, l’instauration d’une règle d’indifférenciation. » (Vincent Descombes) – « Donc tout sauf la revendication d’une différence effective … Contrairement à beaucoup d’affirmations, une démocratie pluriculturelle ou simplement biculturelle, est au sens strict une contradiction dans les termes. » (Stéphane Vibert) – Mais au royaume du n’importe quoi, il n’existe plus de contradictions, le blanc est comme le noir, et aussi comme le violet ou le jaune…

« La crise mimétique est la perte de toute différence culturelle. Et c’est justement cette perte des différences qui définit le monde moderne comme une crise sacrificielle au ralenti. La violence ronge peu à peu les différences qui structurent la communauté. » (Paul Dumouchel – sur les thèses de René Girard)

« Nos sociétés sont indifférenciées même si – ou plutôt la preuve en est que – l’on ne cesse d’y dénoncer les inégalités : l’indifférenciation n’implique aucunement l’uniformisation ou l’égalité effective, mais la redondance, la trivialisation des relations. L’indifférenciation, c’est aussi l’indifférentisme libéral : tout se vaut, rien n’a en soi d’importance ni ne mérite d’être préféré ; l’indifférenciation, c’est aussi l’indifférence aux valeurs, c’est la mort du sens …  Sans repères extérieurs objectifs à eux-mêmes pour orienter leurs regards et leurs actes, et sans obstacles culturels … pour les séparer, les hommes s’accrochent obstinément aux pas de leurs semblables. Tous avancent, pensant que l’autre sait où il va. » (Jean-Pierre Dupuy)

« Les sociétés (dites) évoluées accordent une plus grande valeur à ce par quoi les hommes se différencient les uns des autres, à leur ‘identité du je’, qu’à ce qu’ils ont en commun, leur ‘identité du nous’ (famille, village, tribu, corporation, Etat…). Mais cette inversion du rapport ‘je-nous’ ne va pas de soi, ne va pas sans résistances (communautarisme entre autres). » (Norbert Elias)

« Un monde indifférencié, sans classification, est un monde du mélange, du chaos, où les interdits structurants ayant disparu, ne vont finir par prévaloir en définitive que des rapports de force et le ressentiment. Où sont les hommes ? diront les femmes. Où sont les femmes ? diront les hommes. Le mépris n’est pas loin et la haine toujours disponible. » (Eugène Enriquez) – Résultat de la théorie dite du Genre.

« Si je diffère de toi, loin de te léser, je t’augmente. » (Saint-Exupéry)

« Le droit à la différence s’est ainsi renversé en différence des droits puisqu’on a dû éliminer des candidats meilleurs pour faire place à des moins bons au motif que leurs origines sociales les défavorisaient. Victoire posthume de Bourdieu sur l’idéal républicain. Avec les politiques de quota, c’est au nom de l’égalité qu’on instaure une rupture d’égalité puisque les élèves n’ont plus les mêmes chances. » (Luc Ferry – contre la discrimination positive) – Dans notre société avancée, le mérite n’a plus rien à voir. Il s’agit simplement de mettre hors jeu le maximum de meilleurs. 

« N’invoquant le droit à la différence que pour abattre les dissymétries, ils  sont les militants obstinés de l’indifférenciation … Ils ne défendent pas la pluralité contre l’uniformité, mais l’égalité contre la transcendance. Ce ne sont pas des éclaireurs, ce sont des raboteurs … La poltique de la reconnaissance leur permet de couper tout ce qui dépasse … ‘Ils ressemblent à des enthousiastes mais ce n’est pas le cœur qui brûle en eux, c’est la vengeance’. » (Alain Finkielkraut – citant Nietzsche) – Les multiculturalistes.

« ‘Le grand défi lancé à l’âge moderne, et son danger particulier sont les suivants : pour la première fois l’homme affronte l’homme sans être protégé par les différences de situation et de condition’ … Triomphe du principe de similitude …La modernité, c’est ‘l’égalité des conditions’ : non pas la fin de l’inégalité mais sa perception égalitaire. Privilèges et disparités subsistent, sans doute, mais ne sont pas convertis en hiérarchies d’essence … S’il reste des dominants et des dominés, ils ne constituent plus des mondes clos, des castes … le Maître et le Serviteur se reconnaissent l’un dans l’autre … Et c’est justement quand l’Autre est rapproché, débarrassé de l’exotisme qui tout à la fois le désamorce, l’éloigne et le fige, que sa réalité a le pouvoir de me mettre en question … Tant que l’Autre est bouclé dans sa différence, j’échappe à sa prière, à son appel, à sa sommation, bref je suis à l’abri de son altérité. » (Alain Finkielkraut – citant Hannah Arendt)

« Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c’est leur connerie, pas leurs différences. » (Anne Gavalda)

« Cultivez les différences. Nul besoin de cultiver le reste, qui se retrouvera bien toujours. Mais le rare, l’exceptionnel, l’unique, quelle perte pour tous si cela vient à disparaître. » (André Gide) – C’est fait, hélas, sous la dictature féroce des égalitaires, des envieux.  

« Dans la logique du désir objectal, il devrait y avoir moins d’envie, moins de rivalités dans les sociétés égalitaires que dans les autres. Or, clairement, tel n’est pas le cas ! C’est quand les différences entre les hommes s’estompent que les rivalités s’exaspèrent et que l’envie devient ‘tragique’. » (René Girard)

« L’indifférenciation ne fait qu’un avec la violence, la violence est une crise des différences (phénomènes de foule). » (René Girard)

« La tragédie grecque et l’œuvre de Shakespeare ne parlent que de cela : ce ne sont pas les différences qui entraînent les hommes dans des conflits mortels, c’est la perte de ces différences. » (René Girard)

« Dans la logique du désir objectal, il devrait y avoir moins d’envie, moins  de rivalités dans les sociétés égalitaires que dans les autres. Or, clairement, tel n’est pas le cas ! Nous jugeons ‘arbitraire’ toute différence stable, mais nous ne supportons pas l’homogénéité, nous consacrons tous nos efforts à nous distinguer les  uns des autres. » (René Girard)

« Nos sociétés seraient les premières et les seules à s’être donné les moyens, et le luxe, d’abattre les digues qui contiennent le flux de la violence humaine; elles seules libèrent le désir vers un état d’indifférenciation jamais connu auparavant, vers une étrange sorte de non-culture ou d’anticulture que nous nommons précisément le moderne. » (René Girard)

« Le mépris et la détestation sont des signes positifs de liberté, et il serait dommageable pour une société soucieuse de liberté de les refouler au nom d’un prétendu droit à la différence … Comme si aucun choix de vie ne pouvait faire l’objet de mépris, comme si aucune idée ne pouvait être récusée, aucune croyance ridiculisée, aucun goût déclaré mauvais… » (Christian Godin) – Mais personne n’a jamais cru au souci de liberté de nos sociétés, incompatible avec la pratique de la domination.

« Les gouvernants n’ont pas compris que les manifestants reprochaient à cette loi d’interdire les différences. » (Pierre-Yves Gomez – sur la loi dite du mariage pour tous) – Si, si, les rares d’entre eux intelligents ont très bien compris ce qu’ils faisaient (ce qu’on leur demandait de faire) : quand tout est nivelé, il est encore plus facile de dominer, et même d’écraser, simple processus d’accompagnement à la mondialisation.

« La thèse de la ‘privation relative’, l’idée que l’on compare ses revenus et son statut uniquement à ceux qui sont à un ou deux échelons de nous, vers le haut ou vers le bas, a été rendue obsolète par la transparence offerte par les réseaux sociaux et par l’égalitarisme naïf du système éducatif, encourageant l’idée que chaque élève peut devenir ce qu’il voudrait être. » (David Goodhart) 

« Un intellectuel italien a bien mis en évidence le contre-effet du multiculturalisme qui, tout en arborant l’étendard de la différence, fabrique des micro-conformismes encore plus contraignants que ceux de jadis. Comme l’ouvrier réel de jadis n’était respectable qu’à travers son appartenance à une ‘classe’, le jeune beur, la féministe ou l’homosexuel d’aujourd’hui ne se voient reconnus qu’à la condition expresse qu’ils adhèrent à une ‘catégorie’, répudiant du même coup leur singularité personnelle … Prétendant guérir la solitude de l’individu désaffilié, les idéologies de la différence en réalité anéantissent la différence (la différence individuelle). Elles réinventent, à l’échelle d’une minorité l’impérialisme de l’assimilation si souvent décrié. » (Jean-Claude Guillebaud)

« Les différences sont célébrées dans une perspective culturelle, considérées comme contingentes et culturelles et non plus comme biologiques et essentielles. On estime qu’elles n’affectent pas la zone centrale de consensus qui caractérise les mécanismes d’intégration de l’Empire. Ce sont des différences non-conflictuelles, que l’on peut mettre de côté lorsque cela est nécessaire (on reconnaît le fameux ‘vivre ensemble’) … Aux Etats-Unis elles sont célébrées dans le cadre du multiculturalisme et sous couvert d’intégration universelle (jadis, aux Etats-Unis toujours et au début de l’industrialisation et des vagues d’immigration, les différences linguistiques, culturelles et ethniques étaient même des facteurs de stabilisation car on pouvait les utiliser comme une arme pour combattre  d’éventuelles organisations syndicales – Le pouvoir de l’Empire pourrait s’en souvenir). »  (Michael Hardt et Antonio Negri – L’Empire) – Pour L’Empire, voir à la rubrique  Mondialisation, 500, 2

« La démocratie incite paradoxalement les hommes, au nom même du respect de la personne, à la similarité et à l’homogénéité, confondant différence et inégalité. » (Claudine Haroche)

« Le ‘mêmisme’, le dogme de l’interchangeabilité de tous les humains, une idéologie de l’indifférenciation et de l’identité entre tous les humains, idéologie qui leur crée le devoir de faire abstraction de tout ce qui les distingue les uns des autres, de ne surtout pas le dire et de même pas s’en apercevoir. C’est le dogme du ‘tous pareils’ … ‘Celui-ci est moi et je suis lui’, c’est le règne du même … A la source du mêmisme on trouve la thèse gnostique de l’unité première du monde … L’indifférenciation entre la divinité et les hommes se double dans la gnose d’une parfaite indifférenciation entre les humains porteurs d’une âme divine. Etant des parcelles de lumière, ces âmes sont identiques et interchangeables. La différence des corps, des intelligences et des passions est sans importance. Pas plus que la différence des âges, des fonctions, des appartenances : ni adulte, ni enfant, ni maître, ni élève, ni citoyen, ni étranger, ni homme ni femme. Pour la gnose, toutes ces différences sont contingentes, sans conséquence au regard de l’identité des étincelles divines formant les âmes. » (Jean-Louis Harouel) – Mêmisme qui, paradoxalement, peut parfaitement accompagner« Le sentiment gnostique de mépris à l’égard des gens ordinaires, les anciens hyliques. » –  Il serait naïf de croire que l’esprit de la gnose  a disparu de nos jours, qu’il n’inspire pas, en France, la toute-puissante franc-maçonnerie, entre autres sans la conscience de laquelle , en France, les charmantes évolutions sociétales actuelles ne sauraient être décryptées ni les jeux de la politique compris.  

« L’idée que le progrès de l’humanité passe par l’abolition des différences constitue l’indice le plus sûr d’un mode de pensée idéologique … La coexistence de l’unité et de la différence constitue la richesse du monde, comme un tableau est d’autant plus beau qu’il fait ressortir l’unité d’éléments disparates. » (Roland Hureaux)

« Pour l’idéologie la forme la plus simple de la perfection (laquelle est l’objectif de toute idéologie) est, en tous domaines, la pure et simple abolition des différences … Vouloir faire coïncider la complexité du réel avec un schéma simple conduit à découper, charcuter, éliminer, ce qui dans la réalité sociale ‘dépasse’ … le schéma abstrait … L’idéologie détruit et arase. Elle exerce une violence contre un ordre existant, met les choses sens dessus-dessous et, en définitive, les détruit … A la haine de la différence en tant que telle, s’ajoute la haine de ceux qui sont différents . » (Roland Hureaux) – Panorama de la France.

« Il n’y a point d’égalité naturelle. La force, l’industrie, la raison élèvent des différences entre les hommes à chaque pas. » (Joseph Joubert)

« Ce que l’écart préservait, ce que les discriminations encourageaient, certainement dans l’injustice, parfois jusqu’à l’enragement, le libéralisme le dissout dans l’absence, dans ce vide ouaté et confortable… » (Hervé Juvin) – Dans la sinistre uniformité du tous pareils jusqu’à l’explosion de fureur.

« Reconnaître des différences sans éprouver de l‘envie est la première condition de l’humanité supérieure … Chacun ne peut être en quelque sorte ‘tel’ que si les autres sont ‘autrement’ … Une fois qu’on part du postulat de l’égalité on ne peut reconnaître d’autres différences que des différences quantitatives. » (Hermann von Keyserling) – Exclusion de tout ce qui est qualitatif ; humanité standardisée. 

« Pour lutter contre les discriminations nous exacerbons les différences. » (Denis Olivennes)

« C’est le droit à l’indifférence qui affranchit et le droit à la différence qui oppresse. » (parodie de Lacordaire par Denis Olivennes)

« Le droit à la différence et la différence des droits. » (Julien Landfried)

« On observe toujours que les conflits surviennent non pas quand les différences sont au maximum mais quand les conditions se rapprochent … La perte des différences permet la comparaison avec ce qui était auparavant hétérogène et la dévalorisation des statuts devient de ce fait insupportable. » (Serge Latouche)

« Le marxisme, volontairement allié ou non au capitalisme, va de concert avec ce dernier vers un système dans lequel la rationalité techno-économique s’identifie à la folie, dans un mercantilisme total et totalitaire qui tue la vie des peuples en supprimant le droit à la différence. » (Henri Lefebvre)

« Sous l’influence des instances européennes  (bien décidées à tout détruire), requalification de la lutte pour l’égalité en combat contre les discriminations. Désormais, toute prise en considération de la différence est assimilée à une inégalité et toute inégalité à une injustice. Comment la différence des sexes n’aurait-elle pas fait les frais d’un tel amalgame ? … Le genre qui prétend que la dualité sexuelle est construite et peut par conséquent être déconstruite, a bénéficié de ce glissement sémantique. Il est la ‘philosophie’ dont les champions des prétendus discriminés pour leur sexe ou leur orientation sexuelle avaient besoin …  La discrimination est devenue notre grille de lecture exclusive des relations humaines, même là où elle n’a que faire (relation maître / élève, lien amoureux…). » (Bérénice Levet)

« Les Français sont sommés à la fois de ne pas voir la différence et de l’adorer. » (Elisabeth Lévy – sur le multiculturalisme) – « D’un côté, ils brandissent leurs différences comme des étendards et réclament pour elles de la ‘visibilité’, d’ailleurs ils  se définissent comme des minorités visibles. De l’autre, quand on voit ces différences, ils hurlent à l’agression raciste. ‘Voyez-nous sans nous voir’. » (Elisabeth Lévy)

« La démultiplication,, la miniaturisation interminable du droit aux différences … le droit à la différence ne cesse de désenchâsser des groupes, d’affirmer des microsolidarités, d’émanciper de nouvelles singularités aux frontières de l’infinitésimal. » (Gilles Lipovetsky)

« L’estime portée aux symboles de son propre groupe s’allie au dénigrement de ceux de toute autre ethnie comparable … chaque ethnie, bien définie, incline en effet à se considérer comme une espèce propre et tend à croire que les membres des groupes culturels similaires sont des êtres inférieurs. » (Konrad Lorenz) – Le communautarisme forcené pourrait tendre à ces aberrations.

« Différer l’un de l’autre n’est point être ennemi : c’est être. Reconnaître et accepter sa propre différence n’est point orgueil. Reconnaître et accepter la différence d’autrui n’est point faiblesse. Si l’union doit être, si l’union offre quelque sens, elle ne peut être qu’union entre hommes qui diffèrent. C’est même, avant tout, dans la reconnaissance et l’acceptation de la différence que la différence est surmontée et que l’union se réalise. » (cardinal Henri de Lubac)

« L’unité n’est aucunement confusion, pas plus que la distinction n’est séparation … ‘Distinguez pour unir’ a-t-on dit, et le conseil est excellent… » (cardinal Henri de Lubac)

« Je suis une victime, je suis opprimé … Si vous parlez de moi en évoquant mes différences : vous me stigmatisez. Si vous parlez de moi sans évoquer mes différences : vous niez ma singularité. » (Aurélien Marq)

« En 1985, avec le lancement de ‘Touche pas à mon pote’, Mitterrand fait bien plus que de remplacer son électorat ouvrier vieillissant par un autre, issu des quartiers aisés, il institue un nouveau système politique, qui dure depuis 40 ans.  ‘On est ainsi passé du droit à l’indifférence au droit à la différence, première fiole de poison concentré à laquelle se sont abreuvés tous les communautarismes, encouragés par des politiciens sans scrupules, venant y cultiver des clientèles in vitro’.» (François Martin – citant Didier Maïsto)

« La question du droit à la différence tend à occulter celle de l’identité. Nous le voyons dans  l’appauvrissement actuel des valeurs européennes dont le faux universalisme se réduit, selon Pierre Manent, à une ‘ouverture à l’Autre’ qui fait que ‘nous ne mentionnons l’Europe que pour l’annuler’. Dés lors ‘nous n’avons pas d’existence propre, nous ne voulons pas’, … d’aucune façon qui serait particulière, d’un être propre. » (Jean-François Mattéi) – Ce n’est pas vrai qu’à l’échelle européenne. Nous sommes des zombies.

« L’idéal d’une démocratie parfaitement horizontale implique d’abord l’abrogation symbolique de toute forme de distinction hiérarchique. Cela produit une sorte d’assignation à l’indifférenciation, fonctionnant comme garantie du dogme égalitaire. » (Maurice Merchier)

« Tout ce qui est demandé c’est que chaque élément apparié accepte la différence de l’autre (cela s’appelle la compréhension) et que l’intensité soit la même (cela s’appelle la modération). Alors le courant passe… » (Jean-Claude Milner)

« Se trouve autant de différences de nous à nous-mêmes que de nous à autrui. » (Montaigne)

« La ressemblance ne fait pas tant un comme la différence fait autre. » (Montaigne) – « Suprématie de l’effet de différence sur l’effet de ressemblance, du ‘faire autre’ sur le ‘faire un’. » (Clément Rosset)

« Ce qui compte ce n’est pas d’être différent des autres, c’est d’être différent de soi. » (Henry de Montherlant)

« Désir partout perceptible de réunion, de fusion, d’abolition des différences et des frontières, quelques traits post-historiques : Haine du patriarcat ou de ce qui en reste – Demande de protection obsessionnelle – Effacement des identités sexuées – Moralisme pleurnichard et libertarisme cynique – Mélangisme, Amalgamisme, Puérilisme – Démence maniaco-législative. » (Philippe Muray)

« Il n’y a plus de différences entre le discours des artistes, celui de l’élite éclairée et celui de la classe politique … La fusion s’est opérée, la division sexuelle s’est effacée, les discriminants ont disparu, tout est noyé dans une même et interminable homélie sur la nécessité de la tolérance, l’abjection du racisme, la suavité de la liberté d’expression, l’aplatissement devant les ‘valeurs‘ d’un temps démoli. » (Philippe Muray)

« L’abolition de tous les processus différenciateurs doit cumuler, comme de juste, dans l’application du principe d’égalité intégrale aux êtres humains et au monde animal. » (Philippe Muray)

« Le socialoccultisme est la croyance de l’âge de l’indifférenciation. L’ère où tout le monde est pareil, optiquement, auditivement, audiovisuellement, psychologiquement, métaphysiquement et socialement. Le temps du pareil. Du pareil au même. De la progression vers le pareil. » (Philippe Muray)

« La caractéristique du moment, c’est que l’âme médiocre, se sachant médiocre, a la hardiesse d’affirmer les droits de la médiocrité et les impose partout. Comme on dit en Amérique du Nord ‘être différent est indécent’. » (Ortega y Gasset)

« Dans la démocratie extrême, il n’y a plus un seul interstice de la vie en commun qui ne soit envahi par le désir d’égalité, qu’on peut nommer ici désir d’indifférenciation … Dans un monde foisonnant d’inégalités l’exception reste exceptionnelle. On peut donc être une femme brillante, régner sur les esprits et sur les cœurs sans que nul ne songe à s’en émouvoir ni même à s’en étonner. Dans un monde égalitaire, au contraire, toute réussite peut devenir la règle. » (Mona Ozouf – reprenant une hypothèse de Geneviève Fraisse sur l’exclusion (très relative) des femmes par les révolutionnaires de 89) – Ce qui est à retenir c’est le déchaînement automatique des vanités, des rivalités, des férocités. 

« Ce qu’il y a de dangereux dans la foule indifférenciée, dans la masse qui peut de façon imprévisible, sous l’emprise d’une parole, d’un accident … virer à une populace sanguinaire qui ne veut plus se contrôler … A un moment, l’indifférenciation est devenue si menaçante qu’il faut en sortir. » (Pierre Pachet)

« Il n’y a pas d’identité sans principe de distinction. On n’existe qu’en se différenciant … Toute notion d’identité suppose la distinction avec un autre, et non la confusion. » (Paul-François Paoli)

« Le temps de l’assimilation a vécu. Plus les peuples sont modestes et plus ils tiennent à leurs différences, fussent-elles minimes, voire dérisoires … Le mouvement d’éloignement des ‘petites patries’ n’est d’ailleurs pas que français (Corse), on l’observe avec la Catalogne en Espagne, avec l’Ecosse en Grande-Bretagne. » (Paul-François Paoli) – Ainsi a éclaté la Yougoslavie, l’URSS…

« Les humains ont besoin de représentation qui les distinguent sous peine d’éprouver un sentiment de dissolution qui peut mener à la psychose, dont le racisme est une des expressions. L’érosion du signifiant national a contribué à ouvrir la boîte de Pandore des identités de proximité, plus chaudes, plus communautaires. » (Paul-François Paoli) – Nier les différences, c’est précisément susciter le racisme.

 « Une société qui prétend effacer les distinctions se ment : on n’efface pas ce qui est par excellence le désir de l’homme … Pour éviter que les humains se méprisent ou se haïssent, il faut admettre qu’il y a entre eux des distances … différences sociales certes, mais aussi de sensibilité ou de culture … Nul ne peut détester qui lui est trop dissemblable. On ne déteste vraiment que ceux qui nous sont proches. » (Paul-François Paoli) – Ce pourquoi raboter les différences, différences naturelles, est criminel comme trop les rapprocher.

« La démocratie est mue par la passion de l’indistinction comme l’aristocratie l’était par celle de la distinction et c’est cette passion de l’indistinction qui, à terme,, est dangereuse pour l’humanité de l’homme. » (Paul-François Paoli)

« Tout titre par lequel vous possédez votre bien n’est pas un titre de nature, mais d’un établissement humain … Votre âme et votre corps sont eux-mêmes indifférents à l’état de batelier ou à l’état de duc. Il n’y a nul lien qui les attache à une condition plutôt qu’à une autre. » (Blaise Pascal)

« Il y a bien plus de différences entre les âmes qu’il n’y en a entre les visages. » (Père Pichon)

« Le ‘droit à la différence’, revendication obsessionnelle de l’époque contemporaine, est le cri de ralliement de tous ceux pour qui le singulier, paradoxalement, nécessite l’allégeance à une tribu … Ce qui nous sépare rapporte plus que ce qui nous rassemble, et je vous le ferai savoir par la loi. » (Natacha Polony – sur certains comportements féministes) – Et d’autres !

« Remplaçant cette différence (la différence homme-femme, fort heureusement abolie) par une autre : les êtres humains nés selon un processus naturel de reproduction, et ceux nés par les nouvelles techniques. Et au sein de ces derniers, ceux issus malgré tout du croisement de deux gamètes mâle et femelle, ou ceux issus du clonage des cellules d’un autre être humain. A ce stade, la différence des sexes paraîtra un problème bien dérisoire. » (Natacha Polony) – Pitié, mon Dieu, nous n’en aurons donc jamais fini avec ces insupportables différences !

« On sent, que si l’on reconnaît entre les hommes des différences essentielles, toute l’entreprise engagée pour construire une société universelle fondée sur l’égalitarisme (aussi apparent que théorique) échoue lamentablement. » (Robert Poulet) – Hantise des laquais indifférenciateurs de la sainte mondialisation.

« Le discours assez contradictoire, qui valorise la différence lorsqu’il s’agit de plaider la cause d’une minorité, réelle ou supposée, tout en la fustigeant dés qu’elle apparaît liée à une nation. » (Isabelle Richebé) – Non, c’est une politique très cohérente, puisqu’il s’agit justement de démolir les nations.

« Le respect de la différence s’arrête là où commence le dogme. » (Ingrid Riocreux) – Il ne va pas jusqu’à laisser enfreindre les diktats du politiquement correct.

« Nul n’étant omniscient ni tout-puissant, la même personne ne peut occuper toutes les places en même temps. L’institution de la différence, des sexes, des générations, des fonctions occupées par les individus, des groupes sociaux, des pouvoirs de l’Etat, etc. est la condition de relations non sauvages entre les humains. » (Catherine Labrusse-Riou)

« Nos différences sont infimes, comme toujours entre deux êtres, mais pas davantage. » (Jean Rostand)

« La psyché demande que l’enfant soit enfant, que le père, ou le maître, soit vraiment paternel ou vraiment magistral … que le magistrat ait une tenue solennelle. Elle demande qu’il n’y ait pas un métissage grisâtre universel, que le blanc soit blanc, et le noir, noir. Elle demande la maximalisation des différences, non pour la lutte mais pour la complémentarité des rôles, et pour des contrastes permettant des distinctions dans l’unité, comme dans le langage, ou dans l’art. » (Raymond Ruyer)

« Tous semblables, tel est le mot d’ordre d’une société qui n’a à la bouche que le respect des différences mais ne songe qu’à les réduire … Toute différence n’est pas une inégalité, toute inégalité n’est pas une injustice, toute inégalité n’est pas une discrimination. » (Michel Schneider)

« Freud aimait les ‘belles différences’ de ce monde … Il n’aimait pas qu’on les dédaignât en faveur des ‘séductions de l’unité’ et recommandait à ses disciples de ne pas chercher à s’en défaire, car elles reviennent toujours animer la pensée et le désir. » (Michel Schneider)

« Notre époque, traumatisée par les horreurs du XX° siècle, a du mal à imaginer que la différence ne débouche pas sur la violence, et croit trouver la solution à la violence en gommant la différence. » (Jean Sévillia)

« Derrière ‘l’idéologie de la différence’ verbale se tient la logique concrète des communautés … et leur droit aux quotas. » (Alain Soral) 

« Tout homme est le maître de ses propres pensées … Chacun abonde dans son propre sens et la différence entre les têtes est aussi grande qu’entre les palais … et il vaut mieux accorder ce qui ne peut être aboli. » (Spinoza)

« Plus une différence sociale est petite, plus elle engendre d’affectation. » (Stendhal)

« J’ai assez vécu pour voir que différence engendre haine. » (Stendhal) – Mais leur abolition engendre le pire.

« Selon Hannah Arendt, le paradoxe de l‘égalitarisme moderne tient à  ce qu’il rend les différences entre les hommes, en particulier les différences naturelles, à la fois ultra-visibles et absolument insupportables, scandaleuses. » (Pierre-André Taguieff)

« Plus les différences s’atténuent, plus les rivalités s’exaspèrent. » (Gustave Thibon)

« L’émiettement des différences entre les individus et les groupes fournit le ciment idéal de la cité totalitaire. » (Gustave Thibon)

« L’idéologie du droit à la différence n’a permis la préservation d’aucune culture immigrée, mais elle a largement contribué à la désorientation psychologique et sociale de la deuxième génération issue de l’immigration maghrébine. En retardant l’adhésion aux valeurs de la société française.» (Emmanuel Todd)

« Les hommes se distinguent par ce qu’ils montrent et se ressemblent par ce qu’ils cachent. » (Paul Valéry)

« Enrichissons-nous de nos différences mutuelles. » (Paul Valéry)

« Nous allons connaître un monde nouveau fondé sur l’indifférenciation. Quand on sait que la différence est le propre du vivant et l’indifférencié le propre de la mort, un ‘principe de mort’ va désormais servir de principe pour guider l’humanité. » (Bertrand Vergely) – Sur certaines lois dites sociétales.

« Tel qu’il est revendiqué, le terme d’égalité tend à devenir un synonyme d’indifférenciation … L’indifférenciation devient l’objectif vers lequel on nous somme de tendre alors que le désir suppose la différence … Contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’indifférenciation est porteuse d’agressivité, de haine … L’Autre devient mon reflet et j’entretiens un rapport identique à celui de Narcisse avec le sien. Soit mon reflet me pousse au suicide, soit je le tue, ce qui signifie tuer l’Autre. » (Jean-Pierre Winter)

« Ainsi, l’antiracisme a-t-il accaparé le vieux thème de la valorisation des différences, autrefois apanage des théories raciales. Ainsi s’est-il adjoint deux mots, et leurs dérivés, race et ethnie, également originaires de l’autre camp. » (Paul Yonnet)

 « A en juger par ce florilège de slogans publicitaires, en 1991, le différentialisme se porte bien : ‘Face au Sida, un regard différent…’, ‘Etonnant comme un mot nous engage à être différent : crédit mutuel, la banque à qui parler’, ‘Locatel, plus de différences…’, ‘Le droit à la différence … des malades mentaux…’, ‘L’appellation qui fait la différence’.  La différence, argument destiné à faire preuve séductrice du mieux, du bon, du moral … La différence développe avec arrogance des spécificités parfois ténues sur le mode majeur (Fernand Braudel). » (Paul Yonnet)

« C’est l’inégalité (au sens différence) qui était le moteur traditionnel du désir. » (Eric Zemmour)

« Sans l’accueil des différences nous tombons dans la culture du ‘même’ qui s’achève en violences mimétiques. » (?)

« Reconnaître les différences et non abolir les différences. » (?)

« L’indifférence est plus à craindre que la différence. » (?)

« Doit-on tout accepter d’autrui ? » (?) – Triomphe de la lâcheté.

Ce contenu a été publié dans 250, 2 - Différences , avec comme mot(s)-clé(s) . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.