400,2 – Années noires

– Contrastent avec les précédentes et les suivantes qui étaient toutes roses, ou au pire ne devaient être que grisâtres comme, par exemple, celle des massacres de septembre (1792), les trois derniers mois de la Terreur (mai, juin, juillet 1794), l’année terrible (1813) ou celles où la peste noire ou le choléra dévastaient l’Europe et pendant lesquelles il arrivait qu’on n’arrive même plus à enterrer les morts.

– Si on veut se faire une opinion sur la manière dont quarante millions de français ont vécu les années 1938 à 1946, ce qu’ils pouvaient comprendre peu à peu, on peut lire Souvenirs d’enfance et de jeunesse de Maurice Bardèche (si on trouve le livre !). Beau-frère de Robert Brasillach, l’auteur se situait à droite, mais les auteurs de droite l’emportent de cent coudées en objectivité sur les idéologues féroces de gauche.

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« De toutes les nations engagées dans la Seconde Guerre mondiale, la France est, de loin, la nation qui a le moins souffert. Elle a été mise hors de combat dès le premier choc. En tant que nation, elle fut dégradée en un seul jour. En tant que peuple, elle fut épargnée. » (Maurice Bardéche)

« On nous a vus passer beaucoup trop vite de l’attendrissement sur nous-mêmes à la plus ridicule jactance. A nous entendre aujourd’hui, en effet, c’est nous qui aurions gagné la guerre. » (Georges Bernanos – sur l’insupportable arrogance et jactance française)

Ci-dessous, quelques  brefs morceaux du livre de Maurice Bardèche, Souvenirs, consacrés à quelques explications sur ces années au moins au début, explications qu’on ne retrouve évidemment pas dans l’histoire officielle particulièrement simpliste. On verra qu’il s’agit d’explications, précisions, non de positions dites révisionnistes que je ne partage aucunement.

« On ne peut comprendre les événements qui suivirent … Les dispositions d’une partie de l’opinion, pendant les années qui suivirent immédiatement l’armistice de 1940, sans considérer le choc que fut notre ahurissant effondrement militaire en quelques jours et la débâcle aussi soudaine que violente et inattendue, sans se souvenir du compte ouvert préalablement entre les bellicistes et les Français qui refusaient de se laisser entraîner dans la guerre … ‘Faut-il mourir pour Dantzig’ (Marcel Déat) … Le destin non seulement d’une nation mais de toute l’Europe, pire, du monde entier peut être, joué comme aux dés, ‘sans vote’, sous le rideau commode de l’automatisme des alliances. Quelle dérision du pouvoir démocratique ! … Le peuple dépossédé su droit de décider s’il consent à son suicide. … De suite après un exode hallucinant (provoqué par la sottise de  dirigeants politiques irresponsables quasi criminels, Paul Reynaud, le président du Conseil d’alors :  ‘nous défendrons nos villes rue par rue, maison par maison’,  invocation de prétendues atrocités allemandes, etc.) qui avait jeté sur les routes très loin de chez eux (la plupart à pied ou en charrettes) avec quelques misérables hardes des millions de Français, de Françaises, d’enfants sans nouvelles de leurs proches ni de rien d’ailleurs … L’agression de la marine anglaise à Mers El Kébir dès juillet 1940, quelques jours après l’armistice (mille trois cents marins français piégés et massacrés) … La croyance, la conviction même, (qui mit du temps à s’effondrer) après l’entrevue de Montoire et l’introduction du mot ‘collaboration’ qu’on allait retrouver bientôt les  deux millions de Français prisonniers en Allemagne … Première hantise avec le ravitaillement, que d’être privés de tous ces jeunes hommes (deux millions ! sur une population de 40 !) – A propos de cette entrevue, il a été soigneusement caché que c’était Hitler le demandeur, qui demanda à Pétain des bases en Afrique du Nord (pour constituer un front méridional méditerranéen afin de paralyser les communications de l’Angleterre avec les puits de pétrole du Moyen-Orient), facilités que Pétain lui refusa … Attentistes précautionneux vichyssois et activistes collaborationnistes parisiens, clivage qui dura jusqu’à la fin … La Résistance ne commença réellement que bien après (après juin 1941 et l’attaque allemande contre l’URSS) surtout quand le parti communiste sortit de sa réserve quasi collaborationniste du début,  Allemagne et URSS étant liés jusqu’alors par le pacte germano-soviétique d’août 1939 … Déclenchement du mécanisme attentats-représailles … Démarrage du moteur à explosion de la haine … On appela désormais ‘trahison’ l’expression de sentiments et d’opinions qu’il était interdit d’avoir … ce qui mena aux excès sanglants de l’épuration (en dehors des vengeances politiques, et privées, de l’aspect fric bien sûr)

« Les heures les plus sombres de notre histoire. » (refrain répété ad nauseam, à l’usage des nouveaux nés pour lesquels l’histoire débute en 1939)

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