355,1 – France

– J’aime mon pays, mais je ne le reconnais plus depuis l’ambiance d’imbécillité, de servilité et de lâcheté que lui a imposé le groupuscule politico-médiatique depuis les années quatre-vingt et en a fait le pays de l’Absurdie.

-Le prestige dont la France bénéficiait a fondu, pour se transformer en ridicule depuis qu’elle se laisse insulter par des gens que non seulement elle tolère sur son sol, mais qu’en plus elle flatte et nourrit, pour se transformer en mépris depuis qu’elle n’ose même plus punir les délinquants, depuis que son ensauvagement croit irrésistiblement. Voir ce qu’en pensent, par exemple, les Asiatiques, qui, eux, ont gardé la dignité que nous avons perdue. 

– « ‘Quel pays à la con’ fait dorénavant partie des phrases rituelles à prononcer en présence de gens avec lesquels on peut vraiment parler. » (Corinne Maier) – Hélas !

– Capitales : Bruxelles et Washington.

– Heureuse contrée où tout est obligatoire sauf tout ce qui est interdit.

– Lieu d’élection de la tyrannie du ni-ni, manifestant lâcheté et impuissance.

– Faut-il comprendre aussi de la fameuse laïcité  à la française qu’elle autorise à déployer la haine de tout ce qui est spirituel et à s’enorgueillir de la plus basse vulgarité ?

– La mission civilisatrice, la patrie des droits de l’homme, le modèle social français, l’exception culturelle… et l’arrogance, la morgue, française. La start-up nation ! Grotesque.

– Dirigée par une clique politico médiatique qui rajoute sa propre servilité à la stupidité et à la lâcheté de l’Occident anglo-saxon. De 1815 jusqu’à récemment nous prenions nos ordres à Londres dont nous étions les laquais obséquieux et surtout l’infanterie chargée de préserver les intérêts de l’Angleterre sur le continent. Nous sommes toujours les serviteurs empressés du monde anglo-saxon, seul le nom des patrons à changé, d’Anglais à Américains, mais ils sont consanguins, et tous sont bien gentils quand nous obéissons bien.

– Suivant Baudelaire qui s’y ennuyait « Tout le monde y ressemble à Voltaire. »

– Jadis, elle était très simplement qualifiée d’éternelle, ce sans présomption aucune de la part de ses nationaux dont l’humilité et la discrétion sont bien connues.

– Aujourd’hui est réputée par ses propres et bruyantes élites comme étant le méprisable pays qui s’est livré (et se livre encore) à un nombre incroyable de méchancetés à l’égard des paisibles populations du monde entier. Ne doit donc jamais finir de s’excuser, de larmoyer et de se mettre à genoux. Ce qui ne saurait empêcher les mêmes élites de donner des leçons au monde entier, y compris en leur dictant leur propre histoire – par exemple aux Turcs et aux Arméniens. On lui fait croire qu’elle est toujours aussi en retard dés qu’il s’agit de prendre quelque mesure permettant de pourrir un peu plus la société, et qu’elle doit se hâter en conséquence.

– Pays qui cultive une spécialité, l’interdiction et bénéficie de deux exceptions, au moins. 

. La cul-turelle – assez peu explicable de nos jours (l’audimat, le box office des films et des livres étant impitoyablement révélateurs du niveau,  c’est-à-dire du caniveau, où nous sommes descendus). « Agiter le thème de l’exception culturelle française, c’est chercher à se réhabiliter comme on sauverait les meubles. » (Jean Baudrillard)

. La solidarité de classe ou de caste dont bénéficient les puissants protégés par leurs confrères, même ennemis, et les média quelle que soit la gravité de leurs errements, pour ne pas dire de leurs mensonges et de leurs turpitudes (sexuelles, financières…).

– Il convient d’évoquer un lieu, le bistrot ; non tant parce qu’il caractérise ce doux pays, mais parce qu’il constitue un des derniers refuges de la liberté d’expression et, parfois, d’une certaine fraternité ; l’un des seuls endroits où le rire, l’ironie et la légèreté sont encore souvent admis et célébrés dans ce pays où la délation est instituée œuvre civique et où la constipation est devenue endémique.

– Pays que fuient ceux qui veulent travailler et réussir sans être pillés par des fainéants incapables et insultés par une meute d’imbéciles corrompus matériellement et moralement, dans une ambiance de stupidité et de haine soigneusement entretenue en haut lieu.

– Dans la rubrique, pourquoi les meilleurs quittent-ils ce pays : « Muni d’un téléphone portable et d’une connexion Internet, l’homme vertueux est invité à dénoncer les ‘dérapages’ de ses semblables et les crimes de ses supérieurs, les mauvaises blagues de ses voisins et les penchants coupables de ses élus … La machine à dénoncer tourne à plein rendement … Le héros de notre temps est une ‘balance’. » (Elisabeth Lévy). Et « La France de saint Louis, de Napoléon, de Victor Hugo, d’Aragon, de de Gaulle s’est réunie pour devenir la France de Charlie. » (Guillaume de Prémare) – Voilà où nous en sommes !

– Tout le monde sait que ça ne va pas durer avant d’exploser de tous côtés, mais il est interdit de le dire. Tout le monde doit garder la tête dans le sable, position qui permet en plus d’offrir ses fesses. « La France sait qu’au train où elle va, elle est en sursis. Mais elle préfère peut-être mourir certainement mais lentement, plutôt que d’affronter le risque de renaître. » (Eric Verhaeghe) – Sauf qu’elle ne va mourir ni lentement ni, surtout, paisiblement. 

– Je profite de cette rubrique pour dire que mon pays serait encore capable d’étonner le monde. En témoigne l‘étonnement de celui-ci devant les millions de personnes de toutes provenances, confessions, opinions répondant, contre la conjuration des média, les insultes, les mensonges, les saletés et l’invraisemblable déploiement policier, aux appels improvisés de la Manif pour tous (à la grande surprise de l’actuelle clique politico-médiatique, furieuse). Ce, tout en déplorant que son initiatrice, madame Tellenne ait été virée douteusement. Rien ne pouvait plaire plus à la clique citée plus haut que cette expulsion et l’inévitable transformation d’un mouvement universaliste en un mouvement forcément religieusement marqué ; opération interne politiquement stupide (en restant bienveillant) ; trop souvent typiquement catho.

– Beaucoup de réflexions ci-dessous pourraient aussi bien s’appliquer à tout l’Occident, la France n’en étant que la version extrême, de pointe si on peut dire !

« La France est devenue une société américaine comme les autres. » (Christophe Guilluy) – De quoi faire rougir un Bobo de fierté

-« La France est une idée. » Ainsi se la représentait un président de la république, François Hollande.

– « La haine de soi que la France cultive avec délectation. » (Bérénice Levet)

– Théâtre privilégié du « Festival de pleurnicheries. » (Elisabeth Lévy)

« La France est un paradis peuplé de gens qui se croient en enfer.» (Sylvain Tesson)

-« Cette guerre civile qui selon moi est déjà ‘dans les têtes’. » (Charles Rojzman) – Parlant de la France

 ——————————————————————————————————————————-

« La France a toujours cru qu’une chose dite était une chose faite. » (Henri-Frédéric Amiel)

« La concentration de pouvoir au sein d’une minuscule institution (l’ENA) … n’a probablement pas son équivalent dans le monde … La caste de gouvernement la plus hermétique qui soit dans le monde occidental … La consanguinité de cette oligarchie a inévitablement engendré une forte corruption. » (Perry Anderson)

« La France vit aujourd’hui un malaise. Elle ne sait plus très bien d’où elle vient, qui elle est, où elle va, à quoi elle sert. Toute fierté est interdite aux Français, tout rappel de leur identité aussi … La nation est attaquée par un poison mortel : le principe de non-discrimination. Au nom de la sacro-sainte égalité, il est interdit de discerner, de distinguer, de discriminer. » (Charles-Henri d’Andigné – résumant un livre de Jean-Louis Harouel) – Il est donc interdit de faire preuve de la moindre intelligence ; on voit le résultat dans la stupidité et la servilité ambiante.

« Aucune intelligentsia ne se refuse aussi obstinément que l’intelligentsia française à renoncer à ses illusions, aucune ne gagnerait autant à  reconnaître les vrais problèmes de la France. » (Raymond Aron) – Mais cela est maintenant interdit par la terreur idéologique au pouvoir.

« La vanité française consiste à se reprocher toutes les fautes, sauf la faute décisive : la paresse de penser. » (Raymond Aron)

« Dans aucune des grandes nations occidentales, les discussions relatives au problème de gouvernement ne témoignent d’autant d’ignorance et de légèreté. Nulle part, l’amateurisme des pouvoirs publics, l’aveuglement de l’opinion ne s’étalent aussi crûment et ne causent autant de ravages. » (Raymond Aron) – Journalistes et média sont associés pour entretenir cet état de profonde stupidité, très favorable à l’oligarchie dominante.

« La conscience historique varie avec les peuples et les époques, tantôt elle est dominée par la nostalgie du passé, tantôt par le sens de la conservation ou l’espoir de l’avenir. Fluctuations aisément intelligibles : certains peuples attendent la grandeur, d’autres en gardent le souvenir, certains se sentent liés à une tradition qu’ils veulent prolonger, d’autres sont impatients de nouveauté, avides de liberté et d’oubli. » (Raymond Aron – Introduction à la philosophie de l’histoire) – Et nous aujourd’hui, on attend quoi ? On garde quoi ? On est lié à quoi ? On est impatient de quoi ? Seule réponse, la polémique quotidienne pour captiver les imbéciles.

« Il pensait qu’un Etat ne pouvait être heureux avec des murs debout et des mœurs en ruine. » (saint Augustin – sur un avertissement de Scipion aux Romains) – Maintenant et chez nous, il ne s’agit plus d’être heureux mais simplement de survivre, de plus non seulement les mœurs sont en ruine mais aussi les murs. Et nous n’avons pas de Scipion !

« Un peuple qui renonce à sa propre fierté est appelé à subir le joug des peuples fiers. » (Jean Baechler) – France des repentirs et des pleurnicheries.

« Le comptoir d’un café est le parlement du peuple. » (Balzac)

« La France n’est plus considérée que sous son aspect le plus fonctionnel : une plateforme, un ‘hub’ qui doit pouvoir accueillir au mieux les ‘flux’ humains et financiers. » (Erwin Barillot) –  « Pour faire du un à partir de plusieurs, il est bon qu’il y ait un peu de un au départ qui, s’il n’est pas cultivé, s’il se trouve même renié, ne se trouvera pas non plus à l’arrivée. » (Olivier Rey)

« La France ne veut pas d’hommes. Ce qu’il lui faut c’est des castrats. » (Maurice Barrès)

« Une fiction  à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde. » (Frédéric Bastiat) – Déjà en 1848 ! Mais là, c’est la fin.

« La France, soi-disant pays de la liberté de penser, est surtout la patrie des lois liberticides. » (Eugénie Bastié)

« Quand je suis à l’étranger … je vous assure que j’ai un peu honte de la suffisance française, de notre vanité et de notre manière de jouer les Tartarin. » (Jean Baudrillard) – Il n’est pas le seul ! 

« Un journaliste omniprésent, Jean-Michel Aphatie, a pu proposer de ‘raser Versailles’ pour ‘ne plus cultiver la grandeur de la France’ » (Matthieu Baumier)

« Ce n’est pas la France qui arrêtera le XXI° siècle ; c’est le XXI° siècle qui s’apprête à expulser la France du cours de l’histoire … La France a consommé tout son crédit, matériel et symbolique … La classe dirigeante a fait le choix de la faillite contre celui de la réforme … La France se trouve désormais à la veille d’une débâcle économique et sociale qui provient de l’effondrement de l’appareil de production, du surendettement et de l’installation d’un chômage permanent (et la débâcle n’attendra pas vingt ans !) … Au principe de la dépression nationale, comme toujours dans les périodes sombres de notre histoire, on trouve la trahison des élites … des élites politiques, administratives et intellectuelles. » (Nicolas Baverez)

« Le gouvernement ne dirige pas la politique de la nation mais fonctionne comme une source de soutien psychologique, aussi prompte à entrer en empathie avec les victimes de son incurie que réticente à envisager tout remède à leur situation. » (Nicolas Baverez – La France qui tombe)

« ‘La vérité existe ; on n’invente que le mensonge’. A ce jeu pervers, les élites politiques et administratives font preuve d’une capacité d’imagination sans équivalent … Il n’est pas d’exemple qu’une nation libre survive en coupant sa vie publique de tout lien avec la vérité. » (Nicolas Baverez – citant Georges Braque)

« La préférence pour la dépense publique est au fondement du modèle qui a ruiné la France et en fait l’homme malade de l’Europe… République zombie, sans valeurs, sans cap, sans puissance, sans stratégie autre que la survie de ses dirigeants à très court terme (Nicolas Baverez – sur la République de François Hollande – mais on peut élargir)

« Grâce à mon choc fiscal, je ferai aussi bien au cours de mon quinquennat que Louis XIV avec la révocation de l’édit de Nantes : 80.000 hauts potentiels fuient la France chaque année. C’est un désastre pour la France mais une superbe opération pour moi : ce ne sont pas mes électeurs ! » (Prêté à François Hollande par Nicolas Baverez) – Objectivement, c’est  parfaitement exact – Exil de 20.0000 grandes fortunes en dix ans, départ en quelques années de 200.000 jeunes… 

« Exil massif des entrepreneurs, des fortunes, des sièges sociaux … Multiplication des exils et des abandons de la nationalité française en raison d’une fiscalité confiscatoire et d’un climat de guerre civile (on n’excite pas impunément l’envie) … République dont la devise, comme dit Gérard Depardieu est devenue ‘Fiscalité, Envie, Assistance’. » (Nicolas Baverez)

« La France et seule à poursuivre l’augmentation de ses coûts de production, (elle ne lutte pas contre le chômage, elle lutte contre l’emploi), seule à abaisser l’âge de la retraite, seule à taxer le capital (vital pour l’investissement et l’innovation), seule à refuser toute réforme structurelle, seule à promouvoir le capitalisme de marché… » (Nicolas Baverez) – Nos enfants n’ont plus qu’à fuir ailleurs ; ce que ceux qui peuvent font.

« La France, dévoyée en commémo-nation impotente a contaminé l’Europe qui se transforme en commémo-Union. » (Nicolas Baverez) – Que d’occasions  d’émettre des flots de larmes de crocodile.

« A un certain stade de veulerie, la tentation de l’exil s’offre comme un salut. » (Georges Bensoussan – comparant l’exil de Bernanos en 1938 et aujourd’hui)

« Quand la France rêve (c’est-à-dire toujours), il faut de bien grands malheurs pour la réveiller. » (Emmanuel Berl)

« La détérioration du vocabulaire me paraît un premier signe clinique … de l’affaiblissement du sens du réel qui se manifeste en France. »( Emmanuel Berl – 1957) – Que dirait-il plus de soixante ans après !

« Mon pauvre pays, qui va le secouer après moi ? Je vous jure, ils vont lui injecter leur morphine ; » (Georges Bernanos – vers sa fin) – Prémonitoire

« On a volé la France aux Français depuis qu’on leur a mis dans la tête que la France était uniquement l’œuvre de l’Etat, non la leur. » (Georges Bernanos)

« On ne refera pas la France par les élites, on la refera par la base. Cela coûtera plus cher, tant pis ! Cela coûtera ce qu’il faudra. Cela coûtera moins cher que la guerre civile. » (Georges Bernanos)

« Une société qui a expulsé tous les éléments de sacralité s’expose à la déliquescence et surtout, elle risque de laisser s’installer des puissances qui sauront réactiver des pôles d’attraction, en misant sur le fanatisme et le goût pour l’exaltation collective qui sont, en l’homme, irrépressibles. » (Jean-Michel Besnier)

« J’admire énormément la France, mais il y a une chose que je n’ai jamais ressentie dans votre pays, où l’on parle tant de liberté et d’égalité, c’est la fraternité. » (Philippe Blond – politicien britannique)

« Je pense qu’on peut dire aujourd’hui de la France ce qu’avec beaucoup moins de raison le marquis de Custine disait de la Russie en 1839 : ’Ce peuple a le délire de la servitude !’ » (Léon Bloy) – Et maintenant ?

« Qu’une nation ne fasse aucun effort, si elle veut, pour son bonheur, mais qu’elle ne travaille pas elle-même à sa ruine. » (Etienne de La Boétie) – Comme nous aujourd’hui.

« Ce ne fut jamais l’abaissement de l’intelligence qui causa la ruine des peuples, mais celui de leur caractère. » (Gustave Le Bon)

« La France … n’était ni une aristocratie, ni une démocratie, mais une bureaucratie. » (Louis-Ambroise de Bonald) – Maintenant ? Une politocratie ?

« Dévoiements de la renommée que rien ne vient plus corriger, mépris pour l’excellence, irresponsabilité professionnelle et  ‘novlangue en état d’ébriété’, marketing de soi au détriment d’une ‘tenue de vie’ personnelle, anesthésie de la sensibilité au profit d’émois grégaires, dégradation de l’imaginaire collectif et défiguration de la langue… » (Françoise Bonardel – s’inspirant de Pierre Mari)

« Comment une société qui récuse toute forme d’héroïsme ou de  courage, qui se calfeutre pour une maladie fort peu létale (Covid), pourra-t-elle faire face à des djihadistes prêt à tuer et à mourir. Comment un Etat devenu  une super-nounou obèse, juste bon à distribuer des aides sociales, empêtré dans sa lourdeur bureaucratique, peut-il encore bâtir une stratégie à long terme ? »  (Jean-Loup Bonnamy) 

« La triple psychopathologie qui, selon Michel Schneider, frapperait la France sociale et politique : la matriarcalisation, la désexualisation, la désymbolisation. » (Daniel Bougnoux)

« On ne peut pas vouloir réformer une société en perdition si l’on ne s’attaque pas aussi aux dégâts et destructions qui sont en train d’être infligées à l’imagination, à la culture et au langage … Les dévastations linguistiques sont annonciatrices de dévastations beaucoup plus graves, du point de vue social et humain. » (Jacques Bouveresse – résumant Karl Kraus) – Ce ne sont pas les incultes-dominants-destructeurs en place qui vont s’essayer à réparer leurs malfaisances !

« L’oligarchie habite Paris. Le reste est… périphérique. Ça n’existe pour ainsi dire pas. On a si bien désindustrialisé la France, si bien acculé la paysannerie au suicide, si bien désespéré les cités qui ne sont pas des villes-monde, qu’il n’y a presque plus rien à craindre. Il suffit d’organiser, de temps à autre, une grande farce électorale, et le lendemain ce sera business as usual. » (Jean-Paul Brighelli)

« On ne peut habiter durablement un pays qu’on méprise, sauf à finir par se mépriser soi-même. » (Pascal Bruckner) – Un pays qui se méprise, s’excuse, larmoie, pleurniche, s’enorgueillit de piétiner toutes les valeurs, de traquer l’intelligence, d’encourager le mensonge, le mépris, la délation et l’injure… Ce pourquoi, les meilleurs de ses fils le quittent.

« Un pays qui va célébrer, aux côtés des Anglais en 2005, la défaite de Trafalgar … mais n’ose commémorer la victoire d’Austerlitz, ne peut que favoriser en chacun une sorte de glorification malsaine du fiasco, le culte du ratage grandiose transformé en triomphe imaginaire. » (Pascal Bruckner)

« Pays spécialisé dans la promotion mondiale du récréatif : Paris Plages, Fête de la Musique, Nuit Blanche… autant de versions modernes des pains et des jeux. » (Pascal Bruckner) – Nos élites, dans leur profonde saleté, avaient même imaginé un concert de Rap pour le centenaire de la bataille de Verdun, pourquoi pas un concert rock à Auschwitz, une Rave partie à Katyn ou à Oradour sur Glane, une techno parade à Hiroshima… ?

« Comment en sommes-nous arrivés là, c’est-à-dire à la prédominance  du racial sur le social, de l’ethnique sur le politique, du minoritaire sur la norme, de la mémoire  (des mémoires !) sur l’histoire ? » (Pascal Bruckner)  –  «Le mâle blanc hétérosexuel est l’aimant qui attire à lui toute la limaille des idéologies … Il est au carrefour, à l’intersection de toutes les luttes, celles des féministes naturellement, des ‘diversités ethniques’, des minorités sexuelles, des mouvements LGBT,  mais non moins des écologistes des végans, des animalistes …. Parler la langue des identités, s’orienter selon les catégories du ‘genre’, de la ‘race’, de la ‘sexualité’, réclamer la visibilité en tant que ‘femme’, ‘Noir’, ‘gay’, ‘lesbienne’, ‘trans’, que sais-je encore, représente une rupture civilisationnelle pour la France, dans un pays qui fut longtemps fier de son universalisme»  (Bérénice Levet)  

« Plus elle se provincialise (son importance et son rôle dans le monde diminuent de jour en jour), plus elle sombre dans la véhémence pathétique, le lyrisme échevelé, les formules creuses : baudruche et boursouflures. » (Pascal Bruckner)

« La nation entière n’est qu’un immense syndicat de plaignants (5 millions de plaintes chaque année). Et nous donnons à nos moindres difficultés le caractère fantastique d’une tragédie. » (Pascal Bruckner)

« Un pays qui va célébrer, aux côtés des anglais en 2005, la défaite de Trafalgar y envoie même son plus beau porte-avions mais n’ose commémorer la victoire d’Austerlitz, ne peut que favoriser une sorte de glorification malsaine du fiasco, le culte du ratage grandiose transformé en triomphe imaginaire. » (Pascal Bruckner) – Sous l’impulsion d’un Chirac, toutes les abjections, toutes les prostitutions étaient possibles.

« Une nation ne peut se considérer comme un syndicat de plaignants où chacun à sa petite plainte à brandir. Nous sommes une nation, pas un hôpital. » (Pascal Bruckner – cité par Pierre le Vigan) 

« France des oubliés, France des méprisés, France invisible. Les citoyens sont priés de ne pas revendiquer au nom de l’égalité mais au nom de la diversité ! … La nouvelle géographie sociale française prend l’apparence d’une machine à figer les parcours sociaux, voire à précariser les classes populaires et favoriser les régressions sociales. » (Gaël Brustier, Jean-Philippe Huelin) – Au grand bénéfice de la classe dominante des villes-centres, qui interdit en plus aux laquais des média d’évoquer la question autrement que pour vomir sur ce peuple.

« Il faut, pour voir clair, ne pas répugner à reconnaître ce qui, reconnu, commanderait le courage. » (Roger Caillois) – Ce qui explique combien de problèmes fait-on semblant de ne pas voir, et qu’on interdit même de mentionner.

« Que pouvait faire la volonté d’entente d’Athènes contre la volonté de conquête de Philippe …  ses orateurs contre les espions de Philippe, sa bonne foi contre les parjures. Elle se surprenait à songer qu’elle s’en tenait peut-être à la légalité moins par vertu que par faiblesse, par routine ou par peur. Elle s’attardait à réfléchir pour ne pas avoir à décider. S’ingéniant à concilier pour ne pas devoir choisir, elle découvrait des avantages à chaque conduite … et pour un peu les eût toutes trouvées compatibles. Sa tolérance couvrait un abandon, sa patience une perplexité, sa bienveillance une déroute. Elle avait perdu jusqu’à cette fermeté de la pensée qui permet de poser nettement les problèmes et qui donne pour les résoudre l’audace et l’imagination nécessaires  … Dans le temps où elle provoquait le plus l’avidité du Barbare, elle se découvrait la moins faite pour résister à ses assauts. »» (Roger Caillois – sur l’attitude d’Athènes devant Philippe de Macédoine) – Ne reconnaît-on pas trop souvent l’attitude française, et même occidentale devant des menaces pourtant évidentes.

« Une vieille fille qui élève les enfants des autres. » (Renaud Camus)

« Cette cour (le Paris du centre des pouvoirs, du centre des relations, du centre des réseaux, du centre de l’argent, du centre de l’information, du centre de la pub., du centre de la télé). Ce Paris qui ne fait qu’un. Cette cour parisienne (un à deux milliers de grands copains plus le triple de petits, arrivistes pas encore arrivés) face au peuple de France … quand je vois chez elle un tel dédain pour le peuple… »  (Daniel Carton)

« La France est d’abord une identité. L’ôter, la pervertir, c’est … l’aliéner car les peuples qui ne savent plus ‘qui ils sont’ deviennent fous et sont, dés lors, prêts à se ruer derrière l’homme ou dan le système qui leur redonnera, même dans le sang et le feu, cette identité. » (Jean Cau)

« La France n’est plus une nation, un pays, un peuple, une patrie, mais un Etat de ‘droit’, de droits empilés de guingois les uns sur les autres, en une gigantesque pyramide que couronnent ceux d’une mystérieuse hommerie … Où on plaide inlassablement pour ceci et contre cela. » (Jean Cau)

« Tant de soins fébriles à dorloter le superflu alors que l’essentiel est à tous les abandons. » (Jean Cau)

« D’un point de vue historique, il est frappant de constater une fois de plus l’alternance de brèves révolutions idéologiques qui contrastent avec la longue durée des adhésions à un pouvoir central. Peut-être est-elle spécifique d’une situation française. Terre de ‘tradition étatiste’ et bureaucratique (le modèle centralisateur de Louis XIV), la France connaîtrait seulement de brusques ruptures, trop absolues, trop idéologiques, pour n’être point compensatoires et vouées à l’échec. » (Michel de Certeau – à propos de mai 1968)

« Un pays qui tisonne indéfiniment les cendres de sa grandeur défunte, tout en se satisfaisant de n’être plus qu’une réserve à touristes. » (Bruno de Cessole – commentant Dominique de Roux)

« La France, pays où il est souvent utile de montrer ses vices, et toujours dangereux de montrer ses vertus. » (Chamfort)

« En France on laisse en repos ceux qui mettent le feu et on persécute ceux qui sonnent le tocsin. » (Chamfort)

« Ce n’est pas le côté tragique de notre temps qui me paraît le plus cruel ; c’est son côté ridicule. » (Jacques Chardonne) – Quand on voit les pitres qui paradent dans le petit cercle politico-médiatique.

« La France, gardienne des beaux désordres. » (Jacques Chardonne) – La tradition continue, mais on ne peut plus qualifier nos désordres de beaux. Taisons-nous sur les qualificatifs qu’ils méritent.

« Quand les hommes sont hargneux, ils s’en prennent au luxe. Ils répudient l’achevé, l’excellent, le rare ; ils mettent leur espoir dans l’informe et le vagissant. » (Jacques Chardonne) – Et c’est la fin de la société.

« Quand un peuple, transformé par le temps, ne peut plus rester ce qu’il a été, le premier symptôme de sa maladie, c’est la haine du passé et des vertus de ses pères. » (Chateaubriand)

« Nos rabâchages de tribune, ces éternelles définitions de nos droits, nos pugilats de portefeuille… » (Chateaubriand)

« La liberté à la bouche et le servage au cœur. » (Chateaubriand – sur l’esprit du système politique français) – Déjà !

« La République n’est plus orgueilleuse, elle accepte enfin un destin adapté à ses moyens, celui de sous-préfecture ‘démocratique’ du Nouvel Ordre mondial qui sait s’agenouiller devant une opinion dont la fabrication lui échappe de plus en plus. » (Gilles Châtelet)

« La France est un pays où on a préféré dissimuler la réalité du mal en dissolvant dans le temps long les difficultés les plus immédiates et en les léguant aux générations futures. Le problème est que, trente ans après, les générations futures sont désormais présentes. Ce faisant, en limitant la souffrance de ceux qui auraient vécu le plus directement les conséquences du virage … on a accumulé les épreuves  auxquelles font face les suivants. » (Louis Chauvel) – Et on continue dans un bel ensemble d’égoïsme et d’aveuglement, jusqu’à la grande catastrophe, Après moi le déluge.

« La recristallisation en masse des inégalités, la mobilité descendante, l’écrasement du pouvoir d’achat des salaires relativement au prix des biens immobiliers (accroissement de l’écart revenu / patrimoine), la paupérisation de cohortes entières de jeunes surdiplômés et la globalisation porteuse d’une montée aux extrêmes de la concurrence forment ensemble une spirale de déclassement aux effets potentiellement dévastateurs … Le processus collectif de déni de la réalité sociale (imposé dictatorialement par les élites politico-médiatiques dominantes) retire aux individus la possibilité de comprendre que leur échec n’est pas le signe d’une insuffisance personnelle mais résulte d’un dysfonctionnement collectif … L’échec est ainsi vécu le plus souvent sur un mode personnel, alors qu’il s’agit avant tout d’une spirale du déclassement systémique d’une société à la dérive. »  (Louis Chauvel – La spirale du déclassement) – Cette stratégie de déni de la part des dominants aboutissant ainsi à diminuer les intéressés, à les culpabiliser, et à déminer toute velléité de rébellion. D’où, à titre de compensation la « psychologisation du mal-être social … La pratique du ‘projet individualisé’ qui remet entre les mains des individus la responsabilité de construire le monde dans lequel ils vivent. »  (François Sicot)

 « Rien de plus français que le XVIII° siècle. Tout en lui est décoratif, des atours extérieurs aux colifichets de l’esprit. L’intelligence devient l’ornement exclusif de l’homme. La paresse élégante et le papotage subtil définissent sa noble superficialité. » (Emil Cioran) – Toutes les considérations de Cioran sur la France datent déjà de plus de soixante-dix ans, il n’y a guère de raison de croire que les choses se sont améliorées depuis, même s’il est un peu injuste.

 « Qu’elle a été grande la France ! De l’individualisme et du culte de la liberté pour lesquels, autrefois, elle avait versé son sang, elle n’a retenu, dans sa forme crépusculaire, que l’argent et le plaisir … Quand on ne croit à rien, les sens deviennent religion. Et l’estomac finalité … Rien n’est plus gênant que de voir une nation qui a abusé, à juste titre, de l’attribut ‘grand’, grande nation, grande armée, la grandeur de la France, se dégrader dans le troupeau humain haletant après le bonheur … La France n’a plus de destin révolutionnaire, parce qu’elle n’a plus d’idées à défendre. » (Emil Cioran – De la France)

 « La nation qui a le plus prôné l’idée de progrès en est réduite à s’en exclure. N’est-ce pas là une belle expiation et une sanction pleine de sens ? … La France n’est pas ironiquement punie seulement pour sa croyance superstitieuse au progrès, mais pour toutes les grandes et nobles formules sous lesquelles elle a dissimulé sa temporalité. ‘La civilisation française’, ‘la France dans le monde’…grandiloquence. » (Emil Cioran)

« S’épuiser : elle en fit son point d’honneur. Amoureuse de la formule, de l’idée explosive, du tapage idéologique, elle mit son génie et sa vanité au service de tous les événements survenus ces dix derniers siècles. Et, après avoir été vedette, la voilà résignée, craintive, ruminant des regrets et des appréhensions … Elle fuit son visage, son passé, elle tremble devant le miroir. Les rides d’une nation sont aussi visibles que celles d’un individu … La France est atteinte par le cafard de l’agonie. » (Emil Cioran)

« Chaque peuple a ses problèmes, auxquels il s’attache jusqu’à les épuiser ; ensuite, il s’en débarrasse, en cherche d’autres, et quand il n’en trouve plus, il se repose au sein de son propre vide. » (Emil Cioran)

« La France est le pays de la perfection ‘étroite’. Elle ne peut s’élever aux catégories supra-culturelles : au sublime, au tragique, à l’immensité esthétique. C’est pourquoi elle n’a pas donné et n’aurait pu donner un Shakespeare, un Bach ou un Michel-Ange … La France a opposé l’élégance à l’infini. De là tous les mérites et toutes les déficiences de son génie. » (Emil Cioran)

« Je ne peux imaginer de pays plus dépourvu de ‘moelle’ que la France. Plus aucune sainte illusion, or toute illusion est sainte, ne sommeille désormais dans ses os. Seuls le vide et sa vigilance règnent encore sur l’espace des croyances finissantes. » (Emil Cioran)

« La France se prépare à une fin décente … Comme système de civilisation la France pourrait se perpétuer … ; mais ceux qui portent ce système, ceux qui l’ont produit, ne le supportent plus, ne le produisent plus. » (Emil Cioran).

« Elle peut encore intervenir concrètement dans la marche des autres nations, mais ‘négativement’, comme foyer d’une noble épidémie. » (Emil Cioran) – Comme, par exemple, sur les racines chrétiennes de l’Europe.

« Décadence : expiration de l’âme. Ne plus avoir d’âme. C’est le cas de la France. Comment l’a-t-elle perdue ? » (Emil Cioran) – Elle a choisi des dirigeants qui veulent lui l’enlever.

« Si l’idéal du bien-être l’accapare, l’obsède, la sollicite uniquement, c’est qu’elle n’est plus qu’un nom pour une totalité d’individus, une société plutôt qu’une volonté historique. » (Emil Cioran – parlant de la France – La tentation d’exister) – Et encore, quelle société !

« Un pays qui n’est plus conscient ni fier de ses idéaux finit seulement par appeler pluralisme ou tolérance ce qui n’est qu’impuissance. » (Jean Clair)

« C’est lorsqu’un peuple est fatigué de travailler, fatigué de produire, fatigué d’espérer, lorsque ses descendants enrichis jouissent du fruit des efforts de ceux qui les ont précédés, qu’on se tourne vers le culte des arts. La musique, qui en est la forme la plus subtile, est aussi le terme ultime de cette marche au déclin. » (Jean Clair) – Et quand on entend ce que nous appelons musique aujourd’hui, on peut prendre conscience de la profondeur de notre déclin.

« Un pays pourrit par sa racine qui est sa propre langue. Un pays qui laisse sa langue se corrompre commence à dépérir … Que dire du français qu’on parle aujourd’hui à la radio, à la télévision, ou qu’on écrit dans la presse ? Le niveau de la langue  est devenu … si trivial, d’une trivialité ordinaire, volontiers ordurière … Cet abandon trahit ce qu’il est : le début de la barbarie. » (Jean Clair)

« Nous avons épuisé notre capital de grandeur. Et dans la petitesse on ne meurt pas … Rien ne vient, qu’une molle dégringolade, presque risible» (Frédéric Saint Clair)

« Une France scrupuleuse qui finit, à force de bienveillance et d‘angélisme, par être perçue comme légèrement ‘cucul’. Une France dont l’honnêteté frise parfois la candeur, une France dont la docilité a fini par confiner à la lâcheté, laissant doucement, peu à peu, étape par étape, comme on retire des bâtonnets dans un jeu de mikado, démonter un par un tous ses contreforts. » (Gabrielle Cluzel) – Sur cette moyenne bourgeoisie centriste, toujours trompée et insultée, toujours restant modérée, émasculée, apeurée, soumise pour ne pas dire prostituée. Depuis 1914, se précipitant au secours de gouvernements qui l’avaient humiliée, bafouée, spoliée, injuriée, matraquée lors des inventaires en 1905 (neuf ans auparavant seulement) ; exemple typique, le boutefeux, hélas, Charles Péguy. Et la soumission continue.

« La connivence ne survivrait pas longtemps sans la violence … Une forme de dissuasion raffinée, qui instille à chacun la peur pour sa tranquillité, pour sa carrière, pour son image, pour sa situation fiscale, et, parfois, pour son intégrité mentale. La loi du silence a besoin, pour se faire respecter, d’un maintien de l’ordre discret, efficace et dissuasif. Cette omerta française n’existerait donc pas sans sa compagne inavouable, la vendetta. Et celle-ci ne pourrait s’exercer en toute impunité si, en retour, une chape de plomb bien scellée ne la mettait à l’abri des projecteurs. » (Sophie Coignard – sur la toute-puissance des réseaux d’influence, les ‘concubinages’ entre journalistes et puissants, entre magistrats et politiques, entre corrupteurs et corrompus – La vendetta française)

 « « Détachement’, ‘Mise à disposition’, ‘Position de disponibilité’, ‘Position hors cadre’, ‘Mise en congé spécial’, le fameux ‘Tour extérieur’ … Toutes expressions mystérieuses qui permettent d’entretenir à nos frais des wagons de courtisans, de ‘camarades’ et de potiches dans les centaines d’organismes où le Président de la République nomme sans rendre de compte à personne, ou dont les bénéficiaires sont sélectionnés à huis clos, en fonction d’arbitrages inconnus de l’opinion publique, et sans que le pouvoir législatif dispose du moindre droit de regard ou de veto (contrairement à toutes les autres vraies démocraties, et notamment aux Etats-Unis), sans compter, en plus de ces organismes souvent bidons (conseil économique et social…), les prestigieuses ambassades, les organismes internationaux (ONU, UNESCO… organismes européens, de coopération de ceci et de cela) … Tous postes où on travaille dur, et au SMIC, dans des taudis (que ce soit au travail ou dans son modeste appartement de fonction), en prenant le métro le matin et en mangeant à la cantine du coin, dans l’insécurité de l’emploi et évidemment dans l’impossibilité de cumuler juteuses casquettes et privilèges afférents … Jamais nous n’aurions imaginé après deux ans d’enquête que la vie au sommet était si facile. » (Sophie Coignard, Alexandre Wickham – La nomenklatura française – ceci est un résumé très succinct) – Là est la véritable corruption, parfaitement officielle, qui, elle, ne sera jamais pourchassée puisqu’elle unit la classe nomenklaturiste dans son ensemble et les jeunes ambitieux qui veulent s’y introduire.

« Le côte-à-côte menace de plus en plus de se transformer en face-à-face. » (Gérard Collomb) – « Faute de réaction, la France de demain ressemblera à un vaste hall d’aéroport. Le duty free en moins, la violence en plus. » (Elisabeth Lévy)

« La France va mieux, oui, non pas mieux que l’année dernière, mais mieux que l’année prochaine ! » (Coluche)

« Le déficit de civilisation s’est créé en parallèle au déficit financier. » (Christian Combaz)

« L’ordre intérieur est le préalable à la puissance extérieure. Un pays surendetté ne peut pas faire les investissements militaires nécessaires au maintien du rang de son armée. Un pays où les forces de police ne contrôlent plus certains quartiers peut difficilement donner des leçons de stabilité à ses partenaires africains. Un pays où il est nécessaire de faire des cours d’orthographe aux étudiants de L1 pour tenter de corriger les graves lacunes dans la maîtrise de leur langue maternelle peut difficilement former et produire les ingénieurs, les stratèges et les cadres compétents pour maintenir le niveau de développement et de progrès technique qui sied à une grande puissance. La puissance intérieure, économique, démocratique et matérielle, est le préalable à la projection de la puissance extérieure » (revue Conflits)

« La république subsistera en France, parce qu’elle est la forme nécessaire du gouvernement, chez les peuples ingouvernables. » (Donoso Cortès)

« Un peuple qui ne se définit que par des valeurs universelles, républicaines ou pas, est en voie de n’en plus être un et de se laisser définir comme une société interchangeable dans le grand paysage de l’humanité mondialisée. » (Mathieu Bock-Côté) – Ou plutôt de se faire bouffer comme un troupeau soumis par  d’autres peuples qui, eux, auront gardé conscience d’eux-mêmes et de leur valeur.

« Un pays qui n’a que des opinions en change au gré de ses caprices ou de ses intérêts. » (Marc Crapez) – Ce serait plutôt suivant les opinions que lui imposent ses dominants, suivant leurs caprices, leurs intérêts, leurs obsessions. 

« Nous sommes un pays très spécial : nous mettons des radars sur les routes mais nous prévenons de leur présence, nous prenons des mesures d’expulsion mais nous subventionnons des associations qui organisent défense, appel et contre appels, voire qui mobilisent l’opinion si l’on ose reconduire un clandestin à la frontière de façon un peu trop visible. Nous déplorons le niveau très faible des collèges et lycées dans les quartiers ‘défavorisés’ mais chacun sait que le problème vient de la chienlit qui règne dans de nombreuses classes et à laquelle personne n’ose s’attaquer réellement … Depuis longtemps, récidivistes de la couardise, nos gouvernants sont d’une grande lâcheté : ils ont peur des voyous comme des intellectuels de gauche, des bien-pensants, des banlieues, de la rue et du spectre de la guerre civile … Observant constamment l’opinion, les réseaux sociaux et les journaux qui déversent tous la même eau tiède, ils naviguent à vue, au jour le jour, évitant soigneusement tous les écueils que leur imagination entrevoit. » (Pierre Crétin)

« Si l’on veut faire bouger cette ‘société bloquée’ qu’est devenue la société française, il faut absolument secouer le carcan que fait peser sur elle la passion du commandement, de contrôle et de logique simpliste qui anime les politiques, les grands commis, les patrons, les techniciens et mandarins divers qui nous gouvernent. » (Michel Crozier)

« Les conséquences de la faiblesse de la capacité collective du système social (lourdeur, rigidité, avantages acquis, rentes de situations, irresponsabilité, manque de communication entre groupes et organisations, irréalisme, hypertrophie de l’idéologique et monstruosité de la classe politique, dictature du médiatique le plus borné et nocif, censure à tous les niveaux…) sont désastreuses : incapacité à accepter la vérité des faits, incapacité à décider, incapacité à traiter les vrais conflits … Dans aucun pays occidental on ne trouve une telle distorsion entre les images officielles et la réalité, une telle confusion dans l’ensemble des circuits de décision, une telle répugnance à analyser la réalité de leurs mécanismes … Ce système incapable de voir les faits est en même temps un système incapable de décider. » (Michel Crozier – La société bloquée – L’auteur trouverait matière à être bien plus impitoyable aujourd’hui.) – Exemple cité par l’auteur : En 1900, on a discuté de la construction du premier métro, le dossier a été ouvert, des études sérieuses ont été faites dont la justesse a été confirmée ensuite. La construction du RER, elle, a été décidée dans la confusion, certaines études n’ont pas été portées à la connaissance du public. Que dirait Michel Crozier devant le gribouilllis monstrueux et clandestin de l’invraisemblable métro dit du Grand Paris, devant l’imposition dictatoriale de stupides, massacreurs et ruineux jeux olympiques pour flatter deux politicards et nourrir la corruption ?

« Le seul pays où si on ajoute dix citoyens à dix autres on ne fait pas une addition, mais vingt divisions. » (Pierre Daninos)

« Un pays qui ne décolle plus de ses lucarnes, fasciné par ses propres reflets sur un écran-miroir … Une France à la fois myope et narcissique, qui ne voit presque plus rien en dehors de ses frontières, et ne se voit plus elle-même telle qu’elle est parce qu’elle a renoncé à s’éloigner de ce qu’elle est, à prendre le recul du spectateur. » (Régis Debray)

Peut-on signaler que : « La France existait avant l’apparition des isoloirs et des partis politiques comme elle existera après eux. » (Régis Debray) – La finale est moins sûre vu la conjonction des dominants (Europe et mondialisation) pour la faire disparaître.

 « L’Union européenne n’a pas trouvé son ‘il était une fois’, aussi tourne-t-elle en eau de boudin, comme notre pays a perdu ses légendes et ses fresques, aussi le voit-on décrocher. » (Régis Debray – sur l’indispensable ciment d’une communauté) – L’échec ou la dislocation, voilà ce qui attend qui rejette et méprise le passé.

 « Un Etat énergumène n’en est plus un. L’Etat n’est pas là pour aimer mais pour sauvegarder, ni pour se faire aimer mais pour se faire respecter. L’amour, la tendresse, la sympathie, c’est en plus. Les photos de maman sont interdites au conseil des ministres. Un monstre froid sera toujours moins dangereux qu’un monstre chaud … Un Etat qui ne se réfère plus à aucune transcendance, simple prestataire de services (mais les copains d’abord), s’expose lui-même à la dépression généralisée. Il se corrompt par osmose …  Il se met aux normes du solvable et du visuel. Cédant aux tyrannies conjointes de l’œil et de l’or … Pourquoi résisterait-il à l’argent et à l’image puisqu’il n’admet plus rien au-dessus de  ce qui résonne, se chiffre et se pèse ? … A défaut de foi, il y a ce murmure sous le charivari ; ‘Gestion économique cherche projet de société. Enarques cherchent légendes. Présent cherche Histoire. Horizontales demandent verticale. Moins de physique et un peu plus de métaphysique’. Nous asphyxions. » (Régis Debray) – Texte correctement  placé à la rubrique France.

« Les deux lignées ‘sacre de Reims’ et ‘fête de la Fédération’ (selon Marc Bloch) … Le régime de croisière c’est un mouvement pendulaire entre un trop et un pas assez de laisser-faire. Soit on sacrifie l’égalité sur l’autel de la Liberté, ce qui profite toujours aux riches, soit on sacrifie la liberté sur l’autel de l’Egalité, e qui profite rarement aux pauvres … Diastole et systole, dilatation et contraction …  Tantôt une France extravertie, debout, amie des rébellions, participant aux affaires du monde pour le meilleur et le pire … tantôt une France rechignée, ne parlant que gros sous, incapable de dire non aux empires. Tantôt hautbois, tantôt grandes orgues. A chacun de choisir, selon son tempérament et la conjoncture ». (Régis Debray)  

« La grande usure de l’Occident : la fatigue du vide, qui porte à courir vers n’importe quelle plénitude, fût-elle très amère et destructrice de liberté. La fatigue de l’athéisme, qui jette vers la première religion qui passe. La fatigue du chaos, qui jette vers l’ordre, même tyrannique. » (Chantal Delsol) – Les prétendues élites françaises donnent l’exemple de cet épuisement et de cette aspiration à la servilité depuis plus de quarante ans.

« Dans le comportement public et dans le langage officiel, il serait temps qu’en France on refuse l’exemple assez détestable de l’abandon du combat avant qu’il n’ait commencé. » (Jean-François Deniau)

« Migrations incontrôlées, manipulations de masse, spectre du terrorisme, pétrification bureaucratique, tyrannie du politiquement correct … symptômes du dérangement civilisationnel. » (Slobodan Despot)

« C’était oublier que la patrie des droits de l’homme est aussi la championne du monde de la censure et de la lâcheté. » (Slobodan Despot – à propos de la mise à l’index de Peter Handke par les milieux intellos-médiatiques français en raison de ses courageuses positions proserbes.)  – L’auteur n’a oublié que la légendaire servilité de ces mêmes milieux.

« L’exil en terre étrangère est un déchirement. Le sentiment d’exil sur ses propres terres est un traumatisme encore plus grand. » (Alexandre Devecchio)

« Pourquoi ce pays qui ne cesse de proclamer sa ‘spécificité culturelle’, adopte en tous point les usages nord-américains dans son vocabulaire, sa diplomate, ou l’organisation des primaires … Pourquoi un président de la république si préoccupé par les droits de l’homme en Russie, se rend officiellement en Arabie saoudite où l’on vous coupe la tête pour moins que ça … Ou comment des écrivains signent une pétition pour exiger le licenciement d’un autre écrivain … Les ‘lignes de confidentialité ‘ à ne pas franchir, les rubans de plastique rouge sur les lieux des accidents, les plaintes pour harcèlement sexuel, la monnaie barrée de deux traits, la généralisation des autocars, le port de tennis et de survêtement en ville ,les frigos à boissons fraiches partout,, le remplacement des képis par des casquettes sur le crâne des policiers, les prénoms Jimmy, Kevin ou Jennifer, identités plus valorisante, les ennemis de Washington, ennemis de la France, l’alignement des ‘mastères’ sur le modèle anglo-saxon, les chanteurs à l’imitation d’Elvis (origine de toute chanson ; avant lui, rien, zéro) … On ne dit jamais que c’est américain, mais seulement que c’est moderne. » (Benoît Duteurtre –Pourquoi je préfère rester chez moi) –  Parce que nos élites ont  opté pour l’attitude confortable du laquais. 

« Cette France qui n’en finit pas de demander pardon doit apparaître comme coupable de  de fautes particulièrement lourdes. » (Benoît Duteurtre)  – Voit-on des Britanniques, des Américains, des Russes s’abaisser ainsi ?

« Une société qui ne croit plus en elle applaudit à ce qui la détruit. Nous l’observons aujourd’hui dans les pays occidentaux, et singulièrement en France, où la bourgeoisie ne manque jamais une occasion de faire chorus avec les gens acharnés à  renverser le régime qui la préserve. Il y a dans le caractère gaulois un curieux désir de suicide… » (Jean Dutourd)

« Je pense, donc je casse. » proclame un tag infect dans la salle Raymond Aron de la prestigieuse école de la rue d’Ulm, l’E. N. M. Dans quelle pourriture sommes-nous descendus pour trouver une telle ordure dans ce haut-lieu de l’intelligence française, et dans quelle lâcheté pour que l’administration la tolère, à côté de  « Nike la BAC, et les connards de droite. » (cités par un élève) 

« Lorsqu’une nation prend mauvaise conscience, elle est prête à s’effondrer. » (Jacques Ellul – La trahison de l’Occident) – Et c’est bien l’objectif final.

« On a voulu croire que, pour obtenir la paix, il fallait lisser les aspérités, écraser les nuances et éviter les disputes, or c’est exactement le contraire : une société qui redoute les désaccords ou les affrontements … est une société en danger, qui se censure elle-même … Le vivre-ensemble n’est qu’une modalité coercitive de la volonté générale : quiconque refuse d’y obéir ‘y sera contraint par tout le corps social, on le forcera d’être libre.’ » (Raphaël Enthoven – citant J. J. Rousseau)

« La France n’est pas une démocratie … La France n’a pas une Constitution établissant un modèle possible de démocratie, mais une Constitution telle qu’on n’en trouve nulle part dans le monde démocratique. Au mieux, la Ve République est un régime plébiscitaire, mais pas démocratique. Nous élisons un ‘monarque républicain’, à échéance régulière, et ce monarque est absolu. La formule est souvent reprise avec légèreté, comme si la ‘monarchie républicaine’ était une amusante curiosité, un folklore français, alors qu’il s’agit d’une tragique supercherie puisque l’on fait croire au peuple français qu’il vit dans une démocratie, alors que c’est faux. Pourquoi, dans toute l’Europe, y a-t-il eu des gilets jaunes en France et pas ailleurs ? ‘Parce que les Français sont râleurs ‘ disent grosso modo les commentateurs à vue courte … Charles de Gaulle n’a pas sauvé la République du coup d’État des généraux, il a substitué son coup d’État à celui des généraux. Un coup d’État plus admissible par la population, mais un coup d’État quand même. Ratifié par referendum ? Certes, mais comme le Second Empire et tous les régimes plébiscitaires … Une Constitution sans équilibre des pouvoirs, où tout remonte continuellement à l’Élysée comme en Russie tout remonte au Kremlin. En soixante ans d’existence, la Ve République a provoqué l’étiolement progressif de la culture démocratique qui s’était forgée en France depuis les débuts de la IIIe République, et l’a remplacée par une sorte de nouvel Ancien Régime, où règne l’esprit de cour, où le débat politique n’a plus de substance puisque toutes les décisions importantes sont prises dans les couloirs du palais présidentiel et non, comme dans toutes les grandes démocraties, à la chambre des députés, où les émissions de commentaire politique ressemblent à du mauvais Saint-Simon tant on s’y intéresse plutôt aux secrets d’alcôves et aux querelles de personnes qu’à la matière des grands sujets. »  (Philippe Fabry) – Un régime que Jean-François Revel qualifie d’Absolutisme inefficace.

« On voulait autrefois se montrer digne des ancêtres quitte à occulter leur part d’ombre, on s’enorgueillit aujourd’hui de dénoncer leurs travers et de désenfouir leurs forfaits. » (Alain Finkielkraut)

« La France se  désintègre. Elle faisait naguère encore envie, elle fait maintenant pitié. Elle était un modèle, elle devient maintenant un repoussoir. C’est pour ne pas connaître le destin de la France que les pays d’Europe centrale refusent obstinément d’accepter sur leur sol des quotas de demandeurs d’asile. Ils le disent d’ailleurs explicitement. » (Alain Finkielkraut)

« La France qui était un phare est devenue un repoussoir pour les pays d’Europe centrale. » (Alain Finkielkraut)  – Car ces pays ont gardé quelques valeurs, et refusent d’être contaminés.

« … En nous représentant la France comme un enfant gâté et rancunier, qui, après avoir plongé l’Europe dans le chaos pendant deux cents ans, a passé les quarante dernières années à faire appel à l’aide dans ses batailles, de telle sorte que le continent puisse rester autant que possible un égout de sang. » (Francis Scott Fitzgerald – écrit en 1920) – La remarque n’est que trop vraie. 

« Etranger. – Engouement pour tout ce qui vient de l’étranger, preuve de l’esprit libéral. Dénigrement de tout ce qui n’est pas français, preuve de patriotisme. » (Flaubert – Dictionnaire des idées reçues)

« Faire surgir la France moderne, entièrement et uniquement, de la Révolution et du génie de Napoléon est une falsification … Avoir expérimenté (depuis lors) quinze régimes en deux siècles n’est pas un signe de réussite. » (Claude Fouquet)

« C’est entre les fonts baptismaux de Clovis et l’échafaud de Louis XVI qu’il faut placer le grand empire chrétien des Français … L’apparition de l’idéal du chevalier, l’expression ‘doulce France’ dans la littérature, les sanctuaires de ce peuple élu entre Meuse et Loire : Reims, Saint-Denis, Notre-Dame de Paris, Sainte Geneviève, Orléans, Beaugency et Chartres, la plus forte densité de population en Europe, relativement protégée de la violence, et ce jusqu’au XVIII° siècle, les Franco-Normands partout en Europe, et en Orient, la couronne française la plus puissante de la chrétienté, le temps des cathédrales (entre 1130 et 1280), ‘On eût dit que le monde lui-même se dépouillait de sa vétusté et revêtait de toute part un blanc manteau d’églises’ (le chroniqueur Raoul Glaber, mort vers 1050), fabuleux héritage et incomparable patrimoine que nous ne saurions plus refaire (ni les Egyptiens, ni les Grecs, ni les Romains n’avaient osé défier à ce point les lois de la gravité), la passation du latin au français. »   (Claude Fouquet – considérations éparses) – Le prestige de Cluny centre du plus important ordre monastique du Moyen-Âge rayonnant sur toute l’Europe (1200 établissements à son apogée). L’époque disait que les pays Germains (ce qui deviendrait l’Allemagne) avaient l’empire, que l’Italie avait le pape et la France l’université (tous les grands docteurs de l’époque vinrent y enseigner). Que nous reste-t-il ?

« Il n’y a plus de lien entre citoyenneté et droits. La France devient une simple zone géographique et non une communauté de citoyens décidant librement de son destin. Les décisions sont prises au-dessus d’eux dans le ciel des grands principes. » (Claude Fouquet)

« En quelques décennies tout a changé.  Depuis 50 ans tous les ciments qui assuraient la cohésion de la société française se sont désintégrés. » (Jérôme Fourquet)

« Une  civilisation qui laisse insatisfaits un si grand nombre de ses membres et les pousse à la rébellion n’a pas d’espoir de se maintenir durablement, et d’ailleurs ne le mérite pas. » (Sigmund Freud – A quelle civilisation pensait-il dans L’avenir d’une illusion ?

« C’est en France, pays proclamé de la liberté (il y a longtemps !) que la pensée unique a pris sa dimension maximale, installant ses quartiers généraux au sein même des institutions et de l’univers médiatique. Ainsi fait, plus rien ne bouge ! A quel avenir est promis une nation qui se fige dans la pensée unique ? Au moule de l’asservissement… » (général Pierre-Marie Gallois)

« Nous sommes dans l’irréversible. Ce qui signifie, que notre pays d’ici quelques années aura cessé d’être ce qu’il est. La France, en tant que nation aura cessé d’exister. Deux facteurs vont tout changer : la mise sur pied d’un gouvernement supra national hors de France (il existe déjà, à Washington), d’une part, et une explosion de l’immigration d’autre part … Espérons … que les Français se révoltent, poussés par le désespoir car, seule une réaction populaire est de nature à inverser cette marche à l’abîme. » (général Pierre-Marie Gallois) – Ce qui explique pourquoi les élites vendues se déchaînent autant contre tout ce qui est populaire.

« Pour paraphraser un auteur et agitateur célèbre, ‘un spectre hante la France’, sinon l’Europe. Non plus la révolution ni même le terrorisme mais la décomposition sociale … Série de vocables revenant rituellement : désagrégation, désocialisation, dislocation, déliaison, disjonction, société fragmentée, voire éclatée. » (Jean-Pierre Garnier)

« Le phénomène de cour se retrouve à tous les étages avec sa flagornerie, ses intrigues, ses distributions de faveurs. Inutile de dire qu’il ne contribue pas à donner aux responsables le sens des préoccupations qui animent les gens ordinaires … Notre pays, qui déteste l’autorité arbitraire, est celui où l’autoritarisme le plus incontinent sévit le plus largement. » (Marcel Gauchet)

« La spontanéité protestataire consiste à réclamer des droits ou à émettre des revendications dont on charge l’oligarchie en place de se débrouiller, en se lavant les mains des suites … Esthétique de l’intransigeance et culte de la rupture. » (Marcel Gauchet) – Le n’importe quoi actuel, notamment dans le délire hystérique du sociétal.

« Il faudrait savoir si quelque grand rêve national n’est pas nécessaire à un peuple pour soutenir son activité et conserver sa cohésion. » (Charles de Gaulle) – Il avait raison quelquefois. Pour avoir un rêve national, encore faut-il élire des dirigeants qui ne soient ni des minables (Hollande), ni des incapables (Chirac), ni des pitres (Sarkozy), ni des combinards (Mitterrand), ni des créations artificielles, robots remarquablement bien agencés (Macron)… 

« Dans une société individualiste fanatique, le Covid-19 met brutalement en avant une notion passéiste aux relents de la France d’avant : l’intérêt général. Dans un pays fracturé, harcelé par des communautés revanchardes et des revendications nombrilistes ubuesques, voilà que le collectif refait irruption, avec la maladie et la mort dans son sillage — ce qui est quand même un autre niveau de préoccupation que la bite de Griveaux. » (Stéphane Germain) – Le milieu intello-médiatique pourri retiendra-t-il la leçon ? C’est fort peu probable, vu la bassesse où il est descendu et se complaît.

– « Les impôts de la Finlande avec l’équipement  de la Mauritanie. » (Stéphane Germain)  – Cinquante mille ronds-points, pas de masques chirurgicaux … Diagnostic sur l’état de la démocratie française : gaspillage, incurie, insouciance, imprévoyance, démagogie, stupidité, je m’en foutisme, le tout sur fond de corruption.

« Le monde occidental, avec la France à sa tête, n’a plus rien à dire à l’Humanité sur le plan moral, bien qu’il garde encore sa primauté industrielle et scientifique. Nous sommes des Néron connectés au wifi et nous confondons les avancées de l’électronique avec la grandeur et la puissance. C’est pour quand l’incendie de Rome ? » (Driss Ghali)

« Sous la colonisation, la civilisation française était splendide et en bonne santé, elle avait des choses à dire. Aujourd’hui, elle est déclinante et malade, que va-t-elle enseigner à ses hôtes africaines et maghrébines ? La PMA pour toutes, l’écriture inclusive ou bien l’art d’utiliser la trottinette électrique ? » (Driss Ghali – traitant de nos relations avec l’immigration africaine)

« Une civilisation à portée universelle contrainte de se persuader qu’elle n’est qu’un régionalisme en voie d’extinction. » (Emmanuel Godo)

« Notre passé n’est plus composé que de fautes inexpiables appelant une réparation infinie envers les peuples … Un pays qui ne croit plus en lui-même est ouvert à toutes les servitudes … Un pays qui rend insignifiant son passé se condamne à ne plus tracer d’avenir porteur d’espérance. » (Jean-Pierre Le Goff) – Qui peut respecter ce pays qui ne cesse de traîner ses ancêtres dans la boue ?

« La France et les démocraties européennes ont cru pouvoir se mettre à l’abri des désordres du monde et des défis qu’elles doivent relever en instituant une sorte d’univers fictif, faussement rassurant et protecteur … avec sa nouvelle police de la pensée, ses gardiens justiciers et donneurs de leçons (journalistes militants et associations) devant maintenir et protéger ce monde fictif et vertueux en empêchant l’intrusion des démentis du réel et des ‘trouble-fêtes’… Un discours filandreux et bourré de bonnes intentions forme comme un cocon … Une civilisation désincarnée … Un universalisme qui noie tout dans l’indistinction et qui n’a plus grand-chose à voir avec l’idée d’un universalisme de la dignité de la personne et de la raison … Trois thèmes clés émergent de ce méli-mélo : dépréciation ou déni de notre passé et de notre culture ; appel incessant au changement individuel et collectif ; réitération des valeurs généreuses et de nobles sentiments … Surprenant redoublement des déclarations de paix et d’amour alors que l’islamisme radical proclame sa haine des mœurs des valeurs démocratiques … Discours informes et langage alambiqué (innovations, synergies, échanges, pratiques, participation, valeurs, projets, partages, bien, mieux vivre ensemble, inégalités, discriminations ; chaque substantif étant accompagné d’adjectifs, de qualificatifs séducteurs) … Bouillie langagière et conceptuelle où les mots ne veulent plus rien dire … On proclame que la théorie du genre n’est pas enseignée à l’école tout en formant les enseignants sur ce thème, on supprime les options du latin et du grec tout en affirmant qu’il n’en est rien. » (Jean-Pierre Le Goff) – Le mensonge devenu systématique.

« Nous vivons dans une société dont nous n’aimons pas l’injustice et l’absurdité, la dureté aux plus vulnérables, la festivité factice, l’idéologie épaisse, le moralisme lourd,, l’économie toute-puissante, une société sans souci du bien commun, le plus souvent dans l’émotion collective et dans la bienveillance artificielle. » (Pierre-Yves Gomez)

« C’est pour un peuple le plus déplorable de tous les aveuglements que de laisser perdre son originalité, que de méconnaître sa nature profonde, que de se laisser entraîner à des pratiques étrangères. » (Joseph Görres) – Ceux qui ne savent plus parler que Pidgin, qui bavent devant n’importe quelle stupidité et même pourriture anglo-saxonne. Nos élites vendues, et nos minables Bobos abêtis.

 « L’élaboration d’une nouvelle géographie sociale rend visible deux France : une ‘France périphérique’, fragile et populaire et une ‘France des métropoles’, intégrée à l’économie- monde … Un angle mort : celui du destin des classes populaires … L’émergence d’une contre-société (abandonnée et méprisée par les classes dirigeantes métropolitaines, insultée par la clique poliico-médiatique) sur les territoires éloignés des grandes métropoles … Le système de représentation traditionnel, qui a fait la promotion d’un modèle économique et sociétal contraire aux intérêts des plus modestes, n’a plus aucune légitimité. » (Christophe Guilluy)

« Au son de la fanfare républicaine, la France a adopté toutes les normes économiques et sociétales de la mondialisation … La France est devenue une société ‘américaine’ comme les autres, inégalitaire et multiculturelle … D’un modèle égalitaire, nous avons basculé en très peu de temps dans une société socialement inégalitaire et sous tensions identitaires … Basculement désastreux pour les classes populaires … Chaos social et culturel sans précédent … Comment une classe dominante, par définition minuscule, a-t-elle pu imposer un modèle que personne, et surtout pas les classes populaires, n’avait choisi ? » (Christophe Guilluy)

« La France se meurt de sa naïveté. » (Lydia Guirous) – Belle et exacte formule. Mais derrière la naïveté, il y a aussi la corruption morale et matérielle des prétendues élites.

« Un récit, une épopée, quelque chose qui fasse sens … Les jeunes attirés par le djihadisme sont des déracinés de la mondialisation … L’éducation telle qu’elle est conçue dans notre pays ne peut plus rien. Ce n’est pas à coup de laïcisme, de civisme, de charte pour les ‘valeurs républicaines’ que l’on arrivera à quelque chose … Ce que cherche un jeune avant tout, ce n’est pas de l’instruction, mais une vocation ; ce n’est pas une orientation professionnelle, mais une espérance. » (Fabrice Hadjadj – à la question : que recherchent les jeunes) – Imagine-t-on nos élites satisfaites se préoccuper d’autre chose que de la panse, en commençant par la leur.

« La France est un pays où l’idée de faire interroger le président de la République par deux journalistes également femmes de ministres n’a pas paru extravagante … ‘Les journalistes politiques souhaitent se mettre en valeur aux yeux des hommes de pouvoir, avoir des rapports d’amitié avec eux sous prétexte d’obtenir des informations. Mais cela les rend courtisans, ils ne font plus leur métier. Ils approchent le pouvoir et en sont contents parce qu’ils se sentent importants. Quand le ministre fend la foule et vient leur serrer la main ça leur fait vraiment plaisir. Ils vont aussi en tirer de menus avantages : les PV qui sautent, une place en crèche pour les enfants, des appartements pas chers grâce à la ville de Paris’. » (Serge Halimi – citant un salarié de TF1 – Les nouveaux chiens de garde)

« En France, le premier jour est pour l’engouement, le second pour la critique et le troisième jour pour l’indifférence. » (Jean-François de la Harpe)

« Un groupe humain ou un Etat peur s’autodétruire par les croyances morales auquel il adhère. » (Friedrich von Hayek) – C’est ce qui est en train de nous arriver, encore que les termes croyances et morales font rigoler chez nous.

« Aucune puissance ne peut détruire l’esprit d’un peuple, soit du dehors, soit du dedans, s’il n’’est déjà lui-même sans vie, s’il n’a déjà dépéri. » (Hegel –  La raison dans l’Histoire) – France, Etats-Unis…

« En France ce que pense la province est aussi important que ce que pensent mes jambes. » (Heinrich Heine)

« La protection est l’archétype de la domination. » (Max Horkheimer)

 « Dès qu’on parle de quitter la France tous les Français trouvent ça formidable c’est un point caractéristique chez eux. » (un personnage de Michel Houellebecq) – Eloquent et triste.

« Bien loin d’avoir été l’époque bénie du confort et des certitudes à laquelle on voudrait aujourd’hui nous faire croire, les Trente glorieuses furent au contraire l’un des moments les plus intenses de changement qui aient jamais saisi la société française … Alors que des millions de Français sont en quelques années passés des champs à l’usine, de la campagne à la ville (rapatriés en urgence d’Algérie et des colonies vers la métropole), d’une économie de subsistance à la société de consommation, d’un quasi-illetrisme aux loisirs de masse et d’un mode de vie à bien des égards autarcique à une économie ouverte, comment imaginer que ces temps étaient sereins ? … Nous ne comprenons plus la nature profondément révolutionnaire de cette période pourtant proche, et nous inversons de surcroît les choses, faisant de ces temps d’exception une impossible règle … Or il s’agissait d’une exception dans l’histoire. » (Patrice Huerre et Mathieu Laine – sur la référence obsessionnelle aux Trente glorieuses) – Qui a vécu cette période en maturité ne peut qu’approuver ce constat, et se rappeler également l’atmosphère pesante et glauque des années 1945-1958/60.

« Macron s’emploie à humilier la France (par ses déclarations grotesques et mensongères)… On peut y voir aussi un dessein plus pervers d’abaissement de son propre pays aux yeux du monde. La culpabilisation est devenue aujourd’hui un moyen de domination qui fait tomber les défenses de celui que l’on veut dominer. Macron exécuterait ainsi un projet de domination de la France voire d’anéantissement de sa personnalité, selon des directives venues d’on ne sait où dont on peut soupçonner qu’elles sont incluses dans un projet mondialiste pour lequel la France, la ‘grande nation‘ par excellence, doit, plus que toute autre, être abaissée dans ses prétentions et ramenée à la ‘normalité’. L’humiliation est un moyen de la castrer définitivement. » (Roland Hureaux)

« Ce n’est pas par absence de patriotisme ou par pingrerie que Depardieu et tant d’autres (des milliers) s’exilent, c’est par accablement devant tant de bêtise. » (Roland Jaccard)

« Les propagateurs de l’épidémie idéologique sont les héritiers laïques des deux traditions chrétiennes. De l’une, ils ont emprunté l’autoritarisme et l’intolérance,  d’autant plus virulente qu’elle se dissimile derrière l’apologie de la tolérance. L’autre tradition chrétienne est la substance de leur discours égalitaire et universaliste, même si en l’occurrence il est dépourvu d’humilité … Cette épidémie altère gravement l’instinct de conservation des sociétés dans la mesure où elle est un agglomérat de valeurs molles, au service du triptyque : uniformisation, éparpillement, déréalisation. Les discours de l’égalité, de l’émancipation, de la tolérance … engendrent culturellement un nivellement par le bas, une aliénation généralisée parfois proche d’une maladie mentale. » (Claude Jannoud) – La France en pointe.

« Depuis mes vingt ans, la France n’en finit plus de descendre l’escalier sur son derrière. » (Lucien Jerphagnon)

« Il existe en France, quelques centaines ou tout au plus, quelques milliers de personnes qui détiennent la puissance publique à des titres divers. Elles sont chargées de se contrôler les unes les autres. Malheureusement elles préfèrent s’entendre toutes ensemble … ’Passe-moi la rhubarbe ; je te passerai le séné’. » (Robert de Jouvenel) – Ecrit il y a plus d’un siècle, déjà !

« Un pays qui a poussé à ce point la coexistence de deux principes contradictoires, à savoir l’individualisme et l’irresponsabilité. » (Jacques Julliard)

« Que dire de la Grande Nation, longtemps symbole de toutes les hardiesses, quand elle inscrit dans sa Constitution le principe de précaution ? » (Jacques Julliard) – Avachie de petitesse. Ravie de médiocrité. Vautrée dans le caniveau.

« Quelque chose est en danger au plus intime de chacun de nous. Nous ne nous aimons plus, voilà la chose. Comme si l’âme collective de la France, ce mythe nécessaire, était en train de sa dissoudre … La France est devenue intellectuellement et moralement le maillon faible de l’Europe. » (Jacques Julliard) – Ecrit dans les toutes premières années du vingt et unième siècle. Nos dirigeants comme nos média ont tout fait pour, et ils insistent avec délectation.

« On attend en général des couches dirigeantes d’un pays une double action : l’efficacité pratique et l’exemplarité morale. Or c’est d’une double défaillance qu’il faut prendre acte dans le cas de la France : une efficacité proche de zéro et une moralité en dessous de zéro. » (Jacques Julliard) – Deux exemples entre mille, François Hollande et Bernard Tapie, la création de Mitterrand.

« Qu’est-ce qu’une nation qui ne préfère pas ses citoyens ? » (Hervé Juvin)

« Une nation ou une civilisation qui produit de jour en jour des hommes stupides achète à crédit sa propre mort spirituelle » (Martin Luther King) –  Merci les média.

« Il y a idéologie dés qu’un contenu particulier se présente comme étant davantage que lui-même. En l’absence de cette dimension d’horizon, nous aurions des idées, un système d’idées, mais en aucun cas des idéologies … Il faut pour cela que le caractère particulier, d’une simple mesure économique par exemple, en arrive à incarner quelque chose de plus, de différent, par exemple le rejet de la domination étrangère, l’élimination du gaspillage, l’accès à la justice sociale… » (Ernesto Laclau) – En ce sens, toutes nos mesures gouvernementales, politiques sont pourries d’idéologie, sous la pression médiatique notamment. Ce qui contribue au bazar et à la décadence française.

« Quand le monde entier fut citoyen romain, Rome n’eut plus de citoyens ; et quand citoyen romain fut synonyme de cosmopolite, on n’aima plus Rome ni le monde. » (Giacomo Leopardi) 

« Rien n’est plus désolant que le spectacle d’un peuple qui n’est lié à rien par aucune fidélité, sinon au bien-être de la vie toute privée de chacun. » (Bérénice Levet – s’inspirant de Simone Weil)

« Nous n’avons pas besoin des djihadistes pour détruire ce que nous sommes, nous le faisons très bien tout seuls … ‘Nous vaincrons parce que nous sommes les plus morts’.» (Elisabeth Lévy – citant Philippe Muray)

« La nationalité française n’est plus un état juridique. Comme le résume joliment Alain Finkielkraut, la France devient un droit de l’homme. » (Elisabeth Lévy) – Pas pour Soljénitsyne quand même auquel la France a refusé l’asile politique! Honte.

« Quand les valeurs établies sont minées par le scepticisme, les effectifs de la police et de la justice deviennent impuissants à assurer l’ordre. Alors, en démocratie, l’indulgence devient obligatoire. L’Etat affaibli en arrive même, pour ne pas perdre la face, à refuser de constater l’existence du désordre. » (Alfred Fabre-Luce) – S’ouvre l’ère du mensonge officiel et de la terreur exercée contre ceux qui persistent à voir clair et à nommer le chaos.

 « La ‘curialisation’ de la modernité qui a domestiqué l’homme a rationalisé la vie en société … Cette ‘curialisation’ n’a pas manqué de conduire à une asepsie de la vie sociale. C’est cela même que j’ai appelé la ‘violence totalitaire’ : un corps social totalement déresponsabilisé, ayant perdu sa tenue, ses mécanismes de défense, et dés lors incapable de résister aux agressions internes ou externes. Voilà bien une société sans risque perdant la soif de vivre, et perdant aussi la capacité de lutter contre ce risque majeur qu’est l’ennui. » (Michel Maffesoli)

« La constance avec laquelle notre beau pays se laisse éblouir par des tartuffes. » (Corinne Maier)

« Il faut se battre pour se loger, supplier pour travailler, se battre avec l’administration, se méfier des voisins et collègues (et maintenant du pullulement des dénonciatrices et dénonciateurs), désamorcer tous les pièges d’une société bloquée et supporter des leçons de morale à tous les carrefours, produire des justificatifs sans arrêt, connaître un mode d’emploi, mobiliser un réseau… » (Corinne Maier – Tchao la France)

« En France, tout est républicain, les impôts, les sentiments, les banquets, les coups de gueule … Républicain, c’est chic, alors que démocratique fait un peu ‘cheap’ … Républicain, démocratique +++. Tout ce qui est politiquement positif est républicain : l’élitisme, l’école, mais aussi la police, l’ordre … Chaque discours politique doit comporter son quota de boniments républicains, bien sirupeux de préférence. » (Corinne Maier)

« Cette nation impétueuse, qui ne sait revenir à la vérité qu’après avoir épuisé l’erreur … Nation trop noble pour être esclave, trop fougueuse pour être libre. » (Joseph de Maistre)

« Jamais il n’exista de nation plus aisée à tromper ni plus difficile à détromper, ni plus puissante pour tromper les autres. » (Joseph de Maistre – Soirées de Saint Petersbourg)

« Imaginons demain, une France où il n’y ait plus que 200.000 chômeurs, où la criminalité soit réduite des quatre cinquièmes, les hospitalisations pour troubles psychiatriques des deux tiers, où les suicides des jeunes diminuent de moitié, où la drogue disparaisse… n’aurions-nous pas l’impression d’une merveilleuse embellie humaine ? … C’était cependant la France des années soixante. » (Philippe Saint-Marc)

« On peut craindre que l’enjeu aujourd’hui n’est plus de décider des orientations politiques de la France, mais de lui donner – ou non – des chances de survivre » (Aurélien Marq).

« Combien savent voir que, depuis des décennies, la France est devenue une « gueulocratie », où la légitimité et la pertinence d’une revendication comptent infiniment moins que la capacité de nuisance de ceux qui la portent ? » (Aurélien Marq) – Triomphe de la lâcheté.

« La France, ‘la start-up nation !’,  n’a pas attendu la tragédie de Notre Dame pour tomber en ruines. Notre lâcheté se paiera cher. Les autres catastrophes, celles qui s’avancent à pas comptés, celles qui s’insinuent dans votre quotidien comme des coulées d’eaux bourbeuses, celles qui corrompent jour après jour ce que vous me permettrez d’appeler votre intégrité spirituelle, celles qui flétrissent les rares ferments de transcendance et de sacré que l’individualisme auto-entrepreneurial n’a pas balayés comme autant d’ornements inutiles et surannés … Je ne peux m’empêcher de voir, dans cet événement, le condensé ravageur de tout ce qui, ces dernières années, n’a suscité ni larmes collectives, ni stations éplorées dans la rue, ni images chaotiques complaisamment partagées. Soit dit en vrac (au diable l’ordre, dans ces circonstances) : le patrimoine devenu objet de consommation éhontée, la ruine d’un système éducatif qui avait fait les preuves de son excellence, la corruption généralisée d’une langue attaquée et humiliée de toutes les façons possibles, l’identité nationale décrétée péché mortel, la désublimation sans vergogne de toutes les grandes figures qui ont fait ce pays, le rétrécissement dramatique de l’imaginaire collectif, l’amnésie historique et l’impossible adossement à nos traditions les plus fortes, l’anéantissement de toute littérature et de toute pensée par la promotion frénétique et incontrôlable des médiocres – j’en passe à foison, » (Pierre Mari)

« Dans ce pays qui ignore le mot ‘consensus’, ‘guerre civile’ et ‘table rase’ semblent des points de passage obligés … Tant il est vrai que la ’rupture’ est consubstantielle à l’incapacité des successifs ‘modèles’ français à se réformer. » (Jacques Marseille)

« Les masses de granit. » – Par ce terme Jacques Marseille (Du bon usage de la guerre civile en France) désigne les rocs qui firent la France récente (post-monarchie) : fonctionnaires aux postes clés, préfets, conseil d’Etat, Lycées, cour des comptes, multiples Codes (civil, pénal… prudhommes), directions des Finances et du Trésor, prééminence de la banque de France… tous établis en moins de quelques années (consulat de Napoléon Bonaparte) « En ces temps éloignés on perdait moins de temps qu’en nos septennats et nos quinquennats d’aujourd’hui ! » (Jacques Marseille) – De même, à une échelle plus modeste mais significative, et suivant le même auteur, les ordonnances de de Gaulle d’octobre 1958 à janvier 1959 (près de soixante-dix textes fondamentaux, dont le ‘nouveau franc’). Combien de siècles faudrait-il à nos Assemblées d’arrivistes bavards pour en faire un dixième. Il est vrai que nos représentants sont plus spécialisés dans la démolition du collectif et la promotion de leurs intérêts.

« Cette pression permanente du progressisme tous azimuts, avec ‘sauvetage de la planète’, ‘lutte contre l’islamophobie et l’homophobie’, y compris dans les stades, ‘égalité hommes-femmes‘ tellement ressassée qu’elle instaure progressivement la guerre hommes-femmes, multiculturalisme, migrants, PMA pour toutes, et bientôt GPA pour tous, honte du passé colonial, antispécisme et véganisme, ‘laïcité’ antichrétienne obsessionnelle, etc…, tout cela matraqué tous les jours, de toutes les façons et à tous les étages, tout cela nous tue. Notre société est devenue irrationnelle, suspicieuse, schizophrène, agressive, méchante, tout le monde s’épie, s’accuse et se dispute. Elle n’a plus rien d’humain. Surtout, elle est devenue d’une tristesse absolue. Quand arrêtera-t-on ce lavage de cerveau ? Quand nous laissera-t-on vivre ? Qui nous délivrera du progressisme ? » (François Martin)

« Depuis 40 ans, rien n’a été réglé de ce qui était déjà nos faiblesses de l’époque : ni le manque de compétitivité de nos entreprises, comme le prouve le honteux déficit de notre commerce extérieur, ni le tissu insuffisant de nos PME, ni l’inefficience de notre administration, ni le niveau trop élevé de nos charges, ni le déficit de notre Sécurité Sociale, ni la baisse de qualité de notre École, ni la faiblesse des moyens de notre armée, de notre police et de notre justice. Et même ce qui faisait notre fierté, comme notre système de santé, ou notre industrie nucléaire, ou notre réseau diplomatique, a été démoli ou fragilisé. Ceci parce que personne, parmi les chefs et les puissants, n’avait véritablement intérêt à ce que cela change. » (François Martin)  – France, pays désignant invariablement  des lâches pour le gouverner, électorat de lâches ?

« La barbarie ne se réduit pas à la violence physique ; elle prend également les traits amollis de la vanité, de la vacuité intellectuelle qui fait son miel de l’inconsistance de la création, du creux des apparences et du vide de la pensée. » (Jean-François Mattéi)

« Un pays dans une impasse mélancolique qui n’attend plus grand chose ou qui ne sait peut-être même plus ce qu’il attend. » (Nicolas Matthieu)

« Pour qui connaît la province, c’est d’un péché capital qu’est née la France contemporaine : l’envie. » (François Mauriac)

« Le pouvoir en France, qu’il soit monarchique ou populaire, a toujours eu le goût des médiocres. L’intelligence y fut toujours redoutée. » (François Mauriac)

« L’un a préféré les Français à la France et l’autre la France aux Français. » (François Mauriac – sur Pétain et de Gaulle)

« La France avait envie d’aller à quatre pattes et de manger du foin. Elle y alla. Elle en mangea. Ces appétits contre nature se gavèrent selon Rousseau. » (Charles Maurras – sur l’influence du personnage) 

 « Un pays profondément, maladivement, idéologiquement égalitariste comme la France … La France n’est pas en déclin, elle est en décomposition … L’organisation du clientélisme … La bonne santé des corporatismes, nomenklaturas, castes et clubs en témoigne. Quand la société politique commence à se décomposer à la tête, chacun est tenté soit d’en profiter soit de choisir des stratégies de retrait égoïste, voire le sauve-qui peut … Défaillance du futur, comment vivre dans le présent, sans projet et sans fin dernière ?» (Yves Michaud) – Mesures innombrables, inefficaces, couteuses et parfois perverses, bureaucratie tatillonne, découragement de l’initiative individuelle, obsession et occupation principale de chacun pour passer au guichet, concurrence de tous avec tous pour obtenir, piston, passe-droits, recommandations, exceptions, inégalités générales et envies de tous sur tous, pléthore de comités et avalanche régulière de nominations de copains à ces juteuses sinécures, fuite hors de France pour respirer un air moins vicié… On pourrait continuer indéfiniment.

« On peut repérer cinq fractures principales. – Entre jeunes et vieux (fracture économique, fracture culturelle) – Entre Français de souche et Français d’origine immigrée (aggravée par migrants et clandestins) – Entre les riches et les pauvres (ceux qui y arrivent et ceux qui n’y arrivent pas, ceux qui s’en sortent et ceux qui sont condamnés à l’assistance) – Entre citoyens à statut protégé et ceux qui sont exposés à la précarité – Entre les Français à l’abri de l’insécurité et ceux qui ont à la vivre au quotidien. » (Yves Michaud) – On voit tout de suite où se situent les membres du groupe politico-médiatique.

« Le dîner en ville est quand même un des des trucs français les plus accablants ! » (Yves Michaud) – Oui, mais c’est là que les membres de la clique se retrouvent, papotent et complotent.

« Empiler (les lois, les règlements, les procédures, les organismes, les comités…) – Ne rien supprimer, laisser s’étioler – La peur du contentieux et la maîtrise du parapluie – Maquis d’accords et d‘arrangements (notamment sur le temps de travail) – Absence d’autorité – Le sacro-saint statut – Le paritarisme (immobilisme assuré). » (Yves Michaud)

« Un ministre disait, il y a dix ans : ‘La France sera la première des puissances secondaires.’ Ce mot, qui était alors humble, au point où les choses sont venues depuis, est presque ambitieux. Tellement la descente est rapide. » (Jules Michelet) – rappelons qu’il écrivait au milieu du XIX° siècle !

« Les peuples, pas plus que les individus, n’abdiquent impunément leur originalité. »   (Jules Michelet) – La France spécialement soumise à la langue anglaise en particulier et à toutes les pourritures labellisées anglo-saxonnes

« France, autrefois fille aînée de l’Eglise, aujourd’hui hypermarché des Droits de l’Homme, parmi le peuple le moins tolérant et le moins cultivé du monde occidental. » (Richard Millet) – Hélas vrai et d’autant plus que tous les éléments valables fichent le camp de cette scène pitoyable.

« Un monde dont la seule jeunesse est la vitesse de sa décomposition. » (Richard Millet)

« Un pays dont l’école ne sait plus susciter nulle forme d’amour, désir et respect, de sa langue est voué à la glaciation. » (Richard Millet – Le sentiment de la langue)

« La France est devenue l’hypermarché des droits de l’homme. » (Richard Millet  – cité par Pierre le Vigan) 

« Quand, dans un royaume, il y a plus d’avantage à faire sa cour qu’à faire son devoir, tout est perdu. » (Montesquieu)

« Si j’étais le souverain de ce pays je fermerais les cafés, car ceux qui fréquentent ces endroits s’y échauffent fâcheusement la cervelle. » (Montesquieu)

Que dire d’une nation où « l’infidélité, la trahison, le rapt, la perfidie et l’injustice conduisent à la considération. » (Montesquieu – Lettres persanes) – Des Iraniens d’aujourd’hui aboutiraient aux  mêmes conclusions que les deux Persans d’alors.

 « S’il y avait dans le monde une nation qui eût une humeur sociable, une ouverture de cœur, une joie dans la vie, un goût, une facilité à communiquer ses pensées ; qui fût vive, agréable enjouée, quelque fois imprudente, souvent indiscrète ; et qui eût avec cela du courage, de la générosité, de la franchise, un certain point d’honneur, il ne faudrait point chercher à gêner, par des lois, ses manières, pour ne point gêner ses vertus. » (Montesquieu – De l’esprit des lois – cité par Mona Ozouf) – Voilà comment nos innombrables élus ont castrés les Français et les ont rendu médiocres en voulant les asservir et les rendre idiots.

« L’allocution et l’allocation sont les deux mamelles de la France. » (Henry de Montherlant)

« Tout homme de valeur est un outrage pour la société : elle l’écrasera s’il ne demande pas son pardon d’être tel, et il ne l’obtiendra qu’en faisant le gracieux. ‘En France tout ce qui est un peu fort fait scandale’ (Stendhal) et ‘La bonne société, qui ne souffre guère auprès d’elle quelque chose d’éminent’ (Goethe) … Quant à ce qui est simplement hors du commun, cela paraît ridicule. Surtout en France, nation petite-bourgeoise, et qui adore le petit. » (Henry de Montherlant) – L’obsession de l’égalité mal placée n’a rien fait pour atténuer ce goût morbide de la petitesse.

« Une société sans bistrot attesterait la fin de notre civilisation. Avec la faillite des idéologies, la mondialisation triomphante, la religion en cartouchière, l’individualisme forcené, le bistrot semble le dernier refuge où l’autre n’est pas un homme à abattre, où l’étranger a un visage. La liberté de causer ou pas avec son prochain dans un rapport qui n’est pas marchand tient du miracle absolu. » (Thomas Morales)

 « L’inanité d’un tel spectacle sur le fond comme sur la forme. Notre pays a sombré dans une violence verbale fort minable et une misère esthétique. S’en remettra-t-il ? Il n’était aucunement question de servir une cause mais seulement de ‘tuer’ un ou plusieurs adversaires, les bannir des débats, les exclure du champ de la création, et leur dénuer toute humanité … L’attaque physique, cet ultime rempart a été franchi sous le masque du rire carnassier. Longtemps, nous nous souviendrons de cette hargne béate qui se déversa sans fin, un soir de février. Toutes les digues avaient cédé. A l’élégance et l’allure de jadis, nos vedettes du moment, enfin une partie d’entre elles, ont préféré la calomnie et l’outrage, la gêne et l’indélicatesse, le bafouillement et l’inconséquence, l’irrespect et la désinvolture militante qui salit. »  (Thomas Morales – sur une cérémonie prétendument artistique) – La France est devenue le pays de la haine, de l’arrogante vulgarité et de la suprême bêtise.

« La France qui avance, la France qui bouge, la France qui s’adapte, la France qui innove, la France qui crie, la France qui crée, la France qui monte, la France qui danse, la France qui va, la France qui vient, la France qui rolle, la France qui vole, la France bien dans sa peau, la France plus loin, la France demain, la France que nous voulons. La France moderne, en somme. Le crépuscule n’est pas moderne. » (Philippe Muray)

« Mitterrand  n’est que le fourgon blindé dans lequel cette génération a pris elle-même le pouvoir avec ses armes terrorisantes et ses bagages de nuées : romantisme au miel, griserie poétique, collectivisme musical, pornographie de la bonne santé, tyrannie de la fête, dictature cynique du consensus, business de la morale, morale dans le business, solidarisme oppressif, pleurnicherie obligatoire, chantage au cœur, transparence et ‘outing’ de rigueur… Montée au Panthéon avec flonflons beethovéniens, commémoration de 89 avec courses en sac rénovées, Disneyland…  Quand les collectivités deviennent ingouvernables, il ne reste plus qu’à essayer de leur insuffler, pour les tenir encore, des enthousiasmes hallucinatoires. » (Philippe Muray – Désaccord parfait)

 « Le réel est reporté à une date ultérieure. » (Philippe Muray – après l’élection présidentielle de 2002. Dénonçant plus qu’une habitude, une passion française) – « Rien de plus fragile que la faculté humaine d’admettre la réalité … Si le réel insiste et tient absolument à être perçu, il pourra toujours aller se faire voir ailleurs. » (Clément Rosset)

« La France, c’est le français quand il est bien écrit. » (Napoléon Bonaparte) – On voit donc ce qu’il en reste !

« La France connaît ces années-ci une situation de régression intellectuelle caractérisée, qui empêche le pays de penser rationnellement son avenir. Les processus mythologisants subsistent et semblent même faire retour, dénis de réalité massifs, véritables délires collectifs, phénomènes de ritualisation ressoudant le groupe aux dépens de boucs émissaires, exclusion de certaines vérités déplaisantes. » (Philippe Nemo – La régression intellectuelle de la France) – On comprend l’envie de quitter la France pour pouvoir respirer.

« Ce n’est pas à coup d’institutions qu’on supprimera la vieillesse. Ni la maladie, ni le vice. » (Nietzsche) – C’est pourtant une manie typiquement française. Il est vrai que cette profusion d’organismes bidons permet de caser des copains ou de se concilier des adversaires.

« Pas  de peuple avant nous qui se soit aussi tranquillement vu décliner. Pour être vous-même, commencez par renoncer à votre langue : sciences d’abord, mais aussi films chansons. Bientôt littérature, et la boucle sera bouclée ; la tombe scellée. » (Dominique Noguez) 

« La France avait eu en propre d’être à la fois le plus ancien des Etats-nations et celui qui avait vu se maintenir le plus longtemps les formes de son identité traditionnelle : impériale, militaire, centraliste, étatiste, paysanne, chrétienne, universaliste et laïque. Voilà que toutes ces formes, sans exception ont été atteintes, et toutes en même temps. » (Pierre Nora) – Survivances insupportables pour le nivellement mondialiste et ses laquais, les Bobos locaux.

« Qu’il y ait eu … une brutale et mystérieuse dénivellation de la production culturelle de la France, c’est une évidence. Mais est-ce mieux ailleurs ? Perry Anderson peut-il citer un seul ‘grand intellectuel’   anglais, espagnol, italien qui rappellerait … Une seule entreprise théorique, un seul mouvement intellectuel, dont l’ambition et le rayonnement dépassent les frontières du pays ? Où sont les grandes cultures nationales ? Qu’est devenu le cinéma italien et même anglais ? Où est passée la tradition de la philosophie allemande ? excepté Habermas … ? Et la situation est-elle plus brillante aux Etats-Unis ? » (Pierre Nora) – Merci la mondialisation anglo-saxonne.

« Le président de la République, l’école de la République, les médias de la République disent que la France n’est pas aimable, pis : qu’elle est détestable ! … Non contente de ne pas donner de raison de se faire aimer, la France multiplie les occasions de se faire détester … Tout à son masochisme, la France vit le colonialisme en Algérie comme une perpétuelle occasion d’inviter à ce qu’on la frappe pour la punir, elle demande pardon à genoux, elle appelle les coups, elle veut souffrir. Elle ne s’aime pas, elle ne veut pas qu’on l’aime, elle jouit même qu’on la déteste. Elle n’est plus qu’un coupable, elle acquiesce, elle consent, elle dit oui, en redemande … En même temps, tout à son bellicisme, le pays participe à toutes les expéditions punitives de la planète, aux côtés des Américains. » (Michel Onfray)

 « L’adversaire de la France, fut la France elle-même, divisée en son sein en raison de l’existence de cette France germano-pratine qui, avec Sartre et Beauvoir, a toujours préféré, à son pays, l’ennemi lointain et exotique … L’Allemagne nazie en 40, le communisme stalinien en Indochine, le nationalisme arabo-musulman en Algérie … ‘Le goût de la trahison est une spécificité française’ écrira Jean Paulhan. » (Paul-François Paoli) – Simone de Beauvoir trinquait publiquement au massacre de nos soldats à Dien Bien Phu et la municipalité socialiste de Paris l’a jugée digne de donner son nom à un pont. Tout est dit sur la saleté ambiante et rien n’est changé, les intellectuels bien en cours et les politiques trahissent toujours autant.

« La France n’est pas un pays ‘normal’ sur le plan des libertés : une nomenklatura auto élue rejette ceux qui ne partagent pas ses choix dans le clan des ‘anti-valeurs’. » (Paul-François Paoli)

 « Le culte de l’humanité a remplacé le principe citoyen … Dans les verbeuses logorrhées de nos politiciennes, la France n’est plus un pays mais un paradigme humanitaire. » (Paul-François Paoli)

 « La France a rayonné dans le monde à travers une révolution qui s’est voulue émancipatrice pour tous les peuples, mais dont les principes ont justifié un empire colonial (œuvre d’hommes de gauche, Jules Ferry ; ‘Le devoir des races supérieures de civiliser les races inférieures’ de Léon Blum) qui fut, bien souvent, à l’opposé de cette émancipation … Mais la contestation de l’Occident n’est pas la seule conséquence du colonialisme (elle vise tout autant les Etats-Unis, eux aussi exportateurs d’idéaux), elle a trait à sa prétention (très française) à représenter les valeurs de l’humanité entière. » (Paul-François Paoli)

« Pourquoi ceux qui n’aiment la France qu’à la condition qu’elle soit prétendument universelle ne lui donnent-ils pas congé, puisque ce qu’ils aiment est une idée qu’ils peuvent tout aussi bien mettre en œuvre ailleurs. » (Paul-François Paoli)

« La vie spirituelle de toute nation est à vrai dire une lutte contre la débacle morale. » (Jan Patocka) – Non seulement nous avons renoncé à lutter, mais encore nous ne ménageons pas nos efforts pour tout traîner dans la boue.

« Pour être respecté, il faut être respectable.. » (Marie Pinsard- sur la France coupable, repentante et gémissante)

« Un pays sans ouvriers pour des entreprises sans usines. C’était la philosophie profonde de la loi d’orientation sur l’école de 2005 … qui ajoutait à l’impératif de 80% d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat celui de 50% de diplômés du supérieur. » (Natacha Polony) – Bravo, bravo !

« Le sentiment d’abandon est en France la chose du monde la mieux partagée. » (Natacha Polony) – sur le peuple français)

« Comment une société qui n’a que le mot ‘liberté’ à la bouche, ou sous la plume, peut-elle produire autant d’interdits, de restrictions, de suspicions ? » (Natacha Polony, Jean-Michel Quatrepoint) 

« Quand une population devient folle de fadaises, quand la vie culturelle prend la forme d’une ronde perpétuelle de divertissements, quand les conversations publiques sérieuses deviennent des sortes de babillages, quand le discours sérieux se dissout en gloussements, quand, en bref, un peuple devient un auditoire et les affaires publiques un vaudeville … la mort de la culture menace. » (Neil Postman) – Et derrière, la mort de toute civilisation.

« La France est une maison de commerce qui ne tient pas d’écriture. » (Joseph Proudhon)

« La France a perdu ses mœurs … elle a cessé de croire à ses principes. Elle n’a plus ni intelligence ni conscience morale … Le juste et l’injuste, dont nous pensions jadis avoir le discernement, sont termes de conventions, vagues, indéterminables ; que tous ces mots Droit, Devoir, Morale … dont la chaire et l’école font tant de bruit, ne servent à couvrir que de pures hypothèses, de vaines utopies, d’indémontrables préjugés. » (Joseph Proudhon) – Il y a déjà plus de 150 ans, depuis ! 

« Le véritable exil n’est pas d’être arraché à son pays, c’est d’y vivre et de n’y plus rien trouver de ce qui le faisait aimer. » (Edgar Quinet)

«  Je me suis fixé une règle dont je me suis bien porté : dès que possible recourir à l’interprétation. Ainsi, je travaillais dans ma langue et restais maître de ce que je disais : qui parle dans une autre langue soumet sa pensée à cette autre langue, alors que celui qui travaille dans sa langue soumet sa langue à sa pensée : c’est nettement plus sûr. Et pendant que le traducteur traduit, on a le temps de réfléchir. » (Lucien Rabouille) – Notre pauvre langue aujourd’hui massacrée par ses  propres enfants.

« Le système présidentiel français se soutient moins par les espérances qu’il suscite que par le découragement qu’il produit. » (Jacques Rancière)

« On peut dire, comme l’a souvent fait Marcel Gauchet, que la crise française vient du fait que les transformations présentes du monde ‘libéral’ et postnational présentent des difficultés particulières pour une nation qui a été en grande partie construite par son Etat, et dont la culture est en porte-à-faux dans un monde qui doit beaucoup plus aux traditions nées en Angleterre qu’à celles qui viennent de la monarchie absolue. » (Philippe Raynaud)

« Un pays de plus en plus étatisé et de moins en moins gouverné. » (Jean-François Revel)

 « ‘Le manque d’esprit de suite’ qui empêche la France politique et morale d’être à la hauteur de la France physique. » (Marc Fumaroli – reprenant le mot de Richelieu)

« La France n’en sortira pas indemne si rien n’est fait pour éviter le très proche point de non-retour qui conduirait, avant la fin de ce siècle à sa dislocation … Les crises, et singulièrement celles de l’endettement public et du multiculturalisme, vont dévoiler les désastres de décennies d’utopies indifférentes aux réalités et à la vie des gens … Le grand mélange indifférencié qui porte en lui la querelle et la possible guerre civile, au nom de l’humiliation des exclus, de la loi du plus fort et du pousse-toi-de-là … Aucun peuple au monde n’accepterait d’être ainsi agressé au plus profond de son être, en se laissant voler sa souveraineté ou sa citoyenneté au nom d’un désintérêt supérieur, d’une priorité donnée aux nouvelles minorités et d‘une culture de l’excuse exonérant ces dernières. » (Ivan Rioufol)

« C’est une haine fratricide lente et sournoise, que subit depuis des décennies la France française, autoritairement mise sous tutelle par des dirigeants insensibles aux douleurs du peuple renié, mais attendris par les plaintes de la ‘diversité’ » (Ivan Rioufol)

« La liberté, l’ironie, l’impertinence, la gaieté, bref l’esprit français a été saccagé en un temps record. » (Ivan Rioufol)

« Un pays peut se conquérir sans qu’il soit besoin de sortir une arme, ni d’user de la force. Il suffit pour cela de le miner de l’intérieur par des techniques de subversion mêlant culpabilisation, dégoût de soi, fausses nouvelles, querelles fictives. La France en est là, après quarante années d’indifférence aux siens et de fascination pou l’étranger. » (Ivan Rioufol) – D’autant plus que les nouveaux collaborateurs détiennent tous les pouvoirs et tous les média.

« Si jadis la supériorité était quelquefois orgueilleuse, aujourd’hui c’est l’égalité : ce qui a rendu en France l’insolence universelle. » (Rivarol)

« Est-il aujourd’hui une puissance qui, en contemplant bien la France, puisse être tentée de la conquérir ? » (Rivarol)

« La Révolution française n’est qu’une agrégation de suicides. Le roi s’est tué lui-même ; le parlement s’est tué lui-même, le clergé s’est tué lui-même ; la noblesse s’est tuée elle-même ; les états-généraux se sont tués eux-mêmes ; encore quelques jours, et l’Assemblée nationale se tuera elle-même. » (Rivarol) – Le suicide actuel est donc issu d’une vieille tradition bien de chez nous.

« Que serait-ce qu’un peuple sans passions, qui ouvrirait tous ses ports, détruirait ses douanes, partagerait sans cesse ses trésors et ses terres à tous les hommes qui se présenteraient sans fortune et sans talent ? » (Rivarol) – France, terre d’accueil ou terre d’allocs ?

« Les besoins fondent les droits et les droits fondent les pouvoirs; mais en France on a donné au peuple des pouvoirs dont il n’avait pas le droit, et des droits dont il n’avait pas le besoin. » (Rivarol) – Mais cela l’illusionne et le fait tenir tranquille.

« La France tombera très bas, plus bas que les autres nations, à cause de son orgueil et des mauvais chefs qu’elle se sera choisis. Elle aura le nez dans la poussière. Il n’y aura plus rien. » (Marthe Robin) – On n’est pas obligé de croire aux prophéties, mais jusqu’à présent le parcours annoncé semble bien parti.

« La France est peut-être le seul pays où  l’on cherche plus à réagir contre les idées dont on se choque, que contre les abus dont on souffre. » (Antonin-François Rondelet – cité par Natacha Polony)

« En France, le cosmopolitisme se superpose généralement, sans d’ailleurs l’éliminer, à une anglomanie qui demeure le fonds commun du snobisme ordinaire. » (Frédéric Rouvillois) – Partie de l’explication de la méprisable étrangeté qui a vu depuis deux siècles la bourgeoisie française se prostituer aux pieds de l’Angleterre, notre ennemie de toujours, lui vendre notre paysannerie en 1914 parce que la puissance britannique ne pouvait tolérer le développement  d’une flotte allemande… Malgré Fachoda et tant… Il est vrai que la bourgeoisie française aime les coups de pied au derrière, elle l’a prouvé mille fois. – « Que cette vendeuse de chair humaine, cette maquignonne de trahisons politiques, cette maquerelle aquatique de tous les traités qu’elle viole ou qu’elle élude à sa convenance vienne apporter son sale argent à la France pour une statue de Coligny (l’amiral) et que la France l’accepte : en vérité, c’est à s’en aller dans tous les déserts pour y mourir de dégoût afin d’en ressusciter de fureur. » (Léon Bloy – dans son style) –  Comme tous les vrais Français, Léon Bloy méprisait l’Angleterre.

« Une France qui a commencé à mourir en 1917, voire depuis Louis XVI, qui n’est pas une nation mais un Etat, où, qu’elle soit bourgeoise ou qu’elle s’affirme révolutionnaire, droite, gauche, les mandarins s’arrangent entre eux, unilatéraux jusqu’au fanatisme ; une France où morale et expansion sentimentale sont les signes d’une époque de décadence intellectuelle. » (Dominique de Roux)

« Le niveau de vie public dépend en fait … du niveau moyen des individus, contrairement à ce que croient les idéologues férus d’institutions-miracles ou d’institutions-panacées. Un peuple devenu inintelligent et malhonnête, où la majorité des gens a perdu la ‘vertu’, c’est-à-dire l’habitude de raisonner avec bon sens et de se conduire honnêtement, descend dans l’échelle des niveaux de vie. » (Raymond Ruyer) – Nos prétendues élites ont bien travaillé pour cela.

« Lorsqu’une culture se renie elle-même, elle n’assimile plus rien, elle s’empoisonne. Le métissage aboutit à la complète stérilité. » (Raymond Ruyer) – Excellente vue de la lamentable situation française, et pas qu’en matière culturelle.

« Toute destruction brouillonne affaiblit les faibles, enrichit les riches, accroît la puissance des faibles. » (Jean-Paul Sartre) – Il faut bien le citer un minimum. Surtout quand il prend conscience de sa perversité.

« La France est spécialisée dans l’universel depuis 1789. Mais c’est un fonds de commerce qu’elle tient depuis les anciens rois. La France a une mission. Elle est un phare du genre humain. » (Michel Schifres)

« Malgré les discours sur le nouveau, la modernisation et les réformes, l’Etat a rabattu ses prétentions à organiser le futur. A la place, il s’excite à organiser le passé. Un vieux pays, mais aussi un pays de vieux, où l’Etat se désintéresse de ce qui va ou devrait arriver, mais remue ses morts et ressasse ses souvenirs. » (Michel Schneider) – Climat pour impuissants.

« Si les autres parties du monde ont des singes ; l’Europe a des Français. Cela se compense. » (Schopenhauer) – Vu la manière dont pendant des décennies, sinon des siècles, nous avons insulté les Allemands, on peut comprendre qu’ils nous l’aient parfois rendu ; et même sans usure.

« Dégradation de l’image de la France … Le règne des plasticiens … Ce ne sont pas les tags, les coups de barre à mine ou les flammes qui, depuis des années, portent atteinte aux lieux emblématiques de notre patrimoine, ce sont la puérilité, la vulgarité, et l’impuissance de plasticiens encouragés par le ministère de la Culture et son armée d’inspecteurs généraux de la création … Le plug anal de la place Vendôme, les pneus de tracteur dorés à l’entrée de l’opéra Garnier, le vagin de la reine à Versailles, la ‘merda d’artista’ sur la place du centre Pompidou, etc. » (Jérôme Serri) – La diffusion de la pourriture. 

 « S’il n’y a plus de communauté nationale, la porte doit être ouverte sans restriction à ceux qui désirent s’y installer. La France n’est plus une nation, mais une simple expression géographique. » (Jean Sévillia)

« La France n’aime que la politique intérieure et ne s’occupe de l’autre qu’à son corps défendant quand on vient la chercher et l’y contraindre. Laissée à ses préférences, elle ne s’intéresse qu’à elle-même. » (André Siegfried)

 « Quel bon pays que la France, à tous les aventuriers, escrocs, fripons. » (Saint-Simon) – C’est donc une tradition séculaire.

« Tout pays qui essaierait de maintenir l’Etat providence courrait à la faillite parce qu’il serait confronté à une émigration des plus chanceux qui sont censés être les payeurs, et à une immigration des malchanceux, qui sont censés être les bénéficiaires du système. » (Hans Werner Sinn) – Sacrifier ses compatriotes les moins fortunés sous prétexte d’humanitarisme.

« Marquée par l’ordre moral, la tyrannie du consensus, l’extension du contrôle social, l’abandon à la tutelle rassurante (et manipulatrice) des experts, la confusion des ordres et la surenchère de la prévention, l’intolérance frileuse de l’ordre moral, la peur du conflit … une assez triste et pesante régression … Discours pseudo-religieux de la morale, de la pénitence, du sacrifice, de la réversibilité des mérites et des peines … Hygiénisme, désignation de boucs émissaires… » (Alain-Gérard Slama – sur le retour de l’esprit de Vichy !)

« La masse invraisemblable des commentaires qui s’accumulent sur la personnalité et la communication des dirigeants français … dresse le portrait d’une société satisfaite et stupide : elle est le symptôme d’un pays qui ne voit plus que les apparences, se désintéresse de sa vérité, et qui, retenu seulement par le jeu des acteurs, détourne son attention d’un scénario qui lui est devenu étranger. » (Alain-Gérard Slama – notamment sur les débats lors des élections présidentielles)

« Ce sont les gens énergiques, mieux formés, les ambitieux, qui tentent leur chance dans le pays de leur choix et prennent un risque en conséquence ; les pauvres, les paresseux, les faibles et les handicapés restent au pays … De la sorte s’instaure dans le pays d’origine une sélection négative. » (Mayo-Smith – cité par Hans Enzensberger) – C’est ce qui arrive à la France où l’ambiance détestable incite à partir. Sachant que ceux qui restent ne sont nullement méprisables, mais ne peuvent guère faire autrement ou n’ont pas encore compris ce qui leur pendait au nez.

« Pour oser parler de ‘ France d’en bas’, il faut prétendre voir ça d’en haut, donc se croire au-dessus des autres. » (Alain Soral) – Langage méprisant des journalistes.

« La France est aujourd’hui le seul pays dont les cercles dirigeants soient toujours menés, en premier lieu, par l’ambition … celle de poser son pied sur la nuque des nations étrangères … Et de même que tout est vieux chez eux, le caractère, l’esprit, l’ambition, les manifestations du goût de la puissance, le sont également les buts actuels de cette puissance. » (Oswald Spengler) – Ce n’est plus, comme en 1924 (occupation française en Allemagne), par notre féroce brutalité (nous n’en avons plus les moyens), mais par le mépris dont nous accablons l’étranger dés qu’il ne nous admire et ne nous adore plus. 

« Il faut trois mille ans pour faire une belle nation ; il ne faut pas trois générations pour la détruire. » (André Suarès) – Il est vrai que notre clique politico-médiatique, nos intellectuels officiels, les vendus de Bruxelles sont particulièrement efficaces.

« Drôle de pays, qui prétend à l’universel mais n’a que son exception à la bouche ; qui promeut l’égalitarisme mais n’a de cesse de privilégier sa toute-puissante ‘élite’ ; qui ne jure que par le sacro-saint ‘modèle républicain’ mais se laisse gouverner par des monarques et leurs cours ; qui s’enorgueillit de sa culture mais la sabote en négligeant ses écoles. Entre déclinisme ambiant et sursauts d’orgueil, entre culte des principes et trahison des clercs, entre discours et réalités … Une fois les choses joliment revêtues de nobles principes abstraits, une spécialité française qui avait très tôt frappé Tocqueville, elles deviennent très faciles à défendre. L’invocation des principes (modèle républicain, modèle social français…) n’est qu’un masque pour cacher cet objectif bas et vulgaire, les intérêts matèriels … L’idéologie est plus aisément respectée que les intérêts, c’est pourquoi les intérêts sont déguisés … L’évocation des principes dont on estime qu’ils fournissent des certitudes qui se confondent avec des solutions … Quant aux accomplissements objectifs ! … Une  société où chacun traite l’autre de tricheur est incapable de pratiquer la solidarité … Brillant un jour, brillant toujours, les gens sont qualifiés de ‘brillants’ sans qu’on puisse jamais mettre le doigt sur ce que cette personne a pu faire pour mériter cet attribut … L’appartenance à l’élite, une fois acquise, devient permanente, membre à vie et nombreux avantages (réseaux, accès aux emplois réservés, merveilleuses sinécures, cumul des fameux statuts et autres retraites multiples, risque de chômage inexistant…) … Autant de privilèges, aussi peu de sacrifices et échapper à tout débat politique … Manie du sacro-saint statut … On n’exige pas seulement de l’intellectuel qu’il analyse des causes, mais qu’il y adhère et les défende … rôle de militant … Les lambris finissent par vous monter à la tête (palais dorés, réceptions raffinées, chauffeur disponible jour et nuit…), quiconque a visité une ambassade française dans une capitale étrangère importante … Au ‘syndrome des lambris’ et au ‘syndrome du palais’ s’ajoute même un sentiment de propriété … Exceptionnelle pour la longueur de la semaine de travail, la viticulture et l’agriculture, la parité, l’enseignement supérieur, la protection sociale, le recrutement des élites, le républicanisme, la cuisine et la gastronomie, la culture bien évidemment … ‘L’exception’ permet de justifier à peu près toute action politique (et tout privilège) … La symbiose entre l’immense bureaucratie culturelle et les bénéficiaires des largesses que cette bureaucratie dispense … Question de mauvais goût : cette générosité protectrice a -t-elle permis de relever la qualité ? De stimuler la créativité ? (non, mais d’accroître le degré de servilité certes) … Des présidents qui font ériger des monuments pour satisfaire leur mégalomanie, jamais concernés par le coût et l’entretien futur (le contribuable paye) … La France a longtemps donné l’impression de se regarder dans un miroir et de croire que le monde y voyait le même reflet qu’elle … Elle ne semble avoir aucun but évident ou positif en vue, sinon la préservation de son caractère exceptionnel dans des domaines toujours plus étendus. »  (Ezra- Suleiman – Schizophrénies françaises – considérations éparses sur la France)

 « Les élus disposent de la France comme si elle leur appartenait en propre … Comme si leur mandat leur conférait la qualité de propriétaires de la France dont ils pourraient disposer à leur guise (ce qu’ils font dans l’indifférence général et les encouragements des média !) …Depuis plus de trente ans, l’Etat, les gouvernements successifs et tout le personnel politique n’a eu de cesse d‘œuvrer à décomposer la nation en groupes, en factions rivales … Ces élites politiques qui ont accompli l’exploit de défaire, en seulement trente ans, ce que les rois de France et les républiques avaient mis mille ans à bâtir. »  (Malika Sorel-Sutter – à propos d’immigration, d’intégration, d’éducation, de l’élargissement en catimini, du droit du sol à des étrangers qui ne sont même pas nés sur le sol français) – Et sur tant d’autres sujets ! Qui a dit Démocratie ?

« Quand on ne peut, et quand on ne veut, ni supporter les maux ni les remèdes, on est prêt pour la décadence. » (Tacite)

« A la révolution française l’envie s’est libéré et avec la haine, la jalousie, l’aigreur, la malveillance … toutes ces passions tristes décrites par Spinoza que notre société porte à son comble. » (d’après Hippolyte Taine)  – A propos du concours de bassesse auquel a donné lieu l’immonde déchaînement de médiocrité suite aux ‘riches’ donnant pour Notre Dame.

« Triomphant sur tant de points importants, grâce à l’anglomanie, l’imitation-mode s’est déchaînée, a débordé sur tout et produit le plus grand cyclone social jamais vu … Il fallait trouver la force destructrice du passé français, et c’est à cela qu’a servi l’esprit de dénigrement du passé français, inspiré par l’anglomanie. » (Gabriel Tarde) – La prostitution de nos élites depuis avant même la Révolution de 89, avec en apothéose : la boucherie de 1914, en aboutissement : la soumission actuelle au mondialisme destructeur.

« La France … est obstinément superficielle. Comme disait M. le duc de Broglie, elle n’a que le sens du toucher, et pas celui de la vue, ni celui de la réflexion. » (André Tardieu)

« Pour comprendre la France, il suffit d’apprendre trois petites tournures : en panne, en grève, hors service. » (Jacob Taubes – cité par Peter Sloterdijk)

« La France est un paradis peuplé de gens qui se croient en enfer », (Sylvain Tesson.)

« On (ses dirigeants et ses élites) ne lui adresse pas d’autre message que la consigne de s’adapter. » (Paul Thibaud) – A la dégringolade. Enthousiasmant.

« Effrayant spectacle que l’attrait pour les théories générales et le mépris des faits, chez les Français. » (Alexis de Tocqueville – cité par Ezra Suleiman)

« Chacun s’en prend au gouvernement de toutes ses misères. Les plus inévitables sont de son fait ; on lui reproche jusqu’à l’intempérie des saisons. »  (Alexis de Tocqueville)

« Quand un peuple a détruit dans son sein l’aristocratie (bien avant la révolution et même dés le règne de Louis XIV), il court vers la centralisation comme de lui-même. » (Alexis de Tocqueville)

« Les Français ont fait en 1789 le plus grand effort auquel se soit jamais livré aucun peuple, afin de couper pour ainsi dire en deux leur destinée, et de séparer par un abîme ce qu’ils avaient été jusque-là de ce qu’ils voulaient être désormais. Dans ce but, ils ont pris toutes sortes de précautions pour ne rien emporter du passé dans leur condition nouvelle ; ils se sont imposé toutes sortes de contraintes pour se façonner autrement que leurs pères … Vous apercevez un pouvoir central immense qui a attiré et englouti dans son unité toutes les parcelles d’autorité et d’influence qui étaient auparavant dispersées dans une foule de pouvoirs secondaires, d’ordres, de classes, de professions, de familles et d’individus. » (Alexis de Tocqueville) – Ce qui explique la traditionnelle et lamentable soumission de la société civile française à la société politique.

« Chacun suivant son état veut être quelque chose de par le roi. » » (Alexis de Tocqueville)soit fonctionnaire dirions-nous aujourd’hui.

« Les milieux populaires sont systématiquement dénoncés, posture morale dans laquelle se spécialise Bernard-Henri Lévy … Les catégories supérieures de la société qui peuvent ainsi jouir simultanément de leurs privilèges matériels et du sentiment d’être du côté de la justice. Rarement une société aura tant donné à ses élites : la culture, l’argent et la bonne conscience en prime. » (Emmanuel Todd – L’illusion économique) – Sur les insultes des classes dominantes et de leurs média adressées au peuple.

« On pourrait même dire que la France, si elle a toujours des classes privilégiées, n’a plus de classe dirigeante, tout simplement parce qu’il n’y a plus rien d’essentiel à diriger. Il est désormais impossible d’y faire des choix primordiaux. » (Emmanuel Todd) – Puisqu’on a tout bradé à l’Europe et aux Etats-Unis.

« Les pays qui n’ont plus de légendes sont condamnés à mourir de froid. » (Patrice de La Tour du Pin)

« Les différents symptômes de désagrégation à travers les âges, suivant Arnold Toynbee : le passage d’une armée de conscrits amateurs à un corps de mercenaires professionnels recrutés dans le prolétariat intérieur, puis extérieur, l’adoption d’une ‘lingua franca’ appauvrie, le syncrétisme en religion, la réceptivité des élites indigènes aux modes culturelles venues du dehors, l’esprit de promiscuité, le port de prénoms empruntés au dominant extérieur, le mimétisme vestimentaire, etc. » (Le grand historien Arnold Toynbee cité par Régis Debray) – Où en est-on en France aujourd’hui ?

« Parmi les causes des grandes fatigues de la France d’aujourd’hui, il y a, j’en suis sûr, le travail de déni, de mépris et d’abandon de la part universaliste de la culture … Pays où le rabaissement de sa propre culture devant la barbarie est une constante. » (Philippe Val)

« Le royaume de n’importe quoi est habité par le peuple de n’importe qui. » (Paul Valéry)  

Satisfait «  de ne suivre plus dans sa dernière transe cette agonie épouvantable de la France. » (Paul Verlaine) – De Belgique, déjà ! prémonitoire.

« Comment la société libre, riche, vivante et joyeuse des années 70 – Eros – a-t-elle sombré par étapes dans une mélancolie qui confine à la pulsion de mort ? Comment sommes-nous passés du ‘jouissez sans entraves’ à ‘enfermez-vous’ (ou plutôt ‘nous vous enfermons’), de la ‘‘fureur de vivre’ à la fureur d’enfermer ‘d’il est interdit d’interdire’ à une prohibition rampante ? … La France est devenue un lieu fade, soumis à la triple poussée hégémonique de l’hygiénisme punitif à la mode, de la culture américaine prohibitionniste et de la bigoterie islamique du ‘haram’ qui se rejoignent sur ce point comme sur d’autres. » (Pierre Vermeren) – Encore l’auteur nous épargne-t-il le déluge de haine qui a surgi au sein de la meute gauchisante.

« A grand renfort d’intellectuels de la trempe de BHL, la France est devenue le seul pays au monde que nous n’avons pas le droit d’aimer. » (Philippe de Villiers)

« La France est en train de mourir parce qu’elle est en même temps submergée de l’extérieur et effondrée de l’intérieur. » (Philippe de Villiers)

« Les gens qui se sont succédé au pouvoir depuis l’ère giscardienne et maastrichienne ont failli. La France officielle qui a importé au cœur de notre pays une autre nation a vécu sur deux principes : un ‘espace sans frontières’ au nom de l’hubris européen et une ‘société multiculturelle’ au nom de l’idéologie mondialiste. » (Philippe de Villiers) – Lâcheté, mensonges, tromperie, trahison du peuple…

« Un peuple qui ne rêve plus meurt de froid. La France … grelotte en ses amnésies et ses divertissements ludiques … ‘L’Alzheimer historique ne vaut pas mieux que l’Alzheimer cérébral’. » (Philippe de Villiers – citant Pierre Nora)

« – Monomanie de l’universel : La France et les Français ont le génie de la déclaration, depuis 1789 la France ne cesse de déclarer des ‘droits de l’homme’ … même si elle ne témoigne guère d’un amour vrai et apaisé des droits de l’homme … Burke avait flairé d’emblée l’imposture de la manie déclarative et de la prétention universaliste (tous les étrangers ont vocation à se sentir chez eux en France, tout homme a deux patries, la sienne et puis la France) – Monomanie de l’égalité : derrière cette recherche de l’égalité d’autres passions ou instincts sont à l’œuvre : l’envie, la jalousie, la haine, le ressentiment qui, pour s’assouvir, se colorent d’apparences trompeuses : justice sociale, droits pour tous, égalité réelle, égalité des chances. Tout cela aboutit à un monde terne et triste à mourir, celui de l’égalité par défaut … d’où la guerre menée sans merci contre toutes les discriminations, y compris les plus légitimes. Ce monde d’envie généralisée a un inconvénient majeur : il est impossible de dégager un bien commun dans une société d’envieux. L’envie est une passion triste, négative, mortifère et toujours insatisfaite – Passion n° 3, la table rase : Egaliser par tous les moyens … Pourquoi réformer quand on peut tout changer ? Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? … jusqu’aux mœurs, la culture et l’enseignement … Nier les identités les mieux établies, bâtir à neuf et qu’importe les dégâts collatéraux. » (Jean-Philippe Vincent, simplifié – évoquant les pathologies françaises telles qu’énoncées dés 1790 par Edmund Burke dans ses Réflexions sur la révolution en France ; toujours actuelles et même en pire)

« La bassesse morale de notre société, sa cupidité dégoulinante de mièvres sentiments, et son impudeur tapageuse… » (Marin de Viry)

 « Toute une génération a jeté la grandeur française par la fenêtre, sous le prétexte que cette grandeur enveloppait une société qu’ils détestaient, d’autant plus, d’ailleurs, qu’ils ne la connaissaient pas …  Rassemblés en meute les meilleurs esprits des institutions médiatiques et politiques énonçaient des postulats ténébreux, intimidants, autojustifiés. Et surtout financés, car le ventre a beaucoup à voir avec cette évolution spirituelle. La frénésie de destruction des années quatre-vingts … il s’agissait d’abattre, pas de construire, et de punir, pas de convertir … La démolition était devenue un savoir-faire politique, et le seul qui fût valorisé … J’ai vu les idées devenir spectacle, le spectacle devenir obscène … Un simulacre d’universel, un universel devenu hystérique … Un monde d’êtres à la fois insipides et vindicatifs, nuls et violents, interchangeables. » (Marin de Viry)

« La France qui n’aimait que les petits contre les gros, que les perdants magnifiques (Poulidor) contre les vainqueurs arrogants (Anquetil), changeait d’âme … On se mit à glorifier les vainqueurs et à mépriser les perdants ; à vanter la réussite et même l’argent comme étalon de notre valeur personnelle. Jr (Dallas) devenait un modèle avant Tapie. » (Eric Zemmour) – Les années 80, les années Mitterrand, les années fric.

« La France n’était plus un pays différent des autres, mais un coin indistinct de la planète ; plus un peuple, mais une collection indifférenciée d’individus, nés par hasard sur les trottoirs de Paris ou d’ailleurs … des citoyens du monde sommés d’accueillir d’autres citoyens du monde… » (Eric Zemmour)

« La France invente son propre malheur. Au nom de son rêve humaniste, de son rêve d’amour universel hérité de Rome et du christianisme qui la pousse à introduire la politique dans l’ordre du sentiment, elle forge elle-même, par sa propre ingénuité, sa folle impétuosité et sa folle arrogance, les jalons de ce qui sera sa prochaine guerre civile. » (Eic Zemmour – Destin français)

« Dans la bouche de nombre de politiques, la République est, depuis des années, le moyen commode de ne plus prononcer le mot France … C’est parce que la classe politique a voulu se débarrasser de la France qu’elle a fait de la République un tigre de papier.. » (Eric Zemmour)

« Vivre en exil n’est pas aussi difficile que de vivre ‘seul’ dans son propre pays. » (Stefan Zweig – Evoquant l’isolement que l’on peut ressentir dans son propre pays quand la décadence, la déliquescence, la stupidité, la vulgarité, et la médiocrité arrogante règnent avec leur férocité).

Le 2 décembre 2005, la France ignora misérablement le bicentenaire d’Austerlitz, que les vaincus d’alors, les locaux  tchèques, les voisins, les Autrichiens… célébrèrent sans rancune sur le plateau de Pratzen comme un exploit, ce qu’il fut. La France, minable, se tint coite. Ce qui ne l’empêcha pas de collaborer à la célébration de Trafalgar par les Anglais quelques semaines plus tôt. Nous sommes prêts à célébrer Waterloo. Comment peut-on se révéler aussi petit, aussi médiocre, aussi lâche, à la grande surprise même de ceux qui furent nos adversaires d’alors… (tiré d’une remarque, moins brutale, mais mieux explicitée d’Eric Zemmour) 

« Celui qui s’aliène à gouverner la France, ne peut aliéner la France. » (vieil adage) – qu’en pensent tous les dirigeants qui l’ont vendue les uns à l’Europe,l les autres aux USA, d’autres au mondialisme. Er, à ces trois monstres à la fois, pour les plus performants d’entre eux.

« Sans vertus militaires, un peuple ne subsiste pas. » (adage) – Ni les explications savantes, ni les jérémiades, ni les marches, ni les fleurs, ni les bougies ne remplaceront le muscle.

« Un pays qui coule, sans même essayer de se débattre. » (?)

« Progressisme sans but, Européisme béat et Multiculturalisme des beaux quartiers. » (? – sur l’ambition des prétendues élites) – L’auteur (?) oublie la confiscation du Fric public.

« La France est pays de tradition. Le roi distribuait domaines et privilèges aux courtisans les plus zélés. Puis l’Empereur accorda titres et avantages à ses grognards les plus braves. De nos jours, le président de la République offre à ses fidèles serviteurs des fauteuils de choix dans les organismes ou les entreprises publiques. » (?)

« En 1974, la France a refusé l’asile politique à Soljenitsyne. Sans doute n’a-t-il pas été jugé aussi digne et méritant que les dizaines de milliers d’autres que nous accueillons chaque année. » (?) – La droite d’alors, et d’ailleurs de toujours, ne manque jamais une occasion de montrer sa lâcheté et sa servilité.

 « Depuis le traité de Troyes (1420), vendant le royaume à l’Angleterre, jusqu’au traité de Maastricht, vendant la France à la mondialisation anglo-saxonne, la France s’est toujours construite contre la trahison des élites. » (?) – En passant par la guerre de 1914 immolant la paysannerie française aux intérêts de l’Angleterre, rien n’est changé.

« Tout homme a deux patries, la sienne et la France. » (?) – La prétention est fondée pour qui se promène dans nos villes. D’ailleurs cette gloire est consacrée par le couronnement de l’obtention de la double-nationalité, subtil système permettant d’être carpe ou lapin en fonction des circonstances. Etant donné les opportunités et les vicissitudes de l’existence on ne peut que déplorer la réserve frileuse quant à l’avancée que constituerait la tri, quadri, multi… nationalité. Cette institution démontrerait encore plus l’attrait de notre généreux pays qui serait assuré unanimement du premier choix, par admiration et pur idéalisme certes. Belle leçon pour les autres sauvages !

Ci-dessous extraits remaniés et simplifiés de l’ouvrage d’Emmanuel Todd, Les luttes de classe en France au XIX° siècle. Mélange d’idées diverses sur l’état de la France, dont on retrouvera certaines dans les rubriques adéquates.

« Une France plus pauvre : le commencement de la chute économique … Lorsque le prix d’un produit augmente, pour peu que ce produit présente quelques améliorations,, la hausse est effacée … ou même le prix est inscrit en baisse, inférieur au prix affiché  (ordinateur, jus de fruits auquel ont été ajoutées quelques vitamines, etc.) … c’est l’effet qualité, magnifique tour de passe-passe permettant de minorer l’augmentation des prix … Le coût des loyers vaut pour six pour cent du budget des ménages et le coût des remboursements bancaires pour zéro …  Cette attitude de type ‘Insee fumée’ qui consiste, tout en collectant fort bien les données, à produire la formulation la plus incompréhensible pour dire qu’il ne se passe rien … La richesse réelle d’une population dépend de ses exportations industrielles. Chaque année la France importe entre 250.000 et 450.000 véhicules de plus qu’elle n’en exporte … Les emplois nouvellement créés sont inférieurs à ceux qui ont été détruits. Les services sans l’industrie, c’est le tiers monde d’antan et c’est un niveau de vie qui baisse. Ce que nous vivons depuis les années 1980, est bien une tentative ‘globale’ de délocalisation de la classe ouvrière à l’échelle mondiale  … Comment expliquer que de plus en plus d’enfants obtiennent le bac au sein de générations qui savent de  moins en moins bien écrire et compter … nous n’avons plus à faire au même bac … Eurostat nous dit que la part d’une génération qui fait des études supérieures est passée de 27,4% en l’an 2000 à 43,6 % en 2016. Une société ne peut pas faire un tel bond éducatif en seulement seize ans. Le niveau des études supérieures non plus ne peut pas être resté le même … De 1987 à 2017, les scores (en calcul) tombent de près de 30%, et ce  presque uniformément pour les enfants de toutes les classe sociales (d’après des études de la DEPP, organisme rattaché à l’Education nationale) … La lecture complexifie la vie intérieure et transforme la personnalité de l’enfant, elle change son rapport au monde, la lecture intensive structure le cerveau à une certaine époque de la vie, question d’agilité intellectuelle …  On peut observer un début de baisse du QI, d’autant plus significative qu’observée  dans des pays du Nord,  protestants. Or le monde protestant c’était le monde de la lecture (et pas seulement de la Bible) … La corrélation entre les deux variables : l’éducation et l’intelligence est en cours de dissociation , déconnexion entre niveau de diplôme et intelligence réelle .… Emergence d’un nouveau type de sentiment inégalitaire avec la montée en puissance de l’éducation supérieure,  pas seulement pace que ceux qui sont en haut se pensent supérieurs. Le problème est aussi qu’ils peuvent se permettre de vivre entre eux (31% de diplômés du supérieur), d’où un art élitiste et narcissique (de Balzac, Zola, Hugo à Catherine Millet, Christine Angot…un cinéma qui n’est plus que le reflet des préoccupations professionnelles et sentimentales des classes moyennes supérieures) … irréalisme social … Ce clivage inégalitaire étant porté aujourd’hui le plus pleinement par la catégorie ‘jeune’  (25-34 ans diplômés du supérieur à plus de 30%) et ‘féminine’, (les femmes plus encore) … A partir de l’effondrement du catholicisme on a assisté à l’effondrement de toutes les croyances collectives qui lui faisaient face et se définissaient en grande partie contre lui : le communisme (effacement du parti communiste bien amorcé avant la dissolution de l’URSS) , la nation au sens gaulliste, la social-démocratie ? la disparition de ces croyances collectives qui encadraient  l’individu a laissé ce dernier tout seul, plus fragile et plus petit ; paradoxe de  l’individualisme contemporain …  Besoin de croire, voilà le concept indispensable à la compréhension d’un monde vide de Dieu et de sens autre qu’économique. Croire en l’Europe, croire en l’action magique du marché, croire en la création par le verbe, croire en Macron … Pas de lutte des classes sans descente dans les rapports sociaux de l’affrontement entre le bien et le mal. La lutte des classes est, d’une manière subtile, religieuse  …  A l’exception de l’aristocratie stato-financière, (les 0,1%) vivant en apesanteur, nous saisissons des chutes de niveau de vie décalées mais parallèles, des baisses de fécondité décalées mais parallèles, des plongées éducatives parallèles et nullement décalées ;  cette abondance de parallélisme évoque une trajectoire homogène et un esprit unique de la société française … Une société dont le niveau de vie et le niveau éducatif baissent, dont les espérances se réduisent et où le sentiment dominant est désormais la peur du déclassement, une société qui regarde non pas vers l’avenir et vers le haut, mais vers le passé et vers le bas, une société où chaque classe méprise, pour s’en distinguer, la classe du dessous … Des acteurs s’évertuant à offrir aux électeurs un spectacle, allant du grotesque au tragique, pour dissimiler une triste réalité : la fin de la capacité d’action des politiques, l’euro ayant privé la France de sa souveraineté économique, donc  de sa souveraineté tout court … Nous avons des partis politiques censés défendre des doctrines, des programmes, et de plus en plus, parce que c’est ce qui pose le moins de problèmes de financement, des ‘valeurs’. Nos politiques ne pouvant que ‘ faire comme si’. Le but de la politique française sera désormais la mise en scène de pièces de théâtres successives, bonnes ou mauvaises, afin de masquer l’absence de pouvoir économique réel du président (la dernière fois, avec Macron on nous a vendu la jeunesse et l’intelligence) … Comme il n’y a plus d’enjeu réel, tout le monde veut être candidat, passer à la télé, s’y exprimer, promettre … y être’ bon’ … être élu, si possible président, mais en aucun cas de gouverner … Des ressentiments sociaux dignes du XIX° siècle refont surface, la peur des gens d’en haut se nécrose en haine des gens d’en bas, alors que la révolte des gilets jaunes parlait de niveau de vie, puis de la représentation politique des humbles, n’exprimait qu’un pur phénomène de lutte des classes, les macronistes ont œuvré à en faire un mouvement antisémite. »

Ci-dessous, extraits simplifiés et remaniés du livre d’Emmanuel Berl, La France irréelle, datant de 1957.

« La détérioration du vocabulaire me paraît un premier signe clinique … de l’affaiblissement du sens du réel qui se manifeste en France …  Un pays renfrogné. Il n’est hélas plus vrai que les Français soient aimables. Il n’est même pas vrai qu’ils soient polis …  Le mensonge, chez nous, cherche de moins en moins à être cru. On fausse les indices, les comptes, les  prix, les changes. Mais tout le monde le sait. L’imposture triomphante n’a  plus pour objet de faire illusion, mais de respecter un certain code de convenances, qui d’ailleurs n’est formulé nulle part … Aussi l’imposture peut-elle régner sur la France, sans que les Français, qui le savent, se révoltent contre elle, ni même s’en inquiètent. Ils pensent qu’on leur ment, mais ils pensent, non sans raison que tout le monde a toujours menti … L’imposture devient l’élément des politiciens, le seul où ils puissent vivre. Tout se passe comme si leur métier n’était pas de  chercher ce qu’il faut faire, mais de trouver ce qu’il faut dire (d’où la floraison des communicants imbéciles) … Rien ne mène plus vite, et même plus sûrement à la gloire, que de flatter les passions du public … Les services effectivement rendus à un peuple et à un Etat pèsent d’un poids moins lourd dans ces balances faussées …  La lus grave maladie intellectuelle de la France, c’est de mal comprendre que les problèmes de notre temps ne se posent plus en termes de nations, mais en termes de civilisations … On dirait qu’elle porte le deuil d’une ‘grandeur’ qu’elle croit rappeler en se montrant revêche et hargneuse ; toute contente quand elle peut dire : non, à quelque chose ou à quelqu’un, critiquer les autres sévèrement, telles les femmes délaissées ou les ‘demoiselles prolongées’ auprès desquelles personne ne trouve grâce (la France, arrogante donneuse de leçons à l’instar des journaux de la bourgeoisie bobo). »

Ci-dessous, extraits de l’ouvrage (richement documenté) de Jérôme Fourquet, L’archipel français, naissance d’une nation multiple et divisée.

« L’effacement progressif de l’ancienne France sous la pression de la France nouvelle induit un phénomène ‘d’archipelisation’ de la société tout entière : sécession des élites (les membres de la classe supérieure se sont progressivement coupés du reste de la population et se sont ménagé un entre-soi bien confortable pour eux, embourgeoisement et gentrification des métropoles, l’exil fiscal stade ultime de la sécession), autonomisation des catégories populaires (affranchissement culturel et idéologique de toute une partie de ces catégories), marginalisation des catholiques et formation d’un réduit catholique, instauration d’une société multiculturelle de fait (hétérogénéité ethnoculturelle du pays), dislocation des références culturelles communes (comme l’illustre, par exemple, la spectaculaire diversification des prénoms, plus le spectaculaire essor des prénoms rares … la stabilité dans le nombre de prénoms usités chaque année constituant un bon indicateur de l’homogénéité culturelle et de la permanence d’un socle commun se transmettant de génération en génération) … Parallèlement à l’effondrement du magistère des deux grandes Eglises, religion catholique et parti communiste … la perte d’influence des grands médias de masse (quotidiens comme télévision) qui, avec leurs larges audiences, participaient à l’élaboration d’une vision du monde commune et partagée … Le cartésianisme battu en brèche (émergence des thèses complotistes) … La fin du service militaire sonnant le glas du brassage social … Clivage France d’en haut et France d’en bas de plus en plus manifeste au sein des partis (notamment au parti socialiste, exemple le mieux connu, où la mixité sociale a fortement reflué) … Pénétration de la culture anglo-saxonne de masse  (abdication générale si ce n’est soumission des plus servile devant ce qu’il est bien présomptueux de qualifier de ‘culture’) … L’ampleur de la fracture territoriale, comme celle de la stratification socioculturelle du pays illustrées par la mobilisation des ‘gilets jaunes’. »

« Quand je vais à New York ou à Berlin, je me sens plus chez moi culturellement que quand je me rends en Picardie. Et c’est bien ça le problème. » (Raphaël Glucksmann – cité par Jérôme Fourquet)

Ci-dessous, extraits simplifiés et remaniés de l’ouvrage de Denis Olivennes,  Le délicieux malheur français

« Notre pays est devenu une gigantesque association de détestation mutuelle … Premier pays du monde pour nos dépenses publiques, notamment sociales, premier pays du monde par nos prélèvements obligatoires, dans les premiers pour la dette …  septième par notre richesse nationale mais vingt-troisième dans le  classements du bonheur. Cherchez l’erreur ! Fabriquer  une telle détresse individuelle avec une telle richesse collective ! … Caractère centrifuge de la société libérale, souveraineté des individus, désagrégation de l’identité culturelle, éclatement renforcé par la crise des systèmes traditionnels d’unification (école, armée, politique culturelle…) … pour nous libérer de l’oppression du grand nombre, nous avons inventé la tyrannie des minorités, pour lutter contre les discriminations nous exacerbons les différences … Plus les droits s’élargissent et moins le lien social se consolide … Notre système ‘arrose ‘ les pauvres et arrange les riches, mais il oublie les Français moyens. Il défend les ‘assistés’ et bénéficie aux ‘rentiers’, mais il néglige la France qui travaille, celle des classes moyennes. Ces petits blancs ‘franchouilards’ (expression qui dit bien le mépris dans lequel on les tient), ‘trop riches pour être pauvres, trop pauvres pour être riches’ (Nicolas Sarkozy). La France aux trois classes, celle d’en haut, bénéficiant de son patrimoine et de  la libéralisation économique, celle d’en bas bénéficiant de la protection sociale et de la redistribution,  et celle d’à côté ! qui n’a ni patrimoine ni  prestations sociales, seulement son travail , qui a subi les hausses d’impôts et de cotisations, mais pas bénéficié des augmentations d’allocations, qui se vit comme laissée pour compte, première  concernée de  plus par la disparition programmée de son emploi  par l’automatisation et la révolution numérique … On a accru la redistribution par crainte que la libéralisation ne creuse les inégalités … Effondrement du rêve des classes moyennes, fragmentation de la société par nos mécanismes fiscaux et sociaux et crainte de la disparition de l’identité française …’ Peut-on faire confiance à la plupart des gens ou bien n’est-on jamais assez prudent quand on a  affaire aux autres’, à cette enquête seulement 24% des français répondent par l’affirmative , 31% dans une autre enquête (contre 48% dans les autres pays étudiés), confiance dans le Parlement,25%, dans les hommes politiques, 10%, dans le fonctionnement de la démocratie, 31%, dans le système légal (justice), 42%, – toujours systématiquement et sensiblement moins que dans des pays comparables (et même pas toujours comparables) … .La France connaît un niveau plus élevé de défiance mutuelle et d’incivisme que la plupart des autres pays développés … Le chômage, plus élevé qu’ailleurs, ne mobilise pas. Parce qu’il est  extrêmement bien indemnisé ce qui en amortit l’effet, et parce qu’il touche un groupe social bien déterminé qui paie un consensus social qui arrange tous les autres (législations protectrices d e l’emploi entraînant la crainte d’embaucher et dualisation du marché entre CDI protégés et travailleurs précaires) … En France les prestations (retraites notamment, 40 systèmes) dépendent du statut … ce qui entraîne un sentiment  général d’opacité et d’inégalité (et même d’évidente injustice) … Notre modèle fondé sur la juxtaposition de ‘corporations’ crée la méfiance en donnant le sentiment que nul n’est soumis à la même règle. »

Extraits du livre d’Agnès Verdier-Molinié, On va dans le mur. Pour donner quelques idées de la multiplicité, de l’empilement, de l’incohérence des institutions et règlements en France que personne ne maitrise, qui empêche (intentionnellement ?) de ‘savoir qui fait quoi’ et noie la responsabilité (‘c’est pas moi !’) ainsi que de la contribution de cette jungle à l’impuissance et à la sclérose générales, à la fraude, à la corruption (au sommet d’abord), au découragement des honnêtes gens face à ce méli-mélo incompréhensible sans queue ni tête et à la faillite inéluctable.  Et depuis 2014, ces monstruosités n’ont pu que prospérer, toujours plus !

360 impôts et taxes (moyenne de 7,5 nouvelles taxes par an), 4000.000 normes, 10.500 lois et 127.000 décrets répartis dans 62 codes différents,  103  aides sociales différentes, 3.500 pages de code du travail (1kg et demi, triplement en trente ans), 4.000 pages de code des impôts (quasi doublement en 10 ans), 618,384 élus (577 députés, 2 fois plus qu’en Allemagne et 9 fois plus qu’aux Etats-Unis, 74 députés européens, 348 sénateurs, 51 membres de l’Assemblée territoriale de Corse, 131 pour celle de Nouvelle Calédonie et Polynésie, 4.054 conseillers généraux…), 1851 primes, 36.769 communes, 15.903 syndicats intercommunaux, 37 régimes de retraite, 100.000 mandats paritaires (rien qu’au sein de la Sécurité sociale et de ses satellites), 1.244 agences publiques, 163 ambassades (plus les antennes diplomatiques, les représentations diplomatiques, les postes consulaires), premier réseau mondial en termes de postes, 28 ambassadeurs thématiques sans ambassades ni utilité (création chiraquienne pour caser les copains ou les utiles ; chargés de l’audiovisuel, de l’Arctique, de la coopération décentralisée avec l’Asie…), 327 corps distincts composeraient l’administration….

Ne pas confondre rémunération (des élus, parlementaires notamment, et de certains fonctionnaires) avec le salaire officiel annoncé. Songer aux avantages de fonction, aux indemnités parfois équivalentes au dit salaire, aux retraites fastueuses.

Ce contenu a été publié dans 355, 1 - COL - France, avec comme mot(s)-clé(s) . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.