095,1 – Célébrités

– La renommée a été remplacée par la célébrité. Et ce n’est pas la même chose. La renommée impliquait et indiquait un mérite ou une valeur qui fondait une éventuelle célébrité.

– Egalement appelées People, pour faire british. Catégorie objet des soupirs des passionnées de la presse féminine, chargée de maintenir cette partie de la population  en état d’imbécillité et de promouvoir le voyeurisme de trou de serrure ou de cabinet. Célébrités comme presse fonctionnant en parfait accord et sur ces objectifs et sur le produit financier apporté par  l’étalage de la vulgarité.

– Notre époque hystérique fabrique des célébrités à la pelle, mais que celles-ci se méfient, notre époque aussi versatile qu’haineuse adore aussi cracher sur ses idoles d’hier et les piétiner : exemples Harvey Weinstein, les Balkany, et plus typique le cas Carlos Ghosn ; ou comment se dédouaner et se venger de sa servilité.

– A Boulogne sur mer, s’il y a bien encore une place Godefroi de Bouillon, ce ne sont plus les comtes de Flandre, les Baudouin, dynastie de princes francs et rois de Jérusalem jadis, qu’on honore, c’est à un footeux, d’ailleurs fort peu exemplaire, qu’on élève un monument. Tels sont nos cultes modernes.

– La question des célébrités est délicate, mais on peut énoncer quatre critères pour juger qu’Untel y est parvenu. Nous laisserons de côté d’autres critères tels que valeur, compétence, rigueur et droiture qui ne sauraient conférer aucune qualité ni la moindre célébrité.

. Il, ou elle, a été vue(e) à la télévision et même y est constamment invité(e), ce qui prouve déjà qu’il, ou elle, suscite et entretient la vertu de copinage.

. Ses malheurs domestiques, de cœur, de santé… font pleurer dans les chaumières.

. Son nom est couramment et publiquement abrégé en trois lettres (deux paraît mesquin, quatre est moins élégant, sauf s’il y a une répétition phonétique harmonieuse, type ppxy). Dans cette enivrante perspective il est recommandé aux parents soucieux de l’avenir de leur progéniture d’accoler deux prénoms à leurs chères têtes blondes.

. La consécration suprême est fournie par l’apparition de la marionnette de l’humble personnage aux Guignols, mais les places sont très demandées et chères.

– A sa mort, n’importe quel imbécile ou petite crapule aura droit aux concerts médiatiques stupides, vulgaires et indécents du troupeau médiatique, baptisés : Hommage à Machin ou à truc. On pleurnichera, on encensera, on révèlera des génies cachés, des saints discrets, des héros méconnus… On célèbrera la princesse du peuple, la princesse rebelle (lady Diana)

– Toute célébrité se doit d’abord d’être parfaitement normale (comme vous et moi) puis de participer (en toute discrétion bien sûr) à une bonne cause. C’est une des missions de leur agent que de leur en trouver une, et de le faire savoir (à leur insu bien sûr). La gloire est atteinte quand on figure dans la liste des personnes les plus aimées des Françaises-Français. Toute célébrité doit se mobiliser dés qu’un groupe de pression la siffle pour n’importe quelle cause bien-pensante. La mobilisation excessivement prenante consiste a publier un tweet et à se faire prendre en photo une fois de plus. Un tel dévouement exclut toute vulgaire idée de publicité personnelle et de pognon.

– Le malheur peut aussi engendrer des résultats bénéfiques sur le plan de la célébrité. Ainsi la participation passée à un grand malheur collectif et reconnu, surtout si en plus l’absence de témoins permet d’en rajouter quelque peu, peut permettre de fortement aider à édifier et asseoir une célébrité de bon aloi et bien méritée dans toute carrière éminente nécessitant l’adulation du public, telle que celle d’écrivain par exemple. Rien n’est plus profitable à la noblesse d’une grande image que de générer la compassion, empressée et toujours unanime, des média et ainsi de susciter les larmes suivies d’applaudissements du Gogo.

– Une tendance répandue est d’attribuer toutes les plumes du paon à une personne parce qu’elle a indiscutablement une grande qualité ; or on peut être ou avoir été à la fois un remarquable acteur, chanteur, footballeur, tennisman et un imbécile, ou même une sordide petite crapule. « On appelle ‘maîtres à penser’, des hommes très remarquables dans leur domaine, et que l’on prend au sérieux là où ils n’y connaissent rien. » (Raymond Aron) – « On est toujours surpris qu’un homme supérieur soit supérieur dans un domaine seulement, à l’exclusion des autres. » (Jean Dutourd) – Le terme supérieur étant, par rapport à mes exemples, un peu galvaudé – « L’écrivain, l’artiste, le savant détournent l’influence qu’ils ont acquise, l’autorité qu’ils doivent à leur activité propre pour les faire servir à des choix politiques, à des options morales. Ce fut les cas de Zola, de Sartre. » (Maurice Blanchot) – « Si l’Avoir est désormais l’expression de l’Être, pourquoi ne pas demander aux ‘Crésus sentencieux’ du show-business et du sport–business, depuis Yannick Noah à Lilian Thuram, de délivrer leur opinion sur le monde tel qu’il va ? » (Paul-François Paoli)

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« Célébrité : personne qui rame toute sa vie pour se faire connaître, avant de porter des lunettes noires pour n’être pas reconnue. » (Fred Allen)

« Pour qui a finalement réussi à la sueur de son front à devenir ‘quelque chose’ au lieu de n’être que ‘quelqu’un’ … Le fait de devenir une marchandise constitue une promotion et être consommé en tant que marchandise est bien une preuve qu’on existe. » (Günther Anders – sur certaines stars)

« Jean Genet coalise toutes les conditions du prestige. L’aspect voyou, si attachant depuis Villon. L’aspect taulard, si distingué depuis Sade. L’aspect paumé, si émouvant depuis Rousseau. L’aspect vagabond qui traverse nos lettres avec panache de Rétif de La Bretonne à Rimbaud. L’aspect esthète, chevauchant les siècles de Montaigne à Gide, de La Fontaine à Mallarmé. L’aspect victime dont les illustrations sont trop nombreuses d’Agrippa d’Aubigné à Antonin Artaud pour que j’en reprenne le compte. L’aspect peuple, de George Sand à Barbusse. L’aspect militant de Voltaire à Sartre… Que sais-je encore ? » (Jean-Paul Aron – Les modernes)

« Qu’y a-t-il donc de digne d’estime ? Être applaudi par des battements de mains ? Non. Ce n’est donc pas non plus le fait d’être applaudi par des battements de langues, car les félicitations de la foule ne sont que battements de langues. » (Marc-Aurèle)

« Imagine-t-on Rimbaud recevant la Légion d’honneur, l’air frémissant, des mains d’un président moustachu ? » (Olivier Bardolle) – Il est vrai que Rimbaud n’a jamais recherché, ni obtenu de son vivant, la célébrité ; aussi s’est-il évité de se comporter comme un laquais recevant son salaire.

« Tout comme l’argent, la célébrité fait office de sauf-conduit. Un sésame, une cuirasse, un passe-partout, un coupe-file, avec elle vous couchez avec qui vous voulez, vous obtenez la meilleure table dans les restaurants, vous bénéficiez de la prévenance de tous les corps de métiers, sans oublier l’estime déférente de votre voisinage. Quel élixir ! » (Olivier Bardolle) – Acteurs et public d’un monde de prostitution. Voir les visages extasiés des valets et servantes  à proximité de n’importe quelle petite crapule célèbre (photos de presse, auditoriums de télévision…).

« La vedette, la personne connue, s’y fait à la longue. Elle s’y habitue et finit par l’attendre … au bout d’un moment, on ne demande plus jamais aux autres de nous parler d’eux. On oublie, tout simplement. Ça ne fait plus partie de l’échange. … et on s’habitue à un tel point à cette performance qu’on oublie de se comporter autrement. » (Justine Bateman – sur ce qui arrive aux célébrités constamment exposées à un public qui ne cesse de leur poser des questions)

« Le rêve de se transformer en une marchandise remarquable, remarquée et convoitée, une marchandise dont on parle, une marchandise qui se distingue de la masse des marchandises, une marchandise que l’on ne saurait ignorer, railler ou rejeter. Dans une société de consommateurs, le fait de se changer en une marchandise désirable et désirée constitue l’essence même des contes de fées. » (Zygmunt Bauman – S’acheter une vie)

« La renommée s’est vue remplacée par la notoriété, non pas la récompense d’une réalisation … mais le simple artefact de ‘se frayer un passage à travers quelque chose’, par tous les moyens disponibles, pour atteindre l’attention du public, en brandissant le divertissement ou la valeur choc du message … Quand la notoriété, plutôt que la renommée, est la mesure de l’importance publique, les intellectuels se trouvent en concurrence avec les sportifs, les pop stars, et les gagnants du loto (et des émissions de télé-réalité), autant qu’avec les terroristes,  les tueurs en série. » (Zygmunt Bauman) – La notoriété acquise par ceux-ci aidant à fabriquer de nouveaux terroristes et tueurs. Quel monde intelligent et délicieux.

« Ceux qui ne disposent que de la télévision, pour qui le monde ‘de l’autre côté de l’écran’ est absolument hors d’atteinte, leur lot consiste purement et simplement à regarder. Et que regardent-ils donc ? …  Les célébrités ont pour rôle de manifester leur univers, dont le caractère essentiel consiste précisément à être regardé, à être regardé par beaucoup de gens, partout dans le monde : les célébrités sont ‘mondiales’ dans la mesure même où elles  sont regardées … Elles transmettent un message, celui d’une certaine façon de vivre. Leur vie, leur mode de vie … Les locaux regardent les mondiaux. » (Zygmunt Bauman)

« A Rome, à Sparte, et même à Athènes, la statue de la Cité surplombait de très haut les individus … Depuis le triomphe de la bourgeoisie on dirait que le grand homme est fait pour l’humanité et non l’humanité pour le grand homme … A Rome, c’étaient les Dieux que le Panthéon contenait … En Occident rien ne vaut que par la vedette. Rien n’existe que pour la vedette. Spectacles faits pour la vedette. On ne va pas voir une pièce, on va voir un auteur ou un acteur … Société bâtie pour la vedette. La théorie bourgeoise des droits de l’homme revendique essentiellement le droit de chacun à devenir vedette. » (Emmanuel Berl – Mort de la morale bourgeoise)

« Il en est des personnages célèbres comme des œuvres, on ne les juge bien qu’à un certain point de perspective et d’illusion. » (Sainte-Beuve)

« J’ai toujours estimé qu’une personnalité exposée au feu médiatique et à la curiosité des citoyens ne pouvait à la fois jouir des avantages de la célébrité, en faisant souvent dans l’exhibition, et revendiquer par tous moyens de justice les bienfaits de la discrétion. L’exemple de Claire Chazal est éclairant : elle n’a jamais hésité à poursuivre les publications dans lesquelles, en d’autres circonstances, elle dévoilait sa vie personnelle et amoureuse. » (Philippe Bilger) – Cas certes non unique. Miser sur les deux tableaux.

« Il faut se faire un nom, dit-on. – Il y a tant de manières ! Il y a le nom de Napoléon et le nom de Félix Potin … Il serait puéril d’expliquer la différence de ces deux noms et l’énorme supériorité d’un homme qui n’a vécu que pour gagner de l’argent, sur un misérable empereur mort en exil… » (Léon Bloy – Exégèse des lieux communs – 1, CLXXV)

« Cherchant des ‘maîtres du monde’ … Laissant de côté tout examen réfléchi, il suffit de considérer dans les journaux les photographies de ceux que l’on nous propose à ce rôle : leur médiocrité n’est pas discutable … avec leur psychologie simpliste de gangsters … Ces gens … qu’on désigne en éminences grises à notre horreur et à notre exécration sont exactement ce qu’ils paraissent : de simples prête-noms, des hommes de paille, des apparences humaines. » (Baudouin de Bodinat) – Ecrit avant même l’apparition de François Hollande au firmament.

« Dévoiements de la renommée que rien ne vient plus corriger, mépris pour l’excellence, irresponsabilité professionnelle et  ‘novlangue en état d’ébriété’, marketing de soi au détriment d’une ‘tenue de vie’ personnelle, anesthésie de la sensibilité au profit d’émois grégaires, dégradation de l’imaginaire collectif et défiguration de la langue… » (Françoise Bonardel – s’inspirant de Pierre Mari)

« Les gens importants varient selon la conjoncture, mais la liturgie célébrant leur gloire se perpétue, immuable, de génération en génération. Et pour chaque nouveau venu dans le monde restreint des célébrités à révérer, on entonnera les hymnes appropriés sans jamais craindre les excès de platitude. » (Pierre Boncenne)

Bossuet se plaignait déjà que  « La licence des grandes fortunes n’ait plus de limites. » 

« Excès de la demande sur l’offre … Les célébrités qui doivent leur popularité auprès du public à des performances authentiques sont trop peu nombreuses pour satisfaire à la demande, pour peupler suffisamment les écrans des innombrables chaînes de télévision qui opèrent vingt-quatre heure sur vingt-quatre (grands sportifs pratiquant des sports médiatisables, artistes dont les productions sont capables de toucher un vaste public, savants responsables d’inventions ou de découvertes médiatisables, grands scientifiques ‘télégéniques’, saints médiatisables encore plus rares ; d’où l’abbé Pierre)  … D’où l’idée de fabriquer à bon compte des célébrités dont la visibilité n’est fondée sur aucun mérite particulier dont le stock est pratiquement inépuisable, le coup de génie sociologique qui a présidé à la naissance de la télé-réalité … analogue à la prolifération des faux chefs-d’œuvre. » (Raymond Boudon)

« L’homme de l’année, la femme de l’année, la célébrité de l’année ; ces immortels de l’éphémère. »(Albert Brie)

« L’accès à la notoriété a longtemps paru opaque … En exposant leur parcours, les personnalités célèbres de notre temps rendent leur expérience plus familière … d’exceptionnelle, celle-ci devient imitable … Les émissions de téléréalité rendent transparentes cette accession à la notoriété … D’où l’accroissement de la frustration. » (Gérald Bronner)

« Nous élisons les stars comme les hommes politiques et les gommons avec la même indifférence, la même versatilité. Notre appétit de ragots, de détails n’a pas sa source … dans l’aliénation ou la dépossession. Le culte de la célébrité puise directement et contradictoirement dans les progrès de l’égalisation démocratique. » (Pascal Bruckner)

« Quelle princesse, actrice, top-model n’a pas ses Indiens, ses Kurdes, ses sans-domicile fixe, ses pandas ou ses baleines ? » (Pascal Bruckner)

« La prévention du peuple en faveur des grands est si aveugle, et l’entêtement pour leur geste, leur visage, leur ton de voix et leurs manières si général, que, s’ils s’avisaient d’être bons, cela irait à l’idolâtrie. » (La Bruyère) – D’où les fondations, bénévolats et généreuses déclarations de nos vedettes, poudre aux yeux bien soulignée par les média et au premier rang par la stupide et servile presse féminine. 

« La société petite-bourgeoise idolâtrait Diana (la princesse), parce qu’en elle elle reconnaissait l’une des siennes, mais comme dans un rêve, comme dans un conte de fées : petite-bourgeoise idéale, avec de parfaits goûts petits-bourgeois, mais princesse, riche à millions et pouvant faire de sa vie ce qu’elle voulait … se laisser conseiller par son masseur ou son esthéticienne, s’amouracher d’un aigrefin, faire du shopping avec son astrologue ou se faire prévenir l’avenir par sa marchande de sacs à main … et finalement passer ses vacances à Saint-Tropez, comme une parfaite petite-bourgeoise. » (Renaud Camus) – Vu, le matin de sa mort, des tombereaux de fleurs (coûteuses) déposées sur le trottoir de l’hôpital par de pauvres gens – Paix à sa mémoire, elle n’était pour rien dans ces rôles.

« En Grande-Bretagne, Diana devançait Shakespeare. En France, ni Proust, ni Cézanne , ni Pascal, ni Montaigne ne font partie des cent plus grands français de tous les temps, contrairement à Claude François ; tandis que Coluche ou Bourvil, eux, appartiennent, aux cotés de de Gaulle, de Victor Hugo, et de Marie Curie au groupe autrement prestigieux des dix plus grands français de tous les temps … Sous les lambris dorés du Sénat, la télévision expose au peuple que Claude François lui est plus précieux que Blaise Pascal, même pas classé. » (Renaud Camus)

« Ne pourriez-vous pas oublier un peu que vous êtes célèbre ? » (un quidam à Hugo von  Hofmannsthal – cité par Elias Canetti) – A généraliser.

« Celui dont la réputation et la notoriété ne sont fondées sur rien d’autre que la réputation et la notoriété, aujourd’hui appelé ‘célébrité’ ou ‘people’. » (Laurent Cantamessi)

« Pour être populaire il faut être médiocre. » (Daniel Carton) – Suffit de regarder la liste des people, de considérer leurs admirateurs, mêmes vulgarité, médiocrité, bassesse, petitesse des deux côtés, sauf que les premiers en profitent et que les seconds payent pour en profiter.

« L’avantage d’être connu de ceux qui ne vous connaissent pas. » (Chamfort)

« Nous savons maintenant, depuis l’affaire Diana, qu’il n’est même plus nécessaire de jouer ou de chanter pour devenir une superstar et qu’il suffit de divorcer et de respirer pour faire pleurnicher deux milliards d’hommes. » (Gilles Châtelet)

« On confond de plus en plus souvent ‘populaire’ et ‘célèbre’. Les deux termes sont cependant antagonistes. » (Jean Clair) – Mais un journaliste est-il même censé savoir ce que signifie le terme antagoniste

« Le ‘ice bucket challenge’ ou la perte de dignité du monde développé … Quand il y  a vingt ans, la cour suprême américaine s’est interrogée, à propos de Bill Clinton, sur le thème ‘une fellation est-elle une véritable relation sexuelle, et le président a-t-il menti ou non ?’… quand le président du FMI avec sa tête blanche et son statut d’autorité suprême des orthodoxies budgétaires, a été arrêté la culotte à la main, on a ressenti comme un haut le cœur au nom de la dignité du monde développé. Mais quand Georges Bush ou Bill Gates se renversent un seau sur la tête comme n’importe quel adolescent du Minnesota … Le logiciel ‘tous pareils, tous super cool, tous solidaires’ commence à montrer sérieusement ses limites. » (Christian Combaz – Le Figaro) – La dernière expression est un euphémisme, c’est bien de pourriture mentale dont il s’agit, dont la vogue des narcissiques et stupides selfies donne déjà une autre idée. Quant au grotesque ice bucket challenge son but est simplement de faire croire aux imbéciles que les grands de ce monde vivent comme tout un chacun. Quand un président d’une grande république va rencontrer clandestinement sa maîtresse en scooter, comme un gamin, on ne parlera plus de dignité, seulement d’extrême médiocrité.

« Nihilisme new age et cynisme salonnard à tous les étages. » (Maurice G. Dantec)

« Le Panthéon, conservatoire de divers représentants du Stupide. » (Léon Daudet) – Cet épithète étant le nom que l’auteur donnait au XIX° siècle.

« Dans une société dite de masse, où les biens et les services se trouvent en principe à la portée de tous, le démarquage individuel ne peut plus s’opérer, ni se graduer, par la quantité de ce que ‘j’ai’ mais par la qualité de ce que je ‘suis’. Les membres de la haute intelligentsia sont suspendus à leur image publique … Ai-je ou non une bonne image et comment faire pour l’améliorer ? (d’où le poids des communicants et l’importance des trafics d’influence) … Une photo, un nom, un titre imprimé, c’est du tangible et du sensible, ça existe pour de vrai. Personne ne peut me l’enlever, pas même le doute qui m’habite, ni l’intime néant qui fait mon être. A côté d’une conscience, une émission de télé, quoi qu’on dise, c’est du solide. » (Régis Debray) – Il y a presque quarante ans, du temps où on pouvait encore espérer que quelque doute sur eux-mêmes habitât parfois les puissants.

« La question  ‘mais qui était-il (ou elle) donc ?’ remplace le ‘mais qu’a-t-il (ou elle) donc fait ?’ … Aima-t-il (ou elle) trop sa maman ? Croyait-il (ou elle) à l’au-delà, aux fantômes ? Aimait-il (ou elle) la langouste ? … Vision de trou de serrure par des voyeurs (ou voyeuses). » (Régis Debray)

« La lutte des classes est une notion d’avant l’image pour tous, d’avant le snobisme de masse … Les ilotes, les prolos s’agglutinent devant le Majestic, le Carlton ou le Martinez, tous portables dehors, n’en revenant pas de vivre dans le même monde, ravis de se retrouver eux-mêmes dans le champ d’une divine en arrière-plan … Les limousines laquées noires aux vitres fumées déclenchent des hourras de reconnaissance éperdue … Le ‘old money’ se cachait pour se rendre acceptable. Nos super-riches mondialisés s’exhibent nonchalamment, et on dirait que les pauvres leur sont reconnaissants d’avoir fait fortune au vu et au su de tous … Le bling-bling plaît à la plèbe, voir l’Empire romain. » (Régis Debray – du festival de Cannes)

« Nous avons les divas que nous méritons. Le fric, l’image et le lieu commun sont les pilotis de notre système social. BHL réussit la synthèse. Il mérite sa place. » (Régis Debray – cité par  Pierre le Vigan)

« Dans la société spectaculaire, il suffit d’être ‘connu’ pour se croire ‘reconnu’… Les personnages admirés ne sont plus des héros, porteurs d’un message ou d’une mission ; ni des justes, porteurs d’une référence éthique ; mais des ‘vedettes’, modèles de l’homme sans intériorité, champions de l’ostensible et du visible triomphant. » (Chantal Delsol)

« Désormais je suis célèbre lorsque je réponds au plus vite et au mieux à ce que les autres attendent de moi. » (Dany-Robert Dufour)

« La mise en coupe réglée du monde par l’hyperclasse … L’hyper bourgeoisie financière, transfrontière et post moderne, hédoniste et déculturée, axée sur la prédation rapide et systématique. » (Dany-Robert Dufour) – Et ce sont ces minables salauds que nos média donnent à admirer.

« Il semble presque sacrilège de penser qu’ils sont soumis aux diverses misères de la condition humaine. Ils donnent un tableau de la vie qui paraît incontestable. Ils dépouillent l’existence de son tragique … Un vrai snob va dans le monde comme au théâtre. » (Jean Dutourd – sur les gens du monde)

« Le monde dans lequel nous vivons est peuplé de gens dont la seule profession est d’être célèbre. » (Clint Eastwood)

« En tant qu’ils croient faire la révolution en achetant des tee-shirts, on peut leur faire avaler n’importe quoi. De ce point de vue, la popularité du Che a une fonction régulatrice dans le corps social … C’est le truc qui fait passer la pilule du marché, le ‘leurre’ dans les épinards … Quand on commence en demi-dieu, on finit en porte-clés. » (Raphaël Enthoven –sur le culte de Che Guevara) – Célèbre boucher, mais comme il ne s’est pas réclamé du nazisme, on peut le vénérer officiellement. 

« Si, hier, une star pouvait participer, de temps à autre, à un bal de charité, aujourd’hui, tout ‘people’ a sa cause. » (Guillaume Erner) – Le bal des faisans.

« Qu’est-ce que la célébrité à l’heure de l’écran total et de l’anti-élitisme généralisé ? C’est le lustre sans les mérites, l’affichage sans les actions, l’éclat sans les œuvres. C’est la gloire enfin découplée de l’excellence. C’est passer du triste état de spectateur à la jubilation d’être vu. C’est se montrer au monde, tel quel, comme on est, authentique, informe, indemne de toute cérémonie et de toute littérature. C’est s’exprimer dans l’idiome sommaire et viscéral de l’adolescence. C’est fuir la nuance pour l’intensité, au nom du naturel. C’est meubler le temps des autres avec ses peines de cœur  et ses points noirs. C’est tenir l’assistance en haleine à coups de karaokés joyeux, de borborygmes pensifs ou de sanglots sincères … » (Alain Finkielkraut)

« Être connu n’est pas ma principale affaire. Cela ne satisfait entièrement que  les très médiocres vanités. D’ailleurs, sur ce chapitre même, sait-on jamais à quoi s’en tenir ? La célébrité la plus complète ne vous assouvit point  et l’on meurt presque toujours dans l’incertitude de son propre nom, à moins d’être un sot.  .. Je vise à mieux : à me plaire, et c’est plus difficile» (Gustave Flaubert) 

« Il ne faut pas toucher aux idoles ; la dorure en reste aux mains. » (Flaubert)

« Les célébrités. – S’inquiéter des moindres détails de leur vie privée afin de pouvoir les dénigrer. » (Flaubert – Dictionnaire des idées reçues)

« Par le biais de la ‘pipolisation’, les hommes et les femmes publics semblent avoir décidé de nous entretenir d’eux-mêmes pour ne plus avoir à parler de nous. » (Michaël Foessel)  – On conviendra que c’est bien pratique et, de plus, les innombrables stupides gogos aiment ça.

« Force gens font du bruit en France – Un équipage cavalier – Fait les trois quarts de leur vaillance. » (La Fontaine – L’âne vêtu de la peau du lion)

« La célébrité n’est pas par hasard en passe de s’imposer comme l’une des valeurs par excellence de nos sociétés. Elle traduit à merveille le souci de sa singularité du nouvel individu… » (Marcel Gauchet)

« A force de se mépriser soi-même jusqu’à la haine, on finit par diviniser celui qui vous méprise le plus. » (René Girard) –  Voir le spectacle abject des groupes hystériques et idolâtres qui se pressent au passage de certaines célébrités méprisables, de politiciens serviles.

« En matière de vedettes, la demande, si elle reste d’abord indistincte, précède l’offre ; la vedette correspond à un besoin, si  la foule d’Europe en 1949 les appelle et les crée, après l’Amérique … c’est que, dans sa situation angoissante, elles lui sont devenues nécessaires, elles sont préposées en quelque manière au  salut de son âme … A voir les regards sur l’écran s’y accrocher comme à une bouée de sauvetage … Il n’est que trop certain aussi que l‘offre n’est pas restée longtemps en retard sur la demande … Besoin diffus de pourvoir sans délai à des vides parmi les ‘têtes d’affiche’. » (Julien Gracq – sur les écrivains, mais peut s’étendre sur tous les phénomènes de vedettariat et aujourd’hui – La littérature à l’estomac)

« Aussitôt qu’on connaît tout le monde, tout le monde vous connaît. » (Sacha Guitry)

« Leur existence intellectuelle tient tout entière dans les sondages d’opinion publique … Les idoles des masses ne sont pas des individus authentiques. Ils ne sont que les créations de leur propre publicité, des agrandissements de leurs photographies… » (Max Horkheimer)

« La popularité ? c’est la gloire en gros sous. » (Victor Hugo)

« Ils s’accaparent des qualités dont même les anges hésiteraient à se charger. » (saint Irénée – sur les Gnostiques)

« Comment on devient député ? Le plus simple est évidemment d’avoir un père qui le soit. » (Robert de Jouvenel – La république des camarades) – En plus des politiques (ce qui prouverait, s’il en était besoin  que les places sont bonnes), c’est aussi vrai pour tous les people, chanteurs, acteurs, vedettes de tous poils et candidats à toutes sortes d’occupations gratifiantes sur tous les plans. La république des fistons et des fifilles.

 « La célébrité n’est que le lot de quelques- uns ; sa rareté est inhérente à sa définition. »(Leszek Kolakowski)

« Les hommes emprisonnés dans le miroir faux, mais enchanteur, des mass médias, lèvent les yeux sur les célébrités planétaires et les vénèrent comme des modèles inaccessibles … Autour des groupes de pouvoir, se rassemblent comme dans une cour moderne, les ‘célébrités planétaires’, des chanteurs aux tops models et aux stars de cinéma, des boxeurs aux footballeurs. Ils  sont l’ornement qui sert à distraire les foules et à les enchaîner au système. Ils sont célèbres parce qu’on parle d’eux. On parle de ceux dont on parle … La société moderne n’a plus de héros, elle se glorifie de célébrités … fabriquées à la chaîne par les médias … disparaissant aussi vite qu’elles ont été jetées sur le marché et ne durant bien souvent que l’espace d’un matin. » (Karel Kosik)

« Tout, y compris la vie privée, y compris la politique, y compris la vie culturelle, se transforme en espace d’exhibition, et le ‘schauspieler’ devient omniprésent … l’apparence constitue la catégorie principale de l’époque … Ce n’est pas l’homme en lui-même qui est important, c’est son image … la vie publique est une arène où les ‘schauspieler’ de tous styles et de tous âges concourent pour leur image … première place dans les concours de popularité … se maintenir en haut de l’échelle. Ceux qui sont à la pointe de la popularité, des enquêtes, représentent les sommets de la culture moderne, c’est à eux que revient l’admiration, ils sont reconnus comme des héros … Le ‘Schauspieler’ est la figure de la  ‘fin de l’Histoire’. Son essence est l’imitation, comme la ‘fin de l’Histoire’ est une imitation en grand et une grandiose production de succédanés. » – Le ‘schauspieler’ (Nietzsche – Le gai savoir) celui qui se montre, celui qui s’exhibe, qui n’est rien sans spectateurs, l’homme de l’instant, le centre de l’attention… – « Se rendre visible … Le ‘showman’ devient le personnage central de notre époque. Son entrée en scène annonce la fin de la culture. Un ‘showman’ prend la réalité pour une scène et se donne en spectacle en ‘se la’ jouant de telle ou telle manière … Avec de tels bouffons, notre époque est incapable de produire autre chose qu’une farce … Dotée des moyens techniques les plus modernes, notre époque est capable de tout, à l’exception de trois choses : révérer ce qui est sacré, avoir le sens de l’humour et respecter la dignité. La bouffonnerie est l’essence même de sa vacuité. » (Karel Kosik) 

« Dés que le cœur d’un grand homme cesse de battre on donne son nom à une artère. » (Eugène Labiche)

« Parce qu’il n’est pas informé par une pratique citoyenne, le cosmopolitisme du petit nombre des favorisés s’avère être une forme supérieure de l’esprit de clocher. » (Christopher Lasch) – L’arrogance, le mépris  et toutes les formes de corruption en plus.

« Le fantasme du succès narcissique … Le désir d’être immensément admiré, non pour ce qu’on a accompli, mais simplement pour soi-même, sans réserve et sans esprit critique. » (Christopher Lasch)

« Dans son vide et son insignifiance, l’homme ordinaire tente de se réchauffer à la lumière réfléchie par les ‘étoiles’ … Tentative d’exister par procuration, à travers d’autres plus brillants qu’eux-mêmes … Narcisse admire un ‘gagneur’ et s’identifie à lui, parce qu’il a peur d’être rangé parmi les ‘perdants’. Il espère refléter quelque lumière de son astre ; mais une forte proportion d’envie se mêle à ses sentiments. » (Christopher Lasch) – Voir les visages aussi stupides qu’épanouis des spectateurs, spectatrices, convié(e)s à assister à des spectacles télé idiots, l’audience de la presse ‘people’ et même des pages ‘people’ dans des journaux (presque) sérieux.

« Ceux qui, abusés par le glamour de la Maison Blanche, idolâtraient Kennedy, confondaient héroïsme et célébrité. Leur toquade pour Kennedy… » (Christopher Lasch) – Confusion volontaire très fréquente. Par servilité des média et aux média, on décerne des qualités de héros à un personnage des plus ordinaires et même frelaté pourvu qu’il ait réussi et soit donc célèbre. Multiples exemples.

 « Le nouvel idéal de la réussite est sans contenu. Il ne  fait référence à rien en dehors du moi. Accomplir signifie arriver. Réussir égal réussir … Convergence entre la réussite en affaires et la célébrité en politique et dans le monde du spectacle, qui, elle aussi, tient à la ‘visibilité’ et au charisme, et ne peut être définie que par rapport à elle-même. Le seul attribut important de la célébrité est le fait qu’elle est célébrée, personne ne peut dire pourquoi. » (Christopher Lasch)

« Doublement rétribués : une première fois quand ils font commerce de leur intimité et une seconde quand ils réclament réparation pour la blessure représentée par l’exposition obscène de cette intimité. » (Elisabeth Lévy) – Sur certains people.

 « La tentation reste et restera toujours grande de mettre le nom qu’on a pu conquérir dans une responsabilité au service d’une autre … Confusion et usurpation indigne … Leurs phrases et leurs actes demandent à être évalués selon le critère qui correspond à l’idée régulatrice du domaine qui est le leur (Einstein est responsable par rapport à la connaissance, Rockfeller par rapport à la richesse…). » (Jean-François Lyotard) – Hors de leur domaine, ces célébrités ne sont rien. C’est ainsi qu’on voit des écrivains, des savants se faire les larbins de hurleurs et hurleuses, perdre toute dignité en manifestant misérablement ou en signant de grotesques pétitions ; de plus en plus rarement par stupidité moutonnière, de plus en plus souvent par intérêt pour soigner leur publicité. Corruption partout

« La fascination qu’ils exercent, le fanatisme qu’ils suscitent ne sont pas liés à des individus en particulier (souvent dépourvus de la moindre qualité) ; l’aspect éphémère de leur impact est là pour le prouver. Mais bien aux ‘types’ qu’ils représente, aux caractères qu’ils expriment, à la participation magique qu’ils induisent. » (Michel Maffesoli)

« Une de ces bobos, politiquement correcte, égérie des sans-papiers, qui n’en habite pas moins en Belgique pour ne pas contribuer par ses impôts aux dépenses sociales qu’elle réclame. » (Michel Maffesoli) – C’est bien souvent cela les célébrités ! Tartuffes.

« Les enfants des hommes illustres sont d’ordinaire les successeurs du rang et des honneurs de leur père et ne le sont pas de leur gloire et de leur vertu. » (Massillon) – Aujourd’hui les enfants des vedettes du show-biz et de la politique héritent de tout sur leur nom – excepté de ce qu’on met sous le nom de vertu ; cet héritage là étant inexistant le plus souvent.

« Dans le culte de la célébrité, il y a notre volonté d’admirer teintée d’envie neutralisant la jalousie. Nous voudrions admirer des personnes admirables. Alors nous admirons qui nous pouvons : les fameux, les célèbres, les ‘people’ pour leur mérite ; et leur mérite, c’est d’être célèbre et fameux. Cela vaut aussi pour les riches : leur mérite à eux est d’être riches. » (Yves Michaud)

« Avoir du mérite, c’est valoir quelque chose et on vaut quoi ? Son travail, son argent, sa célébrité …  Le mérite c’est d’être célèbre et fameux et riche …  Des hommes illustres de Plutarque et des personnes de mérite de La Bruyère, on est passé à la télé et aux magazines people … Le mérite s’exprime alors en jet privé, hummer, parures et gardes du corps. ». (Yves Michaud)

« Les artistes officiels du show-biz ont toujours su se retrouver à l’avant-garde (et à l’avant-scène) de tous les combats où étaient en jeu  la défense de l’ordre économique et culturel qui assure leur si rentable célébrité … Ces célébrités professionnelles qui vivent de l’étalage continuel d’elles-mêmes, et pour qui cet étalage n’est jamais suffisant. Si ces célébrités ne sont à la tête d’aucune hiérarchie dominante, elles ont souvent le pouvoir de distraire l’attention du public, d’offrir des sensations aux masses, ou, de façon plus directe, elles peuvent avoir l’oreille de ceux qui détiennent le vrai pouvoir. Ces célébrités et ces experts, comme censeurs de la moralité publique. » (Jean-Claude Michéa) – Voir les engagements continuels de ces clowns, toujours à la botte, toujours propagandistes zélés de l’autoritarisme  officiel.

« La morgue de ces princes roturiers qui confondent leurs privilèges avec des droits. » (Martin Page)

« Qui ne voit la concomitance entre prolétarisation des enseignants, chercheurs, journalistes, magistrats et la mise au pinacle des célébrités sacrées par le monde du spectacle qui délivrent leurs niaiseries sucrées sur la faim dans le monde, sur le racisme, sur on ne sait quoi, tout ce qui leur permettra de faire étalage de leur ‘cœur’ en or massif. » (Paul-François Paoli) – Et de jouir de leur masse indécente de fric.

« Je dis à Tristan Bernard que Victor Hugo, à trente quatre ans, voyageant incognito, trouvait son nom sur des murs d’église – Oui, à sa seconde visite, dit Tristan. »(Jules Renard)

« La renommée, cette somme de tous les malentendus qui s’entassent autour d’un nom. » (Rainer Maria Rilke)

« La gloire des grands hommes se doit toujours mesurer aux moyens dont ils se sont servis pour l’acquérir. » (La Rochefoucauld)

«  Le monde … couronne généralement tout ce qui luit, quoique tout ce qui luit ne soit pas de l’or. » (La Rochefoucauld)

« La plupart des gens ne jugent des hommes que par la vogue qu’ils ont ou par leur fortune. » (La Rochefoucauld)

« L’homme a insatiablement besoin de l’homme (non seulement pour l’exploitation utilitaire selon Marx, pour la communication raisonnable selon Spinoza), mais pour assouvir son cannibalisme psychique, pour assouvir le besoin de voir, de toucher, de connaître sans discrétion les détails biographiques des hommes en vue. Il y a dans l’indiscrétion de la foule pour ses idoles, acteurs, artistes, sportifs, gladiateurs, matadors, aristocrates, personnages royaux, criminels célèbres … quelque chose de gourmand … avidité du public. »» (Raymond Ruyer) – Ce qui fait bien l’affaire des dites idoles exhibitionnistes.

« La réputation est un préjugé vain et fallacieux souvent gagnée sans mérite et perdue sans justice. » (Shakespeare)

« Les personne surgratifiées de manière chronique développent souvent le talent de considérer leurs primes comme un tribut adapté à leur prestation … ou à leur seul être éminent et, même, à leur simple apparence physique … Le peuple c’est ce qui peut être certain de ne rien recevoir en échange de sa simple apparition. » (Peter Sloterdijk)

« Les faiseurs de radio et de télévision ont perpétré un coup d’état médiatique, ils se sont placés au premier rang (et loin devant les autres) des divertisseurs et des communicateurs nationaux … Que représente un grand philosophe ou écrivain ou moraliste à côté d’une présentatrice de journal télévisé ? Les animateurs de télévision ont pris le pouvoir du jour au lendemain. » (Peter Sloterdijk) – Fortune (matérielle et psychologique) qui les rend d’autant plus soumis à leurs maîtres.   

« Cette disposition à admirer, et presque à vénérer, les riches et les puissants, ainsi qu’à mépriser, ou du moins à négliger, les personnes pauvres et d’humble condition, quoique nécessaire à la fois pour établir et pour maintenir la distinction des rangs et l’ordre de la société, est en même temps la cause la plus grande et la plus universelle de la corruption de nos sentiments moraux. » (Adam Smith – Théorie des sentiments moraux)

« La démocratisation des pratiques d’élite en nouveau standard de consommation de masse, est le moteur même de note système socio-économique où le voyage devient tourisme, la haute couture prêt-à-porter, l’érotisme industrie du X … Fatalement la partouze chic, promue par Catherine Millet, et la médiatisation de la jet-set, se retrouve un jour en banlieue sous la forme de tournantes et autres viols en réunion. » (Alain Soral)

« Il est des réputations qui dégoûteraient de la célébrité. » (baron de Stassart)

« Les trentenaires réputés ‘enfants des banlieues issus de l’immigration, ayant réussi dans la vie’ ont compris que leur carrière bénéficierait de l’engagement public en faveur d’une ‘bonne cause’. » (Pierre-André Taguieff) – Les seuls média, presque tous gauchistes, définissant ce qu’est une bonne cause.

« C’est une des grandes tares de l’humanité que d’exalter, en cataloguant ses grands hommes, le brillant au détriment du solide, ce qui enivre plutôt que ce qui nourrit. » (Gustave Thibon)   

‘On peut se dorer au soleil d’une espèce de demi-dieu’ … ‘C’est, en quelque sorte, se donner part aux belles actions que de les louer de bon cœur’. – Sur « La forme de reconnaissance substitutive qui consiste à jouir par procuration, grâce à l’attention, voire à l’admiration, que suscite tel personnage célèbre  … Satisfaction par transfert … Je me console de ma vie médiocre … Forme d’idolâtrie » (Tzvetan Todorov – citant Carl Jung et La Rochefoucauld) – La presse people, l’idolâtrie des fans…

« Tout finit par le magazine. On ne peut plus être célèbre sans que tout le monde le sache. » (Alexandre Vialatte)

« Ce siècle va trop vite. Il faut y être célèbre avant d’être connu. » (Alexandre Vialatte)

Chacun a droit à son « quart d’heure de célébrité. » (Andy Warhol)

« S’il est au monde rien de plus fâcheux que d’être quelqu’un dont on parle, c’est assurément d’être quelqu’un dont on ne parle pas. » (Oscar Wilde)

« La notoriété, c’est lorsqu’on remarque votre présence ; la célébrité, c’est lorsqu’on note votre absence. » (Wolinski)

« Je n’en peux plus d’Emmanuelle Béart. Depuis son coup d’éclat médiatique, nombre de comédiens et de comédiennes dont je m’occupe me supplient de leur trouver une cause … Ils n’ont aucune opinion sur quoi que ce soit, ce qui les intéresse c’est de passer le plus souvent possible à la télévision … Je passe mon temps à appeler des associations, à chercher… » (Une attachée de presse de comédiens – citée par Pierre-André Taguieff)

« Parez un hérisson, il semblera baron. » (proverbe)

« Célébrité ; affection passagère. » (?)

« Le cœur rentable. » ( ?) – Très pratiqué dans le show-biz, par les people et par beaucoup d’associations.

« La devise du clan Kennedy : ‘Ne pas se laisser abattre’. » (?) – Dallas !

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