005,3 – Manifestant

 – Adepte de la marche, et même du piétinement. Amateur du son des tambourins et des hymnes discordants. Aime à se décorer de badges fluo et brandir de grandes banderoles colorées. Manifeste parfois pour un objectif atteignable et sur lequel on peut avoir prise, et accessoirement, mais trop rarement, pour rigoler. S’enthousiasme pour des marathons contre le Sida, le cancer ou la crise, à des concerts en hommage à des otages… Ceux-ci sont alors considérés comme quasi libérés et leurs ravisseurs apitoyés, le Sida ou le cancer n’ont qu’à se terrer et la crise à s’enfuir piteusement quand on organise des marathons contre ces fléaux, il en serait de même de la misère si on songeait à profiter  de la journée mondiale contre celle-ci pour battre le pavé. L’évolution (créatrice) aidant, demain on manifestera contre le soleil trop chaud ou les nuits trop froides – et pourquoi pas contre la mort – en demandant à son patron ou à l’Etat de faire cesser ce scandale indigne d’une société de progrès.

– Cependant, manifester non égoïstement pour la défense de valeurs nobles montre responsabilité et courage, surtout quand ces valeurs sont piétinées par des dirigeants corrompus et les média pervers.

– Devant certaines parades en Occident, on comprend le mépris qu’éprouvent des civilisations autres, orientales ou asiatiques, moins abêties. Quand on a vu des lycéens et des lycéennes excité(e)s défiler pour leur droit à une retraite le plus tôt possible, le dégoût vous saisit.

-Le confort moral que recèle toute attitude critique.  

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« Slogan des fanatiques, je hurle donc j’existe. » (Paul Carvel)

« Etrange pays qui réprime les manifestants qui protestent publiquement contre les clandestins et qui autorise les clandestins à manifester publiquement. » (Gilles William Goldnadel) – C’est la France officielle.

« Les drapeaux brandis n’expriment plus guère d’engagements intelligibles. Ils tiennent surtout les copains rassemblés… » (Jean-Claude Guillebaud)

« Crier avec ceux qui crient – c’est le plus grand des plaisirs collectifs. » (Vladimir Neff)

« Ils ressemblent à des enthousiastes, mais ce n’est pas le cœur qui brûle en eux, c’est la vengeance. » (Nietzsche)

« Fils de paysan contre fils de bourgeois. » (Pier Paolo Pasolini – désignant du doigt un flic italien face à un étudiant romain manifestant) – On comprend qu’après de telles constatations, les crapules gauchistes bourgeoises l’aient détesté, et qu’on l’ait trouva assassiné.   

« On remarque ce singulier goût des foules pour les vitres cassées, pour le bruit, pour la destruction puérile : c’est une de leurs ressemblances nombreuses avec les ivrognes. » (Gabriel Tarde) – Nos soi-disant manifestants de fin de cortège poursuivent cette belle tradition. Mais eux, en plus du savourer le joyeux bruit, ont le pillage pour objectif.  

« Si, de surcroît, pendant une manifestation, un trotskyste déguisé en lycéen se roule par  terre en pleurnichant, vaguement atteint par une fumée de lacrymogène, devant deux cents caméras, c’est l’émoi… » (Marin de Viry) – Miaulements, gémissements, hurlements, pleurs, lamentations, imprécations, plaintes…

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