– « Lieu commun de l’éloquence politique.et de son intarissable caquetage.» (Michel Déguy)
– « La tolérance : l’indifférence à toutes les valeurs. » (?)
– « Nos valeurs volatiles » (Zygmunt Bauman)
– Jadis on parlait de principe, mais valeur correspond mieux, comme à la Bourse du commerce, à la principale honteusement cachée, le fric. On en aperçoit encore deux autres : Ce qui est nouveau, ce qui est vulgaire.
– La première valeur de jadis, la sécurité, a été un peu perdue de vue.
– On connaît des valeurs républicaines, dont certaines vont même jusqu’à mériter le label de valeurs citoyennes. On s’épargne généralement le souci de les nommer puisque tout le monde les connaît. La question est de savoir s’il existe des valeurs non républicaines, ni même citoyennes. On peut en douter fortement. Ce qui a valeur étant forcément républicain et vice-versa.
-Ceux qui prétendent que leurs valeurs sont universelles alors qu’ils s’affirment pluralistes sur le plan de la vérité. N’importe quoi comme d’habitude.
– Plus rien n’a de valeur, mais tout a un prix.
– « Cocasserie que d’évoquer nos ‘valeurs’, bien entendu ‘universelles’ face à un milliard et demi de Chinois qui peuvent se targuer d’une civilisation trimillénaire. » (Paul-François Paoli)
– Comme toujours, ce dont on parle, ce qu’on évoque et invoque, ce qu’on prie, ce qu’on assène, ce dont on se targue est ce qui manque le plus. Exit les valeurs, reste leur invocation, dont on nous tympanise les oreilles et dont la seule utilité est de masquer la pourriture ambiante.
– Pour plus amples informations sur ces joyaux, sans cesse clamés, regarder les émissions de variétés, les ‘talks-how’ et leurs animateurs, aujourdhui, les Laurent Ruquier, Cyril Hanouna et leurs acolytes grassement stipendiés, les Yann Moix, Christine Angot… afin de vous élever l’esprit aux hauteurs spirituelles, intellectuelles, morales, de courtoisie et d’élégance auxquelles ils atteignent avec autant de naturel que de facilité.
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« On peut dire que la valeur des choses ne nous est pas connue, mais qu’elle nous apparaît tout à coup, quand nous sommes sur le point de les perdre ou qu’elles sont menacées … maladie d’un proche. » (Francesco Alberoni)
« En une société qui n’a plus de fondement religieux, les impératifs se dégradent en coutumes dont personne ne parvient à saisir la raison ultime auquel chacun, imitant les autres, tend à obéir. Le conformisme devient sacré puisque la conformité aux croyances et à la conduite du groupe offre la seule garantie des valeurs. » (Raymond Aron) – Être avec la majorité, moutonnier.
« Il est des époques où les êtres sont naturellement portés à s’aligner sur les valeurs les plus basses … la nôtre est de celles-là. » (Marcel Aymé)
« Parmi tous les phénomènes, le feu est le seul qui puisse recevoir les deux valorisations contraires : le bien et le mal. Il brille au Paradis, il brûle en enfer. » (Gaston Bachelard)
« Cette vie n’est supportable que si une valeur vient lui donner un sens et transforme la vie en une totalité orientée … Une valeur est ce qui donne un sens à la vie individuelle ou collective. » (Jean Baechler)
« Le personnage du perturbateur, du passeur de limites, figure dans la plupart des traditions, dans les textes, les pratiques et les rites. Il manifeste le travail du désordre, à l’intérieur de l’ordre, les bornes de la puissance et du pouvoir. Il révèle la fonction sociale et politique de la ruse, la nécessité de faire place à la liberté dans l’espace des contraintes … Acteurs de l’inversion sacrilège médiévale (fête de l’âne, temps carnavalesques…), liturgie à l’envers, introduisant des cassures dans le temps en y insérant des ‘saisons’ de la licence et de la bouffonnerie, libérations par l’imitation et le jeu, rupture des censures et des convenances, place aux contestations en les dissolvant dans la dérision et l’amusement collectif … La fonction de thérapie sociale, servir l’ordre en le revigorant, l’emporte incontestablement sur le risque de rupture … La rupture festive, avec ses fastes, ses transgressions et ses jeux d’inversion sociale, régresse ; elle n’anime pus cette liturgie du désordre où les violences se libèrent, puis se domestiquent dans la dramatisation collective … La fête (actuelle) sert, elle est à vendre ou fait vendre, administrée par des professionnels. » (George Balandier – Le pouvoir sur scènes) – – Comme fêtes civiques nous n’avons plus que les grotesques ‘prides’ et autres techno-parade ou les sinistres manifestations suant la bassesse, la vulgarité et la haine.
« Ce sont les valeurs de la maternelle qui prédominent (aujourd’hui) : la quête de l’innocence, le goût de la fable et du merveilleux, la pensée manichéenne, l’hpersensibilité à l’injustice, l’obsession du jeu, pour donner le change, faire semblant. Le réel est vraiment trop dur. Mieux vaut Disneyland que Verdun. » (Olivier Bardolle)
« Les deux ordres de valeur qui se situent de part et d’autre de la conversion n’ont peut-être jamais été mieux séparés que par la lucidité spinoziste qui nous donne de ces deux ordres un critère distinctif précis ; les biens empiriques ont cela de caractéristiques qu’ils se diminuent par le partage, et c’est pourquoi la poursuite exclusive de ces biens donne la cité de tristesse et d’esclavage, de misère et de haine ; les valeurs spirituelles au contraire s’augmentent par communion. » (Georges Bastide – interprétant Spinoza)
« La loi qui nous est imposée est celle de la confusion des genres. Tout est sexuel. Tout est politique. Tout est esthétique. Tout est culturel. Simultanément. … Chaque catégorie est portée à son degré de généralisation le plus grand et du coup perd toute spécificité et se résorbe dans toutes les autres. Quand tout est politique, rien n’est plus politique et le mot n’a plus de sens. Quand tout est sexuel … Cet état de choses paradoxal, qui est à la fois l’accomplissement total d’une idée, la perfection du mouvement moderne, et sa dénégation, sa liquidation par son excès même … Le mouvement glorieux de la modernité n’a pas mené à une transmutation de toutes les valeurs … mais à une dispersion et à une involution de la valeur, dont le résultat est pour nous une confusion totale, l’impossibilité de ressaisir le principe d’une détermination esthétique, aussi bien que sexuelle ou politique des choses. » (Jean Baudrillard) – Confusion générale.
« Toute culture digne de ce nom se perd dans l’universel. Toute culture qui s’universalise perd sa singularité et meurt. Il en est ainsi de celles que nous avons détruites en les assimilant de force, mais il en est ainsi de la nôtre aussi dans sa prétention à l’universel. La différence est que les autres sont mortes de leur singularité, ce qui est une belle mort, tandis que nous mourons de la perte de toute singularité, de l’extermination de toutes nos valeurs, ce qui est une male mort. Nous pensons que le destin de toute valeur est son élévation à l’universel, sans mesurer le danger mortel que constitue cette promotion … réduction, élévation au degré zéro. » (Jean Baudrillard)
« Les Indiens (de l’Amérique de la conquête de jadis) dans leur religiosité implacable font honte à la raison occidentale de la profanation de ses propres valeurs. Leur fanatisme est insupportable comme condamnation et démystification d’une culture à ses propres yeux (la même chose se produit avec l’Islam aujourd’hui). Un tel crime est inexpiable et justifie à lui seul l’extermination. » (Jean Baudrillard) – L’insupportable est certes bien que l’on vous désigne votre contradiction entre valeurs affichées et leur profanation. Il est quasi impossible pour le relativisme de l’Occident de tolérer les croyances fermes et inébranlables. Mais les conclusions de l’auteur sur l’extermination sont des plus discutables.
« Une culture qui a perdu ses valeurs ne peut que se venger sur celles des autres. L’objectif est de réduire toute zone réfractaire, que ce soit dans l’espace géographique ou dans l’univers mental. » (Jean Baudrillard)
« Nos valeurs ‘universelles’ (en fait dominatrices), ‘humanistes’ (en fait individualistes) et ‘démocratiques’ (en fait libérales). » (Jean-Léon Beauvois)
« Nos valeurs ne s’expliquent ni ne s’argumentent, elles se valorisent. Ainsi nos valeurs valent. » (François Bégaudeau)
« Le message d’Antigone à Créon est que, au-delà de la gestion des biens et de la consistance, il existe quelque chose qui relève de l’être et sans quoi la vie même n’a pas de raison d’être. Elle nous rappelle que l’être dans le monde (le ‘dasein’) existe dans la mesure où il peut ‘se mettre au service d’une vérité’, hors de toute vision occupationnelle de la chose, en brisant cette caricature de la temporalité érigée par le capitalisme, qui nous fait regarder nos vies comme si elles étaient un capital qu’il faut savoir faire fructifier, sans ‘perdre notre temps’ … Elle est celle qui soutient l’énoncé ‘ce n’est pas forcément comme ça’, face à l’ordre défendu par Créon. » (Miguel Benasayag)
Valeurs des clercs (intellectuels) de jadis, suivant Julien Benda (La trahison des clercs) : – Statiques : la justice abstraite, la vérité abstraite, la raison abstraite, soit semblables à elles-mêmes par-dessus la diversité des circonstances, de temps, de lieu ou autres – Désintéressées : justice, vérité, raison ne visant à aucun but pratique. La pensée n’ayant pas à se vouloir au service de qui et de quoi que ce soit – Rationnelles : ne reposant sur aucun autre sentiment que la raison et surtout pas sur quelque émotion que ce soit. Ainsi, par exemple, l’enthousiasme, le courage, la foi comme l’amour humain, ne sauraient être considérés comme des valeurs cléricales.
« Tolstoï conte qu’étant officier et voyant, lors d’une marche, un de ses collègues frapper un homme qui s’écartait du rang, il lui dit : ‘N’êtes-vous pas honteux de traiter ainsi un de vos semblables ? Vous n’avez donc pas lu l’Evangile ?’ A quoi l’autre répondit : ‘Vous n’avez donc pas lu les règlements militaires ?’ Cette réponse est celle que s’attirera toujours le spirituel qui veut régir le temporel; Elle me paraît fort sage. Ceux qui conduisent les hommes à la conquête des choses n’ont que faire de la justice et de la charité. » (cité par Julien Benda)
« Le dévoilement de la volonté de puissance et du ressentiment toujours sous-jacents à l’expression mystifiée des valeurs altruistes. » (Luc Boltanski – évoquant Nietzsche selon Georges Bataille)
« Aujourd’hui ni la famille ni l’école ne sont plus guère en position de transmettre des valeurs … les individus arrivent moralement non équipés dans les milieux sociaux ou professionnels qu’ils traversent … Autrefois le comportement qui était jugé ‘bon’ dans le privé l’était aussi dans le public et réciproquement. Aujourd’hui les sphères du public et du privé apparaissent comme franchement distinctes l’une de l’autre. » (Raymond Boudon)
« L’affirmation pour chacun du droit d’affirmer et de choisir ses valeurs a produit, Tocqueville l’avait prédit, un déferlement de ‘vulgarité’ ; elle a aussi nivelé les valeurs artistiques. » (Raymond Boudon) – Voir où nous sommes descendus.
« Le principe de tolérance s’applique avant tout à ceux dont la différence est perçue comme neutre ou positive, ou à ceux dont la différence est perçue comme négative mais ascriptive (héritée et non acquise, donc irresponsabilité de l’individu). Il s’applique moins à ceux dont la différence est vue comme acquise, négative et génératrice d’effets externes … Drogués, buveurs ou extrémistes sont plus redoutés (ils contredisent des valeurs jugées importantes et sont considérés comme plus ou moins responsables et susceptibles de nuisances) … La différence est d’autant mieux acceptée qu’elle n’est pas négative ; que, si elle est négative, le voisin imaginaire n’en est pas responsable ; et qu’elle n’entraîne pas d’inconvénients, ce critère étant subordonné aux autres … Incidemment, d’après l’enquête, l’importance du racisme en France ou en Allemagne par exemple y apparaît sans commune mesure avec ce qu’on pourrait croire eu égard à l’intérêt que les média accordent à ce thème … Ne pas confondre opinion publique et opinion des média. » (Raymond Boudon – exploitant deux enquêtes européenne et mondiale basées sur le thème : Quel voisin redouteriez-vous d’avoir ? et exploitée par groupe d’âge et niveau d’instruction – Pour référence voir l’ouvrage Déclin des valeurs de cet auteur)
« Valeurs en hausse : la proximité, la transparence, l’authenticité. » (Daniel Bougnoux) – Tout ce qui relève du narcissisme et de l’exhibitionnisme. Moi, Moi…
« Des valeurs, que la gauche, voyant dériver par pans entiers les couches populaires qui la soutenaient traditionnellement, s’est peu à peu habituée à dénoncer comme populistes, oubliant ce qu’elles avaient de populaires. » (Laurent Bouvet) – Ne reste à cette gauche qu’une seule valeur, le fric.
« Parce qu’elles ont été vidées de toute sacralité, nos chères ‘valeurs universelles’ ne sont désormais plus qu’une formidable machine à diviser le monde et les hommes. » (Adrien Boyer)
« Le discours commun sur la défense de nos valeurs européennes contre les valeurs supposées sans valeur des autres devient très vite un moyen de s’accrocher à ses privilèges. Il n’est pas étonnant que d’autres cultures se retournent conte nous et fassent l’éloge de leurs propres valeurs. » (Rémi Brague)
« La mise en balance des intérêts et des valeurs reflète leur degré de commensurabilité, la prise en compte prioritaire des premiers représente ce que le langage courant appelle ‘corruption’. » (tiré de Gérald Bronner)
« Oser quitter la pensée conforme des autruches ou de ceux qui espèrent qu’en haïssant nous-mêmes les valeurs et les principes qui ont fondé notre société … nous échapperont à la haine des barbares. » (Pierre Brunet) – Depuis le temps que nous faisons étalage de notre servilité et de notre lâcheté, ils auraient dû désarmer. Eh bien non.
« Les valeurs pour les Grecs étaient préexistantes à toute action dont elles marquaient précisément les limites. La philosophie moderne place ses valeurs à la fin de l’action. Elles ne sont pas, mais elles deviennent. » (Albert Camus) – Quand Camus écrivait, il y avait encore quand même quelques notions de valeurs !
« Un régime politique ne peut être totalement agnostique en termes de valeurs … Aucune société ne peut exister sans une définition, plus ou moins certaine, de valeurs substantives partagées, de biens sociaux communs. Ces valeurs (qui posent ce qui est et ce qui n’est pas, ce qui vaut et ce qui ne vaut pas,…) forment une partie essentielle des significations imaginaires sociales … Elles fournissent des normes et des critères non formellement institués. » (Cornelius Castoriadis) – Si, si, un régime, une société peuvent exister sans valeurs (autres que valeurs mobilières !). Le nôtre, la nôtre, imposant autoritairement quelques valeurs certes, et les violant tellement que personne n’y croit, sauf les laquais stipendiés de service qui font semblant.
« Les valeurs ne s’accumulent point : une génération n’apporte du nouveau qu’en piétinant ce qu’il y avait d’unique dans la génération précédente. » (Emil Cioran)
« Naguère, on se définissait par les valeurs auxquelles on souscrivait ; aujourd’hui, par celles que l’on répudie … Sous le faste de la négation. » (Emil Cioran)
« A l‘apogée (d’une civilisation), on enfante des valeurs ; au crépuscule, usées et défaites, on les abolit. Fascination de la décadence ; des époques où les vérités n’ont plus de vie. » (Emil Cioran)
« En éradiquant (au bulldozer ou à la lime à ongles) ces valeurs étiquetées bourgeoises, on a fait disparaître le liant social. Plus de ‘codes’, donc plus de conventions, de ‘signaux’ lisibles par l’autre, de langage de vie compris et utilisé par tous, de communication possible, de logiciel de base à maîtriser : ne reste qu’une juxtaposition d’individus qui ne se comprennent plus : hommes/femmes, autochtones/allochtones, parents/enfants, profs/élèves, etc…. » (Gabrielle Cluzel) – Des hordes de zombies, chacun dans sa bulle.
« Elle (la religion chrétienne) a glorifié la faiblesse, l’humilité, la honte de soi, etc. Ce faisant, elle a procédé au renversement des valeurs, elle a accompli une immense mutation historique … Mais quand on les renverse à la façon dont le christianisme l’a fait, on ne supprime pas les anciennes valeurs pour en promouvoir d’autres ; les anciennes demeurent : domination, cruauté, goût du défi, etc. Mais elles sont obligées de prendre la figure de la soumission, de la bonté, de l’humilité, etc. On invente alors le ‘ressentiment’ … Les êtres qui se veulent forts et indépendants sont invités à se sentir coupables et méchants. Le règne qui s’instaure alors est celui de l’hypocrisie … qui ne peut même pas se penser comme hypocrisie, bien au contraire elle s’éprouve comme vertueuse. » (Alain Cugno – évoquant Nietzsche et le renversement des valeurs, faute que celui-ci attribue au christianisme)
« Le désert des valeurs fait sortir les couteaux. » (Régis Debray) – On sait ce qui nous attend.
« La dignité humaine, la conscience personnelle, le projet d’amélioration du monde, la quête de la vérité … Ces pierres d’angle ne peuvent se déployer que dans un terreau préparé. C’est bien de l’héritage judéo-chrétien qu’elles proviennent … La fin actuelle de la chrétienté si elle traduit le terme d’une puissance, ne signifie nullement la fin du christianisme, lequel représente toujours l’inspirateur principal de ceux-là mêmes qui cherchent à le broyer. » (Chantal Delsol)
« Les sociétés totalitaires du XX° siècle ont dévoilé des ‘anti-mondes’ … Les sociétés contemporaines, abandonnées au démantèlement des valeurs communes, façonnent des ‘non-mondes’. » (Chantal Delsol)
« Nous sommes en train de récuser le progrès (avec le catastrophisme et les nouveaux fatalismes), l’idée de vérité universelle (avec le relativisme), la liberté personnelle (avec les démocraties de consensus) … Nous sommes en train de nous débarrasser des racines mêmes de tout ce que nous aimons… Nous courons vers ce dont nous ne voulons pas. » (Chantal Delsol)
« Les trois sphères fondamentales de notre vie que sont le travail, les loisirs et l’amour ont perdu leur signification. Les valeurs qui leur étaient attachées, formant un système, qui inspiraient la vie en société et les vies individuelles, sont devenues insignifiantes, dénuées de sens. » (Dany-Robert Dufour)
« Le nihilisme lucide (nietzschéen) part de l’idée que les anciens fondements métaphysiques des valeurs n’ont jamais été que fictions édifiées autour du néant. Il engage généralement à un exercice exigeant et souvent salutaire … L’autre nihilisme, le ‘nihilisme fatigué,’ renvoie à un moment incertain où toutes les valeurs deviennent grises (refus de toute hiérarchie des valeurs, voire refus de toute valeur). » (Dany-Robert Dufour)
« Adopter une valeur, c’est hiérarchiser, et réunir un certain consensus sur les valeurs ; une certaine hiérarchie des idées, des choses et des gens est indispensable à la vie sociale. Cela est tout à fait indépendant des inégalités naturelles ou de la répartition du pouvoir. » (Louis Dumont) – « L’indifférenciation, c’est aussi l’indifférence aux valeurs. Sans repères extérieurs objectifs à eux-mêmes pour orienter leurs regards et leurs actes, et sans obstacles culturels … pour les séparer, les hommes s’accrochent obstinément aux pas de leurs semblables. Tous avancent, pensant que l’autre sait où il va. » (Jean-Pierre Dupuy)
« L’invocation des valeurs en politique est de l’ordre du prétexte, de la justification, de la plaidoirie, de la bonne conscience … Choix des valeurs d’après la cause que l’on a à défendre, suivant les clientèles, suivant les causes … Les valeurs servant à justifier les faits : la violence qui asservit et la violence qui libère … ‘Il y a des gens qui font carrière dans la personne humaine, mais qui ne s’occupent de la personne humaine que quand elle intéresse leurs opinions politiques’ (Tixier-Vignancour). » (Jacques Ellul)
« L’axiome de la mentalité conservatrice, ou réactionnaire, est que pour les valeurs suprêmes, pour les principes de base, il n’existe pas de changement, pas de ‘devenir’. A leur plan, il n’y a pas d’histoire … Les principes sont normatifs et impératifs, toujours et partout … Dans la mentalité révolutionnaire (simplement progressiste, simplement stupidement moderne), tout est conditionné, forgé par l’époque, la conjoncture. » (Julius Evola) – Disons adaptable aux plus bas intérêts.
« Si la vie humaine n’a pas de prix, nous agissons toujours comme si quelque chose la dépassait en valeur… Mais quoi ? » (Saint-Exupéry)
« Depuis toujours, depuis Platon jusqu’à Voltaire, la diversité humaine avait comparu devant le tribunal des valeurs ; Herder vint et fit condamner par le tribunal de la diversité toutes les valeurs universelles. » (Alain Finkielkraut) – Donc, à chacun les siennes !
« On nous tympanise jour et nuit avec les valeurs, mais le mot de ‘balance’ et la pratique qu’il induit sont contraires à toutes les valeurs de la civilisation. Ce libellé immonde (‘balancetonporc’) a d’ailleurs suscité le dégoût de nombre de féministes historiques et l’effroi de juristes. » (Alain Finkielkraut)
« Plus on est attaché à un système de valeurs, plus, en cas de crise ou d’effondrement, on est prêt à l’échanger, pourvu qu’on vous en donne un autre. ‘Le véritable ennemi, c’est l’esprit réduit à l’état de gramophone, et cela reste vrai, que l’on soit d’accord ou non avec le disque qui passe à un certain moment’ » (Alain Finkielkraut – se référant à Hannah Arendt et citant George Orwell)
« La hiérarchie est consubstantielle à l’idée même de valeur … Une chose vaut nécessairement par rapport à une autre qui vaut davantage ou moins. Le fondement de l’acte d’évaluation consiste donc en un jugement de comparaison qui distribue en fonction d’un étalon les choses en valeurs supérieures, inférieures ou équivalentes. Or la relation du supérieur à l’inférieur, on l’appelle hiérarchie. Si toutes les valeurs se valent aucune ne vaut plus … La notion de valeur implique une pluralité de valeur et une hiérarchie ou échelle des valeurs. » (Julien Freund)
« Le réel n’est réel que saturé de valeur. » (Josef Gabel)
« L’individu est la valeur absolue. Ou du moins, il est la clé d’entrée dans le monde des valeurs. Il en est la source, le foyer vivant. Nous sommes passés de l’ère de l’objectivité des valeurs – la patrie, Dieu, etc. – à la définition des valeurs comme ce qui vaut pour les individus. Cette montée en puissance de l’individu engendre d’ailleurs de redoutables problèmes. Car il revient à l’individu de choisir qui il est et ce qui compte pour lui. Son identité, il doit se la fabriquer, se la constituer. Tandis qu’autrefois elle était assignée dès la naissance, elle devient quelque chose que chacun est incité à inventer. Or, si les individus sont tous égaux en principe face à ce droit ‘d être soi-même’, ils sont en réalité inégaux dans leur capacité de choisir leur vie et de se construire personnellement. » (Marcel Gauchet)
« La démocratie se suffit-elle à elle-même ? Boucle-t-elle sur elle-même ? Est-elle autosuffisante dans l’ordre des valeurs ? … Le religieux a été et est une ressource. Si, comme cela se peut, elle vient à manquer, y en aura-t-il d’autres ? » (Marcel Gauchet) – Le fric, l’arrivisme… suffiront-ils ?
« La modernité‚ c’est un monde dépourvu de valeurs objectives, c’est la perte croissante des différences, c’est, en particulier, l’effondrement de ces barrières formidables mises entre les hommes et les choses et entre les hommes eux-mêmes que sont les interdits religieux : ‘Si Dieu n’existe pas, tout est permis’. » (René Girard – citant Dostoïevski)
« Aucune civilisation ne peut recouvrir l’autre en effaçant les valeurs de la précédente. » (Jean-Claude Guillebaud)
« Réduction des valeurs à leurs rapports réciproques qui permet à Valéry une assimilation analogique de toutes valeurs (spirituelles ou matérielles), ‘J’ai donc dit qu’il y a une valeur nommée esprit’ … Plus de valeurs élevées et de valeurs basses … Ecroulement de toute l’échelle hiérarchique des valeurs … Valéry prend acte de l’effondrement récent des étalons stables dans tous les aspects de la civilisation contemporaine. Non seulement les valeurs monétaires, mais toutes les autres. Dans le domaine des arts, de la morale, de l’esprit il n’y a plus que des ‘placements’ provisoires des paris sur des ‘valeurs’ qui montent et qui descendent. C’est le langage de la Bourse qui semble le mieux adapté … analogie profonde entre l’économie matérielle et l’économie spirituelle. » (Jean-Joseph Goux) – Mais à l’instigation de la première, variabilité, flexibilité dit-on aujourd’hui.
« Faire du relativisme un absolu est le tour de force auquel notre époque est parvenue … Il a pour conséquence inévitable d’abolir la faculté de juger. Le jugement exige une hiérarchie des valeurs que le relativisme absolu condamne … et aucune civilisation ne peut faire l’économie d’une hiérarchie de valeurs et par conséquent d’un jugement de valeur. » (Henri Guaino)
« Le gauchisme culturel de la gauche bobo se heurte à l’attachement, d’ailleurs commun à l’ensemble des catégories populaires (d’origine française ou étrangère), des musulmans aux valeurs traditionnelles. Autrement dit, le projet sociétal de la gauche d’en haut s’oppose en tous points à celui de cet électorat de la gauche d’en bas. » (Christophe Guilluy) – Mais qu’importe le peuple quand il s’agit de combler les obsessions des grands bourgeois socialistes mondialisés.
« Nos ‘valeurs’ peuvent lever des armées de consommateurs, pas des combattants. » » (Fabrice Hadjadj – à propos du terrorisme)
« Les valeurs traditionnelles se mirent à passer pour archaïques, non parce qu’elles étaient dépassées, comme on le prétendait, mais en raison de leur inaptitude apparente d’exprimer ce nouveau malaise de civilisation dont leur disparition était la cause. » (Jean-Edern Hallier)
« Dans sa nouvelle version, la démocratie est devenue fondamentalement le culte de l’universel et l’obsession de l’ouverture à l’autre, avec dévalorisation corrélative de la souveraineté du peuple … On a décidé que les valeurs de la religion des droits de l’homme étaient les seules valeurs démocratiques. Celles-ci étant exclusivement universalistes et placées au-dessus de la souveraineté des citoyens … aucun peuple européen ne peut plus se sentir légitime puisque seule l’humanité est légitime. » (Jean-Luc Harouel)
« Le Vrai, ce qui est réellement ; le Bien, ce qui partout importe ; le Beau, l’ordre et l’unité de l’étant dans son entier. » (Martin Heidegger)
« Faute de se référer encore à des valeurs permanentes, une société qui a perdu ses repères, pratiquant une sorte d’hégélianisme dégradé, les cherche dans l’air du temps … Le fait devient le droit. En matière de mœurs, par exemple, la seule norme est pour beaucoup l’évolution effective de la société … les ‘valeurs émergentes’ que les plus dévots appelleront les ‘signes des temps’. » (Roland Hureaux)
« L’émotivisme entraîne l’oblitération de toute distinction entre relations manipulatives et non manipulatives. La réalité du discours moral est la tentative par une volonté d’aligner les attitudes, choix, préférences et sentiments d’une autre volonté sur la sienne. Autrui étant toujours un moyen et jamais une fin … ‘Je désapprouve cela ; faites comme moi !’n’a pas la même force que ‘Cela est mal’ car à cette seconde tournure s’attache une sorte de prestige qui vient que cette formule implique un appel à une norme objective et impersonnelle … Or ce qu’était la morale a largement disparu … Le soi spécifiquement moderne, celui que j’appelle ’émotiviste’, ne trouve aucune limite quand il prononce ses jugements, car de telles limites ne pourraient dériver que de critères rationnels d’évaluation dont le soi émotiviste est privé. Quel que soit le point de vue adopté par le soi, tout peut être critiqué, même le choix de ce point de vue. C’est dans cette capacité du soi à éviter toute identification nécessaire à une situation contingente que certains philosophes modernes ont vu l’essence de l’action morale … Dans cette optique, être un agent moral, c’est précisément pouvoir se tenir à l’écart de toute situation où l’on peut être impliqué, de toute caractéristique que l’on peut posséder, et pouvoir émettre un jugement d’un point de vue purement universel et abstrait entièrement détaché de toute particularité sociale … L’émotivisme manquant de tout critère définitif, attitudes, préférences et choix précédent toute allégeance à un critère, principe ou valeur … Le soi spécifiquement moderne, le soi émotiviste, en gagnant la souveraineté sur son propre domaine, a perdu les limites traditionnelles qu’offrent une identité sociale et une vision de la vie comme ordonnée vers une fin …. Dans le domaine de la morale, l’insolubilité du désaccord est pompeusement baptisée ‘pluralisme’. » (Alasdair Mac Intyre – considération éparses sur les ravages de ce que l’auteur appelle l’émotivisme, phénomène de la modernité – Après la vertu) – Le terme ravages est de l’auteur du blog, non d’Alasdair…
« Le ressort des valeurs contemporaines est l’anthropocentrisme … Le ‘tout est permis, tout est possible’ est un droit reconnu implicitement à l’humanité. Postulat qui est la cause des ambiguïtés de la morale contemporaine. » (Claude Jannoud)
« Les propagateurs de l’épidémie idéologique sont les héritiers laïques des deux traditions chrétiennes. De l’une, ils ont emprunté l’autoritarisme et l’intolérance, d’autant plus virulente qu’elle se dissimile derrière l’apologie de la tolérance. L’autre tradition chrétienne est la substance de leur discours égalitaire et universaliste, même si en l’occurrence il est dépourvu d’humilité … Cette épidémie altère gravement l’instinct de conservation des sociétés dans la mesure où elle est un agglomérat de valeurs molles, au service du triptyque : uniformisation, éparpillement, déréalisation. Les discours de l’égalité, de l’émancipation, de la tolérance … engendrent culturellement un nivellement par le bas, une aliénation généralisée parfois proche d’une maladie mentale. » (Claude Jannoud)
« La liberté, l’émancipation, la tolérance, la compatibilité, le bon plaisir, le respect de l’individu, le pluralisme sont des valeurs glorifiées, intouchables. Mais elles le sont avec une telle intolérance qu’elles deviennent une manifestation de totalitarisme achevé. A quelle époque, les bien-pensants ont-ils entrepris une chasse aux sorcières avec autant de cynisme et de bonne conscience ? » (Claude Jannoud)
« Définition de ‘l’homo sentimentalis’. Non pas une personne qui éprouve des sentiments (nous en sommes tous capables) mais comme une personne qui les a érigés en valeur. Dès que le sentiment est considéré comme une valeur, tout le monde veut le ressentir ; et comme nous sommes tous fiers de nos valeurs, la tentation est grande d’exhiber nos sentiments … Dès que nous voulons l’éprouver, décidons de l’éprouver, le sentiment n’est plus sentiment, mais imitation de sentiment, son exhibition. Ce qui s’appelle couramment hystérie. » (Milan Kundera)
« Toute tentative destinée à rallier quelqu’un à son propre point de vue, ou même à lui exposer un point de vue différent du sien, est vécue comme une atteinte à sa liberté de choix. Ces attitudes interdisent bien évidemment tout débat public sur les valeurs. » (Christopher Lasch) – Comme elles vident les conversations de tout intérêt, les laissant végéter dans un vide abyssal.
« Rassemblons-nous sur nos valeurs ! » Cri des officiels apeurés après chaque choc « Oui, mais lesquelles ? » (Alexandra Laignel-Lavastine) – Où sont-elles ? Cherchons peut-être dans les émissions dites de variété ou de divertissement ?
« La perte de la référence … Du fait de la perte du repère de la tradition, c’est d’abord à un relativisme généralisé que nous avons affaire, et puisque tout se vaut, plus moyen de donner sa valeur régulatrice à la différence des places ; c’est donc à un moment de chaos, en tout cas de turbulence généralisée que l’on assiste, chacun essayant de reconstituer une échelle de valeurs à partir de ses propres repères, mais comme ceux-ci se retrouvent différents de ceux du voisin, l’entreprise apparaît, si ce n’est vaine, en tout cas très problématique. » (Jean-Pierre Lebrun)
« Terme devenu préférable à celui de ‘principe’, parce qu’il a quelque chose de plus souple … les ’valeurs’ se troquent, se négocient comme en Bourse. » (Bérénice Levet)
« Il s’agit toujours de discréditer totalement les valeurs traditionnelles et de donner à l’humanité une forme nouvelle conformément à la volonté (arbitraire) de quelques membres ‘chanceux’ d’une génération ‘chanceuse’ qui a appris comment s’y prendre. » (C. S. Lewis) – Prédiction de 1943 sur les futurs Bobos ?
« La doctrine de l’objectivité des valeurs, la conviction que certaines attitudes sont véritablement conformes à la réalité de ce qu’est l’univers et de ce que nous sommes, tandis que d’autres ne le sont pas. » (C. S. Lewis) – Tout ne se vaudrait donc pas ?
« Les valeurs qui structuraient encore le monde dans la première moitié du vingtième siècle (épargne, chasteté, conscience professionnelle, sacrifice, effort, ponctualité, autorité) n’inspirent plus le respect, invitent davantage au sourire qu’à la vénération, quelque chose de vaguement vétuste ou ridicule s’attache malgré nous à leur nom. » (Gilles Lipovetsky)
« Les valeurs que nous reconnaissons sont plus négatives (ne pas faire) que positives (‘tu dois’). » (Gilles Lipovetsky)
« L’engouement (des milieux d’affaires) pour les valeurs n’exclut pas le fait qu’entre 1980 et 1989 les rémunérations des dirigeants des firmes américaines ont augmenté trois fois plus que les salaires des employés. » (Gilles Lipovetsky) – Et depuis 1989, le rapport aurait diminué ! Tout ce cinéma sur les valeurs du business, les comités d’éthique, poudre aux yeux, n’ont certes pas empêché les Leman brothers, la manipulation des sub-primes…
« Plus rien n’est vrai, plus rien n’est bien : lorsque les valeurs supérieures ont perdu leur droit à régenter l’existence, l’homme reste seul avec la vie. » (Gilles Lipovetsky, Jean Serroy) – Et il ne saurait le supporter longtemps, même s’il lui reste les fameuses valeurs républicaines.
« La faute séculaire des puissances européennes n’est pas d’avoir voulu imposer leurs valeurs au reste du monde, mais l’inverse : d’avoir renoncé à respecter leurs propres valeurs dans leurs rapports avec les peuples dominés. » (Amin Maalouf) – Les Américains ayant pris le relais des Européens dans la mauvaise foi.
« La vieille distinction entre ‘valeurs du nord’ et ‘valeurs du sud’ …D’une part le moralisme, le projet, une conception du temps finalisé, conception de la société reposant sur l’individu et la raison mécanique, et d’autre part un vécu plus amoral, plus sensible, plus imaginatif … Le temps social étant dans ce dernier cas plutôt cyclique ; récepteur de ce qui se passe plutôt que créateur d’objectifs à réaliser. » (Michel Maffesoli)
« Seule une hiérarchie de valeurs peut empêcher que le ‘moi’ individuel ne perde son unité et sa solidité et ne se dissolve, comme disait Nietzsche … en une ‘anarchie d’atomes’, en une multiplicité de noyaux psychiques et de pulsions désormais délivrées de la cuirasse rigide de l’individualité et de la conscience. Aujourd’hui la réalité, de plus en plus virtuelle, est le décor de cette possible mutation du Moi. » (Claudio Magris)
« Quand on nous demande d’adhérer aux valeurs de la République, on ne nous demande rien, on ne nous demande que des abstentions » (Pierre Manent)
« Leurs valeurs naturelles sont en opposition avec celles de la société qui les entoure. » (Hélie de Saint Marc – évoquant les militaires) – Mais restent-ils des valeurs dans ladite société ?
« Quand on croyait à la République, à l’émancipation, à le fraternité universelle, à la société sans classes, on y croyait vraiment et on n’appelait pas cela des valeurs. » (Jean-Luc Marion) – Qui croit maintenant à ces sornettes ?
« Les valeurs ‘ontiques’ … Idéalement adéquates … Ce à quoi beaucoup de gens (la plupart ? nous ?) aspirent profondément … dont la plupart ne s’écartent que dans des conditions difficiles ou néfastes qui menacent la satisfaction de leurs besoins (Camps de concentration, Famine, Epidémie, Terreur, Hostilité de l’environnement, Abandon) : Complétude, Vie, intégration ou transcendance des dichotomies, Originalité, Perfection, Nécessité, Achèvement, Justice, Ordre, Simplicité, Clarté, Fluidité-Souplesse, Enjouement, Autosuffisance. » (Abraham Maslow)
« Ce qui a remplacé les valeurs, ce sont des droits et des normes ; en nombre grandissant. » (Yves Michaud)
« Une valeur (honneur, amitié, devoir, compassion, dévouement à une œuvre ou une communauté … toute forme de solidarité ou de civilité) est, par définition, ce au nom de quoi un sujet peut décider … de sacrifier tout ou partie de ses intérêts, voire … sa vie elle-même. » (Jean-Claude Michéa)
« La persécution des valeurs nobles dans une société qui ne laisse se développer que ce qui plaît au plus grand nombre. » (Henry de Montherlant– par Alain de Benoist) – Il n’est même pas du tout assuré que la pourriture abondamment diffusée plaise à ces cibles ; plus sûr encore et de lui l’imposer et de lui faire croire…
« Nos propres valeurs ne sont peut-être pas aussi universelles qu’on le dit. » (Douglas Murray – se référant à des gens différents ayant des croyances différentes, et au fameux multiculturalisme)
« Un prix n’est pas forcément une valeur ; Tout ce qui a son prix est de peu de valeur. » (Nietzsche)
« Le jugement de ‘bon’ ne provient nullement de ceux qui bénéficient de cette ‘bonté’. Ce sont plutôt les ‘bons’ eux-mêmes, c’est-à-dire les nobles, les puissants, les supérieurs en position et en pensée qui ont éprouvé et posé leur façon de faire et eux-mêmes comme bons … par contraste avec tout ce qui est bas, bas d’esprit, vulgaire et populacier … A partir de ce sentiment de la distance, ils ont fini par s’arroger le droit de créer des valeurs et de forger des noms de valeur. » (Nietzsche – Généalogie de la morale)
« A l’origine, des valeurs comme l’honneur, la loyauté, l’amitié et le sens de la bienséance étaient étroitement liées au sentiment d’appartenance à un lieu et à un rang. Ces valeurs ayant à présent perdu, avec leur pouvoir d’évocation symbolique, une grande partie de leur force, la base concrète qui pendant des siècles avait servi à orienter le comportement des individus se trouve profondément transformée. » (Robert Nisbet) – C’est même le moins que l’on puisse dire.
Comment une société où l’idée de vérité a disparu … pourrait-elle absolutiser des valeurs, fussent-elles républicaines ? Et comment donner du sens à ce fameux vivre-ensemble si ces ’valeurs’ fonctionnent sur un mode qui exclut du champ de la normalité ceux qui n’y adhèrent pas ? » (Paul-François Paoli)
« ‘Valeur’ n’engage à rien, tandis que le mot de ’vertu’ engage et c’est pour cela qu’il est si peu usité … Personne ne dit ‘nos vertus’, elles n’appartiennent à personne, tandis que chacun brode sur ‘ses valeurs’ … Personne ne peut bavarder longtemps sur le courage … ‘la seule vertu qu’on ne peut feindre’ (Chantal Delsol) … On choisit ses valeurs pas ses vertus qui s’imposent d’elles-mêmes. La supériorité des vertus sur les valeurs provient du fait qu’elles ne se discutent pas : elles sont les vraies valeurs universelles. Courage et fierté sont loués dans toutes les civilisations. » (Paul-François Paoli) – Sauf peut-être chez nous aujourd’hui où on préfère le conformisme moutonnier des renonçants.
« La confusion entre valeur et vérité est potentiellement totalitaire … Une valeur ne peut, dans une société de liberté, occuper la place dévolue à la Vérité … C’est pourtant au nom d’une certaine universalité qu’aujourd’hui des libéraux affirment que les Américains sont habilités à instaurer la démocratie par la force…» (Paul-François Paoli) – Mais comme nous ne sommes plus en pays de liberté, ni d’ailleurs de vérité, on peut raconter n’importe quoi et bombarder n’importe qui.
« Nous refusons l’idée d’un quelconque modèle normatif contraignant, mais ne désespérons pas de suggérer cette absence de modèle aux masses musulmanes et hindoues qui croient encore à des notions comme l’immortalité de l’âme ou la distinction entre les sexes. Nos ‘valeurs’ ? Comment ne pas voir qu’elles sont devenues essentiellement abstentionnistes : le refus de tuer, le refus de la peine de mort, le droit de n’être contraint en rien. Depuis le droit de décider de sa marque de shampooing au fait de savoir si l’on doit, ou non, se faire incinérer, notre individualisme est de l’ordre du neutre. N’impose rien à quiconque et nul ne t’imposera rien. » (Paul-François Paoli) – Prétention impérialiste et vide abyssal.
« Aucun politicien n’évoque jamais la vérité. Tous évoquent leurs ‘valeurs. Sauf que les valeurs ne peuvent avoir un statut de vérité. Elles n’ont d’autorité que pour ceux qui les proclament. Par définition, seule la vérité peut prétendre à l’universalité puisque son caractère objectif ne dépend pas de mon opinion. » (Paul-François Paoli) – D’où le grotesque odieux de vouloir exporter ses valeurs, fussent-elles proclamées ‘démocratiques’, et fût-ce à coups de bombes.
« Ce ne sont pas les idéaux qui nous façonnent mais nous qui créons les idéaux dont nous avons besoin pour supporter la vie … L’homme crée ses valeurs pour justifier ses instincts et ses aspirations, il crée les valeurs dont il a besoin. » (Paul-François Paoli – reprenant Nietzsche)
« Le remplacement de valeurs s’effectue clandestinement, au moyen d’une sorte de persuasion occulte … les moyens sont aujourd’hui plus subtils, habiles et complexes (que du temps de Marx et de la violence explicite) … A un certain moment, le pouvoir a eu besoin d’un type de sujet différent, qui fût avant tout un consommateur et ce ne pouvait être un consommateur parfait si on ne lui concédait pas une certaine permissivité sur le plan sexuel. » (Pier Paolo Pasolini)
« L’autonomie de la raison ne peut pas signifier la création des valeurs et des normes morales par la raison elle-même. » (Jean-Paul II)
« La société bourgeoise est bien l’autre face de la société marxiste. Elle partage avec celle-ci la certitude que les structures économiques déterminent toutes les valeurs. » (LouisPauwels)
« Tout l’avilissement du monde moderne vient de ce que le monde moderne a considéré comme négociables des valeurs que le monde antique et le monde chrétien considéraient comme non négociables … Chaque monde sera jugé sur ce qu’il a considéré comme négociable ou non négociable … Notre monde est celui de l’interchangeabilité. » (Charles Péguy)
« Un banquier américain visitait la banque nationale de l’ex-URSS. Comme il trébuchait sur des lingots d’or à même le sol, il s’étonna : ‘Comment pouvez-vous laisser-vous traîner des choses d’une telle valeur, chez nous elles sont enfermées, surveillées par des gardes armés’ – le Popov de répondre : ‘Chez nous la principale valeur, c’est l’homme’. » (plaisanterie entendue pour la première fois dans une cellule du Parti, les vieux Stal. étant absents – citée aussi par ?, Nicolas Bouvier ?)
« Le sanitarisme envahissant, l’inquiétant fanatisme sanitaire, expriment aussi la montée en puissance de la vie au détriment de tout ce qui vaut. » (Robert Redeker)
« Ce n’est pas la loi qui fonde la valeur, mais l’inverse. » (Isabelle Richebé)
« Pendant un moment, un certain nombre de principes peuvent tenir debout tout seuls. Mais progressivement, laissés à eux-mêmes, ils se sont avachis. Nous sommes entrés dans le monde des ‘valeurs’ … Valeurs qui n’ont de valeur qu’en raison du sujet qui les leurs reconnaît … ‘Les valeurs sont ainsi frappées d’une faiblesse intrinsèque, puisque les poser comme telles, c’est reconnaître en même temps qu’elles ne peuvent subsister en elles-mêmes … Rien d’étonnant donc à ce que l’on parle tant de défendre les valeurs, elles sont trop faibles pour le faire elles-mêmes, à plus forte raison pour nous défendre, nous qui les posons‘ (Rémi Brague) … Puisque le sujet qui pose les valeurs vaut plus que les valeurs qu’il pose, aucune valeur ne vaut, en tant que telle .. » (Olivier Rey)
« Le christianisme référence identitaire et pas du tout référence religieuse (les ‘racines chrétiennes de l’Europe’) … La culture dominante considérée comme un christianisme sécularisé … Ce qui est en débat, c’est moins le contenu des valeurs que leur fondement (la société moderne étant bien celle qui prétend se fonder elle-même) … A l’heure où l’Eglise accepte une société civile séculière, on se trouve devant la divergence des valeurs … Depuis les années soixante croyants et laïques ne partagent plus les mêmes valeurs … La loi et la morale ‘naturelle‘ ne sont plus partagées. Les nouvelles valeurs (issues du modèle ‘soixante-huitard’) sont fondées sur l’individualisation, la liberté et la valorisation du désir, qui devient sa propre norme et n’est plus soumis à d’autres contraintes que le désir des autres … ce ne sont plus des valeurs chrétiennes sécularisées. La liberté de la personne l’emporte sur toutes les normes transcendantes … Plus de morale naturelle … Le renoncement au mythe prométhéen de transformation de la nature par l’homme conquérant s’arrête au corps humain. Celui-ci est au contraire l’objet même de la liberté individuelle (toutes les manipulations, y compris celles portant sur la filiation, sont les bienvenues. Dans ce domaine, exit le principe de précaution dont on nous a rabattu les oreilles, au point de l’inscrire stupidement dans la Constitution) … Ce sont les définitions même de la division sexuelle, de la famille, de la procréation et de la transmission qui sont remodelées, on s’affranchit des lois de la nature, ou plutôt celles-ci relèvent du seul domaine de la technique … Valeurs chrétiennes et valeurs occidentales ne coïncident plus, d’où la référence très vague à des traditions ‘culturelles’, comme si les valeurs chrétiennes ne se définissaient plus que comme marqueurs culturels (les crucifix des classes italiennes, les croix…) … Le système (ainsi sécularisé) est instable en termes de fondement des valeurs (ou plus exactement on peut se demander si, en l’absence de tout fondement, il reste des valeurs) … Désormais la rupture entre le catholicisme et la culture dominante ne porte plus sur le pouvoir ; et elle va bien au-delà d’un désaccord sur la morale, elle porte sur la question anthropologique, sur ce qui fonde la société en général … Apparition de la notion politico-ecclésiale de ‘principes non négociables’ … ‘L’Etat libéral séculier vit sur des principes normatifs que lui-même est incapable de garantir, car alors il cesserait d’être libéral’ (Le paradoxe soulevé par le juriste allemand Böckenförde). » – Autant affirmer que l’évocation de valeurs par un Etat libéral ne constitue rien moins qu’une escroquerie intellectuelle et que les nuisances catastrophiques qui vont découler du mépris des évidences anthropologiques ne sauraient tarder malgré les efforts énormes que le gang progressiste ne manquera pas de consentir pour mentir et les dissimuler. (Olivier Roy – L’Europe est-elle chrétienne ? – Considérations éparses, notamment sur les valeurs)
« La prétention d’être créateur absolu de valeurs est simplement ridicule pour un être qui porte sur sa chair la cicatrice du cordon ombilical, matérialisation du fil qui le tient suspendu dans l’être. » (Raymond Ruyer)
« Les valeurs sont cette monstrueuse chose au centre de l’affaiblissement du discours politique … les invoquer permet magiquement de ne plus formuler d’argument construit, de se dispenser d’examiner la raison adverse et d’osciller constamment dans l’émotionnel, car le propre de la croyance en des valeurs est cet attachement irrationnel, pathétique, à leur force indéfinie. » (Philippe-Joseph Salazar, Le Point – cité par Eric Zemmour) – Autrement dit, de dissimuler le vide de la pensée et l’obstination d’une raison sans fondement.
Les cinq valeurs fondamentales selon Max Scheler : « l’agréable ou les valeurs de luxe ; l’utile ou les valeurs de civilisation ; le noble ( le bien-être général et le progrès général, la puissance, quand il s’agit du groupe) ou les valeurs vitales ; les valeurs spirituelles (la connaissance vraie, la beauté, le droit) ou les valeurs culturelles ; la sainteté ou les valeurs religieuses … Valeurs constantes … le changement des situations historiques concrètes n’affecte jamais ces valeurs elles-mêmes, mais seulement les choses dans lesquelles elles prennent corps, c’est-à-dire ‘ce’ qui est agréable, utile… A ces valeurs fondamentales correspondent cinq modèles-types : l’artiste en l’art de jouir de la vie, le pionnier de la civilisation, le héros, le génie et le saint. »
« Les penchants naturels ne sont pas évalués aussi haut que les avantages pécuniaires … Rien d’étonnant si, dans le régime capitaliste, exclusif de toute fusion affective, les simples valeurs d’utilité et de rendement sont mises au-dessus des valeurs vitales (amour, charité, désintéressement, estime…). » (Max Scheler – traitant du renversement ou de l’inversion des valeurs, phénomène récent).
« L’acte d’amour est, dans tous les ordres de valeurs, le véhicule par lequel l’homme élargit et agrandit son monde de valeurs. » (Max Scheler)
« Le bonheur, la puissance, l’esprit, la beauté, la richesse, toutes les valeurs positives de la vie, poursuivent sans cesse l’homme du ressentiment comme pour le défier. Il a beau leur montrer le poing … il n’est pas toujours possible de leur échapper. » (Max Scheler) – Reste à les dévaluer, ‘tout cela n’est rien’ ! Seuls sont nécessaires les aspects contraires : pauvreté, souffrance, peines… Les forts, les puissants cessent d’être enviables ou haïssables pour devenir, au contraire, dignes de pitié, de compassion puisqu’ils sont censés souffrir un mal. Nietzsche appelle cet autre renversement des valeurs, base de la morale courante : « la vengeance sublime. »
« La seule valeur absolue, le contenu même de toute foi est le fait de donner priorité à l’autre sur moi-même. » (Christiane Singer)
« Le positivisme qui s’en tient aux seuls faits … La modernité repose sur une dialectique destructrice dans la mesure où elle fait d’une raison détachée de toute réflexion sur les valeurs le moteur de l’activité humaine … Aux yeux de Léo Strauss, la victoire des Modernes se confond avec le triomphe du relativisme et du nihilisme moral … Disparition de la notion de bien commun … Dans la ‘tolérance obligatoire’ Strauss ne voit qu’un ‘séminaire d’ignorance’. » (Léo Strauss – par Alain de Benoist)
Le discours publicitaire et médiatique : « L’enfermement jubilatoire dans le présent, le ‘présentisme’, opium des post-modernes, implique un oubli du futur, l’abolition magique du temps (accéléré par l’usage des nouvelles technologies de la communication). Le ‘mouvementisme’ fait système avec la néophilie frénétique (le culte du nouveau pour le nouveau) et le ‘juvénilisme (l’utopie de l’éternelle jeunesse). » (Pierre-André Taguieff)
« Un ‘hyperbien’ se présente comme un bien qui remet en question et déplace les autres … Incomparablement plus important que les autres, érigé en norme, il détermine le point de vue à partir duquel ces biens doivent être pesés, jugés… (l’idée platonicienne de Bien, Dieu, la Nature source, aujourd’hui : l’exigence égalitaire forcenée, la liberté, l’universalité, l’altruisme, le bonheur de l’utilitarisme…) … Certains ‘ hyperbiens ont eu partie liée avec des rapports de domination. » (Charles Taylor) – Méfions-nous, la domination peut être féroce.
« Jamais une telle exigence de totalité, d’absolu, d’un don sans réserve et sans limite n’avait travaillé l’humanité comme aujourd’hui. Mais jamais non plus, tragédie des sociétés modernes, une telle soif du tout ne s’était porté aussi furieusement, aussi exclusivement sur la partie, et quelle partie ! Jamais l’homme ne s’était donné aussi complètement à des abstractions : le sexe, la race, l’argent, l’Etat… On cherche monstrueusement l’intégral dans ‘exclusif’. » (Gustave Thibon)
« Les structures familiales conditionnent les valeurs inconscientes d’une société : son rapport à la liberté et à l’autorité, à l’égalité et à l’inégalité, elles expliquent l’émergence d’idéologies de transition différentes (communisme ici, nazisme là…). » (Emmanuel Todd)
« Nous avons des partis politiques censés défendre des doctrines, des programmes, et de plus en plus, parce que c’est ce qui pose le moins de problèmes de financement, des ‘valeurs’. Nos politiques ne pouvant que ‘ faire comme si’. Le but de la politique française sera désormais la mise en scène de pièces de théâtres successives, bonnes ou mauvaises, afin de masquer l’absence de pouvoir économique réel du président (la dernière fois, avec Macron on nous a vendu la jeunesse et l’intelligence) … Comme il n’y a plus d’enjeu réel, tout le monde veut être candidat, passer à la télé, s’y exprimer, promettre … y être ’bon’ … être élu, si possible président, mais en aucun cas de gouverner. » (Emmanuel Todd)
« Les principes de la démocratie et des droits de l’homme n’ont pas de plus sûr garants que la nécessité où le marché mondial se trouve de vendre n’importe quoi à n’importe qui. Il s’ensuit que les valeurs du passé vont à la casse à la cadence de marchandises obsolètes. » (Raoul Vaneigem – Adresse aux vivants)
« Notre rapport aux valeurs … nous les honorons, nous les servons plus que nous les vivons … Nous leur rendons un hommage docile … Et cependant on construit le fantôme d’une psychologie intérieure qui serait l’équivalent de la conduite objective des gens … Un croyant, même très pieux, ne pense pas plus à Dieu que le militaire de métier qui se fait bel et bien tuer au combat ne pense à la patrie … Il n’y a aucune proportion entre l’importance … que nous attachons à une chose (patrie, religion …) et, pour le dire crûment, le nombre d’heures que nous y consacrons par jour … L’objectivité tout extérieure des valeurs qui nous gouvernent mais qui ne palpitent pas en nous … Imaginons un groupe de touristes visitant les Offices ou le Louvre en écoutant les explications de leur guide … connaissances artistiques, sens plastique ? Mais, ils sont venus et ils suivent … ils sentent bien qu’ils sont en présence de grandes choses. » (Paul Veyne) – Faisons exception cependant pour ceux qu’on peut appeler des saints.
« L’illusion concernant les choses de ce monde, ne concerne pas leur existence, mais leur valeur. L’image de la caverne se rapporte à la valeur. » (Simone Weil)
« Les valeurs officielles ne permettent plus d’organiser une vision cohérente des différents acteurs collectifs, ni de de leurs rapports entre eux, ni de leurs rapports au tout social. » (Martine Xiberras)
« Les vraies valeurs n’ont aucun rapport nécessaires avec des conditions sociales et économiques meilleures ou pires. » (Marguerite Yourcenar) – Elles ont à voir avec l’Être et non avec l’Avoir.
« Un banquier américain visitait la banque nationale de l’ex-URSS. Comme il trébuchait sur des lingots d’or à même le sol, il s’étonna : ‘Comment pouvez-vous laisser-vous traîner des choses d’une telle valeur, chez nous elles sont enfermées, surveillées par des gardes armés’ – le Popov de répondre : ‘Chez nous la principale valeur, c’est l’homme’. » (plaisanterie entendue pour la première fois dans une cellule du Parti, les vieux Stal. étant absents – citée aussi par ?, Nicolas Bouvier ?)