740,1 – Vertus / Vices ; Qualités / Défauts ; Mœurs, Mode

– Les vertus ne sont pas faites pour nous ennuyer, mais pour nous servir et nous éviter des erreurs amères. A ce terme, les timorés du sens et du langage préfèrent aujourd’hui le terme de qualité, c’est presque pareil, la dimension d’effort en moins.

– Le nouvel ordre moral gauchiste ; la vertu est devenue le monopole des nouveaux inquisiteurs, les purs, les serviteurs du culte de la transparence (pour les autres) et les harpies frustrées et haineuses qui veulent rendre ce monde glacial à leur image.

«  Même en matière de vertu il faut de la modération. «  (Montesquieu)

– « Un excès de vertu peut mener à la terreur. » (Elisabeth Lévy)

– « Vertu vient de l’italien ‘virtu’ qui signifie ‘énergie et volonté propre’, autonomie morale et intellectuelle. » (Roland Gori – reprenant Marc Fumaroli)   – Et antérieurement de l’ancienne  notion romaine de virtus, qui est la vertu du vir, c’est-à-dire de l’homme conçu du point de vue de sa virilité

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« En ce qui regarde les vertus … ce sont des justes milieux, ce sont des dispositions dont nous avons établi que, par leur essence, elles nous rendent aptes à accomplir les mêmes actions que celles dont elles procèdent, qu’elles sont dans notre dépendance, et volontaires, qu’enfin elles agissent selon les prescriptions de la droite règle. » (Aristote)

« On n’est pas un véritable homme de bien quand on n’éprouve aucun plaisir dans la pratique des bonnes actions, pas plus qu’on ne saurait appeler juste celui qui accomplit sans plaisir des actions justes, ou libéral celui qui n’éprouve aucun plaisir à faire des actes de libéralité, et ainsi de suite … C’est en elles-mêmes que les actions conformes à la vertu doivent être des plaisirs. » (Aristote)

« Les vertueux imbéciles qui ont perdu Louis XVI. » (Balzac)

« Les qualités ont des mesures ; les vertus n’en ont pas. » (Anne Barratin)

« Il est bien plus facile de vivre avec les qualités des autres qu’avec leurs vertus. » (Anne Barratin)

« Dans ce monde, les procédures règnent et les vertus s’effacent. » (Philippe Bénéton) – Monde de comptables et de boutiquiers.

« Parmi les vertus les plus étrangères  à l’homme moderne, il y a la vertu d’étonnement : le monde moderne et la vision moderne du monde vont de soi. » (Philippe Bénéton) – Jusqu’à ce que tout casse évidemment !

« Le principe de toute action vertueuse est tout entier dans ce besoin qu’a tout homme d’être estimé ou approuvé par d’autres âmes, c’est-à-dire par la raison à laquelle toutes participent également … Nous avons une si grande idée de l’âme de l’homme, que nous ne pouvons souffrir d’en être méprisés … Si d’un côté cette fausse gloire que les hommes cherchent est une grande marque de leur misère et de leur bassesse, c’en est une aussi de leur excellence. » (Maine de Biran)

« Être à la mode, la pire chose qui puisse arriver à un écrivain. » (Christian Bobin) – Et pas qu’à un écrivain !

« Une vertu pratiquée sans effort est une qualité, non une vertu. » (Gustave Le Bon)

« Plotin, qui, au III° siècle reprit explicitement l’idée d’un rapport entre la beauté et la vertu … la qualité de notre environnement importe parce que ce qui est beau est loin d’être futilement, immoralement ou complaisamment ‘attrayant’. La beauté évoque et peut nous rappeler des vertus  comme l’amour, la confiance, l’intelligence, la bonté et la justice … bien loin de n’être que regrettable, la laideur devenait une sous-catégorie du mal … Ce n’est sûrement pas une coïncidence si les pays protestants d’Europe furent les premiers à voir apparaître les horreurs visuelles du monde moderne, Manchester, Leeds… » (Alain de Botton)

«‘Le sophisme de la vertu supérieure des opprimés’ » (Gérald Bronnner-  citant Bertrand Russel) – A propos, notamment, de vidéos truquées relatant de prétendues violences policières ou de prétendues découvertes farfelues d’adolescents .

« Il y a peu de vices qui empêchent un homme d’avoir beaucoup d’amis autant que peuvent le faire de trop grandes qualités. » (Chamfort)

« La France, pays où il est souvent utile de montrer ses vices, et toujours dangereux de montrer ses vertus. » (Chamfort)

« On réussit dans le monde assez souvent par ses défauts, quelquefois par ses qualités, jamais ou presque jamais par ses vertus. » (Hyacinthe de Charencey)

« Il est plus aisé d’avancer avec des vices qu’avec des vertus. Les vices, accommodants de nature, s’entraident, sont pleins d’indulgence les uns à l’égard des autres, alors que les vertus, jalouses, se combattent, s’annulent, et montrent en tout leur incompatibilité et leur intolérance. » (Emil Cioran)

« Je n’ai jamais vu quelqu’un qui aimât la vertu autant que le sexe. » (Confucius)

« ‘L’invasion des vertus douces’ (Jacqueline de Romilly), soit le remplacement des vertus protectrices du bien commun par celles protectrices de l’individu … le courage remplacé par la mansuétude, l’honneur par le pardon, l’héroïsme par l’indulgence. » (Chantal Delsol

« L’humanitarisme contemporain est un dévergondage de la vertu qui se défait des situations et se croit toute-puissante. La réalité, au contraire, est faite de polarités dans lesquels aucun principe ne peut dominer dans sa pureté. La question de l’immigration est caractéristique de cette situation incomprise : la vertu monopolistique oublie les circonstances et les situations – Polarité : aucun principe ne peut être séparé de son contraire, la sagesse est dans la recherche d’un équilibre. Entre le devoir d’accueil et la préservation de la société d’accueil comme d’ailleurs des intérêts à court et moyen terme des migrants. » (Chantal Delsol 

« La conscience de la faute est le premier pas vers le salut. » (Epicure)

« ‘Les vertus sont filles de force et de santé’, comme dit Péguy, les épreuves terribles n’embellissent pas forcément leurs victimes. » (Alain Finkielkraut)

« La vertu revient à l’ordre du jour, grâce aux efforts conjugués de chaisières d’un genre inédit et de commissaires politique improvisés, s’érigeant en gardiens de la moralité publique. » (Marcel Gauchet) – « La glaciation wokiste, venant après la glaciation stalinienne et la glaciation maoïste. » (Jacques Julliard – évoquant une troisième ‘glaciation’)

« ‘Elle est tellement intelligente’ Fait-on souvent l’éloge de personnes pour leur générosité ou leur sagesse ?  … Pour la première fois de notre histoire, l’intelligence est devenue un élément central de la stratification sociale et ce à une époque où les sociétés riches accordent une grande valeur à l’égalité. Or, l’intelligence étant répartie de manière inégale … De plus les fameux tests de QI ne mesurent pas d’autres traits de personnalité, tels que l’énergie, le dynamisme, l’application, la faculté de tirer des leçons de son expérience, l’esprit critique, l’empathie,  la gentillesse, le courage, l’imagination, la sensibilité, la compassion, la générosité … Si une grande intelligence est une qualité hautement désirable, elle n’est pas la seule , elle ne fait pas de vous quelqu’un de bien, d’aimable, d’honnête, de consciencieux, de courageux … (David Gooodhart)

« La vertu : la force, et la fermeté avec laquelle un homme est ancré dans la vie. » (Père Anselm Grün) – Signification du latin virtus.

« Le concept de vertu doit être défini et expliqué en fonction de l’exposé de certains traits de la vie sociale et morale, acceptés au préalable … Trois conceptions différentes des vertus … Une vertu est une qualité qui permet à un individu de tenir son rôle social (selon Homère) ; une vertu est une qualité qui permet à un individu de progresser vers l’accomplissement de son ‘telos’ spécifiquement humain, naturel ou surnaturel (selon Aristote, le Nouveau Testament, saint Thomas d’Aquin) ; une vertu est une qualité dont l’utilité est de mener au succès terrestre et céleste (selon Benjamin Franklin). » (Alasdair Mac Intyre)

« Pour produire les biens internes qui sont  leur récompense, les vertus doivent être exercées sans souci des conséquences. »  (Alasdair Mac Intyre)

« La constance est une vertu que les femmes pratiquent davantage que les hommes. Sans elle, toutes les autres vertus perdent en partie de leur sens. La constance renforce et est renforcée par la vertu chrétienne de patience, mais elle ne se confond pas avec elle … La constance nécessite une reconnaissance de la menace particulière qui pèse sur l’intégrité de la personnalité dans le monde moderne. » ( Alasdair Mac Intyre)

« Puisqu’une vertu est généralement comprise comme une disposition ou un sentiment qui nous fait obéir à certaines règles, le consensus sur les règles est toujours la condition nécessaire du consensus sur la nature et le contenu d’une vertu particulière … Ce consensus sur les règles est une chose que notre culture individualiste est incapable de trouver. »  (Alasdair Mac Intyre)

« Le poids de l’égoïté sert de contrepoids à la vocation : l’un monte quand l’autre descend, et c’est la descente de celui-ci qui fait monter celui-là. Cet effet de bascule est une loi très générale qui gouverne la vie de la conscience … Toute tendance se développe en opposition avec la tendance inverse, avec une tendance antagoniste qui est ensemble son obstacle et son ressort, son frein et son moteur … simultanément la décourage et l’encourage … et elle trouve dans cette contre-tendance une sorte de repoussoir. La contre-tendance des tendances désintéressées s’appelle la tentation … La vengeance et le pardon … La fidélité et la désaffection, les causes de reniement … La peur et le courage … La hâte et la patience … La sincérité et la dissimulation … L’égoïsme et l’altruisme… » (Vladimir Jankélévitch) – Toute réalisation est accomplissement ‘malgré’…

« On aime les qualités, on estime les vertus. » (Joseph Joubert)

« Les hommes sont plus susceptibles d’être riches en vertus acquises et les femmes en vertus naturelles ou natives. » (Joseph Joubert)

« Il faut des vertus qui fassent aimer et des défauts qui fassent craindre. » (Joseph Joubert)

« Des vertus ne se démarquent (en aval) que parce que la plénitude de la capacité est perdue (en amont) … la capacité ne fait saillie que parce qu’il y a déficience (et où il y a) … ‘C’est parce que la plénitude de la voie (Tao) est perdue qu’on s’est mis à parler d’humanité et d’équité ; c’est depuis que le pays a sombré dans le désordre qu’on voit des ministres loyaux er dévoués … si le pays était de lui-même en ordre, ces ministres loyaux et dévoués, on ne saurait pas où ils sont. » (François Jullien – sur des principes chinois ancestraux) – Effectivement on ne parle d’ordre, d’honnêteté, de toutes vertus que quand elles ont disparu.

« Ou les vertus ou la Terreur. » (Saint-Just) – Choix assez simple.

« La déesse raison, qui est le Saint Esprit de la modernité, est la seule inspiratrice des vertueux, et leur dicte non seulement ce qui est bon pour eux … mais également ce qui est bon pour tous, ici et en tous lieu … Les révolutionnaires ou réformistes sociaux … en jouant les maîtres d’école, en sachant, a priori et de science infuse, ce qui était bon pour tous, outre les aberrations de l’Histoire, ont permis que peu à peu la masse ne se sente plus concernée par la vie de la cité. » (Michel Maffesoli – à propos de Robespierre, mais s’applique à tous les bien-pensants d’aujourd’hui) 

Bernard de Mandeville, cité ci-dessous « n’était pas un professeur d’immoralisme, mais un pourfendeur d’hypocrisie (comme La Rochefoucauld), il pourchassait l’angélisme, nous mettant en garde contre la tendance moralisante à camoufler en vertus des instincts ou des passions qui n’ont rien d’honnête, mais rien non plus de déshonorant … Dans la vie économique, comme ailleurs, il faut faire avec les réalités, même peu plaisantes. » (Jean-Philippe Vincent) – « Sa fable des abeilles dit que la société, pour vicieuses qu’en soient les pièces, est supérieure à l’anarchie. Le système supporte et annule les défectuosités … le mal conspire au bien. » (Gilles Lapouge)

« Une ruche industrieuse et florissante. Les abeilles s’activent, mues par ces passions que Stendhal attribuera à l’homme moderne : l’envie, la jalousie, la vanité, la convoitise, l’appât du gain, le luxe, l’orgueil, la haine, la lutte dérisoire pour la gloire et la reconnaissance … Survient un pasteur anglican qui leur enseigne les vertus chrétiennes de générosité, de justice, d’humilité, de tempérance et de charité. Les abeilles se laissent convaincre … N’ayant plus d’incitations à travailler et à produire, elles deviennent indolentes, la pénurie s’installe et la ruche s’éteint dans la misère et le désordre. » (La fable des abeilles de Bernard Mandeville – résumée par Jean-Pierre Dupuy) – La fable est sous-titrée : Vices privés, bienfaits (ou bénéfices) publics. C’est le désir individuel de chacune des abeilles d’entasser qui fait la prospérité de la ruche. Allégorie vantant les avantages sociaux des actions intéressées, comme l’avarice, la cupidité… Le vice considéré comme le fondement du progrès social … On la retrouve à l’arrière-plan des nombreuses théories économiques  (notamment de la célèbre Richesse des nations d’Adam Smith) qui estiment que l’intérêt particulier, l’égoïsme même, s’exerce au bénéfice de l’intérêt (matériel) général, que certains vices sont les fondements d’une société riche et puissante et que certaines vertus mènent à l’impuissance et à l’indigence – Dissociation entre les conséquences immédiates (ou leur moralité au sens commun) et le résultat social des actes. Ces théories rejoignent le mécanisme hégélien de ruse de la raison suivant lequel ce sont les passions qui réalisent l’histoire. « L’immense erreur de ceux qui s’imaginent que les vertus sociales, les qualités aimables, qui sont louables en nous, sont aussi bénéfiques au public qu’elles le sont pour les personnes individuelles qui les possèdent. » (Bernard Mandeville – cité par Jean-Pierre Dupuy) – Emerge l’idée que l’ensemble, le Tout, peut se révéler très différent, et même contraire, au cumul de ses parties, que les vices privés peuvent faire le bien public – « Bernard Mandeville st celui qui avant tout le monde a compris que le développement économique passait par la libération des passions. » (Dany-Robert Dufour – à propos de sa célèbre fable des abeilles)

« Quittez donc vos plaintes, mortels insensés ! En vain vous cherchez à associer la grandeur d’une nation avec la probité … Abandonnez ces vaines chimères. Il faut que la fraude, le luxe et la vanité subsistent, si nous voulons en retirer les doux fruits … le vice est aussi nécessaire dans un Etat florissant, que la faim est nécessaire pour vous obliger à manger. » (Bernard Mandeville)

« Les deux grandes traditions, les deux grandes masses spirituelles qui constituent l’Europe et leur action réciproque … La vie morale européenne était organisée et animée par le dialogue conflictuel entre la morale civique grecque et romaine d’un côté, les préceptes mosaïques et les conseils évangéliques de l’autre : entre la magnanimité et l’humilité. Les deux types de vertu sont antagonistes, mais aussi solidaires … La nature et la grâce … L’orgueil et l’ambition païens, l’humilité et la sévérité chrétiennes … L’austérité et l’activité de la cité grecque, l’égalité et l’austérité du christianisme … La dialectique des deux traditions les faisaient se susciter et se réprouver l’une l’autre … La vertu et la loi anciennes, dans leurs deux versions, païenne et chrétienne, faisaient passer l’homme d’un certain état de sa nature à un état plus élevé (et même, dans le second cas, à un état ‘surnaturel’) ; il montait, dans son être, les degrés de l’Être. » (Pierre Manent) – Qui peut aujourd’hui comprendre cela en Europe, dans un Occident qui a tout abandonné ! Y compris le respect de lui-même.

« La charité, la dernière vertu théologale … la foi donne force et confiance, l’espérance toujours bienveillante, jamais désespérée donne la sérénité … La charité, elle, nous rebute, nous inquiète et nous lasse ; aucune excuse, aucune échappatoire, aucun discours d’excuse ne vaut : j’aime ou je n’aime pas, je donne  ou je ne donne pas  … Ce n’est pas un hasard si toutes les paraboles du Jugement dernier jouent non sur la foi ni sur l’espérance, mais sur la charité, seul critère, seule épreuve. » (Jean-Luc Marion)

« Dans le domaine des vertus le juste point ne s’obtient que par éminence, en s’élevant très haut au-dessus d’excès contraires. » (Jacques Maritain)

 « Quand la presse et les moyens de communication de masse deviennent le lieu de la reconnaissance du mérite et de la vertu… » (Yves Michaud) – A chacun d’imaginer la suite.

 « Si les vertus pouvaient revivre, nous pourrions effectivement nous dispenser du mérite. Nous n’aurions rien à mesurer. » (Yves Michaud) – Rêvons.

« La triple obligation de ‘donner, recevoir et rendre’ constitue le socle originel ( le ‘roc’ selon Marcel Mauss) de toutes les relations humaines … Les vertus qui tournent autour de l’obligation de donner (celles qui gouvernent les différents modes de la générosité), les vertus qui tournent autour de l’obligation de rendre (celles qui gouvernent les différents modes de la gratitude et de la reconnaissance) et, enfin, les vertus qui tournent autour de l’obligation de recevoir (celles qui nous rendent capables d’accueillir un don comme un don, et non comme un dû ou un droit). Et, au fondement de ce système d’obligations … celle qui en constitue la pierre angulaire et qui représente, à ce titre, la vertu humaine par excellence : la capacité psychologique et morale de se fixer des limites, et donc de tenir à distance ce que Marx appelait ‘les passions les plus vives, les plus mesquines et les plus haïssables du cœur humain, toutes les furies de l’intérêt privé. » (Jean-Claude Michéa)

« La stratégie habituelle des libéraux, surtout à gauche, est de transformer immédiatement toute référence à des valeurs morales en un appel à restaurer ‘l’ordre moral’ ou à instituer une société totalitaire. » (Jean-Claude Michéa) – Chantage à destination de la droite lâche et stupide.

« La vertu même a besoin de limites. » (Montesquieu)

« C’est quand la chose manque, qu’il faut en mettre le mot. » (Henry de Montherlant)

« Chaque vertu cardinale de l’homme est pour lui une cause de solitude. L’intelligence isole. L’indépendance isole. La franchise isole. Le courage isole. La sagesse isole. » (Henry de Montherlant)

« Il ne faut pas être vertueux au-dessus de ses forces. » (Nietzsche)

« ‘Valeur’ n’engage à rien, tandis que le mot de ’vertu’ engage et c’est pour cela qu’il est si peu usité … Personne ne dit ‘nos vertus’, elles n’appartiennent à personne, tandis que chacun brode sur ‘ses valeurs’ … Personne ne peut bavarder longtemps sur le courage …  ‘la seule vertu qu’on ne peut feindre’ (Chantal Delsol) … On choisit ses valeurs pas ses vertus qui s’imposent d’elles-mêmes. La supériorité des vertus sur les valeurs provient du fait qu’elles ne se discutent pas : elles sont les vraies valeurs universelles. Courage et fierté sont loués dans toutes les civilisations. » (Paul-François Paoli) – Sauf peut-être chez nous aujourd’hui où on préfère le conformisme moutonnier des renonçants.

 « Les hommes vertueux le sont non parce qu’ils ont été éduqués ainsi, mais parce qu’ils sentent le besoin d’être vertueux pour s’estimer eux-mêmes.  C’est le besoin de se sentir noble qui est au fondement de la vertu, plus que l’amour de la vertu elle-même … Les hommes les plus estimables ne sont-ils pas justement ceux qui se sont donnés pour tâche de se montrer dignes d’un Autre (Divinité, Maître, Proches, voire un idéal…). Dés lors que cet Autre a disparu de son horizon, l’homme n’a plus besoin de s’efforcer à la dignité puisqu’il ne se sent plus exposé au jugement. Un monde que ne surplombe plus le regard d’aucun Autre est un im-monde. » (Paul-François Paoli)

« Il faut de plus grandes vertus pour soutenir la bonne fortune que la mauvaise. » (La Rochefoucauld)

« Jusqu’alors, les Romains s’étaient contentés de pratiquer la vertu, tout fut perdu quand ils commencèrent à l’étudier. » (J. J. Rousseau) – Ne pas trop se poser de questions intellectuelles sur ses initiatives.

« Jusqu’ici les Romains s’étaient contentés de pratiquer la vertu, tout fut perdu quand ils se mirent à l’étudier. » (Sénèque) – Pratiquer, ne pas trop approfondir.

« Cette asymétrie morale qui attribue à la gauche le monopole de la vertu. » (Roger Scruton) – C’est une couverture bien pratique pour traficoter à l’abri.

« Tant d’horreurs n’auraient pas été possibles sans tant de vertus. Il a fallu, sans doute, beaucoup de science pour tuer tant d’hommes, dissiper tant de biens, anéantir tant de villes en si peu de temps ; mais il a fallu non moins de qualités morales. ‘Savoir’ et ‘Devoir’ vous êtes donc suspects ? » (Paul Valéry – La crise de l’esprit)

« Nous savons, au moins depuis Robespierre, que l’aspiration à la vertu assume la terreur. » (André Versaille)

« Un peu moins de morale, un peu plus de vertu ! » (?)

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